Bonjour. En tant que petite-fille d'Henri Guillemin je vais juste faire une remarque, bien que j'aie beaucoup apprécié votre vidéo. Mon grand-père en tant qu' homme était une merveilleuse personne: bonté, gentillesse et beaucoup d'humour. Il faisait des têtes de clown pour nous faire rire. C'est une belle âme pure et c'est pourquoi il a été le premier historien à s'intéresser d'abord au côté HUMAIN du personnage étudié, et cela explique aussi ses "partis pris" dont vous parlez et ses recherches sur des comportements personnels n'ayant rien à voir avec l'impact du personnage sur l'histoire. (Cf Napoléon) . Comme vous dites, il faut rester vigilant sur certains détails mais dans l'ensemble ses recherches avant livre ou conférences étaient PHENOMENALES je peux en attester... et il a toujours gardé l'humilité en disant que c'était SON point de vue. C'est un homme qui était tellement impliqué dans cette quête qu'il VIVAIT ses conférences ( je me souviens particulièrement d'une sur l'affaire Dreyfus et il avait 82 ans! Subjuguant) et tout ce qu'il pouvait dire était teinté d'émotion, de SON émotion. De toute façon tous les conteurs ou écrivains historiens ajouteront toujours une part subjective. C'est humain. Por finir je suis très heureuse qu'il soit autant visionné car il continue ainsi de vivre . Merci encore pour votre belle intervention pleine de sagesse. Marianick
Merci Votre grand père est très émouvant et exprime une grande"spiritualité"...ce qui est rare..surtout quand on est engagé.J aime beaucoup ce qui émane de lui.. Toute vision du monde est partiale....pourvu que elle ne débouche pas sur le fanatisme et encourage la compréhension
un grand merci à la petite-fille d'Henri Guillemin, c'est ce Monsieur qui m'a fait comprendre ce qu’était réellement l'histoire de France, notamment sur le corse, Pétain, la Commune, Robespierre etc..etc.. j'habite pas très loin où repose la dépouille de Monsieur Guillemin, il faudra bien qu’un jour je lui rende une petite visite en hommage, merci
Votre grand-père a un véritable talent de conteur. En une phrase, il vous embarque de suite dans le sujet là où un conférencier plus académique passe par de longues introductions austères, casse parfois le rythme de son discours pour suspendre son jugement ou apporter des précisions que seuls les initiés apprécieront. Le public a du bon sens et sait quand il devra vérifier des éléments qui servent la fluidité du récit. Il sait qu'en l'écoutant, on est comme dans un film. C'est justement pour conserver l'attention de l'auditeur qu'il ne se plie pas nécessairement à toutes les "figures imposées" de l'universitaire. Celui qui voudra aller plus loin mémorisera plus facilement un tableau général qui est cohérent, et qu'il pourra réviser plus aisément ensuite. En ce sens, Henri Guillemin fait un formidable travail pédagogique et a assurément permis à un large public de s'intéresser à l'histoire.
En effet, et son caractère ultra-partisan est pardonné à mes yeux par le fait même que son discours s'oppose radicalement à celui de la République (son portrait d'Adolphe Thiers est délicieux mais absolument pas objectif, surtout qu'il l'attaque carrément bassement sur son physique) (mais le gars l'a mérité^^).
Lebedev92 Pourquoi malgré tout ? Guillemin est très bon, et dans le contexte de il y a 20 ans une sacrée bouffée d'oxygène ! Depuis l y a eu d'autres travaux bien sûr, mais ca reste très bon !!
Personnellent sa série sur les causes de la guerre de 14 est ma préférée rien que pour le fait qu'il s'attarde sur des affaires comme celle de dreyffus ou du canal de Panama, qui sont parfois survollee voir ignoré. Ça m'a été très utile pour mes études littéraires après.
On peut reprocher ce qu’on veut à Henri guillemin mais force est d’admettre que il a un talent de narration inégalable c est grâce à lui que j ai la meilleure note possible en histoire
Tellement vrai ce que tu dis a la fin ! Il faut savoir garder son esprit critique ,meme si la personne nous correspond intellectuellement, humainement ou sensiblement . c'est comme ca que l'on perd sa critique et que l'on se fait endoctriné !
J'aime beaucoup Henri Guillemin et j'apprécie et salut d'autant plus l'effort critique et de prise recul que tu invites à prendre. Car en effet, c'est bien quand on aime le personnage que c'est le plus difficile à faire, et donc le plus nécessaire. J'ai eu quelques soucis à m'en détacher moi aussi. Il a la figure du mentor, de la référence. Guillemin est et restera une excellente introduction à l'Histoire, un conteur formidable, un humaniste et surtout, un être humain. Il donne de très bonnes approches ( honnêteté et loyauté aux '' preuves '' trouvées par exemple ) qu'il a parfois lui même du mal à respecter, et son avis est toujours intéressant à écouter, en particulier quand c'est explicitement son avis, et non un fait, qui est exposé. J'espère que tu ne te focaliseras pas sur les commentaires enfantins, de ces gens trop nombreux à avoir un système amour/haine, blanc/noir, et rien au milieu. Ca conforte plutôt la nécessité de chaînes comme la tienne ;)
+Timothy Gribaudi J'avoue, et il y en a un des deux qui a clairement ma préférence. Mais mon but ici, c'est de montrer que le format audiovisuel en lui-même implique des manipulations (et je m'inclus dans le lot !), même involontaires ; et surtout que ce format est terrible pour l'esprit critique. Bern est facile à critiquer, Guillemin, beaucoup moins, mais dans les deux cas, leur principale qualité est aussi leur grand danger : on se laisse prendre à ce qu'ils disent sans aucun souci, et il est difficile d'être critique envers eux sur le moment, à moins de commencer à les regarder avec l'intention de les démonter point par point.
Histony *J’ai un tout petit peu connu Henri Guillemin à travers mon père qui allait assister à toutes ses conférences à Bruxelles, et qu’il m’est arrivé d’accompagner plusieurs fois, encore ado, car c’était effectivement une star de ce que l’on appelait alors « le petit écran ». Je me rappelle, entre autres, que mon père lui avait un jour confié une édition originale du vieux « Napoléon » d’Hyppolite Taine, que ledit érudit lui avait tout de suite avoué n’avoir pas lu, bien que ce dernier allât tout à fait dans le même sens que son propre déboulonnage du grand homme. Guillemin le lui restitua bien évidemment lors de son passage suivant en Belgique, en lui consacrant même une fin de soirée ensemble dans un café, à discuter du contenu de l’ouvrage qu’il avait lu avec beaucoup d’attention. Ce qui m’avait le plus marqué, c’était le contraste entre son humilité naturelle et la passion qui se dégageait de sa personne dès qu’il se mettait à parler. C’était, me semble-t-il, un homme profondément honnête et intègre, et s’il a pu faire quelques petites erreurs méthodologiques, je ne les considérerais pas comme étant le fruit d’une quelconque mauvaise foi. Cela dit, il n’a jamais prétendu non plus enseigner l’Histoire à la Sorbonne ! Littéraire de formation, à l’instar de beaucoup de littéraires il s’est surtout illustré en tant qu’avocat - et quel « grand avocat » ! -, en œuvrant tantôt à charge, tantôt à décharge, de façon à mettre en évidence soit les failles soit les circonstances atténuantes de ceux qu’il a choisi de représenter. Les jeunes chercheurs et les étudiants en Histoire d’aujourd’hui se doivent bien entendu de ne jamais perdre un instant la rigueur de leur esprit critique, mais cela ne vaut-il pas tout autant pour plus d’une autorité académique confirmée dont le subjectivisme plus ou moins idéologique peut également être pris en défaut lorsqu’on commence à y regarder d’un petit peu plus près ? Reste l’impact phénoménal qu’à eu à l’époque le talent d’orateur hors-norme de Guillemin sur ce que l’on peut penser de nos jours à propos de figures naguère aussi traditionnellement héroïques ou haïssables qu’un Napoléon ou un Robespierre, et le fait que la plupart de nos contemporains les voie aujourd’hui sous un jour sans doute plus proche d’une certaine vérité où l’humain, voire les qualités humaines, n’est pas tout à fait laissé de côté.
Merci à l'auteur pour cette intervention. Hé oui, "Penser, c'est penser contre soi". Arrêtons de chercher des messies et des gens qui "pensent" comme nous, et mettons plutôt à l'épreuve nos dogmes inconscients (ou pas) et les assertions de ceux que nous admirons (et particulièrement celles-ci). Nul n'est parfait, totalement lucide et infaillible. Paresse d'esprit que de s'en remettre totalement à l'avis de quelqu'un sous prétexte qu'il confère autorité à nos opinions et idées préconçues.
bonjour, j'ai quitté l'école a 16ans (56 ce jour)et Guillemin m'a enchanter , grâce a lui je m’intéresse a ces sujets qui me passait par dessus la tête avant , il est possible que ce vous dites soit vrai , mais c'est aussi grâce a ses vidéos que je suis abonné a votre chaine qui me passionne , car pour développer un esprit critique il faut au moins avoir une petite connaissance de l'histoire .
Un petit message d'encouragements, je découvre ta chaine aujourd'hui, je me suis abonné direct. En choisissant ce format (seul, face caméra, comme Guillemin), et en le faisant durer 20 mn, t'as intérêt à avoir un discours intéressant tant sur le fond que la forme. Pari risqué, mais réussi ! Continue :)
+Yannis Mouhoun Petit à petit, on va l'être, j'espère ! :) De toute façon, on sait qu'avec un format long et complexe, on atteindra pas des records, mais tous les avis positifs nous font chaud au cœur ! Merci !
Moi, je suis italien. J’écoute avec beaucoup de plaisir les conférences d'Henri Guillemin. Mon opinion sur lui: 1) il est très sympathique; 2) il a un talent littéraire remarquable: il prouve (entre autres) que l’on peut faire de la très bonne télévision avec une chaise, un bureau et, surtout, une voix humaine (pourvu qu'on la sache employer savamment, bien sûr); 3) cela dit, il est souvent très simpliste; 4) mais j'ai appris de lui une chose très importante: que le patriotisme de la droite (radicale) est, neuf fois sur dix (des exceptions, il y en a, mais pas beaucoup), consciemment ou inconsciemment, insincère: c’est un prétexte. C’est vrai en France (1871, 1940...), c’est vrai en Italie: l’histoire récente de France et d’Italie ont souvent des parallélismes étonnants. Je lui sais gré de m’avoir révélé ce fait très important.
@Maso Ce que tu dis sur l’insincérité du patriotisme de droite m’intéresse beaucoup car j’ai moi aussi cette sensation-là, mais sans pour autant pouvoir vraiment l’appuyer par des faits. Tu te rappellerais par hasard dans quelles vidéos Guillemin y fait référence ? Ça m’intéresserait énormément d’aller les voir et d’étoffer ma pensée sur le sujet !
Magnifique, j'ai englouti Guillemin également et je me réjouis de trouver une telle vidéo appelant à garder un vif esprit critique. C'est toujours très compliqué de le garder en écoutant ou en lisant quelqu'un qui exprime avec talent ce qu'on pense depuis toujours. Merci !
@Histony Il était nécessaire de porter le cas Guillemin à la discussion, merci. Mais pour commencer, il me semble que cet historien n'a pas manqué comme vous le dites en partie de rappeler lui-même qu'il n'était pas à prendre comme un gourou ou une autorité qui dispenserait de chercher la vérité par soi-même. Aussi, essayer de se faire passer pour un maître dispensant de penser par soi-même serait contradictoire avec le fait d'assumer son engagement moral et politique. Ensuite, vous semblez dire que Guillemin fait de "l'histoire Disney" avec des très méchants et des très gentils, mais franchement, ce n'est pas un peu caricatural d'assimiler Guillemin à Disney ? Que toute histoire soit faite par des humains et non des catégories abstraites comme le Bien et le Mal, il me semble que Guillemin le fait régulièrement comprendre tant par exemple sur Robespierre quand il ne passe pas sous silence le fait qu'après s'être opposé à la peine de mort, des exécutions évitables ont été ordonnées ou encore sur Staline qui aurait eu malgré tout une vraie tendresse pour les enfants qu'il approchait. Certes, l'alpha et l'oméga de toute démarche scientifique, c'est "ne pas railler, ne pas se lamenter, ni maudire mais comprendre" (traduction perso du TP 1,4 de Spinoza) et Guillemin a souvent tendance à faire passer la passion, qu'il appellerait le cœur, avant la raison. Aussi on est souvent chez lui plus dans l'anecdote que dans la réflexion sur les causes et les effets passés. En ce qui concerne Voltaire, je crois que Guillemin a cependant fait preuve de plus de clairvoyance et d'analyse littéraire que vous. Déjà, un constat d'inégalité contre lequel on n'a rien à redire, c'est-à-dire qu'on approuve, c'est loin d'être d'une objectivité indiscutable. Ensuite, vous dites que la citation faite par Guillemin est fausse. Mais la fin de ce qu'on prend habituellement pour tel est exacte. Ce n'est que "l'esprit d'une nation" qui est interprété comme "un pays bien organisé" et à l'oral, il n'est pas toujours évident de voir où commencent exactement les guillemets. Ensuite, alors même que vous affichez le texte exact, c'est vous qui, par un acte manqué révélateur, minimisez le propos de Voltaire pour corroborer votre thèse d'un "type pas si sale que ça" en disant "l'esprit d'une nation repose _souvent_" alors qu'il est bien écrit "réside *toujours*", de sorte qu'on est bien dans l'énonciation d'un principe se voulant universel et non un constat nécessairement particulier, uniquement propre à une époque donnée. Et surtout, loin de faire un constat comme vous le prétendez, Voltaire est bien dans le jugement de valeur politique : il parle précédemment de la sagesse ou "esprit d'ordre" dont seraient dépourvus les travailleurs manuels de la populace, il parle ensuite de "l'esprit d'une nation", c'est-à-dire en tenant précisément compte du contexte, ce qu'on peut traduire dans un langage plus populaire par 'un pays bien organisé'. Et en l'occurrence, dire que l'intelligence ou la sagesse appartiennent de tous temps à une minorité tandis que la majorité populacière ne pourrait rien faire de sensé et d'ordonné en dehors d'être exploitée par la minorité pensante, cela a tout du pseudo-fait éternel servant à *justifier* les inégalités existantes. Quand, encore récemment, certains prétendaient pouvoir constater que "l'Afrique n'est pas encore entrée dans l'Histoire", c'était un constat objectif ou bien un pseudo-fait servant à justifier la continuation d'une certaine politique africaine ?
+Christian Lars Sur l'histoire Disney, j'ai bien entendu cherché une expression choc, mais nous sommes bien d'accord que ce travers est bien moins présent chez Guillemin que chez des gens comme Bern. Il est important de le souligner. Sur l'analyse de Voltaire, je ne voulais pas tant proposer à réfléchir sur la pensée de Voltaire (je suis en accord avec votre commentaire sur le point), qu'à montrer l'ambiguïté que peut avoir une citation. Guillemin utilise ses citations comme preuves, or, un propos l'est rarement. Surtout quand on le sélectionne, qu'on le décontextualise, qu'on le coupe... Je remets bien ici en question la méthode qui permet d'arriver à certaines conclusions. Pas les conclusions, avec lesquelles je suis souvent d'accord.
+Histony Vous dites dans la vidéo qu'en tenant compte du contexte, Voltaire s'en tient à un constat factuel alors qu'en regardant effectivement de plus près cette citation et ce contexte, c'est bien d'un programme politique qu'il s'agit, un programme conservateur et donc de nature à s'appuyer sur de soit-disant constats factuels, mais un programme tout de même, c'est-à-dire une définition du bien commun pour l'avenir. Sur le plan méthodique, il n'est tout de même pas interdit de faire des citations pour justifier un propos, que ce soit dans une conférence ou dans un livre de 600 pages qui ne va tout de même pas à chaque fois citer des paragraphes entiers. Le tout est que ces citations soient honnêtes, c'est-à-dire pas inventées et fidèles au contexte. Or, j'ai montré que Guillemin en traduisant "l'esprit d'une nation" par "un pays bien organisé" est resté honnête par rapport au sens effectif de cette citation dans son souci de vulgarisation. Quel est donc le problème de méthode quand vous-mêmes reconnaissez qu'il faut user de certains raccourcis voire "d'expressions choc" pour présenter des contenus complexes en temps limité à un public de non-spécialistes ? Et la démarche de Guillemin ici est bien historique : dans sa conférence sur Robespierre, il propose de comprendre la révolution de 89 comme rixe entre possédants. Il y a ceux qui possèdent les richesses immobilières, les nobles, et ceux qui possèdent les richesses mobilières, les bourgeois. Sa citation de Voltaire intervient pour expliquer les origines intellectuelles de la révolution : il faut qu'une minorité instruite gouverne et exploite la majorité, sauf qu'il peut y avoir des conflits entre minorités dominantes, comme souvent dans l'histoire. Mais à la faveur de 89 apparaît en 92 un troisième acteur, le peuple, ou plutôt en l'occurrence, le tiers-Etat, représenté par la classe moyenne de l'époque, dont Robespierre fait partie. Son inspiration à lui n'est pas Voltaire mais Rousseau. Si un "historien" disait "en fait Rousseau, c'était le début du totalitarisme ; la preuve, il dit : "la plupart des hommes sont faits pour vivre dans les fers", toute personne ayant lu le Contrat social saurait que la citation exacte, c'est "l'homme est né libre et partout il est dans les fers", ce qui est une façon de dénoncer l'esclavage, le servage et même le salariat et nullement une justification de tout cela, puisqu'étant né libre "l'homme", qu'il soit né riche ou pauvre" le reste par nature et que ce n'est donc que par accident qu'il se retrouve privé de cette liberté. En l'occurrence, il s'agit dans cette oeuvre, après avoir expliqué précédemment les origines de l'inégalité, comment (re)constituer un Etat de droit, c'est-à-dire une autorité légitime, par opposition au despotisme. Au contraire, s'il a beaucoup critiqué la justification théologique de l'autorité de la noblesse, Voltaire n'a non seulement jamais remis en cause l'idée d'une inégalité entre les gueux et les gens de bonne famille mais il l'a directement affirmée à maintes reprises : - Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple, que vous croyez digne d'être instruit. J'entends par peuple la populace, qui n'a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s'instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes ; [...] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. « Lettre à M. Damillaville » (1er avril 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Lefèvre, 1828, t. 69, p. 131- A l'égard du peuple, il sera toujours sot et barbare [...]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin. « Lettre à M. Tabareau » (A Ferney, 3 février 1769), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Delagrave, 1885, t. 69, p. 428- Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu'il soit instruit; il n'est pas digne de l'être. « Lettre à d'Amilaville » (19 mars 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1862, t. 31, p. 164- Le système de l'égalité m'a toujours paru l'orgueil d'un fou. « Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (11 juillet 1770), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 209- Je ne connais guère que Jean-Jacques Rousseau à qui on puisse reprocher ces idées d'égalité et d'indépendance, et toutes ces chimères qui ne sont que ridicules. « Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (13 février 1771), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 349 (Source : fr.wikiquote.org/wiki/Voltaire)Après tout ça, où est l'honnêteté intellectuelle ? De dire que Voltaire était du côté des bourgeois et pas du peuple ou de dire que Guillemin aurait caricaturé la pensée de Voltaire en sortant une citation de son contexte ?Vous dites qu'il faut rester critique vis-à-vis de toute argumentation et que cela s'applique à la vôtre aussi. Mais en ce qui concerne votre position dans la vidéo sur le manque de rigueur de Guillemin à l'égard de Voltaire, tout ce qui précède établit le contraire. Ne pouvez vous, vous-mêmes être critique vis-à-vis de votre position et pas juste minimiser les choses ?
+Christian Lars Comme je le dis dans la vidéo, je n'exclus pas le fait que Voltaire adhérait à cette position. Mais je souligne et je maintiens que le fait d'utiliser une citation d'un individu pour résumer l'esprit d'une époque ou d'une classe sociale n'est pas une méthode qui se suffit. Guillemin croit au pouvoir des individus, je crois au pouvoir des structures, et c'est là notre grande différence. Par exemple, présenter 1789 comme une "rixe de possédants", c'est une image tout assez faussée que celle de la "libération du peuple" présentée par les médias classiques. Car la population aussi s'est démenée : voyez la Grande Peur, les razzias dans les propriétés seigneuriales... C'est un bien mauvais compliment fait au peuple que de le considéré comme "manipulé" dès qu'il n'est pas allé dans la bonne direction. Encore une fois, ce n'est pas le fond que je dénonce ici, mais la manière d'y arriver. Le fait que la Révolution a été réappropriée par les possédants, il n'y a pas besoin de citation de Voltaire pour le prouver. Les faits se suffisent à eux-mêmes. Ce n'est pas tant sur ce qui est démontré que sur la façon dont c'est démontré que j'ouvrais la discussion.
+Histony J'ai bien compris que vous vous efforciez de placer votre critique sur le plan formel et méthodique et non sur le fond. Je ne voudrais pas avoir l'air de trop insister mais comme votre travail est des plus intéressants, je le fais quand même : vous dites bien dans la vidéo que Voltaire avait certainement une conception oligarchique de la politique, je n'ai jamais discuté cela, mais vous dites surtout que la citation de Voltaire était constatative alors que Guillemin la tordrait dans un sens programmatique, pour montrer que Guillemin n'est pas fiable or ça c'est faux. Ai-je tord de dire cela ou non ? Et étant donné, comme je l'ai montré que la citation faite par Guillemin est exacte sur le fond, quel est le problème de forme ou de méthode historique à résumer l'esprit d'une époque ou en l'occurrence des Girondins et futurs Thermidoriens ? Ceux qui se placèrent à la droite du roi, estimant qu'il devait conserver le droit de véto, n'avaient ils pas pour pensée principale qu'il ne pouvait y avoir de souveraineté absolue du peuple si cela impliquait d'y inclure la gueusaille ? Et il résume en effet un état d'esprit sans se prononcer précisément pour savoir si ce serait les idées qui font les mouvements de fond historique ou l'inverse. Il est vrai que Guillemin croit que ce sont les individualités qui font les structures et non l'inverse, mais il ne nie pas l'existence des structures, ni donc leur influence historique. Aussi, parler de "rixe entre possédants", richesse immobilière contre richesse mobilière, qu'est-ce d'autre que d'expliquer l'histoire structurellement ? Ensuite je n'ai pas entendu Guillemin nier que le peuple ait joué un rôle dans la révolution de 89, mais qu'effectivement, un certain nombre de faits qu'il rappelle permettent de pencher dans le sens d'une instrumentalisation de la colère populaire pour servir les intérêts bourgeois. Et qu'y aurait-il là de si étonnant et de choquant ? Qui a dit qu'admettre la souveraineté du peuple impliquait qu'on devait l'idéaliser ? La colère populaire n'a-t-elle pas maintes fois été excitée et instrumentalisée au cours de l'histoire ? Les passions, c'est bien connu, troublent la vue et rendent effectivement plus manipulable. Il n'y a pas eu des moments où on a excité la haine et la peur du peuple pour fabriquer du consentement à la guerre ou à des lois liberticides ? Aussi, si le peuple n'avait pas été manipulé en 89, comment expliquer la *réappropriation* comme vous dites par la bourgeoisie de la révolution ? Car si la bourgeoisie a pu se réapproprier la révolution (par le meurtre politique de Robespierre), c'est qu'au le départ, la révolution lui appartenait effectivement. Et pour finir, vous considérez peut-être comme historien marxisant que l'histoire des idées est négligeable pour comprendre l'histoire politique, les "faits" se suffisant à eux-mêmes, mais c'est un tout autre débat que celui de savoir si Guillemin est fiable ou pas. Car si vous ne partagez pas des principes de compréhension généraux de l'histoire, lui n'en fait pas secret, on est donc chacun renvoyé à sa propre réflexion. Parler de la fiabilité de Guillemin est toute autre chose : il n'est pas question de savoir si il présenterait une vision définitive et indiscutable de l'histoire mais de savoir si sa démarche est honnête, digne de confiance, fiable ou pas. Or, c'est bien sur ce plan de l'honnêteté intellectuelle que vous avez placé les choses dans la vidéo. Vous parlez bien d'erreur volontaire et même d'arnaque. Je vous ai prouvé que même si on peut clairement ne pas partager son individualisme et ce qu'on pourrait appeler son intuitionnisme historique, Guillemin n'avait pas été malhonnête dans la façon d'étayer son propos. Il me semble pour conclure que vous avez tendance à supposer que pour être vous même crédible, il faudrait forcément que tout soit en gris, trouver en tout le juste milieu. Donc oui chez Guillemin, il y a du très bon, quel orateur notamment ! mais alors il y a forcément aussi du très mauvais, c'est-à-dire non pas seulement des erreurs possibles, seuls quelques fanatiques en mal d'idoles religieuses peuvent encore croire aujourd'hui qu'il existe des hommes infaillibles, mais de la malhonnêteté intellectuelle, du mensonge. Je n'ai encore rien dit sur Napoléon et Valmy, mais là aussi, on aurait un Guillemin malhonnête qui recycle des sources dont il saurait parfaitement qu'elles sont fausses, ce que pourtant vous êtes loin d'établir. Mais finalement on sera d'accord je pense pour dire que la vérité historique n'est pas toujours dans le "juste milieu" : entre ceux qui disent que la Shoah n'a fait que quelques milliers de morts ou ceux qui disent qu'elle en a fait cinq million au bas mot, la vérité ne consiste certainement pas à couper la poire en deux.
+Christian Lars : Je vous plussoie car à lire et relire la citaion de Voltaire dans son contexte, on ne la comprend qu'avec le sens que lui donne Guillemin et non dans le sens neutralisé qu'Histony tente de lui donner. Pour reprendre la jolie expression que j'ai cru vous entendre inventer, Histony, vous sous êtes "pris le pied dans le plat" ici. Votre assertion du début aussi pourrait être l'objet d'une vidéo à part entière : "en réalité, il n'y a pas de gentils et de méchants, juste des acteurs historiques avec des divergences d'intérêt". Vous écartez délibérément le jugement moral de l'appréciation historique, ce que Guillemin ne fait certes pas. Soit, mais en quoi est-ce mieux ? Pourquoi poser ce postulat péremptoire sans en discuter la pertinence ? Pinochet n'était ni gentil ni méchant, juste une divergence d'intérêt avec Allende ? Ceci dit, votre vidéo répond à une vraie question et fait débat, c'est déjà un grand mérite. Bravo et merci.
J'avais lu les commentaires avant de voir la vidéo, j'ai hésité à la regarder, puis je me suis dit : allez, un petit bout ! Et bien heureusement, parce que les commentaires ont rien compris à la vidéo. Tu ne décridibilises absolument pas Guillemin, tu dis juste que tout le monde fait des erreurs, est faillible et qu'il faut avoir plusieurs sources... C'est pourtant pas compliqué...
@Histony, merci beaucoup pour cette video, que je trouve super honnête. J'ai fait le meme parcours (étonnement > admiration > questionnement > remise en contexte) avec Guillemin, votre presentation m'a ete tres utile, surtout venant d'un doctorat en histoire. Vous participez a la multiplication des sources d'information et a leur bon croisement. Encore merci.
Mais faut variment arrêter avec ce terme "complotiste" les gars.. tout mettre dans le mm sac c'est la porte ouverte a l'erreur non ? Des complots c'est assez banal enfait, pk j'ai l'impression que personne ne le realise.. Dès qu'on cache quelque chose a un tiers (concerné evidement..) c'est un complot. Sur ce je vous invite a checker l'etymologie du mot.
+Ashy .bringer Juste l'étymologie, ça suffit pas. C'est vrai que c'est un fourre-tout et qu'on sait pas toujours trop sur quel pied danser. Frédéric Lordon a écrit un article sur le sujet, que je trouve très pertinent.
+Ashy .bringer Bien sûr il y a des complots, dans l'histoire comme dans la vie courante, c'est assez banal. Plus souvent de petits complots que de grands, et souvent fomentés par des gens médiocres - très loin des "génies du mal" romantiques ou des redoutables "chefs d'orchestre clandestin" sur lesquels fantasment les complotistes. Un bon livre sur la question avait été dirigé il y a une vingtaine d'année par Yves-Marie Bercé, l'ancien dir. de l'Ecole des Chartes.
***** Un complot ça reste un complot, une machination d'hommes de pouvoir pour baiser le système. C'est derrière l'appellation de conspirationniste qu'il y a une notion de fantasme. C'est pour ça qu'on l'entend partout, c'est pratique pour jeter le discrédit sur quelqu'un ou quelque chose. Combien de temps avant que les tacleurs de la loi travail soient taxés de conspirationnisme, par exemple ? Faut vérifier les sources et leur fiabilité, y'a pas de secret. C'est tout l'objet de Wikipédia, par exemple.
+Maurice Viel Est-ce que vous n'êtes pas sûr de fantasmer sur les complotistes? Qui sont bien sûr des idiots et pas vous. Vous avez perdu trop de temps sur les vidéos des petits hommes verts...
Le truc c'est qu'on connaît mal l'histoire et on tombe sur Guillemin qui nous raconte ça comme un grand père qu'on a pas eu le ferait et ça nous charme tous. A force de côtoyer le vide de cette société on peut adorer une personne en pensant avoir trouvé la perle. Merci d'apporter une nuance à tous ça même si ça fout un coup à l'orgueil, j'avoue qu'une vision orienté qu'on admire nous mène dans une direction qui n'est pas la réalité strict, bien que quand on observe un Sarko on se demande. Mais bref je voulais voir une vidéo de Guillemin je tombe des nus.. Enfin tant mieux. Je regarderai tes autres vidéos j'espère pouvoir approfondir mes maigres connaissances sans avoir à contrer ma volonté de ne rien faire. Bécos
Je préfére les récits de Guillemin a ceux de l’éducation national. C'est bien beau de nous parler de méthodologies sur des thèmes ou l'on nous éduque a coup de propagandes, de mensonges et de falsifications. On se passera de ces quelques erreurs. Son travail nous fait un grand bien, ces quelques broutilles d'erreurs ne vont pas nous empêcher de dormir. On l’apprécie parce que l'on sent en lui une passion pour la vérité. Il respire la France, celles des débats intellectuels ou jadis on essayait d’être vrai. A votre place, je ferais plus de vidéo qui mettent en lumière toutes ces mises en scènes de nos cours d'histoires. C'est de cela que nous avons besoin. (clavier QWERTY)`
Pour moi, le principal écueil de cette adulation de Guillemin comme porteur de "La Vérité", c'est que c'est tout aussi stupide et illusoire que de croire sur parole l'histoire purement scolaire. Déjà parce que le plus gros problème de l'Histoire scolaire n'est pas qu'elle falsifie, mais bien souvent qu'elle simplifie jusqu'à en devenir erronée. On vit dans un monde où le pouvoir n'a plus à cacher ses ignominies : il les commet au grand jour et nous le laissons faire ce qui est bien pire. En un sens, je crois que notre volonté à trouver des complots et secrets cachés partout est surtout un moyen de nous déculpabiliser de notre lâcheté, parce que nous n'agissons pas. Clairement, il est manifeste pour quiconque connaît la méthode de l'historien, celle qui repose sur des sources, des vraies, que Guillemin était parfois à l'ouest : c'est quand même l'homme qui, six mois avant d'écrire un livre sur Jeanne d'Arc, écrivait aux spécialistes pour savoir si "des archives du XVe siècle, ça existe ?" (spoiler : même un étudiant en première année d'Histoire sait que oui, il en existe pas mal). Il ne s'agit pas de tout démolir chez Guillemin : il lui arrive de dire de bonnes choses, certaines de ses conférences sont bien meilleures que d'autres. Il s'agit juste de dénoncer la croyance aveugle en une source, que ce soit Guillemin, moi, ou quiconque d'autre. TOUT DISCOURS doit pouvoir être critiqué intelligemment. Sans quoi ça devient une religion.
+Yannick Reclus Là dessus, nous sommes on ne peut plus d'accord. Néanmoins, il y a une nuance très nette entre prendre parti (ce que je fais aussi, et je l'annonce tout autant) et sélectionner faits et sources qui vont dans le bon sens, ce que Guillemin fait parfois. Et ça ne m'empêche pas de rejoindre Guillemin sur la plupart de ses conclusions.
+Histony+Histony Tout travail de recherche en Histoire commence par une sélection des sources, ça s'appelle l'objectivation du sujet. Henri Guillemin fait preuve d'une rigueur dont beaucoup font l'économie pour nous faire passer des vessies pour des lanternes, à savoir s'en tenir aux sources primaires. Ce que je reproche à la présente vidéo c'est de nous resservir le mirage épistémologique weberien de la neutralité axiologique comme critère dernier de véracité. Genre tout se vaut, les valeurs morales ne sont que les fruits d'une époque. Vous prenez l'exemple de la libération de la femme, je ne pense pas que l'on puisse considérer également Desh ou Simone de Beauvoir ( avec toutes les nuances intermédiaires ). Si l'on considère la perpétuation de l'espèce dans la bonne entente comme critère moral, on ne peut que donner raison à Henri Guillemin dans ses prises de parti. D'un point de vue méthodologique, vous ( et l'histoire stipendiée dont vous faites ici le porte-parole ) êtes dans le faux et il est dans le vrai.
@@lejouisseur3523 Un historien rigoureux se voit dans les livres qu'il écrit, pas dans des vidéos de vulgarisation. C'est comme si je te disais que Laurent Cabrol est un météorologue rigoureux ...
@@tietie007 si vous mettez les vidéos «youtube» au même degré que les films-documents des interventions de Guillemin, j'ai bien peur qu'on opère un glissement de terrain de «je». Annie Lacroix-Riz en fait les frais au même titre que Henri Guillemin. Comme si les lecteurs ou/et vidéos-spectateurs étaient magiquement pourvus d'une objectivité irréprochable. Comme s'ils n'étaient pas eux-mêmes à la recherche de leurs «propres» convictions ! Calmons-nous : Guillemein est un chercheur aussi honnête et partisan qu'il le prétend, n'obligeant pas les désobligeants.
Alain Decaux que j’aimais beaucoup également disait souvent qu’il avait beaucoup de respect pour Henri Guillemin.
8 років тому+17
Et à 7:57 on a l'explication brillante de l'arrivée au pouvoir de Pétain en 1940, vainqueur de Verdun ! CQFR ! (ce qu'il fallait rabacher !) Oui Pétain est un oportuniste ! Oui Pétain fait partie de ceux qui pensent que la guerre est un bon moyen de mater la classe ouvrière et paysanne. Oui Pétain avec son bâton de Maréchal est avant tout du côté du manche ! Oui Pétain est fortuitement (attaché militaire) conseiller de Franco lors de la préparation de la reconquête de l'Espagne ! Où était l'héroïsme à Verdun ? De quel côté veux-je dire ? Mais évitez nous Que vous ayez avec votre petite gueule d'ange des choses à dire sur Henri Guillemin, rien ne saurait vous en empêcher. Mais de grâce ne nous refaites pas le coup du soldat Chauvin, héros de vos batailles livresques. Et laissez nous écouter ce monsieur, nous à qui sur les bancs de l'école laïque on a raconté tant de conneries.
il me semble que vous n'avez pas compris la critique d'Histony. Tout acteur historique doit être analysé mais pas jugé. L'historien n'est pas un juge, il essaie juste de comprendre et ça demande de prendre une certaine distance avec son objet d'étude. Quand je lis certains historiens, comme Annie Lacroix-Riz, pour ne pas la citer, qui commence à filer la métaphore insultante en parlant de certains personnages, je pense notamment aux lignes infectes sur le ministre des Armements, Raoul Dautry, en 1940, qu'elle écrit dans De Munich à Vichy, elle sort de son rôle d'historienne pour prendre les habits d'une polémiste à la Zemmour. Ce Raoul Dautry, qu'elle roule dans la boue, le traitant de synarque traître à la France et à la solde de l'Allemagne, a quand même fait dévier un stock d'eau lourde vers l'Angleterre, alors qu'il devait arriver en France ! Sur la bataille de l'eau lourde : ua-cam.com/video/pSIEHL8N1WQ/v-deo.html
@@tietie007 bof, "défoncer" faut pas exagérer; ça reste très gentil. Moi mes bouquins d'histoire du collège ou lycée me l'on toujours fait passer pour un papy "malgré lui" ; genre on l'a poussé à prendre les commandes patati patata. Alors qu'en fait le type n'attendait que ça! il avait tout un programme préparé de longue date pour la "rééducation" des français de cette époque: voir la conférence à ce sujet "Le désastre politico militaire de 1940, selon Henri Guillemin."
@@tietie007 Lacroix-Riz comparée à Zemmour ? Libre à vous "Traiter" untel de synarque, elle ne le fait pas vraiment à la légère. "Filer la métaphore" ça veut dire quoi exactement ? Voila qui me parait bien plus léger comme argument que les archives dont elle parle. Il a "quand même" fait ceci ou cela, et alors ?
Je re-re-revois cette vidéo que j'avais déjà énormément appréciée lors de mon premier visionnage. Je ne connaissais pas les travaux de Guillemin mais j'aime l'honnêteté intellectuelle d'Histony et son discours en faveur de l'esprit critique. Cette vidéo m'a entre autres donné une énorme envie de découvrir Guillemin, ce que j'ai fait. Et donc, me voici à nouveau ici (vous suivez), et mettre ensemble les deux est vraiment intéressant. Merci VVS pour votre travail !
C'est très aimable à toi de te soucier à la fois du bien de Guillemin et du mien. Je te rassure : Histony n'a pas décrédibilisé Guillemin à mes yeux. Au contraire : il me l'a fait découvrir alors que je ne le connaissais pas du tout. Depuis j'ai regardé la majorité des conférences de Guillemin dispo sur UA-cam... je ne me serais pas donné tant de mal pour un orateur que je n'aimais pas ! Tu ferais mieux de te réjouir que VVS ait servi à populariser Guillemin et du fait que toi et moi partageons un goût en commun, non ? Au lieu de m'insulter gratuitement. Je suis d'accord avec le discours d'Histony : il faut savoir mettre en œuvre son esprit critique, y compris à propos de ce qu'on aime. Si on n'est pas capable d'avoir un regard critique sur ce/ceux qu'on aime, alors ce n'est pas de l'amour, mais de l’idolâtrie. Au passage, Guillemin lui-même a fait son auto-critique sur certains de ses travaux... PS : moi c'est "elle" pas "il", merci.
L'argument de "la vie de travaux" n'a qu'un poids très relatif pour donner de la crédibilité au discours de quelqu'un. C'est une condition nécessaire d'avoir étudié un sujet avant de prétendre pouvoir en parler, mais très loin d'être suffisante. Nombreux sont les théologiens qui passent leur vie à étudier leur religion. Leur discours ne devient pas plus véridique à chaque heure d'étude effectuée hein.
J'adore ses conférences; il a un talent de conteur qui ne cesse de m'éblouir; depuis qu'elles sont disponibles, j'ai écouté TOUTES ses conférences, on dit que ça vieilli, sauf que ses conférences sur les grands noms de la littérature....J'ai beaucoup aimé Pétain, c'est accablant, même si c'est un peu manichéen, merci à lui.....Ce qui n'empêche pas de lire ce qui se fait maintenant.....
De tout ce que j'ai croisé d'historique sur UA-cam, ta chaîne est vraiment ce que j'ai trouvé de mieux ! Merci pour cette vidéo ! Bel exemple de la remise en question que doit nécessiter chaque travail sur l'Histoire.
Ce que tu dis à partir de 19:30 est fondamental et est pour moi un problème majeur dans notre société actuelle, où l'on se dit ouvert d'esprit ! D'autant plus important actuellement où à cause des réseaux sociaux, et des médias (qui devraient apprendre cette leçon!), on peut démonter quelqu'un en quelques minutes seulement. Magnifiquement bien dit, et merci encore pour tes vidéos ;)
Je ne sais pas pour vous, mais ma conception de l'histoire ne peut être résumée à une énumération de faits; tout doit être suivant une vision. De ce fait Guillemin propose sa vision de l'histoire, et ne peut donc faire autrement que se placer comme juge. En somme l'objectivité et l'impartialité sont une chimère, car on est tous menés, à un moment donné, à prendre position. Après, vous avez raison quand vous dites que personne n'est infaillible, il n'y a que les faits et les preuves qui comptent au final.
+Doojs Mud Je suis tout à fait d'accord, il est impossible d'être impartial en histoire à mon avis. Impossible, et Guillemin l'assume, ce qui est tout à son honneur. Moi aussi, d'ailleurs. L'important est que la prise de position ne prenne pas le pas sur la rigueur. Et inversement, que de voir nos positions aussi bien défendues ne nous prive pas de notre esprit critique. C'est le plus difficile, parce que d'un côté, Guillemin, j'aimerais le croire les yeux fermés ! :D
+Histony " ...très engagé à gauche...Du coup, pas mal d'étudiants sont venus me voir (rires) en me posant la question de sa fiabilité et en demandant si on pouvait le croire sur parole..."(rires)
+Doojs Mud Après quand on a lu, écouté, regardé Henri Guillemin il admet lui même qu'il n'est pas infaillible, que de nouveaux documents pourront être exhumé après sa mort et même que sa sensibilité personnel fait qu'il donne sa propre vision des choses mais toujours en se reposant sur les textes. Il me semble qu'il fait cette annonce au début de la plupart de ses analyses postées sur UA-cam :) Du reste on peu très bien lire un Michelet et un Guillemin pour avoir deux points de vu d'un fait historique pour se faire sa propre idée de la chose. Si on trouve que c'est normal qu'il y ai des riches et des puissants à la tête du monde on sera assez content de voir que monsieur Guillemin annonce que c'est le cas. Si à l'inverse on trouve ça détestable ça n'enlève rien au fait en lui même. Ce n'est là qu'un exemple.
Mickael Goubet Oui, mais lire un texte n'est pas une preuve en soi, car cela n'exclut pas le fait qu'il puisse exister un autre texte qui le contredit. Je ne parle pas de Guillemin mais de manière générale. D'un autre coté, vouloir le défendre à tout prix en disant que comme il prend position pour les pauvres contre les riches nous oblige (ou presque) à aller de son coté, me semble limite du chantage moral. Certes, cela ne change en rien les faits, mais je signale qu'en histoire ce ne sont pas les faits qui importent le plus, en tout cas pas plus que la lecture qu'on leur donne. Un seul fait peut être interprété de plusieurs façons (qui peuvent être contradictoires). Si on prend l'exemple de Robespierre, Guillemin y voit un révolutionnaire, tandis qu'un autre n'y verra qu'un tortionnaire assoiffé de sang, et les deux s’appuieront sur les mêmes faits.
J'étais justement d'accord qu'il ne faut pas se contenter des faits et accorder de l'importance au contexte et à la personnalité des protagonistes des événements. En cela Guillemin est très bon à mon avis. Après comme je disais il précise quand même très souvent qu'en histoire il est impossible d'être objectif. Il prend, si je me rappel l'exemple des Assyriens et autres événements très éloigné dans le temps où il est plus facile d'avoir le recul suffisant pour bien se positionner alors que pour des choses bien plus récentes c'est impossible. Le soucis est que les gens ont de façon général perdu le sens de l'analyse et de la réflexion personnel. Malheureusement il y a ceux qui ne jure que POUR ou CONTRE Guillemin par exemple. Les gens ne semble plus avoir ni l'envie, ni la patience de lire, de s'informer, de croiser les textes et analyses. Ils veulent tout de suite la version définitive de l'Histoire, l'immuable et indiscutable ce qui est impossible ..
Bravo pour votre belle honnêteté intellectuelle, je vous encourage à rester ainsi, c'est si important (mais si rare !) dans notre époque d'intolérance et d'endoctrinement idéologique...
Très bonne vidéo, néanmoins, j'aurais quelque remarques. Le début et la fin de ce monologue disent la même chose: Ne pas se faire de gourou, se méfier des séductions, des performances oratoires et des simplifications. Ma question: Pourquoi coupler cette avertissement à une série (absolument nécessaire) de remise à leur place de contre vérités énoncées par Guillemin ? Ca n'est pas innocent et peut être pas conscient non plus, mais ... luttons contre les gourous dangereux .... non ? Guillemin livre à celui qui l'écoute toutes les clés: "ne pas s'en laisser compter" est sans doute ce qu'il m'a appris de plus important. La critique générale que vous lui faites n'a donc pas lieu d'être. En revanche la seconde partie de la vidéo celle de la mise à plat, de la révélation des coquilles volontaires ou pas de Guillemin sur pétain, sur voltaire etc... est hautement nécessaire. C'est la que s'exprime votre légitimité d'historien et au lieu de vous placer en juge : "Guillemin est il fiable" proposez davantage un: "les erreurs de Guillemin" qui se grefferaient à son oeuvre et qui montrerait davantage une continuation, un hommage rendu à son oeuvre, une correction bien plus chaude et moins douloureuse que ce distant jugement (même si vous semblez l'aimer autant que moi). Enfin, je vous propose de renverser la proposition et de constater les bienfaits de cet aspect "gourou". Considerer que cette technique réthorique est vectrice de passion, d'engagement, de prise de conscience et de remise en question de son propre jugement. Il ne s'agit pas de passer du coté obscur, mais de catalyser (en opérant des raccourcis) la conscience de l'auditeur sur son histoire sur son statut dans la société etc... Guillemin contient la non violence, le pacifisme, mais aussi la radicalité des positions sans laquelle rien ne se fait. Il apporte une vision qui structurellement en ignore d'autre.... et surtout il n'apporte pas une vision systémique. Il est ouvert, Guillemin est une main tendue à ceux qui veulent apprendre. Et ceux qui veulent apprendre n'ont pas besoin qu'on leur dise à qui se fier (et leur dire n'y changera rien). Bonne continuation sur youtube, vous avez tout mon soutien.
+Vincent Dietrich Luttons contre les gourous dangereux : oui, mais je crains que Guillemin ne puisse parfois être dangereux pour son propre camp, pour le coup. Si je dénonce ses simplifications, c'est parce qu'elles peuvent facilement faire basculer dans la théorie du complot de type "les élites complotent contre nous" etc. Or, les choses sont toujours plus subtiles, avec des convergences d'intérêts notamment, intérêts de classe en particulier, de nos jours entre médias et politiques, et croire à la vision trop manichéenne de Guillemin peut nous pousser à côté de choses qui sont les réels responsables. Guillemin, par exemple, croit qu'il y a de braves gens, et des méchants qui ont fait le mal, limite par pure méchanceté. Or, c'est loin d'être le cas ! Les actes des gens s'expliquent avant tout par le système dans lequel ils évoluent, qu'il soit politique, économique, culturel... Et ce système les façonne, nous façonne, autant que nous le façonnons, sinon plus. À trop boire les paroles de Guillemin, je crains qu'on détourne notre colère contre des individus, alors que les problèmes, actuels et passés, découlent avant tout des structures qui ont permis à s'élever. Je démonte dans la vidéo sa détestation de Pétain : c'est parce que Guillemin n'a pas l'air de saisir une chose. Le problème n'était pas Pétain en lui-même, mais tout un système qui a fait arriver au pouvoir cet homme. Si Pétain était mort quelques années avant la guerre, il y aurait probablement eu une autre personne pour défendre les mêmes idées avec le même charisme. Si Sarkozy n'était pas né, serait-on réellement passés à côté de la vague ultralibérale ? Nous savons bien qu'en réalité, mille autres auraient pu défendre les mêmes idées. Cette dimension là, ce fait qu'il faut avant tout déconstruire et analyser le système, les comportements, mais pas les juger, elle est absente chez Guillemin, et à mon avis, c'est se priver d'une arme essentielle. C'est pour cela que je suis opposé à tout gourou, même (pour ne pas dire surtout) quand ils sont dans mon camp : adhérer aveuglément à quelqu'un, c'est prendre le risque de ne pas voir ses failles qui, dans le cas de Guillemin, vont plus loin que des erreurs factuelles qui sont somme toute pardonnables. Pour chaque personne, il faut prendre ce qui est bon dans leur démarche (et il y a du très bon chez Guillemin), mais aussi rejeter ce qui est mauvais. Cela n'empêche pas que Guillemin est un très bon conteur, quelqu'un qui a la passion et la capacité à communiquer. Donc je suis tout à fait d'accord pour dire que Guillemin est une très bonne porte d'entrée à l'histoire (bien meilleur que les Bern, Ferrand et autres), et il m'arrive de le conseiller à mes étudiants, mais il me semble important de rappeler qu'il est toujours nécessaire de garder son esprit critique. À une époque où trop de gens se contentent de "maîtres à penser" sans aller plus loin, le rappel me semble important, d'autant que la fiabilité de Guillemin est assez peu évoquée : soit on l'adule, soit on le déteste. Je voulais proposer cet entre-deux qui me semble nécessaire. Après, sur les erreurs elles-même, un inventaire serait intéressant, mais je n'en ai ni la capacité sur tous les points, ni le temps. Ce qui m'embête plus, c'est que certaines des erreurs que j'ai mentionnées et/ou vues dans mes recherches me semblent parfois relever de la falsification volontaire. Et autant je peux pardonner ses erreurs d'analyse ou d'interprétation, autant quand il invente des documents, modifie des citations... cela me semble malhonnête et, pour le coup, très gênant. Personnellement, je l'ai vécu comme une trahison, justement car venant de mon camp, et nuisant, finalement, à la diffusion d'idées avec lesquelles je suis en accord. Désolé d'avoir fait si long, et merci pour le soutien !
Ce dont ces petits profs d'Histoire ne parlent pas, c'est que les jeunes font de Guillemin une passerelle vers la remise en cause de la République. Le plus partagé de Guillemin, ce n'est ni Voltaire, ni Robespierre ni Napoléon ni Jeanne d'Arc, c'est la série sur la Commune et l'Autre avant-guerre, c'est-à-dire les débuts de la 3ème République ! C'est moins que les hommes en particulier, les problèmes et la laideur qu'engendre un pouvoir issu du suffrage universel. Guillemin ne va pas au bout de ses démonstrations car il est allergique à tout ce que produisent les milieux royalistes et traditionalistes. Mais ceux qui sont captés par ses discours ne sont ou ne restent le plus souvent pas électeurs de Mélenchon, qui pourtant s'en réclame (par clientélisme?)...
Zinc quiet tes paroles ne risque pas de voir y en faire déborder les verres d'une amitié nouvelle avec le gourou que tu ne seras jamais; donc ne vous inquiétez pas, l'esprit critique des nouvelles générations n'en permettra aucun de leur servir de patron de bar: une autre tournée!?! @@Histony
@@Histony Tout à fait d'accord avec votre dernier paragraphe. Je reprenais souvent ses propos sur Voltaire. J'ai l'impression de m'être fait gentiment berner, pour ne pas dire autre choses..car il s'agit ni plus ni moins que d'une manipulation de citation en dehors de son contexte et, in fine, d'une calomnie. Les capacités intellectuelles de Guillemin étant inattaquables, cela signifie qu'il savait très bien ce qu'il faisait. Je continuerai à l'écouter, mais en étant davantage vigilant.
@@Histony C est ridicule quand guillemin explique la main mise de la Cagoule ou CSAR dans le haut commandement militaire Français c'est vrai et vérifiable. C est en plus évident pour cette époque même Alain Decaux a fait une videos sur la cagoule Alors nier le complot type conservant le CSAR (Cagoule) d'avant guerre serait de l'historiquement incorrect.
À propos de ce que vous dites à 11:00. Vous ne lisez pas tout à fait ce qu'a écrit Voltaire. Vous remplacez l'adverbe "toujours" qu'écrit Voltaire par "souvent", ce qui change le sens de la phrase. Quand vous citez Voltaire, vous dites textuellement […l'esprit d'une nation repose SOUVENT dans le petit nombre qui fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne…]. Alors que Voltaire écrit : […l'esprit d'une nation réside TOUJOURS dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne…] Ce que vous dites pourrait effectivement être considéré comme un constat : "ce que l'on observe en Chine est souvent observé ailleurs", sans qu'on puisse dire que Voltaire s'approprie cet état de fait. Mais ce que dit Voltaire, c'est une règle : "c'est toujours ainsi qu'il en est". À ce stade, on n'est pas encore totalement sûr que Voltaire s'approprie cette règle. Avec la phrase qui suit et quand on sait à quel niveau Voltaire plaçait la "raison", il n'y a plus aucun doute. Voici la phrase que Voltaire écrit à la suite : […Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur terre…]. En conclusion, je recopie tout le paragraphe pour bien montrer que Voltaire ne fait pas un constat mais exprime son point de vue (il s'exprime à la première personne du pluriel) et il ne parle plus de la Chine, il généralise : […Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé quatre mille ans à la constitution de la Chine, nous ne prétendons pas parler de la populace ; elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains : l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne. Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur terre…]. Dernier point, quand on écoute Henri Guillemin, il place un morceau de phrase avant la citation de Voltaire : "un pays bien organisé, c'est celui, où…". J'ai vérifié, dans le livre d'Henri Guillemin "1789 : silence aux pauvres", il n'attribue pas ce morceau de phrase à Voltaire, voici ce qu'il écrit exactement dans ce livre : […Voltaire a pris soin de définir en toute clarté, dans son Essai sur les Mœurs, comment il se représente un pays bien organisé : c'est celui, écrivait-il littéralement, où « le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne »…].
bonjourtout d'abord je suis certain que Guillemin à commis des erreurs comme chacun d'entre nous.Pas de maître à penser et garder l'esprit critique. Ko pour çàSeulement, voilà vôtre interprétation du texte est érronée et vôtre citation inexacte également. Sur le texte on peut lire: " l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre". Et non pas comme vous le dite, "repose souvent sur le petit nombre" ce n'est pas la même chose c'est même une erreur pire que celle de Guillemin.Revenons à la phrase qui précède. En parlant de la populace "elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains". Ce n'est pas un constat c'est une idée politique !! et si vous y voyez autre chose vous avez mal lu.Voltaire dit partout ou que vous alliez dans le monde ( qu'est-ce qu'il en sait ?) les petites gens ne pensent pas et "tirent des charrues" donc il n'y a pas lieu de s'y attarder. On continue " l'esprit d'une nation reside toujours dans le petit nombre..." Ce n'est pas fréquemment ou souvent que dit Voltaire. Il dit toujours . Voltaire à également choisit le mot "réside" si les mots on un sens pour vous cela signifie demeure ou habite et non pas "repose" comme vous le dite. Par consequent, l'esprit ( la pensée, l'art, la réflexion la politique...) réside dans le petit nombre et nul par ailleurs. Si c'est un constat il est vraiment très prétentieux de la part de quelqu'un qui prétend connaître le monde entier mais qui en réalité ne fréquente que 0.1 % de la population.Donc je vote pour Guillemin qui est beaucoup plus proche de la vérité que vous sur ce coup.Quant à l'étude des mœurs et de la politique je n'en parlerais pas. Mais prétendre que ça n'a pas d'intéret d'un point vu politique alors j'en tombe des nus !!! Si la politique n'est pas une affaire de mœurs ou d'humeur d'après vous, alors il reste quoi à par ça ? Vous croyez que les gens peuvent detacher leur corps de leur esprit ?? Bref passons c'est un sujet trop vaste pour en parler ici.
Sur Laval, procès d'intention. Sur Valmy, ignorance des sources. Sur Napoléon, question de point de vue posée comme réalité objective . Sur Voltaire, analyse biaissée. Carré d'as.
Je découvre ta chaine et putain ça fait du bien. Un discours nuancé , un monde pas tout noir ou tout blanc, juste un monde avec des gens qui ont des intérêts pas forcement convergents , des hasards. La vie quoi. Merci.
je sors tout juste des 6h17 de son cycle sur la commune de paris. guillemin est captivant et la densité de son analyse (parfois un peu sentimentale certes) m'a laissée pantoise ! j'en aurais presque oublié l'esprit critique et je suis ravie d'avoir été aiguillée sur ta video ! merci pour ton travail
J'aime beaucoup guillemin, et je trouve ta vidéo très intéressante, même si je la trouve peu nuancée, et finalement ce que tu reproches à Guillemin, tu le fais toi même quand tu le critiques, ce qui est assez gênant.
Un commentaire tardif sur cette chaîne UA-cam que j'ai découverte il y a quelques semaines et dont j'ai dévoré tous les épisodes d'un coup ! Cette chaîne est vraiment excellente à tous points de vue car les vidéos sont claires et instructives, les sujets bien choisis et je ne peux que être d'accord avec l'idée sous-jacente de toutes ces vidéos qu'il faut garder un esprit critique par rapport à tout contenu. Continuez et merci !
Très bonne vidéo. J'adore Guillemin, surtout son engagement. Mais malgré toute mon affection pour l'homme, je suis absolument d'accord pour dire qu'il faut critiquer (en bien et/ou en mal) l'historien.
+Nota Bene Merci ! C'est pour ça que je n'aime pas qu'on me demande ce que je pense de X ou Y, quel que soit le sujet : dans tous les cas, X ou Y n'est pas parfait, donc il faudra réfléchir aux failles de ce qu'il dit et fait.
Histony Que me conseillez vous, étant donné que je suis n'y de gauche / droite mais je souhaite apprendre l'histoire de nos penseur d'époque sachant que maintenant l'intellectuel français n'est plus ce qu'il était. Qu'elle auteur me conseillez vous, sachant que j'ai regardé au début de mon aventure comme la plus part les conférences de Guillemins ( donc j'en garde des bon et des mauvais) mais il faut savoir l'histoire de chaque ' partis' pour se faire son propre opinion pour ma part. Donc en conclusion qu'elles sont les auteurs les plus objectifs sur notre histoire et nos penseurs 'd'époque'.
Lecoq Franck : C'est peut être en lisant des commentaires tels que le vôtre que l'intellectuel d'aujourd'hui se dit que compte tenu de la capacité du lectorat d'aujourd'hui, il n'a plus besoin d'être ce qu'il était. En effet, avant de vous attaquer à nos grands penseurs, fussent t-ils d'époque (Mais de quelle époque ?), je vous conseillerais avant tout comme première acquisition, l'achat d'un manuel d'orthographe, ça ne saurait vous nuire. Ensuite, ayant surmonté ce premier obstacle, et avant d'aborder Platon, allez-y donc progressivement. Vous vous apercevrez vite que bien des historiens d'aujourd'hui seront en mesure de répondre à vos attentes. Et d'ailleurs, en sus, ces gens vous fourniront (ils le font toujours) leurs sources.
Il faut toujours savoir QUI raconte l'Histoire. J'en ai pris conscience très tôt car j'étais dans le système scolaire public et mon frère était dans le système scolaire privé catholique. Nous n'apprenions pas la même Histoire !
Je dois être câblé comme Guillemin car effectivement je pense très simplement (pas de manière simpliste !!) qu'il y a des gentils et des méchants ! Les gentils ont souvent une approche philosophique des choses quand les méchants ont eux une approche financière des choses. Guillemin ne le dit pas mais depuis le début de notre humanité, les "intérêts" divergent, "Business is business" !!
Je viens de découvrir ta chaîne, je n'ai pour l'instant vu que cette vidéo mais je te remercie car la qualité du fond est vraiment au rendez-vous. Bonne continuation.
Effectivement les conférences de Mr Guillemin sont intéressantes et captivantes mais à regarder avec un filtre bien épais! Celles sur De Gaulle notamment ne manquent pas d 'erreurs et d'interprétations douteuses... Exemple:Guillemin parle des troupes franco-anglaises en Syrie comme étant cinq fois supérieures aux troupes Vychistes, rien que ça! En fait Dentz dispose de 38000 hommes contre une division anglaise,une autre Australienne et deux brigades(une indienne et la brigade FFl)soit environ 50000 hommes à la louche! Et dans le genre interprétation foireuse,ne parlons pas de celle accusant De Gaulle d'avoir ménagé la 2éme DB en la faisant débarquer que le 1er août! primo,les divisions blindées débarquent toujours aprés les divisions d'infanterie dans ce genre d'opération(une fois les têtes de pont sécurisées et élargies). Secondo ,c'est Eisenhower qui commandait la bataille de Normandie,c'est donc lui qui prennait ce genre de décision pas De Gaulle qui lui a obtenu le 1er août au lieu du 1er septembre prévu par les américains pour le débarquement de la division Leclerc ,qui si De Gaulle avait eu le choix aurait débarqué le 6 juin...
Une des trouvailles des émissons de Guillemin était que durant l'émission, la caméra le présente dans un premier temps à son pupitre, dans une pièce qui semble bien meublée, et d'apparence classique d'intérieur de bon goût. Progressivement, la caméra s'approche pour voir le buste de Guillemin et le reste de la pièce devient flou. Puis comme il développe sa conclusion, on cadre sur sa tête qui remplit l'écran avec ses yeux qui vous regardent directement, qui vous parle en personne. Cette technique est une révolution dans le domaine des communications.
J'interviens juste sur un point, moi, l'école n'a JA-MAIS réussi a me faire m'intéresser à l'histoire, je ne sait trop pour quelle raison. C'est seulement maintenant que j'ai accès a toutes ces sources d'informations que je me rend compte de la passion qui peut conduire certains hommes à vouer leur vie à cela. C'est donc complètement ignorant des faits concernés que j'approche ces conférences, et j'ai le sentiment, que malgré les petits écarts de language ou de contexte temporel d'enregistrement ou meme des convictions profondes de l'homme, cela reste une très bonne introduction à ce que doit être l'histoire, intéréssée, interessante, et séduisante pour tout publique, car c'est effectivement d'évênement graves et important dont il est question. A la bonne heure,
En effet, Guillemin est sûrement une très bonne introduction à l'histoire, en fait s'il a réussi à te captiver c'est qu'il était pour toi une très bonne introduction ^^ Ce que dit Histony ce n'est pas qu'il ne faut pas l'écouter, mais qu'il ne faut pas le prendre pour un Messie omniscient, tout le monde fait des erreurs car l'Histoire n'est racontée que par des Hommes ;)
Bravo et merci pour cette chaine extrêmement enrichissante. Petite question concernant Guillemin, comment consideres tu son travail sur Robespierre (qu il semble adorer et pour qui j'ai aussi une grande affection vu le procès que lui a fait pdt longtemps l'histoire). Merci !
Alors sa conférence sur Robespierre, il y a longtemps que je ne l'ai pas réécoutée, mais j'ai récemment fait un dossier très détaillé sur la Révolution vue par Guillemin dans "Silence aux pauvres !", où j'ai mis pas mal de références et tout : venividisensivvs.files.wordpress.com/2017/08/silence-aux-pauvres-un-essai-danalyse1.pdf Tu devrais y trouver ton bonheur concernant Robespierre, en attendant mes vidéos suivantes sur la Révolution. En gros, pour résumer ma position, je considère qu'effectivement, Robespierre a été victime d'un très mauvais procès (mais, ceci dit, procès dénoncé depuis bien longtemps par les historiens universitaires ; bien avant Guillemin), mais qu'il ne faut pas non plus sombrer dans l'excès inverse en lui attribuant tous les mérites comme le fait Guillemin (et comme d'autres le font aussi !) car comme tout homme, Robespierre doit être remis dans un contexte qui enlève un peu de son exceptionnalité. Par exemple, Guillemin le présente comme un précurseur en matière de défense des esclaves... alors que ses prises de position sur le sujet étaient loin d'être originales pour l'époque ; au contraire, le discours que cite Guillemin, par exemple, était en bonne part une reprise d'un déjà prononcé plusieurs années plus tôt par Mirabeau. Tout ça pour dire qu'il ne faut sombrer ni dans la légende noire, ni dans la dorée... Les légendes, c'est sympa, mais l'histoire, c'est mieux ! :D
Histony merci de ta réponse ! Je vais potasser tout ça. Je suis tout à fait d'accord, Guillemin n'est pas le premier à avoir réhabilité Robespierre mais sans doute le premier à l'avoir fait avec panache et éloquence. Ce mythe détruit par les historiens sérieux perdure pourtant toujours dans la plupart des têtes... Le récit national tel qu'envisagé par les libéraux d'aujourd'hui de la gauche molle à la droite dure vit très bien avec cette image du dictateur paranoïaque et sanguinaire. Son rôle dans cette histoire est sans doute moindre que ses défenseurs ou détracteurs aimeraient le penser mais il semble qu'il ait été un personnage intègre qui a tjs milité pour la défense des défavorisés. J'attends la suite de la série avec impatience !
@Histony vous dites des choses justes certainement fiables historiquement. Mais j'aurais aimé avoir plus d'éclairage sur les thèses majeures de Guillemin pas sur ses appréciations plus ou moins justes sur tel ou tel personnage ou fait historique. Guillemin a dit des choses extraordinairement fortes sur la Révolution Française et la Commune de Paris qui sont totalement absente des manuels scolaires. Aussi quand il dit que la Révolution jusqu'à 1792 a consisté en un transfert de pouvoir entre la richesses mobilère (la bourgeoisie) et la richesse immobilière (l'aristocratie) c'est un énorme pavé dans la mare. Aucun manuel scolaire ne dit cela, à l'école on m'a glorifié la Révolution qui a pris tout un trimestre de quatrième, je croyais que c'était une formidable libération pour le peuple. A l'école toujours on est passé à la vitesse de l'éclair sur la Commune de Paris au point que j'ignorais qu'elle existe. Je n'ai "appris" cet évenement que bien plus tard étant adulte grâce à des historiens comme Guillemin. Et aujourd'hui je suis fasciné par cet évènement. Mais si ce que dit Guillemin est juste sur la trahison des élites qui en gros ont demandé à Bismark de mater les parisiens, c'est un fait historique majeur qui devrait être "divulgué" à la population ! J'aurais aimé vous voir critiquer ce genre de thèses de Guillemin : si elles sont justes c'est un formidable historien, le plus grand du 20 eme siècle. Si elles sont fausses c'est un horrible imposteur. Mais de grâce pas de "en même temps", parfois il faut être un peu binaire, non ? C'est vrai ou c'est faux.
+Sébastien Macé. C'est pas une question de "en même temps", c'est à dire de relativiser, de noyer les choses dans un contexte trop complexe, bref de dissoudre le sens. Non, ce que dit Histony (ce que je crois qu'il dit ! Et sur quoi je suis entièrement d'accord) c'est de regarder l'évolution historique comme l'évolution de systèmes qui s'entrechoquent, parfois dans des rapport de forces, parfois dans des intérêts communs, et qui mettent en avant (qui produisent) ici ou là des personnages et des moments clés. Et de ne pas croire que ce sont ces personnages qui sont les auteurs de ces moments clés, comme le fait un peu trop croire Guillemin, et comme le font beaucoup trop croire les Bern, Ferrand et Cie. Coire en cela c'est adopter une lecture simpliste, qui est certes plus facile à digérer, mais tellement moins satisfaisante. C'est un peu ce qu'est le Mc Do, à la bonne cuisine ! Bon, je vous relis, et vois que vous ne vous intéressez justement pas aux "grands hommes et aux grands faits" mais aux "thèses majeures" de Guillemin. Et en cela, je suis d'accord avec vous, c'est là qu'il est intéressant. Mais je réagis surtout a votre supplique finale qui demande binairement si c'est vrai ou faux... La vérité n'est-elle pas toujours complexe ? Sans relativiser, on peut tout de même voir la complexité des relations !
Jamais trop tard pour découvrir une bonne chaîne ! Merci l'amistorien. Nous pouvons continuer à être enchantés par Guillemin tout en connaissant ses petits travers (et les nôtres). Je n'en demandais pas plus, tout en finesse. Sur RTS il y a également une série de vidéos où Guillemin parle de sa philosophie. On sent qu'il vit sa passion comme un sacerdoce, avec une grande exigence et probité, mais parfois tendant vers la mission mystique. Son humanité est profonde. Il est émouvant.
Remettre en cause, chercher, recouper les informations, les faits, mettre en perspective, avoir une vision multi-scalaire etc et ne jamais s'en remettre à la croyance aveugle ! Même les Catholiques, pour le devenir, doivent étudier le Catéchisme pour comprendre ce en quoi ils ont la foi ! N'oubliez jamais cela !
Salutations, je viens de découvrir la chaîne, je passerai ptetre voir le reste après. Je suis pour le coup assez content que cette vidéo existe, de poser la question de Guillemin globalement, ça commence à me fatiguer de voir en commentaires toutes les vidéos qui parlent d'histoire "eh tu connais Guillemin, la vraie histoire qui démonte l'histoire officielle, l'historien dissident etc." Des opinions souvent absurdes, "histoire officielle" qui amalgame un peu tout et n'importe quoi, celle de l'histoire enseignée à l'école, l'histoire universitaire, l'histoire de l'Etat (??) apparemment. Sur l'histoire que Guillemin apprenait à l'école (et qu'il cite dans ses conférence, "moi j'apprenais à l'école"), c'est déjà celle du début du siècle, dans laquelle on apprenait que les gaulois étaient des barbares infoutus de construire des trucs et de faire un artisanat corrects, mais courageux et sympathiques, et que les romains leur ont apporté la civilisation. Y'a sans doute (beaucoup ) de critiques à faire sur l'histoire qu'on apprend à l'école, mais ça dépend sans doute des profs, les programmes changent, etc. Sur la révolution française, qui est un des grands sujets (et une des confs que j'ai vues du coup), je me souviens déjà plus trop de ce que j'ai appris en classe à part la chronologie et quelques trucs factuels, et ça tient une petite place dans le programme. Alors que c'est pas si loin, donc bon assimiler ça vite fait avec l'histoire officielle de la République (et en passant à celle de la IIIe) c'est un peu aller vite, surtout quand la majorité des gens ne se souviennent pas non plus eux mêmes ce qu'ils ont vu. Sur l'histoire universitaire il me semble pas qu'il révolutionnait grand chose, la réhabilitation de Robespierre, Mathiez la faisait déjà dans les années 20, pour de l'histoire d'un point de vue communiste, on a Albert Soboul, encarté au PCF, et ces gens appartenaient à (feu) l'Institut d'Histoire de la Révolution Française, à la Sorbonne, difficile de faire plus "officiel". Quand Guillemin critique des historiens, c'est souvent des historiens assez anciens. Quand il critique Michelet, il critique déjà un historien qui écrivait au milieu du XIXe siècle, et qui écrivait avec un point de vue bien particulier. Au moment où Guillemin parle, y'a en principe pas grand monde (dans la sphère historienne du moins) qui prend tout ce qu'il écrit comme un tout absolument vrai (et Guillemin commence lui-même à dater, l'histoire a évolué depuis le moment où il parlait !). Pour ce qui est de l'instrumentalisation de l'histoire par la politique, il est évident qu'il faut écouter ça avec beaucoup de recul et bien penser à l'objectif de ces gens, c'est pas nouveau. Assez d'accord avec la dernière partie sur "maître à penser", et j'ajouterais que l'histoire évolue, parce qu'on découvre, redécouvre de nouvelles sources, qu'on se pose des questions sur la méthode, et donc qu'on retraite les sources, ce qui entraîne des conclusions différente. Et en histoire, comme dans les autres sciences, il n'y a pas vraiment de "vérité", ce qu'on sait évolue, et on arrivera jamais à une connaissance parfaite du passé, puisque les sources sont partielles, ce qui entrainera forcément des erreurs.
+Wladimir Lordork Tout à fait d'accord avec ton commentaire qui arrive à point nommé, car je pensais justement faire cette réflexion sur l'histoire officielle dans une vidéo qui devrait revenir bientôt. Je veux bien qu'il y ait des formes d'histoire au service du pouvoir : encore faut il se pencher sur ses mécanismes de fabrication. Et pour le coup, je suis donc tout à fait d'accord avec ton analyse. Merci pour ce commentaire !
Ce qui est certain Histony, c'est que , depuis que j'ai découvert ta chaine, je me suis lancé dans une révision totale de l'histoire de France tellement tes videos m'ont donné envie! Tu prends tellement soin de décortiquer les événements que ca en deviens facile de comprendre. Un point que j'aimerais par contre soulever c'est la credibilité d'Henri Guillemain. J'ai visionné ta video , et tu m'as convaincu. Mais alors, qu'est ce qui est vraiment vrai ,qu'est ce que l'on peux considérer comme crédible, dans ce qu'il énonce sur des personnages tels que Bonaparte ou Danton? Puisqu'on sent forcement qu'il prend parti contre
C'est le gros souci. Concernant Danton, par exemple, il y a énormément de choses qu'on ne saura jamais. Les sources manquent. Qu'il était corrompu, de longue date, et comme beaucoup d'acteurs de la Révolution (de tous les bords d'ailleurs), c'est indéniable. Dans quelle mesure ? Et avec quelle conséquence, dans la mesure où il avait aussi souvent la réputation d'être le gars qu'on pouvait facilement payer, mais qui ne renvoyait pas toujours l'ascenseur ? Difficile à dire. Guillemin spécule, mais parvient à faire passer ses spéculations pour LA vérité. Et ça, c'est gênant. Au-delà du simple cas Danton, d'ailleurs ; Guillemin prend les éléments qui l'arrangent, oublie ce qui ne va pas dans son sens, et bouche les trous. C'est un souci. D'autre part, concernant Bonaparte ; le souci est surtout que finalement, que ce soit pour l'encenser ou le détruire, se focaliser sur lui ne permet pas de bien comprendre l'Empire. Car l'Empire, malgré tout, ce n'est pas que lui. Ce sont des dynamiques plus larges, dans l'approbation comme dans l'opposition. Et donc on ne peut pas tout expliquer par de simples "c'était un pervers qui n'aimait pas la France" et autres trucs du genre. Guillemin reste coincé dans l'histoire des grands hommes, en fait. Alors que cette histoire n'était déjà plus d'actualité dans la recherche à son époque. Dommage.
@@Histony Hello Histony les archives n'existent elles pas sur Danton ? D'ailleurs question idiote: où consulte t'on les archives concernant la Révolution ? Y a t'il un accès numérique?
@@TheMrCzi La question est compliquée : des archives, il en existe à la pelle, car tout document d'époque est une archive qui peut dire quelque chose. Le souci est qu'ensuite, elles ne sont ni simples à analyser (tout document se critique et se remet en contexte) ni forcément complètes (le temps et les hommes détruisent... ou ne créent pas). Des archives parlementaires, ou de la presse, c'est de plus en plus facile à consulter, sur le site des Archives nationales, sur Gallica (la BNF), par exemple. Plein de choses ont été numérisées ou vont l'être. Mais il y a aussi ce qu'on découvre un peu par hasard dans une liasse de documents, et aussi parfois ce qui n'existe pas (quand on se fait corrompre, par exemple, on n'écrit pas forcément tout pour laisser des preuves ! :D ). Sur Danton, une bonne approche de ce qu'on sait et de ce qu'on ignore du personnage est l'ouvrage collectif "Danton, Le mythe et l'histoire", dirigé par Hervé Leuwers et Michel Biard.
@@Histony Grand merci pour ces réponses!! Cela montre (et c'est compréhensible finalement) que le simple citoyen lambda, comme moi, ne peut pas mener ces recherches pour vérifier tel ou tel point et qu'il doit se contenter de l'interprétation d' historiens armés de leur science ( donc universitaires aguerris) pour interpréter ou traduire ....au travers quand même de leur subjectivité (même si elle est limitée ) et des documents non exhaustifs ou falsifiés qu'ils ont à disposition !!
@@TheMrCzi Oui et non : le citoyen que tu es peut tout à fait aller aux Archives nationales, départementales, régionales, municipales, et souvent dans d'autres archives, du reste, sans avoir besoin de quelque passe droit que ce soit ! Simplement, comme toute science, la pratique de l'histoire et l'étude des archives s'apprend, si on ne veut pas s'y prendre n'importe comment !
Pardon, mais pourquoi devrait-on vous croire ? En quoi votre avis n'est-il pas lui aussi "politisé" ? Vous rejoignez vous-même le médiocre mode "Stéphane Berne" puisqu'on vous écoute et qu'on ne peut à aucun moment "digérer" ce que vous dites pour le critiquer (pour reprendre vos termes). Je trouve votre raisonnement particulièrement spécieux. Dire que Guillemin est "daté", cela va de soi, comme on pourrait le dire de Michelet. Cela enlève-t-il sa valeur à Michelet ? Ou à Renan ? Votre propos voudrait se faire passer pour neutre ou objectif, toutes choses qu'il n'est certainement pas. Il cache d'ailleurs assez mal une sorte de jalousie inavouée. Pourquoi faire du talent énorme de Guillemin une sorte de tare qui le ramènerait au niveau du vulgaire bateleur. Guillemin était un homme passionné, érudit, amoureux de son travail et terriblement vivant et humain. Il fait passer fort agréablement son enthousiasme. Par ailleurs, en tant qu'agrégé de lettres, il fait littéralement revivre les textes et les auteurs dont il parle ! Mieux, il les incarne ! Voir son Rimbaud par exemple ! Ses connaissances sont proprement stupéfiantes et on voit bien qu'elles font corps avec lui. Il ne se contente pas de dire un texte appris devant la caméra, ni de réciter son texte en restant immobile et totalement fade, un peu comme vous... Qu'il ne faille pas accepter aveuglément tout ce qu'il dit, cela va de soi ! Et cela vaut pour absolument n'importe quel spécialiste ! Bref, on se demande bien ce que votre point de vue sur Guillemin apporte ici, à part une petite satisfaction pour les hommes du ressentiment dont vous semblez faire parti, vous qui vivez apparemment avec l'oeil rivé sur votre nombre d'abonnés...Que n'avez-vous réellement pris parti ! Cela aurait été autrement plus intéressant que d'aligner des clichés assez niais et globalement très prudents !
Commentaire qui élude totalement les 3 erreurs factuelles citées. Et au passage, le premier à totalement disqualifier Michelet et à en parler comme d'un nul malhonnête, c'est Guillemin. On a quand même le droit d'émettre des réserve sur les historiens. En l'occurrence, en proposant une vision très politisé et partiellement mal informé/malhonnête, Guillemin propose effectivement un travail qui ne peut être considéré que comme un récit partisan. Cela ne lui ôte pas son intéret, mais rappel à tous qu'il faut être prudent dans ce que l'on choisit de garder ou pas dans une émission télé. Tres concrètement, cela veut dire que lorsqu'il présente Robes pierre comme un hero, une version assez mainstream maintenant mais moins à son époque, il faut apporter de la nuance. Guillemin pense que Robes pierre était un hero, et que Danton ou Voltaire étaient des monstres. Ce n'est pas une vérité, c'est un avis. Sortir une phrase de son contexte par contre, c'est pas bien, peut importe notre avis.
La facilité vous avez actuellement pour faire les études ne sont en aucun point comparatives au travail fourni par Monsieur Guillemin Une grande intelligence
Je rends grâce à votre souci d'équilibre permanent et observe que vos détracteurs n'ont pas grand chose pour étayer leurs critiques. Excellente analyse, merci.
+Original Hyvean Soral est d'extrême droite et essaye de faire en sorte que l'histoire colle à ce qu'il veut dire. Guillemin est de gauche, voir d'extrême gauche, et à donc tendance à analyser l'histoire d'un point de vue de gauche. D'ailleurs il loupe rarement une occasion de casser du sucre sur le dos de la droite et de l'extrême droite dans ses conférences. C'est donc assez paradoxale que Soral cite du Guillemin à tour de bras (en ne prenant que ce qui l'arrange d'ailleurs) ; si ils avaient été contemporains ils se seraient sans aucun doute détesté
Tout n'est peut-être pas juste chez Guillemin, mais au moins t'apprend t-il à réfléchir et te présente l'objectivité comme un concept finalement bien bancal. Et niveau références et citations, je retiens surtout de lui cette phrase qu'il déclame souvent au début de ses conférences : l'histoire réside parfois dans les détails qui paraissent les plus anodins. Ceux qui sont le plus facilement mis de côté. Quant à Napoléon, certes il se trouve être véhément à son propos, mais sa violence dans ses dires est à la hauteur du piédéstal dont joui encore le Général dans les manuels scolaires, en 2016 (la majorité ne sait toujours pas, malgré les travaux d'historiens récents, qui était vraiment ce tyran) D'où la nécessité de s'inspirer du personnage Guillemin, qui reste au demeurant un fabuleux conteur.
Bonjour, Nous pouvons vous retourner la question. Peut-on avoir confiance en vos dires ? Qu'est ce que l'histoire, si ce n'est que récits retranscrits ? Bien à vous.
Et bien j'adore Guillemin et j'ai beaucoup aimé ta vidéo. Tout scientifique se trompe et se fera corriger par ses successeurs, c'est comme ça que la science progresse. Donc j'apprécie qu'on me montre ou il y a à redire sur le discours de Guillemin. Après seulement 3 exemple ça me laisse un peu sur ma faim. Une vidéo pour dire essentiellement qu'il ne faut suivre personne aveuglément j'en ai pas besoin. Même si au vu des commentaires certains en ont bien besoin. Mais bon, c'est vrai que Guillemin a du charisme et que sa manière de descendre les gens puissant est assez jouissive alors on accroche facilement à ses œuvres. En tout cas bonne vidéo, bon travaille, je vais suivre tout ça.
mêmes sentiments que vous. Par contre je trouve les exemples pris dans la video suffisamment éloquents. Le cas de la citation de Voltaire est l'archétype du propos tiré hors de son contexte et qu'on déforme à sa guise pour diffamer. Assez embêtant pour Guillemin, je trouve...
Moi aussi j'ai bu ses récits pendant des heures mais c'est cette fameuse vidéo sur Napoléon où il est grossièrement partisan et où il exagère jusqu'à l'absurde qui m'a mis la puce à l'oreille... Du coup tout n'est pas à jeter mais il faut se méfier... Bonne vidéo qui nous montre qu'il ne faut pas avoir de gourou et garder un esprit critique...ce qui évidemment ne nous empêche pas d'apprécier le travail de Guillemin...
J'ai du mal avec tout ce que vous me dites, monsieur. J'apprend véritablement une nouvelle façon de voir l'histoire grâce à Guillemin. Vous ne me dites qu'une seule chose : il faut se méfier de ce que dit ce brave monsieur. Vous m'emmerder fort ! Dites moi plutôt en quoi Guillemin pourrait se fourvoyer, cela serait plus constructif. Et pour avoir vu votre vidéo jusqu'à la fin, je me dis que le mieux serait d'apporter des preuves tangibles de ce que vous dites. Après quoi, je vous écouterai avec le même intérêt. Le modernisme nous permet de prendre des photos des écrits, et de les diffuser. Montrez nous ces preuves, et ensuite vous pourrez passer à la postérité des" grands de la vérité". Sachez monsieur que je vous fais confiance jusqu'à preuve du contraire.
+Peter Drake C'est, au contraire, l'inverse qu'il faut faire, et douter par principe. Pas de tout et tout le temps, mais garder à l'esprit que personne n'est infaillible. Je n'appelle pas à se méfier de Guillemin plus qu'un autre, je rappelle juste que tout discours a ses failles, et qu'il faut donc toujours aller vérifier. J'ai donné quelques exemples, les sources sont dans l'article présenté en description ; j'ai mentionné que d'autres historiens avaient critiqué son œuvre, parfois de façon plus approfondie que je ne pourrais le faire... Mon propos ici était juste de rappeler que, comme toute personne, même les plus admirables, il a parfois des défauts dans ses analyses ; ne serait-ce que sa tendance à surestimer les actions individuelles et à sous-estimer le poids des structures qui jouent beaucoup sur notre monde. Surtout, il y a le fait que Guillemin est mort il y a 25 ans, que ses conférences en ont parfois plus de 40, et donc que l'histoire est une science qui a pas mal évolué depuis, dans ses méthodes, dans ses sources... Comme toute science. Que Guillemin ouvre un nouveau regard sur l'histoire, c'est très bien : ça a été mon cas aussi et je lui en suis très reconnaissant. Mais ça doit être un point de départ ; pas une fin en soi.
T'es bête ou quoi ? J'aime Guillemin mais le mec de la vidéo te dit plusieurs fois où Guillemin "se fourvoie" comme tu dis, et si t'en veux ne serait ce qu'une seule preuve puisque tu en demande une il te la donne au sujet de la citation de Voltaire que Guillemin a modifié à des fins idéologiques, texte à l'appui. Si l'altération volontaire ou non d'une citation d'auteur n'est pas une preuve de fourvoiement intellectuel c'est quoi alors ?
Sur les trois exemples que vous donnez, donnez vos références svp! La plupart du temps Guillemin donne des références, qui peuvent être difficiles à trouver parfois, mais il en donne. Il le dit lui même ,il n'est pas infaillible et que l'histoire est vivante, donc peut évoluer en fonction des recherches. Parfois, il donne aussi son sentiment, et quand c'est le cas, il le dit.
Personne n'a raison à 100%. Il faut toujours avoir plusieurs sources et comparer. Les meilleures intentions du monde n'empêchent pas l'interprétation abusive, néanmoins on peut être (quasiment) sûr que les faits réels seront bien retransmis. Je pense que M.Guillemin est fiable quand il énonce les faits, mais attention aux interprétations.
Enfin quelqu'un de sensé! J'en ai marre des commentaires "Ta gueule, Guillemin c'est le boss". Bon heureusement la communauté est intéressante et a plus de vocabulaire que ça XD
OUI TOUJOURS SE REFERER A PLUSIEURS HISTORIENS, si possible de courants différents !!! (certains classés à droite, d'autres favorables à telle chose, d'autres à telle autre)
Utroll Même si c'était vrai (et ça ne l'est pas, il y a beaucoup d'historiens plus doués que lui ^^), il faut se référer à plusieurs historiens, comparer leurs discours, leurs sources, etc... Un seul historien = discours pas objectif ^^
La question est un peu vague : tout dépend du sujet qui t'intéresse. Mais sous chaque vidéo, j'accompagne de référence bibliographiques sérieuses sur le sujet. Car des historiens sérieux, il y en a des milliers !
Bonjour, j'ai vraiment apprécié ton analyse de Guillemin qui va à l'essentiel. J'ai lu son "Jeanne d'Arc" qui est truffé d'erreurs et qui, sûrement, doit être son plus mauvais travail, à part ça son histoire de la commune, l'affaire Dreyfus etc sont passionnant. J'espère qu'un jour tu vas analyser les conférences de Marion Sigaut (s/ UA-cam) qui démolit tout ce qui procède des lumières et de la révolution française et donne de l'ancien régime une image idylique qui me semble mensongère. J'aimerais avoir une bonne critique de son travail et donc je compte sur toi.
D'abord tu reste poli ! Ensuite, si tu avais lu le Jeanne d'Arc de Guillemin tu aurais noté qu'il fait des erreurs. Par exemple pucelle n'a jamais voulu dire idiote ou quoi que ce soit du genre mais tout bonnement jeune fille (sous entendu vierge). Faut-il que j'aie vécu au Moyen-âge pour savoir cela, il suffit d'avoir un bon dictionnaire du vieux français ! Et pour ce seul cas, la différence entre idiote et jeune-fille me semble grâve.
Je ne sais pas si donner du crédit à Sigaut est une bonne idée. Le mieux reste de la laisser dans son coin.. Parler d'elle risquerait de la faire exister. Mais ce n'est que mon avis.
Gervasoni Quentin Oui, sans doute, mais elle fait son chemin et la démonter pourrait être intéressant. Pense aux LePen, on les a ignorés au début en se disant que ça passerait et maintenant ils font 23% (en Belgique même chose avec l'extrême droite). Je pense qu'ils faut les contrer systématiquement et apporter des contre-arguments, ce que je trouve que tu fais très bien.
Le soucis c'est que c'est assez peu efficace. En effet, Tony représente ce que Sigaut et ses followers détestent : le monde universitaire. Tout ce qui en vient est d'emblée discrédité et toute tentative de la contredire ou presque sera perçue de leur part comme motivée par un agenda. Dès lors, les efforts pour la discréditer serviront plutôt à renforcer leur cohésion et leurs croyances. En gros, quand t'as deux groupes antagonistes, le fait d'être mal perçu par le groupe adverse est considéré comme gratifiant. C'est d'autant plus vrai dans le cas des thèses alternatives. "S'ils me critiquent c'est que je dérange et donc que j'ai raison".
Henri Guillemin s est rapproche de l histoire par ses etudes de lettres et notamment sa prestation a l agrégation sur Lamartine. Henri Guillemin qui travaillait sérieusement a d abord voulu connaitre la Biographie de Lamartine et a constate que des historiens precedent omettait certains faits voir les embellissait ou les transformait, Il a voulu connaitre la vérité historique Voila un homme sincere et honnête. Quand a Pompidou qui le traite de fouilleurs de poubelles il a insulte par les Archives que consultait Guillemin Les archives prives les archives municipales, les archives départementales et en fin les archives Nationales a Paris. En outre il ne faut pas oublier que Pompidou a été Normalien comme Guillemin l a été avant lui c est donc un manque de solidarité idiot de sa part.
Avec mon commentaire ajouté à tous les autres, je contribue malgré moi à donner de la valeur à ce site qui ne le mérite pas. Tout d'abord, avant de parler d'histoire ou de tout autre chose, il convient de dire qui on est, en quoi on s'estime légitime, pourquoi on entreprend cette démarche, etc. bref on montre un peu patte blanche. Pour ma part, je suis enseignant-chercheur et j'essaie d'avoir une honnêteté intellectuelle. Je ne suis pas historien, je ne me crois pas légitime pour donner un avis éclairé. Je vais juste apporter un témoignage. Quand j'étais au lycée j'ai entendu parlé de causes directes, indirectes, profondes (qualifiées comme telles) de la guerre de 1914-18, mais je n'ai jamais entendu mes professeurs aborder ce que H. Guillemin raconte. Je ne l'ai pas lu dans les ouvrages conseillés par mes enseignants. J'ai interrogé des collègues, des amis, autour de moi, personne n'en avait entendu parlé. J'évolue dans un milieu plutôt intellectuel et je ne crois pas qu'il s'agisse de leur part de lacunes volontaires ou découlant de négligence. Alors je m'interroge. Pourquoi choisir d'expliquer la guerre de 1914-18 en débutant par l'assassinat de l'archiduc d'Autriche et en occultant tout le reste ? Il y a, sans l'ombre d'un doute, un problème de programme, de formation et d'enseignement et cela ne peut s'expliquer par le simple fait du hasard. H. Guillemin ne met pas en avant certaines causes sulfureuses (sans préjuger de leur véracité) comme le Bagdad Bahn ainsi que le font certains historiens. S'il est écouté et respecté depuis autant d'années, n'en déplaise aux météorites qui ne font que passer, c'est qu'il soulève des questions profondes, des mécanismes qui nous interpellent car les époques changent mais ces invariants semblent toujours opérants. Il conviendrait de discuter de la méthodologie, des arguments, des sources historiques, de leur interprétation, bien sûr avec toute la prudence d'usage, mais il est malsain de se demander si H. Guillemin est fiable, question de regarder la chose comme une poule devant une clé à molette. On ne se grandit pas en cherchant à rapetisser les autres mais en les élevant et, lorsqu'ils sont des géants, en cherchant à monter sur leurs épaules (pour reprendre le titre de l'ouvrage de S. Hawking, 2014). Désolé d'avoir été un peu long et merci pour la patience des lectrices et des lecteurs éventuels de mon commentaire.
Merci pour cette vidéo éclairante et rigoureuse. Un tout petit détail de rien du tout, qui somme toute n'a rien à voir avec le sujet mais qui m'a chatouillé, finalement assez agréablement l'oreille. Vous utilisez à plusieurs reprises l'expression "se prendre les pieds dans le plat" en mixant les deux expressions "se prendre les pieds dans le tapis" (faire une erreur) et "mettre les pieds dans le plat" (dire les choses sans ménagement, avec de la maladresse). Marrant et...humanisant ;-)
Suite à rupture de nos stocks de jambons de Bayonne, nous vous offrirons une cassette audio des meilleurs discours de Valéry Giscard d'Estaing. Inclus également un solo d'accordéon.
Vous prenez la citation de Voltaire que vous mentionnez pour la réduire à un simple constat "sociologique", et vous oubliez le début, de mémoire :"l'esprit dune nation réside dans le petit nombre...", cela Monsieur n'est plus seulement un constat sociologique mais une affirmation métaphysique que l'on peut prendre comme justifiant le constat qui suit et là nous retrouvons en quelque sorte la citation dans le sens de Guillemin. A propos de Valmy vous dites que Guillemin reprend la position des royalistes "qui ne pouvaient pas supporter..." mais ils avaient raison car Valmy ne fut pas une victoire française, mais simplement un retrait des "impériaux" qui ne prenaient pas le chose au sérieux ou pire une histoire de "copinage" entre Bruschwig et Danton ! Allons, appliquez donc ce que vous dites !
Vous êtes bien peremptoire sur Valmy, mais quelle source d'origine utilisez vous pour prouver ce copinage entre Brunswick et Danton ? Je serais bien curieux si vous avez entre les mains cette source que personne n'a pu produire depuis plusieurs siècles. Et pour cause. Valmy ne fut certainement pas une prouesse militaire, mais elle fut une bataille bien réelle, en particulier pour ceux qui passèrent une longue journée sous le premier échange de tirs d'artillerie de cette ampleur, préfigurant la guerre moderne...
Un peu d'honnêteté, je n'ai pas affirmé que Brunswick et Danton avaient "copiné" j'en ai simplement évoqué la possibilité étant donné leur "proximité philosophique" ! Voyez l'étonnante proclamation de Brunswick pour "protéger" Louis XVI et qui ne pouvait que monter la population contre lui, cela me fait douter de ce qu'il ait vraiment voulu abattre la "Révolution". Bien que plutôt sympathisant du Roi, j'avoue que si j'avais été sur place, je me serai monté contre lui, c'est une évidence. Quant à la bataille de Valmy qui, selon vous, préfigura la guerre moderne, elle fit tout de même, et heureusement, nettement moins de victimes que ces dernières. Mais le retrait des forces impériales, fut ce après une canonnade, ne laisse de surprendre, hormis les convaincus du triomphe extraordinaire de volontaires quelque peu dépenaillés, face à des soldats aguerris ! 20.000 coups de canon tirés par l'armée française, c'est évidemment beaucoup, surtout quand on sait qu'il y eut moins de 200 morts du côté coalisé, et 300 du côté français. Vraiment, on a du mal à croire, j'ai envie de dire "gober", que sans une aide discrète de l'ennemi, une telle victoire française eut été possible !
Le manifeste de Brunswick est connu pour être un faux, et une proclamation émise en réalité par les nobles émigrés. Donc il n'est pas spécialement étonnant de sa part, vu qu'il ne l'a jamais rédigé. Quant à Valmy, c'est une erreur de ne voir dans l'armée française qu'une bande de conscrits dépenaillés : une bonne part des troupes restait issue de l'armée royale et avait une bonne expérience du combat. De fait, quand on lit les témoignages d'époque, ce retrait n'est pas si étonnant : l'armée de Brunswick avait déjà à affronter la résistance à l'occupation, qui ne se serait qu'amplifiée à l'approche de Paris. Ce retrait n'était pas seulement une fuite de la bataille elle-même : c'était aussi un calcul du prix qu'aurait une victoire, et de l'utilité de celle-ci. Gagner Valmy pour ensuite voir son armée déjà affaiblie être coupée de ses bases d'approvisionnement et harcelée par les populations locales n'aurait probablement pas été un coup de maître...
Certes, mais il l'a signé de plus le duc détestait franchement l'Autriche et qu'y a t-il "derrière" Valmy. Il était aussi Grand Maître de la Stricte Observance, dite Templière et se piquait d'être un monarque éclairé, n'aimant guère le modèle royal français "absolutiste". Outre le fait qu'il me semble peu probable qu'un général d'armée, signe un tel document au Nom des Rois de Prusse et d'Autriche, sans le consulter et sans être d'accord (d'une certaine manière, peut-être différente de celle du Marquis de Limon, auteur), il a dû penser qu'un tel brûlot servait assez bien ses vues.
Guillemin ce sont des centaines d'heures d'exposés disponibles et des années de recherches. 20min et 3 exemples pour le discréditer est un procédé mal-honnête !! Il faut certes garder son esprit critique, toutefois Guillemin est un homme qui participe à l'éveil des consciences. Procédé mal-honnête. Et arguments fallacieux ? Par exemple j'ai dû mal à saisir votre critique de Guillemin au sujet de Pétain : il explique très bien comment Pétain a été sollicité à plusieurs reprise pour intégrer le pouvoir (idée d'union nationale et pour calmer les ligues), chose qu'il a accepté, à la demande de Reynaud, à partir du moment qu'il savait que la guerre était perdue face à l'Allemagne pour faire de la politique intérieur et ainsi imposer sa "Révolution Nationale". Plus globalement, et surtout, s'il y en a bien un qui confronte les idées d'intérêts des différents acteurs dont il parle, c'est Guillemin ! Il dénonce d'ailleurs souvent les historiens ou autres auteurs qui exclus dans leurs exposés ces idées d'intérêts. Voire il dénonce ceux qui par idéologie travestissent dans leurs exposés les véritables intérêts. Bref, critique facile, manque d'objectivité et arguments diffamatoires. Ça sent le hors-sujet.
Ce n'est pas le seul historien qui a des années de recherches derrière lui! Ce n'est pas une justification. J'aime bien écoutrt Guillemin, mais ne tombe pas dans la fanitude aveugle, en sortant des arguments qui n'en sont pas!!
+CQN APDN Derrière le terme "l'anti-Stéphane Bern" il ne faut rien voir de plus qu'une thèse que peut représenter l'un et l'anti-thèse que peut représenter l'autre du point de vue idéologique. Toutefois les comparer l'un et l'autre revient à comparer les travaux de l'un au néant de l'autre, donc rabaisser Guillemin au niveau d'un chroniqueur people. Ça, c'est malhonnête. Voire dégueulasse.
Je vous félicite et remercie de critiquer Guillemin, étant un lecteur et auditeur passionné de son œuvre ; - qui aime bien, châtie bien -. Par ailleurs un passionné d'Histoire se doit d'être critique mais il est vrai que le style de narration est tellement redoutablement efficace qu'il est très dur de rester critique durant l'écoute. Vos arguments critiques étaient déjà connues de son vivant, et il ne les déniait pas lui même. J'aimerais retrouver à ce propos sa dernière émission TV où il donne la parole à des contradicteurs et durant laquelle il ne dit rien (un Guillemin silencieux, damned !). Pour ce qui est de ses erreurs de sources, et ce qui semble être des magouilles, je pense plutôt que c'est un défaut de temps ou de moyen de vérification et croisement des sources. Mais surtout, il faut resituer son époque sans internet ni moyen de communication illimité avec des confrères dans le monde. En effet Guillemin doit se contenter de livres et attendre plusieurs semaines une réponse à ses courriers. Dernière chose, je n'ai jamais eu l'impression que Guillemin postulait des "complots", je trouve plutôt qu'il veut mettre en lumière des circonstances anecdotiques où des opportunistes profitent d'une situation. Et même quand il cite les "gens de bien" il ne les présentent pas comme un groupe unie et coordonnée. En aparté, je suis pas de ceux qui - crachent - sur Bern, Ferrand, ou Deutsch ; même si leur approche est trop simpliste, çà reste bon à prendre pour être initié à un sujet, à charge pour un bon passionné d'histoire de compléter par d'autres sources.
C’est le débat de la TSR qui suit la diffusion de la série sur Pétain, avec que des intervenants à charge contre Guillemin. ua-cam.com/video/UBo-4SZok8s/v-deo.html
Comme première lecture (Historique) pour quelqu'un qui n'y connaît pas grand chose reste comme vous il est un bon initiateur après ça vous regarde (...) Merci !
D’accord sur l’idée de garder un esprit critique (qui ne le serait pas ?). D’accord pour dire que Guillemin fait des erreurs, parfois assez graves (Valmy, les lettres de Napoléon...), parfois anecdotiques (l’article de la déclaration des droits de l’homme qui sacralise la propriété n’est pas l’article 14 comme il le dit à plusieurs reprises mais l’article 17, la phrase qu’il attribue à Barnave "la qualité d’électeur n’est pas un droit, c’est une fonction…" est en fait de Sieyès, etc.). Mais je ferais deux remarques : Beaucoup de temps passé pour dire en quoi Guillemin se plante, pas beaucoup de temps pour dire à quel point il apporte au grand public un souffle nouveau, puissant et assez largement relayé pour ébranler pas mal d’idées reçues. Ce déséquilibre est assez injuste pour Guillemin. Pas d’accord non plus sur Voltaire. OK, Voltaire parlait de la Chine. OK, Voltaire a écrit "l’esprit d’une nation…" et pas "un pays bien organisé…", mais on est dans l’erreur anecdotique. Mais quand vous dites : "C’est juste un constat, Voltaire se contente de décrire la société du XVIIIe", je ne vois pas ce qui vous permet d'affirmer ça. Vous déformez vous-même la phrase quand vous la citez puisque Voltaire n’a pas écrit "L’esprit d’une nation REPOSE SOUVENT…" mais "L’esprit d’une nation RESIDE TOUJOURS dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne". RESIDE TOUJOURS, ce n’est pas seulement un constat sur la Chine du XVIIIe siècle. On peut reprocher à Guillemin une inexactitude mineure, mais sur le fond, dans l’esprit, sa critique de Voltaire est tout à fait fondée.
+Gal maril Sur la citation, il parle de la Chine et élargit au monde, on est bien d'accord. Mais connaissez vous beaucoup de sociétés de l'époque où la culture "légitimée" était le fruit des masses ? Bien malheureusement, cela n'es venu qu'après. Après, sur le déséquilibre, il tient certainement à mon histoire personnelle avec Guillemin : je le dis dans la vidéo : j'ai beaucoup adhéré à ses discours, énormément. Simplement, j'y ai aussi trouvé des failles à postériori, et j'aurais aimé avoir ces pistes avant de me lancer dans l'écoute de son travail. Cela n'empêche pas que je continue à le recommander, car, clairement, côté vulgarisateur, c'est un des meilleurs comparés à "l'offre" actuelle.
+Histony Même s’il n’y avait pas beaucoup de sociétés de l'époque où la culture "légitimée" était le fruit des masses (ça demanderait d’ailleurs un peu de réflexion parce que je ne suis pas si sûr que ça que la culture de l’Inde ait été diffusée de l’élite vers la masse), mais Guillemin à raison de dire que Voltaire approuvait cette structure sociale et qu’il souhaitait qu’elle perdure parce que les gens de sa classe y trouvaient un intérêt. Il y a d’autres citations qui le montrent, par exemple dans ses lettres à d’Amidaville : « Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit; il n’est pas digne de l’être. » « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple, que vous croyez digne d'être instruit. J'entends par peuple la populace, qui n'a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s'instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes; [...] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. » Dans une autre lettre à un certain monsieur Tabareau : « A l'égard du peuple, il sera toujours sot et barbare [...]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin. » Etc., etc. Or même à l’époque, tout le monde ne pensait pas ça. Rousseau par exemple, même s’il est un peu angélique et un peu court en arguments scientifiques, avait une vision beaucoup moins élitiste et beaucoup moins méprisante à l’égard de ce que Voltaire appelle la « populace ». Il aurait trouvé très bien que tout le monde ait sa petite maison, son petit lopin de terre et que personne ne soit exploité par personne.
Là dessus, nous sommes bien d'accord, hein : sur le fond, Voltaire reste un partisan de l'oligarchie. Ce que je voulais souligner dans ma démonstration, c'est surtout que Guillemin avait le don d'aller chercher des citations qui "fusent" en les réarrangeant, pour en faire des arguments massue. Ce n'est pas le fond que je dénonce (encore une fois, je suis d'accord avec lui sur la plupart de ses conclusions), mais plutôt les libertés, parfois légères, parfois plus graves, prises pour y parvenir. C'est ce qui a permis et permet encore à certains de balayer du revers de la main tout ce qu'il dit, d'où l'importance d'y faire attention.
+Histony Oui, je comprends. Pour tout vous dire, je trouve en fait votre travail très intéressant, comme tout travail qui remet en cause des certitudes. Peut-être que ce qui m’a fait réagir, c’est que j’ai une véritable affection pour Henri Guillemin. Mais sur ce que vous venez de dire, je n’ai pas d’objections.
J'aime beaucoup ce que vous dites, en particulier à la fin. Intéressant aussi d'entendre que la vie des mercenaires des armées royales comptait peut-être plus pour leurs généraux que la vie des troufions des armées du 20eme siècle. ne comptait pour les leurs !
ce n'est pas très pertinente cette vidéo ... à ranger dans le mensonge du politiquement correct ... les véritables historien son en prison, je crois que Histony fait de l'histoire BFMWC
Bonjour, je trouve que tu es très intéressant ! Néanmoins, il serait à mon avis judicieux d'ajouter à tes propos des extraits, interviews, documents qui concernent le sujet que tu traites afin de dynamiser et rythmer un peu plus ta vidéo. Qu'en penses tu ?
+Victor Coront Ducluzeau On évite ça pour plusieurs raisons : déjà, éviter les strikes de UA-cam (là, c'est la raison la plus prosaïque hein), et aussi parce que dans l'idéal, on aimerait faire un truc qui puisse s'écouter autant qu'il se regarde (bon, quand on aura un micro de qualité, ce sera encore plus vrai ! :D ). L'autre raison, c'est qu'en fait, on ne court pas après le dynamisme pour le dynamisme. C'est vrai que nos vidéos sont plus difficiles à suivre que d'autres plus entrecoupées de documents et tout ; mais ce genre de format se trouve déjà pas mal sur UA-cam et ailleurs, et fait par des gens qui seront de toute façon meilleurs. C'est vrai qu'avec ce format posé, à la Guillemin, d'ailleurs, on touchera un public plus restreint... Mais c'est aussi nécessaire si on veut faire passer des idées de façon plus rigoureuses : libéré de la "dictature" du dynamisme, je peux me permettre de développer des idées plus précises, du coup plus engagées et pertinentes aussi. C'est un choix, clairement. Est-ce qu'il sera payant sur le long terme, j'en sais rien, mais on trouvait intéressant aussi de proposer cette alternative du côté de la forme. D'autant que les chaînes d'histoire ne manquent pas ! Merci pour les encouragements, en tout cas :)
Bon j'ai regardé 5 minutes, je vais simplement commenter ce que j'ai entendu. "Ce qu'a dit Guillemin n'est plus d'actualité, on a fait des progrès". C'était déjà la critique des structuralistes envers Guillemin. Ce qu'on dit est toujours dépassé, donc ce que tu dis toi est aussi dépassé? Je suis passionné par l'Histoire du XVIIIe-XIXe siècle. Les analyses de Guillemin sont tout à fait d'actualité, tout comme celles de Sigaut (un peu plus orientées). Si c'est dépassé, pourquoi tu fais une vidéo dessus? "Il a tendance à nous prendre par la main, il nous entraîne et on peut pas le remettre en question". C'est le principe de la conférence. Si tu n'as pas confiance en ton esprit critique ou en celui des autres, il faut se cantonner aux manuels scolaires (qui sont un tissu d'absurdités). Et au passage, dans ta vidéo, tu parles, on t'écoute. C'est différent de Guillemin? Tu es infaillible? Tu as raison et il a tort? Je me suis arrêté là. Ton discours est tellement paternaliste et condescendant qu'il me donne envie de vomir. Tu as l'air très imbu de toi-même, tu crtiiques l'absence de mise en scène des vidéos de HG, tu fais exactement pareil. Ce qu'a fait ce grand Mr Guillemin est tout à fait d'actualité. Ses bouquins sont très intéressants, parfaitement trouvables sur Internet (contrairement à ce que tu racontes), je me les suis procuré après une recherche de... 1 minute? Bref objectif réussi, tu auras eu ton petit buzz personnel. Je te vois d'ici te marrer par avance, persuadé d'être comme Guillemin, critiqué pour la pertinence de ton contenu. Non, faux, tu es juste un petit prétentieux, tu oses manquer de respect à la mémoire d'un grand homme. Les gens aiment Guillemin parce que contrairement à toi, il nous respectait, nous aimait (nous son auditoire). On aime avoir quelqu'un en face de nous qui nous apprend sans nous prendre pour des imbéciles. Style austère? Moi j'appelle ça la simplicité. Si tu veux des paillettes et des formats courts, mets toi à la télé-réalité. Tous les reproches que tu lui fais, il y a répondu dans une vidéo avant même que tu viennes au monde. Oui, il n'est pas objectif, personne ne l'est, toi non plus. C'était un catholique de gauche, il a toujours pris garde à ce que ses analyses ne pâtissent pas trop de ses opinions personnelles, il glisse 10 phrases par conférence où il invite les gens à prendre garde à cela. Il a passé sa vie à se dédouaner et à travailler. Et en dehors de ça, quelqu'un de si brillant, de si généreux, si investi, si travailleur. Un homme qui nous invite à repenser la spiritualité, l'Histoire, nos valeurs. Quelqu'un qui nous invite à nous élever, nous fascine. C'est si difficile à comprendre? Je vais être violent non pas envers toi mais envers ton discours: Franchement y'a assez de pourris dans le monde actuel. Fais des vidéos dessus et arrête de faire chier Guillemin.
+Arnaud Delemarle Dommage que tu n'aies pas regardé la vidéo jusqu'au bout : ma conclusion consiste justement à dire que Guillemin a des failles, comme tout le monde, moi compris. Le but de cette vidéo était aussi d'avertir mon public sur les failles qu'auraient également mes propres vidéos, et d'inviter à un esprit critique constant. Et oui, Guillemin est dépassé : ce n'est pas une critique négative à son égard. Le fait est que ses conférences ont 50 ans, et que la recherche en histoire a évolué avec le temps, tout de même. Qui consulterait des ouvrages de médecine des années 60 en les considérant comme totalement à jour ? Mais les historiens, eux, n'auraient pas fait ce chemin là ? Je le répète : j'apprécie Guillemin, et c'est bien pour ça que j'appelle à le regarder avec esprit critique. S'il n'y avait pas de bon dans ce qu'il faisait, il ne mériterait même pas qu'on réfléchisse à son sujet. Tout peut et doit être critiqué : seul ce qui est vraiment mauvais ne le mérite pas. Critiquer Guillemin, ce n'est pas le détruire, c'est au contraire lui reconnaître un intérêt que n'ont pas d'autres...
+Histony tu ne peux pas comparer un ouvrage d'Histoire avec un ouvrage de médecine (!) c'es de la mauvaise foi.. Par contre, ca serait plus instructif si tu nous disait en quoi tel ou tel aspect de l'Histoire a évolué puisque tu as l'air d'en penser quelque chose. , ajouter une controverse sur une interprétation de l'Histoire qu'il aurait eu ca aurait été interessant... plutot que de pontifier et de critiquer Guillemin qui n'a pas choisi d'être né en 1904 et qui ne peut pas être notre contemporain en 2016. Par ailleurs les UFR Lettre et Histoire sont regroupé dans la même discipline, et il sort quand même de Normal sup, formé pour être diplomate, donc quand même ... respect
Je viens de découvrir la chaîne Histony et particulièrement cette vidéo sur Guillemin. Je ne connais que sa série sur Jeanne d'Arc qui m'a à l'époque, je sois l'avouer, bouleversé par son humanisme. Je savais qu'il était sujet à controverse malgré la rigueur apparente de ses propos mais je n'ai jamais pris le temps d'approfondir. Merci de m'avoir si bien éclairé sur cette personne qui a ses qualités et ses défauts.
Pour Laval, Guillemin souligne fortement qu'il a fait des choses épouvantables. Pour Pétain durant la 1ère guerre, il cite ses sources, à savoir Joffre ou Poincaré. On ne peut donc pas dire que Guillemin met en scène son jugement personnel.
+Pierre-Emmanuel Ansart Pour Laval, il y a un clair moment où il met en scène une "rencontre" (il l'avait croisé à je ne sais plus quelle occasion, pendant la guerre) et fonde des analyses sur son apparence du moment, ce qui me semble problématique. Mais c'est surtout concernant Pétain : oui, il cite les avis qui l'arrangent. Ça, des historiens comme Marc Ferro ont bien mis en avant cette "double réputation", très favorable de la part des soldats, très défavorable de la part des autres gradés et, globalement, du pouvoir politique de l'époque qui goûtait peut-être moyennement sa popularité du moment, justement. Marc Ferro explique par exemple qu'il y a deux versions de la victoire de Verdun : "celle des chefs militaires et politiques qui la mettent au crédit de Nivelle, et celle des combattants qui ne connaissent que Pétain". Or j'ai l'impression (peut-être grossie à postériori, je ne suis pas infaillible non plus !) que pour Guillemin, il ne peut y avoir deux ressentis contradictoires, deux versions dont les vérités s'égalent. Mais, en l'occurence, on parle de perceptions. Donc quand on sélectionne certaines versions et pas d'autres, on prend d'une certaine façon position. C'est aussi pour cela qu'aucun historien n'est totalement neutre et impossible à critiquer : nous avons tous des biais. Et c'est pour ça que j'appelle à me critiquer également.
Bonjour. En tant que petite-fille d'Henri Guillemin je vais juste faire une remarque, bien que j'aie beaucoup apprécié votre vidéo. Mon grand-père en tant qu' homme était une merveilleuse personne: bonté, gentillesse et beaucoup d'humour. Il faisait des têtes de clown pour nous faire rire. C'est une belle âme pure et c'est pourquoi il a été le premier historien à s'intéresser d'abord au côté HUMAIN du personnage étudié, et cela explique aussi ses "partis pris" dont vous parlez et ses recherches sur des comportements personnels n'ayant rien à voir avec l'impact du personnage sur l'histoire. (Cf Napoléon) .
Comme vous dites, il faut rester vigilant sur certains détails mais dans l'ensemble ses recherches avant livre ou conférences étaient PHENOMENALES je peux en attester... et il a toujours gardé l'humilité en disant que c'était SON point de vue. C'est un homme qui était tellement impliqué dans cette quête qu'il VIVAIT ses conférences ( je me souviens particulièrement d'une sur l'affaire Dreyfus et il avait 82 ans! Subjuguant) et tout ce qu'il pouvait dire était teinté d'émotion, de SON émotion. De toute façon tous les conteurs ou écrivains historiens ajouteront toujours une part subjective. C'est humain. Por finir je suis très heureuse qu'il soit autant visionné car il continue ainsi de vivre . Merci encore pour votre belle intervention pleine de sagesse. Marianick
Merci
Votre grand père est très émouvant et exprime une grande"spiritualité"...ce qui est rare..surtout quand on est engagé.J aime beaucoup ce qui émane de lui..
Toute vision du monde est partiale....pourvu que elle ne débouche pas sur le fanatisme et encourage la compréhension
Merci Lucide 💚
un grand merci à la petite-fille d'Henri Guillemin, c'est ce Monsieur qui m'a fait comprendre ce qu’était réellement l'histoire de France, notamment sur le corse, Pétain, la Commune, Robespierre etc..etc.. j'habite pas très loin où repose la dépouille de Monsieur Guillemin, il faudra bien qu’un jour je lui rende une petite visite en hommage, merci
👍
Votre grand-père a un véritable talent de conteur. En une phrase, il vous embarque de suite dans le sujet là où un conférencier plus académique passe par de longues introductions austères, casse parfois le rythme de son discours pour suspendre son jugement ou apporter des précisions que seuls les initiés apprécieront. Le public a du bon sens et sait quand il devra vérifier des éléments qui servent la fluidité du récit. Il sait qu'en l'écoutant, on est comme dans un film. C'est justement pour conserver l'attention de l'auditeur qu'il ne se plie pas nécessairement à toutes les "figures imposées" de l'universitaire. Celui qui voudra aller plus loin mémorisera plus facilement un tableau général qui est cohérent, et qu'il pourra réviser plus aisément ensuite. En ce sens, Henri Guillemin fait un formidable travail pédagogique et a assurément permis à un large public de s'intéresser à l'histoire.
La série de Guillemin sur la Commune de 1871 est malgré tout très bonne.
En effet, et son caractère ultra-partisan est pardonné à mes yeux par le fait même que son discours s'oppose radicalement à celui de la République (son portrait d'Adolphe Thiers est délicieux mais absolument pas objectif, surtout qu'il l'attaque carrément bassement sur son physique) (mais le gars l'a mérité^^).
Lebedev92 Pourquoi malgré tout ? Guillemin est très bon, et dans le contexte de il y a 20 ans une sacrée bouffée d'oxygène ! Depuis l y a eu d'autres travaux bien sûr, mais ca reste très bon !!
Personnellent sa série sur les causes de la guerre de 14 est ma préférée rien que pour le fait qu'il s'attarde sur des affaires comme celle de dreyffus ou du canal de Panama, qui sont parfois survollee voir ignoré. Ça m'a été très utile pour mes études littéraires après.
La série de Guillemin sur la commune est une apologie d'une peste mentale qui a fait 150,000,000 million de morts depuis.
?? Développe stp.
On peut reprocher ce qu’on veut à Henri guillemin mais force est d’admettre que il a un talent de narration inégalable c est grâce à lui que j ai la meilleure note possible en histoire
pour moi, le grand maitres es narration : Alain Decaux. :)
@@valerycharles6007 ouiiiiii🙏🏽💫
Tellement vrai ce que tu dis a la fin ! Il faut savoir garder son esprit critique ,meme si la personne nous correspond intellectuellement, humainement ou sensiblement . c'est comme ca que l'on perd sa critique et que l'on se fait endoctriné !
J'aime beaucoup Henri Guillemin et j'apprécie et salut d'autant plus l'effort critique et de prise recul que tu invites à prendre. Car en effet, c'est bien quand on aime le personnage que c'est le plus difficile à faire, et donc le plus nécessaire.
J'ai eu quelques soucis à m'en détacher moi aussi. Il a la figure du mentor, de la référence.
Guillemin est et restera une excellente introduction à l'Histoire, un conteur formidable, un humaniste et surtout, un être humain. Il donne de très bonnes approches ( honnêteté et loyauté aux '' preuves '' trouvées par exemple ) qu'il a parfois lui même du mal à respecter, et son avis est toujours intéressant à écouter, en particulier quand c'est explicitement son avis, et non un fait, qui est exposé.
J'espère que tu ne te focaliseras pas sur les commentaires enfantins, de ces gens trop nombreux à avoir un système amour/haine, blanc/noir, et rien au milieu. Ca conforte plutôt la nécessité de chaînes comme la tienne ;)
La comparaison Bern/Guillemin est un peu étrange..
+Timothy Gribaudi J'avoue, et il y en a un des deux qui a clairement ma préférence. Mais mon but ici, c'est de montrer que le format audiovisuel en lui-même implique des manipulations (et je m'inclus dans le lot !), même involontaires ; et surtout que ce format est terrible pour l'esprit critique. Bern est facile à critiquer, Guillemin, beaucoup moins, mais dans les deux cas, leur principale qualité est aussi leur grand danger : on se laisse prendre à ce qu'ils disent sans aucun souci, et il est difficile d'être critique envers eux sur le moment, à moins de commencer à les regarder avec l'intention de les démonter point par point.
+Histony Oui bonne vidéo! :)
Ce n'est pas étrange, c'est scandaleux - comparer ce ver de terre à l' incorruptible !
@@Histony vous préférez Berrn et moi Guillemin
Histony *J’ai un tout petit peu connu Henri Guillemin à travers mon père qui allait assister à toutes ses conférences à Bruxelles, et qu’il m’est arrivé d’accompagner plusieurs fois, encore ado, car c’était effectivement une star de ce que l’on appelait alors « le petit écran ». Je me rappelle, entre autres, que mon père lui avait un jour confié une édition originale du vieux « Napoléon » d’Hyppolite Taine, que ledit érudit lui avait tout de suite avoué n’avoir pas lu, bien que ce dernier allât tout à fait dans le même sens que son propre déboulonnage du grand homme. Guillemin le lui restitua bien évidemment lors de son passage suivant en Belgique, en lui consacrant même une fin de soirée ensemble dans un café, à discuter du contenu de l’ouvrage qu’il avait lu avec beaucoup d’attention. Ce qui m’avait le plus marqué, c’était le contraste entre son humilité naturelle et la passion qui se dégageait de sa personne dès qu’il se mettait à parler. C’était, me semble-t-il, un homme profondément honnête et intègre, et s’il a pu faire quelques petites erreurs méthodologiques, je ne les considérerais pas comme étant le fruit d’une quelconque mauvaise foi. Cela dit, il n’a jamais prétendu non plus enseigner l’Histoire à la Sorbonne ! Littéraire de formation, à l’instar de beaucoup de littéraires il s’est surtout illustré en tant qu’avocat - et quel « grand avocat » ! -, en œuvrant tantôt à charge, tantôt à décharge, de façon à mettre en évidence soit les failles soit les circonstances atténuantes de ceux qu’il a choisi de représenter. Les jeunes chercheurs et les étudiants en Histoire d’aujourd’hui se doivent bien entendu de ne jamais perdre un instant la rigueur de leur esprit critique, mais cela ne vaut-il pas tout autant pour plus d’une autorité académique confirmée dont le subjectivisme plus ou moins idéologique peut également être pris en défaut lorsqu’on commence à y regarder d’un petit peu plus près ? Reste l’impact phénoménal qu’à eu à l’époque le talent d’orateur hors-norme de Guillemin sur ce que l’on peut penser de nos jours à propos de figures naguère aussi traditionnellement héroïques ou haïssables qu’un Napoléon ou un Robespierre, et le fait que la plupart de nos contemporains les voie aujourd’hui sous un jour sans doute plus proche d’une certaine vérité où l’humain, voire les qualités humaines, n’est pas tout à fait laissé de côté.
Merci à l'auteur pour cette intervention. Hé oui, "Penser, c'est penser contre soi". Arrêtons de chercher des messies et des gens qui "pensent" comme nous, et mettons plutôt à l'épreuve nos dogmes inconscients (ou pas) et les assertions de ceux que nous admirons (et particulièrement celles-ci). Nul n'est parfait, totalement lucide et infaillible. Paresse d'esprit que de s'en remettre totalement à l'avis de quelqu'un sous prétexte qu'il confère autorité à nos opinions et idées préconçues.
bonjour, j'ai quitté l'école a 16ans (56 ce jour)et Guillemin m'a enchanter , grâce a lui je m’intéresse a ces sujets qui me passait par dessus la tête avant , il est possible que ce vous dites soit vrai , mais c'est aussi grâce a ses vidéos que je suis abonné a votre chaine qui me passionne , car pour développer un esprit critique il faut au moins avoir une petite connaissance de l'histoire .
Un petit message d'encouragements, je découvre ta chaine aujourd'hui, je me suis abonné direct. En choisissant ce format (seul, face caméra, comme Guillemin), et en le faisant durer 20 mn, t'as intérêt à avoir un discours intéressant tant sur le fond que la forme. Pari risqué, mais réussi ! Continue :)
Viens faire un tour sur ma chaîne, ça pourrait t'intéresser.
Extrêmement pertinent. Votre chaîne gagnerait à être connue davantage !
+Yannis Mouhoun Petit à petit, on va l'être, j'espère ! :) De toute façon, on sait qu'avec un format long et complexe, on atteindra pas des records, mais tous les avis positifs nous font chaud au cœur ! Merci !
Moi, je suis italien. J’écoute avec beaucoup de plaisir les conférences d'Henri Guillemin. Mon opinion sur lui: 1) il est très sympathique; 2) il a un talent littéraire remarquable: il prouve (entre autres) que l’on peut faire de la très bonne télévision avec une chaise, un bureau et, surtout, une voix humaine (pourvu qu'on la sache employer savamment, bien sûr); 3) cela dit, il est souvent très simpliste; 4) mais j'ai appris de lui une chose très importante: que le patriotisme de la droite (radicale) est, neuf fois sur dix (des exceptions, il y en a, mais pas beaucoup), consciemment ou inconsciemment, insincère: c’est un prétexte. C’est vrai en France (1871, 1940...), c’est vrai en Italie: l’histoire récente de France et d’Italie ont souvent des parallélismes étonnants. Je lui sais gré de m’avoir révélé ce fait très important.
@Maso
Ce que tu dis sur l’insincérité du patriotisme de droite m’intéresse beaucoup car j’ai moi aussi cette sensation-là, mais sans pour autant pouvoir vraiment l’appuyer par des faits.
Tu te rappellerais par hasard dans quelles vidéos Guillemin y fait référence ?
Ça m’intéresserait énormément d’aller les voir et d’étoffer ma pensée sur le sujet !
je suis vraiment content de trouver cette chaine!
+M. Spoink idem
+ManuLepetigateux Merci à tous les deux !
+Histony :D
Clair! avec ça et Wikipédia tu vas en apprendre de belles histoires .
Magnifique, j'ai englouti Guillemin également et je me réjouis de trouver une telle vidéo appelant à garder un vif esprit critique. C'est toujours très compliqué de le garder en écoutant ou en lisant quelqu'un qui exprime avec talent ce qu'on pense depuis toujours. Merci !
@Histony Il était nécessaire de porter le cas Guillemin à la discussion, merci. Mais pour commencer, il me semble que cet historien n'a pas manqué comme vous le dites en partie de rappeler lui-même qu'il n'était pas à prendre comme un gourou ou une autorité qui dispenserait de chercher la vérité par soi-même. Aussi, essayer de se faire passer pour un maître dispensant de penser par soi-même serait contradictoire avec le fait d'assumer son engagement moral et politique.
Ensuite, vous semblez dire que Guillemin fait de "l'histoire Disney" avec des très méchants et des très gentils, mais franchement, ce n'est pas un peu caricatural d'assimiler Guillemin à Disney ? Que toute histoire soit faite par des humains et non des catégories abstraites comme le Bien et le Mal, il me semble que Guillemin le fait régulièrement comprendre tant par exemple sur Robespierre quand il ne passe pas sous silence le fait qu'après s'être opposé à la peine de mort, des exécutions évitables ont été ordonnées ou encore sur Staline qui aurait eu malgré tout une vraie tendresse pour les enfants qu'il approchait.
Certes, l'alpha et l'oméga de toute démarche scientifique, c'est "ne pas railler, ne pas se lamenter, ni maudire mais comprendre" (traduction perso du TP 1,4 de Spinoza) et Guillemin a souvent tendance à faire passer la passion, qu'il appellerait le cœur, avant la raison. Aussi on est souvent chez lui plus dans l'anecdote que dans la réflexion sur les causes et les effets passés.
En ce qui concerne Voltaire, je crois que Guillemin a cependant fait preuve de plus de clairvoyance et d'analyse littéraire que vous. Déjà, un constat d'inégalité contre lequel on n'a rien à redire, c'est-à-dire qu'on approuve, c'est loin d'être d'une objectivité indiscutable. Ensuite, vous dites que la citation faite par Guillemin est fausse. Mais la fin de ce qu'on prend habituellement pour tel est exacte. Ce n'est que "l'esprit d'une nation" qui est interprété comme "un pays bien organisé" et à l'oral, il n'est pas toujours évident de voir où commencent exactement les guillemets. Ensuite, alors même que vous affichez le texte exact, c'est vous qui, par un acte manqué révélateur, minimisez le propos de Voltaire pour corroborer votre thèse d'un "type pas si sale que ça" en disant "l'esprit d'une nation repose _souvent_" alors qu'il est bien écrit "réside *toujours*", de sorte qu'on est bien dans l'énonciation d'un principe se voulant universel et non un constat nécessairement particulier, uniquement propre à une époque donnée.
Et surtout, loin de faire un constat comme vous le prétendez, Voltaire est bien dans le jugement de valeur politique : il parle précédemment de la sagesse ou "esprit d'ordre" dont seraient dépourvus les travailleurs manuels de la populace, il parle ensuite de "l'esprit d'une nation", c'est-à-dire en tenant précisément compte du contexte, ce qu'on peut traduire dans un langage plus populaire par 'un pays bien organisé'. Et en l'occurrence, dire que l'intelligence ou la sagesse appartiennent de tous temps à une minorité tandis que la majorité populacière ne pourrait rien faire de sensé et d'ordonné en dehors d'être exploitée par la minorité pensante, cela a tout du pseudo-fait éternel servant à *justifier* les inégalités existantes. Quand, encore récemment, certains prétendaient pouvoir constater que "l'Afrique n'est pas encore entrée dans l'Histoire", c'était un constat objectif ou bien un pseudo-fait servant à justifier la continuation d'une certaine politique africaine ?
+Christian Lars Sur l'histoire Disney, j'ai bien entendu cherché une expression choc, mais nous sommes bien d'accord que ce travers est bien moins présent chez Guillemin que chez des gens comme Bern. Il est important de le souligner.
Sur l'analyse de Voltaire, je ne voulais pas tant proposer à réfléchir sur la pensée de Voltaire (je suis en accord avec votre commentaire sur le point), qu'à montrer l'ambiguïté que peut avoir une citation. Guillemin utilise ses citations comme preuves, or, un propos l'est rarement. Surtout quand on le sélectionne, qu'on le décontextualise, qu'on le coupe... Je remets bien ici en question la méthode qui permet d'arriver à certaines conclusions. Pas les conclusions, avec lesquelles je suis souvent d'accord.
+Histony Vous dites dans la vidéo qu'en tenant compte du contexte, Voltaire s'en tient à un constat factuel alors qu'en regardant effectivement de plus près cette citation et ce contexte, c'est bien d'un programme politique qu'il s'agit, un programme conservateur et donc de nature à s'appuyer sur de soit-disant constats factuels, mais un programme tout de même, c'est-à-dire une définition du bien commun pour l'avenir.
Sur le plan méthodique, il n'est tout de même pas interdit de faire des citations pour justifier un propos, que ce soit dans une conférence ou dans un livre de 600 pages qui ne va tout de même pas à chaque fois citer des paragraphes entiers. Le tout est que ces citations soient honnêtes, c'est-à-dire pas inventées et fidèles au contexte. Or, j'ai montré que Guillemin en traduisant "l'esprit d'une nation" par "un pays bien organisé" est resté honnête par rapport au sens effectif de cette citation dans son souci de vulgarisation.
Quel est donc le problème de méthode quand vous-mêmes reconnaissez qu'il faut user de certains raccourcis voire "d'expressions choc" pour présenter des contenus complexes en temps limité à un public de non-spécialistes ?
Et la démarche de Guillemin ici est bien historique : dans sa conférence sur Robespierre, il propose de comprendre la révolution de 89 comme rixe entre possédants. Il y a ceux qui possèdent les richesses immobilières, les nobles, et ceux qui possèdent les richesses mobilières, les bourgeois. Sa citation de Voltaire intervient pour expliquer les origines intellectuelles de la révolution : il faut qu'une minorité instruite gouverne et exploite la majorité, sauf qu'il peut y avoir des conflits entre minorités dominantes, comme souvent dans l'histoire. Mais à la faveur de 89 apparaît en 92 un troisième acteur, le peuple, ou plutôt en l'occurrence, le tiers-Etat, représenté par la classe moyenne de l'époque, dont Robespierre fait partie. Son inspiration à lui n'est pas Voltaire mais Rousseau.
Si un "historien" disait "en fait Rousseau, c'était le début du totalitarisme ; la preuve, il dit : "la plupart des hommes sont faits pour vivre dans les fers", toute personne ayant lu le Contrat social saurait que la citation exacte, c'est "l'homme est né libre et partout il est dans les fers", ce qui est une façon de dénoncer l'esclavage, le servage et même le salariat et nullement une justification de tout cela, puisqu'étant né libre "l'homme", qu'il soit né riche ou pauvre" le reste par nature et que ce n'est donc que par accident qu'il se retrouve privé de cette liberté. En l'occurrence, il s'agit dans cette oeuvre, après avoir expliqué précédemment les origines de l'inégalité, comment (re)constituer un Etat de droit, c'est-à-dire une autorité légitime, par opposition au despotisme. Au contraire, s'il a beaucoup critiqué la justification théologique de l'autorité de la noblesse, Voltaire n'a non seulement jamais remis en cause l'idée d'une inégalité entre les gueux et les gens de bonne famille mais il l'a directement affirmée à maintes reprises :
- Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple, que vous croyez digne d'être instruit. J'entends par peuple la populace, qui n'a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s'instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes ; [...] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu.
« Lettre à M. Damillaville » (1er avril 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Lefèvre, 1828, t. 69, p. 131- A l'égard du peuple, il sera toujours sot et barbare [...]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin.
« Lettre à M. Tabareau » (A Ferney, 3 février 1769), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Delagrave, 1885, t. 69, p. 428- Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu'il soit instruit; il n'est pas digne de l'être.
« Lettre à d'Amilaville » (19 mars 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1862, t. 31, p. 164- Le système de l'égalité m'a toujours paru l'orgueil d'un fou.
« Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (11 juillet 1770), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 209- Je ne connais guère que Jean-Jacques Rousseau à qui on puisse reprocher ces idées d'égalité et d'indépendance, et toutes ces chimères qui ne sont que ridicules.
« Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (13 février 1771), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 349
(Source : fr.wikiquote.org/wiki/Voltaire)Après tout ça, où est l'honnêteté intellectuelle ? De dire que Voltaire était du côté des bourgeois et pas du peuple ou de dire que Guillemin aurait caricaturé la pensée de Voltaire en sortant une citation de son contexte ?Vous dites qu'il faut rester critique vis-à-vis de toute argumentation et que cela s'applique à la vôtre aussi. Mais en ce qui concerne votre position dans la vidéo sur le manque de rigueur de Guillemin à l'égard de Voltaire, tout ce qui précède établit le contraire. Ne pouvez vous, vous-mêmes être critique vis-à-vis de votre position et pas juste minimiser les choses ?
+Christian Lars Comme je le dis dans la vidéo, je n'exclus pas le fait que Voltaire adhérait à cette position. Mais je souligne et je maintiens que le fait d'utiliser une citation d'un individu pour résumer l'esprit d'une époque ou d'une classe sociale n'est pas une méthode qui se suffit. Guillemin croit au pouvoir des individus, je crois au pouvoir des structures, et c'est là notre grande différence. Par exemple, présenter 1789 comme une "rixe de possédants", c'est une image tout assez faussée que celle de la "libération du peuple" présentée par les médias classiques. Car la population aussi s'est démenée : voyez la Grande Peur, les razzias dans les propriétés seigneuriales... C'est un bien mauvais compliment fait au peuple que de le considéré comme "manipulé" dès qu'il n'est pas allé dans la bonne direction.
Encore une fois, ce n'est pas le fond que je dénonce ici, mais la manière d'y arriver. Le fait que la Révolution a été réappropriée par les possédants, il n'y a pas besoin de citation de Voltaire pour le prouver. Les faits se suffisent à eux-mêmes. Ce n'est pas tant sur ce qui est démontré que sur la façon dont c'est démontré que j'ouvrais la discussion.
+Histony J'ai bien compris que vous vous efforciez de placer votre critique sur le plan formel et méthodique et non sur le fond. Je ne voudrais pas avoir l'air de trop insister mais comme votre travail est des plus intéressants, je le fais quand même : vous dites bien dans la vidéo que Voltaire avait certainement une conception oligarchique de la politique, je n'ai jamais discuté cela, mais vous dites surtout que la citation de Voltaire était constatative alors que Guillemin la tordrait dans un sens programmatique, pour montrer que Guillemin n'est pas fiable or ça c'est faux. Ai-je tord de dire cela ou non ?
Et étant donné, comme je l'ai montré que la citation faite par Guillemin est exacte sur le fond, quel est le problème de forme ou de méthode historique à résumer l'esprit d'une époque ou en l'occurrence des Girondins et futurs Thermidoriens ? Ceux qui se placèrent à la droite du roi, estimant qu'il devait conserver le droit de véto, n'avaient ils pas pour pensée principale qu'il ne pouvait y avoir de souveraineté absolue du peuple si cela impliquait d'y inclure la gueusaille ? Et il résume en effet un état d'esprit sans se prononcer précisément pour savoir si ce serait les idées qui font les mouvements de fond historique ou l'inverse.
Il est vrai que Guillemin croit que ce sont les individualités qui font les structures et non l'inverse, mais il ne nie pas l'existence des structures, ni donc leur influence historique. Aussi, parler de "rixe entre possédants", richesse immobilière contre richesse mobilière, qu'est-ce d'autre que d'expliquer l'histoire structurellement ?
Ensuite je n'ai pas entendu Guillemin nier que le peuple ait joué un rôle dans la révolution de 89, mais qu'effectivement, un certain nombre de faits qu'il rappelle permettent de pencher dans le sens d'une instrumentalisation de la colère populaire pour servir les intérêts bourgeois. Et qu'y aurait-il là de si étonnant et de choquant ? Qui a dit qu'admettre la souveraineté du peuple impliquait qu'on devait l'idéaliser ? La colère populaire n'a-t-elle pas maintes fois été excitée et instrumentalisée au cours de l'histoire ? Les passions, c'est bien connu, troublent la vue et rendent effectivement plus manipulable. Il n'y a pas eu des moments où on a excité la haine et la peur du peuple pour fabriquer du consentement à la guerre ou à des lois liberticides ?
Aussi, si le peuple n'avait pas été manipulé en 89, comment expliquer la *réappropriation* comme vous dites par la bourgeoisie de la révolution ? Car si la bourgeoisie a pu se réapproprier la révolution (par le meurtre politique de Robespierre), c'est qu'au le départ, la révolution lui appartenait effectivement.
Et pour finir, vous considérez peut-être comme historien marxisant que l'histoire des idées est négligeable pour comprendre l'histoire politique, les "faits" se suffisant à eux-mêmes, mais c'est un tout autre débat que celui de savoir si Guillemin est fiable ou pas. Car si vous ne partagez pas des principes de compréhension généraux de l'histoire, lui n'en fait pas secret, on est donc chacun renvoyé à sa propre réflexion. Parler de la fiabilité de Guillemin est toute autre chose : il n'est pas question de savoir si il présenterait une vision définitive et indiscutable de l'histoire mais de savoir si sa démarche est honnête, digne de confiance, fiable ou pas. Or, c'est bien sur ce plan de l'honnêteté intellectuelle que vous avez placé les choses dans la vidéo. Vous parlez bien d'erreur volontaire et même d'arnaque. Je vous ai prouvé que même si on peut clairement ne pas partager son individualisme et ce qu'on pourrait appeler son intuitionnisme historique, Guillemin n'avait pas été malhonnête dans la façon d'étayer son propos.
Il me semble pour conclure que vous avez tendance à supposer que pour être vous même crédible, il faudrait forcément que tout soit en gris, trouver en tout le juste milieu. Donc oui chez Guillemin, il y a du très bon, quel orateur notamment ! mais alors il y a forcément aussi du très mauvais, c'est-à-dire non pas seulement des erreurs possibles, seuls quelques fanatiques en mal d'idoles religieuses peuvent encore croire aujourd'hui qu'il existe des hommes infaillibles, mais de la malhonnêteté intellectuelle, du mensonge. Je n'ai encore rien dit sur Napoléon et Valmy, mais là aussi, on aurait un Guillemin malhonnête qui recycle des sources dont il saurait parfaitement qu'elles sont fausses, ce que pourtant vous êtes loin d'établir. Mais finalement on sera d'accord je pense pour dire que la vérité historique n'est pas toujours dans le "juste milieu" : entre ceux qui disent que la Shoah n'a fait que quelques milliers de morts ou ceux qui disent qu'elle en a fait cinq million au bas mot, la vérité ne consiste certainement pas à couper la poire en deux.
+Christian Lars : Je vous plussoie car à lire et relire la citaion de Voltaire dans son contexte, on ne la comprend qu'avec le sens que lui donne Guillemin et non dans le sens neutralisé qu'Histony tente de lui donner.
Pour reprendre la jolie expression que j'ai cru vous entendre inventer, Histony, vous sous êtes "pris le pied dans le plat" ici.
Votre assertion du début aussi pourrait être l'objet d'une vidéo à part entière : "en réalité, il n'y a pas de gentils et de méchants, juste des acteurs historiques avec des divergences d'intérêt". Vous écartez délibérément le jugement moral de l'appréciation historique, ce que Guillemin ne fait certes pas. Soit, mais en quoi est-ce mieux ? Pourquoi poser ce postulat péremptoire sans en discuter la pertinence ? Pinochet n'était ni gentil ni méchant, juste une divergence d'intérêt avec Allende ?
Ceci dit, votre vidéo répond à une vraie question et fait débat, c'est déjà un grand mérite. Bravo et merci.
J'avais lu les commentaires avant de voir la vidéo, j'ai hésité à la regarder, puis je me suis dit : allez, un petit bout ! Et bien heureusement, parce que les commentaires ont rien compris à la vidéo. Tu ne décridibilises absolument pas Guillemin, tu dis juste que tout le monde fait des erreurs, est faillible et qu'il faut avoir plusieurs sources... C'est pourtant pas compliqué...
@Histony, merci beaucoup pour cette video, que je trouve super honnête. J'ai fait le meme parcours (étonnement > admiration > questionnement > remise en contexte) avec Guillemin, votre presentation m'a ete tres utile, surtout venant d'un doctorat en histoire. Vous participez a la multiplication des sources d'information et a leur bon croisement. Encore merci.
Mais faut variment arrêter avec ce terme "complotiste" les gars.. tout mettre dans le mm sac c'est la porte ouverte a l'erreur non ?
Des complots c'est assez banal enfait, pk j'ai l'impression que personne ne le realise..
Dès qu'on cache quelque chose a un tiers (concerné evidement..) c'est un complot. Sur ce je vous invite a checker l'etymologie du mot.
+Ashy .bringer Juste l'étymologie, ça suffit pas. C'est vrai que c'est un fourre-tout et qu'on sait pas toujours trop sur quel pied danser.
Frédéric Lordon a écrit un article sur le sujet, que je trouve très pertinent.
+Ashy .bringer Bien sûr il y a des complots, dans l'histoire comme dans la vie courante, c'est assez banal. Plus souvent de petits complots que de grands, et souvent fomentés par des gens médiocres - très loin des "génies du mal" romantiques ou des redoutables "chefs d'orchestre clandestin" sur lesquels fantasment les complotistes. Un bon livre sur la question avait été dirigé il y a une vingtaine d'année par Yves-Marie Bercé, l'ancien dir. de l'Ecole des Chartes.
*****
Un complot ça reste un complot, une machination d'hommes de pouvoir pour baiser le système. C'est derrière l'appellation de conspirationniste qu'il y a une notion de fantasme. C'est pour ça qu'on l'entend partout, c'est pratique pour jeter le discrédit sur quelqu'un ou quelque chose. Combien de temps avant que les tacleurs de la loi travail soient taxés de conspirationnisme, par exemple ?
Faut vérifier les sources et leur fiabilité, y'a pas de secret. C'est tout l'objet de Wikipédia, par exemple.
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Naturellement, c'est leur boulot x)
+Maurice Viel Est-ce que vous n'êtes pas sûr de fantasmer sur les complotistes? Qui sont bien sûr des idiots et pas vous.
Vous avez perdu trop de temps sur les vidéos des petits hommes verts...
Le truc c'est qu'on connaît mal l'histoire et on tombe sur Guillemin qui nous raconte ça comme un grand père qu'on a pas eu le ferait et ça nous charme tous. A force de côtoyer le vide de cette société on peut adorer une personne en pensant avoir trouvé la perle. Merci d'apporter une nuance à tous ça même si ça fout un coup à l'orgueil, j'avoue qu'une vision orienté qu'on admire nous mène dans une direction qui n'est pas la réalité strict, bien que quand on observe un Sarko on se demande. Mais bref je voulais voir une vidéo de Guillemin je tombe des nus.. Enfin tant mieux. Je regarderai tes autres vidéos j'espère pouvoir approfondir mes maigres connaissances sans avoir à contrer ma volonté de ne rien faire. Bécos
Guillemin, c'est de la pommade pour le coeur. R.I.P Monsieur petites notes ... :')
Je préfére les récits de Guillemin a ceux de l’éducation national. C'est bien beau de nous parler de méthodologies sur des thèmes ou l'on nous éduque a coup de propagandes, de mensonges et de falsifications. On se passera de ces quelques erreurs. Son travail nous fait un grand bien, ces quelques broutilles d'erreurs ne vont pas nous empêcher de dormir. On l’apprécie parce que l'on sent en lui une passion pour la vérité. Il respire la France, celles des débats intellectuels ou jadis on essayait d’être vrai. A votre place, je ferais plus de vidéo qui mettent en lumière toutes ces mises en scènes de nos cours d'histoires. C'est de cela que nous avons besoin. (clavier QWERTY)`
Pour moi, le principal écueil de cette adulation de Guillemin comme porteur de "La Vérité", c'est que c'est tout aussi stupide et illusoire que de croire sur parole l'histoire purement scolaire. Déjà parce que le plus gros problème de l'Histoire scolaire n'est pas qu'elle falsifie, mais bien souvent qu'elle simplifie jusqu'à en devenir erronée. On vit dans un monde où le pouvoir n'a plus à cacher ses ignominies : il les commet au grand jour et nous le laissons faire ce qui est bien pire. En un sens, je crois que notre volonté à trouver des complots et secrets cachés partout est surtout un moyen de nous déculpabiliser de notre lâcheté, parce que nous n'agissons pas.
Clairement, il est manifeste pour quiconque connaît la méthode de l'historien, celle qui repose sur des sources, des vraies, que Guillemin était parfois à l'ouest : c'est quand même l'homme qui, six mois avant d'écrire un livre sur Jeanne d'Arc, écrivait aux spécialistes pour savoir si "des archives du XVe siècle, ça existe ?" (spoiler : même un étudiant en première année d'Histoire sait que oui, il en existe pas mal). Il ne s'agit pas de tout démolir chez Guillemin : il lui arrive de dire de bonnes choses, certaines de ses conférences sont bien meilleures que d'autres. Il s'agit juste de dénoncer la croyance aveugle en une source, que ce soit Guillemin, moi, ou quiconque d'autre. TOUT DISCOURS doit pouvoir être critiqué intelligemment. Sans quoi ça devient une religion.
Il est pour moi un historien rigoureux à partir du moment où il dit clairement quand il prend parti non. Énorme respect pour Henri Guillemin.
+Yannick Reclus Là dessus, nous sommes on ne peut plus d'accord. Néanmoins, il y a une nuance très nette entre prendre parti (ce que je fais aussi, et je l'annonce tout autant) et sélectionner faits et sources qui vont dans le bon sens, ce que Guillemin fait parfois. Et ça ne m'empêche pas de rejoindre Guillemin sur la plupart de ses conclusions.
+Histony+Histony Tout travail de recherche en Histoire commence par une sélection des sources, ça s'appelle l'objectivation du sujet. Henri Guillemin fait preuve d'une rigueur dont beaucoup font l'économie pour nous faire passer des vessies pour des lanternes, à savoir s'en tenir aux sources primaires. Ce que je reproche à la présente vidéo c'est de nous resservir le mirage épistémologique weberien de la neutralité axiologique comme critère dernier de véracité. Genre tout se vaut, les valeurs morales ne sont que les fruits d'une époque. Vous prenez l'exemple de la libération de la femme, je ne pense pas que l'on puisse considérer également Desh ou Simone de Beauvoir ( avec toutes les nuances intermédiaires ). Si l'on considère la perpétuation de l'espèce dans la bonne entente comme critère moral, on ne peut que donner raison à Henri Guillemin dans ses prises de parti. D'un point de vue méthodologique, vous ( et l'histoire stipendiée dont vous faites ici le porte-parole ) êtes dans le faux et il est dans le vrai.
@@lejouisseur3523 Un historien rigoureux se voit dans les livres qu'il écrit, pas dans des vidéos de vulgarisation. C'est comme si je te disais que Laurent Cabrol est un météorologue rigoureux ...
@@tietie007 si vous mettez les vidéos «youtube» au même degré que les films-documents des interventions de Guillemin, j'ai bien peur qu'on opère un glissement de terrain de «je». Annie Lacroix-Riz en fait les frais au même titre que Henri Guillemin. Comme si les lecteurs ou/et vidéos-spectateurs étaient magiquement pourvus d'une objectivité irréprochable. Comme s'ils n'étaient pas eux-mêmes à la recherche de leurs «propres» convictions ! Calmons-nous : Guillemein est un chercheur aussi honnête et partisan qu'il le prétend, n'obligeant pas les désobligeants.
Alain Decaux que j’aimais beaucoup également disait souvent qu’il avait beaucoup de respect pour Henri Guillemin.
Et à 7:57 on a l'explication brillante de l'arrivée au pouvoir de Pétain en 1940, vainqueur de Verdun ! CQFR ! (ce qu'il fallait rabacher !)
Oui Pétain est un oportuniste !
Oui Pétain fait partie de ceux qui pensent que la guerre est un bon moyen de mater la classe ouvrière et paysanne.
Oui Pétain avec son bâton de Maréchal est avant tout du côté du manche !
Oui Pétain est fortuitement (attaché militaire) conseiller de Franco lors de la préparation de la reconquête de l'Espagne !
Où était l'héroïsme à Verdun ? De quel côté veux-je dire ?
Mais évitez nous
Que vous ayez avec votre petite gueule d'ange des choses à dire sur Henri Guillemin, rien ne saurait vous en empêcher. Mais de grâce ne nous refaites pas le coup du soldat Chauvin, héros de vos batailles livresques.
Et laissez nous écouter ce monsieur, nous à qui sur les bancs de l'école laïque on a raconté tant de conneries.
il me semble que vous n'avez pas compris la critique d'Histony. Tout acteur historique doit être analysé mais pas jugé. L'historien n'est pas un juge, il essaie juste de comprendre et ça demande de prendre une certaine distance avec son objet d'étude. Quand je lis certains historiens, comme Annie Lacroix-Riz, pour ne pas la citer, qui commence à filer la métaphore insultante en parlant de certains personnages, je pense notamment aux lignes infectes sur le ministre des Armements, Raoul Dautry, en 1940, qu'elle écrit dans De Munich à Vichy, elle sort de son rôle d'historienne pour prendre les habits d'une polémiste à la Zemmour. Ce Raoul Dautry, qu'elle roule dans la boue, le traitant de synarque traître à la France et à la solde de l'Allemagne, a quand même fait dévier un stock d'eau lourde vers l'Angleterre, alors qu'il devait arriver en France ! Sur la bataille de l'eau lourde : ua-cam.com/video/pSIEHL8N1WQ/v-deo.html
Je ne vois pas trop les conneries diffusées par l'école laïque ...en général, Pétain se fait défoncer dans les manuels scolaires français.
"laissez nous écouter ce monsieur, nous à qui sur les bancs de l'école laïque on a raconté tant de conneries." : mais carrément !
@@tietie007 bof, "défoncer" faut pas exagérer; ça reste très gentil. Moi mes bouquins d'histoire du collège ou lycée me l'on toujours fait passer pour un papy "malgré lui" ; genre on l'a poussé à prendre les commandes patati patata. Alors qu'en fait le type n'attendait que ça! il avait tout un programme préparé de longue date pour la "rééducation" des français de cette époque: voir la conférence à ce sujet "Le désastre politico militaire de 1940, selon Henri Guillemin."
@@tietie007
Lacroix-Riz comparée à Zemmour ? Libre à vous
"Traiter" untel de synarque, elle ne le fait pas vraiment à la légère.
"Filer la métaphore" ça veut dire quoi exactement ? Voila qui me parait bien plus léger comme argument que les archives dont elle parle.
Il a "quand même" fait ceci ou cela, et alors ?
Top, je me suis tapé tout Guillemin, et j'étais très curieux d'avoir un retour comme celui de cette vidéo. Merci.
Je re-re-revois cette vidéo que j'avais déjà énormément appréciée lors de mon premier visionnage. Je ne connaissais pas les travaux de Guillemin mais j'aime l'honnêteté intellectuelle d'Histony et son discours en faveur de l'esprit critique.
Cette vidéo m'a entre autres donné une énorme envie de découvrir Guillemin, ce que j'ai fait. Et donc, me voici à nouveau ici (vous suivez), et mettre ensemble les deux est vraiment intéressant.
Merci VVS pour votre travail !
C'est très aimable à toi de te soucier à la fois du bien de Guillemin et du mien. Je te rassure : Histony n'a pas décrédibilisé Guillemin à mes yeux. Au contraire : il me l'a fait découvrir alors que je ne le connaissais pas du tout. Depuis j'ai regardé la majorité des conférences de Guillemin dispo sur UA-cam... je ne me serais pas donné tant de mal pour un orateur que je n'aimais pas !
Tu ferais mieux de te réjouir que VVS ait servi à populariser Guillemin et du fait que toi et moi partageons un goût en commun, non ? Au lieu de m'insulter gratuitement.
Je suis d'accord avec le discours d'Histony : il faut savoir mettre en œuvre son esprit critique, y compris à propos de ce qu'on aime.
Si on n'est pas capable d'avoir un regard critique sur ce/ceux qu'on aime, alors ce n'est pas de l'amour, mais de l’idolâtrie.
Au passage, Guillemin lui-même a fait son auto-critique sur certains de ses travaux...
PS : moi c'est "elle" pas "il", merci.
L'argument de "la vie de travaux" n'a qu'un poids très relatif pour donner de la crédibilité au discours de quelqu'un. C'est une condition nécessaire d'avoir étudié un sujet avant de prétendre pouvoir en parler, mais très loin d'être suffisante.
Nombreux sont les théologiens qui passent leur vie à étudier leur religion. Leur discours ne devient pas plus véridique à chaque heure d'étude effectuée hein.
J'adore ses conférences; il a un talent de conteur qui ne cesse de m'éblouir; depuis qu'elles sont disponibles, j'ai écouté TOUTES ses conférences, on dit que ça vieilli, sauf que ses conférences sur les grands noms de la littérature....J'ai beaucoup aimé Pétain, c'est accablant, même si c'est un peu manichéen, merci à lui.....Ce qui n'empêche pas de lire ce qui se fait maintenant.....
Vidéo au top! Je regarde les vidéos de Guillemin.. je me pose des questions..et tu es là pour y répondre! Histony c’est le SAV des historiens!😊👍🏼
De tout ce que j'ai croisé d'historique sur UA-cam, ta chaîne est vraiment ce que j'ai trouvé de mieux ! Merci pour cette vidéo ! Bel exemple de la remise en question que doit nécessiter chaque travail sur l'Histoire.
+Herodot'com Merci beaucoup ! Je crois effectivement que la remise en question doit vraiment et toujours être le maître mot !
toi aussi Herodot'Com tu fais du très bon boulot
Ce que tu dis à partir de 19:30 est fondamental et est pour moi un problème majeur dans notre société actuelle, où l'on se dit ouvert d'esprit ! D'autant plus important actuellement où à cause des réseaux sociaux, et des médias (qui devraient apprendre cette leçon!), on peut démonter quelqu'un en quelques minutes seulement.
Magnifiquement bien dit, et merci encore pour tes vidéos ;)
Je ne sais pas pour vous, mais ma conception de l'histoire ne peut être résumée à une énumération de faits; tout doit être suivant une vision. De ce fait Guillemin propose sa vision de l'histoire, et ne peut donc faire autrement que se placer comme juge. En somme l'objectivité et l'impartialité sont une chimère, car on est tous menés, à un moment donné, à prendre position. Après, vous avez raison quand vous dites que personne n'est infaillible, il n'y a que les faits et les preuves qui comptent au final.
+Doojs Mud Je suis tout à fait d'accord, il est impossible d'être impartial en histoire à mon avis. Impossible, et Guillemin l'assume, ce qui est tout à son honneur. Moi aussi, d'ailleurs. L'important est que la prise de position ne prenne pas le pas sur la rigueur. Et inversement, que de voir nos positions aussi bien défendues ne nous prive pas de notre esprit critique. C'est le plus difficile, parce que d'un côté, Guillemin, j'aimerais le croire les yeux fermés ! :D
+Histony " ...très engagé à gauche...Du coup, pas mal d'étudiants sont venus me voir (rires) en me posant la question de sa fiabilité et en demandant si on pouvait le croire sur parole..."(rires)
+Doojs Mud Après quand on a lu, écouté, regardé Henri Guillemin il admet lui même qu'il n'est pas infaillible, que de nouveaux documents pourront être exhumé après sa mort et même que sa sensibilité personnel fait qu'il donne sa propre vision des choses mais toujours en se reposant sur les textes. Il me semble qu'il fait cette annonce au début de la plupart de ses analyses postées sur UA-cam :)
Du reste on peu très bien lire un Michelet et un Guillemin pour avoir deux points de vu d'un fait historique pour se faire sa propre idée de la chose. Si on trouve que c'est normal qu'il y ai des riches et des puissants à la tête du monde on sera assez content de voir que monsieur Guillemin annonce que c'est le cas. Si à l'inverse on trouve ça détestable ça n'enlève rien au fait en lui même. Ce n'est là qu'un exemple.
Mickael Goubet Oui, mais lire un texte n'est pas une preuve en soi, car cela n'exclut pas le fait qu'il puisse exister un autre texte qui le contredit. Je ne parle pas de Guillemin mais de manière générale. D'un autre coté, vouloir le défendre à tout prix en disant que comme il prend position pour les pauvres contre les riches nous oblige (ou presque) à aller de son coté, me semble limite du chantage moral. Certes, cela ne change en rien les faits, mais je signale qu'en histoire ce ne sont pas les faits qui importent le plus, en tout cas pas plus que la lecture qu'on leur donne. Un seul fait peut être interprété de plusieurs façons (qui peuvent être contradictoires). Si on prend l'exemple de Robespierre, Guillemin y voit un révolutionnaire, tandis qu'un autre n'y verra qu'un tortionnaire assoiffé de sang, et les deux s’appuieront sur les mêmes faits.
J'étais justement d'accord qu'il ne faut pas se contenter des faits et accorder de l'importance au contexte et à la personnalité des protagonistes des événements. En cela Guillemin est très bon à mon avis.
Après comme je disais il précise quand même très souvent qu'en histoire il est impossible d'être objectif. Il prend, si je me rappel l'exemple des Assyriens et autres événements très éloigné dans le temps où il est plus facile d'avoir le recul suffisant pour bien se positionner alors que pour des choses bien plus récentes c'est impossible.
Le soucis est que les gens ont de façon général perdu le sens de l'analyse et de la réflexion personnel. Malheureusement il y a ceux qui ne jure que POUR ou CONTRE Guillemin par exemple. Les gens ne semble plus avoir ni l'envie, ni la patience de lire, de s'informer, de croiser les textes et analyses. Ils veulent tout de suite la version définitive de l'Histoire, l'immuable et indiscutable ce qui est impossible ..
Bravo pour votre belle honnêteté intellectuelle, je vous encourage à rester ainsi, c'est si important (mais si rare !) dans notre époque d'intolérance et d'endoctrinement idéologique...
Très bonne vidéo, néanmoins, j'aurais quelque remarques.
Le début et la fin de ce monologue disent la même chose: Ne pas se faire de gourou, se méfier des séductions, des performances oratoires et des simplifications. Ma question: Pourquoi coupler cette avertissement à une série (absolument nécessaire) de remise à leur place de contre vérités énoncées par Guillemin ? Ca n'est pas innocent et peut être pas conscient non plus, mais ... luttons contre les gourous dangereux .... non ? Guillemin livre à celui qui l'écoute toutes les clés: "ne pas s'en laisser compter" est sans doute ce qu'il m'a appris de plus important. La critique générale que vous lui faites n'a donc pas lieu d'être.
En revanche la seconde partie de la vidéo celle de la mise à plat, de la révélation des coquilles volontaires ou pas de Guillemin sur pétain, sur voltaire etc... est hautement nécessaire. C'est la que s'exprime votre légitimité d'historien et au lieu de vous placer en juge : "Guillemin est il fiable" proposez davantage un: "les erreurs de Guillemin" qui se grefferaient à son oeuvre et qui montrerait davantage une continuation, un hommage rendu à son oeuvre, une correction bien plus chaude et moins douloureuse que ce distant jugement (même si vous semblez l'aimer autant que moi).
Enfin, je vous propose de renverser la proposition et de constater les bienfaits de cet aspect "gourou". Considerer que cette technique réthorique est vectrice de passion, d'engagement, de prise de conscience et de remise en question de son propre jugement. Il ne s'agit pas de passer du coté obscur, mais de catalyser (en opérant des raccourcis) la conscience de l'auditeur sur son histoire sur son statut dans la société etc... Guillemin contient la non violence, le pacifisme, mais aussi la radicalité des positions sans laquelle rien ne se fait. Il apporte une vision qui structurellement en ignore d'autre.... et surtout il n'apporte pas une vision systémique. Il est ouvert, Guillemin est une main tendue à ceux qui veulent apprendre. Et ceux qui veulent apprendre n'ont pas besoin qu'on leur dise à qui se fier (et leur dire n'y changera rien).
Bonne continuation sur youtube, vous avez tout mon soutien.
+Vincent Dietrich Luttons contre les gourous dangereux : oui, mais je crains que Guillemin ne puisse parfois être dangereux pour son propre camp, pour le coup. Si je dénonce ses simplifications, c'est parce qu'elles peuvent facilement faire basculer dans la théorie du complot de type "les élites complotent contre nous" etc. Or, les choses sont toujours plus subtiles, avec des convergences d'intérêts notamment, intérêts de classe en particulier, de nos jours entre médias et politiques, et croire à la vision trop manichéenne de Guillemin peut nous pousser à côté de choses qui sont les réels responsables. Guillemin, par exemple, croit qu'il y a de braves gens, et des méchants qui ont fait le mal, limite par pure méchanceté. Or, c'est loin d'être le cas ! Les actes des gens s'expliquent avant tout par le système dans lequel ils évoluent, qu'il soit politique, économique, culturel... Et ce système les façonne, nous façonne, autant que nous le façonnons, sinon plus.
À trop boire les paroles de Guillemin, je crains qu'on détourne notre colère contre des individus, alors que les problèmes, actuels et passés, découlent avant tout des structures qui ont permis à s'élever. Je démonte dans la vidéo sa détestation de Pétain : c'est parce que Guillemin n'a pas l'air de saisir une chose. Le problème n'était pas Pétain en lui-même, mais tout un système qui a fait arriver au pouvoir cet homme. Si Pétain était mort quelques années avant la guerre, il y aurait probablement eu une autre personne pour défendre les mêmes idées avec le même charisme. Si Sarkozy n'était pas né, serait-on réellement passés à côté de la vague ultralibérale ? Nous savons bien qu'en réalité, mille autres auraient pu défendre les mêmes idées. Cette dimension là, ce fait qu'il faut avant tout déconstruire et analyser le système, les comportements, mais pas les juger, elle est absente chez Guillemin, et à mon avis, c'est se priver d'une arme essentielle.
C'est pour cela que je suis opposé à tout gourou, même (pour ne pas dire surtout) quand ils sont dans mon camp : adhérer aveuglément à quelqu'un, c'est prendre le risque de ne pas voir ses failles qui, dans le cas de Guillemin, vont plus loin que des erreurs factuelles qui sont somme toute pardonnables. Pour chaque personne, il faut prendre ce qui est bon dans leur démarche (et il y a du très bon chez Guillemin), mais aussi rejeter ce qui est mauvais. Cela n'empêche pas que Guillemin est un très bon conteur, quelqu'un qui a la passion et la capacité à communiquer.
Donc je suis tout à fait d'accord pour dire que Guillemin est une très bonne porte d'entrée à l'histoire (bien meilleur que les Bern, Ferrand et autres), et il m'arrive de le conseiller à mes étudiants, mais il me semble important de rappeler qu'il est toujours nécessaire de garder son esprit critique. À une époque où trop de gens se contentent de "maîtres à penser" sans aller plus loin, le rappel me semble important, d'autant que la fiabilité de Guillemin est assez peu évoquée : soit on l'adule, soit on le déteste. Je voulais proposer cet entre-deux qui me semble nécessaire.
Après, sur les erreurs elles-même, un inventaire serait intéressant, mais je n'en ai ni la capacité sur tous les points, ni le temps. Ce qui m'embête plus, c'est que certaines des erreurs que j'ai mentionnées et/ou vues dans mes recherches me semblent parfois relever de la falsification volontaire. Et autant je peux pardonner ses erreurs d'analyse ou d'interprétation, autant quand il invente des documents, modifie des citations... cela me semble malhonnête et, pour le coup, très gênant. Personnellement, je l'ai vécu comme une trahison, justement car venant de mon camp, et nuisant, finalement, à la diffusion d'idées avec lesquelles je suis en accord.
Désolé d'avoir fait si long, et merci pour le soutien !
Ce dont ces petits profs d'Histoire ne parlent pas, c'est que les jeunes font de Guillemin une passerelle vers la remise en cause de la République. Le plus partagé de Guillemin, ce n'est ni Voltaire, ni Robespierre ni Napoléon ni Jeanne d'Arc, c'est la série sur la Commune et l'Autre avant-guerre, c'est-à-dire les débuts de la 3ème République ! C'est moins que les hommes en particulier, les problèmes et la laideur qu'engendre un pouvoir issu du suffrage universel. Guillemin ne va pas au bout de ses démonstrations car il est allergique à tout ce que produisent les milieux royalistes et traditionalistes. Mais ceux qui sont captés par ses discours ne sont ou ne restent le plus souvent pas électeurs de Mélenchon, qui pourtant s'en réclame (par clientélisme?)...
Zinc quiet tes paroles ne risque pas de voir y en faire déborder les verres d'une amitié nouvelle avec le gourou que tu ne seras jamais; donc ne vous inquiétez pas, l'esprit critique des nouvelles générations n'en permettra aucun de leur servir de patron de bar: une autre tournée!?! @@Histony
@@Histony Tout à fait d'accord avec votre dernier paragraphe. Je reprenais souvent ses propos sur Voltaire. J'ai l'impression de m'être fait gentiment berner, pour ne pas dire autre choses..car il s'agit ni plus ni moins que d'une manipulation de citation en dehors de son contexte et, in fine, d'une calomnie. Les capacités intellectuelles de Guillemin étant inattaquables, cela signifie qu'il savait très bien ce qu'il faisait. Je continuerai à l'écouter, mais en étant davantage vigilant.
@@Histony C est ridicule quand guillemin explique la main mise de la Cagoule ou CSAR dans le haut commandement militaire Français c'est vrai et vérifiable. C est en plus évident pour cette époque même Alain Decaux a fait une videos sur la cagoule Alors nier le complot type conservant le CSAR (Cagoule) d'avant guerre serait de l'historiquement incorrect.
Très belle analyse qui devrait plus souvent être mise en avant... Surtout chez nos politiciens...
Ca fait plaisir ta vidéo. J'étais dans un grand questionnement existentiel quant au poids intellectuel des récits de Guillemin. Keep going ;-)
À propos de ce que vous dites à 11:00.
Vous ne lisez pas tout à fait ce qu'a écrit Voltaire. Vous remplacez l'adverbe "toujours" qu'écrit Voltaire par "souvent", ce qui change le sens de la phrase.
Quand vous citez Voltaire, vous dites textuellement […l'esprit d'une nation repose SOUVENT dans le petit nombre qui fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne…].
Alors que Voltaire écrit : […l'esprit d'une nation réside TOUJOURS dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne…]
Ce que vous dites pourrait effectivement être considéré comme un constat : "ce que l'on observe en Chine est souvent observé ailleurs", sans qu'on puisse dire que Voltaire s'approprie cet état de fait.
Mais ce que dit Voltaire, c'est une règle : "c'est toujours ainsi qu'il en est".
À ce stade, on n'est pas encore totalement sûr que Voltaire s'approprie cette règle.
Avec la phrase qui suit et quand on sait à quel niveau Voltaire plaçait la "raison", il n'y a plus aucun doute. Voici la phrase que Voltaire écrit à la suite : […Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur terre…].
En conclusion, je recopie tout le paragraphe pour bien montrer que Voltaire ne fait pas un constat mais exprime son point de vue (il s'exprime à la première personne du pluriel) et il ne parle plus de la Chine, il généralise : […Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé quatre mille ans à la constitution de la Chine, nous ne prétendons pas parler de la populace ; elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains : l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne. Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur terre…].
Dernier point, quand on écoute Henri Guillemin, il place un morceau de phrase avant la citation de Voltaire : "un pays bien organisé, c'est celui, où…".
J'ai vérifié, dans le livre d'Henri Guillemin "1789 : silence aux pauvres", il n'attribue pas ce morceau de phrase à Voltaire, voici ce qu'il écrit exactement dans ce livre : […Voltaire a pris soin de définir en toute clarté, dans son Essai sur les Mœurs, comment il se représente un pays bien organisé : c'est celui, écrivait-il littéralement, où « le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne »…].
bonjourtout d'abord je suis certain que Guillemin à commis des erreurs comme chacun d'entre nous.Pas de maître à penser et garder l'esprit critique. Ko pour çàSeulement, voilà vôtre interprétation du texte est érronée et vôtre citation inexacte également. Sur le texte on peut lire: " l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre". Et non pas comme vous le dite, "repose souvent sur le petit nombre" ce n'est pas la même chose c'est même une erreur pire que celle de Guillemin.Revenons à la phrase qui précède. En parlant de la populace "elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains". Ce n'est pas un constat c'est une idée politique !! et si vous y voyez autre chose vous avez mal lu.Voltaire dit partout ou que vous alliez dans le monde ( qu'est-ce qu'il en sait ?) les petites gens ne pensent pas et "tirent des charrues" donc il n'y a pas lieu de s'y attarder. On continue " l'esprit d'une nation reside toujours dans le petit nombre..." Ce n'est pas fréquemment ou souvent que dit Voltaire. Il dit toujours . Voltaire à également choisit le mot "réside" si les mots on un sens pour vous cela signifie demeure ou habite et non pas "repose" comme vous le dite. Par consequent, l'esprit ( la pensée, l'art, la réflexion la politique...) réside dans le petit nombre et nul par ailleurs. Si c'est un constat il est vraiment très prétentieux de la part de quelqu'un qui prétend connaître le monde entier mais qui en réalité ne fréquente que 0.1 % de la population.Donc je vote pour Guillemin qui est beaucoup plus proche de la vérité que vous sur ce coup.Quant à l'étude des mœurs et de la politique je n'en parlerais pas. Mais prétendre que ça n'a pas d'intéret d'un point vu politique alors j'en tombe des nus !!! Si la politique n'est pas une affaire de mœurs ou d'humeur d'après vous, alors il reste quoi à par ça ? Vous croyez que les gens peuvent detacher leur corps de leur esprit ?? Bref passons c'est un sujet trop vaste pour en parler ici.
Sur Laval, procès d'intention. Sur Valmy, ignorance des sources. Sur Napoléon, question de point de vue posée comme réalité objective . Sur Voltaire, analyse biaissée.
Carré d'as.
Moi qui vient de m'enfiler la série sur la commune et qui ai adoré, je te remercie de calmer mon biais de confirmation.
Je découvre ta chaine et putain ça fait du bien. Un discours nuancé , un monde pas tout noir ou tout blanc, juste un monde avec des gens qui ont des intérêts pas forcement convergents , des hasards. La vie quoi. Merci.
je sors tout juste des 6h17 de son cycle sur la commune de paris. guillemin est captivant et la densité de son analyse (parfois un peu sentimentale certes) m'a laissée pantoise ! j'en aurais presque oublié l'esprit critique et je suis ravie d'avoir été aiguillée sur ta video ! merci pour ton travail
Votre point du vue est précieux ..Villemin est fascinant et toute fascination est préjudiciable ..grâce à vous je vais pouvoir l’apprécier
J'aime beaucoup guillemin, et je trouve ta vidéo très intéressante, même si je la trouve peu nuancée, et finalement ce que tu reproches à Guillemin, tu le fais toi même quand tu le critiques, ce qui est assez gênant.
Un commentaire tardif sur cette chaîne UA-cam que j'ai découverte il y a quelques semaines et dont j'ai dévoré tous les épisodes d'un coup !
Cette chaîne est vraiment excellente à tous points de vue car les vidéos sont claires et instructives, les sujets bien choisis et je ne peux que être d'accord avec l'idée sous-jacente de toutes ces vidéos qu'il faut garder un esprit critique par rapport à tout contenu.
Continuez et merci !
+Didier Langelot Merci beaucoup !
Très bonne vidéo. J'adore Guillemin, surtout son engagement. Mais malgré toute mon affection pour l'homme, je suis absolument d'accord pour dire qu'il faut critiquer (en bien et/ou en mal) l'historien.
Voilà un sujet que l'on était beaucoup à espérer écouter !
Merci pour cette très belle mise au point, toujours prendre du recul !
+Nota Bene Merci ! C'est pour ça que je n'aime pas qu'on me demande ce que je pense de X ou Y, quel que soit le sujet : dans tous les cas, X ou Y n'est pas parfait, donc il faudra réfléchir aux failles de ce qu'il dit et fait.
Histony Que me conseillez vous, étant donné que je suis n'y de gauche / droite mais je souhaite apprendre l'histoire de nos penseur d'époque sachant que maintenant l'intellectuel français n'est plus ce qu'il était.
Qu'elle auteur me conseillez vous, sachant que j'ai regardé au début de mon aventure comme la plus part les conférences de Guillemins ( donc j'en garde des bon et des mauvais) mais il faut savoir l'histoire de chaque ' partis' pour se faire son propre opinion pour ma part.
Donc en conclusion qu'elles sont les auteurs les plus objectifs sur notre histoire et nos penseurs 'd'époque'.
Lecoq Franck : C'est peut être en lisant des commentaires tels que le vôtre que l'intellectuel d'aujourd'hui se dit que compte tenu de la capacité du lectorat d'aujourd'hui, il n'a plus besoin d'être ce qu'il était.
En effet, avant de vous attaquer à nos grands penseurs, fussent t-ils d'époque (Mais de quelle époque ?), je vous conseillerais avant tout comme première acquisition, l'achat d'un manuel d'orthographe, ça ne saurait vous nuire. Ensuite, ayant surmonté ce premier obstacle, et avant d'aborder Platon, allez-y donc progressivement. Vous vous apercevrez vite que bien des historiens d'aujourd'hui seront en mesure de répondre à vos attentes. Et d'ailleurs, en sus, ces gens vous fourniront (ils le font toujours) leurs sources.
J'allet fère la maime remarque :-))
Bon, en tout cas Le monde comme volonté et représentation, ce n'est pas pour tout de suite, semble-t-il...
Il faut toujours savoir QUI raconte l'Histoire.
J'en ai pris conscience très tôt car j'étais dans le système scolaire public et mon frère était dans le système scolaire privé catholique. Nous n'apprenions pas la même Histoire !
Je dois être câblé comme Guillemin car effectivement je pense très simplement (pas de manière simpliste !!) qu'il y a des gentils et des méchants ! Les gentils ont souvent une approche philosophique des choses quand les méchants ont eux une approche financière des choses. Guillemin ne le dit pas mais depuis le début de notre humanité, les "intérêts" divergent, "Business is business" !!
Voltaire un constat….. oui……….. mais s'était aussi une doctrine qu'on retrouve aujourd'hui Merci monsieur GUILLEMIN
Merci, et bravo, je trouve votre analyse pertinente.
Merci pour la dialectique et la recherche de la vérité - qui ne doivent jamais s'arrêter jamais sauf à un péril mortel.
Meilleur historien français,grand Respect à Monsieur Guillemin.
Bonjour,
Cette vidéo me rappelle irrésistiblement cette devinette gnome:
"Vous connaissez l'histoire de la souris qui essaie d'écraser un éléphant ?"
Je viens de découvrir ta chaîne, je n'ai pour l'instant vu que cette vidéo mais je te remercie car la qualité du fond est vraiment au rendez-vous. Bonne continuation.
Effectivement les conférences de Mr Guillemin sont intéressantes et captivantes mais à regarder avec un filtre bien épais!
Celles sur De Gaulle notamment ne manquent pas d 'erreurs et d'interprétations douteuses...
Exemple:Guillemin parle des troupes franco-anglaises en Syrie comme étant cinq fois supérieures aux troupes Vychistes, rien que ça! En fait Dentz dispose de 38000 hommes contre une division anglaise,une autre Australienne et deux brigades(une indienne et la brigade FFl)soit environ 50000 hommes à la louche!
Et dans le genre interprétation foireuse,ne parlons pas de celle accusant De Gaulle d'avoir ménagé la 2éme DB en la faisant débarquer que le 1er août!
primo,les divisions blindées débarquent toujours aprés les divisions d'infanterie dans ce genre d'opération(une fois les têtes de pont sécurisées et élargies).
Secondo ,c'est Eisenhower qui commandait la bataille de Normandie,c'est donc lui qui prennait ce genre de décision pas De Gaulle qui lui a obtenu le 1er août au lieu du 1er septembre prévu par les américains pour le débarquement de la division Leclerc ,qui si De Gaulle avait eu le choix aurait débarqué le 6 juin...
Une des trouvailles des émissons de Guillemin était que durant l'émission, la caméra le présente dans un premier temps à son pupitre, dans une pièce qui semble bien meublée, et d'apparence classique d'intérieur de bon goût. Progressivement, la caméra s'approche pour voir le buste de Guillemin et le reste de la pièce devient flou. Puis comme il développe sa conclusion, on cadre sur sa tête qui remplit l'écran avec ses yeux qui vous regardent directement, qui vous parle en personne. Cette technique est une révolution dans le domaine des communications.
J'interviens juste sur un point, moi, l'école n'a JA-MAIS réussi a me faire m'intéresser à l'histoire, je ne sait trop pour quelle raison.
C'est seulement maintenant que j'ai accès a toutes ces sources d'informations que je me rend compte de la passion qui peut conduire certains hommes à vouer leur vie à cela.
C'est donc complètement ignorant des faits concernés que j'approche ces conférences, et j'ai le sentiment, que malgré les petits écarts de language ou de contexte temporel d'enregistrement ou meme des convictions profondes de l'homme, cela reste une très bonne introduction à ce que doit être l'histoire, intéréssée, interessante, et séduisante pour tout publique, car c'est effectivement d'évênement graves et important dont il est question.
A la bonne heure,
En effet, Guillemin est sûrement une très bonne introduction à l'histoire, en fait s'il a réussi à te captiver c'est qu'il était pour toi une très bonne introduction ^^
Ce que dit Histony ce n'est pas qu'il ne faut pas l'écouter, mais qu'il ne faut pas le prendre pour un Messie omniscient, tout le monde fait des erreurs car l'Histoire n'est racontée que par des Hommes ;)
Bravo et merci pour cette chaine extrêmement enrichissante. Petite question concernant Guillemin, comment consideres tu son travail sur Robespierre (qu il semble adorer et pour qui j'ai aussi une grande affection vu le procès que lui a fait pdt longtemps l'histoire). Merci !
Alors sa conférence sur Robespierre, il y a longtemps que je ne l'ai pas réécoutée, mais j'ai récemment fait un dossier très détaillé sur la Révolution vue par Guillemin dans "Silence aux pauvres !", où j'ai mis pas mal de références et tout : venividisensivvs.files.wordpress.com/2017/08/silence-aux-pauvres-un-essai-danalyse1.pdf
Tu devrais y trouver ton bonheur concernant Robespierre, en attendant mes vidéos suivantes sur la Révolution. En gros, pour résumer ma position, je considère qu'effectivement, Robespierre a été victime d'un très mauvais procès (mais, ceci dit, procès dénoncé depuis bien longtemps par les historiens universitaires ; bien avant Guillemin), mais qu'il ne faut pas non plus sombrer dans l'excès inverse en lui attribuant tous les mérites comme le fait Guillemin (et comme d'autres le font aussi !) car comme tout homme, Robespierre doit être remis dans un contexte qui enlève un peu de son exceptionnalité. Par exemple, Guillemin le présente comme un précurseur en matière de défense des esclaves... alors que ses prises de position sur le sujet étaient loin d'être originales pour l'époque ; au contraire, le discours que cite Guillemin, par exemple, était en bonne part une reprise d'un déjà prononcé plusieurs années plus tôt par Mirabeau. Tout ça pour dire qu'il ne faut sombrer ni dans la légende noire, ni dans la dorée... Les légendes, c'est sympa, mais l'histoire, c'est mieux ! :D
Histony merci de ta réponse ! Je vais potasser tout ça. Je suis tout à fait d'accord, Guillemin n'est pas le premier à avoir réhabilité Robespierre mais sans doute le premier à l'avoir fait avec panache et éloquence. Ce mythe détruit par les historiens sérieux perdure pourtant toujours dans la plupart des têtes... Le récit national tel qu'envisagé par les libéraux d'aujourd'hui de la gauche molle à la droite dure vit très bien avec cette image du dictateur paranoïaque et sanguinaire. Son rôle dans cette histoire est sans doute moindre que ses défenseurs ou détracteurs aimeraient le penser mais il semble qu'il ait été un personnage intègre qui a tjs milité pour la défense des défavorisés. J'attends la suite de la série avec impatience !
@Histony vous dites des choses justes certainement fiables historiquement. Mais j'aurais aimé avoir plus d'éclairage sur les thèses majeures de Guillemin pas sur ses appréciations plus ou moins justes sur tel ou tel personnage ou fait historique. Guillemin a dit des choses extraordinairement fortes sur la Révolution Française et la Commune de Paris qui sont totalement absente des manuels scolaires. Aussi quand il dit que la Révolution jusqu'à 1792 a consisté en un transfert de pouvoir entre la richesses mobilère (la bourgeoisie) et la richesse immobilière (l'aristocratie) c'est un énorme pavé dans la mare. Aucun manuel scolaire ne dit cela, à l'école on m'a glorifié la Révolution qui a pris tout un trimestre de quatrième, je croyais que c'était une formidable libération pour le peuple.
A l'école toujours on est passé à la vitesse de l'éclair sur la Commune de Paris au point que j'ignorais qu'elle existe. Je n'ai "appris" cet évenement que bien plus tard étant adulte grâce à des historiens comme Guillemin. Et aujourd'hui je suis fasciné par cet évènement. Mais si ce que dit Guillemin est juste sur la trahison des élites qui en gros ont demandé à Bismark de mater les parisiens, c'est un fait historique majeur qui devrait être "divulgué" à la population ! J'aurais aimé vous voir critiquer ce genre de thèses de Guillemin : si elles sont justes c'est un formidable historien, le plus grand du 20 eme siècle. Si elles sont fausses c'est un horrible imposteur. Mais de grâce pas de "en même temps", parfois il faut être un peu binaire, non ? C'est vrai ou c'est faux.
complètement d'accord avec vous
je viens de terminer la commune je vous conseille le visionnage.... ( statique )
+Sébastien Macé. C'est pas une question de "en même temps", c'est à dire de relativiser, de noyer les choses dans un contexte trop complexe, bref de dissoudre le sens. Non, ce que dit Histony (ce que je crois qu'il dit ! Et sur quoi je suis entièrement d'accord) c'est de regarder l'évolution historique comme l'évolution de systèmes qui s'entrechoquent, parfois dans des rapport de forces, parfois dans des intérêts communs, et qui mettent en avant (qui produisent) ici ou là des personnages et des moments clés. Et de ne pas croire que ce sont ces personnages qui sont les auteurs de ces moments clés, comme le fait un peu trop croire Guillemin, et comme le font beaucoup trop croire les Bern, Ferrand et Cie.
Coire en cela c'est adopter une lecture simpliste, qui est certes plus facile à digérer, mais tellement moins satisfaisante. C'est un peu ce qu'est le Mc Do, à la bonne cuisine !
Bon, je vous relis, et vois que vous ne vous intéressez justement pas aux "grands hommes et aux grands faits" mais aux "thèses majeures" de Guillemin. Et en cela, je suis d'accord avec vous, c'est là qu'il est intéressant. Mais je réagis surtout a votre supplique finale qui demande binairement si c'est vrai ou faux... La vérité n'est-elle pas toujours complexe ? Sans relativiser, on peut tout de même voir la complexité des relations !
Jamais trop tard pour découvrir une bonne chaîne ! Merci l'amistorien. Nous pouvons continuer à être enchantés par Guillemin tout en connaissant ses petits travers (et les nôtres). Je n'en demandais pas plus, tout en finesse. Sur RTS il y a également une série de vidéos où Guillemin parle de sa philosophie. On sent qu'il vit sa passion comme un sacerdoce, avec une grande exigence et probité, mais parfois tendant vers la mission mystique. Son humanité est profonde. Il est émouvant.
guillemin m'a fait aimer l'histoire du 18ème
Remettre en cause, chercher, recouper les informations, les faits, mettre en perspective, avoir une vision multi-scalaire etc et ne jamais s'en remettre à la croyance aveugle ! Même les Catholiques, pour le devenir, doivent étudier le Catéchisme pour comprendre ce en quoi ils ont la foi ! N'oubliez jamais cela !
Salutations, je viens de découvrir la chaîne, je passerai ptetre voir le reste après.
Je suis pour le coup assez content que cette vidéo existe, de poser la question de Guillemin globalement, ça commence à me fatiguer de voir en commentaires toutes les vidéos qui parlent d'histoire "eh tu connais Guillemin, la vraie histoire qui démonte l'histoire officielle, l'historien dissident etc."
Des opinions souvent absurdes, "histoire officielle" qui amalgame un peu tout et n'importe quoi, celle de l'histoire enseignée à l'école, l'histoire universitaire, l'histoire de l'Etat (??) apparemment. Sur l'histoire que Guillemin apprenait à l'école (et qu'il cite dans ses conférence, "moi j'apprenais à l'école"), c'est déjà celle du début du siècle, dans laquelle on apprenait que les gaulois étaient des barbares infoutus de construire des trucs et de faire un artisanat corrects, mais courageux et sympathiques, et que les romains leur ont apporté la civilisation.
Y'a sans doute (beaucoup ) de critiques à faire sur l'histoire qu'on apprend à l'école, mais ça dépend sans doute des profs, les programmes changent, etc. Sur la révolution française, qui est un des grands sujets (et une des confs que j'ai vues du coup), je me souviens déjà plus trop de ce que j'ai appris en classe à part la chronologie et quelques trucs factuels, et ça tient une petite place dans le programme. Alors que c'est pas si loin, donc bon assimiler ça vite fait avec l'histoire officielle de la République (et en passant à celle de la IIIe) c'est un peu aller vite, surtout quand la majorité des gens ne se souviennent pas non plus eux mêmes ce qu'ils ont vu.
Sur l'histoire universitaire il me semble pas qu'il révolutionnait grand chose, la réhabilitation de Robespierre, Mathiez la faisait déjà dans les années 20, pour de l'histoire d'un point de vue communiste, on a Albert Soboul, encarté au PCF, et ces gens appartenaient à (feu) l'Institut d'Histoire de la Révolution Française, à la Sorbonne, difficile de faire plus "officiel".
Quand Guillemin critique des historiens, c'est souvent des historiens assez anciens. Quand il critique Michelet, il critique déjà un historien qui écrivait au milieu du XIXe siècle, et qui écrivait avec un point de vue bien particulier. Au moment où Guillemin parle, y'a en principe pas grand monde (dans la sphère historienne du moins) qui prend tout ce qu'il écrit comme un tout absolument vrai (et Guillemin commence lui-même à dater, l'histoire a évolué depuis le moment où il parlait !).
Pour ce qui est de l'instrumentalisation de l'histoire par la politique, il est évident qu'il faut écouter ça avec beaucoup de recul et bien penser à l'objectif de ces gens, c'est pas nouveau.
Assez d'accord avec la dernière partie sur "maître à penser", et j'ajouterais que l'histoire évolue, parce qu'on découvre, redécouvre de nouvelles sources, qu'on se pose des questions sur la méthode, et donc qu'on retraite les sources, ce qui entraîne des conclusions différente. Et en histoire, comme dans les autres sciences, il n'y a pas vraiment de "vérité", ce qu'on sait évolue, et on arrivera jamais à une connaissance parfaite du passé, puisque les sources sont partielles, ce qui entrainera forcément des erreurs.
+Wladimir Lordork Tout à fait d'accord avec ton commentaire qui arrive à point nommé, car je pensais justement faire cette réflexion sur l'histoire officielle dans une vidéo qui devrait revenir bientôt. Je veux bien qu'il y ait des formes d'histoire au service du pouvoir : encore faut il se pencher sur ses mécanismes de fabrication. Et pour le coup, je suis donc tout à fait d'accord avec ton analyse. Merci pour ce commentaire !
+Histony Les arguments de type "nauséabond" et "point godwin" ça peut être évité.
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LeeL
Ce qui est certain Histony, c'est que , depuis que j'ai découvert ta chaine, je me suis lancé dans une révision totale de l'histoire de France tellement tes videos m'ont donné envie! Tu prends tellement soin de décortiquer les événements que ca en deviens facile de comprendre. Un point que j'aimerais par contre soulever c'est la credibilité d'Henri Guillemain. J'ai visionné ta video , et tu m'as convaincu. Mais alors, qu'est ce qui est vraiment vrai ,qu'est ce que l'on peux considérer comme crédible, dans ce qu'il énonce sur des personnages tels que Bonaparte ou Danton? Puisqu'on sent forcement qu'il prend parti contre
C'est le gros souci. Concernant Danton, par exemple, il y a énormément de choses qu'on ne saura jamais. Les sources manquent. Qu'il était corrompu, de longue date, et comme beaucoup d'acteurs de la Révolution (de tous les bords d'ailleurs), c'est indéniable. Dans quelle mesure ? Et avec quelle conséquence, dans la mesure où il avait aussi souvent la réputation d'être le gars qu'on pouvait facilement payer, mais qui ne renvoyait pas toujours l'ascenseur ? Difficile à dire. Guillemin spécule, mais parvient à faire passer ses spéculations pour LA vérité. Et ça, c'est gênant. Au-delà du simple cas Danton, d'ailleurs ; Guillemin prend les éléments qui l'arrangent, oublie ce qui ne va pas dans son sens, et bouche les trous. C'est un souci.
D'autre part, concernant Bonaparte ; le souci est surtout que finalement, que ce soit pour l'encenser ou le détruire, se focaliser sur lui ne permet pas de bien comprendre l'Empire. Car l'Empire, malgré tout, ce n'est pas que lui. Ce sont des dynamiques plus larges, dans l'approbation comme dans l'opposition. Et donc on ne peut pas tout expliquer par de simples "c'était un pervers qui n'aimait pas la France" et autres trucs du genre. Guillemin reste coincé dans l'histoire des grands hommes, en fait. Alors que cette histoire n'était déjà plus d'actualité dans la recherche à son époque. Dommage.
@@Histony Hello Histony les archives n'existent elles pas sur Danton ? D'ailleurs question idiote: où consulte t'on les archives concernant la Révolution ? Y a t'il un accès numérique?
@@TheMrCzi La question est compliquée : des archives, il en existe à la pelle, car tout document d'époque est une archive qui peut dire quelque chose. Le souci est qu'ensuite, elles ne sont ni simples à analyser (tout document se critique et se remet en contexte) ni forcément complètes (le temps et les hommes détruisent... ou ne créent pas). Des archives parlementaires, ou de la presse, c'est de plus en plus facile à consulter, sur le site des Archives nationales, sur Gallica (la BNF), par exemple. Plein de choses ont été numérisées ou vont l'être. Mais il y a aussi ce qu'on découvre un peu par hasard dans une liasse de documents, et aussi parfois ce qui n'existe pas (quand on se fait corrompre, par exemple, on n'écrit pas forcément tout pour laisser des preuves ! :D ). Sur Danton, une bonne approche de ce qu'on sait et de ce qu'on ignore du personnage est l'ouvrage collectif "Danton, Le mythe et l'histoire", dirigé par Hervé Leuwers et Michel Biard.
@@Histony Grand merci pour ces réponses!! Cela montre (et c'est compréhensible finalement) que le simple citoyen lambda, comme moi, ne peut pas mener ces recherches pour vérifier tel ou tel point et qu'il doit se contenter de l'interprétation d' historiens armés de leur science ( donc universitaires aguerris) pour interpréter ou traduire ....au travers quand même de leur subjectivité (même si elle est limitée ) et des documents non exhaustifs ou falsifiés qu'ils ont à disposition !!
@@TheMrCzi Oui et non : le citoyen que tu es peut tout à fait aller aux Archives nationales, départementales, régionales, municipales, et souvent dans d'autres archives, du reste, sans avoir besoin de quelque passe droit que ce soit ! Simplement, comme toute science, la pratique de l'histoire et l'étude des archives s'apprend, si on ne veut pas s'y prendre n'importe comment !
Pardon, mais pourquoi devrait-on vous croire ? En quoi votre avis n'est-il pas lui aussi "politisé" ? Vous rejoignez vous-même le médiocre mode "Stéphane Berne" puisqu'on vous écoute et qu'on ne peut à aucun moment "digérer" ce que vous dites pour le critiquer (pour reprendre vos termes). Je trouve votre raisonnement particulièrement spécieux. Dire que Guillemin est "daté", cela va de soi, comme on pourrait le dire de Michelet. Cela enlève-t-il sa valeur à Michelet ? Ou à Renan ? Votre propos voudrait se faire passer pour neutre ou objectif, toutes choses qu'il n'est certainement pas. Il cache d'ailleurs assez mal une sorte de jalousie inavouée. Pourquoi faire du talent énorme de Guillemin une sorte de tare qui le ramènerait au niveau du vulgaire bateleur. Guillemin était un homme passionné, érudit, amoureux de son travail et terriblement vivant et humain. Il fait passer fort agréablement son enthousiasme. Par ailleurs, en tant qu'agrégé de lettres, il fait littéralement revivre les textes et les auteurs dont il parle ! Mieux, il les incarne ! Voir son Rimbaud par exemple ! Ses connaissances sont proprement stupéfiantes et on voit bien qu'elles font corps avec lui. Il ne se contente pas de dire un texte appris devant la caméra, ni de réciter son texte en restant immobile et totalement fade, un peu comme vous... Qu'il ne faille pas accepter aveuglément tout ce qu'il dit, cela va de soi ! Et cela vaut pour absolument n'importe quel spécialiste ! Bref, on se demande bien ce que votre point de vue sur Guillemin apporte ici, à part une petite satisfaction pour les hommes du ressentiment dont vous semblez faire parti, vous qui vivez apparemment avec l'oeil rivé sur votre nombre d'abonnés...Que n'avez-vous réellement pris parti ! Cela aurait été autrement plus intéressant que d'aligner des clichés assez niais et globalement très prudents !
Commentaire qui élude totalement les 3 erreurs factuelles citées. Et au passage, le premier à totalement disqualifier Michelet et à en parler comme d'un nul malhonnête, c'est Guillemin. On a quand même le droit d'émettre des réserve sur les historiens.
En l'occurrence, en proposant une vision très politisé et partiellement mal informé/malhonnête, Guillemin propose effectivement un travail qui ne peut être considéré que comme un récit partisan. Cela ne lui ôte pas son intéret, mais rappel à tous qu'il faut être prudent dans ce que l'on choisit de garder ou pas dans une émission télé.
Tres concrètement, cela veut dire que lorsqu'il présente Robes pierre comme un hero, une version assez mainstream maintenant mais moins à son époque, il faut apporter de la nuance. Guillemin pense que Robes pierre était un hero, et que Danton ou Voltaire étaient des monstres. Ce n'est pas une vérité, c'est un avis. Sortir une phrase de son contexte par contre, c'est pas bien, peut importe notre avis.
Bravo je 'e sais qui est cette personne mais j'ai des doutes sbtzur sa crédibilité
Toutes mes excuses pour l'orthographe apparemment des bugs
La facilité vous avez actuellement pour faire les études ne sont en aucun point comparatives au travail fourni par Monsieur Guillemin
Une grande intelligence
Et que pense le professeur des Raconteurs télévisuels de l'histoire d'une autre époque : André Castelot et Alain Decaux?
Je rends grâce à votre souci d'équilibre permanent et observe que vos détracteurs n'ont pas grand chose pour étayer leurs critiques. Excellente analyse, merci.
Jvois pas en quoi la pensé de Guillemin est contradictoire avec celle de Soral.
+Original Hyvean Soral est d'extrême droite et essaye de faire en sorte que l'histoire colle à ce qu'il veut dire. Guillemin est de gauche, voir d'extrême gauche, et à donc tendance à analyser l'histoire d'un point de vue de gauche. D'ailleurs il loupe rarement une occasion de casser du sucre sur le dos de la droite et de l'extrême droite dans ses conférences. C'est donc assez paradoxale que Soral cite du Guillemin à tour de bras (en ne prenant que ce qui l'arrange d'ailleurs) ; si ils avaient été contemporains ils se seraient sans aucun doute détesté
+Original Hyvean
guillemin a une pensée, soral a des commanditaires
Conserver son esprit critique pour tout le monde, surtout ses amis. Excellente vidéo!
Tout n'est peut-être pas juste chez Guillemin, mais au moins t'apprend t-il à réfléchir et te présente l'objectivité comme un concept finalement bien bancal. Et niveau références et citations, je retiens surtout de lui cette phrase qu'il déclame souvent au début de ses conférences : l'histoire réside parfois dans les détails qui paraissent les plus anodins. Ceux qui sont le plus facilement mis de côté.
Quant à Napoléon, certes il se trouve être véhément à son propos, mais sa violence dans ses dires est à la hauteur du piédéstal dont joui encore le Général dans les manuels scolaires, en 2016 (la majorité ne sait toujours pas, malgré les travaux d'historiens récents, qui était vraiment ce tyran) D'où la nécessité de s'inspirer du personnage Guillemin, qui reste au demeurant un fabuleux conteur.
Dans les manuels scolaires l'empereur est très peu abordé et la France n'a pas voulu honorer la bataille d'Austerlitz lors de ses 200 ans ...
Bonjour,
Nous pouvons vous retourner la question. Peut-on avoir confiance en vos dires ?
Qu'est ce que l'histoire, si ce n'est que récits retranscrits ?
Bien à vous.
Et bien j'adore Guillemin et j'ai beaucoup aimé ta vidéo. Tout scientifique se trompe et se fera corriger par ses successeurs, c'est comme ça que la science progresse. Donc j'apprécie qu'on me montre ou il y a à redire sur le discours de Guillemin. Après seulement 3 exemple ça me laisse un peu sur ma faim. Une vidéo pour dire essentiellement qu'il ne faut suivre personne aveuglément j'en ai pas besoin. Même si au vu des commentaires certains en ont bien besoin. Mais bon, c'est vrai que Guillemin a du charisme et que sa manière de descendre les gens puissant est assez jouissive alors on accroche facilement à ses œuvres. En tout cas bonne vidéo, bon travaille, je vais suivre tout ça.
mêmes sentiments que vous. Par contre je trouve les exemples pris dans la video suffisamment éloquents. Le cas de la citation de Voltaire est l'archétype du propos tiré hors de son contexte et qu'on déforme à sa guise pour diffamer. Assez embêtant pour Guillemin, je trouve...
Moi aussi j'ai bu ses récits pendant des heures mais c'est cette fameuse vidéo sur Napoléon où il est grossièrement partisan et où il exagère jusqu'à l'absurde qui m'a mis la puce à l'oreille... Du coup tout n'est pas à jeter mais il faut se méfier...
Bonne vidéo qui nous montre qu'il ne faut pas avoir de gourou et garder un esprit critique...ce qui évidemment ne nous empêche pas d'apprécier le travail de Guillemin...
J'ai du mal avec tout ce que vous me dites, monsieur. J'apprend véritablement une nouvelle façon de voir l'histoire grâce à Guillemin. Vous ne me dites qu'une seule chose : il faut se méfier de ce que dit ce brave monsieur. Vous m'emmerder fort ! Dites moi plutôt en quoi Guillemin pourrait se fourvoyer, cela serait plus constructif. Et pour avoir vu votre vidéo jusqu'à la fin, je me dis que le mieux serait d'apporter des preuves tangibles de ce que vous dites. Après quoi, je vous écouterai avec le même intérêt. Le modernisme nous permet de prendre des photos des écrits, et de les diffuser. Montrez nous ces preuves, et ensuite vous pourrez passer à la postérité des" grands de la vérité". Sachez monsieur que je vous fais confiance jusqu'à preuve du contraire.
+Peter Drake C'est, au contraire, l'inverse qu'il faut faire, et douter par principe. Pas de tout et tout le temps, mais garder à l'esprit que personne n'est infaillible. Je n'appelle pas à se méfier de Guillemin plus qu'un autre, je rappelle juste que tout discours a ses failles, et qu'il faut donc toujours aller vérifier. J'ai donné quelques exemples, les sources sont dans l'article présenté en description ; j'ai mentionné que d'autres historiens avaient critiqué son œuvre, parfois de façon plus approfondie que je ne pourrais le faire... Mon propos ici était juste de rappeler que, comme toute personne, même les plus admirables, il a parfois des défauts dans ses analyses ; ne serait-ce que sa tendance à surestimer les actions individuelles et à sous-estimer le poids des structures qui jouent beaucoup sur notre monde. Surtout, il y a le fait que Guillemin est mort il y a 25 ans, que ses conférences en ont parfois plus de 40, et donc que l'histoire est une science qui a pas mal évolué depuis, dans ses méthodes, dans ses sources... Comme toute science.
Que Guillemin ouvre un nouveau regard sur l'histoire, c'est très bien : ça a été mon cas aussi et je lui en suis très reconnaissant. Mais ça doit être un point de départ ; pas une fin en soi.
T'es bête ou quoi ? J'aime Guillemin mais le mec de la vidéo te dit plusieurs fois où Guillemin "se fourvoie" comme tu dis, et si t'en veux ne serait ce qu'une seule preuve puisque tu en demande une il te la donne au sujet de la citation de Voltaire que Guillemin a modifié à des fins idéologiques, texte à l'appui. Si l'altération volontaire ou non d'une citation d'auteur n'est pas une preuve de fourvoiement intellectuel c'est quoi alors ?
Sur les trois exemples que vous donnez, donnez vos références svp! La plupart du temps Guillemin donne des références, qui peuvent être difficiles à trouver parfois, mais il en donne.
Il le dit lui même ,il n'est pas infaillible et que l'histoire est vivante, donc peut évoluer en fonction des recherches. Parfois, il donne aussi son sentiment, et quand c'est le cas, il le dit.
Personne n'a raison à 100%. Il faut toujours avoir plusieurs sources et comparer.
Les meilleures intentions du monde n'empêchent pas l'interprétation abusive, néanmoins on peut être (quasiment) sûr que les faits réels seront bien retransmis.
Je pense que M.Guillemin est fiable quand il énonce les faits, mais attention aux interprétations.
Enfin quelqu'un de sensé! J'en ai marre des commentaires "Ta gueule, Guillemin c'est le boss". Bon heureusement la communauté est intéressante et a plus de vocabulaire que ça XD
OUI TOUJOURS SE REFERER A PLUSIEURS HISTORIENS, si possible de courants différents !!! (certains classés à droite, d'autres favorables à telle chose, d'autres à telle autre)
+Krankar Volund pas grand monde pense que Guillemin est le meilleur des historiens possibles... mais c'est juste le meilleur qu'il y ait eu :)
Utroll
Même si c'était vrai (et ça ne l'est pas, il y a beaucoup d'historiens plus doués que lui ^^), il faut se référer à plusieurs historiens, comparer leurs discours, leurs sources, etc... Un seul historien = discours pas objectif ^^
Hello ! Pourrais tu nous donner des noms de quelques historiens actuels sérieux stp ? Je découvre, tu le dis peut-être déjà autre part. 🙈
La question est un peu vague : tout dépend du sujet qui t'intéresse. Mais sous chaque vidéo, j'accompagne de référence bibliographiques sérieuses sur le sujet. Car des historiens sérieux, il y en a des milliers !
Bonjour, j'ai vraiment apprécié ton analyse de Guillemin qui va à l'essentiel.
J'ai lu son "Jeanne d'Arc" qui est truffé d'erreurs et qui, sûrement, doit être son plus mauvais travail, à part ça son histoire de la commune, l'affaire Dreyfus etc sont passionnant.
J'espère qu'un jour tu vas analyser les conférences de Marion Sigaut (s/ UA-cam) qui démolit tout ce qui procède des lumières et de la révolution française et donne de l'ancien régime une image idylique qui me semble mensongère.
J'aimerais avoir une bonne critique de son travail et donc je compte sur toi.
+jean pierre raoul jallet 'truffé d'erreurs', t'y étais ducon????
D'abord tu reste poli !
Ensuite, si tu avais lu le Jeanne d'Arc de Guillemin tu aurais noté qu'il fait des erreurs.
Par exemple pucelle n'a jamais voulu dire idiote ou quoi que ce soit du genre mais tout bonnement jeune fille (sous entendu vierge).
Faut-il que j'aie vécu au Moyen-âge pour savoir cela, il suffit d'avoir un bon dictionnaire du vieux français !
Et pour ce seul cas, la différence entre idiote et jeune-fille me semble grâve.
Je ne sais pas si donner du crédit à Sigaut est une bonne idée. Le mieux reste de la laisser dans son coin.. Parler d'elle risquerait de la faire exister. Mais ce n'est que mon avis.
Gervasoni Quentin
Oui, sans doute, mais elle fait son chemin et la démonter pourrait être intéressant.
Pense aux LePen, on les a ignorés au début en se disant que ça passerait et maintenant ils font 23% (en Belgique même chose avec l'extrême droite).
Je pense qu'ils faut les contrer systématiquement et apporter des contre-arguments, ce que je trouve que tu fais très bien.
Le soucis c'est que c'est assez peu efficace. En effet, Tony représente ce que Sigaut et ses followers détestent : le monde universitaire. Tout ce qui en vient est d'emblée discrédité et toute tentative de la contredire ou presque sera perçue de leur part comme motivée par un agenda. Dès lors, les efforts pour la discréditer serviront plutôt à renforcer leur cohésion et leurs croyances.
En gros, quand t'as deux groupes antagonistes, le fait d'être mal perçu par le groupe adverse est considéré comme gratifiant. C'est d'autant plus vrai dans le cas des thèses alternatives. "S'ils me critiquent c'est que je dérange et donc que j'ai raison".
Henri Guillemin s est rapproche de l histoire par ses etudes de lettres et notamment sa prestation a l agrégation sur Lamartine. Henri Guillemin qui travaillait sérieusement a d abord voulu connaitre la Biographie de Lamartine et a constate que des historiens precedent omettait certains faits voir les embellissait ou les transformait, Il a voulu connaitre la vérité historique Voila un homme sincere et honnête.
Quand a Pompidou qui le traite de fouilleurs de poubelles il a insulte par les Archives que consultait Guillemin Les archives prives les archives municipales, les archives départementales et en fin les archives Nationales a Paris. En outre il ne faut pas oublier que Pompidou a été Normalien comme Guillemin l a été avant lui c est donc un manque de solidarité idiot de sa part.
Avec mon commentaire ajouté à tous les autres, je contribue malgré moi à donner de la valeur à ce site qui ne le mérite pas. Tout d'abord, avant de parler d'histoire ou de tout autre chose, il convient de dire qui on est, en quoi on s'estime légitime, pourquoi on entreprend cette démarche, etc. bref on montre un peu patte blanche. Pour ma part, je suis enseignant-chercheur et j'essaie d'avoir une honnêteté intellectuelle. Je ne suis pas historien, je ne me crois pas légitime pour donner un avis éclairé. Je vais juste apporter un témoignage. Quand j'étais au lycée j'ai entendu parlé de causes directes, indirectes, profondes (qualifiées comme telles) de la guerre de 1914-18, mais je n'ai jamais entendu mes professeurs aborder ce que H. Guillemin raconte. Je ne l'ai pas lu dans les ouvrages conseillés par mes enseignants. J'ai interrogé des collègues, des amis, autour de moi, personne n'en avait entendu parlé. J'évolue dans un milieu plutôt intellectuel et je ne crois pas qu'il s'agisse de leur part de lacunes volontaires ou découlant de négligence. Alors je m'interroge. Pourquoi choisir d'expliquer la guerre de 1914-18 en débutant par l'assassinat de l'archiduc d'Autriche et en occultant tout le reste ? Il y a, sans l'ombre d'un doute, un problème de programme, de formation et d'enseignement et cela ne peut s'expliquer par le simple fait du hasard. H. Guillemin ne met pas en avant certaines causes sulfureuses (sans préjuger de leur véracité) comme le Bagdad Bahn ainsi que le font certains historiens. S'il est écouté et respecté depuis autant d'années, n'en déplaise aux météorites qui ne font que passer, c'est qu'il soulève des questions profondes, des mécanismes qui nous interpellent car les époques changent mais ces invariants semblent toujours opérants. Il conviendrait de discuter de la méthodologie, des arguments, des sources historiques, de leur interprétation, bien sûr avec toute la prudence d'usage, mais il est malsain de se demander si H. Guillemin est fiable, question de regarder la chose comme une poule devant une clé à molette. On ne se grandit pas en cherchant à rapetisser les autres mais en les élevant et, lorsqu'ils sont des géants, en cherchant à monter sur leurs épaules (pour reprendre le titre de l'ouvrage de S. Hawking, 2014). Désolé d'avoir été un peu long et merci pour la patience des lectrices et des lecteurs éventuels de mon commentaire.
Merci pour cette vidéo éclairante et rigoureuse. Un tout petit détail de rien du tout, qui somme toute n'a rien à voir avec le sujet mais qui m'a chatouillé, finalement assez agréablement l'oreille. Vous utilisez à plusieurs reprises l'expression "se prendre les pieds dans le plat" en mixant les deux expressions "se prendre les pieds dans le tapis" (faire une erreur) et "mettre les pieds dans le plat" (dire les choses sans ménagement, avec de la maladresse). Marrant et...humanisant ;-)
Mais toi histony es-tu fiable ?
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Je découvre cette chaîne. Vidéo sérieuse, claire et excellente. Bravo !
+Chronos - La chaîne Histoire Merci !
+Histony Je vous ai envoyé une question sur votre page Facebook.
t'appelles "le mec" monsieur guillemin , bref j'ai pas envie de t'analyser , tu es juste scandaleux et vulgaire dans ce portrait ...
Merci pour votre intervention.
Vous prenez la citation de Voltaire que vous mentionnez pour la réduire à un simple constat "sociologique", et vous oubliez le début, de mémoire :"l'esprit dune nation réside dans le petit nombre...", cela Monsieur n'est plus seulement un constat sociologique mais une affirmation métaphysique que l'on peut prendre comme justifiant le constat qui suit et là nous retrouvons en quelque sorte la citation dans le sens de Guillemin. A propos de Valmy vous dites que Guillemin reprend la position des royalistes "qui ne pouvaient pas supporter..." mais ils avaient raison car Valmy ne fut pas une victoire française, mais simplement un retrait des "impériaux" qui ne prenaient pas le chose au sérieux ou pire une histoire de "copinage" entre Bruschwig et Danton ! Allons, appliquez donc ce que vous dites !
Vous êtes bien peremptoire sur Valmy, mais quelle source d'origine utilisez vous pour prouver ce copinage entre Brunswick et Danton ? Je serais bien curieux si vous avez entre les mains cette source que personne n'a pu produire depuis plusieurs siècles. Et pour cause. Valmy ne fut certainement pas une prouesse militaire, mais elle fut une bataille bien réelle, en particulier pour ceux qui passèrent une longue journée sous le premier échange de tirs d'artillerie de cette ampleur, préfigurant la guerre moderne...
Un peu d'honnêteté, je n'ai pas affirmé que Brunswick et Danton avaient "copiné" j'en ai simplement évoqué la possibilité étant donné leur "proximité philosophique" ! Voyez l'étonnante proclamation de Brunswick pour "protéger" Louis XVI et qui ne pouvait que monter la population contre lui, cela me fait douter de ce qu'il ait vraiment voulu abattre la "Révolution". Bien que plutôt sympathisant du Roi, j'avoue que si j'avais été sur place, je me serai monté contre lui, c'est une évidence. Quant à la bataille de Valmy qui, selon vous, préfigura la guerre moderne, elle fit tout de même, et heureusement, nettement moins de victimes que ces dernières. Mais le retrait des forces impériales, fut ce après une canonnade, ne laisse de surprendre, hormis les convaincus du triomphe extraordinaire de volontaires quelque peu dépenaillés, face à des soldats aguerris ! 20.000 coups de canon tirés par l'armée française, c'est évidemment beaucoup, surtout quand on sait qu'il y eut moins de 200 morts du côté coalisé, et 300 du côté français. Vraiment, on a du mal à croire, j'ai envie de dire "gober", que sans une aide discrète de l'ennemi, une telle victoire française eut été possible !
Le manifeste de Brunswick est connu pour être un faux, et une proclamation émise en réalité par les nobles émigrés. Donc il n'est pas spécialement étonnant de sa part, vu qu'il ne l'a jamais rédigé. Quant à Valmy, c'est une erreur de ne voir dans l'armée française qu'une bande de conscrits dépenaillés : une bonne part des troupes restait issue de l'armée royale et avait une bonne expérience du combat. De fait, quand on lit les témoignages d'époque, ce retrait n'est pas si étonnant : l'armée de Brunswick avait déjà à affronter la résistance à l'occupation, qui ne se serait qu'amplifiée à l'approche de Paris. Ce retrait n'était pas seulement une fuite de la bataille elle-même : c'était aussi un calcul du prix qu'aurait une victoire, et de l'utilité de celle-ci. Gagner Valmy pour ensuite voir son armée déjà affaiblie être coupée de ses bases d'approvisionnement et harcelée par les populations locales n'aurait probablement pas été un coup de maître...
Certes, mais il l'a signé de plus le duc détestait franchement l'Autriche et qu'y a t-il "derrière" Valmy. Il était aussi Grand Maître de la Stricte Observance, dite Templière et se piquait d'être un monarque éclairé, n'aimant guère le modèle royal français "absolutiste". Outre le fait qu'il me semble peu probable qu'un général d'armée, signe un tel document au Nom des Rois de Prusse et d'Autriche, sans le consulter et sans être d'accord (d'une certaine manière, peut-être différente de celle du Marquis de Limon, auteur), il a dû penser qu'un tel brûlot servait assez bien ses vues.
Tout à fait d'accord!
votre réaction est comme souvent une réaction des historiens bourgeois
Guillemin ce sont des centaines d'heures d'exposés disponibles et des années de recherches. 20min et 3 exemples pour le discréditer est un procédé mal-honnête !! Il faut certes garder son esprit critique, toutefois Guillemin est un homme qui participe à l'éveil des consciences.
Procédé mal-honnête. Et arguments fallacieux ? Par exemple j'ai dû mal à saisir votre critique de Guillemin au sujet de Pétain : il explique très bien comment Pétain a été sollicité à plusieurs reprise pour intégrer le pouvoir (idée d'union nationale et pour calmer les ligues), chose qu'il a accepté, à la demande de Reynaud, à partir du moment qu'il savait que la guerre était perdue face à l'Allemagne pour faire de la politique intérieur et ainsi imposer sa "Révolution Nationale".
Plus globalement, et surtout, s'il y en a bien un qui confronte les idées d'intérêts des différents acteurs dont il parle, c'est Guillemin ! Il dénonce d'ailleurs souvent les historiens ou autres auteurs qui exclus dans leurs exposés ces idées d'intérêts. Voire il dénonce ceux qui par idéologie travestissent dans leurs exposés les véritables intérêts.
Bref, critique facile, manque d'objectivité et arguments diffamatoires. Ça sent le hors-sujet.
Et franchement, comparer Henri Guillemin à Stéphane Berne c'est vraiment une insulte à sa mémoire !
Je n'ai vu que 4,5 de ses conférences et il faut reconnaître qu'il est quand même très manichéen .
Ce n'est pas le seul historien qui a des années de recherches derrière lui! Ce n'est pas une justification. J'aime bien écoutrt Guillemin, mais ne tombe pas dans la fanitude aveugle, en sortant des arguments qui n'en sont pas!!
@comptebidon Et franchement, ne rien comprendre à ce point, chapeau! Quand il dit c'est "l'anti-Stéphane Bern", c'est un compliment!
+CQN APDN
Derrière le terme "l'anti-Stéphane Bern" il ne faut rien voir de plus qu'une thèse que peut représenter l'un et l'anti-thèse que peut représenter l'autre du point de vue idéologique. Toutefois les comparer l'un et l'autre revient à comparer les travaux de l'un au néant de l'autre, donc rabaisser Guillemin au niveau d'un chroniqueur people. Ça, c'est malhonnête. Voire dégueulasse.
Merci beaucoup pour cette vidéo: elle répond totalement à mes questions et interrogations à propos de Guillemin!
Je vous félicite et remercie de critiquer Guillemin, étant un lecteur et auditeur passionné de son œuvre ; - qui aime bien, châtie bien -.
Par ailleurs un passionné d'Histoire se doit d'être critique mais il est vrai que le style de narration est tellement redoutablement efficace qu'il est très dur de rester critique durant l'écoute.
Vos arguments critiques étaient déjà connues de son vivant, et il ne les déniait pas lui même. J'aimerais retrouver à ce propos sa dernière émission TV où il donne la parole à des contradicteurs et durant laquelle il ne dit rien (un Guillemin silencieux, damned !).
Pour ce qui est de ses erreurs de sources, et ce qui semble être des magouilles, je pense plutôt que c'est un défaut de temps ou de moyen de vérification et croisement des sources. Mais surtout, il faut resituer son époque sans internet ni moyen de communication illimité avec des confrères dans le monde. En effet Guillemin doit se contenter de livres et attendre plusieurs semaines une réponse à ses courriers.
Dernière chose, je n'ai jamais eu l'impression que Guillemin postulait des "complots", je trouve plutôt qu'il veut mettre en lumière des circonstances anecdotiques où des opportunistes profitent d'une situation. Et même quand il cite les "gens de bien" il ne les présentent pas comme un groupe unie et coordonnée.
En aparté, je suis pas de ceux qui - crachent - sur Bern, Ferrand, ou Deutsch ; même si leur approche est trop simpliste, çà reste bon à prendre pour être initié à un sujet, à charge pour un bon passionné d'histoire de compléter par d'autres sources.
C’est le débat de la TSR qui suit la diffusion de la série sur Pétain, avec que des intervenants à charge contre Guillemin.
ua-cam.com/video/UBo-4SZok8s/v-deo.html
Comme première lecture (Historique) pour quelqu'un qui n'y connaît pas grand chose reste comme vous il est un bon initiateur après ça vous regarde (...) Merci !
Le problème c'est que pour être crédible, il faudrait au moins lui arriver à la cheville...
Super ! C'est un régal d'analyse ! J'aime bien Henry guillemin mais on ne peut pas se passer de garde-fous. Beau travail, merci.
D’accord sur l’idée de garder un esprit critique (qui ne le serait pas ?). D’accord pour dire que Guillemin fait des erreurs, parfois assez graves (Valmy, les lettres de Napoléon...), parfois anecdotiques (l’article de la déclaration des droits de l’homme qui sacralise la propriété n’est pas l’article 14 comme il le dit à plusieurs reprises mais l’article 17, la phrase qu’il attribue à Barnave "la qualité d’électeur n’est pas un droit, c’est une fonction…" est en fait de Sieyès, etc.). Mais je ferais deux remarques :
Beaucoup de temps passé pour dire en quoi Guillemin se plante, pas beaucoup de temps pour dire à quel point il apporte au grand public un souffle nouveau, puissant et assez largement relayé pour ébranler pas mal d’idées reçues. Ce déséquilibre est assez injuste pour Guillemin.
Pas d’accord non plus sur Voltaire. OK, Voltaire parlait de la Chine. OK, Voltaire a écrit "l’esprit d’une nation…" et pas "un pays bien organisé…", mais on est dans l’erreur anecdotique. Mais quand vous dites : "C’est juste un constat, Voltaire se contente de décrire la société du XVIIIe", je ne vois pas ce qui vous permet d'affirmer ça. Vous déformez vous-même la phrase quand vous la citez puisque Voltaire n’a pas écrit "L’esprit d’une nation REPOSE SOUVENT…" mais "L’esprit d’une nation RESIDE TOUJOURS dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne". RESIDE TOUJOURS, ce n’est pas seulement un constat sur la Chine du XVIIIe siècle. On peut reprocher à Guillemin une inexactitude mineure, mais sur le fond, dans l’esprit, sa critique de Voltaire est tout à fait fondée.
+Gal maril Sur la citation, il parle de la Chine et élargit au monde, on est bien d'accord. Mais connaissez vous beaucoup de sociétés de l'époque où la culture "légitimée" était le fruit des masses ? Bien malheureusement, cela n'es venu qu'après.
Après, sur le déséquilibre, il tient certainement à mon histoire personnelle avec Guillemin : je le dis dans la vidéo : j'ai beaucoup adhéré à ses discours, énormément. Simplement, j'y ai aussi trouvé des failles à postériori, et j'aurais aimé avoir ces pistes avant de me lancer dans l'écoute de son travail. Cela n'empêche pas que je continue à le recommander, car, clairement, côté vulgarisateur, c'est un des meilleurs comparés à "l'offre" actuelle.
+Histony
Même s’il n’y avait pas beaucoup de sociétés de l'époque où la culture "légitimée" était le fruit des masses (ça demanderait d’ailleurs un peu de réflexion parce que je ne suis pas si sûr que ça que la culture de l’Inde ait été diffusée de l’élite vers la masse), mais Guillemin à raison de dire que Voltaire approuvait cette structure sociale et qu’il souhaitait qu’elle perdure parce que les gens de sa classe y trouvaient un intérêt. Il y a d’autres citations qui le montrent, par exemple dans ses lettres à d’Amidaville :
« Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit; il n’est pas digne de l’être. »
« Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple, que vous croyez digne d'être instruit. J'entends par peuple la populace, qui n'a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s'instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes; [...] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. »
Dans une autre lettre à un certain monsieur Tabareau :
« A l'égard du peuple, il sera toujours sot et barbare [...]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin. »
Etc., etc.
Or même à l’époque, tout le monde ne pensait pas ça. Rousseau par exemple, même s’il est un peu angélique et un peu court en arguments scientifiques, avait une vision beaucoup moins élitiste et beaucoup moins méprisante à l’égard de ce que Voltaire appelle la « populace ». Il aurait trouvé très bien que tout le monde ait sa petite maison, son petit lopin de terre et que personne ne soit exploité par personne.
Là dessus, nous sommes bien d'accord, hein : sur le fond, Voltaire reste un partisan de l'oligarchie. Ce que je voulais souligner dans ma démonstration, c'est surtout que Guillemin avait le don d'aller chercher des citations qui "fusent" en les réarrangeant, pour en faire des arguments massue. Ce n'est pas le fond que je dénonce (encore une fois, je suis d'accord avec lui sur la plupart de ses conclusions), mais plutôt les libertés, parfois légères, parfois plus graves, prises pour y parvenir. C'est ce qui a permis et permet encore à certains de balayer du revers de la main tout ce qu'il dit, d'où l'importance d'y faire attention.
+Histony
Oui, je comprends. Pour tout vous dire, je trouve en fait votre travail très intéressant, comme tout travail qui remet en cause des certitudes. Peut-être que ce qui m’a fait réagir, c’est que j’ai une véritable affection pour Henri Guillemin. Mais sur ce que vous venez de dire, je n’ai pas d’objections.
J'aime beaucoup ce que vous dites, en particulier à la fin.
Intéressant aussi d'entendre que la vie des mercenaires des armées royales comptait peut-être plus pour leurs généraux que la vie des troufions des armées du 20eme siècle. ne comptait pour les leurs !
ce n'est pas très pertinente cette vidéo ... à ranger dans le mensonge du politiquement correct ... les véritables historien son en prison, je crois que Histony fait de l'histoire BFMWC
Bonjour, je trouve que tu es très intéressant ! Néanmoins, il serait à mon avis judicieux d'ajouter à tes propos des extraits, interviews, documents qui concernent le sujet que tu traites afin de dynamiser et rythmer un peu plus ta vidéo. Qu'en penses tu ?
+Victor Coront Ducluzeau On évite ça pour plusieurs raisons : déjà, éviter les strikes de UA-cam (là, c'est la raison la plus prosaïque hein), et aussi parce que dans l'idéal, on aimerait faire un truc qui puisse s'écouter autant qu'il se regarde (bon, quand on aura un micro de qualité, ce sera encore plus vrai ! :D ).
L'autre raison, c'est qu'en fait, on ne court pas après le dynamisme pour le dynamisme. C'est vrai que nos vidéos sont plus difficiles à suivre que d'autres plus entrecoupées de documents et tout ; mais ce genre de format se trouve déjà pas mal sur UA-cam et ailleurs, et fait par des gens qui seront de toute façon meilleurs. C'est vrai qu'avec ce format posé, à la Guillemin, d'ailleurs, on touchera un public plus restreint... Mais c'est aussi nécessaire si on veut faire passer des idées de façon plus rigoureuses : libéré de la "dictature" du dynamisme, je peux me permettre de développer des idées plus précises, du coup plus engagées et pertinentes aussi. C'est un choix, clairement. Est-ce qu'il sera payant sur le long terme, j'en sais rien, mais on trouvait intéressant aussi de proposer cette alternative du côté de la forme. D'autant que les chaînes d'histoire ne manquent pas !
Merci pour les encouragements, en tout cas :)
Bon j'ai regardé 5 minutes, je vais simplement commenter ce que j'ai entendu.
"Ce qu'a dit Guillemin n'est plus d'actualité, on a fait des progrès". C'était déjà la critique des structuralistes envers Guillemin. Ce qu'on dit est toujours dépassé, donc ce que tu dis toi est aussi dépassé? Je suis passionné par l'Histoire du XVIIIe-XIXe siècle. Les analyses de Guillemin sont tout à fait d'actualité, tout comme celles de Sigaut (un peu plus orientées). Si c'est dépassé, pourquoi tu fais une vidéo dessus?
"Il a tendance à nous prendre par la main, il nous entraîne et on peut pas le remettre en question".
C'est le principe de la conférence. Si tu n'as pas confiance en ton esprit critique ou en celui des autres, il faut se cantonner aux manuels scolaires (qui sont un tissu d'absurdités). Et au passage, dans ta vidéo, tu parles, on t'écoute. C'est différent de Guillemin? Tu es infaillible? Tu as raison et il a tort?
Je me suis arrêté là. Ton discours est tellement paternaliste et condescendant qu'il me donne envie de vomir. Tu as l'air très imbu de toi-même, tu crtiiques l'absence de mise en scène des vidéos de HG, tu fais exactement pareil.
Ce qu'a fait ce grand Mr Guillemin est tout à fait d'actualité. Ses bouquins sont très intéressants, parfaitement trouvables sur Internet (contrairement à ce que tu racontes), je me les suis procuré après une recherche de... 1 minute? Bref objectif réussi, tu auras eu ton petit buzz personnel. Je te vois d'ici te marrer par avance, persuadé d'être comme Guillemin, critiqué pour la pertinence de ton contenu. Non, faux, tu es juste un petit prétentieux, tu oses manquer de respect à la mémoire d'un grand homme.
Les gens aiment Guillemin parce que contrairement à toi, il nous respectait, nous aimait (nous son auditoire). On aime avoir quelqu'un en face de nous qui nous apprend sans nous prendre pour des imbéciles. Style austère? Moi j'appelle ça la simplicité. Si tu veux des paillettes et des formats courts, mets toi à la télé-réalité. Tous les reproches que tu lui fais, il y a répondu dans une vidéo avant même que tu viennes au monde. Oui, il n'est pas objectif, personne ne l'est, toi non plus. C'était un catholique de gauche, il a toujours pris garde à ce que ses analyses ne pâtissent pas trop de ses opinions personnelles, il glisse 10 phrases par conférence où il invite les gens à prendre garde à cela. Il a passé sa vie à se dédouaner et à travailler.
Et en dehors de ça, quelqu'un de si brillant, de si généreux, si investi, si travailleur. Un homme qui nous invite à repenser la spiritualité, l'Histoire, nos valeurs. Quelqu'un qui nous invite à nous élever, nous fascine. C'est si difficile à comprendre? Je vais être violent non pas envers toi mais envers ton discours: Franchement y'a assez de pourris dans le monde actuel. Fais des vidéos dessus et arrête de faire chier Guillemin.
+Arnaud Delemarle Dommage que tu n'aies pas regardé la vidéo jusqu'au bout : ma conclusion consiste justement à dire que Guillemin a des failles, comme tout le monde, moi compris. Le but de cette vidéo était aussi d'avertir mon public sur les failles qu'auraient également mes propres vidéos, et d'inviter à un esprit critique constant.
Et oui, Guillemin est dépassé : ce n'est pas une critique négative à son égard. Le fait est que ses conférences ont 50 ans, et que la recherche en histoire a évolué avec le temps, tout de même. Qui consulterait des ouvrages de médecine des années 60 en les considérant comme totalement à jour ? Mais les historiens, eux, n'auraient pas fait ce chemin là ?
Je le répète : j'apprécie Guillemin, et c'est bien pour ça que j'appelle à le regarder avec esprit critique. S'il n'y avait pas de bon dans ce qu'il faisait, il ne mériterait même pas qu'on réfléchisse à son sujet. Tout peut et doit être critiqué : seul ce qui est vraiment mauvais ne le mérite pas. Critiquer Guillemin, ce n'est pas le détruire, c'est au contraire lui reconnaître un intérêt que n'ont pas d'autres...
+Histony tu ne peux pas comparer un ouvrage d'Histoire avec un ouvrage de médecine (!) c'es de la mauvaise foi.. Par contre, ca serait plus instructif si tu nous disait en quoi tel ou tel aspect de l'Histoire a évolué puisque tu as l'air d'en penser quelque chose. , ajouter une controverse sur une interprétation de l'Histoire qu'il aurait eu ca aurait été interessant... plutot que de pontifier et de critiquer Guillemin qui n'a pas choisi d'être né en 1904 et qui ne peut pas être notre contemporain en 2016. Par ailleurs les UFR Lettre et Histoire sont regroupé dans la même discipline, et il sort quand même de Normal sup, formé pour être diplomate, donc quand même ... respect
Je viens de découvrir la chaîne Histony et particulièrement cette vidéo sur Guillemin. Je ne connais que sa série sur Jeanne d'Arc qui m'a à l'époque, je sois l'avouer, bouleversé par son humanisme. Je savais qu'il était sujet à controverse malgré la rigueur apparente de ses propos mais je n'ai jamais pris le temps d'approfondir. Merci de m'avoir si bien éclairé sur cette personne qui a ses qualités et ses défauts.
"Il pense comme moi"
> gauche catho? T'es le dernier des mohicans :)
:D Non, clairement, c'est pas sur le côté catho que je risque de rejoindre Guillemin.
Pour Laval, Guillemin souligne fortement qu'il a fait des choses épouvantables. Pour Pétain durant la 1ère guerre, il cite ses sources, à savoir Joffre ou Poincaré. On ne peut donc pas dire que Guillemin met en scène son jugement personnel.
+Pierre-Emmanuel Ansart Pour Laval, il y a un clair moment où il met en scène une "rencontre" (il l'avait croisé à je ne sais plus quelle occasion, pendant la guerre) et fonde des analyses sur son apparence du moment, ce qui me semble problématique. Mais c'est surtout concernant Pétain : oui, il cite les avis qui l'arrangent. Ça, des historiens comme Marc Ferro ont bien mis en avant cette "double réputation", très favorable de la part des soldats, très défavorable de la part des autres gradés et, globalement, du pouvoir politique de l'époque qui goûtait peut-être moyennement sa popularité du moment, justement. Marc Ferro explique par exemple qu'il y a deux versions de la victoire de Verdun : "celle des chefs militaires et politiques qui la mettent au crédit de Nivelle, et celle des combattants qui ne connaissent que Pétain".
Or j'ai l'impression (peut-être grossie à postériori, je ne suis pas infaillible non plus !) que pour Guillemin, il ne peut y avoir deux ressentis contradictoires, deux versions dont les vérités s'égalent. Mais, en l'occurence, on parle de perceptions. Donc quand on sélectionne certaines versions et pas d'autres, on prend d'une certaine façon position. C'est aussi pour cela qu'aucun historien n'est totalement neutre et impossible à critiquer : nous avons tous des biais. Et c'est pour ça que j'appelle à me critiquer également.