L’INCROYABLE origine de nos ÉMOTIONS : nous avons tout faux !
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- Опубліковано 29 чер 2024
- Avez-vous déjà vécu l’expérience d’être totalement submergés par des émotions, de manière instantanée, imprévue ? Et d’avoir réagi, de manière impulsive, sans que la partie rationnelle de votre cerveau ne puisse intervenir ?
Une des plus grandes narratives sur les émotions est de croire que nos émotions sont un élément de notre personnalité souvent en opposition avec la rationalité. Une vision scientifique assez rependue est de proposer un modèle du cerveau en trois niveaux, qui correspondrait à 3 moments successifs de notre évolution :
Le cerveau reptilien, la partie plus ancienne, en charge des fonctions vitales de notre corps, comme la digestion ou le battement du cœur. Tous les animaux auraient cette partie.
Le système limbique, commun à tous les mammifères, en charge de la création et de la gestion des émotions.
Et le néocortex, la partie le plus récente, en charge de la pensée consciente et de la rationalité.
Selon ce modèle, quand 2 de ces parties sont stimulées au même moment, c’est toujours la partie la plus ancienne d’un point de vue évolutif qui « gagne » sur la partie la plus récente. Les émotions, qui se trouvent au milieu, sont donc plus fortes que notre pensée rationnelle, et moins fortes que nos fonctions vitales.
Ce modèle est simple à comprendre, et semble corroborer notre expérience quotidienne. Le problème avec ce modèle est qu’il est faux.
Dans le livre « Comment sont créées les émotions », Lisa Feldman Barrett, neuroscientifique et psychologue, parmi le 1% des chercheurs le plus citées au monde, propose un modèle alternatif sur le vrai fonctionnement du cerveau.
Plusieurs recherches scientifiques montrent qu’il n’y a pas des signatures précises d’une émotions dans le cerveau, et qu’il n’y a pas lien univoque entre une réaction corporelle et une émotion. Cela parce que nos émotions ne sont pas « ressenties » par notre cerveau. Elles sont tout simplement « créés » par le cerveau, comme résultat de ses activités de simulation et de prévision.
Commençons par regarder comment notre cerveau gère des inputs sensoriels. Si notre cerveau se limitait à réagir aux inputs sensoriels (comme la vue, le son, le toucher), cette réaction serait trop lente pour garantir notre survie.
Le cerveau a besoin d’anticiper ce qui pourrait se passer, et se préparer en avance. Donc, de manière continue et pour nous totalement inconsciente, le cerveau fait des prévisions de ce qui va se passer, et envoie des signaux à notre corps en lui indiquant à quoi il peut s’attendre.
Ce besoin d’anticipation est tellement important que les circuits nerveux qui permettent à l’information d’aller du cerveau vers le corps ont une capacité 10 fois plus grande que les circuits qui permettent à l’information de voyager dans le sens inverse.
Le cerveau réalise ce travail continu de simulation aussi pour nos émotions (et pour les pensées d’ailleurs…). Le cerveau analyse une multitude de possibilités de ce que nous pouvons ressentir sur la base du contexte dans lequel nous nous trouvons, et retient finalement la prévision qui lui semble la plus probable.
Bien sûr, pour que l’anticipation soit utile et efficace, les erreurs d’anticipation doivent être limités au maximum. Cela est possible grâce à l’apprentissage. Et en tant qu’être social, l’apprentissage ne se réalise pas de manière isolée. Les personnes autour de nous, déjà familières avec ce qui se passe, sont de grand aide pour notre cerveau pour améliorer son travail d’anticipation.
En observant leur réaction et leur comportement, nous avons des indices très utiles pour choisir aussi une réponse appropriée.
Nos émotions ne sont donc pas la réponse ou la réaction automatique à certains stimuli. Elles sont le résultat de l’anticipation et de la simulation que notre cerveau considère les plus appropriées dans une certaine situation.
Notre cerveau ne ressent pas une émotion, il la crée comme la prévision la plus probable dans un contexte donné.
Tout cela a également un rapport très fort avec la culture. Pour le cerveau puisse donner un sens à ce qui se passe, il a besoin de connaître le concept derrière une émotion. Il y a une composante culturelle et éducative très forte dans nos émotions.
Si nous disposons d’un vocabulaire émotif réduit, avec peu d’émotions associées à des concepts génériques, notre expérience émotive sera aussi réduite. On ne ressentira pas la même richesse et subtilité d’émotion si nous ne disposons que du mot « joie » pour indiquer des émotions plus précises, comme gaîté, confiance, satisfaction, sérénité ou apaisement.
A très vite pour des nouvelles idées !!
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Liens utiles :
Lire le livre : amzn.to/3f3QeO4
Mind carte : mindparachutes.com/mindcartes
Mind Parachutes sur LinkedIn : / mind-parachutes
Podcasts : anchor.fm/mindparachutes - Фільми й анімація
J'ai trouvé cette vidéo absolument passionnante !
Non seulement on apprend presque rien sur le fonctionnement de notre cerveau quand on est enfant, mais en plus ce qu'on apprend est clairement discutable...
Merci, grâce à ce nouveau point de vue, j'expérimente une nouvelle façon de percevoir mes émotions ! C'est passionnant...
Merci à vous pour le commentaire Aline !! Je dois vous avouer que moi aussi j'ai été très touché par le contenu de ce livre !! Cela a changé beaucoup ma façon de comprendre mon fonctionnement. C'est la beauté de s'ouvrir à des idées nouvelles : on apprend des choses passionnantes !! 🙂
Matteo, c'est absolument passionnant tout ce que tu exposes dans ta vidéo. Quel dommage que cet ouvrage n'ait pas été traduit en français !
C'est clair Chantale ! Je pense que le livre est tellement bien qu'il n'est qu'une question de temps avant qu'une édition en français ne soit disponible !
Merci, je recommande la listes des émotions de Marshall Rosenbetg, fondateur de la Communication Non-violente. Merci Matteo !
Merci beaucoup pour l'excellente recommendation !!! je prends 😊
Que de notions très intéressantes et novatrices pour moi dans cette vidéo ! Ce que m'a le plus interpellée est le fait que c'est le cerveau qui crée les émotions (de façon complexe), aussi l'influence de la culture et de l'éducation dans le rapport aux émotions ; enfin, l'importance d'un vocabulaire varié pour préciser une émotion. Dans "Le pouvoir du moment présent" d'Eckhart Tolle, j'ai retenu qu'une émotion est la "réponse" du corps au mental (donc aux pensées) et que pensées et émotions s'attisent mutuellement ; c'est une approche complémentaire.
merci pour cette belle réflexion Ciconia Ham ! je n'avais pas fait le lien, et c'est effectivement très intéressant !!
@@MindParachutes 🤗
très intéressant et réconfortant. J'ai récemment décidé de ne plus prendre de référence au passé pour écouter et vivre avec mon entourage. De fait je m'appuie d'abord sur l'écoute et ensuite sur l'échange verbal. De fait je dépense moins d'énergie, moins de tension aussi, chaque situation est une page blanche qui me permet d'apprendre.
Ces explications m'apportent aussi une compréhension sur lhyper-sensibilité. les stimulation sont trop forte.
Pour partager sur mon retour d'expérience, j'ai bien avancé depuis
Merci beaucoup Didier pour ce partage très riche !! cela donne de la matière pour continuer à réfléchir sur le sujet 😊
Passionnant 😮🙏🏼
merci beaucoup Mick ! en effet ce livre a beaucoup basculé ma compréhension de notre fonctionnement ! 🙂
Merci beaucoup Matteo
avec plaisir Antonia ! 🙂
Super merci bcp
avec plaisir Gloria !
Bonjour et merci pour votre capacité de vulgarisation qui donne envie d'en découvrir davantage. Pourriez-vous m'éclairer sur la position de l'auteure vis à vis de l'expérience de Paul Ekman et son étude qui démontre l'universalité des émotions (à quelques nuances près) ?
Bonjour Cyril ! L'auteure est assez en contraposition avec les thèses plus classiques sur l'universalité des émotions. Elle conteste la validité des expériences qui prouvent ces hypothèses. Elle rapporte d'autre expériences qui semblent indiquer l'opposé. L'argumentaire est assez complexe et complet : je vous propose pour cela de lire le livre !!!
@@MindParachutes Je vous remercie beaucoup pour votre précision et d'avoir pris le temps de me répondre. J'ai, entre temps, lu son étude "Emotion perception as conceptual synchrony" qui vient en renfort de votre réponse. Merci beaucoup
Merci 🙏
Avec plaisir Amélie !!
✌️🌟
merci Mike !!
💯👍
merci beaucoup !!
J'ai été gênée dans ma compréhension par le mot "input".
merci beaucoup pour le feedback Asta-Juliette, je ferai plus d'attention à ma diction lors des prochaines vidéos !!
Input = stimuli