Merci Johanna pour cette vidéo. J’ai une tendresse pour le passé simple. Il peut être distingué, un brin hautain, parfois très romantique et il déploie un potentiel comique aux deux premières personnes du pluriel. Aujourd’hui, cette conjugaison a perdu de son panache, mais elle peut encore rendre service aux autrices et auteurs, car elle sait se moquer d’elle-même. Elle ajoute une distanciation ironique à la distanciation du passé. Elle fait comme un clin d’œil au lecteur. Je me suis amusé à comparer : « Cette nuit-là, mes potes et moi fîmes sauter la serrure de la porte de la cave. Comme nous avions le temps, nous bûmes quelques bouteilles, puis nous montâmes nous amuser au rez-de-chaussée. Nous signâmes notre passage en taguant les tableaux de maîtres anciens qui endeuillaient le salon », à : « Cette nuit-là, mes potes et moi avons fait sauter la serrure de la porte de la cave. Comme nous avions le temps, nous avons bu quelques bouteilles, puis nous sommes montés nous amuser au rez-de-chaussée. Nous avons signé notre passage en taguant les tableaux de maîtres anciens qui endeuillaient le salon ». Il me semble qu’il n’y a que les propriétaires de la maison et des tableaux qui pourraient réfuter l’humour de la première version.
Oui, je vous rejoins Alain. Le passé composé est vraiment très approprié dans votre exemple. C'est forcément en lien avec le type de texte qu'on écrit et là, ça paraît juste évident. Après, je crois qu'il y a aussi des tendances. Si ça se trouve, le passé simple va redevenir à la mode, qui sait.
9 - 1... neuf manuscrits au passé, un seul au présent. Cette exception a revêtu un statut expérimental et un défi à mes habitudes. Pour ne pas faciliter l'opération, j'y ai greffé un récit homodiégétique (écrit à la première personne). Il me semble que les lecteur/trices sont plus facilement "embarqués" dans l'histoire, en témoins plus présents - sans jeu de mots (ce n'est pas mon genre !) - de son déroulement. En tant qu'auteur, il m'a vraiment fallu me bousculer pour m'acclimater à un mode d'écriture qui m'était étranger... un peu comme s'il s'agissait d'une traduction. Petit cadeau, le tout premier paragraphe, à titre d'exercice, rédigé des deux façons : La route départementale reste humide et la circulation est assez dense. Je n’ai jamais été un fou du volant. De toute façon, à 20 km de l’arrivée, je ne suis pas pressé. Ma prudence n’est pas récompensée : le bras levé, un motard me fait signe de garer la voiture. La courte ligne droite ne permet pas de voir à plus de 200 m. S’il s’est produit un accident, c’est au-delà du prochain virage. La route départementale restait humide et la circulation était assez dense. Je n’avais jamais été un fou du volant. De toute façon, à 20 km de l’arrivée, je n'étais pas pressé. Ma prudence ne fut pas récompensée : le bras levé, un motard me fit signe de garer la voiture. La courte ligne droite ne permettait pas de voir à plus de 200 m. S’il s’était produit un accident, c’était au-delà du prochain virage. Il est parfois possible de mixer les deux. Exemple : " Elle avait revêtu une superbe écharpe. Le bleu lui va si bien..."
Merci Johanna - Vidéo encore une fois très instructive...donc, je remets mon écrit une fois de plus sur l'établi. Suggestion de sujet pour une prochaine vidéo : Comment introduire des flash-backs dans le roman ?👍
Pour ma part, j'ai expérimenté les évènements de narration au passé simple omniscient et les dialogues au présent pour une meilleure immersion du lecteur. Cela ne me choque pas et il semblerait qu'effectivement ce style d'écriture est possible. Quel est votre avis Johanna ?
Merci Johanna pour cette vidéo. J'ai fait un petit tuto sur le passage au présent dans un récit au passé, sur ma chaîne : Ludo et la girafe. Allez y faire un tour. Bougez, lisez. Bises Ludo
Bonjour Johanna Effectivement ce n'est pas facile de choisir le temps verbal. Je me pose la question pour mon roman dont le début commence ainsi " Arrivé à un âge avancé, cloué sur ce fauteuil, je ressasse mes souvenirs en contemplant le mur sur lequel les photos jaunies cachent les cicatrices du temps. Personne n’est là pour m’aider à classer ses photos dans l'ordre chronologique. Je me demande parfois qui sont ses gens. Le plus lointain souvenir dont je me rappelle ......c’est celui que je ne me rappelle pas." Je ne sais pas si l'emploi du passé simple ou de l'imparfait serait un choix judicieux ou peut-être de temps en temps pour raconter des passages sans importance et ensuite enchaîner de nouveau avec le présent. Pourriez-vous créer une vidéo sur les romans autobiographiques?
Bonjour, votre passage fonctionne bien au présent je trouve. Pour l'autobiographie, j'ai déjà fait 2 vidéos + 1 article. Regardez sur mon site, vous trouverez :)
Bonjour Johanna. Me concernant, c'est assez étrange... D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai pas lu énormément de livres au présent. Ils doivent se compter sur les doigts d'une main. Pourtant, quand je me suis lancé dans l'écriture, j'ai spontanément utilisé le présent. Sans doute une envie au départ de me démarquer ou de ne pas faire comme tout le monde, juste par principe. J'écris des histoires de magie un peu dans la lignée d'Harry Potter. Peut-être est-ce une façon pour moi de s'immerger vraiment dans l'histoire et de ressentir intensément les événements, comme vous dites. J'ai écrit deux livres de cette façon et commence le troisième au présent également. Je ne me vois pas écrire dans un autre temps. J'ai l'impression que ça me donne un coup de peps pour écrire... allez comprendre...
Lorsqu'on écrit au passé, les actions se sont déjà passées. Si j'écris à la première personne, je raconte une histoire qui m'est arrivée et dont je connais la fin. Et si je la raconte, c'est que je ne suis pas mort ! Si j'écris à la troisième personne, je raconte l'histoire du héro ou des héros. Je prends de la distance par rapport à eux. Dans les deux cas, je peux mettre des allusions sur le futur de l'action. Ex : "il pris une décision qu'il regretta plus tard". Lorsqu'on écrit au présent, je trouve que l'écriture à la troisième personne est assez artificielle. Je trouve que le présent se prête mieux à l'écriture à la première personne. Ainsi, on vit l'histoire dans la peau du héro. Le héro peut mourir mais uniquement à la fin de l'histoire qu'il raconte. Ceci dit, j'ai déjà lu un roman écrit au présent et à la première personne où le héro meurt au milieu de l'histoire. Au chapitre suivant, c'est un autre narrateur qui prend le relais !
Bonjour, il existe un cas - un seul, à ma connaissance - dans lequel l'auteur écrit au passé (simple ou composé) alors qu'il décède à la fin du livre. Il s'agit de la forme très particulière du "journal". L'exemple qui me vient à l'esprit, c'est "les carnets du lieutenant René Mouchotte". Cet officier français, pilote de chasse de la RAF, tenait un journal de ses péripéties, un genre de compte-rendu. Le texte s'arrête quelques jours avant qu'il ne soit abattu. Il est tout à fait possible d'imaginer le récit au présent d'un condamné à mort qui termine son manuscrit quelques instants avant d'être exécuté.
@@jean-yvespajaud134 Oui, tout à fait. J'ai en mémoire un livre de HP Lovecraft dans lequel le héro racconte ses aventures au passé. Il est question de créatures monstrueuses. A la dernière page, il passe au présent pour dire qu'il arrête là son journal car il sent que la créature s'approche et qu'il sait qu'il va mourir.
@@guydorian1828 Reste l'éventualité d'un auteur/trice usurpateur. Il/elle écrit à la première personne l'histoire de quelqu'un d'autre, par exemple, (c'est le premier qui me vient à l'esprit) la bataille de Trafalgar racontée par l'amiral Nelson...
En ce qui me concerne, ne maîtrisant pas encore mon art totalement, je laisse le présent aux virtuoses et préfère me limiter à l'imparfait, au passé simple et par exception au plus-que-parfait en cas de fulgurance. 😂 Plus sérieusement, j'ai essayé une fois d'écrire au présent et je suis arrivé cette conclusion : le passé me sied mieux, je le trouve plus naturel. Cela n'engage que moi.
Merci Johanna pour cette vidéo.
J’ai une tendresse pour le passé simple. Il peut être distingué, un brin hautain, parfois très romantique et il déploie un potentiel comique aux deux premières personnes du pluriel. Aujourd’hui, cette conjugaison a perdu de son panache, mais elle peut encore rendre service aux autrices et auteurs, car elle sait se moquer d’elle-même. Elle ajoute une distanciation ironique à la distanciation du passé. Elle fait comme un clin d’œil au lecteur.
Je me suis amusé à comparer : « Cette nuit-là, mes potes et moi fîmes sauter la serrure de la porte de la cave. Comme nous avions le temps, nous bûmes quelques bouteilles, puis nous montâmes nous amuser au rez-de-chaussée. Nous signâmes notre passage en taguant les tableaux de maîtres anciens qui endeuillaient le salon », à : « Cette nuit-là, mes potes et moi avons fait sauter la serrure de la porte de la cave. Comme nous avions le temps, nous avons bu quelques bouteilles, puis nous sommes montés nous amuser au rez-de-chaussée. Nous avons signé notre passage en taguant les tableaux de maîtres anciens qui endeuillaient le salon ».
Il me semble qu’il n’y a que les propriétaires de la maison et des tableaux qui pourraient réfuter l’humour de la première version.
Oui, je vous rejoins Alain. Le passé composé est vraiment très approprié dans votre exemple. C'est forcément en lien avec le type de texte qu'on écrit et là, ça paraît juste évident. Après, je crois qu'il y a aussi des tendances. Si ça se trouve, le passé simple va redevenir à la mode, qui sait.
9 - 1... neuf manuscrits au passé, un seul au présent.
Cette exception a revêtu un statut expérimental et un défi à mes habitudes. Pour ne pas faciliter l'opération, j'y ai greffé un récit homodiégétique (écrit à la première personne).
Il me semble que les lecteur/trices sont plus facilement "embarqués" dans l'histoire, en témoins plus présents - sans jeu de mots (ce n'est pas mon genre !) - de son déroulement.
En tant qu'auteur, il m'a vraiment fallu me bousculer pour m'acclimater à un mode d'écriture qui m'était étranger... un peu comme s'il s'agissait d'une traduction.
Petit cadeau, le tout premier paragraphe, à titre d'exercice, rédigé des deux façons :
La route départementale reste humide et la circulation est assez dense. Je n’ai jamais été un fou du volant. De toute façon, à 20 km de l’arrivée, je ne suis pas pressé.
Ma prudence n’est pas récompensée : le bras levé, un motard me fait signe de garer la voiture. La courte ligne droite ne permet pas de voir à plus de 200 m. S’il s’est produit un accident, c’est au-delà du prochain virage.
La route départementale restait humide et la circulation était assez dense. Je n’avais jamais été un fou du volant. De toute façon, à 20 km de l’arrivée, je n'étais pas pressé.
Ma prudence ne fut pas récompensée : le bras levé, un motard me fit signe de garer la voiture. La courte ligne droite ne permettait pas de voir à plus de 200 m. S’il s’était produit un accident, c’était au-delà du prochain virage.
Il est parfois possible de mixer les deux.
Exemple :
" Elle avait revêtu une superbe écharpe. Le bleu lui va si bien..."
Merci pour le partage d'expérience très riche et pour l'exemple aussi ! :)
Merci Johanna - Vidéo encore une fois très instructive...donc, je remets mon écrit une fois de plus sur l'établi. Suggestion de sujet pour une prochaine vidéo : Comment introduire des flash-backs dans le roman ?👍
Merci Philippe. Vous allez être content car demain, ma vidéo portera sur les flashbacks :)
⭐
Merci Sandra :)
Pour ma part, j'ai expérimenté les évènements de narration au passé simple omniscient et les dialogues au présent pour une meilleure immersion du lecteur. Cela ne me choque pas et il semblerait qu'effectivement ce style d'écriture est possible. Quel est votre avis Johanna ?
Le passé narratif, une variation d'une écriture présente !
Merci Francis !
Merci Johanna pour cette vidéo.
J'ai fait un petit tuto sur le passage au présent dans un récit au passé, sur ma chaîne : Ludo et la girafe.
Allez y faire un tour.
Bougez, lisez.
Bises
Ludo
Merci Ludovic !
Bonjour Johanna
Effectivement ce n'est pas facile de choisir le temps verbal.
Je me pose la question pour mon roman dont le début commence ainsi
" Arrivé à un âge avancé, cloué sur ce fauteuil, je ressasse mes souvenirs en contemplant le mur sur lequel les photos jaunies cachent les cicatrices du temps. Personne n’est là pour m’aider à classer ses photos dans l'ordre chronologique. Je me demande parfois qui sont ses gens.
Le plus lointain souvenir dont je me rappelle ......c’est celui que je ne me rappelle pas."
Je ne sais pas si l'emploi du passé simple ou de l'imparfait serait un choix judicieux ou peut-être de temps en temps pour raconter des passages sans importance et ensuite enchaîner de nouveau avec le présent.
Pourriez-vous créer une vidéo sur les romans autobiographiques?
Bonjour, votre passage fonctionne bien au présent je trouve. Pour l'autobiographie, j'ai déjà fait 2 vidéos + 1 article. Regardez sur mon site, vous trouverez :)
Bonjour Johanna.
Me concernant, c'est assez étrange... D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai pas lu énormément de livres au présent. Ils doivent se compter sur les doigts d'une main.
Pourtant, quand je me suis lancé dans l'écriture, j'ai spontanément utilisé le présent. Sans doute une envie au départ de me démarquer ou de ne pas faire comme tout le monde, juste par principe.
J'écris des histoires de magie un peu dans la lignée d'Harry Potter. Peut-être est-ce une façon pour moi de s'immerger vraiment dans l'histoire et de ressentir intensément les événements, comme vous dites.
J'ai écrit deux livres de cette façon et commence le troisième au présent également. Je ne me vois pas écrire dans un autre temps. J'ai l'impression que ça me donne un coup de peps pour écrire... allez comprendre...
Merci Gilles, vous avez trouvé le temps qui vous correspond, c'est parfait :)
Lorsqu'on écrit au passé, les actions se sont déjà passées.
Si j'écris à la première personne, je raconte une histoire qui m'est arrivée et dont je connais la fin.
Et si je la raconte, c'est que je ne suis pas mort !
Si j'écris à la troisième personne, je raconte l'histoire du héro ou des héros. Je prends de la distance par rapport à eux.
Dans les deux cas, je peux mettre des allusions sur le futur de l'action. Ex : "il pris une décision qu'il regretta plus tard".
Lorsqu'on écrit au présent, je trouve que l'écriture à la troisième personne est assez artificielle.
Je trouve que le présent se prête mieux à l'écriture à la première personne. Ainsi, on vit l'histoire dans la peau du héro.
Le héro peut mourir mais uniquement à la fin de l'histoire qu'il raconte. Ceci dit, j'ai déjà lu un roman écrit au présent et à la première personne où le héro meurt au milieu de l'histoire. Au chapitre suivant, c'est un autre narrateur qui prend le relais !
Merci pour votre contribution. Très intéressant de relier le temps du récit au choix de la 1ère/3ème personne/narrateur.
Bonjour, il existe un cas - un seul, à ma connaissance - dans lequel l'auteur écrit au passé (simple ou composé) alors qu'il décède à la fin du livre. Il s'agit de la forme très particulière du "journal". L'exemple qui me vient à l'esprit, c'est "les carnets du lieutenant René Mouchotte". Cet officier français, pilote de chasse de la RAF, tenait un journal de ses péripéties, un genre de compte-rendu. Le texte s'arrête quelques jours avant qu'il ne soit abattu.
Il est tout à fait possible d'imaginer le récit au présent d'un condamné à mort qui termine son manuscrit quelques instants avant d'être exécuté.
@@jean-yvespajaud134 Oui, tout à fait. J'ai en mémoire un livre de HP Lovecraft dans lequel le héro racconte ses aventures au passé. Il est question de créatures monstrueuses. A la dernière page, il passe au présent pour dire qu'il arrête là son journal car il sent que la créature s'approche et qu'il sait qu'il va mourir.
@@guydorian1828 Reste l'éventualité d'un auteur/trice usurpateur. Il/elle écrit à la première personne l'histoire de quelqu'un d'autre, par exemple, (c'est le premier qui me vient à l'esprit) la bataille de Trafalgar racontée par l'amiral Nelson...
En ce qui me concerne, ne maîtrisant pas encore mon art totalement, je laisse le présent aux virtuoses et préfère me limiter à l'imparfait, au passé simple et par exception au plus-que-parfait en cas de fulgurance. 😂
Plus sérieusement, j'ai essayé une fois d'écrire au présent et je suis arrivé cette conclusion : le passé me sied mieux, je le trouve plus naturel. Cela n'engage que moi.
Merci Thierry ! :)