L'article de blog sur le cas du mensonge chez Kant est ici : monsieurphi.com/2017/11/15/consequentialisme-quel-est-le-but-de-la-morale-grain-de-philo-16/ Et pour ceux qui veulent s'y frotter, voici le passage des "Fondements de la métaphysique des moeurs" qui aboutit à la formulation de l'impératif catégorique ; la vidéo pourrait vous aider à y voir un peu plus clair dans ce texte touffu... « Or, si une action accomplie par devoir doit exclure complètement l’influence de l’inclination et avec elle tout objet de la volonté, il ne reste rien pour la volonté qui puisse la déterminer, si ce n’est objectivement la loi, et subjectivement un pur respect pour cette loi pratique, par suite la maxime* d’obéir à cette loi, même au préjudice de toutes mes inclinations. Ainsi la valeur morale de l’action ne réside pas dans l’effet qu’on en attend, ni non plus dans quelque principe de l’action qui a besoin d’emprunter son mobile à cet effet attendu. Car tous ces effets (contentement de son état, et même contribution au bonheur d’autrui) pourraient être aussi bien produits par d’autres causes ; il n’était donc pas besoin pour cela de la volonté d’un être raisonnable. Et cependant, c’est dans cette volonté seule que le souverain bien, le bien inconditionné, peut se rencontrer. C’est pourquoi se représenter la loi en elle-même, ce qui à coup sûr n’a lieu que dans un être raisonnable, et faire de cette représentation, non de l’effet attendu, le principe déterminant de la volonté, cela seul peut constituer ce bien si excellent que nous qualifions de moral, présent déjà dans la personne même qui agit selon cette idée, mais qu’il n’y a pas lieu d’attendre seulement de l’effet de son action. Mais quelle peut donc être cette loi dont la représentation, sans même avoir égard à l’effet qu’on en attend, doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j’ai dépossédé la volonté de toutes les impulsions qui pourraient être suscitées en elle par l’idée des résultats dus à l’observation de quelque loi, il ne reste plus que la conformité universelle des actions à la loi en général, qui doit seule lui servir de principe ; en d’autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle. Ici donc c’est la simple conformité à la loi en général (sans prendre pour base quelque loi déterminée pour certaines actions) qui sert de principe à la volonté. » Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Delbos, Livre de poche, 1993., p.67-69 * [Note de Kant] : « On entend par maxime le principe subjectif du vouloir. » [Kant précisera ailleurs : « La règle que l’agent se fait à lui-même, en prenant pour principe certains motifs subjectifs, s’appelle sa maxime. » Doctrine du droit, trad. Barni, Introduction, IV.]
Excellent! La morale kantienne depuis son formalisme en une quinzaine de minute, d'une rare clarté. J'aime beaucoup la manière qu'il a de fonder son raisonnement sur l'autonomie de la volonté pour fonder la possibilité de l’existence de la loi morale. Du genre : si tu admets rationnellement que tu est possiblement libre, la loi morale existe, donc tu dois suivre la loi morale en te posant toi même un impératif.
J'émets comme d'autres l'hypothèse suivante (mais comme tu le dis très bien, Kant est extrêmement difficile à appliquer aux cas particuliers) : un kantien communiste pourrait sans doute accepter le vol dans la mesure où l'universalisation de la maxime du voleur mène à l'abolition de la propriété. On pourrait certes dire que le concept même de vol suppose que mon action est une exception dans le cadre d'un respect général de la propriété, et est donc auto-contradictoire ; mais le "voleur" pourrait se considérer autrement et formuler autrement sa maxime en en excluant le concept de vol, par exemple en disant "ma règle de conduite est d'utiliser momentanément tout objet physiquement accessible dont j'ai besoin". Par ailleurs, tu expliques bien que ce n'est pas en tant qu'être visant une fin sensible particulière que je dois me soumettre à la loi morale, mais en tant qu'être rationnel. La question est donc la suivante : pourquoi devrais-je agir comme un être rationnel et non comme un être sensible ? Je pourrais très bien me contenter d'agir comme un gros con soumis à mes inclinations sensibles, non ? Formulée autrement, la question est de savoir quelle est la force contraignante de la loi morale. Il y a chez Kant, me semble-t-il, une ambiguïté avec la catégorie de la nécessité. Dans le champ du phénomène, de la nature, la nécessité implique que l'effet ne peut pas ne pas découler de la cause. Mais dans le champ moral, l'impératif catégorique n'est pas catégorique au sens où on ne peut pas lui échapper (sinon on serait inévitablement déterminé à agir moralement, ce qui 1° n'est pas le cas et 2° supprimerait la notion de liberté humaine). En quel sens correspond-il donc à la notion de nécessité ? Il me semble que Schopenhauer formule une critique de ce genre dans Le Fondement de la morale. Il y a une autre question que je me pose sur Kant, qui dépasse un peu le cadre de cette vidéo mais reste liée au sujet. C'est la conciliation de la liberté humaine avec le déterminisme. Tu connais très certainement la fameuse citation dans laquelle Kant affirme que si on avait une connaissance parfaite de toutes les circonstances, on pourrait prévoir l'action d'un homme avec exactitude (et même sa vie entière). La question est donc de savoir comment un être dont les moindres actions sont intégralement prévisibles peut en même temps être dit libre. La solution de Kant est la distinction entre le caractère intelligible et le caractère empirique, entre l'homme comme chose en soi et l'homme comme phénomène. L'idée est que je suis libre comme chose en soi mais déterminé comme phénomène. En tant que chose en soi, c'est-à-dire en tant que petit fantôme bizarre situé en dehors du temps, de l'espace et des relations catégorielles (j'utilise cette image en sachant qu'elle est évidemment très incorrecte philosophiquement), je suis libre. Mais il n'en demeure pas moins, me semble-t-il, qu'en tant que phénomène, je suis intégralement déterminé. Il faut ajouter que Kant associe la rationalité avec le fait d'être une chose en soi (je n'ai d'ailleurs jamais bien compris pourquoi), et la détermination sensible avec le fait d'être un phénomène. Ceci étant posé, quand je me demande si je dois ou non tuer cette mamie pour lui voler son sac à main, je ne vois pas tellement en quoi je devrais me dire qu'étant libre et rationnel comme chose en soi, je dois agir suivant cette liberté métaphysique et donc suivant la loi morale ; en effet, de toute façon j'agirai suivant le déterminisme naturel qui pèse sur moi en tant que phénomène. Autrement dit, je ne vois pas tellement en quoi une propriété de la chose en soi (la liberté) devrait ou pourrait intervenir au niveau du phénomène (en en brisant le déterminisme). Bref, j'ai bien conscience que ce dernier paragraphe est un peu hardcore, je résume rapidement mes interrogations sur la morale kantienne et ces questions sur des points hautement métaphysiques et obscurs sont difficiles à formuler, surtout que je ne me suis pas replongé dans ces sordides affaires kantiennes depuis quelques temps. Mais j'espère qu'un lecteur de Kant étant passé par les mêmes difficultés saisira ce que j'ai ici exprimé rapidement et confusément.
Merci pour la vidéo :) 1) La propriété et la confiance sont des exemples particuliers d'institutions qui ne sont maintenues que si suffisamment de personnes y adhèrent. Je comprend du coup l'immoralité de faire passager clandestin, mais c'est quelque part supposer de la valeur de ces institutions, que ce soit implicitement un bien de préserver la propriété ou la confiance. Par exemple, pour qui veut abolir la propriété, une règle poussant à ignorer qu'une choses soit possédée ou non serait perçue par du vol pour ceux qui veulent préserver la/leur propriété, alors que la règle serait universalisable. La destruction de la propriété ne serait pas une contradiction, juste que le concept vidé de son soutien serait aussi vidé d'existence. 2) Le raisonnement me rappelle vraiment le dilemme du prisonnier, et du coup le lien avec la règle d'or paraît irrésistible parce que les solutions morales ne seraient que les solutions où chacun fait comme l'autre. Mais par contre je ne comprends pas comment le raisonnement permet de montrer qu'il n'y a qu'une seule règle de conduite possible. Ou même qu'il en existe une, soit dit en passant ;)
En fait je n’avais jamais vraiment compris l’impératif catégorique de Kant, je croyais qu’il s’agissait de faire passer ce "test d’universalisation" aux actions. Alors que la notion de "pouvoir vouloir" universaliser est plus complexe, d’ailleurs je crois que je ne comprends pas encore vraiment. ^^ Merci pour cette vidéo en tout cas. Vivement celle sur Aristote ! 😀
Un jour j'ai fait remarquer à un c… (pardon) à une personne qui ne respectait pas la file d'attente ; qu'à cause de lui on allait tous devoir attendre encore plus. Sa réponse : "Bah... t'as qu'à faire comme moi." Du coup si vous constatez bientôt que les files d'attente sont plus larges que longues, vous saurez pourquoi.
@@manticorev9461 Ouais je vois ce que tu veut dire, c'est un peu ce qu'il se passe chez certains animaux comme les marmottes, la plupart sont "altruiste" et aident les autres et il faut que le nombres de "tricheurs" reste faible pour que le système soit stable ! Après les gens reste dans l'ordre aussi par respect pour les autres ! ;)
C'est juste un comportement culturel. En Inde, il n'y a pas le même respect de la file dans une gare, chacun joue des coudes (sans violence) pour être premier et ça fonctionne très bien. Enfin, pas si mal, parce qu'il y a quand même des guichets réservé au femmes (pour éviter les attouchements) et aux occidentaux (parce que jouer des coudes c'est pas dans leur culture). Mais c'est sur que t'a un côté bordélique (et plutôt choquant vu depuis notre culture)
4:00 l'impératif hypothétique ne te dit ❌ ce que tu dois faire (pas en vue de qlqchose) ==> C'est une prescription technique * Kant a une morale complètement déontologique 5:30 conséquentialisme de la règle ⚠️ différent de la déontologie de Kant ==> 8:17 agir par devoir implique les autres et 8:39 donc ce qui est contraire au devoir c'est agir en sachant que (donc c'est un lien avec la règle d'Or) * Agir par devoir == seulement si cette maxime peut être appliquée à tt le monde 10:00 il faut passer à nos actions un test d'universalisation ( *et si tout le monde faisait comme toi ?* ) 11:18 ❗
Vidéo d'autant plus remarquable que le sujet n'est vraiment pas facile : il suppose de la nuance et une manière de réfléchir (a priori) qui n'est pas très ordinaire. Faire comprendre ça sur internet, c'est vraiment pas évident. Bravo !!
Précision : Quand on dit de la philosophie morale de Kant qu'elle revient à adresser le reproche du "si tout le monde faisait comme toi...", c'est en effet une erreur ne serait-ce que parce la qualité morale de l'individu ne peut pas reposer sur ses actes eux-mêmes, mais sur la forme de sa volonté (cf. Fondement de la métaphysique des mœurs : "la seule chose que l'on puisse tenir pour bonne, c'est une volonté bonne") - étant entendu que sa volonté a pour conséquence un acte. Le "test d'universalisation" ne peut donc pas consister à simplement se demander "que se passerait-il si chacun agissait de la sorte", mais "y a-t-il contradiction logique dans la règle lorsqu'on essaie de l'élargir à un niveau universel, comme on le fait des lois de la nature ?" Cependant, ce test d'universalisation n'est-il qu'un test formel, s'appuyant sur les idées que contient objectivement l'énoncé, ou concerne-t-il ma volonté ? On serait tenté de dire que c'est aussi relatif à la volonté (je dois pouvoir vouloir l'universalisation) - mais on peut imaginer un esprit suffisamment pervers pour accepter l'universalisation d'une maxime qu'au demeurant un autre esprit refuserait d'universaliser. Par exemple, je peux dire que j'accepte que chacun torture autrui - y compris moi-même - s'il estime par là que ça lui fait plaisir. On a donc un problème car, comme le dit Mr. Phi : "j'agis de façon immorale si je ne peux pas vouloir que tout le monde suive la même règle de conduite que moi". Donc à vrai dire, une telle conception du test d'universalisation ne nous permet que d'être sûr qu'une maxime est immorale, mais elle ne nous permet pas d'établir positivement qu'une maxime est morale. Ce qu'il manque, c'est la "pureté de l'intention" : le test revient donc à poser au moins ces deux question : 1) y a-t-il contradiction logique à élever cette maxime à l'universel ? 2) veux-je cette maxime d'une manière pathologiquement déterminée (sensibilité) ou en fonction d'une détermination strictement rationnelle (autonomie) ? Car au fond, sa morale exige ni plus ni moins que ceci : que la liberté agisse en accord avec elle-même et avec celle de la personne d'autrui. Ce qui est immoral, c'est toute maxime qui conduit à nier la liberté en soi comme en la personne de tout autre (pour paraphraser). Je pense que l'exposé est très bon dans l'ensemble (même si les exemples manquent d'originalité, mais j'avoue ne pas faire beaucoup mieux) - mais qu'on omet quelque chose de fondamental dans la philosophie morale kantienne si on s'en tient à la seule nécessité de cohérence logique des maximes : il faut aussi considérer que ce test d'universalisation ne peut avoir de sens qu'en partant du principe qu'il concerne une "volonté libre". Sans cela, pas de pureté de l'intention, et aucun moyen de transformer la "validité logique" (être) de la maxime en "impératif" (devoir-être). Car la morale kantienne ne se passe de Dieu que pour l'avoir remplacé par "l'exigence pratique" de l'existence du libre-arbitre, fondement de ce qu'il appelle la "dignité humaine" - si bien qu'on pourrait se demander si c'est tellement différent d'une croyance en Dieu.
Comment agir sans détermination pathologique aucune ? Car si je n'ai aucune inclination que ce soit, je suis purement indifférent et inactif. Comment l'action que me présente ma raison comme un devoir peut-elle jamais manifester une "envie" de la faire (ce qui supposerait une inclination, fut-elle l'inclination au devoir) ? Ou bien l'action morale suppose une inclination (au devoir), mais alors elle n'est plus exclusive de l'inclinaison mais la requiert ; ou bien l'action morale exclut bien toute inclination, mais alors elle ne peut plus se faire action.
Bonjour Monsieur Phi, Je tiens tout d'abord à vous remercier de cette excellente vidéo, présentée de manière humble et dont le ton et l'attitude vis-à-vis de Kant est aux antipodes des deux vidéos précédentes. Je tiens aussi à vous remercier de votre interprétation logique de la notion de devoir que vous faites, analyse très intéressante d'ailleurs! j'ai tout de même une réflexion qui m'est venue en ce qui concerne l'exemple du nazi qu'on oppose souvent au kantianisme dans le but de montrer l'une de ses faiblesses. L'impératif catégorique est, certes, très abstrait, ne nous permettant pas de savoir quel est exactement notre devoir dans une situation donnée. Mais, ce côté abstrait a aussi, selon moi, un aspect positif, dans le sens où il nous permet de construire pas mal de devoirs moraux dérivés à partir de l'impératif catégorique. Si l'on reprend l'exemple du nazi, il me semble qu'on se focalise exclusivement sur un seul devoir, à savoir celui de ne pas mentir, sachant qu'à partir de cet impératif catégorique nous pourrions dériver d'autres devoirs comme celui de protéger un innocent. Ainsi, le kantien qui a ouvert la porte au nazi se retrouverait dans une situation où il y a deux devoirs dérivés de l'impératif catégorique qui sont, au premier abord, en conflit : protéger un innocent vs ne pas mentir. De même, nous pourrions dériver un autre devoir de cet impératif catégorique : celui de protéger sa famille. De fait, le kantien ne se retrouverait pas exclusivement face à un seul devoir à respecter, mais plusieurs, quoiqu'il soit livré à lui-même en ce qui concerne le devoir moral à appliquer dans cette situation. De plus, peut-être que "protéger un innocent" peut être universalisé selon la méthode que vous expliquez dans votre vidéo. "Ne pas protéger un innocent", si on universalisait cette règle, impliquerait l'impossibilité logique du concept même de justice. Bien à vous!
Merci§ J'ai beau être prof de philo... mais c'est encore plus clair qu'avec des commentateurs réputés. J'apprécie encore plus la rationalité de l'impératif. Bravo!
Je poste ce commentaire après avoir votre interview sur la chaîne Le Mock. Ce sera juste un bref remerciement . J'ai connu votre chaîne (et celle de Politikon) lors de mon avant-dernière année secondaire. Et maintenant me voilà en 2ème année de Bac en philosophie. Donc merci :)
à tous ceux qui ont eu une petite pensée pour cette personne qui à mis un pouce rouge....seul x) (le dernier militant anti-Kant se mobilise contre tant de remise en question car...Franchement Mr Phi,c'était mieux avant! Quand Kant passais pour un c** en parlant masturabt...Enfin,disons jouissance solitaire consentis pour ne pas faire démonétiser se commentaire ^^ ! Bref,trêve de prétéritions,tu as créée ma chaine youtube préférée : La diction est casi parfaite,le montage dynamique,l'humour maitrisé,le jeux d'acteur est appréciable et le contenue complète à merveille les précédents (petit bémol pour les sources de cette vidéo,moins foisonnantes qu'à l'accoutumé). En somme:bonne continuation et merci d’apporter un tel soin à ton œuvre !
Dans cet exemple (de Benjamin Constant?) Kant ne dirait pas qu'il faut collaborer avec le nazi. Il dirait que mentir au nazi, ce n''est pas agir par devoir, c'est à dire librement, mais c'est être déterminé par le bien ce qui n'est évidement pas mal en soi. C'est technico-pratique. C'est pas un acte libre(i.e. moral) , c'est un acte a-moral, comme l'immense majorité de nos actions.
Merci pour l'épisode ! Très bonne introduction à la morale selon Kant je pense. D'un côté c'est assez beau de vouloir fonder sa conscience entièrement sur la logique. Si j'ai bien compris, ce qui est mauvais selon Kant c'est le non généralisable, non pas à cause des conséquences de sa généralisation mais à cause de sa non possibilité.. c'est élégant je trouve. Par contre après réflexion, ça pose pas mal de questions. Par exemple, les limites de la généralisation: sur quelle population faut-il généraliser selon lui et comment faire ce choix? J'imagine qu'une première réponse pourrais être la "population humaine" mais connaissant les opinions de Kant, je ne pense pas qu'il était aussi inclusif. Au final, la question du choix de cet ensemble est loin d'être évidente, certains voudrait y inclure les animaux, les plantes ou être encore plus général. Et le simple questionnement autour du "est-ce possible ? " est difficile à résoudre. Une autre question importante serait aussi pourquoi poser comme moral le "généralisable" au final. J'ai l'impression que ça reste un axiome comme un autre et dans ce cas, on en revient à quelque chose qui n'est pas basé sur la raison pure. On a juste déplacé le pourquoi. On passe d'un "parce-que Dieu le veut" à un "parce-que j'aime bien pouvoir généraliser". Bref bref, en tout cas très intéressant tout ça !
J'ai aussi des réserves par rapport au raisonnement de Kant, mais pas les mêmes que toi. Premièrement, il est dit dans la vidéo que la règle doit être généralisée à tout être rationnel. Je pense qu'il faut interpréter cela dans un sens abstrait. On ne parle pas ici de l'être humain, mais de tout être qui serait capable d'agir de façon logique et donc cohérente avec la loi morale. Après pour appliquer dans la pratique, c'est vrai qu'il faut pouvoir dire ce qu'est un être rationnel.. Deuxièmement, Kant ne dit pas que la morale a pour objectif le généralisable comme Bentham dit qu'elle a pour objectif le bonheur. Ce serait comme tu dis, de nouveau une forme de conséquensialisme. Il dit plutôt que la morale (= le devoir) est ce qui se passe d'objectifs. Par la logique, il conclut que, si le devoir existe, il a pour principe la généralisation. Il n'y a donc pas d'axiome apparent autre que celui que le devoir existe, ce qu'on pourrait contester.
Hum.. Il faudrait que je regarde ça de plus prêt mais ça me parait encore plus étrange vu comme ça. Le "par la logique, il conclut que" n'est absolument pas évident pour moi. Définissons la morale comme ce qui se passe d'objectif. "Ce qui se passe d'objectif" n'est applicable qu'à un ensemble de référence car "l'objectif" se définit toujours pas rapport à quelque-chose où quelqu'un. Si on définit ça pour un individu quelconque pris au hasard, ça ne sera pas forcément généralisable. Par exemple, "voir", "être un homme", "être une femme" pourrait être considéré comme appartenant à cet ensemble de "ce qui se passe d'objectif", sans pour autant n'être ni généralisable ni appartenir à une idée de morale que l'on s'imagine. Et si on définit cette fois "ce qui se passe d'objectif" comme "ce qui se passe d'objectif pour tout être rationnel", on a déjà l'idée de généralisation dans la définition et on a rien montré, on a juste joué avec la définition.
Bien expliqué, avec les limites du kantisme aussi. Ce qui serait bien, c'est de la même manière que tu as fait des videos sur des utilitaristes d'aujourd'hui, ce serait des présentations de déontologistes actuels, qui ont sans doute réfléchi aux objections faites contre Kant et comment améliorer son système.
Sympa que tu fasses une vidéo pour changer l'image qu'on pu avoir les gens de Kant à travers tes deux dernières vidéos, car il faut comprendre que c'était la mentalité de l'époque, comme il est normal pour nous de manger de la viande, peut-être que dans quelques années notre descendance nous prendrons pour des gros tarés inhumains !
La première fois que j'ai entendu parlé du devoir de Kant j'avais pensé que "par devoir" voulait dire faire ce qui est juste et "conformément au devoir" volait dire faire ce que la société attends de toi. Par exemple si une personne vient en aide à quelqu'un dans le besoin parce que ses parents lui ont toujours appris à être gentils avec les autres et qu'il agit parce que papa et maman l'ont éduqué ainsi, il agirait conformément au devoir. Alors que si la même personne viendrait en aide à celui dans le besoin par simple empathie, sans raison sociétal ou éducatif, il l'aide parce que c'est lui et qu'il raisonne comme ça, il agirait par devoir. J'ai eu l'impression en regardant ta vidéo que "Tu dois, parce que tu dois" signifierait "Tu dois, parce que la société" se qui reviendrait à agir conformément au devoir
Merci Monsieur Phi pour tes vidéos, elles sont super intéressantes ! Pourrais-tu parler un jour de la propriété de notre propre corps dans le droit et la philosophie ?
Super vidéo ! Je ne suis pas sûr que de comprendre l'analyse conceptuelle de Kant. Par exemple si on prend l'action "Faire des dons sur Tipeee", cela présuppose le fait d'avoir de l'argent. Or si "faire des dons sur Tipeee" devient une propriété universelle, cela vise à déposséder tout le monde de son argent et contredit donc le concept "posséder de l'argent". Pourtant personne ne dirait que "faire des dons sur Tipeee" est immoral ;) En fait, dans l'exemple du vol, je n'ai pas l'impression que c'est immoral parce qu'on ne "peut pas l'ériger en loi universelle sans contredire le régime de propriété qu'il présuppose", mais juste parce que le régime de propriété est bien en soi (par exemple dans une vision utilitariste) et que le vol vise à le détruire. Je vois bien en quoi l'analyse conceptuelle de Kant permet d'une certaine façon de reformuler certaines de nos intuitions morales, mais je ne vois pas du tout comment cela pourrait les justifier.
Super épisode, il y a de quoi réfléchir à d'autres "tu dois!" Au final je m'interroge sur les applications au cas par cas (14:43). Ne serai-ce pas que si on souhaite faire des exceptions à la maxime, c'est que l'objet de cette envie n'a pas à exister dans cette morale? Que pour le vol cela est une maxime que si le concept de propriété existe, donc si on le considère on doit "rejeter" le principe de partage total. Tout comme si l'on souhaite dire toujours la vérité, il faut "rejeter" les personnes qui veulent s'en servir pour faire du mal. (Quand je dis "rejeter" ça serait que ces personnes ne sont pas morales). Mais cela serait peut-être ajouter du conséquentialisme dans le traitement de la maxime...
frais cette vidéo ! Kant et freud c'est des couards ,parle nous des grands philosophe peu connu mais avec beaucoup de bonnes valeurs ! =) merci pour ton travail tu es le meilleurs prof de phylo du monde !
@@alexisl7006 Mais le fait d'appeler son fils Bruno présuppose un régime de prénom, or si tout le monde appelle son fils Bruno, le concept de prénom n'aurait plus de sens, donc ça a l'air de se tenir quand même
Ce n'est pas l'action qu'il faut universaliser mais la "maxime de l'action", c'est-à-dire en gros la règle de conduite que je suis en agissant de cette façon ; certainement la règle de conduite que j'estime suivre quand j'appelle mon enfant Bruno ce ne serait pas la règle d'appeler son enfant Bruno ; ça serait plutôt la règle de choisir un prénom convenable pour son enfant ; ou je ne sais quoi d'autre ; déterminer la "maxime de l'action" est compliqué comme je le dis vers la fin de la vidéo.
Donc, le vol est immoral parce que si tout le monde volait la notion de propriété disparaitrait. Est-ce que l'argument n'est pas fallacieux ? Comment sait-on que la propriété est morale ?
Incroyable, mon commentaire featuré dans la vidéo ! Je réalise qu'il n'était pas super bien structuré, je crois l'avoir écrit assez tard ... Bref, super vidéo, qui répond très bien à la question que je me posais :)
Bon résumé de la morale de Kant, et bonne idée de le réhabiliter un peu suite aux deux précédentes vidéos. Mais pourquoi ne pas avoir parlé de l'autonomie de la volonté, et du fait que la morale nous permet d'être libre chez Kant ? Il me semble que ça fait partir des choses qui sont vraiment intéressantes dans la morale kantienne
Formidable, merci beaucoup, limpide et passionnant. Je suis passé de "Hahaha quel naze ce Kant ! (ouf, une bonne raison de ne pas me taper ses pavés)" après les vidéos précédentes à "OK c'est impressionnant quand même (et zut, allons acheter la Critique de la raison pure...)"
J'apprecie ce juste retour des choses envers Kant (j'espere voir un jour une video sur la critique de la raison pure , ca laisse rêveur ) . La notion de bonne volonté (selon Kant) me semble intéressante pour complété cette vidéo
Bonjour, Si j'ai bien compris le raisonnement logique, ce que montre Kant c'est que toute règle d'un système moral déontologique doit être universalisable, sinon le système est contradictoire. Mais j'ai du mal à comprendre comment on arrive à dire que par exemple le vol est mauvais juste à partir de ça ? Il me semble que tout ce qu'on peut dire c'est qu'un système moral déontologique ne peut pas avoir le vol comme une de ses règles, mais ça n'empêche pas que ce système puisse autoriser le vol sous certaines conditions, ou tout simplement ne pas avoir de règle concernant le vol. J'ai l'impression que pour arriver à cette conclusion, Kant suppose que toute action doit être sujet d'une règle morale, et que les règles morales ne peuvent pas dépendre de certaines conditions. Est-ce que c'est quelque chose que Kant dit explicitement ? Et est-ce qu'il le justifie ?
Si on prends la deuxième formulation de l'impératif catégorique : Agis de telle manière que tu traites autrui comme une fin en soi et jamais seulement comme un moyen ; Le vol ne pourra jamais être tenu comme bon et ça dans toutes situations car le vol instrumentalise nécessairement autrui.
Je pense pas que les deux formulations soit exactement équivalentes (sans une justification par un pavé illisible^^) Mais pour le coup je trouve la formulation : "Kant suppose que toute action doit être sujet d'une règle morale" est super pertinente. C'est justement ça qui est en jeu. Si il y a action, il y a un choix possible entre faire l'action et ne pas la faire. Ce qui implique une conformité a la loi morale ou pas. Il n'y a pas un ventre mou de la moralité, entre deux eaux, mais une action est soit morale soit elle ne l'est pas point barre. C'est un des côté flippant de Kant. Si le sujet t’intéresse tu peux te tourner vers "Les fondements de la métaphysique des moeurs" bien plus abordable, malgré un titre horriblement indigeste, que la critique de la raison pratique, qui est un peu une vision de l'enfer !
Y a quand même cette très belle note sur la liberté dans la CRPr mais sinon oui : les Fondements de la métaphysique des moeurs sont vraiment à lire en priorité :) ! Pour le vol sinon, je trouve que cette vidéo l'explique très bien : la définition du vol, c'est : faire sienne la propriété de quelqu'un (en gros). Si tu voles, tu veux donc l'abolition de la propriété, sans vouloir que la tienne soit abolie (sans quoi ce que tu voles ne t'appartiendrais pas). Le vol est donc en soi contradictoire !
Henri Pantoustier juste pour répondre à ta première affirmation, Kant dis bien que traiter autrui comme une fin en soi est une deuxième formulation de l’impératif catégorique
Très intéressante comme vidéo, surtout pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait pas grand chose au personnage ! La position de Kant par rapport à la situation où il devrait cacher des juifs sous l'Allemagne nazie me semble par contre un peu 'injuste': Sa notion de morale n'a, je pense, pas la prétention d'être applicable dans le monde réel actuel mais plutôt d'être un principe/idéal à suivre. Par ailleurs, si on pousse le raisonnement Kantiste à fond, un Kantiste (que j'appellerai Josette) ne se trouverait jamais dans cette situation où elle devrait dénoncer des juifs cachés chez elle de base parce que Josette aurait, bien en amont, affiché son avis et protesté contre le nazisme et... Serait probablement morte comme ennemie du régime si elle était (trop) seule dans son combat; mais également peut être encore vivante si suffisamment de personne l'avait rejointe dans son approche Kantiste avant que le système nazi tel qu'on le connaît ne se mette en place. J'ai conscience que je n'ai pas développé pourquoi le Kantiste ne pourrait pas être nazi, mais si le vol et le mensonge sont banni de la morale Kantiste; j'imagine (peut-être ai-je tort) que la haine d'autrui 'à la nazie' entre egalement dans ce qui n'est pas acceptable si généralisé.
Très bel épisode, merci ! Une question cependant, afin de bien comprendre cette morale qui se veut universelle : Dans les exemples donnés sur le vol et la confiance, pourquoi le régime de confiance et la propriété sont-ils vus comme des présupposés indépassables? Le fait que l'universalisation du vol entraîne un paradoxe (car le vol ne peut exister sans propriété) peut vouloir dire : 1. Qu'il s'agit d'un interdit moral universel, comme tu le dis pour Kant; 2. Ou bien que la propriété en elle-même ne devrait pas exister. Auquel cas il ne peut pas exister de vol. La propriété c'est le vol ?
Ce n'est en rien une référence. En tout cas, certainement pas les vidéos qu'il a fait dessus. À part si tu proposes de le faire venir pour un mea culpa 😂
Beaucoup plus clair, merci ! Ce que je ne comprends pas, c'est que la maxime de Kant, qui exige que l'action puisse être universalisable, me semble inextricablement un conséquentialisme de la règle : je ne vais pas tuer parce que je ne veux pas que les autres tuent >> dans la formulation même c'est associé aux conséquences, à l'intéret personnel. Qu'en pensez-vous ?
L'argument pourrait être plausible mais Kant n'a pas une approche conséquentialiste. Pour lui on ne peut pas tuer car ce serait en contradiction voir manque de respect pour la dignité humaine de vouloir que cette maxime soit une loi universelle. Kant ne base pas la moralité des actions sur leurs résultats, mais sur la conformité des maximes aux impératifs rationnels universels.
Beau travail, merci. Kant, au coeur même de la philosophie du droit. Il est indispensable de connaître sa pensée pour conserver une intelligibilité aux systèmes. Bon... la critique de Kant est, elle aussi, indispensable
Il ne me reste que la solution de simplicité, vivre dans l’ignorance. Si de la déontologie ou du consequentialisme, je ne peux faire de choix, trancher. Je devrais abandonner les deux et vivre une vie de bohème. Loin de tout tracas, loin de ville des vallées, et des montagnes. Des ruisseaux ou des roseaux, des rivières et des collines. Loin de tout, proche de rien. Je devrais m’abandonner tout entier, me céder. Ou bien me contenter d’être moi. C’est plus simple après tout.
3:38 l'objectif d'un consequentialisme logique est de satisfaire nos volonté. pourquoi? Parce que c'est un fait que nous voulons les satisfaires et que toutes propositions prescriptives qui ne feraient pas appel a nos volontés seraient inutiles d'être dites/ proposée (car, de fait, nous n'allons pas les suivres sans en être forcée et ne nous concerne pas). 4:20 pourquoi ces objectifs/volontés est une question scientifique (biologie, sociologie etc). Par exemple nous voulons manger certaines choses du fait de l'evolution biologique etc... La base hypothetique est factuel.
Je trouves ça irronique de mettre ainsi parlait zarathoustra(tout le contraire de kant)comme musique pendant que tu résume kant, et plutot rigolo (à 9:40)
Merci , J'ai adoré : très précis, très pédagogique, excellent : à revoir ....car j'ai sauté quelques phrases : ça va franchement vite pour moi !!!! - A cette vitesse je suis pas certain qu'il n'y en ait pas qui décrochent !!!!!! Pourquoi pas scinder en deux ou trois vidéos ? ....Aristote -puisque vous l'évoquez, c'est une sorte de Larousse de la pensée, qui passe tout en revue dans les moindres détails de l'alpha à l'oméga !!! pas toujours excitant !!!!
Très bonne vidéo. Mais tu as déjà bien expliqué la théorie de Kant
5 років тому
Au-delà de l'aspect tautologique, il y a surtout un aspect récursif au raisonnement de Kant sur le concept de devoir moral. Je vois la morale déontologique un peu comme ça : - il existe des impératifs catégoriques qui préexistent les actes moraux ; - un acte n'est moral que si (condition nécessaire, mais non suffisante) il est en cohérence avec ce que je crois sincèrement que sont les impératifs catégoriques (et donc agir moralement est un acte de foi) ; - les impératifs catégorique émergent de l'accumulation de la foi que portent les gens qui agissent en ce que leurs actes sont moraux.
Bonsoir Monsieur Pho (Coucou le monstre vert ?), le célébré running gag de Bruce, ainsi que d'autres vidéastes, à propos d'Aristote et de sa vision du monde a fortement influencé mon jugement sur ce dernier. Aussi je voudrais te demander s'il était possible de faire un épisode sur Aristote, qui, disons-le, aurait bien besoin de quelqu'un pour le défendre sur UA-cam x)
Je suis totalement d'accord ! J'ai tendance à me foutre de lui dès que j'en entends parler mais si tout ça est basé sur des fausses informations, ça vaudrait peut-être le coup de faire une petite vidéo.
C'est super tes videos mais tu devrais faire une version podcast de chaque video sur spotify! Je regarde les videos mais souvent quand je suis dans le bus ou que je m'endors j'enlève la luminosité pour écouter que le contenu et me laisser porter par les idées
Alors, Personnellement, c'est mon prof de religion qui m'a renseigné cette vidéo... j'ai clairement pas beaucoup compris ! Mais j'ai beaucoup ri 😂😂! Les vidéos sont super bien faites, il ne reste plus qu'à les comprendre 😅 Edit : oui ok j'ai fini la vidéo et j'ai vraiment pas compris mais j'ai beaucoup ri et c'était génial à regarder 😅😂😂
Ça me fait doucement rire ceux qui critiquent quelqu'un avec véhémence pour les positions qu'il a eues alors que c'était y'a trèèèèèèès longtemps. Il faudrait que les gens apprennent à se remettre dans le contexte de l'époque où la personne a parlé. Cela apprendrait aux gens à mieux comprendre pourquoi les gens pensent ce qu'ils pensent, à mieux cerner ce qu'ils pensent et ensuite peut-être donner des arguments contre ce que la personne dit. Et puis c'est très facile de juger a posteriori.
@@remiblaise Justement si, il n'y avait pas de nazis à l'époque... bien sûr c'est un cas limite et on aurait peut-être pu trouver d'autres contre-exemples de l'époque, mais vu que Kant ne pouvait pas voir le futur (surprenant, non?) il manquait nécessairement de perspective historique.
On échappe pas si facilement au Conséquentialisme. Puisqu'en proposant sa version de Loi universelle, Kant cherche semblerait il, à trouver le confort d'une Loi morale Universelle. Du coup, il est content. Le déontologisme de Kant a donc pour conséquence de rendre Kant content. Du coup "Aye Caramba, encore raté" Ceci a été bien montré par un grand Philosophe, à l'esprit bien plus brillant que ceux de Kant ou d'Aristote ; j'ai nommé Joey Triviani, qui a montré qu'il n'existe pas d'action parfaitement désintéressée et que par conséquent (c'est le cas de le dire) il y a toujours un petit Démon conséquentiliste qui se cache derrière toutes les actions (morale ou non).
Chose intéressante, selon le raisonnement qui conduit à considérer le vol comme immoral, le don l'est également puisqu'il suppose un régime de propriété, mais, généralisé, le supprime et perd donc son sens.
Non, parce que purement a priori, ton don suppose au contraire la propriété (le don suppose que ce que tu donnes appartienne à qui tu le donnes) ; alors que le vol suppose à la fois la propriété (ce que tu voles t'appartiens désormais) et la non propriété (ce que tu voles n'appartenais pas à qui tu le voles)... Logiquement, le critère d'universalisation me semble tout à fait valable...
@@MiniMarionette74 je crois que je vois ce que tu veux dire ( que la propriété implique d'être la seule personne (ou le seul groupe, dans un cas de propriété collective) a pouvoir décider de ce qu'il advient de ta propriété, et que le vol, contrairement au don, implique que quelqu'un d'autre en décide ? ), et effectivement l'équivalent du vol dans ce cas serait plutôt le don unilatéral, sans accord nécessaire du receveur (qui n'aurait donc pas la propriété, donc la capacité de décision sur l'objet, au moment même où il est sensé l'acquérir, comme le volé au moment où il perd sa propriété ), et cela n'exclurait effectivement pas toutes les formes de don. Je n'avais pas vraiment considéré l'acceptation du don dans mon raisonnement. Et j'ai un peu de mal avec le concept d'universalisation je pense ( si on parle de donner tout, on supprime aussi la propriété, mais si on parle seulement de prendre le don comme seul régime de transfert de propriété, ton raisonnement tient effectivement).
Merci pour la vidéo, super interessant comme d'hab', et je comprends mieux les arguments de Kant, c'est presque dommage que de si belles idées théoriques aboutissent à des choses assez impraticables dans la vraie vie.
Hey, je trouve la chaîne géniale, le problème est que du coup j'arrive à cours de vidéos... Des conseils d'autres chaînes pour combler ce manque de savoir (principalement philosophique) ? Merci !
Mais... si tu veux pouvoir universaliser la maxime de ton action, c'est surtout parce que si tout le monde agissait d'après une règle telle qu'on ne peut pas vouloir que tout être raisonnable la suive aussi, bah ce serait bien le bordel en société. Kant serait-il en fait un conséquentialiste de la règle refoulé ?
Question: pourquoi le "en toute circonstance" de la définition de devoir moral (qui a l'air d'avoir tout autant trait à l'universalisation du bousin) gicle une fois le principe retourné ? Ce "en toute circonstance" me turlupine.
Bonjour, ce serait bien de faire une vidéo sur Aristote effectivement. Ça permettrait de sortir des clichés sur la pensée aristotélicienne. Merci d’y (avoir) pensé :)
J'aime bien le concept de conséquentialisme de la règle, en fait si on se penche un peu dessus, les morales religieuses sont essentiellement basées la dessus, le respect de la Loi et des préceptes religieux conditionne l'Alliance avec Dieux chez les juif, et le salut des âmes chez les chrétiens; on est donc dans l'atteinte d'un objectif bien défini !
Bonjour vidéo très intéressante mais je me pose deux questions quant à la réponse que donnerait Kant à un nazi (et que l'on cite souvent en exemple) qui éventuellement lui demanderait s'il connat des juifs : - y a-t-il réellement un abus de confiance dans un cas où les deux hommes ne se connaissent pas ? - ne pas mentir ne signifie pas forcément dénoncer, on peut très bien imaginer une réponse du style "oui j'en connais mais je refuse de vous dire qui". Bon ok, ça implique de se faire torturer ensuite mais bon, si c'est le prix pour rester un être raisonnable et moral jusqu'au bout, alors soit. J'ajouterais même que dénoncer un juif est immoral dans la mesure où si tout le monde dénonce des juifs (y compris les juifs eux mêmes), il n'y aura plus de juifs à dénoncer, car tous seront morts. Ainsi le concept même de juif n'existe plus si tous le monde les dénonce, on trouve donc une contradiction dans l'universalisation d'une telle dénonciation.
Je pense sans être sur que la seconde formulation de l'impératif catégorique revoit au concept de personne auquel Kant dit que nous devons reconnaitre une forme de dignité : ce n'est pas un objet. Un objet est utilisé comme un moyen bien que pouvant être une fin, alors qu'on ne peut ps utiliser une personne elle peut à la limite vendre des services mais jamais elle en elle même. Donc on doit agir moralement de sorte à respecter cette fin de la personne dans sa dignité comme l'on souhaite, nous même, être reconuu comme personne ce qui rejoint l'idée d'une loi universelle de ma personne à celle des autres dans un rapport de reconnaissance d'autrui. C'est pour cela qu'elle se rapproche de la première formulation
Qu'en est il pour toute règle qui ne peut être suivie par tout le monde, mais dont il est souhaitable que quelques uns l'applique ? La charité par exemple..
Bonjour et merci pour cette vidéo super, j’ai appris plein de choses! Question: Est-ce que la philosophie morale de Kant est contradictoire a l’universalisation d’un cas particulier? Je m’explique: prenons le cas du mensonge a un SS, comme dans la vidéo. Ne pourrait-on pas appliquer la maxime de Kant en disant “Aimerait-on que chaque personne abuse de la confiance d’un SS dans la mesure ou cela protègerait des individus”? On peut facilement répondre oui, sans pour autant dévier des préceptes de la pensée de Kant, j’ai l’impression. Pourquoi ne peut on pas universaliser des cas précis? Merci de votre réponse!
Très bonne remarque. (et moi-même je n'ai pas la réponse car je découvre Kant) J'imagine qu'on va devoir lire ses bouquins (sauf si vous l'avez déjà fait depuis)
lol ben cool intéressant... pourrais-tu expliquer la notion de transcendantal chez kant stp... ça a l'air inintéressant... peux-tu me dire si spinoza est du coup dans le cas de l'utilitariste ? merci pour toutes ces videos je ne suis pas philosophe mais j'adore...
Transcendantal = relatif aux conditions de possibilité (typiquement aux conditions de possibilité de la connaissance, dans la critique de la raison pure)
Bonjour à tous et à toutes, Je ne sais pas si je serai lu tant le dernier message est ancien, mais j'ai une question sur la critique de la déontologie de Kant. Je vois qu'une critique adressée aux règles absolues du déontologisme de Kant est que la Maxime "Tu ne dois pas mentir" ne peut être valide en toute situation. L'exemple classique étant que, si un meurtrier te demande "sais-tu où se trouve mon ennemi?" et en sachant que bien que lui dire la vérité entraînerait selon toute vraisemblance la mort de son innocent ennemi, tu ne peux pas lui mentir, car ce serait mal agir. Cet exemple semblant prouver que mentir aurait permis à la victime de s'en sortir (et donc bien agir) et qu'en disant la vérité, tu as permis un assassinat et donc que tu as mal agi. Pourtant, cet exemple n'arrive pas tout à fait à me convaincre car on aurait tout autant pu répondre, sans mentir d'un seul mot ou sans mentir par omission: "Comme il est vraisemblable que tu tues la personne que tu recherches et qu'en aucun cas je ne veux permettre un meurtre, je ne te répondrais pas, que je sache où il se trouve ou non, par ailleurs". Et cette réponse peut être donnée que je sache effectivement ou non où se trouve cet ennemi du meurtrier. Bon j'admets que dans ce contexte, il est probable que je subisse moi-même les foudres de ce meurtrier et peut-être même que ça m'en coûte la vie. Mais ça n'empêche pas que j'aurais bien agi en disant la vérité. Le refus honnête de répondre à une question n'est pas un mensonge et je crois qu'ici, on confond honnêteté et accepter de dire tout ce qu'on sait (toujours sans rentrer dans le mensonge par omission). L'argument comme quoi dire la vérité n'est pas toujours bien est-il contredit par d'autre justification? Ma réponse à l'argument est-elle erronée? Si oui, pourquoi? Y a-t-il quelque chose que je n'ai pas vu? Merci de votre lecture.
J'ai une question. Il semble, d'après ce que j'ai compris de la loi universelle de Kant, qu'on ne doit pas abuser d'un système. En effet, si je veux que tout le monde abuse d'un système donné, le système ne pourra pas subsister et donc tout le monde ne pourra pas abuser de lui ; si bien que je ne peux pas vouloir que tout le monde abuse de ce système. Ainsi, j'ai l'impression que l'impératif en question protège moralement tout système existant. Est-ce que je me trompe ? Notamment, je ne suis pas certain d'avoir bien compris "où" peut se situer la fameuse contradiction en réalité. Quand Kant dit "tu ne peux pas vouloir que tout le monde agisse comme cela", est-ce que la contradiction porte exclusivement sur le "vouloir" ou aussi sur la possibilité que tout le monde agisse comme ça ? J'ai l'impression que cela porte a priori beaucoup plus sur le "vouloir", cependant, je n'arrive pas à laisser de côté la seconde possibilité. Mon raisonnement est le suivant. Je ne peux a priori pas vouloir quelque chose d'impossible, donc je considère que si il n'est pas possible que tout le monde agisse comme ça, je ne peux pas le vouloir et donc je ne dois pas agir comme ça. Ai-je mal compris ? Y a-t-il vraiment un problème ? l'impératif défend t-il moralement tout système ? J'ai l'impression d'avoir amalgamé action et règle de conduite, mais je ne pense pas que cela change grand chose au raisonnement... J'espère... Merci
J'ai l'impression que, au delà de la classe intersidérale de la morale Kantienne, on se retrouve avec une loi morale ou son absence en fonction de la formulation. Je m'explique avec l'exemple des déchets : "Je jette des déchets dans la nature pour ne pas avoir à m'en occuper, parce que les déchets c'est sale et ça me dégoute !" Généralisation : Je laisse la gestion des déchets à la collectivité, qui n'existe plus si tout le monde laisse la gestion des déchets à la collectivité... Impossibilité logique Alors que "Je jette mes déchets dans la nature parce qu'il m'importe peu de les voir là ou dans la nature." Généralisation : Ben, il n'y a pas d'incompatibilité En plus, j'ai l'impression que la morale Kantienne n'est pas très sujette à changement. Ça peut paraitre positif d'avoir une morale immuable mais j'ai l'intuition que c'est mieux une morale qui s'adapte à des prises de consciences. Par exemple, si on mettait en évidence l'existence d'une souffrance lors de l'épluchage de patate (comment ça exemple pourrit ?), une morale utilitariste peu intégré cette nouvelle information et changer instantanément, alors que pour Kant je n'ai pas l'impression qu'une impossibilité logique peut apparaitre d'une nouvelle information... Je me trompe ?
Alors du coup j'ai une question (partagée par d'autres commentaires j'ai l'impression) : selon cette approche déontologiste, on ne doit pas voler car si tout le monde volait, le principe de propriété serait mis à mal, et donc le fait de voler n'aurait pas de sens. Mais c'est très culturel comme morale, non ? Si on vivait dans une société où le principe de propriété n'avait pas de sens, on pourrait prendre ce que l'on veut quand on veut sans que ce soit choquant. Autre exemple moins radical : si je grille une file d'attente, c'est mal parce que si tout le monde grillait il n'y aurait plus de file d'attente à griller. Sauf que si je vivais dans une société où on ne fait jamais de file d'attente, il serait parfaitement normal de ne pas faire la file. Bref, un même acte serait dans un cas contre la morale, dans l'autre parfaitement normal. Finalement cette règle de "tu dois" est complètement inclue dans un ensemble de règles (ou de normes) sociales, ce n'est pas un absolu. Et donc entre choisir un axiome et être conséquentialiste ou une norme sociale et être déontologiste, on est arbitraire dans les deux cas.
J'aime bien quand Mr Phi se sent coupable d'avoir bashé Kant pendant 2 vidéos, alors il se dit qu'il va en faire une troisième pour corriger ça, puis en fait la vidéo c'est 15 minutes de bashing supplémentaire :) Franchement je fais peut-être mon troll matérialiste de service mais je vois encore moins qu'avant ce qu'il y aurait à sauver chez Kant, cette philosophie la ne peut mener qu'a/s'hériter de positions puritaines, c'est une première tentative de rationalisme échouée a 100%, qui reste une nouvelle façon de présenter de l'essentialisme et de l'idéalisme. Enfin du moins c'est ce qu'il me semble après la vidéo, si c'était sencé nuancer son utilité aujourd'hui et trouver 3 4 points à sauver c'est raté! Bien sur c'est un avis de matérialiste bien convaincu, dans l'histoire des idées en 2019 on peut sauver des trucs du rationalisme et l'essentialisme est définitivement mort, je dis souvent de Nietzche que c'est du pseudo-matérialisme dans cette mème veine, celle de continuer sur les vieux principes essentialistes sous verni rationel, mais Nietzche on peut sauver pleins de morceaux alors que la je vois vraiment rien de rien.
Et pourtant, j'ai l'impression que c'est une philosophie qui est plus qu'appliqué de nos jours. Quand j'entends "Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle", personnellement, je visualise Twitter.
@@guilhemdejef C'est surtout réac et néocon ça VA+ bien avant twitter, à gauche c'est justement la façon de penser des mauvais matérialistes qui virent vers l'absolutisme, et de la pensée en forteresse assiégée. Après moi je parlais de l'histoire des idées hein, pas de qui à les plus mauvais PNJs; l'essentialisme est mort vers le XIXème siècle, entérré avec le royalisme, mème le fascisme et le conservatisme tradi se parent de la rationalité et du rationalisme, l'intellectualisme idéaliste c'est full ancien-régime, et encore la pensée qui à persée et qui reste de ces milieux la, c'est celle qi à été plus maligne et s'est parée du matérialisme: l'intégralisme de Maurras dont l'ombre plane toujours sur la 5ème république, ou la nouvelle-droite d'Alain de Benoist, liée à Marion Maréchal qui a été la première à dire qu'il fallait récupérer l'hégémonie gramscienne, ganger l'hégémonie culturelle, la guerre des mèmes alt-right du temps de trump... au final les politiques de droite qui ont gagnée ce sont celles qui se sont le mieux paré du verni matérialiste, utilitariste, qui ont acknowledge le rapport de force et se sont dit "faut le gagner", la ou la morale Kantienne elle à un peu essayé ça, comme Nietzsche qui a aussi échoué mais s'en est mieux sorti, maintenant que je maitrise mieux tout ça qu'en 2019, je dirais que le plus fin stratège idéalise ça a été Heidegger.
@@26yd1 Je suis globalement d'accord, mais en effet, je parlais d'avantage de l'application de la vision morale. Pour moi, Twitter n'est pas associé à la gauche puisque la droite y règne également. C'est le concept, on suit qui algorithme nous incite à suivre. Heidegger, perso, j'ai du mal, non pas parce que Nazi, mais parce qu'il est un peu tombé à côté, selon moi, sur la contingence. Mais je ne m'y connais pas assez dans ses écrits pour pouvoir pousser plus loin !
J'ai l'impression que les deux cas d'incohérence conceptuelle de l’universalisation de certaines règles de conduite (à savoir, ne point mentir et ne point voler) peuvent se traduire par des situations d'équilibre ou de déséquilibre dans la théorie des jeux. Par exemple, plus les joueurs sont nombreux à tirer profit de la stratégie du vol ou du mensonge, et plus les gains de cette même stratégie s'estompent. D'une certaine manière, je me risquerais à penser que la généralisation d'une stratégie dont le gain devient nul/trop faible lorsque adopté en masse constituerait un comportement à proscrire, dans la mesure où il devient impossible de l'universaliser et ne peut constituer un devoir pur. Je me risquerais aussi d'affirmer que cette lecture permet de rattacher le déontologisme apparent de la démarche kantienne à une forme de conséquentialisme de la règle en supposant qu'un comportement relève du Devoir ssi il n'abouti pas à ce genre d'incohérence conceptuelle d'universalisation des règles de conduite.
Non, car la morale kantienne n'est pas qu'une affaire de validité logique, c'est une affaire de "pureté de l'intention" (cf. logos contre pathos). Ce qu'a présenté Mr. Phi, c'est la première dimension uniquement, sans doute parce qu'il s'agissait de montrer que la morale kantienne n'est pas qu'une moraline fondée sur de vagues intuitions morales. Et pourtant, c'est bien à condition de disposer de cette prétendue liberté d'agir par choix que la notion de respect, autrement totalement idéaliste, prend un sens. Or, c'est bien ça qui définit Kant comme un déontologiste. Je pense que la comparaison avec la théorie des jeux apparaît, du coup, comme un peu forcée.
Ne pourrait-on pas réduire l'impératif catégorique "tu dois" en un impératif hypothétique de type "si tu veux agir moralement, alors tu ne dois pas envisager une action contraire à la raison (ou qui implique contradiction)"...? -> où l"impératif hypothétique ne serait pas d'ordre causal (si tu veux tel effet, ou telle fin, alors fais telle chose, utilise tel moyen) mais d'ordre logique (puisque "agir moralement" se définirait par "agir rationnellement"), qui du coup pourrait aussi s'appeler "impératif tautologique"...
Je me demande si du coup, il a fait un groupe de règles que l'ON DOIT suivre ou si il a seulement fait des énoncés de règles que l'ON NE DOIT PAS suivre car il trouve ça mal ( ex : plaisir procurer par un mouvement manuel on sait où ) ou car on ne veut pas l'universalisé.
Ce qui me questionnait moi, c'est que dans les cas du vol ou de l'abus de confiance, la contradiction de l'universalisation de ces maximes suppose des prémisses (propriété privé, relations de confiance). Et ces prémisses sont certes raisonnables mais est-ce que Kant ne devrait pas, par sa rigueur habituelle, les justifier raisonnablement ? Sinon, merci pour la vidéo ! :) J'aimerais beaucoup voir une vidéo du même style sur Hegel, car j'ai vraiment vraiment du mal à reconnaître sa grandeur et à ne pas considérer tout ce qu'il raconte comme des absurdités non fondées...
L'article de blog sur le cas du mensonge chez Kant est ici : monsieurphi.com/2017/11/15/consequentialisme-quel-est-le-but-de-la-morale-grain-de-philo-16/
Et pour ceux qui veulent s'y frotter, voici le passage des "Fondements de la métaphysique des moeurs" qui aboutit à la formulation de l'impératif catégorique ; la vidéo pourrait vous aider à y voir un peu plus clair dans ce texte touffu...
« Or, si une action accomplie par devoir doit exclure complètement l’influence de l’inclination et avec elle tout objet de la volonté, il ne reste rien pour la volonté qui puisse la déterminer, si ce n’est objectivement la loi, et subjectivement un pur respect pour cette loi pratique, par suite la maxime* d’obéir à cette loi, même au préjudice de toutes mes inclinations.
Ainsi la valeur morale de l’action ne réside pas dans l’effet qu’on en attend, ni non plus dans quelque principe de l’action qui a besoin d’emprunter son mobile à cet effet attendu. Car tous ces effets (contentement de son état, et même contribution au bonheur d’autrui) pourraient être aussi bien produits par d’autres causes ; il n’était donc pas besoin pour cela de la volonté d’un être raisonnable. Et cependant, c’est dans cette volonté seule que le souverain bien, le bien inconditionné, peut se rencontrer. C’est pourquoi se représenter la loi en elle-même, ce qui à coup sûr n’a lieu que dans un être raisonnable, et faire de cette représentation, non de l’effet attendu, le principe déterminant de la volonté, cela seul peut constituer ce bien si excellent que nous qualifions de moral, présent déjà dans la personne même qui agit selon cette idée, mais qu’il n’y a pas lieu d’attendre seulement de l’effet de son action.
Mais quelle peut donc être cette loi dont la représentation, sans même avoir égard à l’effet qu’on en attend, doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j’ai dépossédé la volonté de toutes les impulsions qui pourraient être suscitées en elle par l’idée des résultats dus à l’observation de quelque loi, il ne reste plus que la conformité universelle des actions à la loi en général, qui doit seule lui servir de principe ; en d’autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle. Ici donc c’est la simple conformité à la loi en général (sans prendre pour base quelque loi déterminée pour certaines actions) qui sert de principe à la volonté. »
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Delbos, Livre de poche, 1993., p.67-69
* [Note de Kant] : « On entend par maxime le principe subjectif du vouloir. » [Kant précisera ailleurs : « La règle que l’agent se fait à lui-même, en prenant pour principe certains motifs subjectifs, s’appelle sa maxime. » Doctrine du droit, trad. Barni, Introduction, IV.]
Au fait pourquoi est-tu revenu à l'ancien décor?
Oui pour un épisode sur Aristote !!!
En collaboration avec E-penser, il nous doit bien ca !
@@ThePaulohubert yes
3 ans plustard , la video d'Aristote voit le jour ou pas encore ?
I wanted to put a philosophical joke, but I just Kant...
Arendt tes conneries, c'est Foucault'm ces jeux de mots sont craignos. Ca laisse Nozick omatiques indifférents. C'est pas d'Rawls.
@@radinocenant372 : consulte Bobby Lapointe, ou mieux, Raymond Devos... Bon, c"est vieux, certes, mais on parle bien d'Aristote ici, donc....
Pyrrhon le seigneur pour que ça n'arrive jamais
@@lachaise7096 tient, je ne connaissais celui-là...
@@pascalzerwetz4653 c'est pourtant le père du scepticisme hardcore ;)
ua-cam.com/video/Gqu6Di353ok/v-deo.html
Excellent! La morale kantienne depuis son formalisme en une quinzaine de minute, d'une rare clarté. J'aime beaucoup la manière qu'il a de fonder son raisonnement sur l'autonomie de la volonté pour fonder la possibilité de l’existence de la loi morale. Du genre : si tu admets rationnellement que tu est possiblement libre, la loi morale existe, donc tu dois suivre la loi morale en te posant toi même un impératif.
Une analyse philosophique sur un animé ou un manga, ce serait ouf comme concept, pitié fais cette vidéo 🙏
Oui c'est vrai
J'émets comme d'autres l'hypothèse suivante (mais comme tu le dis très bien, Kant est extrêmement difficile à appliquer aux cas particuliers) : un kantien communiste pourrait sans doute accepter le vol dans la mesure où l'universalisation de la maxime du voleur mène à l'abolition de la propriété. On pourrait certes dire que le concept même de vol suppose que mon action est une exception dans le cadre d'un respect général de la propriété, et est donc auto-contradictoire ; mais le "voleur" pourrait se considérer autrement et formuler autrement sa maxime en en excluant le concept de vol, par exemple en disant "ma règle de conduite est d'utiliser momentanément tout objet physiquement accessible dont j'ai besoin".
Par ailleurs, tu expliques bien que ce n'est pas en tant qu'être visant une fin sensible particulière que je dois me soumettre à la loi morale, mais en tant qu'être rationnel. La question est donc la suivante : pourquoi devrais-je agir comme un être rationnel et non comme un être sensible ? Je pourrais très bien me contenter d'agir comme un gros con soumis à mes inclinations sensibles, non ? Formulée autrement, la question est de savoir quelle est la force contraignante de la loi morale.
Il y a chez Kant, me semble-t-il, une ambiguïté avec la catégorie de la nécessité. Dans le champ du phénomène, de la nature, la nécessité implique que l'effet ne peut pas ne pas découler de la cause. Mais dans le champ moral, l'impératif catégorique n'est pas catégorique au sens où on ne peut pas lui échapper (sinon on serait inévitablement déterminé à agir moralement, ce qui 1° n'est pas le cas et 2° supprimerait la notion de liberté humaine). En quel sens correspond-il donc à la notion de nécessité ? Il me semble que Schopenhauer formule une critique de ce genre dans Le Fondement de la morale.
Il y a une autre question que je me pose sur Kant, qui dépasse un peu le cadre de cette vidéo mais reste liée au sujet. C'est la conciliation de la liberté humaine avec le déterminisme. Tu connais très certainement la fameuse citation dans laquelle Kant affirme que si on avait une connaissance parfaite de toutes les circonstances, on pourrait prévoir l'action d'un homme avec exactitude (et même sa vie entière). La question est donc de savoir comment un être dont les moindres actions sont intégralement prévisibles peut en même temps être dit libre. La solution de Kant est la distinction entre le caractère intelligible et le caractère empirique, entre l'homme comme chose en soi et l'homme comme phénomène. L'idée est que je suis libre comme chose en soi mais déterminé comme phénomène. En tant que chose en soi, c'est-à-dire en tant que petit fantôme bizarre situé en dehors du temps, de l'espace et des relations catégorielles (j'utilise cette image en sachant qu'elle est évidemment très incorrecte philosophiquement), je suis libre. Mais il n'en demeure pas moins, me semble-t-il, qu'en tant que phénomène, je suis intégralement déterminé. Il faut ajouter que Kant associe la rationalité avec le fait d'être une chose en soi (je n'ai d'ailleurs jamais bien compris pourquoi), et la détermination sensible avec le fait d'être un phénomène. Ceci étant posé, quand je me demande si je dois ou non tuer cette mamie pour lui voler son sac à main, je ne vois pas tellement en quoi je devrais me dire qu'étant libre et rationnel comme chose en soi, je dois agir suivant cette liberté métaphysique et donc suivant la loi morale ; en effet, de toute façon j'agirai suivant le déterminisme naturel qui pèse sur moi en tant que phénomène. Autrement dit, je ne vois pas tellement en quoi une propriété de la chose en soi (la liberté) devrait ou pourrait intervenir au niveau du phénomène (en en brisant le déterminisme).
Bref, j'ai bien conscience que ce dernier paragraphe est un peu hardcore, je résume rapidement mes interrogations sur la morale kantienne et ces questions sur des points hautement métaphysiques et obscurs sont difficiles à formuler, surtout que je ne me suis pas replongé dans ces sordides affaires kantiennes depuis quelques temps. Mais j'espère qu'un lecteur de Kant étant passé par les mêmes difficultés saisira ce que j'ai ici exprimé rapidement et confusément.
Merci pour la vidéo :)
1) La propriété et la confiance sont des exemples particuliers d'institutions qui ne sont maintenues que si suffisamment de personnes y adhèrent.
Je comprend du coup l'immoralité de faire passager clandestin, mais c'est quelque part supposer de la valeur de ces institutions, que ce soit implicitement un bien de préserver la propriété ou la confiance.
Par exemple, pour qui veut abolir la propriété, une règle poussant à ignorer qu'une choses soit possédée ou non serait perçue par du vol pour ceux qui veulent préserver la/leur propriété, alors que la règle serait universalisable.
La destruction de la propriété ne serait pas une contradiction, juste que le concept vidé de son soutien serait aussi vidé d'existence.
2) Le raisonnement me rappelle vraiment le dilemme du prisonnier, et du coup le lien avec la règle d'or paraît irrésistible parce que les solutions morales ne seraient que les solutions où chacun fait comme l'autre.
Mais par contre je ne comprends pas comment le raisonnement permet de montrer qu'il n'y a qu'une seule règle de conduite possible. Ou même qu'il en existe une, soit dit en passant ;)
En fait je n’avais jamais vraiment compris l’impératif catégorique de Kant, je croyais qu’il s’agissait de faire passer ce "test d’universalisation" aux actions. Alors que la notion de "pouvoir vouloir" universaliser est plus complexe, d’ailleurs je crois que je ne comprends pas encore vraiment. ^^
Merci pour cette vidéo en tout cas.
Vivement celle sur Aristote ! 😀
Un jour j'ai fait remarquer à un c… (pardon) à une personne qui ne respectait pas la file d'attente ; qu'à cause de lui on allait tous devoir attendre encore plus. Sa réponse : "Bah... t'as qu'à faire comme moi."
Du coup si vous constatez bientôt que les files d'attente sont plus larges que longues, vous saurez pourquoi.
hhhhhhhhhhhhh
Si une majorité de personne fait pareil on se retrouve dans une société de loi de la jungle, invivable pour tout le monde
@@manticorev9461 Ouais je vois ce que tu veut dire, c'est un peu ce qu'il se passe chez certains animaux comme les marmottes, la plupart sont "altruiste" et aident les autres et il faut que le nombres de "tricheurs" reste faible pour que le système soit stable !
Après les gens reste dans l'ordre aussi par respect pour les autres ! ;)
Ababacar Octopuce oula, j’ai l’impression de lire du Dawkins ! ;)
C'est juste un comportement culturel. En Inde, il n'y a pas le même respect de la file dans une gare, chacun joue des coudes (sans violence) pour être premier et ça fonctionne très bien. Enfin, pas si mal, parce qu'il y a quand même des guichets réservé au femmes (pour éviter les attouchements) et aux occidentaux (parce que jouer des coudes c'est pas dans leur culture).
Mais c'est sur que t'a un côté bordélique (et plutôt choquant vu depuis notre culture)
4:00 l'impératif hypothétique ne te dit ❌ ce que tu dois faire (pas en vue de qlqchose)
==> C'est une prescription technique
* Kant a une morale complètement déontologique
5:30 conséquentialisme de la règle ⚠️ différent de la déontologie de Kant
==> 8:17 agir par devoir implique les autres et 8:39 donc ce qui est contraire au devoir c'est agir en sachant que (donc c'est un lien avec la règle d'Or)
* Agir par devoir == seulement si cette maxime peut être appliquée à tt le monde
10:00 il faut passer à nos actions un test d'universalisation ( *et si tout le monde faisait comme toi ?* )
11:18 ❗
Vidéo d'autant plus remarquable que le sujet n'est vraiment pas facile : il suppose de la nuance et une manière de réfléchir (a priori) qui n'est pas très ordinaire. Faire comprendre ça sur internet, c'est vraiment pas évident. Bravo !!
Précision : Quand on dit de la philosophie morale de Kant qu'elle revient à adresser le reproche du "si tout le monde faisait comme toi...", c'est en effet une erreur ne serait-ce que parce la qualité morale de l'individu ne peut pas reposer sur ses actes eux-mêmes, mais sur la forme de sa volonté (cf. Fondement de la métaphysique des mœurs : "la seule chose que l'on puisse tenir pour bonne, c'est une volonté bonne") - étant entendu que sa volonté a pour conséquence un acte.
Le "test d'universalisation" ne peut donc pas consister à simplement se demander "que se passerait-il si chacun agissait de la sorte", mais "y a-t-il contradiction logique dans la règle lorsqu'on essaie de l'élargir à un niveau universel, comme on le fait des lois de la nature ?" Cependant, ce test d'universalisation n'est-il qu'un test formel, s'appuyant sur les idées que contient objectivement l'énoncé, ou concerne-t-il ma volonté ? On serait tenté de dire que c'est aussi relatif à la volonté (je dois pouvoir vouloir l'universalisation) - mais on peut imaginer un esprit suffisamment pervers pour accepter l'universalisation d'une maxime qu'au demeurant un autre esprit refuserait d'universaliser. Par exemple, je peux dire que j'accepte que chacun torture autrui - y compris moi-même - s'il estime par là que ça lui fait plaisir.
On a donc un problème car, comme le dit Mr. Phi : "j'agis de façon immorale si je ne peux pas vouloir que tout le monde suive la même règle de conduite que moi". Donc à vrai dire, une telle conception du test d'universalisation ne nous permet que d'être sûr qu'une maxime est immorale, mais elle ne nous permet pas d'établir positivement qu'une maxime est morale. Ce qu'il manque, c'est la "pureté de l'intention" : le test revient donc à poser au moins ces deux question : 1) y a-t-il contradiction logique à élever cette maxime à l'universel ? 2) veux-je cette maxime d'une manière pathologiquement déterminée (sensibilité) ou en fonction d'une détermination strictement rationnelle (autonomie) ? Car au fond, sa morale exige ni plus ni moins que ceci : que la liberté agisse en accord avec elle-même et avec celle de la personne d'autrui. Ce qui est immoral, c'est toute maxime qui conduit à nier la liberté en soi comme en la personne de tout autre (pour paraphraser).
Je pense que l'exposé est très bon dans l'ensemble (même si les exemples manquent d'originalité, mais j'avoue ne pas faire beaucoup mieux) - mais qu'on omet quelque chose de fondamental dans la philosophie morale kantienne si on s'en tient à la seule nécessité de cohérence logique des maximes : il faut aussi considérer que ce test d'universalisation ne peut avoir de sens qu'en partant du principe qu'il concerne une "volonté libre". Sans cela, pas de pureté de l'intention, et aucun moyen de transformer la "validité logique" (être) de la maxime en "impératif" (devoir-être).
Car la morale kantienne ne se passe de Dieu que pour l'avoir remplacé par "l'exigence pratique" de l'existence du libre-arbitre, fondement de ce qu'il appelle la "dignité humaine" - si bien qu'on pourrait se demander si c'est tellement différent d'une croyance en Dieu.
Comment agir sans détermination pathologique aucune ? Car si je n'ai aucune inclination que ce soit, je suis purement indifférent et inactif. Comment l'action que me présente ma raison comme un devoir peut-elle jamais manifester une "envie" de la faire (ce qui supposerait une inclination, fut-elle l'inclination au devoir) ? Ou bien l'action morale suppose une inclination (au devoir), mais alors elle n'est plus exclusive de l'inclinaison mais la requiert ; ou bien l'action morale exclut bien toute inclination, mais alors elle ne peut plus se faire action.
Bonjour Monsieur Phi,
Je tiens tout d'abord à vous remercier de cette excellente vidéo, présentée de manière humble et dont le ton et l'attitude vis-à-vis de Kant est aux antipodes des deux vidéos précédentes. Je tiens aussi à vous remercier de votre interprétation logique de la notion de devoir que vous faites, analyse très intéressante d'ailleurs!
j'ai tout de même une réflexion qui m'est venue en ce qui concerne l'exemple du nazi qu'on oppose souvent au kantianisme dans le but de montrer l'une de ses faiblesses. L'impératif catégorique est, certes, très abstrait, ne nous permettant pas de savoir quel est exactement notre devoir dans une situation donnée. Mais, ce côté abstrait a aussi, selon moi, un aspect positif, dans le sens où il nous permet de construire pas mal de devoirs moraux dérivés à partir de l'impératif catégorique. Si l'on reprend l'exemple du nazi, il me semble qu'on se focalise exclusivement sur un seul devoir, à savoir celui de ne pas mentir, sachant qu'à partir de cet impératif catégorique nous pourrions dériver d'autres devoirs comme celui de protéger un innocent. Ainsi, le kantien qui a ouvert la porte au nazi se retrouverait dans une situation où il y a deux devoirs dérivés de l'impératif catégorique qui sont, au premier abord, en conflit : protéger un innocent vs ne pas mentir. De même, nous pourrions dériver un autre devoir de cet impératif catégorique : celui de protéger sa famille. De fait, le kantien ne se retrouverait pas exclusivement face à un seul devoir à respecter, mais plusieurs, quoiqu'il soit livré à lui-même en ce qui concerne le devoir moral à appliquer dans cette situation.
De plus, peut-être que "protéger un innocent" peut être universalisé selon la méthode que vous expliquez dans votre vidéo. "Ne pas protéger un innocent", si on universalisait cette règle, impliquerait l'impossibilité logique du concept même de justice.
Bien à vous!
Merci§ J'ai beau être prof de philo... mais c'est encore plus clair qu'avec des commentateurs réputés. J'apprécie encore plus la rationalité de l'impératif. Bravo!
Superbe bonne idéo, je viens de comprendre des semaines de cours en 15 minutes !
Je poste ce commentaire après avoir votre interview sur la chaîne Le Mock.
Ce sera juste un bref remerciement . J'ai connu votre chaîne (et celle de Politikon) lors de mon avant-dernière année secondaire.
Et maintenant me voilà en 2ème année de Bac en philosophie.
Donc merci :)
à tous ceux qui ont eu une petite pensée pour cette personne qui à mis un pouce rouge....seul x) (le dernier militant anti-Kant se mobilise contre tant de remise en question car...Franchement Mr Phi,c'était mieux avant! Quand Kant passais pour un c** en parlant masturabt...Enfin,disons jouissance solitaire consentis pour ne pas faire démonétiser se commentaire ^^ ! Bref,trêve de prétéritions,tu as créée ma chaine youtube préférée : La diction est casi parfaite,le montage dynamique,l'humour maitrisé,le jeux d'acteur est appréciable et le contenue complète à merveille les précédents (petit bémol pour les sources de cette vidéo,moins foisonnantes qu'à l'accoutumé).
En somme:bonne continuation et merci d’apporter un tel soin à ton œuvre !
Dans cet exemple (de Benjamin Constant?) Kant ne dirait pas qu'il faut collaborer avec le nazi. Il dirait que mentir au nazi, ce n''est pas agir par devoir, c'est à dire librement, mais c'est être déterminé par le bien ce qui n'est évidement pas mal en soi. C'est technico-pratique. C'est pas un acte libre(i.e. moral) , c'est un acte a-moral, comme l'immense majorité de nos actions.
Merci pour l'épisode ! Très bonne introduction à la morale selon Kant je pense. D'un côté c'est assez beau de vouloir fonder sa conscience entièrement sur la logique. Si j'ai bien compris, ce qui est mauvais selon Kant c'est le non généralisable, non pas à cause des conséquences de sa généralisation mais à cause de sa non possibilité.. c'est élégant je trouve. Par contre après réflexion, ça pose pas mal de questions. Par exemple, les limites de la généralisation: sur quelle population faut-il généraliser selon lui et comment faire ce choix? J'imagine qu'une première réponse pourrais être la "population humaine" mais connaissant les opinions de Kant, je ne pense pas qu'il était aussi inclusif. Au final, la question du choix de cet ensemble est loin d'être évidente, certains voudrait y inclure les animaux, les plantes ou être encore plus général. Et le simple questionnement autour du "est-ce possible ? " est difficile à résoudre. Une autre question importante serait aussi pourquoi poser comme moral le "généralisable" au final. J'ai l'impression que ça reste un axiome comme un autre et dans ce cas, on en revient à quelque chose qui n'est pas basé sur la raison pure. On a juste déplacé le pourquoi. On passe d'un "parce-que Dieu le veut" à un "parce-que j'aime bien pouvoir généraliser". Bref bref, en tout cas très intéressant tout ça !
J'ai aussi des réserves par rapport au raisonnement de Kant, mais pas les mêmes que toi. Premièrement, il est dit dans la vidéo que la règle doit être généralisée à tout être rationnel. Je pense qu'il faut interpréter cela dans un sens abstrait. On ne parle pas ici de l'être humain, mais de tout être qui serait capable d'agir de façon logique et donc cohérente avec la loi morale. Après pour appliquer dans la pratique, c'est vrai qu'il faut pouvoir dire ce qu'est un être rationnel..
Deuxièmement, Kant ne dit pas que la morale a pour objectif le généralisable comme Bentham dit qu'elle a pour objectif le bonheur. Ce serait comme tu dis, de nouveau une forme de conséquensialisme. Il dit plutôt que la morale (= le devoir) est ce qui se passe d'objectifs. Par la logique, il conclut que, si le devoir existe, il a pour principe la généralisation. Il n'y a donc pas d'axiome apparent autre que celui que le devoir existe, ce qu'on pourrait contester.
Hum.. Il faudrait que je regarde ça de plus prêt mais ça me parait encore plus étrange vu comme ça. Le "par la logique, il conclut que" n'est absolument pas évident pour moi. Définissons la morale comme ce qui se passe d'objectif. "Ce qui se passe d'objectif" n'est applicable qu'à un ensemble de référence car "l'objectif" se définit toujours pas rapport à quelque-chose où quelqu'un. Si on définit ça pour un individu quelconque pris au hasard, ça ne sera pas forcément généralisable. Par exemple, "voir", "être un homme", "être une femme" pourrait être considéré comme appartenant à cet ensemble de "ce qui se passe d'objectif", sans pour autant n'être ni généralisable ni appartenir à une idée de morale que l'on s'imagine. Et si on définit cette fois "ce qui se passe d'objectif" comme "ce qui se passe d'objectif pour tout être rationnel", on a déjà l'idée de généralisation dans la définition et on a rien montré, on a juste joué avec la définition.
Bien expliqué, avec les limites du kantisme aussi. Ce qui serait bien, c'est de la même manière que tu as fait des videos sur des utilitaristes d'aujourd'hui, ce serait des présentations de déontologistes actuels, qui ont sans doute réfléchi aux objections faites contre Kant et comment améliorer son système.
C'est cool d'avoir ce regard retrospectif sur l'impact des précédents épisodes et de pouvoir les corriger
Sympa que tu fasses une vidéo pour changer l'image qu'on pu avoir les gens de Kant à travers tes deux dernières vidéos, car il faut comprendre que c'était la mentalité de l'époque, comme il est normal pour nous de manger de la viande, peut-être que dans quelques années notre descendance nous prendrons pour des gros tarés inhumains !
La première fois que j'ai entendu parlé du devoir de Kant j'avais pensé que "par devoir" voulait dire faire ce qui est juste et "conformément au devoir" volait dire faire ce que la société attends de toi. Par exemple si une personne vient en aide à quelqu'un dans le besoin parce que ses parents lui ont toujours appris à être gentils avec les autres et qu'il agit parce que papa et maman l'ont éduqué ainsi, il agirait conformément au devoir. Alors que si la même personne viendrait en aide à celui dans le besoin par simple empathie, sans raison sociétal ou éducatif, il l'aide parce que c'est lui et qu'il raisonne comme ça, il agirait par devoir. J'ai eu l'impression en regardant ta vidéo que "Tu dois, parce que tu dois" signifierait "Tu dois, parce que la société" se qui reviendrait à agir conformément au devoir
Trop cool le come back de l’ancien décor !
Merci Monsieur Phi pour tes vidéos, elles sont super intéressantes ! Pourrais-tu parler un jour de la propriété de notre propre corps dans le droit et la philosophie ?
Super vidéo !
Je ne suis pas sûr que de comprendre l'analyse conceptuelle de Kant. Par exemple si on prend l'action "Faire des dons sur Tipeee", cela présuppose le fait d'avoir de l'argent. Or si "faire des dons sur Tipeee" devient une propriété universelle, cela vise à déposséder tout le monde de son argent et contredit donc le concept "posséder de l'argent". Pourtant personne ne dirait que "faire des dons sur Tipeee" est immoral ;)
En fait, dans l'exemple du vol, je n'ai pas l'impression que c'est immoral parce qu'on ne "peut pas l'ériger en loi universelle sans contredire le régime de propriété qu'il présuppose", mais juste parce que le régime de propriété est bien en soi (par exemple dans une vision utilitariste) et que le vol vise à le détruire. Je vois bien en quoi l'analyse conceptuelle de Kant permet d'une certaine façon de reformuler certaines de nos intuitions morales, mais je ne vois pas du tout comment cela pourrait les justifier.
Super épisode, il y a de quoi réfléchir à d'autres "tu dois!"
Au final je m'interroge sur les applications au cas par cas (14:43). Ne serai-ce pas que si on souhaite faire des exceptions à la maxime, c'est que l'objet de cette envie n'a pas à exister dans cette morale?
Que pour le vol cela est une maxime que si le concept de propriété existe, donc si on le considère on doit "rejeter" le principe de partage total. Tout comme si l'on souhaite dire toujours la vérité, il faut "rejeter" les personnes qui veulent s'en servir pour faire du mal. (Quand je dis "rejeter" ça serait que ces personnes ne sont pas morales). Mais cela serait peut-être ajouter du conséquentialisme dans le traitement de la maxime...
J'aimais déjà Kant grâce aux dernières vidéos, mais là je l'adore maintenant
frais cette vidéo ! Kant et freud c'est des couards ,parle nous des grands philosophe peu connu mais avec beaucoup de bonnes valeurs ! =) merci pour ton travail tu es le meilleurs prof de phylo du monde !
Grave chaud pour un épisode sur Aristote feat Bruce !!
Oh oui, un épisode sur Aristote !
Je vais appeler mon fils Bruno.....
Oui, mais si tout le monde appele son fils Bruno, c'est la merde !
Bon, pas Bruno alors...
excellent ! ;)
"Si on fait ça , c'est la merde", c'est du conséquencialisme ^^
@@alexisl7006 Mais le fait d'appeler son fils Bruno présuppose un régime de prénom, or si tout le monde appelle son fils Bruno, le concept de prénom n'aurait plus de sens, donc ça a l'air de se tenir quand même
Ce n'est pas l'action qu'il faut universaliser mais la "maxime de l'action", c'est-à-dire en gros la règle de conduite que je suis en agissant de cette façon ; certainement la règle de conduite que j'estime suivre quand j'appelle mon enfant Bruno ce ne serait pas la règle d'appeler son enfant Bruno ; ça serait plutôt la règle de choisir un prénom convenable pour son enfant ; ou je ne sais quoi d'autre ; déterminer la "maxime de l'action" est compliqué comme je le dis vers la fin de la vidéo.
Bien vu
Très intéressant. Et comme d'autres abonnés, j'aimerais beaucoup un épisode sur Aristote.
j'aurai voulu TELLEMENT plus. moi je l'aime bien Kant.
mais bon épisode
La qualité des vidéos a toujours été bien, mais j'ai l'impression que tu t'améliores! :)
Donc, le vol est immoral parce que si tout le monde volait la notion de propriété disparaitrait. Est-ce que l'argument n'est pas fallacieux ? Comment sait-on que la propriété est morale ?
Incroyable, mon commentaire featuré dans la vidéo ! Je réalise qu'il n'était pas super bien structuré, je crois l'avoir écrit assez tard ...
Bref, super vidéo, qui répond très bien à la question que je me posais :)
Bon résumé de la morale de Kant, et bonne idée de le réhabiliter un peu suite aux deux précédentes vidéos. Mais pourquoi ne pas avoir parlé de l'autonomie de la volonté, et du fait que la morale nous permet d'être libre chez Kant ? Il me semble que ça fait partir des choses qui sont vraiment intéressantes dans la morale kantienne
Formidable, merci beaucoup, limpide et passionnant. Je suis passé de "Hahaha quel naze ce Kant ! (ouf, une bonne raison de ne pas me taper ses pavés)" après les vidéos précédentes à "OK c'est impressionnant quand même (et zut, allons acheter la Critique de la raison pure...)"
Bel épisode bien net ! Faire peut être un épisode sur une partie de l'épistémologie de Kant ? Tu nous a bien teasé là !
Woaw, j'étais clairement fâché contre la déontologie et les arguments de Kant m'ont presque donné le sentiment que JE DEVAIS y adhérer.
1 Jeune comme vous est plus efficaces que 1000 Luc Ferry. Bravo.
Merci pour le partage, Excellent travail
J'apprecie ce juste retour des choses envers Kant (j'espere voir un jour une video sur la critique de la raison pure , ca laisse rêveur ) .
La notion de bonne volonté (selon Kant) me semble intéressante pour complété cette vidéo
Compléter
Bonjour,
Si j'ai bien compris le raisonnement logique, ce que montre Kant c'est que toute règle d'un système moral déontologique doit être universalisable, sinon le système est contradictoire.
Mais j'ai du mal à comprendre comment on arrive à dire que par exemple le vol est mauvais juste à partir de ça ? Il me semble que tout ce qu'on peut dire c'est qu'un système moral déontologique ne peut pas avoir le vol comme une de ses règles, mais ça n'empêche pas que ce système puisse autoriser le vol sous certaines conditions, ou tout simplement ne pas avoir de règle concernant le vol.
J'ai l'impression que pour arriver à cette conclusion, Kant suppose que toute action doit être sujet d'une règle morale, et que les règles morales ne peuvent pas dépendre de certaines conditions. Est-ce que c'est quelque chose que Kant dit explicitement ? Et est-ce qu'il le justifie ?
En tout cas son affirmation qu'on ne doit pas mentir sous de quelconques conditions semble le montrer, oui.
Si on prends la deuxième formulation de l'impératif catégorique : Agis de telle manière que tu traites autrui comme une fin en soi et jamais seulement comme un moyen ; Le vol ne pourra jamais être tenu comme bon et ça dans toutes situations car le vol instrumentalise nécessairement autrui.
Je pense pas que les deux formulations soit exactement équivalentes (sans une justification par un pavé illisible^^)
Mais pour le coup je trouve la formulation : "Kant suppose que toute action doit être sujet d'une règle morale" est super pertinente. C'est justement ça qui est en jeu. Si il y a action, il y a un choix possible entre faire l'action et ne pas la faire. Ce qui implique une conformité a la loi morale ou pas. Il n'y a pas un ventre mou de la moralité, entre deux eaux, mais une action est soit morale soit elle ne l'est pas point barre.
C'est un des côté flippant de Kant.
Si le sujet t’intéresse tu peux te tourner vers "Les fondements de la métaphysique des moeurs" bien plus abordable, malgré un titre horriblement indigeste, que la critique de la raison pratique, qui est un peu une vision de l'enfer !
Y a quand même cette très belle note sur la liberté dans la CRPr mais sinon oui : les Fondements de la métaphysique des moeurs sont vraiment à lire en priorité :) !
Pour le vol sinon, je trouve que cette vidéo l'explique très bien : la définition du vol, c'est : faire sienne la propriété de quelqu'un (en gros). Si tu voles, tu veux donc l'abolition de la propriété, sans vouloir que la tienne soit abolie (sans quoi ce que tu voles ne t'appartiendrais pas). Le vol est donc en soi contradictoire !
Henri Pantoustier juste pour répondre à ta première affirmation, Kant dis bien que traiter autrui comme une fin en soi est une deuxième formulation de l’impératif catégorique
Très intéressante comme vidéo, surtout pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait pas grand chose au personnage !
La position de Kant par rapport à la situation où il devrait cacher des juifs sous l'Allemagne nazie me semble par contre un peu 'injuste':
Sa notion de morale n'a, je pense, pas la prétention d'être applicable dans le monde réel actuel mais plutôt d'être un principe/idéal à suivre.
Par ailleurs, si on pousse le raisonnement Kantiste à fond, un Kantiste (que j'appellerai Josette) ne se trouverait jamais dans cette situation où elle devrait dénoncer des juifs cachés chez elle de base parce que Josette aurait, bien en amont, affiché son avis et protesté contre le nazisme et... Serait probablement morte comme ennemie du régime si elle était (trop) seule dans son combat; mais également peut être encore vivante si suffisamment de personne l'avait rejointe dans son approche Kantiste avant que le système nazi tel qu'on le connaît ne se mette en place.
J'ai conscience que je n'ai pas développé pourquoi le Kantiste ne pourrait pas être nazi, mais si le vol et le mensonge sont banni de la morale Kantiste; j'imagine (peut-être ai-je tort) que la haine d'autrui 'à la nazie' entre egalement dans ce qui n'est pas acceptable si généralisé.
Très bel épisode, merci !
Une question cependant, afin de bien comprendre cette morale qui se veut universelle : Dans les exemples donnés sur le vol et la confiance, pourquoi le régime de confiance et la propriété sont-ils vus comme des présupposés indépassables?
Le fait que l'universalisation du vol entraîne un paradoxe (car le vol ne peut exister sans propriété) peut vouloir dire :
1. Qu'il s'agit d'un interdit moral universel, comme tu le dis pour Kant;
2. Ou bien que la propriété en elle-même ne devrait pas exister. Auquel cas il ne peut pas exister de vol.
La propriété c'est le vol ?
A quand une vidéo sur le matérialisme dialectique ?
Ou sur l’histoire du matérialisme ?
Allé copain fais plaisir aux matérialistes :)
Pourquoi pas parler d'Aristote avec Bruce Benamran ?
Une vidéo avec un invité ce serait sympa ^^.
Ce n'est en rien une référence. En tout cas, certainement pas les vidéos qu'il a fait dessus. À part si tu proposes de le faire venir pour un mea culpa 😂
@@jonasdaverio9369 exacte.
Beaucoup plus clair, merci ! Ce que je ne comprends pas, c'est que la maxime de Kant, qui exige que l'action puisse être universalisable, me semble inextricablement un conséquentialisme de la règle : je ne vais pas tuer parce que je ne veux pas que les autres tuent >> dans la formulation même c'est associé aux conséquences, à l'intéret personnel. Qu'en pensez-vous ?
L'argument pourrait être plausible mais Kant n'a pas une approche conséquentialiste. Pour lui on ne peut pas tuer car ce serait en contradiction voir manque de respect pour la dignité humaine de vouloir que cette maxime soit une loi universelle. Kant ne base pas la moralité des actions sur leurs résultats, mais sur la conformité des maximes aux impératifs rationnels universels.
Beau travail, merci.
Kant, au coeur même de la philosophie du droit.
Il est indispensable de connaître sa pensée pour conserver une intelligibilité aux systèmes.
Bon... la critique de Kant est, elle aussi, indispensable
Il ne me reste que la solution de simplicité, vivre dans l’ignorance. Si de la déontologie ou du consequentialisme, je ne peux faire de choix, trancher. Je devrais abandonner les deux et vivre une vie de bohème. Loin de tout tracas, loin de ville des vallées, et des montagnes.
Des ruisseaux ou des roseaux, des rivières et des collines.
Loin de tout, proche de rien. Je devrais m’abandonner tout entier, me céder.
Ou bien me contenter d’être moi. C’est plus simple après tout.
3:38 l'objectif d'un consequentialisme logique est de satisfaire nos volonté. pourquoi? Parce que c'est un fait que nous voulons les satisfaires et que toutes propositions prescriptives qui ne feraient pas appel a nos volontés seraient inutiles d'être dites/ proposée (car, de fait, nous n'allons pas les suivres sans en être forcée et ne nous concerne pas).
4:20 pourquoi ces objectifs/volontés est une question scientifique (biologie, sociologie etc). Par exemple nous voulons manger certaines choses du fait de l'evolution biologique etc...
La base hypothetique est factuel.
L'intro me 🤣🤣🤣. Sinon merci pour la vidéo !
Je trouves ça irronique de mettre ainsi parlait zarathoustra(tout le contraire de kant)comme musique pendant que tu résume kant, et plutot rigolo (à 9:40)
Merci , J'ai adoré : très précis, très pédagogique, excellent : à revoir ....car j'ai sauté quelques phrases : ça va franchement vite pour moi !!!! - A cette vitesse je suis pas certain qu'il n'y en ait pas qui décrochent !!!!!! Pourquoi pas scinder en deux ou trois vidéos ? ....Aristote -puisque vous l'évoquez, c'est une sorte de Larousse de la pensée, qui passe tout en revue dans les moindres détails de l'alpha à l'oméga !!! pas toujours excitant !!!!
Ho oui fait en un sur Aristote svp ^^
Surtout que maintenant je suis un peu beaucoup perdu =P
Très bonne vidéo. Mais tu as déjà bien expliqué la théorie de Kant
Au-delà de l'aspect tautologique, il y a surtout un aspect récursif au raisonnement de Kant sur le concept de devoir moral. Je vois la morale déontologique un peu comme ça :
- il existe des impératifs catégoriques qui préexistent les actes moraux ;
- un acte n'est moral que si (condition nécessaire, mais non suffisante) il est en cohérence avec ce que je crois sincèrement que sont les impératifs catégoriques (et donc agir moralement est un acte de foi) ;
- les impératifs catégorique émergent de l'accumulation de la foi que portent les gens qui agissent en ce que leurs actes sont moraux.
Bonsoir Monsieur Pho (Coucou le monstre vert ?), le célébré running gag de Bruce, ainsi que d'autres vidéastes, à propos d'Aristote et de sa vision du monde a fortement influencé mon jugement sur ce dernier. Aussi je voudrais te demander s'il était possible de faire un épisode sur Aristote, qui, disons-le, aurait bien besoin de quelqu'un pour le défendre sur UA-cam x)
Je suis totalement d'accord ! J'ai tendance à me foutre de lui dès que j'en entends parler mais si tout ça est basé sur des fausses informations, ça vaudrait peut-être le coup de faire une petite vidéo.
C'est super tes videos mais tu devrais faire une version podcast de chaque video sur spotify! Je regarde les videos mais souvent quand je suis dans le bus ou que je m'endors j'enlève la luminosité pour écouter que le contenu et me laisser porter par les idées
Alors,
Personnellement, c'est mon prof de religion qui m'a renseigné cette vidéo... j'ai clairement pas beaucoup compris ! Mais j'ai beaucoup ri 😂😂! Les vidéos sont super bien faites, il ne reste plus qu'à les comprendre 😅
Edit : oui ok j'ai fini la vidéo et j'ai vraiment pas compris mais j'ai beaucoup ri et c'était génial à regarder 😅😂😂
Ça me fait doucement rire ceux qui critiquent quelqu'un avec véhémence pour les positions qu'il a eues alors que c'était y'a trèèèèèèès longtemps.
Il faudrait que les gens apprennent à se remettre dans le contexte de l'époque où la personne a parlé. Cela apprendrait aux gens à mieux comprendre pourquoi les gens pensent ce qu'ils pensent, à mieux cerner ce qu'ils pensent et ensuite peut-être donner des arguments contre ce que la personne dit.
Et puis c'est très facile de juger a posteriori.
Je ne suis pas sûr qu'il y ai un contexte d'époque qui justifie : "livre ton frère aux nazis parce que mentir c'est pas bien"
@@remiblaise Justement si, il n'y avait pas de nazis à l'époque... bien sûr c'est un cas limite et on aurait peut-être pu trouver d'autres contre-exemples de l'époque, mais vu que Kant ne pouvait pas voir le futur (surprenant, non?) il manquait nécessairement de perspective historique.
Va lire l'article de blog que j'ai mis en lien, c'est Kant lui-même qui prend et discute ce genre d'exemple.
On échappe pas si facilement au Conséquentialisme.
Puisqu'en proposant sa version de Loi universelle, Kant cherche semblerait il, à trouver le confort d'une Loi morale Universelle. Du coup, il est content. Le déontologisme de Kant a donc pour conséquence de rendre Kant content. Du coup "Aye Caramba, encore raté"
Ceci a été bien montré par un grand Philosophe, à l'esprit bien plus brillant que ceux de Kant ou d'Aristote ; j'ai nommé Joey Triviani, qui a montré qu'il n'existe pas d'action parfaitement désintéressée et que par conséquent (c'est le cas de le dire) il y a toujours un petit Démon conséquentiliste qui se cache derrière toutes les actions (morale ou non).
Chose intéressante, selon le raisonnement qui conduit à considérer le vol comme immoral, le don l'est également puisqu'il suppose un régime de propriété, mais, généralisé, le supprime et perd donc son sens.
Bien vu!
Non, parce que purement a priori, ton don suppose au contraire la propriété (le don suppose que ce que tu donnes appartienne à qui tu le donnes) ; alors que le vol suppose à la fois la propriété (ce que tu voles t'appartiens désormais) et la non propriété (ce que tu voles n'appartenais pas à qui tu le voles)... Logiquement, le critère d'universalisation me semble tout à fait valable...
@@MiniMarionette74 je crois que je vois ce que tu veux dire ( que la propriété implique d'être la seule personne (ou le seul groupe, dans un cas de propriété collective) a pouvoir décider de ce qu'il advient de ta propriété, et que le vol, contrairement au don, implique que quelqu'un d'autre en décide ? ), et effectivement l'équivalent du vol dans ce cas serait plutôt le don unilatéral, sans accord nécessaire du receveur (qui n'aurait donc pas la propriété, donc la capacité de décision sur l'objet, au moment même où il est sensé l'acquérir, comme le volé au moment où il perd sa propriété ), et cela n'exclurait effectivement pas toutes les formes de don. Je n'avais pas vraiment considéré l'acceptation du don dans mon raisonnement. Et j'ai un peu de mal avec le concept d'universalisation je pense ( si on parle de donner tout, on supprime aussi la propriété, mais si on parle seulement de prendre le don comme seul régime de transfert de propriété, ton raisonnement tient effectivement).
Si tu parle de partage au lieu de don ça marche mieux comme raisonnement, je trouve.
Merci pour la vidéo, super interessant comme d'hab', et je comprends mieux les arguments de Kant, c'est presque dommage que de si belles idées théoriques aboutissent à des choses assez impraticables dans la vraie vie.
N'oublions pas que lorsqu'on dit que Kant était raciste, prude en conservateur, on dit qu'il était un homme normal de son époque...
Hey, je trouve la chaîne géniale, le problème est que du coup j'arrive à cours de vidéos... Des conseils d'autres chaînes pour combler ce manque de savoir (principalement philosophique) ? Merci !
Mais... si tu veux pouvoir universaliser la maxime de ton action, c'est surtout parce que si tout le monde agissait d'après une règle telle qu'on ne peut pas vouloir que tout être raisonnable la suive aussi, bah ce serait bien le bordel en société. Kant serait-il en fait un conséquentialiste de la règle refoulé ?
Je me pose la même question, effectivement
Question: pourquoi le "en toute circonstance" de la définition de devoir moral (qui a l'air d'avoir tout autant trait à l'universalisation du bousin) gicle une fois le principe retourné ? Ce "en toute circonstance" me turlupine.
Désolé j'oublie souvent de mettre un pouce alors que je suis fan 👍
Bravo et merci pour votre travail!
Bonjour, ce serait bien de faire une vidéo sur Aristote effectivement. Ça permettrait de sortir des clichés sur la pensée aristotélicienne. Merci d’y (avoir) pensé :)
Et est-il possible d’en avoir une sur l’éthique de la vertu ? (Avec au hasard Stéphane Debove :)
J'aime bien le concept de conséquentialisme de la règle, en fait si on se penche un peu dessus, les morales religieuses sont essentiellement basées la dessus, le respect de la Loi et des préceptes religieux conditionne l'Alliance avec Dieux chez les juif, et le salut des âmes chez les chrétiens; on est donc dans l'atteinte d'un objectif bien défini !
Merci pour explication sur Kant. En aparté il me semble que Thomas d'Aquin avait aborde le problème de la foi et de la raison
Bonjour vidéo très intéressante mais je me pose deux questions quant à la réponse que donnerait Kant à un nazi (et que l'on cite souvent en exemple) qui éventuellement lui demanderait s'il connat des juifs :
- y a-t-il réellement un abus de confiance dans un cas où les deux hommes ne se connaissent pas ?
- ne pas mentir ne signifie pas forcément dénoncer, on peut très bien imaginer une réponse du style "oui j'en connais mais je refuse de vous dire qui". Bon ok, ça implique de se faire torturer ensuite mais bon, si c'est le prix pour rester un être raisonnable et moral jusqu'au bout, alors soit.
J'ajouterais même que dénoncer un juif est immoral dans la mesure où si tout le monde dénonce des juifs (y compris les juifs eux mêmes), il n'y aura plus de juifs à dénoncer, car tous seront morts. Ainsi le concept même de juif n'existe plus si tous le monde les dénonce, on trouve donc une contradiction dans l'universalisation d'une telle dénonciation.
Je pense sans être sur que la seconde formulation de l'impératif catégorique revoit au concept de personne auquel Kant dit que nous devons reconnaitre une forme de dignité : ce n'est pas un objet. Un objet est utilisé comme un moyen bien que pouvant être une fin, alors qu'on ne peut ps utiliser une personne elle peut à la limite vendre des services mais jamais elle en elle même. Donc on doit agir moralement de sorte à respecter cette fin de la personne dans sa dignité comme l'on souhaite, nous même, être reconuu comme personne ce qui rejoint l'idée d'une loi universelle de ma personne à celle des autres dans un rapport de reconnaissance d'autrui. C'est pour cela qu'elle se rapproche de la première formulation
Kant tu sais plus quoi faire, il reste la philo ! Un bon livre de vulgarisation 😉
Qu'en est il pour toute règle qui ne peut être suivie par tout le monde, mais dont il est souhaitable que quelques uns l'applique ? La charité par exemple..
Bonjour et merci pour cette vidéo super, j’ai appris plein de choses!
Question:
Est-ce que la philosophie morale de Kant est contradictoire a l’universalisation d’un cas particulier?
Je m’explique: prenons le cas du mensonge a un SS, comme dans la vidéo.
Ne pourrait-on pas appliquer la maxime de Kant en disant “Aimerait-on que chaque personne abuse de la confiance d’un SS dans la mesure ou cela protègerait des individus”? On peut facilement répondre oui, sans pour autant dévier des préceptes de la pensée de Kant, j’ai l’impression.
Pourquoi ne peut on pas universaliser des cas précis?
Merci de votre réponse!
Très bonne remarque. (et moi-même je n'ai pas la réponse car je découvre Kant)
J'imagine qu'on va devoir lire ses bouquins (sauf si vous l'avez déjà fait depuis)
Une vidéo sur l'ethique du care pleeeeeease !!?
lol ben cool intéressant... pourrais-tu expliquer la notion de transcendantal chez kant stp... ça a l'air inintéressant... peux-tu me dire si spinoza est du coup dans le cas de l'utilitariste ? merci pour toutes ces videos je ne suis pas philosophe mais j'adore...
Transcendantal = relatif aux conditions de possibilité (typiquement aux conditions de possibilité de la connaissance, dans la critique de la raison pure)
J'entends presque le bruit des sillons de réflexion qui se frayent des chemins dans mon cerveau,Phichtre!
Bonjour à tous et à toutes,
Je ne sais pas si je serai lu tant le dernier message est ancien, mais j'ai une question sur la critique de la déontologie de Kant.
Je vois qu'une critique adressée aux règles absolues du déontologisme de Kant est que la Maxime "Tu ne dois pas mentir" ne peut être valide en toute situation.
L'exemple classique étant que, si un meurtrier te demande "sais-tu où se trouve mon ennemi?" et en sachant que bien que lui dire la vérité entraînerait selon toute vraisemblance la mort de son innocent ennemi, tu ne peux pas lui mentir, car ce serait mal agir.
Cet exemple semblant prouver que mentir aurait permis à la victime de s'en sortir (et donc bien agir) et qu'en disant la vérité, tu as permis un assassinat et donc que tu as mal agi.
Pourtant, cet exemple n'arrive pas tout à fait à me convaincre car on aurait tout autant pu répondre, sans mentir d'un seul mot ou sans mentir par omission: "Comme il est vraisemblable que tu tues la personne que tu recherches et qu'en aucun cas je ne veux permettre un meurtre, je ne te répondrais pas, que je sache où il se trouve ou non, par ailleurs". Et cette réponse peut être donnée que je sache effectivement ou non où se trouve cet ennemi du meurtrier.
Bon j'admets que dans ce contexte, il est probable que je subisse moi-même les foudres de ce meurtrier et peut-être même que ça m'en coûte la vie. Mais ça n'empêche pas que j'aurais bien agi en disant la vérité.
Le refus honnête de répondre à une question n'est pas un mensonge et je crois qu'ici, on confond honnêteté et accepter de dire tout ce qu'on sait (toujours sans rentrer dans le mensonge par omission).
L'argument comme quoi dire la vérité n'est pas toujours bien est-il contredit par d'autre justification?
Ma réponse à l'argument est-elle erronée? Si oui, pourquoi? Y a-t-il quelque chose que je n'ai pas vu?
Merci de votre lecture.
Merci pour cette vidéo!
Chidi Anagonye approuve cette vidéo
1:07 ça me rappel des souvenir tout frais; c'était douloureux mais j'ai aimé ^ ^
J'ai une question. Il semble, d'après ce que j'ai compris de la loi universelle de Kant, qu'on ne doit pas abuser d'un système. En effet, si je veux que tout le monde abuse d'un système donné, le système ne pourra pas subsister et donc tout le monde ne pourra pas abuser de lui ; si bien que je ne peux pas vouloir que tout le monde abuse de ce système.
Ainsi, j'ai l'impression que l'impératif en question protège moralement tout système existant.
Est-ce que je me trompe ? Notamment, je ne suis pas certain d'avoir bien compris "où" peut se situer la fameuse contradiction en réalité. Quand Kant dit "tu ne peux pas vouloir que tout le monde agisse comme cela", est-ce que la contradiction porte exclusivement sur le "vouloir" ou aussi sur la possibilité que tout le monde agisse comme ça ?
J'ai l'impression que cela porte a priori beaucoup plus sur le "vouloir", cependant, je n'arrive pas à laisser de côté la seconde possibilité. Mon raisonnement est le suivant. Je ne peux a priori pas vouloir quelque chose d'impossible, donc je considère que si il n'est pas possible que tout le monde agisse comme ça, je ne peux pas le vouloir et donc je ne dois pas agir comme ça.
Ai-je mal compris ? Y a-t-il vraiment un problème ? l'impératif défend t-il moralement tout système ?
J'ai l'impression d'avoir amalgamé action et règle de conduite, mais je ne pense pas que cela change grand chose au raisonnement... J'espère...
Merci
Excellent, il m'a fait mourir de rire ,un humour top 👌
J'ai l'impression que, au delà de la classe intersidérale de la morale Kantienne, on se retrouve avec une loi morale ou son absence en fonction de la formulation.
Je m'explique avec l'exemple des déchets :
"Je jette des déchets dans la nature pour ne pas avoir à m'en occuper, parce que les déchets c'est sale et ça me dégoute !"
Généralisation : Je laisse la gestion des déchets à la collectivité, qui n'existe plus si tout le monde laisse la gestion des déchets à la collectivité... Impossibilité logique
Alors que "Je jette mes déchets dans la nature parce qu'il m'importe peu de les voir là ou dans la nature."
Généralisation : Ben, il n'y a pas d'incompatibilité
En plus, j'ai l'impression que la morale Kantienne n'est pas très sujette à changement. Ça peut paraitre positif d'avoir une morale immuable mais j'ai l'intuition que c'est mieux une morale qui s'adapte à des prises de consciences. Par exemple, si on mettait en évidence l'existence d'une souffrance lors de l'épluchage de patate (comment ça exemple pourrit ?), une morale utilitariste peu intégré cette nouvelle information et changer instantanément, alors que pour Kant je n'ai pas l'impression qu'une impossibilité logique peut apparaitre d'une nouvelle information... Je me trompe ?
la musique inspirée par un texte de Nietzsche dans une vidéo sur Kant... bien joué ;)
Excellente vidéo ! Merci !
Alors du coup j'ai une question (partagée par d'autres commentaires j'ai l'impression) : selon cette approche déontologiste, on ne doit pas voler car si tout le monde volait, le principe de propriété serait mis à mal, et donc le fait de voler n'aurait pas de sens. Mais c'est très culturel comme morale, non ?
Si on vivait dans une société où le principe de propriété n'avait pas de sens, on pourrait prendre ce que l'on veut quand on veut sans que ce soit choquant. Autre exemple moins radical : si je grille une file d'attente, c'est mal parce que si tout le monde grillait il n'y aurait plus de file d'attente à griller. Sauf que si je vivais dans une société où on ne fait jamais de file d'attente, il serait parfaitement normal de ne pas faire la file. Bref, un même acte serait dans un cas contre la morale, dans l'autre parfaitement normal.
Finalement cette règle de "tu dois" est complètement inclue dans un ensemble de règles (ou de normes) sociales, ce n'est pas un absolu. Et donc entre choisir un axiome et être conséquentialiste ou une norme sociale et être déontologiste, on est arbitraire dans les deux cas.
J'aime bien quand Mr Phi se sent coupable d'avoir bashé Kant pendant 2 vidéos, alors il se dit qu'il va en faire une troisième pour corriger ça, puis en fait la vidéo c'est 15 minutes de bashing supplémentaire :)
Franchement je fais peut-être mon troll matérialiste de service mais je vois encore moins qu'avant ce qu'il y aurait à sauver chez Kant, cette philosophie la ne peut mener qu'a/s'hériter de positions puritaines, c'est une première tentative de rationalisme échouée a 100%, qui reste une nouvelle façon de présenter de l'essentialisme et de l'idéalisme. Enfin du moins c'est ce qu'il me semble après la vidéo, si c'était sencé nuancer son utilité aujourd'hui et trouver 3 4 points à sauver c'est raté!
Bien sur c'est un avis de matérialiste bien convaincu, dans l'histoire des idées en 2019 on peut sauver des trucs du rationalisme et l'essentialisme est définitivement mort, je dis souvent de Nietzche que c'est du pseudo-matérialisme dans cette mème veine, celle de continuer sur les vieux principes essentialistes sous verni rationel, mais Nietzche on peut sauver pleins de morceaux alors que la je vois vraiment rien de rien.
Et pourtant, j'ai l'impression que c'est une philosophie qui est plus qu'appliqué de nos jours. Quand j'entends "Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle", personnellement, je visualise Twitter.
@@guilhemdejef
C'est surtout réac et néocon ça VA+ bien avant twitter, à gauche c'est justement la façon de penser des mauvais matérialistes qui virent vers l'absolutisme, et de la pensée en forteresse assiégée.
Après moi je parlais de l'histoire des idées hein, pas de qui à les plus mauvais PNJs; l'essentialisme est mort vers le XIXème siècle, entérré avec le royalisme, mème le fascisme et le conservatisme tradi se parent de la rationalité et du rationalisme, l'intellectualisme idéaliste c'est full ancien-régime, et encore la pensée qui à persée et qui reste de ces milieux la, c'est celle qi à été plus maligne et s'est parée du matérialisme: l'intégralisme de Maurras dont l'ombre plane toujours sur la 5ème république, ou la nouvelle-droite d'Alain de Benoist, liée à Marion Maréchal qui a été la première à dire qu'il fallait récupérer l'hégémonie gramscienne, ganger l'hégémonie culturelle, la guerre des mèmes alt-right du temps de trump... au final les politiques de droite qui ont gagnée ce sont celles qui se sont le mieux paré du verni matérialiste, utilitariste, qui ont acknowledge le rapport de force et se sont dit "faut le gagner", la ou la morale Kantienne elle à un peu essayé ça, comme Nietzsche qui a aussi échoué mais s'en est mieux sorti, maintenant que je maitrise mieux tout ça qu'en 2019, je dirais que le plus fin stratège idéalise ça a été Heidegger.
@@26yd1 Je suis globalement d'accord, mais en effet, je parlais d'avantage de l'application de la vision morale. Pour moi, Twitter n'est pas associé à la gauche puisque la droite y règne également. C'est le concept, on suit qui algorithme nous incite à suivre.
Heidegger, perso, j'ai du mal, non pas parce que Nazi, mais parce qu'il est un peu tombé à côté, selon moi, sur la contingence. Mais je ne m'y connais pas assez dans ses écrits pour pouvoir pousser plus loin !
J'ai l'impression que les deux cas d'incohérence conceptuelle de l’universalisation de certaines règles de conduite (à savoir, ne point mentir et ne point voler) peuvent se traduire par des situations d'équilibre ou de déséquilibre dans la théorie des jeux.
Par exemple, plus les joueurs sont nombreux à tirer profit de la stratégie du vol ou du mensonge, et plus les gains de cette même stratégie s'estompent.
D'une certaine manière, je me risquerais à penser que la généralisation d'une stratégie dont le gain devient nul/trop faible lorsque adopté en masse constituerait un comportement à proscrire, dans la mesure où il devient impossible de l'universaliser et ne peut constituer un devoir pur.
Je me risquerais aussi d'affirmer que cette lecture permet de rattacher le déontologisme apparent de la démarche kantienne à une forme de conséquentialisme de la règle en supposant qu'un comportement relève du Devoir ssi il n'abouti pas à ce genre d'incohérence conceptuelle d'universalisation des règles de conduite.
Non, car la morale kantienne n'est pas qu'une affaire de validité logique, c'est une affaire de "pureté de l'intention" (cf. logos contre pathos). Ce qu'a présenté Mr. Phi, c'est la première dimension uniquement, sans doute parce qu'il s'agissait de montrer que la morale kantienne n'est pas qu'une moraline fondée sur de vagues intuitions morales. Et pourtant, c'est bien à condition de disposer de cette prétendue liberté d'agir par choix que la notion de respect, autrement totalement idéaliste, prend un sens. Or, c'est bien ça qui définit Kant comme un déontologiste.
Je pense que la comparaison avec la théorie des jeux apparaît, du coup, comme un peu forcée.
excellent vidéo merci
Ne pourrait-on pas réduire l'impératif catégorique "tu dois" en un impératif hypothétique de type "si tu veux agir moralement, alors tu ne dois pas envisager une action contraire à la raison (ou qui implique contradiction)"...?
-> où l"impératif hypothétique ne serait pas d'ordre causal (si tu veux tel effet, ou telle fin, alors fais telle chose, utilise tel moyen) mais d'ordre logique (puisque "agir moralement" se définirait par "agir rationnellement"), qui du coup pourrait aussi s'appeler "impératif tautologique"...
Je me demande si du coup, il a fait un groupe de règles que l'ON DOIT suivre ou si il a seulement fait des énoncés de règles que l'ON NE DOIT PAS suivre car il trouve ça mal ( ex : plaisir procurer par un mouvement manuel on sait où ) ou car on ne veut pas l'universalisé.
Là encore pour approfondir et trouver des exemples marrants, la série 'The good place' est a voir.
Ce qui me questionnait moi, c'est que dans les cas du vol ou de l'abus de confiance, la contradiction de l'universalisation de ces maximes suppose des prémisses (propriété privé, relations de confiance). Et ces prémisses sont certes raisonnables mais est-ce que Kant ne devrait pas, par sa rigueur habituelle, les justifier raisonnablement ?
Sinon, merci pour la vidéo ! :) J'aimerais beaucoup voir une vidéo du même style sur Hegel, car j'ai vraiment vraiment du mal à reconnaître sa grandeur et à ne pas considérer tout ce qu'il raconte comme des absurdités non fondées...