Pour les personnes qui n'auraient pas vu la grande nouvelle du moment, c'est ici, dans l'onglet communauté : ua-cam.com/channels/Ivyvpi3Tpbyr-HICCN-8Ww.htmlcommunity?lb=UgkxyU8KWzQ3Oyf3G-4SkhoB_zxZ6Wd-9Yf7
J'avais dans ma prime jeunesse - comme quoi je ne suis pas tout à fait Alzheimer - un professeur de dessin qui disait : pour peindre un ciel bleu, mettez un léger voile rouge dessous, cela apportera de la profondeur. Créer un personnage, c'est la même chose : même si tous les traits de son caractère ne sont pas nécessaires dans l'histoire, il m'apparaît indispensable d'élaborer les protagonistes, principaux ou non, des cheveux aux orteils. Tout être dispose de traits de caractère dépendants de sa force et de sa (ou ses) fragilités. Ces dernières, à l'occasion, peuvent s'avérer des atouts dans les comportements face aux situations auxquelles il ou elle est confronté. De mon point de vue, il n'est aucun humain qui soit 100% ceci ou 100% cela. Un robot, un ordinateur, c'est autre chose, mais un tel personnage sera affublé d'une image rédhibitoire : il ne sera tout simplement pas crédible. PS. des femmes "banales" ou "ordinaires", je ne savais pas que cela existait ! 😂😂😂
Merci :) PS : je pense que tu as saisi l'idée qui vise à montrer le contraste entre ce que l'une d'entre elles est capable de faire (commettre un crime) et le fait qu'il s'agisse d'une femme tout à fait ordinaire (au sens, non mue par des instincts meurtriers, a priori...) ;)
@@johannaconseileditorial , Dans ce que tu souhaitais exprimer, évidemment ! S'il était un message subliminal destiné prioritairement aux auteurs masculins, c'est de s'affranchir des stéréotypes dont les femmes sont - souvent ? - affublées dans les récits, en particulier, les personnages secondaires. Il me paraît d'ailleurs important pour l'auteur/trice de fignoler ces derniers afin de ne pas les cantonner dans un simple rôle de "faire-valoir". Je schématise : un être paré de moult qualités seul à se mouvoir au milieu d'une forêt de mannequins qu'il détruit d'une chiquenaude n'a rien de très engageant ni de valorisant.
En revoyant cette vidéo, je me suis dit que de classer les personnages d’une fiction en considérant leur parcours sur un nuancier de gris pourrait s’avérer un exercice instructif. Il y a ceux qui passent rapidement du blanc au noir, sans s’attarder dans le gris : Anakin Skwalker, par exemple. Pour d’autres, le changement de couleur est plus progressif : Médée, Barry Lyndon. On trouve également ceux qui font un long voyage en sens inverse. Ils étaient noirs, ils deviennent blancs, ou gris, après de multiples épreuves : Jean Valjean, William Munny dans "Impitoyable". Il y en a même qui nous proposent un aller-retour : Walter White (White et oui !) dans "Breaking Bad"., Hannibal Lecter, du "Silence des agneaux". Ils sont nombreux ceux qui passent du gris foncé au gris clair : Schindler, pour ne prendre qu’un seul exemple) ou du gris clair au gris foncé : Sandra Voyter, l’héroïne "d’Anatomie d’une chute", voire au noir : Emma Bovary, Heathcliff des "Hauts de Hurlevent", et la plupart des héros des films, noirs, précisément ! Les personnages les plus ordinaires, mais pas les moins attachants, ne sortent pas de la zone grise. Souvent, ils acceptent leur condition : César de "César et Rosalie" (et beaucoup de personnages de Claude Sautet) ; quelquefois un peu moins : Jean-Baptiste Cuchas, dans "Adieu les cons" (film qui se présente pourtant comme une comédie.) Si l’on pousse l’expérience en comparant le parcours du héros à celui de son adversaire, cela donne des rapprochements, et même des croisements intéressants. Je me souviens que le méchant des "enchaînés" d’Alfred Hitchcock est un sentimental, alors que le héros un espion très professionnel. Les superhéros, supposés immaculés, ont intérêt à se confronter à des adversaires bien noirs (James Bond et ses méchants), ou avoir des copains qui ont des défauts (Tintin et tous les autres personnages) pour être intéressants. Cependant, j’ai l’impression que la tendance actuelle est d’humaniser les superhéros, enfin ceux qui ont encore des créateurs. Je n’ai pas fini de penser à tout ça !
En photographie, on peut faire la mesure sur du gris neutre. Ce gris particulier ne donne ni une image surexposée ni une image sous-exposée. Au tirage, il est également possible de créer des hi-key et des low-key, œuvres respectivement très lumineuses ou très sombres, mais pas complètement. Le 100% noir ou blanc, aucun intérêt, tout le monde le sait ! Et bien en littérature, c'est pareil sauf qu'il faut le rappeler de temps en temps afin que personne n'écrive plus les gentils contre les méchants. Une bonne histoire, c'est thèse / antithèse oscillant entre hi/low-key et gris neutre à peu près dans tous les domaines et le lecteur se fera lui-même sa synthèse.
@@johannaconseileditorial C'est effectivement intéressant de voir les ressemblances entre les différentes formes d'art. Et puis ça permet de mieux comprendre comment tout cela fonctionne. Mais l'art n'est pas la vie. Une œuvre a besoin de zones grises pour intéresser le spectateur, pour ménager le suspens. En revanche, dans la vraie vie, les zones grises n'ont pas d'intérêt. Quand je vois l'incarnation du mal absolue dans cette vidéo, je suis surpris et choqué et même si c'est certainement vrai qu'il ne hurlait pas à longueur de journée, je suis bien content qu'il ait été vaincu et qu'il soit mort et je me fiche complètement de sa zone grise.
@@TFMusique Oui, je te rejoins. En fait, ce qui m'interesse dans le "mal absolu" , c'est de voir comment on peut l'éviter ou le neutraliser ou le détruire. Et de voir aussi comment il se dissimule souvent derrière des attitudes plus acceptables socialement, ce qui le rend encore plus nuisible. En ce sens, dans ce cas précis, la zone grise deviendrait presque un masque trompeur en elle-même puisque derrière, il n'y a rien de bon (je sais pas si je suis claire).
@@johannaconseileditorial Si, c'est très clair. Neutraliser le mal absolu est l'objectif à défaut d'arriver à le détruire. Se sachant mauvais, il avance toujours masqué, ce qui le rend plus difficile à combattre auprès des personnes naïves. Faire le bien et élever les consciences autour de soi, dénoncer les crimes et les ficelles employées, voilà le chemin.
Il peut survenir chez l'auteur/trice une forme de peur à accorder des "circonstances" antérieures aux pires personnages de la grande ou de la petite histoire, voire de leur fiction. Comme si le personnage allait en sortir, au moins en partie, excusé de ses méfaits. Pour moi, expliquer et analyser n'ont rien à voir avec excuser.
Les névroses humaines et ses ignobles pathologies, la fascination du mal, un sujet inépuisable. Ces films me semblent être des tentatives de comprendre l'incompréhensible et l'inacceptable pour une personne qui fonctionne à peu près normalement. Tant qu'on ne rend pas le personnage cynique et criminel qu'il est devenu, 'aimable' ou 'excusable', la zone grise reste intéressante. D'ailleurs la zone grise s'applique aussi, et c'est plus difficile de le faire à mon sens, à des personnages moins nocifs que ceux de ces exemples extrêmes, des personnages "bons" ou plus ordinaires, ce qui va leur apporter de la nuance et leur éviter d'être ennuyeux.
Entièrement d'accord. Ce sont des tentatives de compréhension et je les vois plus, à titre personnel, comme des façons de nous montrer de quoi l'être humain est capable et donc, une forme d'enseignement pour nous apprendre à nous en prémunir. Ce sont effectivement des cas extrêmes qui sont cités et je vous rejoins sur le fait que c'est plus difficile à faire chez des personnages plus ordinaires car ça doit être plus nuancé, au fond (plus subtil, peut-être). Merci pour le commentaire :)
Pour les personnes qui n'auraient pas vu la grande nouvelle du moment, c'est ici, dans l'onglet communauté : ua-cam.com/channels/Ivyvpi3Tpbyr-HICCN-8Ww.htmlcommunity?lb=UgkxyU8KWzQ3Oyf3G-4SkhoB_zxZ6Wd-9Yf7
Super ! J'aime bien Eyrolles, ils font des bons livres. J'en ai pas mal dans ma bibliothèque.
@@TFMusique Merci !
J'ai aussi vu Haute tension. Un choc. A. AJA est vraiment fort. A voir: La Colline a des Yeux.
On est d'accord :) Nan mais j'arrête les films d'horreur, trop dur à supporter...
J'avais dans ma prime jeunesse - comme quoi je ne suis pas tout à fait Alzheimer - un professeur de dessin qui disait : pour peindre un ciel bleu, mettez un léger voile rouge dessous, cela apportera de la profondeur.
Créer un personnage, c'est la même chose : même si tous les traits de son caractère ne sont pas nécessaires dans l'histoire, il m'apparaît indispensable d'élaborer les protagonistes, principaux ou non, des cheveux aux orteils.
Tout être dispose de traits de caractère dépendants de sa force et de sa (ou ses) fragilités. Ces dernières, à l'occasion, peuvent s'avérer des atouts dans les comportements face aux situations auxquelles il ou elle est confronté.
De mon point de vue, il n'est aucun humain qui soit 100% ceci ou 100% cela. Un robot, un ordinateur, c'est autre chose, mais un tel personnage sera affublé d'une image rédhibitoire : il ne sera tout simplement pas crédible.
PS. des femmes "banales" ou "ordinaires", je ne savais pas que cela existait ! 😂😂😂
Merci :) PS : je pense que tu as saisi l'idée qui vise à montrer le contraste entre ce que l'une d'entre elles est capable de faire (commettre un crime) et le fait qu'il s'agisse d'une femme tout à fait ordinaire (au sens, non mue par des instincts meurtriers, a priori...) ;)
@@johannaconseileditorial , Dans ce que tu souhaitais exprimer, évidemment ! S'il était un message subliminal destiné prioritairement aux auteurs masculins, c'est de s'affranchir des stéréotypes dont les femmes sont - souvent ? - affublées dans les récits, en particulier, les personnages secondaires.
Il me paraît d'ailleurs important pour l'auteur/trice de fignoler ces derniers afin de ne pas les cantonner dans un simple rôle de "faire-valoir". Je schématise : un être paré de moult qualités seul à se mouvoir au milieu d'une forêt de mannequins qu'il détruit d'une chiquenaude n'a rien de très engageant ni de valorisant.
@@jean-yvespajaud134 Tout à fait d'accord (les stéréotypes sont un point que je vais aborder dans mon bouquin ;)
@@johannaconseileditorial Ton bouquin... ton bouquin ... Alors qu'il s'agira d'un cultissime ouvrage !
En revoyant cette vidéo, je me suis dit que de classer les personnages d’une fiction en considérant leur parcours sur un nuancier de gris pourrait s’avérer un exercice instructif.
Il y a ceux qui passent rapidement du blanc au noir, sans s’attarder dans le gris : Anakin Skwalker, par exemple. Pour d’autres, le changement de couleur est plus progressif : Médée, Barry Lyndon.
On trouve également ceux qui font un long voyage en sens inverse. Ils étaient noirs, ils deviennent blancs, ou gris, après de multiples épreuves : Jean Valjean, William Munny dans "Impitoyable". Il y en a même qui nous proposent un aller-retour : Walter White (White et oui !) dans "Breaking Bad"., Hannibal Lecter, du "Silence des agneaux".
Ils sont nombreux ceux qui passent du gris foncé au gris clair : Schindler, pour ne prendre qu’un seul exemple) ou du gris clair au gris foncé : Sandra Voyter, l’héroïne "d’Anatomie d’une chute", voire au noir : Emma Bovary, Heathcliff des "Hauts de Hurlevent", et la plupart des héros des films, noirs, précisément !
Les personnages les plus ordinaires, mais pas les moins attachants, ne sortent pas de la zone grise. Souvent, ils acceptent leur condition : César de "César et Rosalie" (et beaucoup de personnages de Claude Sautet) ; quelquefois un peu moins : Jean-Baptiste Cuchas, dans "Adieu les cons" (film qui se présente pourtant comme une comédie.)
Si l’on pousse l’expérience en comparant le parcours du héros à celui de son adversaire, cela donne des rapprochements, et même des croisements intéressants. Je me souviens que le méchant des "enchaînés" d’Alfred Hitchcock est un sentimental, alors que le héros un espion très professionnel.
Les superhéros, supposés immaculés, ont intérêt à se confronter à des adversaires bien noirs (James Bond et ses méchants), ou avoir des copains qui ont des défauts (Tintin et tous les autres personnages) pour être intéressants. Cependant, j’ai l’impression que la tendance actuelle est d’humaniser les superhéros, enfin ceux qui ont encore des créateurs.
Je n’ai pas fini de penser à tout ça !
Passionnant. Merci Alain :)
En photographie, on peut faire la mesure sur du gris neutre. Ce gris particulier ne donne ni une image surexposée ni une image sous-exposée. Au tirage, il est également possible de créer des hi-key et des low-key, œuvres respectivement très lumineuses ou très sombres, mais pas complètement. Le 100% noir ou blanc, aucun intérêt, tout le monde le sait ! Et bien en littérature, c'est pareil sauf qu'il faut le rappeler de temps en temps afin que personne n'écrive plus les gentils contre les méchants. Une bonne histoire, c'est thèse / antithèse oscillant entre hi/low-key et gris neutre à peu près dans tous les domaines et le lecteur se fera lui-même sa synthèse.
Merci pour la comparaison avec la photo. Intéressant ! :)
@@johannaconseileditorial C'est effectivement intéressant de voir les ressemblances entre les différentes formes d'art. Et puis ça permet de mieux comprendre comment tout cela fonctionne. Mais l'art n'est pas la vie. Une œuvre a besoin de zones grises pour intéresser le spectateur, pour ménager le suspens. En revanche, dans la vraie vie, les zones grises n'ont pas d'intérêt. Quand je vois l'incarnation du mal absolue dans cette vidéo, je suis surpris et choqué et même si c'est certainement vrai qu'il ne hurlait pas à longueur de journée, je suis bien content qu'il ait été vaincu et qu'il soit mort et je me fiche complètement de sa zone grise.
@@TFMusique Oui, je te rejoins. En fait, ce qui m'interesse dans le "mal absolu" , c'est de voir comment on peut l'éviter ou le neutraliser ou le détruire. Et de voir aussi comment il se dissimule souvent derrière des attitudes plus acceptables socialement, ce qui le rend encore plus nuisible. En ce sens, dans ce cas précis, la zone grise deviendrait presque un masque trompeur en elle-même puisque derrière, il n'y a rien de bon (je sais pas si je suis claire).
@@johannaconseileditorial Si, c'est très clair. Neutraliser le mal absolu est l'objectif à défaut d'arriver à le détruire. Se sachant mauvais, il avance toujours masqué, ce qui le rend plus difficile à combattre auprès des personnes naïves. Faire le bien et élever les consciences autour de soi, dénoncer les crimes et les ficelles employées, voilà le chemin.
Mais une zone grise peut s'avérer bénéfique, peut-être ! ??
Bénéfique pour l'histoire ? Pour l'intérêt suscité par le personnage du fait de sa plus grande complexité ?
Il peut survenir chez l'auteur/trice une forme de peur à accorder des "circonstances" antérieures aux pires personnages de la grande ou de la petite histoire, voire de leur fiction. Comme si le personnage allait en sortir, au moins en partie, excusé de ses méfaits.
Pour moi, expliquer et analyser n'ont rien à voir avec excuser.
Les névroses humaines et ses ignobles pathologies, la fascination du mal, un sujet inépuisable. Ces films me semblent être des tentatives de comprendre l'incompréhensible et l'inacceptable pour une personne qui fonctionne à peu près normalement. Tant qu'on ne rend pas le personnage cynique et criminel qu'il est devenu, 'aimable' ou 'excusable', la zone grise reste intéressante. D'ailleurs la zone grise s'applique aussi, et c'est plus difficile de le faire à mon sens, à des personnages moins nocifs que ceux de ces exemples extrêmes, des personnages "bons" ou plus ordinaires, ce qui va leur apporter de la nuance et leur éviter d'être ennuyeux.
Entièrement d'accord. Ce sont des tentatives de compréhension et je les vois plus, à titre personnel, comme des façons de nous montrer de quoi l'être humain est capable et donc, une forme d'enseignement pour nous apprendre à nous en prémunir. Ce sont effectivement des cas extrêmes qui sont cités et je vous rejoins sur le fait que c'est plus difficile à faire chez des personnages plus ordinaires car ça doit être plus nuancé, au fond (plus subtil, peut-être). Merci pour le commentaire :)