Assez d'accord avec vous.... très heureux d'avoir découvert ARCHITEKTON.... cependant (et je ne connais pas l'âge de Carl-Maxence) un petit bémol concernant ses positions politiques et spirituelles qui j'espère muriront avec le temps.... "Trump, on va pas dire que c'est la vision la plus démocratique de l'Amérique... on va pas se le cacher".... ce genre de petite phrase dans l'air médiatique montre à quel point il a tendance à gober tout cru.... la propagande insupportable... on aimerait lui demander si Biden Harris Obama ou Clinton sont suffisamment démocratiques à son goût.... d'autant qu'il enquille direct avec "réchauffement climatique".... bref, on espère qu'il n'a pas marché dans la combine injection anti CoV-19... mais faut qu'il arrête avec les âneries télévisuelles... ça démolit son propos qui est vraiment très intéressant.... concernant le sujet du beau et du laid.... là encore, sa vision globale est un peu puérile.... et tautologique.... il ne pense pas que le laid dans l'urbanisme soit inhérent à la perte de spiritualité.... mais que la perte de spiritualité arrive en même temps que la modernité et donc que le laid.... sans imaginer une seule seconde que la modernité et sa cupidité soit en total contradiction avec justement les principes qui obligeaient l'Homme spirituel à ne pas dépasser certaines limites.... qui l'obligeaient à aller vers, si ce n'est le beau, du moins vers le raffinement.... l'implication et la responsabilité devant l'Histoire.... mais il se dit athée comme on porte un étendard, comme on pousse en avant sa sexualité, comme si on en avait à foutre quelque chose de cette information.... bref, comme je le disais plus haut.... il fait de bonnes vidéos et c'est cela l'essentiel.... avec le temps, un peu de maturité existentielle et ce sera parfait.... Et merci à lui pour le temps et le travail qu'il nous offre....
Ce qui est finalement frustrant, en tant que citoyen appréciant l'architecture des vieilles villes, c'est de voir des bâtiments, des maisons avec de belles formes, ornements, etc, pour finalement voir naître à côté de ces dernier.e.s des bâtiments modernes sans cohérence architecturale, qui dénotent complètement au niveau de la forme, des couleurs, sans ornements, cubique (on dirait des Legos) et parfois même avec des hauteurs disproportionnées.. Alors oui, c'est normal que les bâtiments se modernisent, heureusement d'ailleurs, mais il est quand possible de garder une esthétique commune à une ville et allier cohérence architecturale et modernité. En tout cas j'ai déjà vu ça dans ma région du nord, cet alliage est possible, donc encore plus frustrant de voir que ce n'est pas fait au sein des grandes villes et lieux plutôt historiques Merci pour ta vidéo :)
Je partage en tout point ta conclusion sur la nécessité d'une architecture en accord avec son environnement, artisanale et locale. Et justement, j'en profiterais pour évoquer le cas de deux pays encore très religieux qui ont su garder une part importante d'architecture vernaculaire, le Yémen et Oman. Contrairement aux autres pays du Golfe, et alors que l'un est entré dans l'industrialisation en devenant une pétromonarchie et l'autre via une planification économique découlant du régime communiste du Sud, ils ont tous les deux voulu garder un style local, et ont évité en grande partie le passage aux immeubles et grattes-ciel en verre-béton-métal. Là encore je ne pense pas qu'il y ait une causalité religieuse, en revanche il est clair cela nait d'un attachement à la tradition et pas juste de considérations esthétiques ou même environnementales. Et d'ailleurs, même si je ne pense pas que c'est ce que tu as voulu dire, l'architecture classique n'est pas limitée à la magnification de l'absolutisme ou du pouvoir. Les idéaux de liberté vus comme venant de grecs ou de la république romaine ont pu donner une esthétique classique aux révolutions et leurs régimes jusqu'au XXe siècle au moins. En règle générale, certains symboles sont facilement réappropriables. Le David de Donatello a pu incarner la victoire des Médicis sur leurs ennemis comme celle de la république de Florence sur le despotisme de la même famille
La beauté était également la conséquence de la nécessité (la diversité des toitures et des maisons qu'on voit en France, par exemple, est relative à la géographie, aux matériaux disponibles, à la force du vent...). Aujourd'hui ont peut faire n'importe quoi n'importe où. Le progès sur l'étanchéité permette de faire de toits plats et des maisons qui ressemblent à des bunkers. Par ailleurs, la laideur ne se manifeste pas uniquement dans l'architecture, elle est s'étend à tous les objets (voiture, rampe d'escalier, lampadaire, fontaine, électroménager, porte, meuble, kiosque à journaux, entrée de métro...) Donc je ne pense que la technique soit seul responsable. Il y a un souci de fonctionnalité et d'économie qui est à l'œuvre. Le critère esthétique est de moins en moins pris en compte. C'est là que la dimension spirituelle (qui n'est pas forcement religieuse) entre en jeu. L'art nouveau n'était pas inspiré par la foi, mais un vision romantique du monde était néanmoins à la source de ce mouvement. Aujourd'hui, l'art contemporain est l'expression artistique la plus en vogue, et dans sa démarche le mouvement exclu les critères de beau et même de sens. Si on considère que le libéralisme est un fait social total, l'esthétique moderne, axiologiquement neutre, est à l'image de cette idéologie qui n'impose aucune norme moral ou esthétique, pour ne rien puisse s'épanouir librement selon son désir. Les goûts étant subjectifs, LA BEAUTE comme absolu n'existe pas. tout se vaut. Enfin je pense avec vous que l'écologie qui tend à s'impose comme valeur universelle peut servir de socle comment pour développer de nouvelles formes esthétiques. L'environnement est important. Il l'est également pour le regard. L'homme a besoin d'évoluer dans un milieu qui flatte ses sens. Vivre dans un endroit moche, c'est comme vivre dans en endroit qui pue, c'est difficilement supportable.
Le souci de fonctionnalité et d'économie est indissociable de la technique : les édicules et mobiliers urbains que vous évoquez étaient autrefois fabriqués en fonte. Or, la fonte est une technique de fabrication très dispendieuse en énergie. Aujourd'hui on ira plutôt fabriquer des éléments en profilés métalliques, bien moins coûteux en matière et en énergie. L'économie requiert la technique, la technique impose son esthétique (même si nous sommes d'accord, il y a un delta énorme entre zéro effort esthétique pour un max de rentabilité, et souci de l'esthétique pour un marché du luxe). Economie, technique et esthétique sont indissociables pour comprendre les formes architecturales, on ne peut pas les juger séparément. L'Art nouveau était effectivement mu par un certain esprit romantique, mais c'est aussi l'expression d'une production manufacturière, sans laquelle il n'aurait pas été. A chaque époque son esthétique, à chaque époque ses moyens de production. Je ne suis pas tout à fait certain qu'on puisse caricaturer l'époque contemporaine comme celle d'un relativisme total, dans laquelle tout se vaudrait. Le libéralisme moral impose, me semble-t-il, une éthique minimale, celle de vivre et laisser vivre. De même, l'esthétique contemporaine me semble permissive, mais loin d'être arbitraire. Je n'ai pas suffisamment réfléchi à la question pour étayer mon propos. L'histoire nous dira si l'écologie devient une nouvelle "aisthesis" de société. Je l'appelle de mes voeux !
Hedi, tout à fait d'accord!!!!il aurait fallu couler Le Corbusier dans du béton banché! Et coincer Mies Van der Rohe entre deux lames verticales de marbre vert . Voilà!
Je ne peux être d'accord avec vous. Si la beauté n'était que subjective, les monuments et les quartiers d'architecture brutaliste, ou même contemporaine auraient autant de succès quand à leur nombre de visteurs (pour les monuments) et à leur demande de logements (pour les quartiers d'habitations). Hors qu'observe t-on ? Est-ce vraiment le centre Georges Pompidou, la Tour montparnasse, ou la fondation Vuitton qui attirent les photographes de France et du reste du monde ? Ou bien est-ce plus Notre-Dame la tour Eiffel, le Sacré coeur ? Le chateau de Versaille ? Cherchez "Paris photos"sur Google ou les réseaux. Vous verrez bien plus d'images de bâtiments hausmaniens, du Grand Palais, ou de l'Arc de triomphe que du centre Georges Pompidou. Pourtant ce dernier bénficie d'une certaine réputation et est bien connu. Quant aux quartiers, il semble bien que ceux où le prix au m2 est le plus cher ne sont pas les tours HLM du Sud du 13 ème mais bien le 7 ème, 16 ème, et 6 ème arrondissement. Même dans l'Est de Paris, comparez les prix des appartements autour du Parc des Buttes-chaumont avec du quartier de Belleville dont les immeubles sont d'une architecture bien plus "modeste". Je vous conseille l'excellent livre de Roger Scruton "Beauty, a very short introduction" pour creuser le sujet.
Hyper pertinent : les déclinaisons matérielles dans nos sociétés (dont l'architecture) sont toujours des conséquences de nos systèmes socio-techniques. Certains détestent les effets dont ils chérissent les causes....
J'ai découvert cette chaîne il y a quelques semaines par la vidéo traitant de NEOM. C'est un plaisir de la suivre et de voir les anciennes vidéos. Contextualiser l'architecture manquait, ça me rend curieux. Je fais partie des personnes intéressées par une vidéo panorama des philosophies actuelles et futures de l'architecture. Et bien sûr une vidéo sur la frugalité m'intéresse. Bon courage pour continuer cette aventure !
c'était chouette. il est vrai que l'opinion et le point de vue des architectes d'aujourd'hui n'est pas bien diffusé, la raison des choix pris sur une construction est souvent inconnu des gens qui y vivent, et ne correspond pas toujours à l'idée où l'idéal de ceux qui trop souvent subissent le bâtiment. le problème de la démocratie dans l'architecture publique est à questionner.
C'est la raison pour laquelle j'ai créé cette chaine : je pense que la compréhension de l'architecture fait partie des enjeux démocratiques qui passent totalement sous la table !
Parce qu'on se fout des intentions. Ce qui compte c'est le résultat. Est-ce moche ou non ? La reconnaissance du beau et ses effets sur notre psychologie sont connus, pourquoi les architectes ne se saisissent pas de la littérature scientifique au lieu de se perdre dans une déconnexion ahurissante dans des justifications abstraites qui au final produisent toujours des choses que TOUT le monde déteste, et que soit dit en passant, NOUS finançons.
J'aime beaucoup votre chaine que je viens de découvrir. Certes l'architecture moderne est d'abord le fruit de l'industrialisation, de la démocratie et de la société de consommation qui a fait explosé notre niveau de vie en quelques décennie (quoi qu'on en dise, aucun connaisseur de ces questions qui me lira ne voudrait revenir sur l'incroyable confort que nous a apporté à moindre frais, les grappes d'innovation contenu dans l'architecture moderne ne serai ce qu'en terme d'éclairage naturel, de chauffage et de ventilation des logement (directement inspiré des travaux du grand Lavoisier) Mais, je m'inscris en faux malgrès tout concernant son coté aculturel. Non l'architecture moderne n'est absolument pas sortie de nul part. Elle est en vérité le fruit de la culture protestante PAR ESSENCE iconoclaste et puritaine, trouvant son fondement dans la tentative par Luther d'épuration de la foi chrétienne par l'effacement de l'héritage grec et latin du christianisme... et adolphe loos est son prophète (bien avant lecorbusier qui lui était eugéniste et néoplatonicien) C'est d'ailleurs contre cette réforme esthétique que le vatican mettra en avant l'art jésuite (art de la contre réforme) qui deviendra dans la bouche des français ... le "baroque". Art dont l'objet est justement de mettre en avant (parfois de façon totalement caricaturale il est vrai) le travail de la main contre celui de la machine (ou de la répétition) la qualité contre la quantité et c'est cette dernière qui a gagné. Donc en conclusion, ce n'est pas l’absence de religion qui a tué l'architecture. C'est peut être même l'inverse.
Je ne crois pas que Corbu, Mies, Gropius ou Loos aient été de culture protestante (après vérification Corbu est né dans une famille protestante). En revanche, si l'on peut reconnaitre un trait commun à ces quatre là c'est une tendance politique a minima complaisante avec un certain autoritarisme... Je ne vois pas bien comment vous associez protestantisme et modernité.
Merci pour cette vidéo qui donne un bon nombre d'éléments de réflexion, avec un point de vue appuyé par beaucoup de connaissances. Concernant le point de vue de Perseus, il passe aussi sous silence que les conditions de travail qui étaient considérées comme acceptables dans le passé ont entrainé un nombre considérable de morts et blessés pour la construction des batiments que l'on admire de nos jours, ainsi que le fait que la religion servait souvent de prétexte pour offrir une vie luxueuse à un nombre restreint de personnes pendant que la majorité de la population vivait dans la misère loin de tout ornement ou confort architectural (pour prendre juste un exemple, Louis XIV qui a construit Versailles pour renforcer son image de monarque de droit divin).
J’avais vu le thread de Perseus à l’époque et bien que j’aie été plutôt d’accord avec le début, la partie dans laquelle il faisait le lien entre l’abandon de la beauté et l’irreligion m’avait énervé Donc merci, ça fait plaisir de voir quelqu’un pour qui la beauté importe sans que ce soit un réactionnaire religieux
@@jacquesburkhalter253 Parce que j’étais d’accord avec le début du thread donc c’est soûlant de voir qu’il en tire une conclusion réactionnaire et à côté de la plaque, d’autant que cette conclusion est partagée par nombre de gens souhaitant un retour de la beauté comme principe d’importance en architecture
@@jacquesburkhalter253 Parce que de considerer que le sentiment esthétique est issu d'une oeuvre dont les aspects moraux et visuels sont en adequation parfaite, que l'on ne puisse pas trouver beau quelque chose que la morale religieuse reprouve (exemple deux Femmes ou deux Hommes qui font l'amour) ou que l'on ne puisse pas considérer pareillement que certaine choses dont la beaute est purement symbolique ou morale sont esthetiquement laides serait problematique @jacquesburkhalter253
Analyse très fine cependant, je ne pense pas que la vision de percéus sur la religion soit complètement fausse , je pense que c'est une partie du "problème", il suffit d'imaginer ce qu'on pourrait construire aujourd'hui si on mettait autant de moyens et d'application que les anciens mettaient dans les cathédrales ou les pyramides (je pense que le burj khalifa est un mauvais exemples car les motivation derrière sont simplement économiques, la mecque est sans doudte un meilleur exemple)
À quel bâtiment mecquois construit sous le capitalisme post industriel penses tu ? Les Abraj al bait towers, je trouve ça beau personnellement mais ça n'a rien à voir avec une cathédrale ou quoi, ni dans l'intention, ni dans la réalisation
J'habite dans un petit patelin vernaculaire du luberon : pas mal de voisins riches architectes. Américains français etc... Dans de vieilles maisons en pierre :D
La question que l'on peut se poser c'est "où" les gens vont avec plaisir ? En vacances : en Corse... en Alsace... dans des villages anciens. Boire un coup ? Dans le marais... dans oes quartiers pittoresques de paris ... dans les centres villes anciens....
On préfère la ligne courbe, le disparate homogène et un grand oublié du modernisme , le mot tabou : la mignonitude, la joliesse. Synonyme de kitcherie dans ce monde utilitariste. Pour avoir gravi beaucoup de cathédrales j'y ai vu mille petites sculptures profanes qui n'était pas faites pour servir qui que ce soit Maid juste pour la plaisir. Même une architecture guerrière comme guedelon à plus de visites qu'une architecture plaisir comme le multiplexe cinéma de la banlieue d'Avignon. Je crois que ce monde se prends trop au sérieux et ça donne une architecture sérieuse et chiante.
J’ai découvert cette chaîne aujourd’hui grâce à la vidéo sur assassin’s Creed et je suis en train de dévorer toutes les vidéos. C’est excellent, vivement la suite. Concernant ce vlog je suis d’accord avec les points qui sont avancés en réaction au post de Perseus. J’aurais juste envie d’ajouter les éléments suivants : - je ne suis pas certain que la notion du beau soit universelle. Il y a peut-être un jugement majoritaire en faveur de certains points mais la culture collective joue un rôle là-dedans et dans un monde post-colonial où l’Europe à répandu beaucoup de ses canons esthétiques cela rajoute encore des biais. Donc dire « ceci est beau, ceci est laid » est sujet à controverse. - concernant l’identité culturelle rattachée à l’architecture, c’est un argument à double tranchant : l’architecture classique, neo-classique et apparentés ont énormément écrasé d’autres formes d’architecture pendant des siècles. Un œil exercé peut voir les variations en fonction des époques mais je pense que l’accusation d’une architecture moderne qui écrase les traditions et les identités peut être retournée contre l’architecture classique qui serait le canon de la beauté selon certains mais qui a quand même occulté certaines identités culturelles régionales (et je ne parle même pas de la colonisation). - dernier point: la perception que l’on a de nos monuments survivants si beaux et majestueux occulte l’action du temps, des dégradations et des restaurations qui déforme l’image que nous avons d’eux. J’ai appris que les temples grecs étaient ornés de couleurs qui nous paraîtraient criardes aujourd’hui et que nos cathédrales étaient également pigmentées de couleurs vives. Est-ce qu’on les trouverait aussi belles dans leur présentation d’époque ? Les villes sont vivantes et sont le résultat de plusieurs époques superposées mais qui évoluent avec le temps. La nostalgie d’une époque meilleure figée dans le temps n’est qu’une illusion. Encore merci pour ces vidéos très instructives.
Merci pour ton message ! Je suis d'accord avec tous tes ajouts. Ce que tu dis sur l'architecture classique/néoclassique est très juste, on l'a oublié parce que c'était il y a un moment, mais le XIXe siècle est un siècle de crise identitaire en ce qui concerne l'architecture. Les voix s'élèvent de plus en plus contre cette architecture classique importée d'Italie et qui n'est pas endémique de la culture locale. Littéralement, les critiques de l'époque dénoncent une architecture internationale mondialisée et uniformisante, bref toutes les critiques de l'architecture moderne. Ca a été l'une des nombreuses raisons du retour au gothique pendant le XIXe d'ailleurs.
@@RCHTKTN Merci pour ta réponse. Je n'ai aucune expertise en architecture donc j'ai exprimé une idée sans être bien sûr de la pertinence des termes ou des concepts. Je suis rassuré qu'elle soit validée, au moins en partie. Grâce à cette chaîne j'apprends beaucoup. Personnellement, en matière d'architecture, j'essaie de rester le plus neutre possible en matière esthétique car je considère que les goûts et les couleurs varient en fonction des personnes, des cultures, des époques, etc. Et je trouve que même le "laid" possède sa propre poésie, sa signification historique, ou sa source de réflexion sur le monde. Du coup, j'essaie plutôt d'interroger les qualités fonctionnelles d'un edifice quand je peux. Et j'avoue que, très souvent, devant des ouvrages contemporains ma réflexion est "comment ils vont faire pour entretenir ça sur le long terme ?" 😅
On peut dire que le beau est une question de goût, n'empêche, j'ai jamais vu un seul car chinois visiter la tour Montparnasse ou la Seine Saint Denis ;)
J'ai certains points de désaccords avec la nuance que tu apportes. Par exemple, l'internationalisation n'est pas la preuve que c'est seulement la conservation de l'industrialisation de la fabrication des éléments constructifs, mais il y a une multitude d'autres raisons, dont le softpower des sociétés occidentales sur les autres pays. De la même manière, pourquoi l'écrasante majorité des personnes politiques portent un costar cravate alors que ça n'est pour des raisons ni économique, ni culturelles de leur pays? Ça serait intéressant de discuter avec toi sur ce sujet
Alors c'est vrai, l'architecture est autant un phénomène culturel avec ses codes et ses styles que mettons, la mode. Mais elle a ceci de différent que son expression est étroitement liée aux techniques de construction et aux matériaux utilisés. Difficile de dissocier ce qui est de la pure contingence culturelle que de la pure nécessité des formes, entre un bâtiment moderne, le design d'une voiture ou les codes visuels d'un blockbuster, on fait et on reproduit parce que ça marche, il y a des variations régionales mais une voiture indienne est peu ou prou identique à une voiture américaine. L'industrialisation et la mondialisation sont des phénomènes très uniformisants.
PS (ter) : Avez-vous lu ou suivi les conférences de Alain Supiot : "La gouvernance par les nombres" ou il souligne la sortie des lois internationales des États-Unis par le fait que l'hégémon s'impose par : "The rule by law" en lieu et place de : "The rules of law". Loi qui s'appuie sur le droit qui lui même s'appuie sur des valeurs supérieures souvent issues des religions ou valeurs de transcendance. Vouloir s'élever implique un sérieux scepticisme et nuances scientifique. "Toutes choses égale par ailleurs" formule ampoulée de Jancovici (que j apprecis par ailleurs) met dans le flou l'interlocuteur alors qu'il ne s'agit de dire que tout est relatif ou contingent comme quand vous mettez une série d'équations et échanger des termes. Toutes ces équations n'ont de sens que dans certaines conditions. Je vous lance cette dernière remarque pour vous féliciter de votre niveau relevé de vocabulaire sans être pédant et servant une saine "vulgarisation" Je serai heureux d'acheter votre travail en format imprimable, comme j'ai acheté les détails de construction de la maison passive ou les livres de P Rahm ou de David Wright. Plus les gens sont cultivé et initiés au discernement et plus forte est la probabilité que nous arrivions au plein potentiel harmonieux humain. Les nuances étant le début de l'intelligence : interligare (éty : faire des liens entre) Fraternité bioclimatique internationale D Coots
L’être humain a besoin d’un habitat qui le respecte et non qui le réduit un animal en captivité : un besoin d’être relié à la terre , de lumière naturelle et d’espace , c’est cela le luxe .
Je trouve deux biais cognitifs, dans votre exposé : - Le classissisme est le style des Lumières, c’est à dire des esprits dont le travail intellectuel a abouti, par admiration pour la république athénienne, fantasmée, certes, à l’invention de la liberté, puis de la démocratie. À l’insu des pouvoirs absolutistes qui ont fait construire dans ce style. - Haussmann a certes fait détruire des quartiers insalubres, mais aussi nombre d’ensembles de qualité, comme, par exemple, l’abbaye de Saint-Germain-des -Prés. N’oubliez pas, d’autre part, que si Paris était la ville des lumières (sans majuscule), ce n’était pas par admiration de Voltaire ou de Diderot, mais pour son éclairage au gaz.
Je n'ai jamais dit le contraire, d'ailleurs vous retrouverez sur ma chaîne trois vidéos traitant de ces sujets. Par ailleurs le terme "biais cognitif" me semble peu approprié.
Eh bien c'est bien construit pour un premier vlog ! Ton argumentation est très bien construite et claire. Bravo ! Tes vidéos de rentrée font bien envie. Allez bon été !
Merci pour ce discours argumenté. Une petite précision : "biosourcé" concerne les matériaux issus du vivant (bois, chanvre, paille...). "Géosourcé" désigne ceux issus de la géologie (Pierre, argile, sable...)
Très bonne vidéo, merci de donner des argument contre la "sensibilité esthétique" du fascisme (qui consiste généralement à cramer des oeuvres au nom de théorie pétés). Par contre je suis pas sure d'être d'accord avec votre point d'accord avec le fascsisme, qui est que la société devrait avoir un but commun.
Avant la vidéo : ma réponse est oui. Le modernisme a donné un cadre théorique, une justification idéologique et des méthodes de construction peu chères et rapides qui ont contribué à l'enlaidissement et l'homogénéisation du monde. Certains bâtiments modernes sont beaux mais ce sont l'exception, pas la règle. Après, il est indéniable que le modernisme a permis un plus grand confort avec l'eau courante et l'électricité mais je me demande quel patrimoine on va léguer aux générations futures (si elles existent...). Les sociétés passés n'avaient rien et créaient du beau à foison, on a tout et on est pas capable de pondre des trucs potables. Au final, ça représente plutôt bien notre civilisation actuelle, consumériste, matérialiste et vide de sens.
C'est pas totalement faux, mais encore une fois le modernisme est démocratique, pas le classicisme : on créait certes du beau à foison pour la noblesse et le clergé, mais le tiers état qui constituait 98% de la population pouvait toujours se brosser. Evidemment il ne faut pas tomber dans le faux dilemme, c'est pas "tu préfères le classicisme totalitaire ou le modernisme démocratique", d'autres voies auraient pu être explorées. Mais il ne faut pas oublier non plus que le modernisme répondait à une urgence dramatique de reconstruction post-guerre.
@@RCHTKTNLe modernisme n’est pas démocratique il est technocratique Le classicisme était élitiste mais au moins c’était des bâtiments en grande partie public comme les cathédrales Tout le monde pouvait en profiter Une architecture vraiment démocratique c’est plutôt les petits villages pittoresques
Bonjour, quand on parle de construire pour Dieu, c'est surtout construire avec la foi, quelque qu'elle soit. J'ai cette image de ces serrures dont l'intérieur était ciselé, alors que personne ne le verrait jamais. Un acte simplement pour donner sens à ses jours, quand ceux là étaient que de travail, remplissant toute la vie. L'argent n'est pas un but en soi, un tel but est une négation du sens de ses jours. De cette serrure l'artisan compagnon aurait dit:" Que Dieu voit aussi à l'intérieur" mais il faut voir au delà de ces mots religieux, et en voir la simple humanité. Vouloir de cette religion écologiste sauver la planète et ainsi l'humanité, est un acte de foi. La religion est consubstentiel à l'humanité comme la politique pour celui qui vit dans la polis, la cité. Vous dites "société productiviste", je crois que cela va au delà, jusqu'à une société désincarnée, celle depuis 1945. Le sens de l'humain a été atteint, elle ne sait plus si elle est encore en cette matière. Un exemple atroce dont personne ne parle et reconnu par l'ONU: les prélèvements forcés d'organes en Chine orchestrés et organisés rationnellement par l'État central, à grande échelle...Et on en parle si peu. Suis-je vraiment hors sujet?!
cet argument je l'ai entendu jusqu'aux bâtiments de marine de guerre ! le style a disparu, il ne reste que le fonctionnel (en l'occurrence éviter la détection radar). Mais c'est valable pour presque tout ! la fioriture a disparu pour de l'efficace d'un point vu personnel, qu'on me pardonne de mon ignorance je ne suis pas architecte, j'ai habité dans une ville balnéaire. Je pense qu'il y a beaucoup a dire pour son architecture parce que se sont des maisons faites pour les vacances, donc construit pour une population qui ont les moyens d'entretenir une deuxième maison. Et donc dans cette ville on voit clairement l'évolution de ces maisons de vacance (qui commence au XIXe). Le problème ce qu'avec les maisons récentes, leurs styles se ressemblent énormément et je dirais qu'on le retrouve sur tous les littorales européen alors que les plus anciennes ont un style beaucoup plus locale. Mais ca serait plutôt du fait de la mondialisation par le truchement des blocs post WW2 et par l'augmentation des capacités de communication
Je n'en suis qu'à la moitié de la vidéo et ta réponse me semble pour l'instant bien argumentée et tout à fait juste. ... J'ai tout vu, et je suis plutôt d'accord avec tout ce que tu as dit, et notamment sur l'architecture de demain centrée sur la préservation de l'environnement. Bonnes vacances !
Vidéo intéressante, surtout la dernière partie sur le développement d’une architecture frugale qui fait son petit bonhomme de chemin dans les bureaux d’études. Cependant, l’utilisation de ces matériaux traditionnels se heurtent aux règlementations et Eurocodes qui font que ça ne sera pas demain la veille qu’on pourra utiliser ces matériaux pour des immeuble plus que R+2. En dehors de l’industrialisation, c’est aussi les normes (structure, incendie,…) qui, en mon sens, ont rendu l’architecture moins imaginative. En espérant que la nouvelle génération d’architectes et d’ingénieurs trouverons le moyen de provoquer cette transition, qui nécessitera aussi le développement de nouvelles filières de fournisseurs et d’entreprises du bâtiment.
On peut imaginer employer les matériaux tels que l'acier ou le béton mais de façon plus parcimonieuse également, je suis toujours interloqué quand je vois le tartinage de béton dans le logement collectif. Une structure porteuse maigre en matériaux modernes et un remplissage/habillage en matériaux plus frugaux peuvent être de bons compromis également. Quant aux normes, elles répondent à des critères de sécurité nécessaires dans une société moderne. Mais je pense qu'on est loin d'avoir fait le tour des solutions "passives" pour contourner tout un tas d'exigences techniques. La règlementation peut (parfois, pas souvent certes) être une contrainte créative !
Discussion très intéressante. Dire que la beauté de Florence par exemple vient d'une vision unitaire religieuse est ignorer les guerres civiles constantes de la république florentine et la réalité des complots, assassinas, pratiques usurières, disparité économique, misère et famine, autodafé et autre horreurs de l’inquisition. Donc 'sentiment religieux partagé' = 'beauté architecturale' est un non-sense évident. Bravo pour cet exposé claire et bien argumenté, j'ai beaucoup appris.
J'apprécie le fait que tu aies decorrelé le jugement fait sur le manque de foi de populations modernes avec leur recherche de beauté architecturale ou d'expression de beauté artistique. Il me semble que le thread initiale apporte plus là un jugement personnel qu'autre chose. Séparer les 2 problématiques est appréciable. Je n'avais pas pris en compte un point que tu as amené, effectivement le côté "jugement du survivant", et le fait que l'architecture moderne est une architecture qui continue encore d'évoluer et avance à taton vers des étapes évolutives plus élaborées. Difficile de juger quelque chose de non terminé à priori ? Le problème et là où je ne te rejoins pas, c'est le clivage flagrant et massif que l'on vit au quotidien entre l'architecture classique et moderne. C'est difficile de ne pas se poser la question "Comment, avec toute la connaissance qu'on a aujourd'hui, on fait pour produire quelque chose d'aussi pauvre visuellement ?" Le décalage n'est pas juste notifié, il est magistrale, y a pas photo. On a beau encore ce chercher sur la technologie du béton, en terme d'expression artistique, le résultat est sans appel. Ce qu'on construit aujourd'hui, pour la plupart des cas, ressemble simplement à des "boîtes". On construit des boîtes où on range des trucs à l'intérieur. À chaque fois qu'on regarde les nouveaux projets de construction de quartiers résidentiels, en particulier en périphérie de grande villes, ce qui est présenté, c'est un ensemble de boîtes où les gens dorment. L'accent est surtout mis sur le prix au mètre carré, et les services à disposition : X mètres carrés, à Y minutes du centre de blabla, crèches et écoles pas loin, tramway et on est moins cher que le projet juste à côté. Ça résume à peu près chaque produit sur le catalogue. Et effectivement le bâtiment est très lambda, c'est géométrique, on a un gros pavé, avec des fenêtres taillées dedans, des balcons potentiellement avec un peu de chance au détour d'un accès de zèle des gars qui ont fait le projet. Ce qui transpire du produit final, c'est que le côté artistique, ne faisait pas partie des problématiques du projet, ou bien s'en était un aspect plus que secondaire. Il n'y a même pas eu le temps d'apporter un grain d'évolution à l'architecture moderne, le temps de cerveau était dédié à autre chose -> vendre une surface à des acheteurs. Les constructions modernes semblent à la fois purement fonctionnelle, dans ce sens où on construit juste une structure pour s'abriter, et mettre à disposition des services. Ce sont des abris. On sent qu'on a optimisé au maximum le prix du produit finit et que l'art y a été sacrifié dans cet optique. C'est sûrement trop superflu pour être pris en compte par les investisseurs. Du moins le projet immobilier lambda, de Monsieur tout le monde. Et c'est dur d'accepter ce paradoxe, on est à une ère où la connaissance n'a jamais été autant partagée, autant accumulée. On connaît des siècles d'histoire de l'architecture. Et le produit finit d'une tête sortie d'école d'architecture à cette époque, c'est une boîte. Il y a aussi ce côté qu'on construit du temporaire. C'est peut-être une part du pourquoi on ne construit pas quelque chose d'esthétique. On construit des habitations et 30-40 ans plus tard, petit à petit d'autres immeubles ont remplacés les anciens. Avec comme évolution, plus d'appartements, ou bien une disposition différente favorisant l'accès à de nouveaux services, potentiellement un meilleur bilan énergétique. Mais au passage, force est de constaté, aucune/peu d'amélioration visuelle qui marquent. Ça ressemble toujours à une boîte. Dès le départ l'idée que le bâtiment serait rasé plus tard était pris en compte. Au final, sur l'échelle de la durée de vie d'un individu, disons allez 70 ans pourquoi pas. Ce qu'il a comme expérience de vécu, l'ancien est beau, tout le monde veut se l'arracher et vivre autour, on s'agglutine à proximité de beaux monuments, et on prêts à payer cher pour le voir. On est même prêts à voyager pour ça. On va prendre un billet d'avion pour aller voir Florence, un quasi musée architectural à ciel ouvert. Mais à côté de ça, tout ce qui était récent, était pauvre visuellement. Et c'est la fin de l'expérience vécue au cour de cette vie. Et pourtant il y a une plus value à faire quelque chose de beau. On s'y sent mieux, on a envie de se déplacer même pour le voir. Ça pourrait être un paramètre supplémentaire à prendre en compte. Même si ça paraît bizarre de chiffrer "combien rapporte du beau, et qu'elle argent du projet peut on accordé à du beau ?". Mettre du quantitatif sur de l'esthétique, c'est un peu paradoxal. Mais au final je rejoins le constat. On a une civilisation qui à énormément de connaissances, et pourtant, ce qu'on construit pour la plupart est "moche" ou plutôt pauvre visuellement. Et mon ressenti c'est que l'on n'accorde pss de place à la question esthétique sur les résidences aujourd'hui car il n'y a pas/très peu de temps accordé à cette question. Le maire, c'est un locataire présent pendant un mandat de courte durée, il faut juste convaincre quelques personnes de valider un projet de construction, ça doit se faire rapidement et pour pas trop cher. C'est ce que me dit l'architecture moderne quand je le vis au quotidien. La façade, ce que mon oeil peut balayer du regard au premier coup d'œil, est d'un banal absolu.
Je partage en partie ton raisonnement, bien que je trouve que depuis une dizaine d'années on construit bien mieux qu'on a pu le faire par le passé. Je ne sais plus si je l'ai évoqué dans le vlog, mais en ce qui concerne la naissance du mouvement Moderne, il apparait à un moment crucial où il y a une nécessité vitale de trouver des solutions pour construire vite et pas cher : saturation des villes, manque d'hygiène, explosion démographique, exode rural et bien-sûr reconstruction après guerre. Cela explique - en partie - qu'on se soit engouffrés dans une vision fonctionnelle et quantitative de la construction. Aujourd'hui, je te rejoins sur le fait que la recherche de profit de la part des promoteurs nivelle l'architecture par le bas, mais la situation est plus enviable qu'autrefois tout de même, il ne faut pas trop noircir le tableau. Les nouveaux quartiers d'aujourd'hui sont construits par des architectes de talent.
Attention, il faut comparer ce qui est comparable. J'ai l'impression que la critique sur les "boîtes" esthétiquement pauvres et construites à l'économie porte beaucoup sur l'habitat collectif ordinaire. Il faut alors le comparer à l'habitat collectif des temps historiques, et pas aux architectures des bâtiments de prestige d'autrefois ! Et le constat, c'est que les habitats collectifs anciens, les tissus urbains ordinaires historiques, sont tout aussi pauvres esthétiquement : un même modèle, construit modestement, répété sans grande variation. Pourtant on se précipite pour visiter et louer le charme de ces tissus anciens, justement parce qu'ils sont homogènes 😅
@@florianartus3231Justement c'est bien parce qu'homogénéité ne signifie pas répétition mais laisse bien entendre une certaine variation que les centre villes anciens sont tant appréciés. Effectivement tu regardes n'importe quel centre ville ancien, aucun immeuble en pierre n'est le même, ils varient dans leurs détails car chacun a été le fruit du travail spécifique d'un artisan, mais ils gardent certe une homogénéité d'ensemble qui est essentielle; tandis que les "boites" d'habitat collectif aujourd'hui sont pour le coup plus de l'ordre de la répétition bête et méchante.
J'aurai plusieurs remarques / questions: Tout d'abord sur le rapport architecture et démocratie avec le passage sur Trump aussi, Bruno Zévi est plus franc et explique dans ses livres que selon lui l'architecture classique est par nature l'architecture de l'autoritarisme, tout en fantasmant une grèce antique faussement parfaite. Puis sur le processus de sélection qui fait ville, et la trop grande jeunesse des bâtiments moderne, ne pourrait on pas dire que l'on vit un moment historique ou on n'a plus le luxe de démanteler et détruire comme par le passé car trop consommateur de ressources vis à vis des enjeux climatiques ? Tout à fait d'accord sur le bilan final
Je t'invite à regarder mes deux vidéos sur l'architecture classique, je ne dirais que l'architecture classique est plus "de facto" l'architecture de l'autoritarisme que "par nature". L'ordre et l'harmonie sont certes des valeurs assez connotées autoritarisme, mais outre-atlantique le classicisme revêt une connotation moins totalitariste. Probablement parce que les USA sont une jeune démocratie. L'idéalisation des périodes précédentes c'est un peu la base de chaque époque. Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'aujourd'hui, détruire doit se justifier plus qu'auparavant. Surtout qu'on sait rénover correctement, même le patrimoine ingrat des grands ensembles (regarder les exemples de Lacaton et Vassal).
La Grèce et rome ont pourtant respectivement inventé la démocratie et la république. Il y a certes eu une attirance pour le classique dans certains régimes autoritaires mais que dire de l'architecture avant-gardiste fasciste du quartier EUR ou de certains grand ensemble du bloc de l'est ? Bref la dichotomie autoritaire/classique et démocratique/moderne est un sophisme, souvent fait pour justifier une architecture manquant de sens.
le problème est : quelle est l'influence du "Dieu" pour lequel on créé : le dieu d'autrefois faisait peur : si tu ne le satisfaisait pas, il pouvait t'envoyer en enfer : pas moyen de tricher avec lui, il fallait faire un truc beau. le dieu d'aujourd'hui est l'argent, plus tu trahit, plus tu magouilles plus ce dieu là te sera bienveillant, tu vas gagner plus si tu arnaques ton prochain. c'est ce qui donne cette architecture de toc, de béton, facile à couler, et de verre, d'extractivisme, d'esbrouffe et de fausseté. Toi, tu évoque un nouveau dieu celui de l'écologie . ce nouveau dieu a une composante de peur (si on ne lui obéit pas on va tous mourir à cause de la montée des eaux ou des températures) mais ce dieu là, tu peux lui mentir aussi, (le geen washing de néom en est un bon exemple) perso, je pense que l'architecture à surtout oublié la modestie. Je vis dans un petit patelin vernaculaire en france, donc des maisons en pierres, maisons imbriquées les unes dans les autres sur une colline, et par qui suis-je entouré ? par une flopée d'architectes internationaux qui achètent à prix d'or de vieilles bâtisses faites par des gens qui vénéraient un Dieu, peut être mais qui n'avaient pas oublié d'être modestes.
Très sympa ta vidéo. En revanche, je ne vois pas en quoi une architecture « écologique » changera beaucoup de l’architecture « productiviste ». Il faudra toujours loger plus de monde, de façon la plus confortable possible en faisant le maximum d’économies. Ce qui impliquera probablement d’uniformiser le plus possible (pour réduire le coût écologique de chaque pièce).
Super découverte de ta chaîne, je m’abonne. J’aurais aimer la trouver en première année mais bon, à deux mois du diplome, je vais binge-watch les videos!
Je suis heureux qu'il nuance le propos de Perseus, qui en avait besoin et qui versais bien trop facilement dans le regret nostalgique de la Religion herigée comme ligne d'Horizon et fondations de la civilisation ( ligne d'horizon passerait encore d'ailleurs; mais fondations se serait bien danjereux ...). Par contre je ne suis pas entieremenr d'accord avec le passage situe entre 7m30 environ et 8m : on ne peut pas défendre que l'Architecture ne soit pqs construite pour un attrait esthetique egalement, quand bien même on opterait pour une approche causaliste et naturaliste comme Philippe Rahm le fait dans son Histoire Naturelle de l'Architecture... ... force est de constater au moins deux choses, 1) l'Architecture a trés tôt été considérée comme se situant au Sommet des "Beaux-Arts" dans les Paragones de plusieurs philosophes importants.de plus elle est considérée jouer un rôle "édificateur et civilisationnel" trés tôt via son aspect esthetique dés le Moyen-âge , et passée les lentes et maladrpites tribulations prototypales de l'Architecture publique et de L'Urbanisme au 18ième siècle dés le XIXiéme siècle on envisage pas de ne pas Construire beau si on en a les moyens suite a l'Industrialisation et aux progrés que permettent la technique .On veut alors faire de "L'Art pour tous" et c'est aussi parceque cela repond à une volonte trés ancienne et qui n'avait pas pu trouver de reponse facilement auparavant . L'IDÉE que certaines choses sont monumentales ou "esthetiques" par fonction ou par essence et d'autre nom en archotecture, non seulement n'existait pas avant cette periode ou bien moins qu'on ne l'imagine et ne provenait certainement que de limites matérielles et techniques, mais en plus , aprés s'être développée precisement a vette epoque (debut du vingtième siècle plutot qu'après guerre) a re-disparue par suire et sous le coup des réfléxions liées aux patimoines ne cessera probablement pas de disparaître et ré-apparaître de nouvelles fois . 2) l'Emergence du Design aujourd"hui l'évolution des pratiques et aussi l'emergence des refléxions portant sur la concertation citoyenne ou encore la le droit a la ville en Urbanisme nous poussent a refléchir a la possibilite qu'il puisse au minimum considéré comme aussi arbitraire artificiel et elitiste de la part des architectes contemporains que le modernisme soit un paradigme esthetique a la fois magoritairement reconnu ET légitime .Faire de l'urbaniste ou de l'Architecte un arbitre du bon goût est tout aussi illegitime que cela soit dans un cas (Architecture Classique ou Art and Craft) ou dans l'autre et la question pourrait bien être de savoir si les meilleurs juges et reférents a consulter au moment de la conception d"un nouveau batiments ne devraient pas être ses futurs habitans et ceux du quartier plutot que d'autres professionels. Enfin si les raisons pour lesquelles l'architecture minimalise son esthetique provient de sa volonte d'economie et de rentabilité ou du postulat que moins de decor permet plus d'imagination, je dirais que dans le premier cas il faut lutter piur pkus de moyen, et dans le second ; s'interresser à ce que la "Sur-puissantisation" esthétique d'une oeuvre fait à sa reception : generalement, elle l'empêche tout simplement.
C'est un sujet que j'ai poncé il y a deux ans et j'aurais rêvé voir ta vidéo à l'époque, ça m'aurait fait gagner du temps 😅Heureux qu'elle existe pour relancer la question. Mise en garde : Je suis un futurologue amateur, farouchement opposé à la religion mais également opposé au collectivisme et donc je suis aussi un aigu antisocialiste. Mes recherches personnelles, qui peuvent te servir de piste à une potentielle suite m'ont fait conclure que la violente cassure du paradigme millénaire qui fut jusqu'alors axé sur la recherche de l'harmonie, du beau (Comme de nombreux bâtiments datant des régimes religieux comme le rappelle Perseus) et de la technologie qu'ont pu également incarner de manière neutre l'éclectisme, l'art nouveau et l'art déco en toute fin avant de s'écrouler sur le nouveau paradigme toujours en vigueur qu'on appelle le "Modernisme" est entièrement dû aux influences des mouvements révolutionnaires marxistes ou socialistes de l'Europe de l'ouest, j'exclue intentionnellement l'Europe de l'Est qui n'a fait que suivre bêtement. 6:51 (Le début du modernisme) On peut en fait remonter bien plus loin que Picasso (Picasso qui je le rappelle est un giga communiste changea radicalement de style artistique à cause de son cerveau putréfié par l'opium qu'il découvrira et fuma dans les troquets de la butte Montmartre qui elle aussi est à l'origine de la commune de Paris) on peut remonter jusqu'à l'adoubement populaire du style expressionniste né d'un rejet par l'académie des beaux-arts durant l'illustre évènement du Salon des refusés. C'est à partir de ce mouvement remplis de peintres ivres avec les cerveaux ravagés par l'absynthe qui n'acceptèrent pas qu'on refuse leurs œuvres pas terminées jusqu'a en prétexter avoir créer un nouveau style, le fameux expressionisme, qui donna par la suite à d'autres l'excuse de faire passer le manque de talent débouchant systématiquement sur la laideur pour un style artistique à part entière et respectable comme une forme de contre-culture au nom du progrès et du modernisme. Le plus drôle est que ce style qui fut moqué n'a pris de la valeur que parce que du côté de Berlin, Guillaume II (Kaiser Wilhelm II), jaloux de Paris a forcé ce style en étant le premier acheteur dans le but de ringardiser Paris en utilisant n'importe quelle nouveauté. Et bien il s'est passé à peu près la même chose pour la mode, mais surtout pour l'architecture, tu as certes eu raison de mentionner le Bauhaus (Rempli de véritables détraqués si tu vas regarder les fêtes extra scolaires qu'ils faisaient, je n'invente rien) qui au nom de l'industrialisation a fait de terribles choix esthétiques vulgaires mais on peut également citer l'Autrichien Adolf Loos (Socialiste comme l'autre Adolf autrichien de l'époque) qui a volontairement pesté sur la beauté dans son livre "Ornement et crime" en accusant l'ornementation (Et donc un peu la beauté vu que l'ornementation est partout avant le modernisme) d'etre un symbole désuet de la bourgeoisie car demande des artisans asservis à l'oisiveté d'une classe dominante, je n'ai plus l'extrait en tête mais quelque chose de semblable. Le fameux Corbusier a lui un peu caché son inspiration chez les fascistes pour créer son style qui était majoritairement motivé par la jalousie et la haine de la bourgeoisie qui lui précédait avant le début des grandes guerres en estimant apporter un esprit neuf et philosophiquement supérieur aux styles ornés des bourgeois et des aristocrates mais il y a bien un vieux architecte français qui défend aujourd'hui l'architecture "Vernaculaire" qui prétend l'avoir entendu de la bouche du Corbusier lui-même à l'époque où ils se côtoyaient. On se retrouve aujourd'hui 100 ans après le Bauhaus avec au mieux deux voire trois générations d'architectes qui n'ont jamais véritablement pris conscience que les mouvements dits modernistes que ça soit en art, en architecture ou en mode viennent tous à la base de drogués, d'alcolos et de gros rageux rongés par l'orgeuil et la jalousie d'étaler leurs incompétence, leurs illégitimité et leurs vulgarité dans l'excuse de la modernité et du progrès. Le religieux, tel que Perseus qui lui adore inconsciemment son ornementation sans trop savoir pourquoi se retrouve donc persuadé que seuls les régimes où la philosophie religieuse est en mesure de produire de beaux bâtiments par la voie classique ( Ou le mouvement néo-traditionaliste qui existe depuis 2017/2018 ) permet de faire de beaux bâtiments pendant que l'architecte moderniste (90% du temps socialiste ou "néolibéral" ) est persuadé que le beau est une valeur désuète ou dogmatique. Moi en tant qu'athée antisocialiste je vais évidemment rager puisque je fustige les deux groupes de pensée antagonistes sur la beauté et l'ornementation mais j'ai bien évidemment un penchant pour câliner les classicistes qui n'ont pas assez d'arrogance et d'orgeuil pour prétendre avoir réussis à faire mieux depuis les styles éclectiques de l'école des beaux-arts. Il y a également tout une histoire sur Louis Sullivan qui faisait des bâtiments modernes remarquables et son élève Frank Lloyd Right (connu pour son arrogance toxique), incapable de faire aussi bien que son mentor s'est mis par faux snobisme à faire différemment et inventer son propre style de bâtiments à nu, avant de finalement vers la fin de sa vie tenter de se réconcilier avec l'ornementation bien qu'il l'ait fait à sa manière. Ta mention dans une autre vidéo des essais de Violet le Duc et Henri Labrouste ou bien même l'art déco en est d'ailleurs pertinente puisque cette belle architecture qui avait plutôt bien réussi à allier modernité, industrialisation et élégance n'a existé que pendant la période bien libérale (Les activistes rouges diront capitalisme) où seule la bourgeoisie pouvait se permettre d'acheter ce type de bâtiments. Ce qui prouve encore une fois que les révolutions culturelles rouges sont directement responsables de cet effondrement des arts. Bon, après tant de pessimisme, il y a évidemment des pistes de sortie, Calatrava fut mentionné, on peut aussi parler de Patrick Schumacher dont le travail est plutôt connu sous sa patronne Zaha Hadid qui essaye de créer un nouvel odre architectural par le biais du paramétrisme (Sauf que ce dernier bien que s'autoproclamant libéral est artistiquement déconstructiviste donc issu des révoltes culturelles socialistes), et on peut aussi citer les très bonnes idées de ré-ornementation industrielles grâce à la technologie de fraisage assisté par ordinateur de Michael Hansmeyer et Mark Foster Gage. Rien n'est incompatible avec l'écologie mais je trouverais ça triste d'en faire le moteur central d'une architecture unanimement approuvée.
Je lis beaucoup de jugements ad hominem. A te lire, le modernisme est issu de socialistes vulgaires et sans talents tentant de faire passer des vessies pour des lanternes, ce qui à mon sens suffit pour penser que la vérité doit certainement être plus complexe. Aujourd'hui tu es antisocialiste et athée parce que tu es le produit de ton époque. Hier, tu serais probablement anticlérical et moderniste, et tu aurais fait valdinguer le classicisme ankylosé en te vouant au modernisme le plus radical. Et demain, tu passeras peut-être pour réactionnaire, face à l'évidence probable de l'architecture soutenable. C'est toujours le problème : a posteriori tout parait évident, les échecs comme les réussites.
Tu ne peux pas mieux tomber pour l'histoire des vessies et des lanternes avec la fameuse "fontaine" de Marcel Duchamp de 1917, qui dira beaucoup plus tard dans sa vie à propos de l'art moderne "A mon avis, une production aussi abondante ne peut générer que médiocrité. Il n’y a pas le temps de de réaliser des œuvres vraiment belles". Evidemment que j'étaye des jugements ad hominem, surtout quand ils illustrent invariablement les dégâts de la drogue, de l'alcool et de l'orgueil sur le monde de l'art puis de l'architecture , il faut bien comprendre la psychologie qui poussa les acteurs de l'époque à éprouver un tel dégoût béotien du concept de l'élégance et des ornements dans l'architecture de leurs temps. Tu l'avais même légèrement évoqué dans l'une de tes vidéos précédentes où c'était même perçu comme un symbole de pouvoir oppressif, pour Adolf Loos c'est carrément l'incarnation de l'asservissement des artisans. J'accepte avec joie une étiquette anticléricale, le clergé (toute religion confondue) s'étant intentionnellement servi du pouvoir esthétique de l'ornementation et la belle architecture à des fins politiques, tout comme le socialisme l'a défait en créant son style par opposition (Bauhaus,Contemporain,Moderne,International etc...). Sur ce point-là il faut évidemment parler du béton sans qui les socialistes n'auraient jamais pu se permettre de divaguer, pour rappel Le Corbusier était maladivement jaloux de l'académicien Auguste Perret qui avait alors mis en garde les architectes de demain sur les déviances que ce matériau pouvait générer, prouvant que l'académie des beaux-arts était bel et bien tournée vers l'évolution malgré tout au vu des réalisations de Perret. Encore heureux que ma position soit le produit et la réponse des errances du passé, nous en sommes déjà à plus de 100 ans de dérives architecturales qui embarrassent tous les camps; comme de nombreux modernistes je fustige l'arriérisme dogmatique des classicistes bien trop attachés à leurs ordres doriques comme tu l'a bien prouvé dans des vidéos précédentes et qui se voit aujourd'hui avec le mouvement néo-traditionaliste de 2018, néanmoins je ne peux tolérer la supercherie de ce qui fut créer par les contemporains toujours aussi effrayés par les ornements et le raffinement qui ont finis eux aussi par se perdre dans leurs apathie aux rythmes et aux proportions car nés dans la haine de l'élégance au nom de la lutte contre la bourgeoisie comme illustré ci-haut.
@@Neuromancien_ La plus simple à illustrer sera celle sur les alcooliques, on y retrouve Degas et Manet qui sont les pères du mouvement dit expressionniste. ua-cam.com/video/lrPA9oiI5Lw/v-deo.html Pour l'influence de l'opium c'est assez simple à trouver sur internet, Picasso le communiste a l'honneur d'avoir cumulé à la fois l'opium et l’absinthe. Les motivations politiques et artistiques de Guillaume II (Dit Kaiser Wilhelm II) envers l’expressionnisme sont elles plus difficiles à trouver. Les accusations envers Charles-Édouard Jeanneret-Gris (dit Le Corbusier) pour sa fascination pour les oeuvres architecturales du régime fasciste est là aussi trouvable partout. Son cas doit être mis en concurrence directe avec son rival/mentor plus vieux qu'est Auguste Perret mort trop tôt pour sauver la dignité de l'architecture en France, on est dans une histoire similaire à celle de Louis Sullivan et Frank Lloyd Wright. Les communistes profitèrent du chaos et de la misère d'après-guerre pour faire pulluler le nombre de logements sociaux au style cage à poules " novateur " comme avec l'un des tout premiers projets qu'est la cité radieuse de Marseille dont la page Wikipédia rappelle l'idéologie de l'époque " apporte une solution nouvelle à ce problème du logement et transforme l’habitat en un véritable service public " plus tard glorifiées par l'URSS post-stalinienne avec la construction des Khrouchtchevkas, là aussi on peut y voir l'influence de la France en cherchant bien. Les nombreuses accointances des élèves du Bauhaus envers l'idéologie communiste et leurs activisme permanent plus tard persécutés par les nazis (socialistes allemands) est un sujet trop épineux que je ne peux seulement évoquer à travers quelques lignes sur UA-cam mais là encore bien documenté ailleurs. On y découvre une véritable haine maladive de tout style qui pourrait s'apparenter à ce qui est considéré comme de bourgeoisie ou à l'ancien monde. Ici Jean Nouvel qui avoue lui-même le comportement puéril de François Mitterrand (Secrétaire du Parti Socialiste puis Président de la République grace à une alliance avec le Parti Communiste Français ) qui avait changé d'architectes par tribalisme socialiste en jetant tout ce qui venait du vilain concurrent de droite Giscard. ua-cam.com/video/Dos-QIwuASs/v-deo.html Un peu plus tôt dans cet entretien Jean Nouvel raconte même côtoyer des militants socialistes. Evidemment il n'existe pas encore de recueil ni écrit ni filmé regroupant tous les ravages que causèrent les stupéfiants, l'alcool et le socialisme dans la culture occidentale.
Très bonne vidéo (je suis en train de découvrir la chaine), c'est effectivement un sujet qui déchaine les passions et avoir l'avis d'un architecte est très intéressant. J'appuierai quand même encore plus l'argument économique : en effet il y a eu l'explosion démographique et il a fallu loger et équiper cette nouvelle population. Sans système industriel dont fait partie l'architecture moderne, les niveaux de vies n'auraient pas pu autant augmenter. D'ailleurs, on peut toujours faire des objets et bâtiments comme avant le modernisme sauf...que ça coûte cher. Et c'est de l'argent (ou des ressources in fine) qui mériteraient peut-être plus d'être utilisé ailleurs.
Vous êtes ignorant. L'architecture classique est aussi l'architecture de la démocratie d'Athènes et ne reflète absolument pas les valeurs absolutistes, simplement dans le passé il existait des formes de gouvernement différentes des démocraties.
C'est drôle je retrouve dans votre bouche une partie du discours que je tenais alors que j'étais encore étudiant en archi. Depuis j'ai fait le tri et perdu mes illusions sur "l'écologie" surtout en découvrant qui et pourquoi avait été créé le giec. Ce que vous exprimez de l'écologie a toujours partie de notre tradition (française, greco latine). C'est la notion de cosmos. Les chinois ont l'équivalent de cette vision systémique qui a mené à l'invention de physique avec le taoisme. Concernant les questions environnementales donc d'énergie et de pollution, je vous conseille le travail de claude le François du réseau habitologue sur ce qu'on pourrait qualifier de matérialité de l'architecture dans son rapport matériel au ressenti hydrothermique. Coté high tech et bien disons qu'une des plus anciennes technologies permet de faire de la pierre de synthèse.
Assez d’accord avec vos propos dans la finalité du principe constructif a partir de matériaux biosourcés plus respectueux de la planète, cela impliquerait de renverser la table à l’échelle internationale des tous les fabricants référents mondiaux de matériaux car vous constaterez vite dans votre activité qu’il existe des acteurs incontournables dans le bâtiment et la construction ! Conférant le recul suffisant et nécessaire des essais de pérennité, de performance etc. Car construire propre et respectueux de la planète oui ça existe déjà avec des labels et certifications (breeam, HQE, etc.) mais avec des matériaux insuffisamment caractérisés, dans quelle limite, dans quelle garantie et sous quelle responsabilité ! Après quelques déclarations de sinistre à l’ordre des architectes, ça fait réfléchir ! Je pense qu’il faut privilégier les grandeurs de physiques de nos fondamentaux, mais surtout favoriser la recherche et développement dans les matériaux de construction !
Hello ! Merci pour ta vidéo que j'ai trouvé très intéressante. J'ai une question, du coup, sur l'adaptation de l'architecture avec les problématiques environnementales actuelles : que penses-tu du "solar punk" ?
Merci ! De manière générale je suis convaincu que les modèles urbains utopiques ne servent à rien parce qu'ils ne sont pas réplicables à grande échelle. Au mieux ça donnera lieu à une expérimentation intéressante, au pire à un fiasco, comme ça l'a toujours été. J'en ai un peu parlé dans ma série sur "The Line" !
Je crois qu'au fond, si on regarde bien, que ça soit pour des raisons écologiques ou divines, vous êtes d'accord sur les valeurs de fond et sur les objectifs généraux. Bref, ça ne me semble même pas tellement pertinent de vous coller des étiquettes et de vous opposer finalement, il serait sans doutes plus intéressant de mesurer ce que vous avez en commun factuellement dans la vision que vous promouvez ! En tout cas merci beaucoup pour l'ensemble du travail présenté sur cette chaine, le sujet de l'architecture et de l'urbanisme est absolument central pour définir notre avenir à tous et toutes... Vivement la suite
je pense qu'on est d'accord sur le constat et les objectifs, pas sur les valeurs de fond. Je peux le dire maintenant ça fait un moment, mais le Perseus en question a de sacrées valeurs réac (faut regarder son twitter), ma réponse fait semblant d'être naïve sur son agenda politique.
Je pense que la vérité se trouve entre vos deux points de vues, avec une tendance à préférer la vision de Perseus. Tu dis que l'architecture moderne est la conséquence directe de l'industrialisation et du productivisme et l'usage de matériaux utiles et peu chers comme le béton. Que donc, si un bâtiment moderne est moche, c'est simplement qu'il est fabriqué selon une méthode moderne, de la même façon qu'une cathédrale gothique n'est que l'expression de la méthode de la croisée d'ogives. Certes. Mais non. Certes, l'architecture reflète les méthodes de constructions de chaque région et époque, mais pas seulement. Elle reflète évidemment les valeurs ! Religieuses, ou spirituelles, ou philosophiques, bref, les valeurs d'une société. Pendant la IIIe République, on vivait en démocratie, on cherchait à séparer l'Eglise de l'Etat, et on était en pleine période d'industrialisation. Et pourtant, l'architecture était aussi faite pour être belle ! Aussi faite pour briller, pour montrer au monde entier que les français étaient fiers et supérieurs (tout ceci d'ailleurs dans un esprit de revanche suite à la défaite de Sedan) ! C'est ça qu'il nous manque aujourd'hui. Dans notre société relativiste où on nous dit que toutes les cultures se valent, que la volonté de puissance est honteuse, que son expression sont les vecteurs du nationalisme guerrier, et autres foutaises... on en vient à se complaire dans le moche et le médiocre. L'architecture ne découle pas seulement des méthodes de constructions, mais bien aussi (et surtout) de nos valeurs. Quand l'Europe veut déconstruire toute sa culture, nier son particularisme, réécrire son histoire, se repentir de tous les malheurs du monde, alors l'Europe devient le paillasson du monde, et il est normal que cela se reflète dans notre expression architecturale d'une société malade et suicidaire, qui n s'assume plus et qui n'a plus le goût du Vrai, du Beau et du Bien.
Bien sûr que la réalité est évidemment bien plus compliquée que ça, les dimensions constructives et les valeurs sont de toute manière indissociables. L'architecture moderne va de paire avec une sécularisation de la société, une rationalisation morale de la société, et une recherche d'économie pour le profit. Bref : l'architecture moderne est l'expression de son époque : moderne, rationnelle et productiviste. A contrario, l'architecture classique va de paire avec une société aristocratique et religieuse. Regarde ma série sur la révolution industrielle, le temps de la IIIe République c'est le temps de la première révolution industrielle, pas de la seconde. Les architectures qui en découlent sont radicalement différentes. La IIIe République c'est le temps de l'acier et de la pierre, on ne faisait pas encore usage du béton armé. L'architecture historique faite pour être belle, je persiste : elle est aristocratique. Ce serait chouette, mais tout le monde moderne ne peut pas vivre dans des palais de pierre semblables à ceux d'autrefois conçus pour une aristocratie ultraminoritaire. Aujourd'hui si l'on veut construire du beau, il faut se questionner : de quel beau parle-t-on ? Le beau classique ne reflète absolument pas les valeurs du présent et est hors d'atteinte pour l'ensemble de la société. S'il y a un beau à trouver, ça ne sera ni dans le néoclassicisme, ni dans le néogothique : ça ne trouverait ni justification morale, ni justification constructive. Les temps ont changé dans la seconde moitié du XIXe siècle, ils ont changé à la Seconde Guerre Mondiale, ils sont encore en train de changer aujourd'hui. Il faut trouver une tierce voie, ni celle du statu quo moderniste, ni celle de l'éternel historicisme. Quant à la question de la décadence supposée de la société, c'est une question de valeurs personnelles. Je ne partage absolument pas l'idée que ce serait mieux avant. On vit dans une société qui a ses défauts, ses paniques morales, mais en réalité on n'a jamais vécu aussi confortablement et paisiblement qu'aujourd'hui.
@@RCHTKTN Merci d'avoir répondu :) Je regarderai vos autres vidéos, je me suis abonné de toute façon ^^ Oui, je suis d'accord, l'architecture faite pour être belle était essentiellement aristocratique, et ce serait ridicule de créer de tels bâtiments aujourd'hui pour loger les gens. Cependant, il y a un juste milieu à trouver. Le Paris Haussmannien se trouve justement dans cet entre-deux, entre château et appartement. Je pense que c'est comme ça qu'il faut réfléchir à la question du Beau. Il ne faut pas se réfugier dans l'historicisme (même s'il est préférable au modernisme médiocre et sans ambition). Je pense qu'on peut très bien fabriquer de belles choses avec du béton, mais il faut se creuser un peu la tête. Quand je vois les bâtiments contemporains en béton, en forme de cubes, c'est affreux. Il n'y a rien ici qui flatte le regard, rien qui n'éveille de sentiment de contemplation, ou du moins de curiosité. Les architectes modernes sont un peu à l'image des artistes contemporains, qui font des oeuvres sans dimension esthétique, pour se flatter l'ego. Les maisons cubiques et sans fioritures font que l'homme vit au quotidien dans un environnement fade et sans ambition. Les fioritures trouvent tout leur intérêt et leur beauté justement dans leur inutilité. L'exemple parfait pour moi est Gaudi, qui avait su parfaitement s'approprier les nouvelles méthodes de production architecturale de son temps sans perdre l'ambition de vouloir en faire quelque chose de beau ! Gaudi (on aime ou on n'aime pas) faisait des constructions en béton audacieuses et originales (que l'on trouve magnifiques aujourd'hui). Je pense que les architectes devraient chercher le Beau, au lieu de se conformer au simple productivisme. Là où tu dis que les constructions historiques belles étaient aristocratiques, tu n'as pas tort. Mais rien n'empêche d'appliquer une telle dimension à l'échelle d'un pays, c'est-à-dire en considérant que la France est un aristocrate parmi les autres pays, et qu'elle doit montrer qu'elle sait faire du Beau. Car après tout, c'est comme ça que fonctionne l'humanité. Quand l'homme vivra dans un environnement beau et inspirant, peut-être cherchera-t-il à fuir le médiocre (qui est omniprésent dans notre société actuelle). Mais je m'égare.
@@robin9142 Tu ne t'égares pas, c'est le fin fond du problème : dans quel environnement veut-on vivre ? Ca tombe bien parce que c'est très précisément le sujet de la prochaine vidéo ! Tu verras ce sera très surprenant, parce qu'on y découvrira que l'architecture classique était profondément en crise au XIXe siècle, et que typiquement le hausmannisme était conspué par une partie des esthètes de l'époque. On verra comment s'articulent les questions esthétiques et sociales, et comment les moyens de production conditionnent l'esthétique. Mais je partage le fait que ce moment charnière de la fin XIXe - début XXe a donné des choses à la fois exquises et surprenantes. Il faut souligner qu'à l'époque on considérait qu'on s'égarait totalement, et à juste titre. On ne manquait pas de beau, mais on manquait de consensus sur le beau. Bref, ça sort dans... trois semaines si tout va bien !
100% d'accord, rien à redire ^^ hâte de voir tes recherches sur l'architecture frugale ! Heureusement que ton opinion n'est pas complètement figée, aucune ne devrait l'être, sinon tu finis par devenir un vieux aigri, qui ne se ressassent que ses bons souvenirs de jeunesses :') !
"Form follows function" Les premières maisons modernes aux États-Unis ont été surtout développer par des développeurs immobiliers et non des architectes (Eichler homes). Ces maisons se sont inscrites dans le "American dream" et du coup les plans plutôt simple étaient les plus efficaces et moins coûteux à reproduire. Il faut quand même noter que les inspirations viennent des plans de Frank Lloyd Wright and Mies van der Rohe. Il y a de la beauté dans le modernisme. Le Guggenheim par exemple c'est hyper beau et même le glass house. Et même dans l'arts, l'architecture moderne a eu sa place ( les peintures de David Hockney par exemple). cest sur qu'avec un regard d'aujourd'hui, on se dit bof mais à l'époque cetait révolutionnaire quoi! Je pense ce qui pousse certaines personnes a dire que le modernisme a détruit la beauté architecturale, cest comme tu las dit, à un certain point, on a priorisé le coût et la fonction au détriment de la forme. J'ai bien aimé ta conclusion (aussi j'aime bien la référence à death, love and robots avec ta blague sur la conquête martienne. je sais pas si c'était intentionnel mais ca ma fait rire).
Oui tout à fait, il y a eu un glissement progressif vers une production industrielle, l'époque de FLW avait encore un pied dans la production manufacturière, ils voyaient dans l'industrie naissante l'opportunité de donner à la classe moyenne la même qualité de vie que la grande bourgeoisie ! Et non désolé j'ai pas la ref c'était pas intentionnel 😆
Je découvre ton travail via cette vidéo, il y a de vraies qualités d'argumentation et de vulgarisation là dedans, c'est particulièrement agréable et ça promet de chouettes thématiques pour la suite. Bravo, tu comptes désormais un abonné de plus !
Le discours restreint de cet internaute par manque d'une vision holistique et informée prouve la nécessité de ta chaine.Merci pour cette argumentation détaillée et intelligente.
@@bobcomment8589 Nous ne jouons pas l'intello, nous le sommes. Ce qui n'est évidemment pas ton cas. Tu butes sur le concept " holistique " : en sociologie une vision holistique est une vision totalisante, qui rend compte de la globalité..
@@claudevinh1783Je ne suis pas sûr que le commentaire ci-dessus nécessitait une quelconque définition des mots employés. La personne te disait juste que l’accumulation de termes pompeux ne fait pas un commentaire intéressant sur le fond.
@@olivierlarrieux8261 J'avais bien compris Olivierlarrieux, personne n'est aussi naïf. Ma réponse à cet internaute se voulait un brin " humour noir". Enfin je ne vois pas en quoi ces concepts sont pompeux et au contraire, pour le théoricien, ils apportent de la clarté. Certes je ne suis pas de votre génération, et je m'apitoie sur la pauvreté de vocabulaire de la génération Y ou Z..
D'accord... L'architecture et même l'art se cristallise dans nos sociétés autour des choix politiques et économiques du moment, vous avez totalement raison. Là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est que contrairement à ce que vous nous avancez, il ne nous appartient plus d'en être les décideurs et de pouvoir inverser le cours des choses tant tout ceci nous échappe entièrement. Dans notre ancien monde occidental, où jadis cette politique, son système économique et la richesse que ce dernier produisait, était mis à son service, au service de la nation et donc par voie de conséquence de son peuple - toutes perfectibilités mise à part - cette richesse produite, permettait de faire rayonner l'excellence de son patrimoine artistique, culturel, son artisanat ainsi que leur enrichissement, leur embellissement et conservation. De nos jours, dans un monde devenu globalisé où l'individualisme a atteint le paroxysme de l'indifférence et de l'égocentrisme, où le surmoi compte bien plus que le sens du commun, cette altruisme, cette volonté d'embellissement, de faire briller son rayonnement culturel et patrimonial n'est plus. Seul compte son enrichissement personnel qui est mis au service du plus offrants. On construit toujours beau, mais ailleurs. Je ne pense pas que la modernité soit incompatible avec l'excellence ou qu'elle aurait renoncé à la beauté. Je pense notamment à la grande mosquée de Casablanca, au musé du Louvre d'Abou Dabi , ou encore celui d'Yves St Laurent à Marrakech : trois architectures cocorico très contemporaines voir innovantes qui sont d'une très grande modernité sans en avoir oublié pour autant le sens de l'esthétique et du détails en alliant beauté et fonctionnalité, Tandis qu'en France, partout, la laideur s'installe par idéologie ou par nécessité. Par idéologie ex les éoliennes, par nécessité : zones commerciales et leur sinistre cortège de panneaux publicitaire, leur hangars de stockage en tout genre. Mais c'est pas mieux dans le milieu rural où nos villages et fermes d'autrefois ont disparu pour laisser place soit à un dessert ou à des fermes sans charme où la tôle ondulée se dispute avec la bâche noire en plastique, la nouvelle image bucolique de notre ruralité. Et j'en passe et des meilleurs. L'industrialisation et la modernité à bon dos. Lorsque vous voyez un bâtiment tel que le grand palais à Paris qui concentrait, à lui seul, toutes les avancées dues à l'industrie, les nouvelles technologiques, les nouveaux matériaux ; force est de constater que ce bâtiment représentait et représente toujours un savoir-faire industriel et artistique novateur dans l'architecture du 19e siècle : air industriel et début du modernisme s'il en est. Il ne s'agit pas tant de critiquer l'art contemporain, la modernité que ce qu'on en fait et de regretter que nous avons le plus souvent renoncé à la sublimation de l'architecture pour des raisons de coût financier le plus souvent sans fondement : tant de projets laids et pourtant couteux enlaidissent et viendront enlaidir sans complexe notre patrimoine. c'est ça qui est à regretter.
Merci pour ce commentaire moutserge. C'est la nécessité qui pousse les civilisations à se transformer, et aujourd'hui on voit bien que les consciences et les lignes bougent : crise climatique, guerre en Ukraine, IA... L'ordre du monde est bouleversé, nul ne sait quel impact cela aura sur nos sociétés et notre culture. Je vous trouve bien nostalgique. l'ancien monde occidental était effectivement au service de la nation (et de Dieu), mais je ne crois pas qu'on puisse affirmer qu'en voie de conséquence il était au service de son peuple. Les Arts et l'architecture étaient les instruments de théâtralisation des pouvoirs terrestres et spirituels, et malgré la romantisation qu'on a fait du Moyen-Âge au XIXe siècle, je doute franchement que le peuple était toujours ravi d'être au service du duc ou de l'évêque du coin. A contrario, je ne suis pas non-plus d'accord pour dire qu'on vit dans un monde où l'égocentrisme et l'indifférence règnent. Je nous trouve bien plus conscients de soi et des autres qu'autrefois. Comme vous dîtes il y a de beaux exemples d'architecture contemporaine, il y en a en réalité énormément. Mais en proportion peut-être moins qu'avant certes. En ce qui concerne ces édifices du XIXe siècle tels que le Grand Palais, c'était une période très spéciale qui tentait justement d'articuler arts et industrie naissante. On n'était pas encore dans les bénéfices et les méfaits de l'industrie de masse, la production était manufacturière. Mais c'est une époque de transition qui a duré un siècle, avant que la production de masse vienne peu à peu remplacer ce savoir-faire manufacturier. On est en droit de penser qu'alors, nous avions le meilleur des deux mondes : les arts et l'industrie travaillant de concert. C'est en tout cas mon avis. Mais toutefois je ne crois pas qu'on puisse considérer cette époque comme modèle pour la nôtre. C'était aussi une période extraordinairement cruelle pour les humains. C'est celle des colonies, de la naissance de la classe ouvrière... J'en parle dans ma série sur l'architecture du XIXe !
@@RCHTKTN " Je vous trouve bien nostalgique." Ben pas tant que ça ! je suis bien de mon siècle. je me permets juste de relever ses perfectibilités, l'exagération idéalisée que l'on fait du "progrès" et de faire la démonstration que tout ce qui appartenait au passé n'était pas à mettre systématiquement au rayon de la ringardise. quant à l'altruisme de notre époque, je ne suis pas sûr qu'il soit à la hauteur de nos attentes et encore moins équitablement partagé. Il me semble que c'est au prix de bien des concessions de la part des gens qui appartiennent à des critères normatif et qui doivent constamment s'en excuser. Mais bien sûr, comme c'est au nom de la tolérance, quel beau combat : n'est-ce pas... C'est quand même le triomphe de la tartuferie de la part de ces minorités qui érigent et font valoir en supériorité, une nouvelle "norme" : leur particularisme.
@@moutserge Notre époque est hypocrite, imparfaite et ringardise le passé certes. Mais comme il en a été de toutes les époques en fait ! C'est une constante. C'était pas mieux avant c'est certain, et je ne crois pas non-plus qu'on soit plus décadents que les époques antérieures.
@@RCHTKTN Ah Bon ! Alors plutôt qu'un trop long discours que je m'apprêtais à vous envoyer et que j'ai effacé, je vais vous donner un seul exemple significatifs et qui vient battre en brèche votre affirmation : le cas de ce très jeune garçon harcelé à l'école par son petit caïd de bourreau. Je ne vais pas m'étendre sur le fait divers - Chacun pourra à loisir vérifier sur le net ce que j'avance. Rien de bien nouveaux sous le soleil, me direz-vous : des petites brutes intimidants leur victimes en profitant de leur faiblesse a toujours existé. Certes...! À ceci près, que jadis, l'école aurait tout de suite résolue elle-même le problème dans un très court délais, et que la finalité aurait collé à une logique évidente. Ors, non seulement notre caïd a eu tout le loisir d'inquiéter sa victime pendant de nombreux mois : sans doute le fameux "pas de vague" mais surtout - et c'est là où j'affirme qu'on est chez les fous - la seule solution proposée par l'établissement scolaire aura été de demander à la victime de trouver un autre établissement scolaire? Voilà pour moi ce qui caractéristique une société devenue malade, avec quasiment partout et pour tout cet inversement des valeurs, où l'on ne fait même plus appel au bon sens et où tout ne serait que construction social : une vue de l'esprit dans laquelle l'on se prend même à remettre en question les lois évidentes de la biologie et de la nature. l'art s'est également perdu dans cette espèce de gloubi-boulga des valeurs faussées, tronquées dans lesquelles, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes et où il est de bon ton grand teint de choquer le bourgeois bien plus que de faire émerger la vérité et le talent. Dans ce tourbillon idéologique, où chacun se sent un peu obligé d'être dans la mouvance moderniste - là aussi - sous peine d'être estampillé de ringard, ou de nostalgique, existe une pédanterie, où le discours, le message véhiculé, voir le gain convoité compte bien plus que la sincérité de l'artiste et l'œuvre elle-même. Du coup, l'art en pâti, perd en spontanéité, en sincérité. personne n'y croit plus ; sauf un microcosme d'intellectuels coincés dans cet entre-soit idéologique et snobinard, ou bien encore par des acheteurs fortunés dans une optique de capitalisation sur des œuvres à la surenchère totalement surfaite. Entendons-nous bien, il ne s'agit pas pour moi de critiquer l'art contemporain, l'art abstrait que j'apprécie par ailleurs ; mais ses tricheries, ses mensonges et ses faux semblants. Autrefois - me semble-t-il - les artistes, les artisans étaient plus authentiques, plus respectueux de leur art et de l'amateur. Ils ne trichaient pas sur la technique, ne rechignaient ni sur la difficulté ni sur le temps. seul leur travail, leur talent étaient mis au service de cet art et du travail accompli de leur œuvre sans tricherie. Je ne sais si cela relève de la nostalgie, mais plus sûrement, je crois, une prise de conscience. Il nous faut revenir au temps long, au travail bien fait, à cette sincérité de l'art et stopper le snobisme intellectuel et la spéculation pour la spéculation.
@@moutserge Je vous le dis comme je le pense, très franchement, l'art a toujours été hypocrite et l'intellectualisme toujours snob, pour s'en convaincre il faut se plonger dans le passé en train de se faire. La culture ancienne que vous aimez et qu'on aime tous universellement - peut-être le classicisme en peinture, sculpture, architecture - vous n'y auriez pas accédé à cette époque, elle était faite pour glorifier les pouvoirs terrestres et célestes, pour intimider, éloigner le peuple ou montrer sa supériorité transcendantale sur ce dernier. La démocratisation de la culture - ancienne et contemporaine - est un produit de notre époque, pas de l'ancienne. On idéalise les périodes achevées parce qu'on n'en retient que ce qui nous arrange pour notre construction identitaire : les bons côtés. J'ajouterais que le bon sens est un mauvais indicateur de l'état du monde. Personne ne prétend en manquer et personne n'est d'accord sur ce qu'il nous oblige. Sans dire que l'anecdote du gamin contraint de changer d'établissement parce qu'il se fait bouler ne serait pas un problème à régler, je pense que ça reste un peu moins grave que l'holocauste, l'esclavage ou l'inquisition.
Architecture , Art dans le Fonctionnel : très bien vu 👍🏽👍🏽👍🏽 avec toute les conséquences que cet analyse a sur le jugement pertinent de l Architecture Moderne, ce d autant plus que le Beau est par définition intemporel !
Ça fait longtemps que je déplore la faible qualité de l'architecture contemporaine. Je suis pour ma part pour un retour aux matériaux naturels et à des styles plus régionaux. Je suis d'accord avec votre analyse concernant le fait que l'architecture est le reflet de notre époque... et notre époque est encore aujourd'hui industrielle et nihiliste...
Le productivisme n'est pas une valeur catholique, en ce sens il a raison. Je trouve que le moderne peut être beau, le Grand Palais est magnifique à mes yeux mais j'ai grandit dans un cartier de Reims construit dans les années 60 qui était sensé être pensé pour faire société, une fierté de son architecte. Je n'ai pas aimé y vivre et n'ai cherché dans ma vie qu'a fuire ce type d'ensemble comme tous mes anciens amis.
Il ne S’agit pas tant de construire pour Dieu au sens , propre que de construire quelque chose qui nous dépasse, qui n’a pas qu’une fonction strictement utilitaire Bien des bâtiments construits, autre fois, n’étaient pas des, chefs-d’œuvre, mais les fermes, construites par nos ancêtres, des fermiers, sans diplôme d’architecture, et même souvent analphabète. et pourtant ces bâtiments, lorsqu’ils sont parvenus jusqu’à nous, sont très recherchés, et attirent les touristes. Je vis dans un quartier actuellement, en plein renouvellement, de nouvelles constructions sortent de terre, partout, dans un style moderniste, rien à voir avec certains programmes qui sans faire du pastiche Cherchent à reproduire certains éléments des architectures traditionnelles Je me suis promené récemment avec mon épouse, dans une rue entière récemment, reconstruite et nous sommes arrivés à la même conclusion : que c’est laid. À vrai dire, il ne s’agit pas vraiment de laideur Ce sont des bâtiments bien faits respectant les dernières normes énergétiques, les appartements sont sans doute très confortable, et il y a même quelques idées graphiques parfois intéressantes. Mais dans l’ensemble ces immeubles ne communiquent rien, ils sont froids, ce sont des cubes de matériaux sortis d’usines J’ai l’impression de vivre dans un monde sans aspérités dans le rien.
la prochaine fois met toi en face de tas source de lumiere, et tas camera dos a la lumiere, ce sera mieux, la video je l'adore l'image agresse mes yeux par contre, mais je te fellicite, jadore tas critique enfin j'ai trouver quelqun qui reflechis comme moi
J'ai trouver la video super intéressante ! En parlant d'écologie dans la construction, il y a beaucoup de gens qui experimentent des mode de construction plus proche de la nature qui sont tres intéressant comme les constructions terre paille. Pour le moment c'est plutot un truc de hippi mais je trouve a titre personel que ça a un gros potentiel. J'ai vu aussi des maison imprimer en 3D bref je pense qu'il y a moyen qu'on voie emerger de nouvelles techniques et de nouvelles esthétique. Et je trove ca cool 😊
Je ne suis pas complètement d'accord avec perseus ni avec toi, mais j'aime beaucoup ta manière d'amener un débat apaiser et sourcé, cela fait du bien surtout dans un temps ou le débat ultra politiser stérile pullule. tres bonne vidéo
oui on ne vit plus dans le beau mais dans le laid avec uniformisation ceci dit petite exception pour l habitat et les appartements je préfère vivre dans un cube bien conçus( chambre orienté à l est et salle manger a l ouest) que dans un immeuble beau de l extérieure mais pas très vivable pour les gens qui y habite
J’ai travaillé il y a 25 ans sur les eglises en banlieue . A grenoble. J’ai habité a la villeneuve aux Baldaquin, à Echirolles, et surtout a L’harlequin, chez un pasteur! Les petites eglises des années 60 sont contemporaines, beton et interieur dépouille, apres Vatican II, elles ne sont plus monumentales, eglises enterree et retour aux premiers siecles et aux catacombes. Les quelques habitants catholiques gauchistes ont faconne un ideal de l’eglise primitive.. Vires les statues de saints, les bougies... Ils ont fait fuir les espagnols, italiens,... qui pronaient la religion populaire. Les cultes messes bourgeoises..., ont meme ete decourages a l’arlequin. La religion et le desir de pureté, le c’etait mieux avant regnaient... Je suis catholique mais avant tout citoyenne, le religieux ne me fait pas rever, c’est un faux probleme, le spirituel occulte les problèmes socio-economique et mentaux chez les classes populaires en ville et surtout en milieu rural.. Le vivre ensemble ne peut plus etre religieux vu la pluralite des origines dont la migration. Le moche ne produit rien comme sentiment negatif quand le niveau social est équilibré, les premières banlieues etaient un progres gigantesque par rapport a la vetuste des logements anciens. Ma grand-mere vivait avec un sol terre battue et wc dehors. Annees 80. Nos batiments elegants urbains sont vetustes et on y loge souvent des locataires pauvres.. Et maintenant, les bobos reviennent et chassent les plus pauvres. Je suis propriétaire en ville d’une maison bourgeoise et je suis ruinée par l’entretien. Le modele ecologique doit prevaloir pour tous, pauvres et riches, migrants, personnes agees...Une nouvelle utopie evangelique et bourgeoise... Demandons aux plus defavorises, aux SDF et aux migrants ce qu’ils souhaitent avoir tout de suite... Je suis pas woke 😂 mais la santé mentale est meilleure dans du moche avec des espaces collectifs, des transports corrects, des toilettes et du chauffage. Apres, je m’en vais, je connais beaucoup de russes qui regrettent l’URSS, c’etait moche mais egalitaire travail et un tres bon niveau d’etude, c’est leur sentiment. Et Perseus parle de quelle religion au fait car il va falloir des eglises, des mosquees, des stades evangeliques, des temples, concurrences du grandiose?
Est ce possibile d'unir l'architecture classicque a l'architecture ecologique? Car je croix que ca pourrait donner quelque chose de magnifique. Merci pour la video!!
Lorsque chaque chose prenait du temps, le supplément d'âme qui faisait la différence n'était proportionnellement pas coûteux, les hommes prenaient le temps de sculpter leur environnement car le temps était mesuré par l'homme, et non par la machine. Les matériaux rectilignes, plans, parallélépipédiques, le parpaing, le placo, ont déterminé l'économie de fabrication. Les villages étaient une œuvre habitée par les générations successives. On construisait pour la vie et pour ses enfants. On sculptait le village.
Belles réponses et jolies présentations. Je partage l'idée d'une architecture écologique car faites de matériaux et d'une conception durable plutôt que de se reposer sur un florilège technologique vraisemblablement instable et périssable. Cependant, sur le fait de lier architectures, dont le modernisme, aux moyens de constructions, cela comporte des limites. Quid des formes organiques de l'église St-Pierre de Le Corbusier ou du palais du facteur Cheval ornemental et pourtant fait de béton et d'acier ? Autre exemples ; L'Empire States Building et le Chrysler Building sont souvent considérés comme Beau et Moderne à la fois. Et sinon, Quid du travail modulaires, moderne et incluant une participation artisanale de Friedrich Hunderwasser ? Pour ma part, je crois que la grosse lacune du modernisme est la professionnalisation des arts et de la création, dont l'architecture, ce qui a rompu systématiquement les liens entre le citoyen, les peuples, l'histoire, la culture commune et l'environnement de la conception, la décision et la construction architecturale. L'argument du Beau cristallise aussi selon moi sans l'exprimer clairement une nostalgie sociale et historique des villages et des hameaux avec des structures comme des halles, des places de villages ou des monuments comme des fontaines ou des chemins paysans réalisés par les résidents eux-mêmes et suivant l'expression de leurs cultures, savoir-faire et matériaux locaux. L'argument du Beau dans les discours courants cache souvent beaucoup d'idées au delà de la définition esthétique du terme. (Bon, clairement, sur l'argument de Dieu, je ne sais pas quoi répondre tant ça me paraît anachronique... 😅)
Oui je suis parfaitement d'accord, hélas l'exercice du vlog ne permet pas d'avoir une réflexion poussée et exhaustive. L'architecture moderne a fait montre d'une grande liberté plastique également, loin de la répétitivité industrielle. Néanmoins ce sont bel et bien ces matériaux industriels (le béton, l'acier) qui sont mis en oeuvre de façon industrielle. La technique constructive a remplacé le savoir-faire, même dans ces cas là (je ne compte pas le palais du facteur Cheval qui est pour moi une oeuvre d'art). Mais il est certain qu'il ne faudrait pas parler d'une modernité, mais de plusieurs modernités. Sans noircir le tableau il y a une certaine diversité dans l'architecture moderne, c'est loin d'être un mouvement uniforme. En ce qui concerne les deux tours que vous citez, c'est justement le but de ma série sur la révolution industrielle que de montrer qu'il y a eu un moment de l'histoire un point d'articulation entre la tradition artisanale et l'architecture industrielle : il s'agit de toute cette période de la première révolution industrielle qui s'est plutôt centrée sur la production manufacturière. Et notamment l'architecture Art Déco. De manière générale il y a toujours des cas d'exception où certains architectes ou artistes transcendent l'état de l'art. Mais si les réalisations exceptionnelles occultent l'architecture banale, voire médiocre, dans les livres d'architecture, dans la vraie vie en revanche c'est plutôt l'inverse. Mais oui, l'architecture moderne et l'architecture contemporaine ont produit pléthore de bâtiments d'exception. Mais tout-à-fait, j'ai omis de répondre à Perseus que retrouver ce type de Beau dans l'architecture, c'est non seulement remettre du véhiculaire dans l'architecture, donc de repasser à des régimes autoritaires, mais il faudrait également retrouver tout un ordre social traditionnel vernaculaire s'appuyant sur des coteries d'artisans. En somme, il faudrait retourner à une société féodale. Le retour en arrière me semble bien improbable. D'où l'idée de retrouver un sens territorial, local de l'architecture, retrouver des savoir-faire, sans le packaging Dieu, le Roi et la peste bubonique :D
@@RCHTKTN Féodale, cela me semble un peu extrême. ;) Les villas art nouveau comportent encore de l'artisanat et des références culturelle et des matériaux locaux dans une période pourtant fondatrice de la laïcité. (À propos du facteur cheval, certes c'est de l'Art, mais c'était surtout pour illustrer qu'il est matériellement possible de construire ornemental et en suivant la logique constructive propre au béton avec armatures.) Sur le côté véhiculaire de l'architecture, très souvent au profit des puissants et des régimes autoritaires*, je l'accorde, il ne faut cependant pas omettre une histoire de l'architecture plus rurales et modestes, ornementale, expressive, mais pour des citoyens modestes, notamment des corps de fermes comportant des éléments en bois sculptés ou des habitats issues d'une tradition. *Sans oublier également que l'architecture contemporain ou moderne lisse est encore, hélas, aussi un moyen d'assurer le pouvoir et de définir le canon esthétique des dominants. Dubaï joue sur cette carte pour faire démonstration de sa légitimité en important des techniques et des architectes stars. 😅
Bien pour la correction des biais cognitifs et je vous propose une correction fraternelle sur vos biais : moderne n'a de sens que pour qualifier l'autre de rétrograde il faut parler d'architecture industrielle 1er ou 2e phase... Et pour le religieux il y a une nuance entre : religion cultuelle et religion culturelle. Moi je ne suis pas partisan de quoi que ce soit mais je tends à être libre penseur. Mon père m'a transmis cette phrase de septique : "l'objectivité c'est avoir conscience de sa propre subjectivité". Fraternité bioclimatique PS : J'apprécie l'ensemble de vos vidéos et je trouverais très pertinent d'en faire un livre. Sur mon bureau je peux ouvrir 15 livre et faire des liens pour faire de nouvelles configurations. Sur les écrans ça fatigue les yeux et il faudrait un mur écrans comme dans les films tel que "inseption" ou autre pour faire de la conception. PS (bis) : Avez-vous lu "Les identités meurtrières " de Amin Maalouf et vous comprendriez les fausses opposition créer pour provoquer des conflits d'identité qui sont des luttes à mort alors dans les conflits d'idéologie (pas bcp mieux) ont pouvait encore discuter.
Alors oui, c'est important de rappeler que le cœur de l'expression architecturale, c'est l'expression des systèmes constructifs (a.k.a l'architectonique*), mais non, ça ne fait pas tout. Il n'y a pas déterminisme, le modernisme n'est pas "l'esthétique d'un système constructif" (22:26) : se n'en est qu'une seule, de ces esthétiques, celle qui est devenue hégémonique. Et je crois qu'il n'est pas tout à fait adapté de confondre modernité (en effet débuté avec FLW) et modernisme (mouvement moderne issu du De Stijl). Je crois le thread d'origine critiquait avait tout le modernisme. De plus, incinuer que l'on ne peut pas faire d'architecture moderne en pierre (Fernand Pouillon) et que l'architecture en pierre ne peut être industrialisée (coucou les ornements de façade haussmanniennes sur catalogue et produit en manufacture), c'est vachement réductuer. Autre chose, je te rejoint sur le fait que l'on compare toujours 50 à 100 ans d'architecture moderne avec 1000 ans d'histoire architecturale européenne ayant eu le temps d'être sélectionnée pour sa qualité. Oui. Mais ayant aussi eu le temps de se déteriorer ou justement oblitéré par la modernité vorace d'autre part. Il ne faut pas oublier qu'on a surement produit plus d'architecture ou ne serait ce que de monuments pendant ces 100 années, que durant les 1000 dernières. Et malgré, ça il nous reste nombre d'architectures et tissus urbains médiévaux ou baroques admirables (pas trop rococo, il est vrai). J'imagine que la critique de la modernité va au-delà de celle de l'architecture extensive au km. Oui, par le passé, on a produit des faubourgs ouvriers en brique et mâchefer insipides, ou a fait des pastiches de palais en stuck (Paladio), on a eu des styles architecturaux éclectiques particulièrement indigestes. Mais ça ne dédouane pas le fait que la modernité actuelle puisse être de l'une ou l'autre de ces veines et que ce soit son accession au statu hégémonique qui soit représentatif d'une "décadence morale". Parce qu'à l'inverse, fut un temps, on a fait des habitations bon marché tout ce qu'il y a de plus soyeuses, on a développé l'humanisme. Bref, oui, l'histoire n'a pas encore joué son rôle de sélection, mais on est en droit d'estimer que ce rôle de sélection sera l'annihilation de la quasi-totalité de cette période qui a été la nôtre (pas tellement la mienne, j'ai pas connu 66 ou même le premier choc pétrolier, loin s'en faut) C'est là qu'il manque un argument : celle de l'argument d'historicité : ont fini généralement par se lasser de tout ce qui est nouveau (et dont on a pu abuser), pi, on y retrouve gout en partie, plus tard, du moins pour une version fantasmée qui permet d'échapper à la nouvelle nouveauté dont on sature.. Y a un phénomène de ce genre qui peut entrer en ligne de compte. Quand à l'argument moral, rien ne dit qu'il faille revenir à la croyance en une entité divine pour inspirer la beauté dans le monde. J'imagine que ce qu'il critique par là doit avoir avec la critique nietzschéenne du nihilisme lié à la mort de dieu. Un truc du genre. Et en effet, la frugalité peut être une voie. - - - *Architectonique qui constitue à mon sens (et au sens du XIXe, Quadrimere de Quercy ect.) la spécificité du médium, là où le modernisme hégémonique (styles internationaux) l'a neutralisée, naturalisée en mettant l'accent sur la spatialité comme déterminent artistique du médium. La question n'a pas à être objectivement tranchée, mais bon, personnellement, je dis que la spatialité est le sujet de l'architecture, quand l'architectonique est son objet. (Pour contexte, je parle là d'une décomposition du médium architectural en 5 dimensions : l'architectonique, la spatialité, la matérialité, la commodité (ambiances) et l'ornement. Je précise que ça ne concerne que la dimension esthétique de l'architecture et non ses dimensions techniques… et encore moins la pratique du métier (obligé de préciser vues que certains ne comprennent pas que différentes notions peuvent être rassemblées sous un même terme polysémique (genre temporalité et intempérie, y a continuité parce que c'est le même terme "temps" pour les désigner... je n'imagine pas le jour où ils vont découvrir que le mot "terre" désigne autant l'argile nanométrique que des exoplanètes, c'est l'enfer ce milieu phagocyté de tocards prétentieux. Bref.)))
Très compliqué de te répondre sur smartphone : concernant la critique de Perseus, j'ai interprété son "modernisme" comme toute architecture post-révolution industrielle, donc l'architecture moderne et contemporaine. Tu cites l'architecture manufacturière haussmannienne, c'est une période de l'histoire qui m'interpelle beaucoup puisque je suis justement en train de traiter la période de la première phase de la révolution industrielle, qui est différente de la deuxième. Et l'idée qui se dégage de mes recherches est que ce sont deux périodes très différentes. Nous verrons dans les prochains épisodes la conception manufacturière du Crystal Palace, les gratte-ciels délicats de Sullivan, l'Art Nouveau, l'Art Déco, les Prairie Houses de FLW, etc. Et ce qui caractérise ces architectures c'est que la production en série était au service de l'architecture. Les architectes concevaient des éléments d'architecture en série, qu'ils assemblaient de façon modulaire dans leurs constructions. L'architecture moderne, celle de la deuxième révolution industrielle, est au service de la conception industrielle : comme je le dis, l'architecte devient prescripteur d'éléments fabriqués en série et conçus par les industriels. Pour le dire de façon brutale, la machine était au service de l'homme, puis l'homme fut au service de la machine. Quant à Fernand Pouillon (et son successeur spirituel Gilles Perraudin), ils sont dans une logique manufacturière, une logique précédente. Pourrait-elle revenir ? Pourrait-elle refaire consensus ? Personnellement c'est mon fantasme, et en ce sens là je suis autant nostalgique que Perseus : je désire un mode de production passé de l'architecture, et moins efficace et plus cher que l'architecture industrielle. Pour le reste de tes remarques, j'y souscris totalement ! En tout cas peut-être peut-t-on dire que dans nos pays développés, cette période d'architecture extensive est achevée, et qu'aujourd'hui on va s'atteler à faire ce travail de sélection et de curetage. Pour ce qui est des pays en voie de développement, ils vont hélas se taper le même chemin sans recul critique. Pour être allé dans certains de ces pays, ils voient dans la modernité "à la papa" les signes extérieurs du progrès. 50 ans après Hassan Fathi les mentalités ne me semblent pas avoir évolué. Et chez nous, les logiques post-industrielles sont à l'état de curiosités sociétales. Bref : on est pas sorti du sable.
Il y a une certaine naïveté malgré tout sur l'argument du système industriel qui imposerait une esthétique. On pourrait faire beaucoup plus beau avec la même infrastructure économique. Et si l'architecture moderne est ce qu'elle est parce qu'elle est démocratique alors il faut franchement s'interroger sur la démocratie! Mais en l'occurrence je pense qu'elle est plutôt le reflet du totalitarisme et en second lieu seulement du productivisme.
Ça n'est pas le modèle économique industriel qui impose une esthétique, mais les procédés de fabrication industriels. Par exemple, si on ne fait plus de mobilier urbain en fonte comme au XIXe c'est parce que la fonte est extrêmement dispendieuse en énergie et en matériaux. Aujourd'hui on préférera plier des tôles d'acier. Sauf que la fonte permet l'ornement, la tôle non. Idem pour l'architecture : on peut ornementer lorsqu'on taille la pierre, quand on coffre du béton ça complexifie le procédé.
Merci beaucoup pour cette vidéo. Toutefois, vous semblez faire une confusion essentielle entre bâtiment et architecture. Si les positions de ce « Perseus » semblent abusivement simplistes et dépourvues de nuance, elles ont au moins le mérite de mettre en évidence une chose: La disparition du sacré et du spirituel dans les constructions humaines que l’on qualifie d’ « architecture ». Un édifice ne peut pas prétendre à la définition d’architecture si son principe se résume à la satisfaction pragmatique d’un besoin. Pour atteindre le stade d’œuvre, doit être déposé dans une architecture un agrément intemporel qui s’adresse non seulement aux sens de l’homme mais aussi et surtout à son esprit, et qui lui fasse sentir son principe et son poids. Bétonnage productiviste ou construction bisourcée, quelle différence ? Ils sont condamnés, en tant que simples médiums, à n’exprimer que l’esprit de leur temps, et à voir mourir leur intérêt esthétique avec la disparition du paradigme qui les a vu naître. Si les œuvres anciennes continuent d’éblouir les contemporains du monde entier, c’est parce qu’elles ont reçu un principe supérieur qui dépasse leur simple temporalité. C’est pourquoi je considère que les nouvelles perspectives et propositions écologiques sont insuffisantes seules à prétendre à un renouvellement de l’architecture, bien qu’elles soient utiles à réduire l’impact de l’homme sur son environnement.
Ma dernière vidéo : ua-cam.com/video/ccenuvpul1A/v-deo.html évoque ce que vous appelez la confusion essentielle entre bâtiment et architecture. Aujourd'hui la quasi totalité des bâtiments construits le sont par des architectes. Est-ce à dire en ce cas que les architectes ne font plus d'architecture ? Ou que l'architecture a changé de priorités ? Comme le disait Jean Nouvel, "[l'architecture est la ]pétrification d’un moment de culture, comme le témoignage pérennisé des désirs des centres d’intérêt de générations successives et tôt disparues". Nous ne pouvons êtres juges de notre contemporanéité. Ce qui est insignifiant pour nous aujourd'hui pourrait le devenir plus tard, certaines oeuvres du "bétonnage productiviste" le sont déjà aujourd'hui (je prépare une vidéo pour la chaîne du Vortex sur le sujet). Je ne crois pas du tout qu'il y ait besoin de sacré pour faire architecture. L'architecture vernaculaire en est la preuve : n'y a-t-il pas de beauté véritable dans les trulli des Pouilles ? les cases mousgoum du Cameroun, ou les gratte-ciel du Yemen ? Ces exemples ne sont-ils pas que simples médiums à n’exprimer que l’esprit de leur temps, mais dont l'intérêt esthétique a survécu à la disparition du paradigme qui les a vu naître ? C'est la raison pour laquelle je pense qu'une architecture plus située a des chances de faire sens, aujourd'hui et pour le futur.
Merci beaucoup pour votre réponse et pour l’intérêt que vous accordez à cet échange. Tout d’abord, permettez-moi de repréciser le concept d’architecture et son lien avec le spirituel. L’architecture est, en effet, devenue un service public. Elle doit, et d’ailleurs dut-elle toujours, répondre aux besoins inhérents à l’activité des hommes. Seulement cette seule définition est incomplète. En vertu de son rattachement natif à l’activité artistique, la notion d’architecture est double. Elle résulte d’un accord entre la satisfaction des nécessités matérielles de l’homme et celle de son besoin « spirituel ». C’est à dessein que je n’emploie pas - contrairement à Perseus - le mot de religion. Pardonnez-moi, je n’ai pas fait suffisamment apparaître cette nuance dans mon précédent message. Est spirituel ce qu’il y a d’infini en l’homme, et c’est cet appétit d’infini que l’art s’est toujours proposé de rassasier. La religion peut certes prendre en charge la vie de l’esprit, mais elle n’est pas le seul recours qui s’offre à l’homme pour embrasser la singularité de sa condition. L’expérience esthétique en est un autre tout aussi efficace. La trace de ce contenu spirituel est tangible dans des exemples précis. On ne peut décemment affirmer qu’il n’existe aucune différence ontologique entre un hangar agricole quelconque et l’Érechtéion, ou entre une maison pavillonnaire et l’alhambra de grenade. Les uns ne visent que la satisfaction d’un besoin pratique, les autres, au-delà de leur fonction religieuse, symbolique, politique, ostentatoire - qui restent elles aussi attachées à leur contexte historique d’apparition - visent un degré supérieur de l’objectivité, et s’adresse en dernière instance à l’esprit, par le langage de l’harmonie et de la proportion. Dans un cas, le sujet et le bâtiment restent engoncés mutuellement dans un rapport d’utilité passif et déterminé, semblable à ceux que l’homme entretient avec le reste des objets techniques de son environnement; dans l’autre, il est plongé dans une expérience esthétique qui l’entraîne dans un rapport libre et authentique avec un objet dans lequel l’esprit de l’homme se donne à voir à lui-même. Aussi pour répondre à votre question, les architectes, naguère, et aujourd’hui plus encore ne font pas à proprement parler d’architecture dans la majeure partie des cas, puisque, ainsi que vous le soulignez, la quasi-totalité des constructions aujourd’hui n’entreprennent que la réalisation de visées pratiques. De la même manière, tout écrivain ne produit pas nécessairement une œuvre littéraire, bien que l’écriture puisse aussi bien être employée à la rédaction d’une recette de cuisine ou d’un article de presse qu’à celle d’un poème lyrique ou d’un roman. Tout comme un compositeur de musique peut employer des gammes à la réalisation d’une sonnerie de téléphone portable ou d’un aire entraînant pour la publicité, autant qu’à la création d’une œuvre musicale. Toutefois, cette intelligence de l’architecture ne la condamne pas pour autant à la mort, ou à la fétichisation de formes déterminées. L’architecture ne s’incarne pas exclusivement dans le dogme classique et les exemples que vous convoquez sont à ce titre éloquents. Même certaines réalisations en béton, telles que celles de Mies Van Der Rohe pour ne citer que lui, valent bien mieux que d’autres édifices classiques. Mais ces constructions, qui sont « belles », peuvent prétendre à la définition d’ « architecture », non pas parce qu’elles sont vernaculaires ou non, mais précisément parce qu’elles portent en elles un intérêt qui dépasse la simple expression de leur utilité. Bien sûr, comme vous le précisez également, le temps seul peut exhumer la qualité intrinsèque d’une architecture. Mais ce tri ne s’opère que dans un ensemble d’édifices qui portent en eux ce contenu spirituel, et sont d’emblée exclues les réalisations qui en sont dépourvues. Certains bâtiments strictement utilitaires sont certes aujourd’hui conservés, mais c’est davantage pour leur intérêt historique que leur intérêt esthétique qu’on daigne ne point les détruire. Notre désaccord repose donc sur ce qui fait ou ne fait pas architecture. Selon moi, les édifices qui nous touchent ne nous touchent pas parce qu’ils nous font regarder dans la même direction, ou parce qu’ils incarnent un défi du temps, comme vous semblez l’affirmer; mais parce qu’ils comportent un contenu intemporel destiné spécifiquement à l’esprit humain. L’arc de triomphe n’a plus besoin du passage de la grande armée pour plaire, tout comme le château de Chambord n’exige pas la cour de François premier pour susciter l’enthousiasme. C’est que, au-delà des moyens, des motifs, et des matériaux employés à leur réalisation, a été déposé dans ces architectures un intérêt spirituel, et donc durable, qui persiste en elles et transcende leurs conditions d’énonciation. Ainsi je ne dis pas que des constructions vernaculaires sont incapables de renouveler l’architecture. Je pense même au contraire qu’elles sont porteuses d’une authenticité prometteuse. J’affirme toutefois qu’elles sont insuffisantes en tant que telle, sans le recours d’une visée de l’esprit, à produire ce renouvellement escompté. En somme, la construction vernaculaire n’est pas bonne ou mauvaise en soi, elle n’est qu’un moyen, et non une formule magique. C’est pourquoi elle peut devenir avec le temps tout aussi insignifiante que les grands ensembles périurbains. Elle peut également devenir signifiante, au même titre que n’importe quel autre médium - et peut-être mieux encore - mais à condition qu’elle soit conduite de manière à s’adresser a ce qu’il y a d’infini en nous.
Parler de spirituel dans l'architecture (et j'ai bien compris qu'on ne parlait pas de religion ici) est un récit métaphysique auquel je ne me risquerais pas. Je vous propose néanmoins une réflexion alternative : A mon sens, l'architecture belle, véritable et authentique est l'expression, la manifestation, de l'interaction entre l'homme et son environnement. On pourrait parler de spiritualité (qu'est-ce que la spiritualité sinon le paradigme intellectuel dans lequel l'Homme se place dans la Nature ?), mais pas nécessairement dans un sens transcendant, et pas nécessairement de façon conscientisée. Les architectures vernaculaires sont toutes des expressions d'un rapport particulier (immanent et profane) entre l'homme et son environnement, qu'il soit naturel ou culturel. Les architectures classiques sont une expression d'un rapport particulier (transcendant et savant) entre l'homme et un absolu. Les deux, vernaculaire et classique, sont beaux. Pour l'architecture moderne c'est plus compliqué. On a de beaux exemples d'architecture moderne, mais qui sont manifestes des idéaux spirituels de leurs créateurs : Mies fait disparaitre la frontière entre naturel et artificiel, Wright articule son architecture de façon organique à la nature qu'il veut proche de lui, Corbusier cherche à mettre de l'Ordre dans le Monde, etc. Et puis on a l'architecture moderne qui n'est que l'expression de la logique productiviste industrielle. Et cette architecture ne raconte rien d'autre que la négation impensée de son lien avec l'environnement, réduite à sa logique d'exploitation commerciale. En somme, c'est moche parce que c'est l'expression d'une vision du monde impensée. Même pas consciemment hostile à la Nature (ce qui exprimerait déjà quelque chose), juste impensée. Voilà ce qui selon moi (c'est une vision très personnelle bien sûr) pêche avec l'architecture moderne, et voilà pourquoi à mon sens, l'écologie en tant que nouveau méta-récit (en tant que constat consensuel puisque rationnel et non idéologique, et je parle bien du constat pas des moyens à entreprendre) peut conduire à retrouver du sens dans l'architecture, en exprimant un nouveau rapport entre l'homme et son environnement. Reste à savoir comment cela va s'exprimer, quels modèles architecturaux et urbains pourront être développés.
@@pierrefournier1455 Merci pour ces précisions, avec cette notion de "plus-value" ou d'intentionnalité spirituelle, qui donnerait sa valeur architecturale et universelle à un bâtiment... et qui, à mon sens, est une illusion. Il faut avoir pénétré au moins une fois dans une tour de refroidissement de centrale énergétique, construction on ne peut plus utilitaire et hostile à l'homme, pour comprendre que l'expérience du sacré, la transcendance, l'élévation spirituelle liés à un espace a avant tout à voir avec les sens, plus qu'avec l'esprit. Le corps et les sens me semblent les grands absents des nombreux et intéressants commentaires sous cette vidéo. Peu importent l'époque, le lieu et les ressources, en construisant un espace, monumental ou modeste, qui joue de nos sens pour nous faire sentir plus fort l'instant présent (audiovisuellement, mais pas seulement), alors ce que vous appelez l'esprit goûte quelque chose de rare. On connaît tous de grandes églises fades et de modestes demeures sacrées.
Rien à voir avec ce Perseus le minus, ça fait des décennies qu'on explique ça. Il ne faut pas faire de pub à ce genre de plagiaires qui essaient de se construire un prestige en volant le travail des autres. Surtout avec un pseudo pareil...
Cette architecture de la frugalité/sobriété pourrait s'inspirer de celle de Dune, alliant matériaux pérennes et locaux, et technologies nouvelles écologiques
L'architecture moderne classique repose sur 02 critères essentiels le coût et le temps. Mais l'architecture contemporaine est fondée sur la durabilité en terme d'écologie.
Bien vu comme vidéo, mais tu n’adresses pas la question qui me taraude le plus: pourquoi continuer à chercher à faire à ce point « différent » avec l’architecture moderne par rapport à ce qui se faisait avant. Je m’explique: D’accord, le béton permet plein de nouvelles choses et l’artisanat n’est plus vraiment une option dans la majorité des constructions… mais on voit dans certaines villes reconstruites après la 2nd guerre mondiale par exemple que le moderne peut aussi ressembler à l’ancien: les matériaux changent, c’est moins artistique, parfois même un peu « toc » mais ça marche et ça a le mérite de pas couter bien plus cher que d’autres choix architecturaux. Or, de façon générale, je ne connais personne qui « préfère » vivre dans un immeuble moderne, sans style autre que « efficace », tout plat, par rapport à un autre immeuble sans ces « signes » de la modernité. Comme si le style plus ancien avait un côté « rassurant », « lumineux » (surtout 19e siècle), parfois -je sais bien, ça n’est pas systématique - plus « mignon » (désolé si ça fait ridicule, j’essaye de décrire au mieux une sensation), « humain» en fait. Et c’est là la difficulté: le style moderne n’est pas juste un « choix de l’efficacité ». C’est un choix « contre une certaine vision de l’humain », renforcé par les atrocités observées durant la deuxième guerre mondiale (on a vu ce changement dans tous les arts juste après la guerre). Comme si le classicisme et le romantisme avaient conduits à la guerre et devaient être méprisés et anéantis. D’où la nécessité de construire des formes complètement alambiquées ou alors complètement droites, sans ornement, bref sans héritage du passé (ou avec le moins d’héritage possible en tout cas). Alors quand ça donne Boulez en musique, bon 90% des gens trouvent ça horrible mais il y en a qui aiment et c’est ce qui compte (je simplifie un peu), mais au moins si on n’aime pas, on n’y va pas (c’est sur cela que le thread de départ est intéressant, même si ses conclusions sont idiotes). Mais quand c’est dans notre rue qu’on voit ce genre d’architecture, on subit l’esthétique de quelques élites complètement déconnectées des désirs des populations et ça donne nos villes modernes. Je ne parle pas des barres de HLM construites à la hâte avec des coûts les plus faibles possibles (trop faibles d’ailleurs pour éviter des déconvenues après), mais bien d’immeubles avec plus de budget mais délibérément faits « sans héritage du passé »: c’est à dire moche aux yeux de la majorité des gens… Et donc je ne comprends pas pourquoi on perpétue cette tradition du « moche », sans chercher à comprendre ce qui est vu comme « beau » par la majorité. Or, en particulier pour les quartiers résidentiels, c’est bien cette majorité qui va en faire les frais et ça n’est pas très démocratique quand on y pense… P.s je ne dis pas que toute architecture qui se veut moderne est forcément laide, mais je constate que sous couvert de faire « moderne » on se permet souvent de faire laid et impersonnel
Honnetement, une question que devraient se poser tous les architectes, et qu'on se doit de vulgariser en tant qu'architecte. Pendant toutes mes études, on m'a demandé "pourquoi on ne fait plus des jolis batiments" ou "pourquoi l'architecture moderne est aussi moche" et toutes les variations. La vérité, c'est que le capitalisme ça pue, et que le secteur de la construction n'est pas épargné par cette puanteur. Encore aujourdhui, combien de travailleurs morts et blessés pour construire des monuments à la gloire de l'égo d'un pouvoir authoritaire, qui seront les batiments "c'était mieux avant" de demain, alors que de l'autre côté on a des batiments modestes, sans imagination ni volonté esthétique, commandés par des promoteurs qui cherchent à cocher des cases marketings pour rentabiliser au maximum leur investissement de départ. J'en ai sérieusement marre de la méconnaissance autour des sujets du minimalisme, du design industriel, autant que ça me soule d'avoir le regard pédant d'une pseudo-élite intellectuelle qui fait la guerre à l'ornement et se permet d'etre l'arbitre du kitsch et du bon goût. Le travail de l'architecte aujourd'hui, c'est de faire beaucoup avec peu, et quand je dis peu, c'est terriblement peu en comparaison des rares mastodontes qui ont résisté à l'épreuve du temps et auxquels on est toujours comparés. Bref un peu coup de gueule et pas forcément clair, mais pour résumer, je pense qu'il faut écouter les gens qui ne se retrouvent pas dans l'architecture et l'esthétique d'aujourd'hui, autant qu'il faut prendre en compte le contexte économique et les méthodes constructives d'où elle découle (et va continuer de découler)
Je pense que vous avez bien cerné la cause centrale du problème avec l'industrialisation et le processus de fabrication à la chaine, car la résine, le plastique et le ciment peuvent produire des choses très jolies si on sait s'en servir artisanalement. Pourquoi 'est-ce que le design des objets est de plus en plus épuré avec le temps? Principalement parce que ça coûte moins cher sur de très grandes quantités. Réduisez une épaisseur d'1mm par ci, 2mm par là, et sur des millions d'exemplaires vous économisez des millions d'Euros. Moins vous produisez d'exemplaires, moins l'économie est intéressante. En dessous d'un certain nombre ça ne vaux plus le coût d'investir dans le développement d'un nouveau produit car il faut payer des ingénieurs, des designeurs, et des testeurs; fabriquer des nouveaux moules, changer les réglages des machines ect.. Il faut aussi maintenir l'acheteur dans la frustration pour le pousser à racheter le prochain modèle, donc on fabrique toujours les choses dans une optique de jeter-remplacer, ce qui justifie d'autant plus le manque d'effort esthétique puisqu'il ne faut pas que l'acheteur s'attache trop à l'objet au point de vouloir le conserver au détriment d'un futur rachat.
Rogner 1 mm par ci par là, c'est de l'économie de bout de chandelle. La véritable économie qu'apporte la standardisation, c'est de supprimer les besoins d'ajustement sur chantier. On économise des mois ou années de travail selon la taille du projet et des millions de salaires d'ouvriers à travers le monde dont on n'a plus besoin car la machine produit à la demande autant d'éléments que nécessaire qui s'assemblent parfaitement du premier coup et qu'il suffit de poser et fixer. Les seuls ouvriers dont on a besoin maintenant sont des opérateurs qui sont de moins en moins nombreux et ont de moins en moins de savoir-faire au fur et à mesure que les machines deviennent capables d'effectuer des opérations de plus en plus complexes. Même les ingénieurs, les designers et les nouveaux moules. Vous les payez une fois pour mettre en place le standard. Ensuite, vous confiez tout ça à des opérateurs dont vous exigez seulement qu'ils sachent lire et suivre une fiche d'instructions.
ce que je trouve le plus malheureux dans l'architecture moderne c'est la maison phénix et le cloisonnement des lieu de vie au lieu de production et de consommation a moins que sa entre déjà da l'architecture contemporaine
Quel plaisir de découvrir cette chaîne ! Ton avis est argumenté, tu présentes le contexte et tu nous donnes les clés pour comprendre. Merci !!
Assez d'accord avec vous.... très heureux d'avoir découvert ARCHITEKTON.... cependant (et je ne connais pas l'âge de Carl-Maxence) un petit bémol concernant ses positions politiques et spirituelles qui j'espère muriront avec le temps....
"Trump, on va pas dire que c'est la vision la plus démocratique de l'Amérique... on va pas se le cacher".... ce genre de petite phrase dans l'air médiatique montre à quel point il a tendance à gober tout cru.... la propagande insupportable... on aimerait lui demander si Biden Harris Obama ou Clinton sont suffisamment démocratiques à son goût.... d'autant qu'il enquille direct avec "réchauffement climatique".... bref, on espère qu'il n'a pas marché dans la combine injection anti CoV-19... mais faut qu'il arrête avec les âneries télévisuelles... ça démolit son propos qui est vraiment très intéressant....
concernant le sujet du beau et du laid.... là encore, sa vision globale est un peu puérile.... et tautologique.... il ne pense pas que le laid dans l'urbanisme soit inhérent à la perte de spiritualité.... mais que la perte de spiritualité arrive en même temps que la modernité et donc que le laid.... sans imaginer une seule seconde que la modernité et sa cupidité soit en total contradiction avec justement les principes qui obligeaient l'Homme spirituel à ne pas dépasser certaines limites.... qui l'obligeaient à aller vers, si ce n'est le beau, du moins vers le raffinement.... l'implication et la responsabilité devant l'Histoire.... mais il se dit athée comme on porte un étendard, comme on pousse en avant sa sexualité, comme si on en avait à foutre quelque chose de cette information.... bref, comme je le disais plus haut.... il fait de bonnes vidéos et c'est cela l'essentiel.... avec le temps, un peu de maturité existentielle et ce sera parfait....
Et merci à lui pour le temps et le travail qu'il nous offre....
Ce qui est finalement frustrant, en tant que citoyen appréciant l'architecture des vieilles villes, c'est de voir des bâtiments, des maisons avec de belles formes, ornements, etc, pour finalement voir naître à côté de ces dernier.e.s des bâtiments modernes sans cohérence architecturale, qui dénotent complètement au niveau de la forme, des couleurs, sans ornements, cubique (on dirait des Legos) et parfois même avec des hauteurs disproportionnées..
Alors oui, c'est normal que les bâtiments se modernisent, heureusement d'ailleurs, mais il est quand possible de garder une esthétique commune à une ville et allier cohérence architecturale et modernité. En tout cas j'ai déjà vu ça dans ma région du nord, cet alliage est possible, donc encore plus frustrant de voir que ce n'est pas fait au sein des grandes villes et lieux plutôt historiques
Merci pour ta vidéo :)
Je partage en tout point ta conclusion sur la nécessité d'une architecture en accord avec son environnement, artisanale et locale. Et justement, j'en profiterais pour évoquer le cas de deux pays encore très religieux qui ont su garder une part importante d'architecture vernaculaire, le Yémen et Oman.
Contrairement aux autres pays du Golfe, et alors que l'un est entré dans l'industrialisation en devenant une pétromonarchie et l'autre via une planification économique découlant du régime communiste du Sud, ils ont tous les deux voulu garder un style local, et ont évité en grande partie le passage aux immeubles et grattes-ciel en verre-béton-métal. Là encore je ne pense pas qu'il y ait une causalité religieuse, en revanche il est clair cela nait d'un attachement à la tradition et pas juste de considérations esthétiques ou même environnementales.
Et d'ailleurs, même si je ne pense pas que c'est ce que tu as voulu dire, l'architecture classique n'est pas limitée à la magnification de l'absolutisme ou du pouvoir. Les idéaux de liberté vus comme venant de grecs ou de la république romaine ont pu donner une esthétique classique aux révolutions et leurs régimes jusqu'au XXe siècle au moins. En règle générale, certains symboles sont facilement réappropriables. Le David de Donatello a pu incarner la victoire des Médicis sur leurs ennemis comme celle de la république de Florence sur le despotisme de la même famille
La beauté était également la conséquence de la nécessité (la diversité des toitures et des maisons qu'on voit en France, par exemple, est relative à la géographie, aux matériaux disponibles, à la force du vent...). Aujourd'hui ont peut faire n'importe quoi n'importe où. Le progès sur l'étanchéité permette de faire de toits plats et des maisons qui ressemblent à des bunkers.
Par ailleurs, la laideur ne se manifeste pas uniquement dans l'architecture, elle est s'étend à tous les objets (voiture, rampe d'escalier, lampadaire, fontaine, électroménager, porte, meuble, kiosque à journaux, entrée de métro...) Donc je ne pense que la technique soit seul responsable. Il y a un souci de fonctionnalité et d'économie qui est à l'œuvre. Le critère esthétique est de moins en moins pris en compte. C'est là que la dimension spirituelle (qui n'est pas forcement religieuse) entre en jeu. L'art nouveau n'était pas inspiré par la foi, mais un vision romantique du monde était néanmoins à la source de ce mouvement. Aujourd'hui, l'art contemporain est l'expression artistique la plus en vogue, et dans sa démarche le mouvement exclu les critères de beau et même de sens.
Si on considère que le libéralisme est un fait social total, l'esthétique moderne, axiologiquement neutre, est à l'image de cette idéologie qui n'impose aucune norme moral ou esthétique, pour ne rien puisse s'épanouir librement selon son désir. Les goûts étant subjectifs, LA BEAUTE comme absolu n'existe pas. tout se vaut.
Enfin je pense avec vous que l'écologie qui tend à s'impose comme valeur universelle peut servir de socle comment pour développer de nouvelles formes esthétiques. L'environnement est important. Il l'est également pour le regard. L'homme a besoin d'évoluer dans un milieu qui flatte ses sens. Vivre dans un endroit moche, c'est comme vivre dans en endroit qui pue, c'est difficilement supportable.
Le souci de fonctionnalité et d'économie est indissociable de la technique : les édicules et mobiliers urbains que vous évoquez étaient autrefois fabriqués en fonte. Or, la fonte est une technique de fabrication très dispendieuse en énergie. Aujourd'hui on ira plutôt fabriquer des éléments en profilés métalliques, bien moins coûteux en matière et en énergie. L'économie requiert la technique, la technique impose son esthétique (même si nous sommes d'accord, il y a un delta énorme entre zéro effort esthétique pour un max de rentabilité, et souci de l'esthétique pour un marché du luxe). Economie, technique et esthétique sont indissociables pour comprendre les formes architecturales, on ne peut pas les juger séparément.
L'Art nouveau était effectivement mu par un certain esprit romantique, mais c'est aussi l'expression d'une production manufacturière, sans laquelle il n'aurait pas été. A chaque époque son esthétique, à chaque époque ses moyens de production.
Je ne suis pas tout à fait certain qu'on puisse caricaturer l'époque contemporaine comme celle d'un relativisme total, dans laquelle tout se vaudrait. Le libéralisme moral impose, me semble-t-il, une éthique minimale, celle de vivre et laisser vivre. De même, l'esthétique contemporaine me semble permissive, mais loin d'être arbitraire. Je n'ai pas suffisamment réfléchi à la question pour étayer mon propos.
L'histoire nous dira si l'écologie devient une nouvelle "aisthesis" de société. Je l'appelle de mes voeux !
Hedi, tout à fait d'accord!!!!il aurait fallu couler Le Corbusier dans du béton banché! Et coincer Mies Van der Rohe entre deux lames verticales de marbre vert . Voilà!
Je ne peux être d'accord avec vous. Si la beauté n'était que subjective, les monuments et les quartiers d'architecture brutaliste, ou même contemporaine auraient autant de succès quand à leur nombre de visteurs (pour les monuments) et à leur demande de logements (pour les quartiers d'habitations).
Hors qu'observe t-on ? Est-ce vraiment le centre Georges Pompidou, la Tour montparnasse, ou la fondation Vuitton qui attirent les photographes de France et du reste du monde ? Ou bien est-ce plus Notre-Dame la tour Eiffel, le Sacré coeur ? Le chateau de Versaille ? Cherchez "Paris photos"sur Google ou les réseaux. Vous verrez bien plus d'images de bâtiments hausmaniens, du Grand Palais, ou de l'Arc de triomphe que du centre Georges Pompidou. Pourtant ce dernier bénficie d'une certaine réputation et est bien connu.
Quant aux quartiers, il semble bien que ceux où le prix au m2 est le plus cher ne sont pas les tours HLM du Sud du 13 ème mais bien le 7 ème, 16 ème, et 6 ème arrondissement. Même dans l'Est de Paris, comparez les prix des appartements autour du Parc des Buttes-chaumont avec du quartier de Belleville dont les immeubles sont d'une architecture bien plus "modeste".
Je vous conseille l'excellent livre de Roger Scruton "Beauty, a very short introduction" pour creuser le sujet.
Hyper pertinent : les déclinaisons matérielles dans nos sociétés (dont l'architecture) sont toujours des conséquences de nos systèmes socio-techniques. Certains détestent les effets dont ils chérissent les causes....
Je n'aurais pas mieux dit !
J'ai découvert cette chaîne il y a quelques semaines par la vidéo traitant de NEOM. C'est un plaisir de la suivre et de voir les anciennes vidéos. Contextualiser l'architecture manquait, ça me rend curieux.
Je fais partie des personnes intéressées par une vidéo panorama des philosophies actuelles et futures de l'architecture. Et bien sûr une vidéo sur la frugalité m'intéresse.
Bon courage pour continuer cette aventure !
c'était chouette. il est vrai que l'opinion et le point de vue des architectes d'aujourd'hui n'est pas bien diffusé, la raison des choix pris sur une construction est souvent inconnu des gens qui y vivent, et ne correspond pas toujours à l'idée où l'idéal de ceux qui trop souvent subissent le bâtiment. le problème de la démocratie dans l'architecture publique est à questionner.
C'est la raison pour laquelle j'ai créé cette chaine : je pense que la compréhension de l'architecture fait partie des enjeux démocratiques qui passent totalement sous la table !
Parce qu'on se fout des intentions. Ce qui compte c'est le résultat. Est-ce moche ou non ? La reconnaissance du beau et ses effets sur notre psychologie sont connus, pourquoi les architectes ne se saisissent pas de la littérature scientifique au lieu de se perdre dans une déconnexion ahurissante dans des justifications abstraites qui au final produisent toujours des choses que TOUT le monde déteste, et que soit dit en passant, NOUS finançons.
J'aime beaucoup votre chaine que je viens de découvrir.
Certes l'architecture moderne est d'abord le fruit de l'industrialisation, de la démocratie et de la société de consommation qui a fait explosé notre niveau de vie en quelques décennie (quoi qu'on en dise, aucun connaisseur de ces questions qui me lira ne voudrait revenir sur l'incroyable confort que nous a apporté à moindre frais, les grappes d'innovation contenu dans l'architecture moderne ne serai ce qu'en terme d'éclairage naturel, de chauffage et de ventilation des logement (directement inspiré des travaux du grand Lavoisier)
Mais, je m'inscris en faux malgrès tout concernant son coté aculturel. Non l'architecture moderne n'est absolument pas sortie de nul part.
Elle est en vérité le fruit de la culture protestante PAR ESSENCE iconoclaste et puritaine, trouvant son fondement dans la tentative par Luther d'épuration de la foi chrétienne par l'effacement de l'héritage grec et latin du christianisme... et adolphe loos est son prophète (bien avant lecorbusier qui lui était eugéniste et néoplatonicien)
C'est d'ailleurs contre cette réforme esthétique que le vatican mettra en avant l'art jésuite (art de la contre réforme) qui deviendra dans la bouche des français ... le "baroque".
Art dont l'objet est justement de mettre en avant (parfois de façon totalement caricaturale il est vrai) le travail de la main contre celui de la machine (ou de la répétition) la qualité contre la quantité et c'est cette dernière qui a gagné.
Donc en conclusion, ce n'est pas l’absence de religion qui a tué l'architecture. C'est peut être même l'inverse.
Je ne crois pas que Corbu, Mies, Gropius ou Loos aient été de culture protestante (après vérification Corbu est né dans une famille protestante). En revanche, si l'on peut reconnaitre un trait commun à ces quatre là c'est une tendance politique a minima complaisante avec un certain autoritarisme... Je ne vois pas bien comment vous associez protestantisme et modernité.
Merci pour cette vidéo qui donne un bon nombre d'éléments de réflexion, avec un point de vue appuyé par beaucoup de connaissances. Concernant le point de vue de Perseus, il passe aussi sous silence que les conditions de travail qui étaient considérées comme acceptables dans le passé ont entrainé un nombre considérable de morts et blessés pour la construction des batiments que l'on admire de nos jours, ainsi que le fait que la religion servait souvent de prétexte pour offrir une vie luxueuse à un nombre restreint de personnes pendant que la majorité de la population vivait dans la misère loin de tout ornement ou confort architectural (pour prendre juste un exemple, Louis XIV qui a construit Versailles pour renforcer son image de monarque de droit divin).
J’avais vu le thread de Perseus à l’époque et bien que j’aie été plutôt d’accord avec le début, la partie dans laquelle il faisait le lien entre l’abandon de la beauté et l’irreligion m’avait énervé
Donc merci, ça fait plaisir de voir quelqu’un pour qui la beauté importe sans que ce soit un réactionnaire religieux
Pourquoi le faites qu’il fasse le lien avec la religion t’as "énervé" ?
@@jacquesburkhalter253 Parce que j’étais d’accord avec le début du thread donc c’est soûlant de voir qu’il en tire une conclusion réactionnaire et à côté de la plaque, d’autant que cette conclusion est partagée par nombre de gens souhaitant un retour de la beauté comme principe d’importance en architecture
@@jacquesburkhalter253
Parce que de considerer que le sentiment esthétique est issu d'une oeuvre dont les aspects moraux et visuels sont en adequation parfaite, que l'on ne puisse pas trouver beau quelque chose que la morale religieuse reprouve (exemple deux Femmes ou deux Hommes qui font l'amour) ou que l'on ne puisse pas considérer pareillement que certaine choses dont la beaute est purement symbolique ou morale sont esthetiquement laides serait problematique @jacquesburkhalter253
j'ai eu peur quand tu as dit que c'était une réaction à chaud mais c'était vraiment intéressant
Analyse très fine cependant, je ne pense pas que la vision de percéus sur la religion soit complètement fausse , je pense que c'est une partie du "problème", il suffit d'imaginer ce qu'on pourrait construire aujourd'hui si on mettait autant de moyens et d'application que les anciens mettaient dans les cathédrales ou les pyramides (je pense que le burj khalifa est un mauvais exemples car les motivation derrière sont simplement économiques, la mecque est sans doudte un meilleur exemple)
À quel bâtiment mecquois construit sous le capitalisme post industriel penses tu ? Les Abraj al bait towers, je trouve ça beau personnellement mais ça n'a rien à voir avec une cathédrale ou quoi, ni dans l'intention, ni dans la réalisation
Cela serait financer la religion au detriment des plus pauvres car oui l'architecture est politique
Un vlog sincère et pertinent sans artifices. Merci beaucoup.
Je viens de découvrir ta chaine et franchement rien à dire c'est ce qu'il me fallait. Merci beaucoup !
J'habite dans un petit patelin vernaculaire du luberon : pas mal de voisins riches architectes. Américains français etc...
Dans de vieilles maisons en pierre :D
La question que l'on peut se poser c'est "où" les gens vont avec plaisir ?
En vacances : en Corse... en Alsace... dans des villages anciens.
Boire un coup ? Dans le marais... dans oes quartiers pittoresques de paris ... dans les centres villes anciens....
On préfère la ligne courbe, le disparate homogène et un grand oublié du modernisme , le mot tabou : la mignonitude, la joliesse. Synonyme de kitcherie dans ce monde utilitariste.
Pour avoir gravi beaucoup de cathédrales j'y ai vu mille petites sculptures profanes qui n'était pas faites pour servir qui que ce soit Maid juste pour la plaisir.
Même une architecture guerrière comme guedelon à plus de visites qu'une architecture plaisir comme le multiplexe cinéma de la banlieue d'Avignon.
Je crois que ce monde se prends trop au sérieux et ça donne une architecture sérieuse et chiante.
J’ai découvert cette chaîne aujourd’hui grâce à la vidéo sur assassin’s Creed et je suis en train de dévorer toutes les vidéos. C’est excellent, vivement la suite.
Concernant ce vlog je suis d’accord avec les points qui sont avancés en réaction au post de Perseus. J’aurais juste envie d’ajouter les éléments suivants :
- je ne suis pas certain que la notion du beau soit universelle. Il y a peut-être un jugement majoritaire en faveur de certains points mais la culture collective joue un rôle là-dedans et dans un monde post-colonial où l’Europe à répandu beaucoup de ses canons esthétiques cela rajoute encore des biais. Donc dire « ceci est beau, ceci est laid » est sujet à controverse.
- concernant l’identité culturelle rattachée à l’architecture, c’est un argument à double tranchant : l’architecture classique, neo-classique et apparentés ont énormément écrasé d’autres formes d’architecture pendant des siècles. Un œil exercé peut voir les variations en fonction des époques mais je pense que l’accusation d’une architecture moderne qui écrase les traditions et les identités peut être retournée contre l’architecture classique qui serait le canon de la beauté selon certains mais qui a quand même occulté certaines identités culturelles régionales (et je ne parle même pas de la colonisation).
- dernier point: la perception que l’on a de nos monuments survivants si beaux et majestueux occulte l’action du temps, des dégradations et des restaurations qui déforme l’image que nous avons d’eux. J’ai appris que les temples grecs étaient ornés de couleurs qui nous paraîtraient criardes aujourd’hui et que nos cathédrales étaient également pigmentées de couleurs vives. Est-ce qu’on les trouverait aussi belles dans leur présentation d’époque ? Les villes sont vivantes et sont le résultat de plusieurs époques superposées mais qui évoluent avec le temps. La nostalgie d’une époque meilleure figée dans le temps n’est qu’une illusion.
Encore merci pour ces vidéos très instructives.
Merci pour ton message !
Je suis d'accord avec tous tes ajouts. Ce que tu dis sur l'architecture classique/néoclassique est très juste, on l'a oublié parce que c'était il y a un moment, mais le XIXe siècle est un siècle de crise identitaire en ce qui concerne l'architecture. Les voix s'élèvent de plus en plus contre cette architecture classique importée d'Italie et qui n'est pas endémique de la culture locale. Littéralement, les critiques de l'époque dénoncent une architecture internationale mondialisée et uniformisante, bref toutes les critiques de l'architecture moderne. Ca a été l'une des nombreuses raisons du retour au gothique pendant le XIXe d'ailleurs.
@@RCHTKTN Merci pour ta réponse. Je n'ai aucune expertise en architecture donc j'ai exprimé une idée sans être bien sûr de la pertinence des termes ou des concepts. Je suis rassuré qu'elle soit validée, au moins en partie.
Grâce à cette chaîne j'apprends beaucoup.
Personnellement, en matière d'architecture, j'essaie de rester le plus neutre possible en matière esthétique car je considère que les goûts et les couleurs varient en fonction des personnes, des cultures, des époques, etc. Et je trouve que même le "laid" possède sa propre poésie, sa signification historique, ou sa source de réflexion sur le monde. Du coup, j'essaie plutôt d'interroger les qualités fonctionnelles d'un edifice quand je peux. Et j'avoue que, très souvent, devant des ouvrages contemporains ma réflexion est "comment ils vont faire pour entretenir ça sur le long terme ?" 😅
On peut dire que le beau est une question de goût, n'empêche, j'ai jamais vu un seul car chinois visiter la tour Montparnasse ou la Seine Saint Denis ;)
J'ai certains points de désaccords avec la nuance que tu apportes. Par exemple, l'internationalisation n'est pas la preuve que c'est seulement la conservation de l'industrialisation de la fabrication des éléments constructifs, mais il y a une multitude d'autres raisons, dont le softpower des sociétés occidentales sur les autres pays. De la même manière, pourquoi l'écrasante majorité des personnes politiques portent un costar cravate alors que ça n'est pour des raisons ni économique, ni culturelles de leur pays? Ça serait intéressant de discuter avec toi sur ce sujet
Alors c'est vrai, l'architecture est autant un phénomène culturel avec ses codes et ses styles que mettons, la mode. Mais elle a ceci de différent que son expression est étroitement liée aux techniques de construction et aux matériaux utilisés. Difficile de dissocier ce qui est de la pure contingence culturelle que de la pure nécessité des formes, entre un bâtiment moderne, le design d'une voiture ou les codes visuels d'un blockbuster, on fait et on reproduit parce que ça marche, il y a des variations régionales mais une voiture indienne est peu ou prou identique à une voiture américaine. L'industrialisation et la mondialisation sont des phénomènes très uniformisants.
PS (ter) : Avez-vous lu ou suivi les conférences de Alain Supiot : "La gouvernance par les nombres" ou il souligne la sortie des lois internationales des États-Unis par le fait que l'hégémon s'impose par : "The rule by law" en lieu et place de : "The rules of law". Loi qui s'appuie sur le droit qui lui même s'appuie sur des valeurs supérieures souvent issues des religions ou valeurs de transcendance.
Vouloir s'élever implique un sérieux scepticisme et nuances scientifique.
"Toutes choses égale par ailleurs" formule ampoulée de Jancovici (que j apprecis par ailleurs) met dans le flou l'interlocuteur alors qu'il ne s'agit de dire que tout est relatif ou contingent comme quand vous mettez une série d'équations et échanger des termes. Toutes ces équations n'ont de sens que dans certaines conditions.
Je vous lance cette dernière remarque pour vous féliciter de votre niveau relevé de vocabulaire sans être pédant et servant une saine "vulgarisation"
Je serai heureux d'acheter votre travail en format imprimable, comme j'ai acheté les détails de construction de la maison passive ou les livres de P Rahm ou de David Wright. Plus les gens sont cultivé et initiés au discernement et plus forte est la probabilité que nous arrivions au plein potentiel harmonieux humain. Les nuances étant le début de l'intelligence : interligare (éty : faire des liens entre)
Fraternité bioclimatique internationale
D Coots
L’être humain a besoin d’un habitat qui le respecte et non qui le réduit un animal en captivité : un besoin d’être relié à la terre , de lumière naturelle et d’espace , c’est cela le luxe .
Je trouve deux biais cognitifs, dans votre exposé :
- Le classissisme est le style des Lumières, c’est à dire des esprits dont le travail intellectuel a abouti, par admiration pour la république athénienne, fantasmée, certes, à l’invention de la liberté, puis de la démocratie. À l’insu des pouvoirs absolutistes qui ont fait construire dans ce style.
- Haussmann a certes fait détruire des quartiers insalubres, mais aussi nombre d’ensembles de qualité, comme, par exemple, l’abbaye de Saint-Germain-des -Prés.
N’oubliez pas, d’autre part, que si Paris était la ville des lumières (sans majuscule), ce n’était pas par admiration de Voltaire ou de Diderot, mais pour son éclairage au gaz.
Je n'ai jamais dit le contraire, d'ailleurs vous retrouverez sur ma chaîne trois vidéos traitant de ces sujets. Par ailleurs le terme "biais cognitif" me semble peu approprié.
Quand j'ai compris que l'architecture moderne découlait du système de construction du béton j'ai quitté l'école d'archi
Eh bien c'est bien construit pour un premier vlog ! Ton argumentation est très bien construite et claire. Bravo !
Tes vidéos de rentrée font bien envie. Allez bon été !
Merci pour ce discours argumenté. Une petite précision : "biosourcé" concerne les matériaux issus du vivant (bois, chanvre, paille...). "Géosourcé" désigne ceux issus de la géologie (Pierre, argile, sable...)
Et bien je suis impatient de voir ce que tu nous as préparé pour la suite !
Reposes toi bien 😁
Très bonne vidéo, merci de donner des argument contre la "sensibilité esthétique" du fascisme (qui consiste généralement à cramer des oeuvres au nom de théorie pétés). Par contre je suis pas sure d'être d'accord avec votre point d'accord avec le fascsisme, qui est que la société devrait avoir un but commun.
Merci pour ta vidéo ainsi que de nous partager ton point de vue très pertinent !
(Je vois que tu as amélioré ton éclairage haha)
Avant la vidéo : ma réponse est oui. Le modernisme a donné un cadre théorique, une justification idéologique et des méthodes de construction peu chères et rapides qui ont contribué à l'enlaidissement et l'homogénéisation du monde.
Certains bâtiments modernes sont beaux mais ce sont l'exception, pas la règle.
Après, il est indéniable que le modernisme a permis un plus grand confort avec l'eau courante et l'électricité mais je me demande quel patrimoine on va léguer aux générations futures (si elles existent...). Les sociétés passés n'avaient rien et créaient du beau à foison, on a tout et on est pas capable de pondre des trucs potables. Au final, ça représente plutôt bien notre civilisation actuelle, consumériste, matérialiste et vide de sens.
C'est pas totalement faux, mais encore une fois le modernisme est démocratique, pas le classicisme : on créait certes du beau à foison pour la noblesse et le clergé, mais le tiers état qui constituait 98% de la population pouvait toujours se brosser. Evidemment il ne faut pas tomber dans le faux dilemme, c'est pas "tu préfères le classicisme totalitaire ou le modernisme démocratique", d'autres voies auraient pu être explorées. Mais il ne faut pas oublier non plus que le modernisme répondait à une urgence dramatique de reconstruction post-guerre.
@@RCHTKTNLe modernisme n’est pas démocratique il est technocratique
Le classicisme était élitiste mais au moins c’était des bâtiments en grande partie public comme les cathédrales
Tout le monde pouvait en profiter
Une architecture vraiment démocratique c’est plutôt les petits villages pittoresques
Bonjour, quand on parle de construire pour Dieu, c'est surtout construire avec la foi, quelque qu'elle soit. J'ai cette image de ces serrures dont l'intérieur était ciselé, alors que personne ne le verrait jamais. Un acte simplement pour donner sens à ses jours, quand ceux là étaient que de travail, remplissant toute la vie. L'argent n'est pas un but en soi, un tel but est une négation du sens de ses jours. De cette serrure l'artisan compagnon aurait dit:" Que Dieu voit aussi à l'intérieur" mais il faut voir au delà de ces mots religieux, et en voir la simple humanité. Vouloir de cette religion écologiste sauver la planète et ainsi l'humanité, est un acte de foi. La religion est consubstentiel à l'humanité comme la politique pour celui qui vit dans la polis, la cité. Vous dites "société productiviste", je crois que cela va au delà, jusqu'à une société désincarnée, celle depuis 1945. Le sens de l'humain a été atteint, elle ne sait plus si elle est encore en cette matière. Un exemple atroce dont personne ne parle et reconnu par l'ONU: les prélèvements forcés d'organes en Chine orchestrés et organisés rationnellement par l'État central, à grande échelle...Et on en parle si peu. Suis-je vraiment hors sujet?!
cet argument je l'ai entendu jusqu'aux bâtiments de marine de guerre ! le style a disparu, il ne reste que le fonctionnel (en l'occurrence éviter la détection radar). Mais c'est valable pour presque tout ! la fioriture a disparu pour de l'efficace
d'un point vu personnel, qu'on me pardonne de mon ignorance je ne suis pas architecte, j'ai habité dans une ville balnéaire. Je pense qu'il y a beaucoup a dire pour son architecture parce que se sont des maisons faites pour les vacances, donc construit pour une population qui ont les moyens d'entretenir une deuxième maison.
Et donc dans cette ville on voit clairement l'évolution de ces maisons de vacance (qui commence au XIXe). Le problème ce qu'avec les maisons récentes, leurs styles se ressemblent énormément et je dirais qu'on le retrouve sur tous les littorales européen alors que les plus anciennes ont un style beaucoup plus locale. Mais ca serait plutôt du fait de la mondialisation par le truchement des blocs post WW2 et par l'augmentation des capacités de communication
Je n'en suis qu'à la moitié de la vidéo et ta réponse me semble pour l'instant bien argumentée et tout à fait juste.
...
J'ai tout vu, et je suis plutôt d'accord avec tout ce que tu as dit, et notamment sur l'architecture de demain centrée sur la préservation de l'environnement. Bonnes vacances !
Vidéo intéressante, surtout la dernière partie sur le développement d’une architecture frugale qui fait son petit bonhomme de chemin dans les bureaux d’études. Cependant, l’utilisation de ces matériaux traditionnels se heurtent aux règlementations et Eurocodes qui font que ça ne sera pas demain la veille qu’on pourra utiliser ces matériaux pour des immeuble plus que R+2.
En dehors de l’industrialisation, c’est aussi les normes (structure, incendie,…) qui, en mon sens, ont rendu l’architecture moins imaginative.
En espérant que la nouvelle génération d’architectes et d’ingénieurs trouverons le moyen de provoquer cette transition, qui nécessitera aussi le développement de nouvelles filières de fournisseurs et d’entreprises du bâtiment.
On peut imaginer employer les matériaux tels que l'acier ou le béton mais de façon plus parcimonieuse également, je suis toujours interloqué quand je vois le tartinage de béton dans le logement collectif. Une structure porteuse maigre en matériaux modernes et un remplissage/habillage en matériaux plus frugaux peuvent être de bons compromis également.
Quant aux normes, elles répondent à des critères de sécurité nécessaires dans une société moderne. Mais je pense qu'on est loin d'avoir fait le tour des solutions "passives" pour contourner tout un tas d'exigences techniques. La règlementation peut (parfois, pas souvent certes) être une contrainte créative !
Discussion très intéressante. Dire que la beauté de Florence par exemple vient d'une vision unitaire religieuse est ignorer les guerres civiles constantes de la république florentine et la réalité des complots, assassinas, pratiques usurières, disparité économique, misère et famine, autodafé et autre horreurs de l’inquisition. Donc 'sentiment religieux partagé' = 'beauté architecturale' est un non-sense évident. Bravo pour cet exposé claire et bien argumenté, j'ai beaucoup appris.
J'apprécie le fait que tu aies decorrelé le jugement fait sur le manque de foi de populations modernes avec leur recherche de beauté architecturale ou d'expression de beauté artistique. Il me semble que le thread initiale apporte plus là un jugement personnel qu'autre chose. Séparer les 2 problématiques est appréciable.
Je n'avais pas pris en compte un point que tu as amené, effectivement le côté "jugement du survivant", et le fait que l'architecture moderne est une architecture qui continue encore d'évoluer et avance à taton vers des étapes évolutives plus élaborées. Difficile de juger quelque chose de non terminé à priori ?
Le problème et là où je ne te rejoins pas, c'est le clivage flagrant et massif que l'on vit au quotidien entre l'architecture classique et moderne.
C'est difficile de ne pas se poser la question "Comment, avec toute la connaissance qu'on a aujourd'hui, on fait pour produire quelque chose d'aussi pauvre visuellement ?"
Le décalage n'est pas juste notifié, il est magistrale, y a pas photo.
On a beau encore ce chercher sur la technologie du béton, en terme d'expression artistique, le résultat est sans appel. Ce qu'on construit aujourd'hui, pour la plupart des cas, ressemble simplement à des "boîtes". On construit des boîtes où on range des trucs à l'intérieur.
À chaque fois qu'on regarde les nouveaux projets de construction de quartiers résidentiels, en particulier en périphérie de grande villes, ce qui est présenté, c'est un ensemble de boîtes où les gens dorment.
L'accent est surtout mis sur le prix au mètre carré, et les services à disposition : X mètres carrés, à Y minutes du centre de blabla, crèches et écoles pas loin, tramway et on est moins cher que le projet juste à côté.
Ça résume à peu près chaque produit sur le catalogue. Et effectivement le bâtiment est très lambda, c'est géométrique, on a un gros pavé, avec des fenêtres taillées dedans, des balcons potentiellement avec un peu de chance au détour d'un accès de zèle des gars qui ont fait le projet.
Ce qui transpire du produit final, c'est que le côté artistique, ne faisait pas partie des problématiques du projet, ou bien s'en était un aspect plus que secondaire. Il n'y a même pas eu le temps d'apporter un grain d'évolution à l'architecture moderne, le temps de cerveau était dédié à autre chose -> vendre une surface à des acheteurs.
Les constructions modernes semblent à la fois purement fonctionnelle, dans ce sens où on construit juste une structure pour s'abriter, et mettre à disposition des services. Ce sont des abris.
On sent qu'on a optimisé au maximum le prix du produit finit et que l'art y a été sacrifié dans cet optique. C'est sûrement trop superflu pour être pris en compte par les investisseurs. Du moins le projet immobilier lambda, de Monsieur tout le monde.
Et c'est dur d'accepter ce paradoxe, on est à une ère où la connaissance n'a jamais été autant partagée, autant accumulée. On connaît des siècles d'histoire de l'architecture. Et le produit finit d'une tête sortie d'école d'architecture à cette époque, c'est une boîte.
Il y a aussi ce côté qu'on construit du temporaire. C'est peut-être une part du pourquoi on ne construit pas quelque chose d'esthétique. On construit des habitations et 30-40 ans plus tard, petit à petit d'autres immeubles ont remplacés les anciens. Avec comme évolution, plus d'appartements, ou bien une disposition différente favorisant l'accès à de nouveaux services, potentiellement un meilleur bilan énergétique. Mais au passage, force est de constaté, aucune/peu d'amélioration visuelle qui marquent. Ça ressemble toujours à une boîte.
Dès le départ l'idée que le bâtiment serait rasé plus tard était pris en compte.
Au final, sur l'échelle de la durée de vie d'un individu, disons allez 70 ans pourquoi pas. Ce qu'il a comme expérience de vécu, l'ancien est beau, tout le monde veut se l'arracher et vivre autour, on s'agglutine à proximité de beaux monuments, et on prêts à payer cher pour le voir. On est même prêts à voyager pour ça. On va prendre un billet d'avion pour aller voir Florence, un quasi musée architectural à ciel ouvert.
Mais à côté de ça, tout ce qui était récent, était pauvre visuellement. Et c'est la fin de l'expérience vécue au cour de cette vie.
Et pourtant il y a une plus value à faire quelque chose de beau. On s'y sent mieux, on a envie de se déplacer même pour le voir. Ça pourrait être un paramètre supplémentaire à prendre en compte. Même si ça paraît bizarre de chiffrer "combien rapporte du beau, et qu'elle argent du projet peut on accordé à du beau ?". Mettre du quantitatif sur de l'esthétique, c'est un peu paradoxal.
Mais au final je rejoins le constat. On a une civilisation qui à énormément de connaissances, et pourtant, ce qu'on construit pour la plupart est "moche" ou plutôt pauvre visuellement. Et mon ressenti c'est que l'on n'accorde pss de place à la question esthétique sur les résidences aujourd'hui car il n'y a pas/très peu de temps accordé à cette question. Le maire, c'est un locataire présent pendant un mandat de courte durée, il faut juste convaincre quelques personnes de valider un projet de construction, ça doit se faire rapidement et pour pas trop cher. C'est ce que me dit l'architecture moderne quand je le vis au quotidien. La façade, ce que mon oeil peut balayer du regard au premier coup d'œil, est d'un banal absolu.
Je partage en partie ton raisonnement, bien que je trouve que depuis une dizaine d'années on construit bien mieux qu'on a pu le faire par le passé. Je ne sais plus si je l'ai évoqué dans le vlog, mais en ce qui concerne la naissance du mouvement Moderne, il apparait à un moment crucial où il y a une nécessité vitale de trouver des solutions pour construire vite et pas cher : saturation des villes, manque d'hygiène, explosion démographique, exode rural et bien-sûr reconstruction après guerre. Cela explique - en partie - qu'on se soit engouffrés dans une vision fonctionnelle et quantitative de la construction.
Aujourd'hui, je te rejoins sur le fait que la recherche de profit de la part des promoteurs nivelle l'architecture par le bas, mais la situation est plus enviable qu'autrefois tout de même, il ne faut pas trop noircir le tableau. Les nouveaux quartiers d'aujourd'hui sont construits par des architectes de talent.
Attention, il faut comparer ce qui est comparable. J'ai l'impression que la critique sur les "boîtes" esthétiquement pauvres et construites à l'économie porte beaucoup sur l'habitat collectif ordinaire.
Il faut alors le comparer à l'habitat collectif des temps historiques, et pas aux architectures des bâtiments de prestige d'autrefois !
Et le constat, c'est que les habitats collectifs anciens, les tissus urbains ordinaires historiques, sont tout aussi pauvres esthétiquement : un même modèle, construit modestement, répété sans grande variation.
Pourtant on se précipite pour visiter et louer le charme de ces tissus anciens, justement parce qu'ils sont homogènes 😅
@@florianartus3231Justement c'est bien parce qu'homogénéité ne signifie pas répétition mais laisse bien entendre une certaine variation que les centre villes anciens sont tant appréciés. Effectivement tu regardes n'importe quel centre ville ancien, aucun immeuble en pierre n'est le même, ils varient dans leurs détails car chacun a été le fruit du travail spécifique d'un artisan, mais ils gardent certe une homogénéité d'ensemble qui est essentielle; tandis que les "boites" d'habitat collectif aujourd'hui sont pour le coup plus de l'ordre de la répétition bête et méchante.
J'aurai plusieurs remarques / questions:
Tout d'abord sur le rapport architecture et démocratie avec le passage sur Trump aussi, Bruno Zévi est plus franc et explique dans ses livres que selon lui l'architecture classique est par nature l'architecture de l'autoritarisme, tout en fantasmant une grèce antique faussement parfaite.
Puis sur le processus de sélection qui fait ville, et la trop grande jeunesse des bâtiments moderne, ne pourrait on pas dire que l'on vit un moment historique ou on n'a plus le luxe de démanteler et détruire comme par le passé car trop consommateur de ressources vis à vis des enjeux climatiques ?
Tout à fait d'accord sur le bilan final
Je t'invite à regarder mes deux vidéos sur l'architecture classique, je ne dirais que l'architecture classique est plus "de facto" l'architecture de l'autoritarisme que "par nature". L'ordre et l'harmonie sont certes des valeurs assez connotées autoritarisme, mais outre-atlantique le classicisme revêt une connotation moins totalitariste. Probablement parce que les USA sont une jeune démocratie. L'idéalisation des périodes précédentes c'est un peu la base de chaque époque.
Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'aujourd'hui, détruire doit se justifier plus qu'auparavant. Surtout qu'on sait rénover correctement, même le patrimoine ingrat des grands ensembles (regarder les exemples de Lacaton et Vassal).
La Grèce et rome ont pourtant respectivement inventé la démocratie et la république.
Il y a certes eu une attirance pour le classique dans certains régimes autoritaires mais que dire de l'architecture avant-gardiste fasciste du quartier EUR ou de certains grand ensemble du bloc de l'est ?
Bref la dichotomie autoritaire/classique et démocratique/moderne est un sophisme, souvent fait pour justifier une architecture manquant de sens.
le problème est : quelle est l'influence du "Dieu" pour lequel on créé :
le dieu d'autrefois faisait peur : si tu ne le satisfaisait pas, il pouvait t'envoyer en enfer : pas moyen de tricher avec lui, il fallait faire un truc beau.
le dieu d'aujourd'hui est l'argent, plus tu trahit, plus tu magouilles plus ce dieu là te sera bienveillant, tu vas gagner plus si tu arnaques ton prochain.
c'est ce qui donne cette architecture de toc, de béton, facile à couler, et de verre, d'extractivisme, d'esbrouffe et de fausseté.
Toi, tu évoque un nouveau dieu celui de l'écologie .
ce nouveau dieu a une composante de peur (si on ne lui obéit pas on va tous mourir à cause de la montée des eaux ou des températures)
mais ce dieu là, tu peux lui mentir aussi, (le geen washing de néom en est un bon exemple)
perso, je pense que l'architecture à surtout oublié la modestie.
Je vis dans un petit patelin vernaculaire en france, donc des maisons en pierres, maisons imbriquées les unes dans les autres sur une colline,
et par qui suis-je entouré ? par une flopée d'architectes internationaux qui achètent à prix d'or de vieilles bâtisses faites par des gens qui vénéraient un Dieu, peut être
mais qui n'avaient pas oublié d'être modestes.
Très sympa ta vidéo. En revanche, je ne vois pas en quoi une architecture « écologique » changera beaucoup de l’architecture « productiviste ». Il faudra toujours loger plus de monde, de façon la plus confortable possible en faisant le maximum d’économies. Ce qui impliquera probablement d’uniformiser le plus possible (pour réduire le coût écologique de chaque pièce).
Bravo pour l’exercice; superbe analyse, mais surtout félicitation pour ta capacité à demeurer.. polie (?) dans ta volonté pédagogique.
Super découverte de ta chaîne, je m’abonne. J’aurais aimer la trouver en première année mais bon, à deux mois du diplome, je vais binge-watch les videos!
La chaîne existait pas quand t'étais en première année !
@@RCHTKTN Parfait alors ça me déculpabilise!
Très bonne réponse, j'aime beaucoup ta façon de répondre. Continu comme ça !
Je suis heureux qu'il nuance le propos de Perseus, qui en avait besoin et qui versais bien trop facilement dans le regret nostalgique de la Religion herigée comme ligne d'Horizon et fondations de la civilisation ( ligne d'horizon passerait encore d'ailleurs; mais fondations se serait bien danjereux ...).
Par contre je ne suis pas entieremenr d'accord avec le passage situe entre 7m30 environ et 8m : on ne peut pas défendre que l'Architecture ne soit pqs construite pour un attrait esthetique egalement, quand bien même on opterait pour une approche causaliste et naturaliste comme Philippe Rahm le fait dans son Histoire Naturelle de l'Architecture...
... force est de constater au moins deux choses,
1) l'Architecture a trés tôt été considérée comme se situant au Sommet des "Beaux-Arts" dans les Paragones de plusieurs philosophes importants.de plus elle est considérée jouer un rôle "édificateur et civilisationnel" trés tôt via son aspect esthetique dés le Moyen-âge , et passée les lentes et maladrpites tribulations prototypales de l'Architecture publique et de L'Urbanisme au 18ième siècle dés le XIXiéme siècle on envisage pas de ne pas Construire beau si on en a les moyens suite a l'Industrialisation et aux progrés que permettent la technique .On veut alors faire de "L'Art pour tous" et c'est aussi parceque cela repond à une volonte trés ancienne et qui n'avait pas pu trouver de reponse facilement auparavant . L'IDÉE que certaines choses sont monumentales ou "esthetiques" par fonction ou par essence et d'autre nom en archotecture, non seulement n'existait pas avant cette periode ou bien moins qu'on ne l'imagine et ne provenait certainement que de limites matérielles et techniques, mais en plus , aprés s'être développée precisement a vette epoque (debut du vingtième siècle plutot qu'après guerre) a re-disparue par suire et sous le coup des réfléxions liées aux patimoines ne cessera probablement pas de disparaître et ré-apparaître de nouvelles fois .
2) l'Emergence du Design aujourd"hui l'évolution des pratiques et aussi l'emergence des refléxions portant sur la concertation citoyenne ou encore la le droit a la ville en Urbanisme nous poussent a refléchir a la possibilite qu'il puisse au minimum considéré comme aussi arbitraire artificiel et elitiste de la part des architectes contemporains que le modernisme soit un paradigme esthetique a la fois magoritairement reconnu ET légitime .Faire de l'urbaniste ou de l'Architecte un arbitre du bon goût est tout aussi illegitime que cela soit dans un cas (Architecture Classique ou Art and Craft) ou dans l'autre et la question pourrait bien être de savoir si les meilleurs juges et reférents a consulter au moment de la conception d"un nouveau batiments ne devraient pas être ses futurs habitans et ceux du quartier plutot que d'autres professionels.
Enfin si les raisons pour lesquelles l'architecture minimalise son esthetique provient de sa volonte d'economie et de rentabilité ou du postulat que moins de decor permet plus d'imagination, je dirais que dans le premier cas il faut lutter piur pkus de moyen, et dans le second ; s'interresser à ce que la "Sur-puissantisation" esthétique d'une oeuvre fait à sa reception : generalement, elle l'empêche tout simplement.
Je reste convaincu que Le Corbusier a assassiné l'architecture !
Oui quelque chose s’est brisée
C'est un sujet que j'ai poncé il y a deux ans et j'aurais rêvé voir ta vidéo à l'époque, ça m'aurait fait gagner du temps 😅Heureux qu'elle existe pour relancer la question.
Mise en garde : Je suis un futurologue amateur, farouchement opposé à la religion mais également opposé au collectivisme et donc je suis aussi un aigu antisocialiste.
Mes recherches personnelles, qui peuvent te servir de piste à une potentielle suite m'ont fait conclure que la violente cassure du paradigme millénaire qui fut jusqu'alors axé sur la recherche de l'harmonie, du beau (Comme de nombreux bâtiments datant des régimes religieux comme le rappelle Perseus) et de la technologie qu'ont pu également incarner de manière neutre l'éclectisme, l'art nouveau et l'art déco en toute fin avant de s'écrouler sur le nouveau paradigme toujours en vigueur qu'on appelle le "Modernisme" est entièrement dû aux influences des mouvements révolutionnaires marxistes ou socialistes de l'Europe de l'ouest, j'exclue intentionnellement l'Europe de l'Est qui n'a fait que suivre bêtement.
6:51 (Le début du modernisme) On peut en fait remonter bien plus loin que Picasso (Picasso qui je le rappelle est un giga communiste changea radicalement de style artistique à cause de son cerveau putréfié par l'opium qu'il découvrira et fuma dans les troquets de la butte Montmartre qui elle aussi est à l'origine de la commune de Paris) on peut remonter jusqu'à l'adoubement populaire du style expressionniste né d'un rejet par l'académie des beaux-arts durant l'illustre évènement du Salon des refusés. C'est à partir de ce mouvement remplis de peintres ivres avec les cerveaux ravagés par l'absynthe qui n'acceptèrent pas qu'on refuse leurs œuvres pas terminées jusqu'a en prétexter avoir créer un nouveau style, le fameux expressionisme, qui donna par la suite à d'autres l'excuse de faire passer le manque de talent débouchant systématiquement sur la laideur pour un style artistique à part entière et respectable comme une forme de contre-culture au nom du progrès et du modernisme.
Le plus drôle est que ce style qui fut moqué n'a pris de la valeur que parce que du côté de Berlin, Guillaume II (Kaiser Wilhelm II), jaloux de Paris a forcé ce style en étant le premier acheteur dans le but de ringardiser Paris en utilisant n'importe quelle nouveauté.
Et bien il s'est passé à peu près la même chose pour la mode, mais surtout pour l'architecture, tu as certes eu raison de mentionner le Bauhaus (Rempli de véritables détraqués si tu vas regarder les fêtes extra scolaires qu'ils faisaient, je n'invente rien) qui au nom de l'industrialisation a fait de terribles choix esthétiques vulgaires mais on peut également citer l'Autrichien Adolf Loos (Socialiste comme l'autre Adolf autrichien de l'époque) qui a volontairement pesté sur la beauté dans son livre "Ornement et crime" en accusant l'ornementation (Et donc un peu la beauté vu que l'ornementation est partout avant le modernisme) d'etre un symbole désuet de la bourgeoisie car demande des artisans asservis à l'oisiveté d'une classe dominante, je n'ai plus l'extrait en tête mais quelque chose de semblable.
Le fameux Corbusier a lui un peu caché son inspiration chez les fascistes pour créer son style qui était majoritairement motivé par la jalousie et la haine de la bourgeoisie qui lui précédait avant le début des grandes guerres en estimant apporter un esprit neuf et philosophiquement supérieur aux styles ornés des bourgeois et des aristocrates mais il y a bien un vieux architecte français qui défend aujourd'hui l'architecture "Vernaculaire" qui prétend l'avoir entendu de la bouche du Corbusier lui-même à l'époque où ils se côtoyaient.
On se retrouve aujourd'hui 100 ans après le Bauhaus avec au mieux deux voire trois générations d'architectes qui n'ont jamais véritablement pris conscience que les mouvements dits modernistes que ça soit en art, en architecture ou en mode viennent tous à la base de drogués, d'alcolos et de gros rageux rongés par l'orgeuil et la jalousie d'étaler leurs incompétence, leurs illégitimité et leurs vulgarité dans l'excuse de la modernité et du progrès.
Le religieux, tel que Perseus qui lui adore inconsciemment son ornementation sans trop savoir pourquoi se retrouve donc persuadé que seuls les régimes où la philosophie religieuse est en mesure de produire de beaux bâtiments par la voie classique ( Ou le mouvement néo-traditionaliste qui existe depuis 2017/2018 ) permet de faire de beaux bâtiments pendant que l'architecte moderniste (90% du temps socialiste ou "néolibéral" ) est persuadé que le beau est une valeur désuète ou dogmatique.
Moi en tant qu'athée antisocialiste je vais évidemment rager puisque je fustige les deux groupes de pensée antagonistes sur la beauté et l'ornementation mais j'ai bien évidemment un penchant pour câliner les classicistes qui n'ont pas assez d'arrogance et d'orgeuil pour prétendre avoir réussis à faire mieux depuis les styles éclectiques de l'école des beaux-arts. Il y a également tout une histoire sur Louis Sullivan qui faisait des bâtiments modernes remarquables et son élève Frank Lloyd Right (connu pour son arrogance toxique), incapable de faire aussi bien que son mentor s'est mis par faux snobisme à faire différemment et inventer son propre style de bâtiments à nu, avant de finalement vers la fin de sa vie tenter de se réconcilier avec l'ornementation bien qu'il l'ait fait à sa manière.
Ta mention dans une autre vidéo des essais de Violet le Duc et Henri Labrouste ou bien même l'art déco en est d'ailleurs pertinente puisque cette belle architecture qui avait plutôt bien réussi à allier modernité, industrialisation et élégance n'a existé que pendant la période bien libérale (Les activistes rouges diront capitalisme) où seule la bourgeoisie pouvait se permettre d'acheter ce type de bâtiments. Ce qui prouve encore une fois que les révolutions culturelles rouges sont directement responsables de cet effondrement des arts.
Bon, après tant de pessimisme, il y a évidemment des pistes de sortie, Calatrava fut mentionné, on peut aussi parler de Patrick Schumacher dont le travail est plutôt connu sous sa patronne Zaha Hadid qui essaye de créer un nouvel odre architectural par le biais du paramétrisme (Sauf que ce dernier bien que s'autoproclamant libéral est artistiquement déconstructiviste donc issu des révoltes culturelles socialistes), et on peut aussi citer les très bonnes idées de ré-ornementation industrielles grâce à la technologie de fraisage assisté par ordinateur de Michael Hansmeyer et Mark Foster Gage. Rien n'est incompatible avec l'écologie mais je trouverais ça triste d'en faire le moteur central d'une architecture unanimement approuvée.
Je lis beaucoup de jugements ad hominem. A te lire, le modernisme est issu de socialistes vulgaires et sans talents tentant de faire passer des vessies pour des lanternes, ce qui à mon sens suffit pour penser que la vérité doit certainement être plus complexe. Aujourd'hui tu es antisocialiste et athée parce que tu es le produit de ton époque. Hier, tu serais probablement anticlérical et moderniste, et tu aurais fait valdinguer le classicisme ankylosé en te vouant au modernisme le plus radical. Et demain, tu passeras peut-être pour réactionnaire, face à l'évidence probable de l'architecture soutenable. C'est toujours le problème : a posteriori tout parait évident, les échecs comme les réussites.
Tu ne peux pas mieux tomber pour l'histoire des vessies et des lanternes avec la fameuse "fontaine" de Marcel Duchamp de 1917, qui dira beaucoup plus tard dans sa vie à propos de l'art moderne "A mon avis, une production aussi abondante ne peut générer que médiocrité. Il n’y a pas le temps de de réaliser des œuvres vraiment belles".
Evidemment que j'étaye des jugements ad hominem, surtout quand ils illustrent invariablement les dégâts de la drogue, de l'alcool et de l'orgueil sur le monde de l'art puis de l'architecture , il faut bien comprendre la psychologie qui poussa les acteurs de l'époque à éprouver un tel dégoût béotien du concept de l'élégance et des ornements dans l'architecture de leurs temps. Tu l'avais même légèrement évoqué dans l'une de tes vidéos précédentes où c'était même perçu comme un symbole de pouvoir oppressif, pour Adolf Loos c'est carrément l'incarnation de l'asservissement des artisans.
J'accepte avec joie une étiquette anticléricale, le clergé (toute religion confondue) s'étant intentionnellement servi du pouvoir esthétique de l'ornementation et la belle architecture à des fins politiques, tout comme le socialisme l'a défait en créant son style par opposition (Bauhaus,Contemporain,Moderne,International etc...). Sur ce point-là il faut évidemment parler du béton sans qui les socialistes n'auraient jamais pu se permettre de divaguer, pour rappel Le Corbusier était maladivement jaloux de l'académicien Auguste Perret qui avait alors mis en garde les architectes de demain sur les déviances que ce matériau pouvait générer, prouvant que l'académie des beaux-arts était bel et bien tournée vers l'évolution malgré tout au vu des réalisations de Perret.
Encore heureux que ma position soit le produit et la réponse des errances du passé, nous en sommes déjà à plus de 100 ans de dérives architecturales qui embarrassent tous les camps; comme de nombreux modernistes je fustige l'arriérisme dogmatique des classicistes bien trop attachés à leurs ordres doriques comme tu l'a bien prouvé dans des vidéos précédentes et qui se voit aujourd'hui avec le mouvement néo-traditionaliste de 2018, néanmoins je ne peux tolérer la supercherie de ce qui fut créer par les contemporains toujours aussi effrayés par les ornements et le raffinement qui ont finis eux aussi par se perdre dans leurs apathie aux rythmes et aux proportions car nés dans la haine de l'élégance au nom de la lutte contre la bourgeoisie comme illustré ci-haut.
@@SP95 Ultra intéressant, si jamais vous pouvez me conseiller quelques ressources qui parleraient de ces dérives cela m'intéresserait énormément
@@Neuromancien_ La plus simple à illustrer sera celle sur les alcooliques, on y retrouve Degas et Manet qui sont les pères du mouvement dit expressionniste.
ua-cam.com/video/lrPA9oiI5Lw/v-deo.html
Pour l'influence de l'opium c'est assez simple à trouver sur internet, Picasso le communiste a l'honneur d'avoir cumulé à la fois l'opium et l’absinthe.
Les motivations politiques et artistiques de Guillaume II (Dit Kaiser Wilhelm II) envers l’expressionnisme sont elles plus difficiles à trouver.
Les accusations envers Charles-Édouard Jeanneret-Gris (dit Le Corbusier) pour sa fascination pour les oeuvres architecturales du régime fasciste est là aussi trouvable partout. Son cas doit être mis en concurrence directe avec son rival/mentor plus vieux qu'est Auguste Perret mort trop tôt pour sauver la dignité de l'architecture en France, on est dans une histoire similaire à celle de Louis Sullivan et Frank Lloyd Wright.
Les communistes profitèrent du chaos et de la misère d'après-guerre pour faire pulluler le nombre de logements sociaux au style cage à poules " novateur " comme avec l'un des tout premiers projets qu'est la cité radieuse de Marseille dont la page Wikipédia rappelle l'idéologie de l'époque " apporte une solution nouvelle à ce problème du logement et transforme l’habitat en un véritable service public " plus tard glorifiées par l'URSS post-stalinienne avec la construction des Khrouchtchevkas, là aussi on peut y voir l'influence de la France en cherchant bien.
Les nombreuses accointances des élèves du Bauhaus envers l'idéologie communiste et leurs activisme permanent plus tard persécutés par les nazis (socialistes allemands) est un sujet trop épineux que je ne peux seulement évoquer à travers quelques lignes sur UA-cam mais là encore bien documenté ailleurs. On y découvre une véritable haine maladive de tout style qui pourrait s'apparenter à ce qui est considéré comme de bourgeoisie ou à l'ancien monde.
Ici Jean Nouvel qui avoue lui-même le comportement puéril de François Mitterrand (Secrétaire du Parti Socialiste puis Président de la République grace à une alliance avec le Parti Communiste Français ) qui avait changé d'architectes par tribalisme socialiste en jetant tout ce qui venait du vilain concurrent de droite Giscard. ua-cam.com/video/Dos-QIwuASs/v-deo.html Un peu plus tôt dans cet entretien Jean Nouvel raconte même côtoyer des militants socialistes.
Evidemment il n'existe pas encore de recueil ni écrit ni filmé regroupant tous les ravages que causèrent les stupéfiants, l'alcool et le socialisme dans la culture occidentale.
Alors comment expliques-tu qu’actuellement tu as des constructions dans certains modernes/« industrielles » et « néoclassiques »
Je n'ai pas compris, pourrais-tu reformuler ta question ?
Merci pour cette vidéo qui fait grandir l'intellect
Très bonne vidéo (je suis en train de découvrir la chaine), c'est effectivement un sujet qui déchaine les passions et avoir l'avis d'un architecte est très intéressant.
J'appuierai quand même encore plus l'argument économique : en effet il y a eu l'explosion démographique et il a fallu loger et équiper cette nouvelle population. Sans système industriel dont fait partie l'architecture moderne, les niveaux de vies n'auraient pas pu autant augmenter. D'ailleurs, on peut toujours faire des objets et bâtiments comme avant le modernisme sauf...que ça coûte cher. Et c'est de l'argent (ou des ressources in fine) qui mériteraient peut-être plus d'être utilisé ailleurs.
Vous êtes ignorant. L'architecture classique est aussi l'architecture de la démocratie d'Athènes et ne reflète absolument pas les valeurs absolutistes, simplement dans le passé il existait des formes de gouvernement différentes des démocraties.
Lol. Regarde ma série sur l'architecture classique si tu veux en savoir plus
C'est drôle je retrouve dans votre bouche une partie du discours que je tenais alors que j'étais encore étudiant en archi. Depuis j'ai fait le tri et perdu mes illusions sur "l'écologie" surtout en découvrant qui et pourquoi avait été créé le giec.
Ce que vous exprimez de l'écologie a toujours partie de notre tradition (française, greco latine). C'est la notion de cosmos. Les chinois ont l'équivalent de cette vision systémique qui a mené à l'invention de physique avec le taoisme.
Concernant les questions environnementales donc d'énergie et de pollution, je vous conseille le travail de claude le François du réseau habitologue sur ce qu'on pourrait qualifier de matérialité de l'architecture dans son rapport matériel au ressenti hydrothermique.
Coté high tech et bien disons qu'une des plus anciennes technologies permet de faire de la pierre de synthèse.
Assez d’accord avec vos propos dans la finalité du principe constructif a partir de matériaux biosourcés plus respectueux de la planète, cela impliquerait de renverser la table à l’échelle internationale des tous les fabricants référents mondiaux de matériaux car vous constaterez vite dans votre activité qu’il existe des acteurs incontournables dans le bâtiment et la construction ! Conférant le recul suffisant et nécessaire des essais de pérennité, de performance etc. Car construire propre et respectueux de la planète oui ça existe déjà avec des labels et certifications (breeam, HQE, etc.) mais avec des matériaux insuffisamment caractérisés, dans quelle limite, dans quelle garantie et sous quelle responsabilité ! Après quelques déclarations de sinistre à l’ordre des architectes, ça fait réfléchir !
Je pense qu’il faut privilégier les grandeurs de physiques de nos fondamentaux, mais surtout favoriser la recherche et développement dans les matériaux de construction !
Merci pour cette présentation pleine de profondeur.
Hello !
Merci pour ta vidéo que j'ai trouvé très intéressante.
J'ai une question, du coup, sur l'adaptation de l'architecture avec les problématiques environnementales actuelles : que penses-tu du "solar punk" ?
Merci ! De manière générale je suis convaincu que les modèles urbains utopiques ne servent à rien parce qu'ils ne sont pas réplicables à grande échelle. Au mieux ça donnera lieu à une expérimentation intéressante, au pire à un fiasco, comme ça l'a toujours été. J'en ai un peu parlé dans ma série sur "The Line" !
Comment tu va avoir de l eau pour faire ce comping
Le modernisme Européen du siecle passé est pour moi très beau ❤
Je crois qu'au fond, si on regarde bien, que ça soit pour des raisons écologiques ou divines, vous êtes d'accord sur les valeurs de fond et sur les objectifs généraux. Bref, ça ne me semble même pas tellement pertinent de vous coller des étiquettes et de vous opposer finalement, il serait sans doutes plus intéressant de mesurer ce que vous avez en commun factuellement dans la vision que vous promouvez !
En tout cas merci beaucoup pour l'ensemble du travail présenté sur cette chaine, le sujet de l'architecture et de l'urbanisme est absolument central pour définir notre avenir à tous et toutes...
Vivement la suite
je pense qu'on est d'accord sur le constat et les objectifs, pas sur les valeurs de fond. Je peux le dire maintenant ça fait un moment, mais le Perseus en question a de sacrées valeurs réac (faut regarder son twitter), ma réponse fait semblant d'être naïve sur son agenda politique.
Je pense que la vérité se trouve entre vos deux points de vues, avec une tendance à préférer la vision de Perseus. Tu dis que l'architecture moderne est la conséquence directe de l'industrialisation et du productivisme et l'usage de matériaux utiles et peu chers comme le béton. Que donc, si un bâtiment moderne est moche, c'est simplement qu'il est fabriqué selon une méthode moderne, de la même façon qu'une cathédrale gothique n'est que l'expression de la méthode de la croisée d'ogives. Certes. Mais non.
Certes, l'architecture reflète les méthodes de constructions de chaque région et époque, mais pas seulement. Elle reflète évidemment les valeurs ! Religieuses, ou spirituelles, ou philosophiques, bref, les valeurs d'une société. Pendant la IIIe République, on vivait en démocratie, on cherchait à séparer l'Eglise de l'Etat, et on était en pleine période d'industrialisation. Et pourtant, l'architecture était aussi faite pour être belle ! Aussi faite pour briller, pour montrer au monde entier que les français étaient fiers et supérieurs (tout ceci d'ailleurs dans un esprit de revanche suite à la défaite de Sedan) !
C'est ça qu'il nous manque aujourd'hui. Dans notre société relativiste où on nous dit que toutes les cultures se valent, que la volonté de puissance est honteuse, que son expression sont les vecteurs du nationalisme guerrier, et autres foutaises... on en vient à se complaire dans le moche et le médiocre. L'architecture ne découle pas seulement des méthodes de constructions, mais bien aussi (et surtout) de nos valeurs. Quand l'Europe veut déconstruire toute sa culture, nier son particularisme, réécrire son histoire, se repentir de tous les malheurs du monde, alors l'Europe devient le paillasson du monde, et il est normal que cela se reflète dans notre expression architecturale d'une société malade et suicidaire, qui n s'assume plus et qui n'a plus le goût du Vrai, du Beau et du Bien.
Bien sûr que la réalité est évidemment bien plus compliquée que ça, les dimensions constructives et les valeurs sont de toute manière indissociables. L'architecture moderne va de paire avec une sécularisation de la société, une rationalisation morale de la société, et une recherche d'économie pour le profit. Bref : l'architecture moderne est l'expression de son époque : moderne, rationnelle et productiviste. A contrario, l'architecture classique va de paire avec une société aristocratique et religieuse.
Regarde ma série sur la révolution industrielle, le temps de la IIIe République c'est le temps de la première révolution industrielle, pas de la seconde. Les architectures qui en découlent sont radicalement différentes. La IIIe République c'est le temps de l'acier et de la pierre, on ne faisait pas encore usage du béton armé.
L'architecture historique faite pour être belle, je persiste : elle est aristocratique. Ce serait chouette, mais tout le monde moderne ne peut pas vivre dans des palais de pierre semblables à ceux d'autrefois conçus pour une aristocratie ultraminoritaire. Aujourd'hui si l'on veut construire du beau, il faut se questionner : de quel beau parle-t-on ? Le beau classique ne reflète absolument pas les valeurs du présent et est hors d'atteinte pour l'ensemble de la société. S'il y a un beau à trouver, ça ne sera ni dans le néoclassicisme, ni dans le néogothique : ça ne trouverait ni justification morale, ni justification constructive. Les temps ont changé dans la seconde moitié du XIXe siècle, ils ont changé à la Seconde Guerre Mondiale, ils sont encore en train de changer aujourd'hui. Il faut trouver une tierce voie, ni celle du statu quo moderniste, ni celle de l'éternel historicisme.
Quant à la question de la décadence supposée de la société, c'est une question de valeurs personnelles. Je ne partage absolument pas l'idée que ce serait mieux avant. On vit dans une société qui a ses défauts, ses paniques morales, mais en réalité on n'a jamais vécu aussi confortablement et paisiblement qu'aujourd'hui.
@@RCHTKTN Merci d'avoir répondu :) Je regarderai vos autres vidéos, je me suis abonné de toute façon ^^
Oui, je suis d'accord, l'architecture faite pour être belle était essentiellement aristocratique, et ce serait ridicule de créer de tels bâtiments aujourd'hui pour loger les gens. Cependant, il y a un juste milieu à trouver. Le Paris Haussmannien se trouve justement dans cet entre-deux, entre château et appartement. Je pense que c'est comme ça qu'il faut réfléchir à la question du Beau.
Il ne faut pas se réfugier dans l'historicisme (même s'il est préférable au modernisme médiocre et sans ambition). Je pense qu'on peut très bien fabriquer de belles choses avec du béton, mais il faut se creuser un peu la tête. Quand je vois les bâtiments contemporains en béton, en forme de cubes, c'est affreux. Il n'y a rien ici qui flatte le regard, rien qui n'éveille de sentiment de contemplation, ou du moins de curiosité. Les architectes modernes sont un peu à l'image des artistes contemporains, qui font des oeuvres sans dimension esthétique, pour se flatter l'ego. Les maisons cubiques et sans fioritures font que l'homme vit au quotidien dans un environnement fade et sans ambition. Les fioritures trouvent tout leur intérêt et leur beauté justement dans leur inutilité. L'exemple parfait pour moi est Gaudi, qui avait su parfaitement s'approprier les nouvelles méthodes de production architecturale de son temps sans perdre l'ambition de vouloir en faire quelque chose de beau ! Gaudi (on aime ou on n'aime pas) faisait des constructions en béton audacieuses et originales (que l'on trouve magnifiques aujourd'hui). Je pense que les architectes devraient chercher le Beau, au lieu de se conformer au simple productivisme.
Là où tu dis que les constructions historiques belles étaient aristocratiques, tu n'as pas tort. Mais rien n'empêche d'appliquer une telle dimension à l'échelle d'un pays, c'est-à-dire en considérant que la France est un aristocrate parmi les autres pays, et qu'elle doit montrer qu'elle sait faire du Beau. Car après tout, c'est comme ça que fonctionne l'humanité.
Quand l'homme vivra dans un environnement beau et inspirant, peut-être cherchera-t-il à fuir le médiocre (qui est omniprésent dans notre société actuelle). Mais je m'égare.
@@robin9142 Tu ne t'égares pas, c'est le fin fond du problème : dans quel environnement veut-on vivre ? Ca tombe bien parce que c'est très précisément le sujet de la prochaine vidéo ! Tu verras ce sera très surprenant, parce qu'on y découvrira que l'architecture classique était profondément en crise au XIXe siècle, et que typiquement le hausmannisme était conspué par une partie des esthètes de l'époque. On verra comment s'articulent les questions esthétiques et sociales, et comment les moyens de production conditionnent l'esthétique. Mais je partage le fait que ce moment charnière de la fin XIXe - début XXe a donné des choses à la fois exquises et surprenantes. Il faut souligner qu'à l'époque on considérait qu'on s'égarait totalement, et à juste titre. On ne manquait pas de beau, mais on manquait de consensus sur le beau. Bref, ça sort dans... trois semaines si tout va bien !
@@RCHTKTN Génial, hâte de voir cette vidéo 🙂 Et merci d'avoir entretenu la discussion, c'était très intéressant !
100% d'accord, rien à redire ^^ hâte de voir tes recherches sur l'architecture frugale ! Heureusement que ton opinion n'est pas complètement figée, aucune ne devrait l'être, sinon tu finis par devenir un vieux aigri, qui ne se ressassent que ses bons souvenirs de jeunesses :') !
"Form follows function"
Les premières maisons modernes aux États-Unis ont été surtout développer par des développeurs immobiliers et non des architectes (Eichler homes). Ces maisons se sont inscrites dans le "American dream" et du coup les plans plutôt simple étaient les plus efficaces et moins coûteux à reproduire. Il faut quand même noter que les inspirations viennent des plans de Frank Lloyd Wright and Mies van der Rohe. Il y a de la beauté dans le modernisme. Le Guggenheim par exemple c'est hyper beau et même le glass house. Et même dans l'arts, l'architecture moderne a eu sa place ( les peintures de David Hockney par exemple). cest sur qu'avec un regard d'aujourd'hui, on se dit bof mais à l'époque cetait révolutionnaire quoi! Je pense ce qui pousse certaines personnes a dire que le modernisme a détruit la beauté architecturale, cest comme tu las dit, à un certain point, on a priorisé le coût et la fonction au détriment de la forme.
J'ai bien aimé ta conclusion (aussi j'aime bien la référence à death, love and robots avec ta blague sur la conquête martienne. je sais pas si c'était intentionnel mais ca ma fait rire).
Oui tout à fait, il y a eu un glissement progressif vers une production industrielle, l'époque de FLW avait encore un pied dans la production manufacturière, ils voyaient dans l'industrie naissante l'opportunité de donner à la classe moyenne la même qualité de vie que la grande bourgeoisie !
Et non désolé j'ai pas la ref c'était pas intentionnel 😆
Je découvre ton travail via cette vidéo, il y a de vraies qualités d'argumentation et de vulgarisation là dedans, c'est particulièrement agréable et ça promet de chouettes thématiques pour la suite. Bravo, tu comptes désormais un abonné de plus !
Le discours restreint de cet internaute par manque d'une vision holistique et informée prouve la nécessité de ta chaine.Merci pour cette argumentation détaillée et intelligente.
on joue l'intello? C'est vide!
@@bobcomment8589 Nous ne jouons pas l'intello, nous le sommes. Ce qui n'est évidemment pas ton cas. Tu butes sur le concept " holistique " : en sociologie une vision holistique est une vision totalisante, qui rend compte de la globalité..
@@claudevinh1783Je ne suis pas sûr que le commentaire ci-dessus nécessitait une quelconque définition des mots employés. La personne te disait juste que l’accumulation de termes pompeux ne fait pas un commentaire intéressant sur le fond.
@@olivierlarrieux8261 J'avais bien compris Olivierlarrieux, personne n'est aussi naïf. Ma réponse à cet internaute se voulait un brin " humour noir". Enfin je ne vois pas en quoi ces concepts sont pompeux et au contraire, pour le théoricien, ils apportent de la clarté. Certes je ne suis pas de votre génération, et je m'apitoie sur la pauvreté de vocabulaire de la génération Y ou Z..
Ceci dit, l’architecture moderne est moins moche que celle des années 60 & 70
D'accord... L'architecture et même l'art se cristallise dans nos sociétés autour des choix politiques et économiques du moment, vous avez totalement raison. Là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est que contrairement à ce que vous nous avancez, il ne nous appartient plus d'en être les décideurs et de pouvoir inverser le cours des choses tant tout ceci nous échappe entièrement.
Dans notre ancien monde occidental, où jadis cette politique, son système économique et la richesse que ce dernier produisait, était mis à son service, au service de la nation et donc par voie de conséquence de son peuple - toutes perfectibilités mise à part - cette richesse produite, permettait de faire rayonner l'excellence de son patrimoine artistique, culturel, son artisanat ainsi que leur enrichissement, leur embellissement et conservation.
De nos jours, dans un monde devenu globalisé où l'individualisme a atteint le paroxysme de l'indifférence et de l'égocentrisme, où le surmoi compte bien plus que le sens du commun, cette altruisme, cette volonté d'embellissement, de faire briller son rayonnement culturel et patrimonial n'est plus. Seul compte son enrichissement personnel qui est mis au service du plus offrants. On construit toujours beau, mais ailleurs.
Je ne pense pas que la modernité soit incompatible avec l'excellence ou qu'elle aurait renoncé à la beauté. Je pense notamment à la grande mosquée de Casablanca, au musé du Louvre d'Abou Dabi , ou encore celui d'Yves St Laurent à Marrakech : trois architectures cocorico très contemporaines voir innovantes qui sont d'une très grande modernité sans en avoir oublié pour autant le sens de l'esthétique et du détails en alliant beauté et fonctionnalité, Tandis qu'en France, partout, la laideur s'installe par idéologie ou par nécessité.
Par idéologie ex les éoliennes, par nécessité : zones commerciales et leur sinistre cortège de panneaux publicitaire, leur hangars de stockage en tout genre. Mais c'est pas mieux dans le milieu rural où nos villages et fermes d'autrefois ont disparu pour laisser place soit à un dessert ou à des fermes sans charme où la tôle ondulée se dispute avec la bâche noire en plastique, la nouvelle image bucolique de notre ruralité. Et j'en passe et des meilleurs.
L'industrialisation et la modernité à bon dos. Lorsque vous voyez un bâtiment tel que le grand palais à Paris qui concentrait, à lui seul, toutes les avancées dues à l'industrie, les nouvelles technologiques, les nouveaux matériaux ; force est de constater que ce bâtiment représentait et représente toujours un savoir-faire industriel et artistique novateur dans l'architecture du 19e siècle : air industriel et début du modernisme s'il en est.
Il ne s'agit pas tant de critiquer l'art contemporain, la modernité que ce qu'on en fait et de regretter que nous avons le plus souvent renoncé à la sublimation de l'architecture pour des raisons de coût financier le plus souvent sans fondement : tant de projets laids et pourtant couteux enlaidissent et viendront enlaidir sans complexe notre patrimoine. c'est ça qui est à regretter.
Merci pour ce commentaire moutserge.
C'est la nécessité qui pousse les civilisations à se transformer, et aujourd'hui on voit bien que les consciences et les lignes bougent : crise climatique, guerre en Ukraine, IA... L'ordre du monde est bouleversé, nul ne sait quel impact cela aura sur nos sociétés et notre culture.
Je vous trouve bien nostalgique. l'ancien monde occidental était effectivement au service de la nation (et de Dieu), mais je ne crois pas qu'on puisse affirmer qu'en voie de conséquence il était au service de son peuple. Les Arts et l'architecture étaient les instruments de théâtralisation des pouvoirs terrestres et spirituels, et malgré la romantisation qu'on a fait du Moyen-Âge au XIXe siècle, je doute franchement que le peuple était toujours ravi d'être au service du duc ou de l'évêque du coin. A contrario, je ne suis pas non-plus d'accord pour dire qu'on vit dans un monde où l'égocentrisme et l'indifférence règnent. Je nous trouve bien plus conscients de soi et des autres qu'autrefois. Comme vous dîtes il y a de beaux exemples d'architecture contemporaine, il y en a en réalité énormément. Mais en proportion peut-être moins qu'avant certes.
En ce qui concerne ces édifices du XIXe siècle tels que le Grand Palais, c'était une période très spéciale qui tentait justement d'articuler arts et industrie naissante. On n'était pas encore dans les bénéfices et les méfaits de l'industrie de masse, la production était manufacturière. Mais c'est une époque de transition qui a duré un siècle, avant que la production de masse vienne peu à peu remplacer ce savoir-faire manufacturier. On est en droit de penser qu'alors, nous avions le meilleur des deux mondes : les arts et l'industrie travaillant de concert. C'est en tout cas mon avis. Mais toutefois je ne crois pas qu'on puisse considérer cette époque comme modèle pour la nôtre. C'était aussi une période extraordinairement cruelle pour les humains. C'est celle des colonies, de la naissance de la classe ouvrière... J'en parle dans ma série sur l'architecture du XIXe !
@@RCHTKTN " Je vous trouve bien nostalgique." Ben pas tant que ça ! je suis bien de mon siècle. je me permets juste de relever ses perfectibilités, l'exagération idéalisée que l'on fait du "progrès" et de faire la démonstration que tout ce qui appartenait au passé n'était pas à mettre systématiquement au rayon de la ringardise.
quant à l'altruisme de notre époque, je ne suis pas sûr qu'il soit à la hauteur de nos attentes et encore moins équitablement partagé. Il me semble que c'est au prix de bien des concessions de la part des gens qui appartiennent à des critères normatif et qui doivent constamment s'en excuser. Mais bien sûr, comme c'est au nom de la tolérance, quel beau combat : n'est-ce pas... C'est quand même le triomphe de la tartuferie de la part de ces minorités qui érigent et font valoir en supériorité, une nouvelle "norme" : leur particularisme.
@@moutserge Notre époque est hypocrite, imparfaite et ringardise le passé certes. Mais comme il en a été de toutes les époques en fait ! C'est une constante. C'était pas mieux avant c'est certain, et je ne crois pas non-plus qu'on soit plus décadents que les époques antérieures.
@@RCHTKTN Ah Bon ! Alors plutôt qu'un trop long discours que je m'apprêtais à vous envoyer et que j'ai effacé, je vais vous donner un seul exemple significatifs et qui vient battre en brèche votre affirmation : le cas de ce très jeune garçon harcelé à l'école par son petit caïd de bourreau. Je ne vais pas m'étendre sur le fait divers - Chacun pourra à loisir vérifier sur le net ce que j'avance. Rien de bien nouveaux sous le soleil, me direz-vous : des petites brutes intimidants leur victimes en profitant de leur faiblesse a toujours existé. Certes...! À ceci près, que jadis, l'école aurait tout de suite résolue elle-même le problème dans un très court délais, et que la finalité aurait collé à une logique évidente. Ors, non seulement notre caïd a eu tout le loisir d'inquiéter sa victime pendant de nombreux mois : sans doute le fameux "pas de vague" mais surtout - et c'est là où j'affirme qu'on est chez les fous - la seule solution proposée par l'établissement scolaire aura été de demander à la victime de trouver un autre établissement scolaire?
Voilà pour moi ce qui caractéristique une société devenue malade, avec quasiment partout et pour tout cet inversement des valeurs, où l'on ne fait même plus appel au bon sens et où tout ne serait que construction social : une vue de l'esprit dans laquelle l'on se prend même à remettre en question les lois évidentes de la biologie et de la nature.
l'art s'est également perdu dans cette espèce de gloubi-boulga des valeurs faussées, tronquées dans lesquelles, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes et où il est de bon ton grand teint de choquer le bourgeois bien plus que de faire émerger la vérité et le talent.
Dans ce tourbillon idéologique, où chacun se sent un peu obligé d'être dans la mouvance moderniste - là aussi - sous peine d'être estampillé de ringard, ou de nostalgique, existe une pédanterie, où le discours, le message véhiculé, voir le gain convoité compte bien plus que la sincérité de l'artiste et l'œuvre elle-même.
Du coup, l'art en pâti, perd en spontanéité, en sincérité. personne n'y croit plus ; sauf un microcosme d'intellectuels coincés dans cet entre-soit idéologique et snobinard, ou bien encore par des acheteurs fortunés dans une optique de capitalisation sur des œuvres à la surenchère totalement surfaite.
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas pour moi de critiquer l'art contemporain, l'art abstrait que j'apprécie par ailleurs ; mais ses tricheries, ses mensonges et ses faux semblants.
Autrefois - me semble-t-il - les artistes, les artisans étaient plus authentiques, plus respectueux de leur art et de l'amateur.
Ils ne trichaient pas sur la technique, ne rechignaient ni sur la difficulté ni sur le temps. seul leur travail, leur talent étaient mis au service de cet art et du travail accompli de leur œuvre sans tricherie.
Je ne sais si cela relève de la nostalgie, mais plus sûrement, je crois, une prise de conscience. Il nous faut revenir au temps long, au travail bien fait, à cette sincérité de l'art et stopper le snobisme intellectuel et la spéculation pour la spéculation.
@@moutserge Je vous le dis comme je le pense, très franchement, l'art a toujours été hypocrite et l'intellectualisme toujours snob, pour s'en convaincre il faut se plonger dans le passé en train de se faire. La culture ancienne que vous aimez et qu'on aime tous universellement - peut-être le classicisme en peinture, sculpture, architecture - vous n'y auriez pas accédé à cette époque, elle était faite pour glorifier les pouvoirs terrestres et célestes, pour intimider, éloigner le peuple ou montrer sa supériorité transcendantale sur ce dernier. La démocratisation de la culture - ancienne et contemporaine - est un produit de notre époque, pas de l'ancienne. On idéalise les périodes achevées parce qu'on n'en retient que ce qui nous arrange pour notre construction identitaire : les bons côtés.
J'ajouterais que le bon sens est un mauvais indicateur de l'état du monde. Personne ne prétend en manquer et personne n'est d'accord sur ce qu'il nous oblige. Sans dire que l'anecdote du gamin contraint de changer d'établissement parce qu'il se fait bouler ne serait pas un problème à régler, je pense que ça reste un peu moins grave que l'holocauste, l'esclavage ou l'inquisition.
Wow quelle chaîne ! Quel travail !
Je m'abonne sur le champ
Architecture , Art dans le Fonctionnel : très bien vu 👍🏽👍🏽👍🏽 avec toute les conséquences que cet analyse a sur le jugement pertinent de l Architecture Moderne, ce d autant plus que le Beau est par définition intemporel !
Merci d’avoir pris le temps de la pensée complexe sur ce sujet. C’est très nourrissant pour la réflexion.
Quelqu'un aurait la référence de l'illustration à 19:20 ?
Moi j'ai ! Le chai viticole de Solan par Gilles Perraudin
@@RCHTKTN Cheh !
Correction de mon 1er échange, remplacer "inseption" par "minority report". J'aime Guy Debors et Baudrillard du coup peu cinéphile...
Ça fait longtemps que je déplore la faible qualité de l'architecture contemporaine.
Je suis pour ma part pour un retour aux matériaux naturels et à des styles plus régionaux.
Je suis d'accord avec votre analyse concernant le fait que l'architecture est le reflet de notre époque... et notre époque est encore aujourd'hui industrielle et nihiliste...
13:38 Il ne nous ont pas légué les guerres de religion ? En êtes vous sûr ?
Le productivisme n'est pas une valeur catholique, en ce sens il a raison. Je trouve que le moderne peut être beau, le Grand Palais est magnifique à mes yeux mais j'ai grandit dans un cartier de Reims construit dans les années 60 qui était sensé être pensé pour faire société, une fierté de son architecte. Je n'ai pas aimé y vivre et n'ai cherché dans ma vie qu'a fuire ce type d'ensemble comme tous mes anciens amis.
Dali peintre moderne ? Ça se discute sur le plan du style et il professait une grande admiration pour les grands maîtres
Très interessant
Masterclass
Il ne S’agit pas tant de construire pour Dieu au sens , propre que de construire quelque chose qui nous dépasse, qui n’a pas qu’une fonction strictement utilitaire
Bien des bâtiments construits, autre fois, n’étaient pas des, chefs-d’œuvre, mais les fermes, construites par nos ancêtres, des fermiers, sans diplôme d’architecture, et même souvent analphabète. et pourtant ces bâtiments, lorsqu’ils sont parvenus jusqu’à nous, sont très recherchés, et attirent les touristes.
Je vis dans un quartier actuellement, en plein renouvellement, de nouvelles constructions sortent de terre, partout, dans un style moderniste, rien à voir avec certains programmes qui sans faire du pastiche Cherchent à reproduire certains éléments des architectures traditionnelles
Je me suis promené récemment avec mon épouse, dans une rue entière récemment, reconstruite et nous sommes arrivés à la même conclusion : que c’est laid. À vrai dire, il ne s’agit pas vraiment de laideur Ce sont des bâtiments bien faits respectant les dernières normes énergétiques, les appartements sont sans doute très confortable, et il y a même quelques idées graphiques parfois intéressantes. Mais dans l’ensemble ces immeubles ne communiquent rien, ils sont froids, ce sont des cubes de matériaux sortis d’usines J’ai l’impression de vivre dans un monde sans aspérités dans le rien.
la prochaine fois met toi en face de tas source de lumiere, et tas camera dos a la lumiere, ce sera mieux, la video je l'adore l'image agresse mes yeux par contre, mais je te fellicite, jadore tas critique enfin j'ai trouver quelqun qui reflechis comme moi
Merci
Je ne trouve pas que ton argumentaire contredit Perséus, et je trouve que sortir un argument avec Donald Trump et assez fallacieux.
J'ai trouver la video super intéressante ! En parlant d'écologie dans la construction, il y a beaucoup de gens qui experimentent des mode de construction plus proche de la nature qui sont tres intéressant comme les constructions terre paille. Pour le moment c'est plutot un truc de hippi mais je trouve a titre personel que ça a un gros potentiel. J'ai vu aussi des maison imprimer en 3D bref je pense qu'il y a moyen qu'on voie emerger de nouvelles techniques et de nouvelles esthétique. Et je trove ca cool 😊
Très intéressant
Je ne suis pas complètement d'accord avec perseus ni avec toi, mais j'aime beaucoup ta manière d'amener un débat apaiser et sourcé, cela fait du bien surtout dans un temps ou le débat ultra politiser stérile pullule.
tres bonne vidéo
oui on ne vit plus dans le beau mais dans le laid avec uniformisation
ceci dit petite exception pour l habitat et les appartements je préfère vivre dans un cube bien conçus( chambre orienté à l est et salle manger a l ouest) que dans un immeuble beau de l extérieure
mais pas très vivable pour les gens qui y habite
J’ai travaillé il y a 25 ans sur les eglises en banlieue . A grenoble. J’ai habité a la villeneuve aux Baldaquin, à Echirolles, et surtout a L’harlequin, chez un pasteur! Les petites eglises des années 60 sont contemporaines, beton et interieur dépouille, apres Vatican II, elles ne sont plus monumentales, eglises enterree et retour aux premiers siecles et aux catacombes. Les quelques habitants catholiques gauchistes ont faconne un ideal de l’eglise primitive.. Vires les statues de saints, les bougies... Ils ont fait fuir les espagnols, italiens,... qui pronaient la religion populaire. Les cultes messes bourgeoises..., ont meme ete decourages a l’arlequin. La religion et le desir de pureté, le c’etait mieux avant regnaient... Je suis catholique mais avant tout citoyenne, le religieux ne me fait pas rever, c’est un faux probleme, le spirituel occulte les problèmes socio-economique et mentaux chez les classes populaires en ville et surtout en milieu rural.. Le vivre ensemble ne peut plus etre religieux vu la pluralite des origines dont la migration. Le moche ne produit rien comme sentiment negatif quand le niveau social est équilibré, les premières banlieues etaient un progres gigantesque par rapport a la vetuste des logements anciens. Ma grand-mere vivait avec un sol terre battue et wc dehors. Annees 80. Nos batiments elegants urbains sont vetustes et on y loge souvent des locataires pauvres.. Et maintenant, les bobos reviennent et chassent les plus pauvres. Je suis propriétaire en ville d’une maison bourgeoise et je suis ruinée par l’entretien. Le modele ecologique doit prevaloir pour tous, pauvres et riches, migrants, personnes agees...Une nouvelle utopie evangelique et bourgeoise... Demandons aux plus defavorises, aux SDF et aux migrants ce qu’ils souhaitent avoir tout de suite... Je suis pas woke 😂 mais la santé mentale est meilleure dans du moche avec des espaces collectifs, des transports corrects, des toilettes et du chauffage. Apres, je m’en vais, je connais beaucoup de russes qui regrettent l’URSS, c’etait moche mais egalitaire travail et un tres bon niveau d’etude, c’est leur sentiment. Et Perseus parle de quelle religion au fait car il va falloir des eglises, des mosquees, des stades evangeliques, des temples, concurrences du grandiose?
Est ce possibile d'unir l'architecture classicque a l'architecture ecologique? Car je croix que ca pourrait donner quelque chose de magnifique. Merci pour la video!!
Lorsque chaque chose prenait du temps, le supplément d'âme qui faisait la différence n'était proportionnellement pas coûteux, les hommes prenaient le temps de sculpter leur environnement car le temps était mesuré par l'homme, et non par la machine. Les matériaux rectilignes, plans, parallélépipédiques, le parpaing, le placo, ont déterminé l'économie de fabrication. Les villages étaient une œuvre habitée par les générations successives. On construisait pour la vie et pour ses enfants. On sculptait le village.
Belles réponses et jolies présentations. Je partage l'idée d'une architecture écologique car faites de matériaux et d'une conception durable plutôt que de se reposer sur un florilège technologique vraisemblablement instable et périssable.
Cependant, sur le fait de lier architectures, dont le modernisme, aux moyens de constructions, cela comporte des limites. Quid des formes organiques de l'église St-Pierre de Le Corbusier ou du palais du facteur Cheval ornemental et pourtant fait de béton et d'acier ?
Autre exemples ; L'Empire States Building et le Chrysler Building sont souvent considérés comme Beau et Moderne à la fois.
Et sinon, Quid du travail modulaires, moderne et incluant une participation artisanale de Friedrich Hunderwasser ? Pour ma part, je crois que la grosse lacune du modernisme est la professionnalisation des arts et de la création, dont l'architecture, ce qui a rompu systématiquement les liens entre le citoyen, les peuples, l'histoire, la culture commune et l'environnement de la conception, la décision et la construction architecturale. L'argument du Beau cristallise aussi selon moi sans l'exprimer clairement une nostalgie sociale et historique des villages et des hameaux avec des structures comme des halles, des places de villages ou des monuments comme des fontaines ou des chemins paysans réalisés par les résidents eux-mêmes et suivant l'expression de leurs cultures, savoir-faire et matériaux locaux. L'argument du Beau dans les discours courants cache souvent beaucoup d'idées au delà de la définition esthétique du terme.
(Bon, clairement, sur l'argument de Dieu, je ne sais pas quoi répondre tant ça me paraît anachronique... 😅)
Oui je suis parfaitement d'accord, hélas l'exercice du vlog ne permet pas d'avoir une réflexion poussée et exhaustive. L'architecture moderne a fait montre d'une grande liberté plastique également, loin de la répétitivité industrielle. Néanmoins ce sont bel et bien ces matériaux industriels (le béton, l'acier) qui sont mis en oeuvre de façon industrielle. La technique constructive a remplacé le savoir-faire, même dans ces cas là (je ne compte pas le palais du facteur Cheval qui est pour moi une oeuvre d'art). Mais il est certain qu'il ne faudrait pas parler d'une modernité, mais de plusieurs modernités. Sans noircir le tableau il y a une certaine diversité dans l'architecture moderne, c'est loin d'être un mouvement uniforme.
En ce qui concerne les deux tours que vous citez, c'est justement le but de ma série sur la révolution industrielle que de montrer qu'il y a eu un moment de l'histoire un point d'articulation entre la tradition artisanale et l'architecture industrielle : il s'agit de toute cette période de la première révolution industrielle qui s'est plutôt centrée sur la production manufacturière. Et notamment l'architecture Art Déco.
De manière générale il y a toujours des cas d'exception où certains architectes ou artistes transcendent l'état de l'art. Mais si les réalisations exceptionnelles occultent l'architecture banale, voire médiocre, dans les livres d'architecture, dans la vraie vie en revanche c'est plutôt l'inverse. Mais oui, l'architecture moderne et l'architecture contemporaine ont produit pléthore de bâtiments d'exception.
Mais tout-à-fait, j'ai omis de répondre à Perseus que retrouver ce type de Beau dans l'architecture, c'est non seulement remettre du véhiculaire dans l'architecture, donc de repasser à des régimes autoritaires, mais il faudrait également retrouver tout un ordre social traditionnel vernaculaire s'appuyant sur des coteries d'artisans. En somme, il faudrait retourner à une société féodale. Le retour en arrière me semble bien improbable.
D'où l'idée de retrouver un sens territorial, local de l'architecture, retrouver des savoir-faire, sans le packaging Dieu, le Roi et la peste bubonique :D
@@RCHTKTN Féodale, cela me semble un peu extrême. ;)
Les villas art nouveau comportent encore de l'artisanat et des références culturelle et des matériaux locaux dans une période pourtant fondatrice de la laïcité. (À propos du facteur cheval, certes c'est de l'Art, mais c'était surtout pour illustrer qu'il est matériellement possible de construire ornemental et en suivant la logique constructive propre au béton avec armatures.)
Sur le côté véhiculaire de l'architecture, très souvent au profit des puissants et des régimes autoritaires*, je l'accorde, il ne faut cependant pas omettre une histoire de l'architecture plus rurales et modestes, ornementale, expressive, mais pour des citoyens modestes, notamment des corps de fermes comportant des éléments en bois sculptés ou des habitats issues d'une tradition.
*Sans oublier également que l'architecture contemporain ou moderne lisse est encore, hélas, aussi un moyen d'assurer le pouvoir et de définir le canon esthétique des dominants. Dubaï joue sur cette carte pour faire démonstration de sa légitimité en important des techniques et des architectes stars. 😅
Bien pour la correction des biais cognitifs et je vous propose une correction fraternelle sur vos biais : moderne n'a de sens que pour qualifier l'autre de rétrograde il faut parler d'architecture industrielle 1er ou 2e phase...
Et pour le religieux il y a une nuance entre : religion cultuelle et religion culturelle.
Moi je ne suis pas partisan de quoi que ce soit mais je tends à être libre penseur. Mon père m'a transmis cette phrase de septique : "l'objectivité c'est avoir conscience de sa propre subjectivité".
Fraternité bioclimatique
PS : J'apprécie l'ensemble de vos vidéos et je trouverais très pertinent d'en faire un livre. Sur mon bureau je peux ouvrir 15 livre et faire des liens pour faire de nouvelles configurations. Sur les écrans ça fatigue les yeux et il faudrait un mur écrans comme dans les films tel que "inseption" ou autre pour faire de la conception.
PS (bis) : Avez-vous lu "Les identités meurtrières " de Amin Maalouf et vous comprendriez les fausses opposition créer pour provoquer des conflits d'identité qui sont des luttes à mort alors dans les conflits d'idéologie (pas bcp mieux) ont pouvait encore discuter.
Alors oui, c'est important de rappeler que le cœur de l'expression architecturale, c'est l'expression des systèmes constructifs (a.k.a l'architectonique*), mais non, ça ne fait pas tout. Il n'y a pas déterminisme, le modernisme n'est pas "l'esthétique d'un système constructif" (22:26) : se n'en est qu'une seule, de ces esthétiques, celle qui est devenue hégémonique.
Et je crois qu'il n'est pas tout à fait adapté de confondre modernité (en effet débuté avec FLW) et modernisme (mouvement moderne issu du De Stijl). Je crois le thread d'origine critiquait avait tout le modernisme.
De plus, incinuer que l'on ne peut pas faire d'architecture moderne en pierre (Fernand Pouillon) et que l'architecture en pierre ne peut être industrialisée (coucou les ornements de façade haussmanniennes sur catalogue et produit en manufacture), c'est vachement réductuer.
Autre chose, je te rejoint sur le fait que l'on compare toujours 50 à 100 ans d'architecture moderne avec 1000 ans d'histoire architecturale européenne ayant eu le temps d'être sélectionnée pour sa qualité. Oui. Mais ayant aussi eu le temps de se déteriorer ou justement oblitéré par la modernité vorace d'autre part. Il ne faut pas oublier qu'on a surement produit plus d'architecture ou ne serait ce que de monuments pendant ces 100 années, que durant les 1000 dernières.
Et malgré, ça il nous reste nombre d'architectures et tissus urbains médiévaux ou baroques admirables (pas trop rococo, il est vrai). J'imagine que la critique de la modernité va au-delà de celle de l'architecture extensive au km. Oui, par le passé, on a produit des faubourgs ouvriers en brique et mâchefer insipides, ou a fait des pastiches de palais en stuck (Paladio), on a eu des styles architecturaux éclectiques particulièrement indigestes. Mais ça ne dédouane pas le fait que la modernité actuelle puisse être de l'une ou l'autre de ces veines et que ce soit son accession au statu hégémonique qui soit représentatif d'une "décadence morale". Parce qu'à l'inverse, fut un temps, on a fait des habitations bon marché tout ce qu'il y a de plus soyeuses, on a développé l'humanisme. Bref, oui, l'histoire n'a pas encore joué son rôle de sélection, mais on est en droit d'estimer que ce rôle de sélection sera l'annihilation de la quasi-totalité de cette période qui a été la nôtre (pas tellement la mienne, j'ai pas connu 66 ou même le premier choc pétrolier, loin s'en faut)
C'est là qu'il manque un argument : celle de l'argument d'historicité : ont fini généralement par se lasser de tout ce qui est nouveau (et dont on a pu abuser), pi, on y retrouve gout en partie, plus tard, du moins pour une version fantasmée qui permet d'échapper à la nouvelle nouveauté dont on sature.. Y a un phénomène de ce genre qui peut entrer en ligne de compte.
Quand à l'argument moral, rien ne dit qu'il faille revenir à la croyance en une entité divine pour inspirer la beauté dans le monde. J'imagine que ce qu'il critique par là doit avoir avec la critique nietzschéenne du nihilisme lié à la mort de dieu. Un truc du genre. Et en effet, la frugalité peut être une voie.
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*Architectonique qui constitue à mon sens (et au sens du XIXe, Quadrimere de Quercy ect.) la spécificité du médium, là où le modernisme hégémonique (styles internationaux) l'a neutralisée, naturalisée en mettant l'accent sur la spatialité comme déterminent artistique du médium. La question n'a pas à être objectivement tranchée, mais bon, personnellement, je dis que la spatialité est le sujet de l'architecture, quand l'architectonique est son objet. (Pour contexte, je parle là d'une décomposition du médium architectural en 5 dimensions : l'architectonique, la spatialité, la matérialité, la commodité (ambiances) et l'ornement. Je précise que ça ne concerne que la dimension esthétique de l'architecture et non ses dimensions techniques… et encore moins la pratique du métier (obligé de préciser vues que certains ne comprennent pas que différentes notions peuvent être rassemblées sous un même terme polysémique (genre temporalité et intempérie, y a continuité parce que c'est le même terme "temps" pour les désigner... je n'imagine pas le jour où ils vont découvrir que le mot "terre" désigne autant l'argile nanométrique que des exoplanètes, c'est l'enfer ce milieu phagocyté de tocards prétentieux. Bref.)))
Très compliqué de te répondre sur smartphone : concernant la critique de Perseus, j'ai interprété son "modernisme" comme toute architecture post-révolution industrielle, donc l'architecture moderne et contemporaine.
Tu cites l'architecture manufacturière haussmannienne, c'est une période de l'histoire qui m'interpelle beaucoup puisque je suis justement en train de traiter la période de la première phase de la révolution industrielle, qui est différente de la deuxième. Et l'idée qui se dégage de mes recherches est que ce sont deux périodes très différentes. Nous verrons dans les prochains épisodes la conception manufacturière du Crystal Palace, les gratte-ciels délicats de Sullivan, l'Art Nouveau, l'Art Déco, les Prairie Houses de FLW, etc. Et ce qui caractérise ces architectures c'est que la production en série était au service de l'architecture. Les architectes concevaient des éléments d'architecture en série, qu'ils assemblaient de façon modulaire dans leurs constructions. L'architecture moderne, celle de la deuxième révolution industrielle, est au service de la conception industrielle : comme je le dis, l'architecte devient prescripteur d'éléments fabriqués en série et conçus par les industriels. Pour le dire de façon brutale, la machine était au service de l'homme, puis l'homme fut au service de la machine. Quant à Fernand Pouillon (et son successeur spirituel Gilles Perraudin), ils sont dans une logique manufacturière, une logique précédente. Pourrait-elle revenir ? Pourrait-elle refaire consensus ? Personnellement c'est mon fantasme, et en ce sens là je suis autant nostalgique que Perseus : je désire un mode de production passé de l'architecture, et moins efficace et plus cher que l'architecture industrielle.
Pour le reste de tes remarques, j'y souscris totalement ! En tout cas peut-être peut-t-on dire que dans nos pays développés, cette période d'architecture extensive est achevée, et qu'aujourd'hui on va s'atteler à faire ce travail de sélection et de curetage. Pour ce qui est des pays en voie de développement, ils vont hélas se taper le même chemin sans recul critique. Pour être allé dans certains de ces pays, ils voient dans la modernité "à la papa" les signes extérieurs du progrès. 50 ans après Hassan Fathi les mentalités ne me semblent pas avoir évolué. Et chez nous, les logiques post-industrielles sont à l'état de curiosités sociétales. Bref : on est pas sorti du sable.
@@RCHTKTN De beaux développements à venir pour la chaine.
Il y a une certaine naïveté malgré tout sur l'argument du système industriel qui imposerait une esthétique.
On pourrait faire beaucoup plus beau avec la même infrastructure économique.
Et si l'architecture moderne est ce qu'elle est parce qu'elle est démocratique alors il faut franchement s'interroger sur la démocratie!
Mais en l'occurrence je pense qu'elle est plutôt le reflet du totalitarisme et en second lieu seulement du productivisme.
Ça n'est pas le modèle économique industriel qui impose une esthétique, mais les procédés de fabrication industriels. Par exemple, si on ne fait plus de mobilier urbain en fonte comme au XIXe c'est parce que la fonte est extrêmement dispendieuse en énergie et en matériaux. Aujourd'hui on préférera plier des tôles d'acier. Sauf que la fonte permet l'ornement, la tôle non. Idem pour l'architecture : on peut ornementer lorsqu'on taille la pierre, quand on coffre du béton ça complexifie le procédé.
Merci beaucoup pour cette vidéo. Toutefois, vous semblez faire une confusion essentielle entre bâtiment et architecture. Si les positions de ce « Perseus » semblent abusivement simplistes et dépourvues de nuance, elles ont au moins le mérite de mettre en évidence une chose: La disparition du sacré et du spirituel dans les constructions humaines que l’on qualifie d’ « architecture ». Un édifice ne peut pas prétendre à la définition d’architecture si son principe se résume à la satisfaction pragmatique d’un besoin. Pour atteindre le stade d’œuvre, doit être déposé dans une architecture un agrément intemporel qui s’adresse non seulement aux sens de l’homme mais aussi et surtout à son esprit, et qui lui fasse sentir son principe et son poids. Bétonnage productiviste ou construction bisourcée, quelle différence ? Ils sont condamnés, en tant que simples médiums, à n’exprimer que l’esprit de leur temps, et à voir mourir leur intérêt esthétique avec la disparition du paradigme qui les a vu naître. Si les œuvres anciennes continuent d’éblouir les contemporains du monde entier, c’est parce qu’elles ont reçu un principe supérieur qui dépasse leur simple temporalité. C’est pourquoi je considère que les nouvelles perspectives et propositions écologiques sont insuffisantes seules à prétendre à un renouvellement de l’architecture, bien qu’elles soient utiles à réduire l’impact de l’homme sur son environnement.
Ma dernière vidéo : ua-cam.com/video/ccenuvpul1A/v-deo.html évoque ce que vous appelez la confusion essentielle entre bâtiment et architecture. Aujourd'hui la quasi totalité des bâtiments construits le sont par des architectes. Est-ce à dire en ce cas que les architectes ne font plus d'architecture ? Ou que l'architecture a changé de priorités ?
Comme le disait Jean Nouvel, "[l'architecture est la ]pétrification d’un moment de culture, comme le témoignage pérennisé des désirs des centres d’intérêt de générations successives et tôt disparues". Nous ne pouvons êtres juges de notre contemporanéité. Ce qui est insignifiant pour nous aujourd'hui pourrait le devenir plus tard, certaines oeuvres du "bétonnage productiviste" le sont déjà aujourd'hui (je prépare une vidéo pour la chaîne du Vortex sur le sujet).
Je ne crois pas du tout qu'il y ait besoin de sacré pour faire architecture. L'architecture vernaculaire en est la preuve : n'y a-t-il pas de beauté véritable dans les trulli des Pouilles ? les cases mousgoum du Cameroun, ou les gratte-ciel du Yemen ? Ces exemples ne sont-ils pas que simples médiums à n’exprimer que l’esprit de leur temps, mais dont l'intérêt esthétique a survécu à la disparition du paradigme qui les a vu naître ? C'est la raison pour laquelle je pense qu'une architecture plus située a des chances de faire sens, aujourd'hui et pour le futur.
Merci beaucoup pour votre réponse et pour l’intérêt que vous accordez à cet échange.
Tout d’abord, permettez-moi de repréciser le concept d’architecture et son lien avec le spirituel. L’architecture est, en effet, devenue un service public. Elle doit, et d’ailleurs dut-elle toujours, répondre aux besoins inhérents à l’activité des hommes. Seulement cette seule définition est incomplète. En vertu de son rattachement natif à l’activité artistique, la notion d’architecture est double. Elle résulte d’un accord entre la satisfaction des nécessités matérielles de l’homme et celle de son besoin « spirituel ». C’est à dessein que je n’emploie pas - contrairement à Perseus - le mot de religion. Pardonnez-moi, je n’ai pas fait suffisamment apparaître cette nuance dans mon précédent message. Est spirituel ce qu’il y a d’infini en l’homme, et c’est cet appétit d’infini que l’art s’est toujours proposé de rassasier. La religion peut certes prendre en charge la vie de l’esprit, mais elle n’est pas le seul recours qui s’offre à l’homme pour embrasser la singularité de sa condition. L’expérience esthétique en est un autre tout aussi efficace.
La trace de ce contenu spirituel est tangible dans des exemples précis. On ne peut décemment affirmer qu’il n’existe aucune différence ontologique entre un hangar agricole quelconque et l’Érechtéion, ou entre une maison pavillonnaire et l’alhambra de grenade. Les uns ne visent que la satisfaction d’un besoin pratique, les autres, au-delà de leur fonction religieuse, symbolique, politique, ostentatoire - qui restent elles aussi attachées à leur contexte historique d’apparition - visent un degré supérieur de l’objectivité, et s’adresse en dernière instance à l’esprit, par le langage de l’harmonie et de la proportion. Dans un cas, le sujet et le bâtiment restent engoncés mutuellement dans un rapport d’utilité passif et déterminé, semblable à ceux que l’homme entretient avec le reste des objets techniques de son environnement; dans l’autre, il est plongé dans une expérience esthétique qui l’entraîne dans un rapport libre et authentique avec un objet dans lequel l’esprit de l’homme se donne à voir à lui-même.
Aussi pour répondre à votre question, les architectes, naguère, et aujourd’hui plus encore ne font pas à proprement parler d’architecture dans la majeure partie des cas, puisque, ainsi que vous le soulignez, la quasi-totalité des constructions aujourd’hui n’entreprennent que la réalisation de visées pratiques. De la même manière, tout écrivain ne produit pas nécessairement une œuvre littéraire, bien que l’écriture puisse aussi bien être employée à la rédaction d’une recette de cuisine ou d’un article de presse qu’à celle d’un poème lyrique ou d’un roman. Tout comme un compositeur de musique peut employer des gammes à la réalisation d’une sonnerie de téléphone portable ou d’un aire entraînant pour la publicité, autant qu’à la création d’une œuvre musicale.
Toutefois, cette intelligence de l’architecture ne la condamne pas pour autant à la mort, ou à la fétichisation de formes déterminées. L’architecture ne s’incarne pas exclusivement dans le dogme classique et les exemples que vous convoquez sont à ce titre éloquents. Même certaines réalisations en béton, telles que celles de Mies Van Der Rohe pour ne citer que lui, valent bien mieux que d’autres édifices classiques. Mais ces constructions, qui sont « belles », peuvent prétendre à la définition d’ « architecture », non pas parce qu’elles sont vernaculaires ou non, mais précisément parce qu’elles portent en elles un intérêt qui dépasse la simple expression de leur utilité.
Bien sûr, comme vous le précisez également, le temps seul peut exhumer la qualité intrinsèque d’une architecture. Mais ce tri ne s’opère que dans un ensemble d’édifices qui portent en eux ce contenu spirituel, et sont d’emblée exclues les réalisations qui en sont dépourvues. Certains bâtiments strictement utilitaires sont certes aujourd’hui conservés, mais c’est davantage pour leur intérêt historique que leur intérêt esthétique qu’on daigne ne point les détruire.
Notre désaccord repose donc sur ce qui fait ou ne fait pas architecture. Selon moi, les édifices qui nous touchent ne nous touchent pas parce qu’ils nous font regarder dans la même direction, ou parce qu’ils incarnent un défi du temps, comme vous semblez l’affirmer; mais parce qu’ils comportent un contenu intemporel destiné spécifiquement à l’esprit humain. L’arc de triomphe n’a plus besoin du passage de la grande armée pour plaire, tout comme le château de Chambord n’exige pas la cour de François premier pour susciter l’enthousiasme. C’est que, au-delà des moyens, des motifs, et des matériaux employés à leur réalisation, a été déposé dans ces architectures un intérêt spirituel, et donc durable, qui persiste en elles et transcende leurs conditions d’énonciation. Ainsi je ne dis pas que des constructions vernaculaires sont incapables de renouveler l’architecture. Je pense même au contraire qu’elles sont porteuses d’une authenticité prometteuse. J’affirme toutefois qu’elles sont insuffisantes en tant que telle, sans le recours d’une visée de l’esprit, à produire ce renouvellement escompté. En somme, la construction vernaculaire n’est pas bonne ou mauvaise en soi, elle n’est qu’un moyen, et non une formule magique. C’est pourquoi elle peut devenir avec le temps tout aussi insignifiante que les grands ensembles périurbains. Elle peut également devenir signifiante, au même titre que n’importe quel autre médium - et peut-être mieux encore - mais à condition qu’elle soit conduite de manière à s’adresser a ce qu’il y a d’infini en nous.
Parler de spirituel dans l'architecture (et j'ai bien compris qu'on ne parlait pas de religion ici) est un récit métaphysique auquel je ne me risquerais pas. Je vous propose néanmoins une réflexion alternative :
A mon sens, l'architecture belle, véritable et authentique est l'expression, la manifestation, de l'interaction entre l'homme et son environnement. On pourrait parler de spiritualité (qu'est-ce que la spiritualité sinon le paradigme intellectuel dans lequel l'Homme se place dans la Nature ?), mais pas nécessairement dans un sens transcendant, et pas nécessairement de façon conscientisée.
Les architectures vernaculaires sont toutes des expressions d'un rapport particulier (immanent et profane) entre l'homme et son environnement, qu'il soit naturel ou culturel. Les architectures classiques sont une expression d'un rapport particulier (transcendant et savant) entre l'homme et un absolu. Les deux, vernaculaire et classique, sont beaux.
Pour l'architecture moderne c'est plus compliqué. On a de beaux exemples d'architecture moderne, mais qui sont manifestes des idéaux spirituels de leurs créateurs : Mies fait disparaitre la frontière entre naturel et artificiel, Wright articule son architecture de façon organique à la nature qu'il veut proche de lui, Corbusier cherche à mettre de l'Ordre dans le Monde, etc. Et puis on a l'architecture moderne qui n'est que l'expression de la logique productiviste industrielle. Et cette architecture ne raconte rien d'autre que la négation impensée de son lien avec l'environnement, réduite à sa logique d'exploitation commerciale. En somme, c'est moche parce que c'est l'expression d'une vision du monde impensée. Même pas consciemment hostile à la Nature (ce qui exprimerait déjà quelque chose), juste impensée. Voilà ce qui selon moi (c'est une vision très personnelle bien sûr) pêche avec l'architecture moderne, et voilà pourquoi à mon sens, l'écologie en tant que nouveau méta-récit (en tant que constat consensuel puisque rationnel et non idéologique, et je parle bien du constat pas des moyens à entreprendre) peut conduire à retrouver du sens dans l'architecture, en exprimant un nouveau rapport entre l'homme et son environnement. Reste à savoir comment cela va s'exprimer, quels modèles architecturaux et urbains pourront être développés.
@@pierrefournier1455 Merci pour ces précisions, avec cette notion de "plus-value" ou d'intentionnalité spirituelle, qui donnerait sa valeur architecturale et universelle à un bâtiment... et qui, à mon sens, est une illusion.
Il faut avoir pénétré au moins une fois dans une tour de refroidissement de centrale énergétique, construction on ne peut plus utilitaire et hostile à l'homme, pour comprendre que l'expérience du sacré, la transcendance, l'élévation spirituelle liés à un espace a avant tout à voir avec les sens, plus qu'avec l'esprit.
Le corps et les sens me semblent les grands absents des nombreux et intéressants commentaires sous cette vidéo.
Peu importent l'époque, le lieu et les ressources, en construisant un espace, monumental ou modeste, qui joue de nos sens pour nous faire sentir plus fort l'instant présent (audiovisuellement, mais pas seulement), alors ce que vous appelez l'esprit goûte quelque chose de rare.
On connaît tous de grandes églises fades et de modestes demeures sacrées.
Rien à voir avec ce Perseus le minus, ça fait des décennies qu'on explique ça.
Il ne faut pas faire de pub à ce genre de plagiaires qui essaient de se construire un prestige en volant le travail des autres. Surtout avec un pseudo pareil...
Cette architecture de la frugalité/sobriété pourrait s'inspirer de celle de Dune, alliant matériaux pérennes et locaux, et technologies nouvelles écologiques
Très intéressant, vidéo bien construite 👍
L'architecture moderne classique repose sur 02 critères essentiels le coût et le temps.
Mais l'architecture contemporaine est fondée sur la durabilité en terme d'écologie.
Excellent, merci :)
Bien vu comme vidéo, mais tu n’adresses pas la question qui me taraude le plus: pourquoi continuer à chercher à faire à ce point « différent » avec l’architecture moderne par rapport à ce qui se faisait avant. Je m’explique:
D’accord, le béton permet plein de nouvelles choses et l’artisanat n’est plus vraiment une option dans la majorité des constructions… mais on voit dans certaines villes reconstruites après la 2nd guerre mondiale par exemple que le moderne peut aussi ressembler à l’ancien: les matériaux changent, c’est moins artistique, parfois même un peu « toc » mais ça marche et ça a le mérite de pas couter bien plus cher que d’autres choix architecturaux.
Or, de façon générale, je ne connais personne qui « préfère » vivre dans un immeuble moderne, sans style autre que « efficace », tout plat, par rapport à un autre immeuble sans ces « signes » de la modernité. Comme si le style plus ancien avait un côté « rassurant », « lumineux » (surtout 19e siècle), parfois -je sais bien, ça n’est pas systématique - plus « mignon » (désolé si ça fait ridicule, j’essaye de décrire au mieux une sensation), « humain» en fait.
Et c’est là la difficulté: le style moderne n’est pas juste un « choix de l’efficacité ». C’est un choix « contre une certaine vision de l’humain », renforcé par les atrocités observées durant la deuxième guerre mondiale (on a vu ce changement dans tous les arts juste après la guerre). Comme si le classicisme et le romantisme avaient conduits à la guerre et devaient être méprisés et anéantis. D’où la nécessité de construire des formes complètement alambiquées ou alors complètement droites, sans ornement, bref sans héritage du passé (ou avec le moins d’héritage possible en tout cas).
Alors quand ça donne Boulez en musique, bon 90% des gens trouvent ça horrible mais il y en a qui aiment et c’est ce qui compte (je simplifie un peu), mais au moins si on n’aime pas, on n’y va pas (c’est sur cela que le thread de départ est intéressant, même si ses conclusions sont idiotes). Mais quand c’est dans notre rue qu’on voit ce genre d’architecture, on subit l’esthétique de quelques élites complètement déconnectées des désirs des populations et ça donne nos villes modernes. Je ne parle pas des barres de HLM construites à la hâte avec des coûts les plus faibles possibles (trop faibles d’ailleurs pour éviter des déconvenues après), mais bien d’immeubles avec plus de budget mais délibérément faits « sans héritage du passé »: c’est à dire moche aux yeux de la majorité des gens… Et donc je ne comprends pas pourquoi on perpétue cette tradition du « moche », sans chercher à comprendre ce qui est vu comme « beau » par la majorité. Or, en particulier pour les quartiers résidentiels, c’est bien cette majorité qui va en faire les frais et ça n’est pas très démocratique quand on y pense…
P.s je ne dis pas que toute architecture qui se veut moderne est forcément laide, mais je constate que sous couvert de faire « moderne » on se permet souvent de faire laid et impersonnel
Honnetement, une question que devraient se poser tous les architectes, et qu'on se doit de vulgariser en tant qu'architecte. Pendant toutes mes études, on m'a demandé "pourquoi on ne fait plus des jolis batiments" ou "pourquoi l'architecture moderne est aussi moche" et toutes les variations. La vérité, c'est que le capitalisme ça pue, et que le secteur de la construction n'est pas épargné par cette puanteur. Encore aujourdhui, combien de travailleurs morts et blessés pour construire des monuments à la gloire de l'égo d'un pouvoir authoritaire, qui seront les batiments "c'était mieux avant" de demain, alors que de l'autre côté on a des batiments modestes, sans imagination ni volonté esthétique, commandés par des promoteurs qui cherchent à cocher des cases marketings pour rentabiliser au maximum leur investissement de départ.
J'en ai sérieusement marre de la méconnaissance autour des sujets du minimalisme, du design industriel, autant que ça me soule d'avoir le regard pédant d'une pseudo-élite intellectuelle qui fait la guerre à l'ornement et se permet d'etre l'arbitre du kitsch et du bon goût. Le travail de l'architecte aujourd'hui, c'est de faire beaucoup avec peu, et quand je dis peu, c'est terriblement peu en comparaison des rares mastodontes qui ont résisté à l'épreuve du temps et auxquels on est toujours comparés.
Bref un peu coup de gueule et pas forcément clair, mais pour résumer, je pense qu'il faut écouter les gens qui ne se retrouvent pas dans l'architecture et l'esthétique d'aujourd'hui, autant qu'il faut prendre en compte le contexte économique et les méthodes constructives d'où elle découle (et va continuer de découler)
Je pense que vous avez bien cerné la cause centrale du problème avec l'industrialisation et le processus de fabrication à la chaine, car la résine, le plastique et le ciment peuvent produire des choses très jolies si on sait s'en servir artisanalement. Pourquoi 'est-ce que le design des objets est de plus en plus épuré avec le temps? Principalement parce que ça coûte moins cher sur de très grandes quantités. Réduisez une épaisseur d'1mm par ci, 2mm par là, et sur des millions d'exemplaires vous économisez des millions d'Euros. Moins vous produisez d'exemplaires, moins l'économie est intéressante. En dessous d'un certain nombre ça ne vaux plus le coût d'investir dans le développement d'un nouveau produit car il faut payer des ingénieurs, des designeurs, et des testeurs; fabriquer des nouveaux moules, changer les réglages des machines ect.. Il faut aussi maintenir l'acheteur dans la frustration pour le pousser à racheter le prochain modèle, donc on fabrique toujours les choses dans une optique de jeter-remplacer, ce qui justifie d'autant plus le manque d'effort esthétique puisqu'il ne faut pas que l'acheteur s'attache trop à l'objet au point de vouloir le conserver au détriment d'un futur rachat.
Rogner 1 mm par ci par là, c'est de l'économie de bout de chandelle. La véritable économie qu'apporte la standardisation, c'est de supprimer les besoins d'ajustement sur chantier. On économise des mois ou années de travail selon la taille du projet et des millions de salaires d'ouvriers à travers le monde dont on n'a plus besoin car la machine produit à la demande autant d'éléments que nécessaire qui s'assemblent parfaitement du premier coup et qu'il suffit de poser et fixer. Les seuls ouvriers dont on a besoin maintenant sont des opérateurs qui sont de moins en moins nombreux et ont de moins en moins de savoir-faire au fur et à mesure que les machines deviennent capables d'effectuer des opérations de plus en plus complexes.
Même les ingénieurs, les designers et les nouveaux moules. Vous les payez une fois pour mettre en place le standard. Ensuite, vous confiez tout ça à des opérateurs dont vous exigez seulement qu'ils sachent lire et suivre une fiche d'instructions.
Très bonne réponse !
Je viens de découvrir ta chaîne et je te trouve passionant, merci pour ton travail !
Très hâte de voir la vidéo sur l'architecture frugale !
La chaîne n'a pas de page LinkedIn ? Pour que les vidéos circulent dans le monde professionnel
Lol. Evidemment le béton ne peut être que moche.... N'importe quoi...
ce que je trouve le plus malheureux dans l'architecture moderne c'est la maison phénix et le cloisonnement des lieu de vie au lieu de production et de consommation a moins que sa entre déjà da l'architecture contemporaine