Christophe Schaeffer Movies
Christophe Schaeffer Movies
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Songe
Songe
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Відео

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КОМЕНТАРІ

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    Merci, cela remet un peu d’été au coeur de la grisaille. C’est où ? Serge S.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    Merci pour ce moment d’apaisement en ces temps mouvementés. Arnaud M.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    Meetings at the edge and inbetween water drops and clouds forever dreaming Herb E.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    Merci beaucoup !!! Et que votre film reçoive plein d’amour!!! Gaston B.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    Je ne puis dire que l’oeuvre est facile à saisir. Il y a une oscillation entre abstraction et réalisme… l’auteur sait où il va… mais sait-il ou il nous mêne ? Peu importe ! Nous voici dans la divinité : L’anagrame de songe n’est t-il pas « Gnose »... N A

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Bien vu pour l’anagramme. Acte manqué de mon côté… mais c’est peut-être ça dans le sens alchimique : Pour l'alchimiste traditionnel, l'oratoire et le laboratoire sont toujours indissolublement liés : l'originalité de la gnose alchimique, c'est qu'elle s'appuie sur une correspondance absolue entre les étapes de l'illumination et les opérations matérielles successives. Merci !

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    C’est pour moi une opposition d’ambiances qui finissent par se rencontrer. Avec en prime le 7e sceau… Patrice M.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Merci Patrice. Entre le songe et la réalité il n’y a qu’un monde ? L’entrelacement des images du 7e sceau dans la montagne est une invitation à penser l’eau-delà…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS День тому

    C'est un de tes films que je préfère Gérard N.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Merci Gérard ! Film important pour moi. Avec une évolution dans l’écriture et la proposition. Donc c'est encourageant.

  • @notimageyet
    @notimageyet 2 дні тому

    J’me lance! Ton film est différent des autres que tu as pu faire avant. Il n’est pas centré sur des personnages même s’il en apparaît brièvement. C’est un songe mais qu’en est-il réellement ? Est-ce que finalement la réalité n’est pas un songe également? Ce que nous nommons réalité est en fait un univers perçu par nos sens. Ou capté. On peut dire filtré en fonction de la sensibilité de chacun. Le rêve est paradoxalement une forme de réalité finalement, où sont les règles , existent-elles d’ailleurs? Le songe est une façon de percevoir une réalité de manière personnelle. La réalité que nous percevons n’est certainement pas la réalité universelle mais une perception parmi d’autres de cette réalité. Ton film parle également du temps , du néant , de la substance qui fait que nous existons. L’eau. Les hommes ou femmes vont et viennent sur cette terre puis disparaissent. Cette terre va disparaître également. Nous vivons nos périodes d’existence d’une pluralité de manières subies ou non selon les époques. Tu ajoutes également l’aspect spirituel religieux avec l’image de cette église et le son . Peut-être est-ce une représentation de la quête des hommes à donner un sens à leur vie? Un cadre religieux qui avait pour fonction de créer une unité et des valeurs pour la cimenter afin d’éviter le chaos? Une réponse à des règles d’une nature brute et d’une finalité inéluctable … la mort.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Bien lancé ! Merci Guillaume. D’abord en effet l’écriture de ce film diffère des autres. Mon approche est davantage tournée vers une dramaturgie qu’une situation instantanée, fulgurante. Je capte l’instant ici mais pas que… C’est l’idée de construire un récit à travers ce songe. Je te rejoins complètement quand tu dis que ce nous nommons réalité est le produit de nos sens. Mais la réalité est très complexe à définir (les philosophes à travers les âges s’y sont cassés les dents). C’est une question de perception ou/et de conception. Il y a la réalité à la surface, celle que nos sens nous donnent et la réalité par exemple des physiciens, à travers l’atome qui constitue la matière, là où nos sens sont incapables de s’y rendre sans instruments (cas de la physique quantique). Parle-t-on alors d’une même réalité ? Pour autant, la réalité de nos sens porte peut-être en elle-même une profondeur que nous ne percevons pas au premier abord mais qui fait son chemin et qui nous relie à une réalité ultime. Le songe est peut être le miroir de cette possibilité, une frontière entre le visible et l’invisible, entre ce qui est perçu par nos sens et ce qui ne l’est pas ? Oui, le film parle de la mort sous une forme relativement détachée et apaisante ? L’élément religieux tiré du 7e sceau de Bergman dont la mort est incarnée par un personnage (je te conseille de voir le film si ce n’est déjà fait) est une image entrelacée au décor naturel de la montagne comme une façon de la relier au ciel, donc à la question de dieu, mais plus encore au mystère, à l’inconnu… Qu’il est difficile de disparaître après avoir vécu sur cette terre sans trop savoir pourquoi nous nous y sommes retrouvés ! Il y a quelque chose d’irréel à s’imaginer qu’un jour jour, ce sera le néant et rien d’autre, que notre vie s’arrête ici dont le seul sens aura été d’exister par le phénomène de notre conscience… Dieu en ce sens me semble une hypothèse tout à fait recevable et légitime pour imaginer le jour d’après !! Merci Guillaume de ton retour comme toujours très apprécié. Une petite question : que vois-tu dans la première image du film ? J’ai eu un retour sur le film qui m’a surpris car ce que je croyais évident ne l’était pas du tout pour la personne… Donc merci à toi.

    • @notimageyet
      @notimageyet День тому

      @@christopheschaeffermovies tes films suscitent toujours beaucoup de réflexions et c’est très enrichissant de te lire! Merci! La première image, je me suis fait avoir au début, je n’ai pas perçu tout de suite le profile de cette personne qui dormait ! J’ai cru à un moment qu’il s’agissait du ciel en surexposition avec des plantes autour qui bougeaient au gré du vent! 😂 mais j’ai pigé peu de temps après !

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      @@notimageyet Merci ! Tu as donc bien perçu le visage. Il s’agit en effet de la personne qu’on voit se relever à la fin du film. C’est son profil, oui. Quelqu’un qui a vu le film n’a pas vu le visage et a cru que c’était un paysage dans le ciel, ce qui ne l’a pas empêché de beaucoup apprécier le film… Entre le visage et le paysage, il n’y a qu’un pas. Mais je me demandais tout de même si cette perception était différente pour toi. Ta réponse me comble absolument car j’aime bien l’ambiguïté entre les deux, une façon de prêter attention, d’y revenir, mais dans la mesure où j’ai construit l’image pour permettre la perception d’un visage de profil (en lien avec la fin), j’aurais trouvé dommage qu’on ne puisse pas le percevoir même si le film « fonctionne » apparemment sans ça. Pour moi, c’était évident parce qu’il y a l’intention derrière mais pour quelqu’un qui découvre le film (surtout que c’est la première image), c’est une autre histoire. Bref, grand merci ! Car tu me permets de valider ce que j’ai voulu faire. Et c’est aussi très enrichissant de te lire !! Merci.

    • @notimageyet
      @notimageyet День тому

      @ c’est clair que c’est compliqué de bien doser ce qu’on veut montrer ou juste laisser entrevoir… pas facile, des fois j’essaie d’être subtile mais les gens ne comprennent pas forcément ce que je voulais dire!🤣 ou les références passent inaperçues !! 🫣

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      C’est exactement ça, une question d’équilibre de dosage. Il ne faut jamais complètement considérer que les gens vont poser un regard fin et subtil au départ. C’est toi qui dois leur amener cette possibilité au fur et à mesure. C’est comme un écrivain, à force de retravailler ses phrases, il finit parfois par oublier le principal à savoir le sujet et les présupposés, donc on ne comprend plus rien à la fin !! Donc toujours essayer, et c’est ce que j’essaie de faire, ou du moins je me le dis tout le temps, de revisiter la chose comme si c’était la première fois et de bien se rappeler là où tu veux aller… même si la forme poétique permet de se situer en dehors du cadre de compréhension. Mais l’idée principale, c’est que les gens ne lâchent pas l’histoire, le film ou le poème… donc bien faire attention où on situe le curseur entre le visible et l’invisible, l’incompréhension et la compréhension, le sensible et l’intelligible, etc.

  • @coletteklein6206
    @coletteklein6206 2 дні тому

    Beauté d'un plein été où seuls les humains paraissent éphémères. Souhaitons que la source ne se tarisse jamais !

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Oui, les montagnes semblent plus éternelles que nous les humains… ! La source est pleine de ressources. Merci Colette.

  • @marie-elisabethcornet4398
    @marie-elisabethcornet4398 3 дні тому

    j'adore ce film ! On s'écoule puis on disparaît. Et la puissance des montagnes derrière. Bravo!!!

  • @marie-elisabethcornet4398
    @marie-elisabethcornet4398 3 дні тому

    le temps s'écoule, et nous disparaissons... Il est puissant celui-là!!! Bravo !

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 3 дні тому

    Hello! J'ai regardé et apprécié! Mais c est tourné où? Je vs demande car ça me parle drôlement ces paysages mais aussi ce sentiment de disparition. Tout de bon, Varécy

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 3 дні тому

      Merci du retour… C’est tourné dans les Alpes du Sud, côté italien, à la frontière, en fait. Le sentiment de disparition ou s’évader par le songe au pied des montagnes…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 3 дні тому

    Merci Christophe. J'apprécie beaucoup que tu continues à m'envoyer tes oeuvres nonobstant mes silences parfois si longs : merci du fond du coeur à toi. Je suis toujours scotché par tes films, que je regarde en conscience, en essayant de faire la part plus réduite au mental, qui voudrait sans cesse comprendre, expliquer les émotions qu'ils suscitent. C'est dur ! Je me demande : "pourquoi a-t-il donc fondu ces images ? la fleur rouge, c'est quoi ? c'était quel film ce personnage, romain ou pas ? pourquoi-sourit-elle face caméra au réveil, et ne fait-elle que jouer ce réveil ? l'eau poussée par le vent, ça signifie quoi, etc. etc. ? Misère du mental et de l'émotionnel qui se liguent pour combattre le coeur... Mais je vais regarder plusieurs fois afin de la faire mienne, peut-être ;) Eric D.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 3 дні тому

      Merci cher Eric, de ton retour. En fait, tes mots sont d’une très grande honnêteté et d’une justesse incroyable. Car ce que tu soulèves ici dévoile la nature plus ou moins cachée de mes films. Faire confiance aux sens plutôt qu’à l’intellect ! Ce n’est pas une démarche volontariste de ma part, mais mon parcours m’a conduit progressivement à un certain lâcher prise avec la pensée, ce qui pour un philosophe n’est pas forcément chose simple ;) Toute la question est donc de pouvoir accepter ses émotions sans les catégoriser ou encore les juger. Juste être en présence avec… C’est une façon peut-être de vivre autrement nos expériences sensorielles et donc notre existence… ? Ces films m’apportent en tout cas personnellement cette possibilité. Et humblement, j’essaye de la faire partager. Mais grand merci de tes mots car ils ouvrent cet espace de dialogue entre le sensible et l’intelligible, et ce dialogue ne se refermera jamais car il est quelque part le moteur de notre existence. Ce que je peux te dire, en revanche, c’est qu’il n’y a aucune interprétation qui soit bonne ou mauvaise. Il y a ton interprétation. Chaque film le permet. Et s’il est réussi, beaucoup d’interprétations contradictoires existeront. Il ne faut pas se juger, ou maudire notre fonctionnement cérébral, qui, dans bien des cas, nous a permis aussi de nous maintenir debout. C’est sans doute un équilibre à trouver… il est vrai que la question de la compréhension est un filet pour les trapézistes que nous sommes de la pensée. L’histoire de l’humanité est l’histoire de vouloir comprendre qui nous sommes, où nous sommes, et ce que nous allons devenir après la mort. Et c’est là, tout le problème : la compréhension nous lâche au moment où nous en aurions le plus besoin… comprendre la mort… donc lâcher, c’est le maître mot… pour accepter quelque chose qui est de l’ordre de l’incompréhensible. Entre nous, c’est le sujet du film… ;)

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 3 дні тому

    merci Christophe ; le temps s’écoule et l’air disparait pour le menSonge au bord du casque amitiés, jpaul

  • @ericblosse
    @ericblosse 7 днів тому

    c'est drôle je venais juste de lire un article dans "l'époque" du Monde de ce we " y a un esprit dans mon ordi" quand je "tombe" sur ce Songe là ! Alors lorsque la lumière apparait suivie d'une musique d'un autre monde je vois immédiatement des fantômes apparaitre la couleur la vallée l’eau les bégonias les fantômes deviennent paysages Graves sortis d’un manga japonais Underwater un village immergé la cascade magique passer d’un monde à l’autre les esprits partout d’un Songe à l’autre comment ici une crypte foi naissante un Christ agonisant passage les vivants les morts la disparition l’effacement voies possibles vers l’eau delà de l’image du réel et comment ne pas penser au marcheur de Sils Maria à la trace laissée sur le flanc de la montagne dans les pensées du monde tout se bouscule Christophe merci pour les bégonias.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 6 днів тому

      Mais je t’en prie. Dites-le avec des fleurs, n’est-ce pas ? Des bégonias ou des iris pour voir l’autre monde, ou peut-être des chrysanthèmes si l’on quitte celui-ci. Tout est toujours une question de point de vue, de bouquet final. Derrière cette rêverie apparente sous la forme d’un songe, je me demande si la mort ne rôde pas quelque part comme dans la fugace apparition du personnage principal du Septième Sceau de Bergman… A voir. A humer selon l’humeur.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Petite question qui me vient d’un observateur du film : la première image du film (avec le son grave), quelle est-elle ? Je veux dire : que vois-tu ? Merci…

    • @ericblosse
      @ericblosse День тому

      @@christopheschaeffermovies le fantôme ! le visage de cette femme couchée sur le banc qui surgit de la lumière

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies День тому

      Merci… un doute a surgi tout à coup suite à un retour. Mais un doute qui crée également du sens. L’ambiguïté, la frontière, l’entrelacement… entre visage et paysage.

    • @ericblosse
      @ericblosse День тому

      @@christopheschaeffermovies combien de visages, combien de paysages avons nous vu dans l’éblouissement d’une image, il suffit de fermer les yeux ou de regarder tes films !

  • @ericarangois
    @ericarangois 7 днів тому

    Les vibrations de la vie, écoutons un seul instant les vibrations de ces montagnes, le chant magnétique puissants. Cette fontaine qui coule , aux rythmes des cloches qui sonnes le glas de notre destruction mère nature, pauvres ignorants que nous sommes, je finirai mon existence a tes cotés.Havre de paix, et de pureté !

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 7 днів тому

      @@ericarangois Bel hommage que vous rendez ici…. Ignorants, nous le sommes, c’est certain. Le seul savoir en somme ! Alors, pourquoi ne pas entrer en paix avec le monde et soi-même, au cours d’un songe irrésistible, au pied d’une montagne qui sonne l’appel du ciel ?

    • @ericarangois
      @ericarangois 7 днів тому

      @@christopheschaeffermovies merci beaucoup, cela va s’en dire, je suis un inconditionnel depuis plus de 35 ans,randonneur, invétéré c’est le seul endroit où j’arrive à me ressourcer, me reconnecter à mère nature. cinq jours sans décrocher un mot, la connexion se refait d’elle-même, l’expérience est à chaque fois exceptionnel pour ma part…. Un havre de paix incontestable.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 7 днів тому

      @ Comme je vous suis… mais plutôt à vélo de mon côté ;) Oui, se ressourcer, c’est important. Ressource et source… Il y a beaucoup d’eau dans mes films, souvent par le son : gouttes, eau qui ruisselle, etc. Du vent aussi. J’ai souvent besoin d’enraciner la situation ordinaire dans un élément naturel, comme une façon de ressourcer la situation elle-même, de lui donner une « charge » vitale, intemporelle, quasi mythologique. La nature apporte ici sa voie sans notre voix ou peut-être celle de l’intérieur, de l’intime, plus sensible qu’intelligible…

    • @ericarangois
      @ericarangois 7 днів тому

      @@christopheschaeffermovies l’eau de la source primaire, synonyme de pureté et de vie, signification de revenir aux sources, certaines personnes, n’y voient que un moyen de dépassement personnel, la démarche spirituelle pour ma part est importante, j’apprécie beaucoup votre analyse.🙏🏻

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 7 днів тому

      @ Merci… Mais l’analyse vient de ce que vous mettez avant. Je crois en effet que le dépassement personnel est une terminologie à la mode comme cette notion de résilience employée à toutes les sauces. Ce n’est pas que ces notions ne soient pas fondamentales mais l’époque cherche à travers elles une façon de communiquer, voire de se faire valoir auprès des autres, ou pire : d’être dans le coup ! La démarche spirituelle est ce qu’il y a de plus profond et précieux, de plus nécessaire aussi (ma conviction) mais pas facile de trouver le chemin (ma conviction encore ;) Ce qui compte, du moins me semble-t-il, c’est d’engager la voie, ainsi de se rencontrer en-deçà de toute forme de paraître et de communication volontariste. Bref, tenter un peu de lâcher tout ça, cette armure qui faussement nous protège. Dans mes films, je cherche cet espace, ce dévoilement, cette ouverture…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 7 днів тому

    Merci Christophe ! J'aime beaucoup; la femme et la route semblent évoquer ce qu'il y a dans le livre lu par cet homme, la musique est superbe. Et j'aime beaucoup le téléphone posé la nonchalamment, et qui n'est (pour une fois) qu'un objet inutile. William A.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 7 днів тому

      Merci William pour ce retour et aussi pour cette observation très fine par rapport au téléphone. Tu es la seule personne qui a fait ce retour. Moi-même, je ne lui ai pas laissé trop d’importance mais effectivement il reste à sa place, posé comme un objet quelconque à une époque où c’est souvent lui qui est au centre ! Bien vu.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 7 днів тому

    Voici donc un nouveau voyage, avec ce lecteur un peu taillé dans la pierre et qui traverse un nouvel espace de la réalité. Il est dissocié par l’image, le torse, les bras avec le livre au bout, dans un décor de couleurs naturelles où des gens parlent et circulent, et puis au-dessous ou au-dessus des morceaux d’images en noir et blanc qui montrent l’œil vigilant qui clignote et l’oreille attentive qui écoute peut-être la rumeur alentour. Ça parle espagnol mais qu’importe, l’univers se fond dans cet espace de lecture. Que peut bien lire ce vieil homme ? Un monde onirique qui prend ses mesures dans l’espace et le temps. Une illustration peut-être de ces rêveries avec des notes de guitare en arpège qui développent une mélodie légère. Un paysage défile rapidement dans le fond tandis que le lecteur, immobile, regard tourné vers l’horizon, poursuit sa rêverie. Les lèvres d’une femme apparaissent subrepticement et disparaissent, un baiser léger et rapide peut-être. Puis la tête d’une jolie femme, joyeuse, rieuse, devant un monde végétal qui défile là aussi en arrière-plan. Et puis plus rien, le rêve est fini. Qu’a perçu ce vieil homme dans sa réalité imaginaire ? Je crois comprendre juste maintenant, Christophe, ta recommandation de mettre un casque pour saisir la vidéo (ce que je ne fais pas toujours). Le rêve, l’imaginaire des images et des sons, ne doivent pas venir d’une machine et d’un écran du monde extérieur mais de notre propre intérieur. C’est juste une hypothèse… Franck V.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 7 днів тому

      Merci Franck… Ce lecteur peut nous amener à toutes les rêveries. Il est une fenêtre ouverte sur notre imaginaire. Il y a évidemment cette jeune femme qui peut faire référence à un amour passé ou à un désir, une espérance, ou autre chose encore. Il y a aussi le temps qui passe à travers ce paysage qui défile. La dernière image est un regard tourné vers l’horizon mais depuis l’arrière de la voiture comme un lointain passé. La musique… ? une note nostalgique peut-être. Ou une forme de douceur, de quiétude, pourquoi pas. L’immobilité de cet homme fait contraste avec l’agitation de son esprit ou, tout du moins, ce que je traite par l’image comme telle, mais est-ce son esprit ou le mien, le nôtre ? Oui, le casque me semble important pour deux raisons essentielles. La première c’est que je traite le son comme les images à travers différentes couches et sous-couches. Il y a souvent quatre ou cinq niveaux de son dans mes films et la finesse de certains est engloutie par le bruit environnant. La plupart du temps, le silence a disparu de nos vies et recouvre précisément ce que je tente d’exhumer. La seconde, c’est exactement ce que tu dis, à savoir qu’il y a dans l’immersion au casque un rapport plus direct avec son intériorité, une résonance entre l’intérieur et l’extérieur, une écoute plus attentive aussi. Cela dit, et c’est assez contradictoire avec ce que je viens de dire, ce qui m’intéresse également quand on écoute sans casque, c’est la zone de confusion entre le son qui est effectivement dans mes films, et le son qui vient de l’extérieur (passage d’une voiture, chant d’oiseaux, vent, etc.), venant à sa façon, ajouter une couche supplémentaire en direct. Où se trouve le réel ici ? Où se trouve sa doublure ? Merci…

  • @ericblosse
    @ericblosse 9 днів тому

    À toutes celles et ceux qui furent, qui sont, qui seront nos paysages, à toutes ces notes de musique, à tous ces voyages qui nous transportent au-delà de nous même, au-delà des horizons, des crêtes et des lisières, à nos pensées vagabondes et à celles qui restent ancrées à jamais en devenant non pas souvenir mais paysage, celles là même que je revois chaque fois que je regarde ce film…. merci Christophe….

  • @ericarangois
    @ericarangois 21 день тому

    Suis-je invisible ? Ou simplement n'ai-je pas saisi? La réflexion et la présence d'esprit nous amènent à nous demander si nous sommes prêts à faire le grand saut. L’image est belle, ainsi que la gestuelle ! Cependant, nous favorisons la facilité..... Un lieu chargé d'histoires difficiles, effacé par le temps…. On se promène sur le sol comme si rien ne s'était passé...

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      C’est que la chute est douloureuse, trop peut-être, alors on esquisse le geste, une façon symbolique de plonger tout en restant indemne, une façon esthétique de se confronter à l’indicible. Mais on n’est pas dupe. Au fond de soi et de l’horizon.

    • @ericarangois
      @ericarangois 21 день тому

      @@christopheschaeffermovies le chemin est commun à tout le monde, faire la paix avec soi-même….

  • @ericarangois
    @ericarangois 21 день тому

    Est-ce que je suis prêt à recevoir cette lumière dont on nous parle tant, ce temps si précieux dans nos vies, qui s'écoule incontestablement dans nos veines, au rythme des inquiétudes qui nous taraudent tous? Le silence devient de plus en plus pesant, cette communication qui nous éloigne de nous-mêmes. L'intelligence artificielle à portée de main, qui finalement sépare notre esprits. La lumière n'est pourtant pas loin.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      La lumière se situe entre le visible et l’invisible. Parfois nous la croisons sans la voir, et quand nous pensons la voir, c’est son ombre qui surgit.

    • @ericarangois
      @ericarangois 21 день тому

      @@christopheschaeffermovies tout commence d’une vie ou d’une fin se résume dans ce que vous venez de dire…..vos movies sont un puits d’information. Merci de vos partages..

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      @ merci à vous pour ces échanges et réflexions profondes. À très bientôt !

    • @ericarangois
      @ericarangois 21 день тому

      @ merci à très bientôt…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 21 день тому

    Bien vu le film. Un monde de rêve et de quiétude avec la nette sensation du temps qui passe. On dirait Maria Schneider à la fin. Patrice

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      Merci Patrice. C’est bien Maria Schneider. Tu n’as pas rêvé ! Cette image est tirée du film The Passenger d’Antonioni. Les temporalités et images se confondent… et se nourrissent de leur rencontre.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 21 день тому

    Il s'en passe des choses dans la tête d'un lecteur ! Et tes images en explorent exactement la profondeur. Superbe ! Patricia

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      Merci Patricia. Un livre ouvre bien des fenêtres sur l’imaginaire. L’important n’est-il pas de contempler ce qui s’offre à nous ?

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 21 день тому

    Ça fait du bien en cette automne. Hyacinthe

  • @hervemercier7224
    @hervemercier7224 21 день тому

    Nostalgie de la lecture...

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 21 день тому

      Le propre de l’homme, disait Camus. Les pages qui se tournent ou la parabole du temps qui nous écrit.

  • @ericarangois
    @ericarangois 22 дні тому

    Comme la musique, la communication par le mouvement représente un langage sans frontières, permettant d'évacuer les pressions du temps moderne, tandis que nos âmes en quête d'identité se saisissent d'un moment de joie à travers les rires qui nous ancrent à notre vie. Bach fait appel à l'arrêt du temps.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Je suis bien d’accord. La musique arrête le temps, celui de l’empressement, pour le sublimer dans l’instant et en saisir toute la portée poétique.

  • @ericarangois
    @ericarangois 22 дні тому

    La paix dans cet esprit, avec énormément de douceur, des souvenirs du passé bien présents sur des instants précieux, je suis touché par ce choix de cette musique... Comme si l'on se préparait à affronter l'autre monde...Eric.A

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Merci Éric de votre retour. Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître… Soyez donc le bienvenu en ce lieu d’expressions et d’expérimentations ! Oui, la douceur d’être présent à soi, aux autres, au monde. Il y a le présent mais aussi les souvenirs dont on tourne les pages comme dans un livre, parfois on s’y arrête un temps puis le cours de la vie reprend. Il se peut même qu’on tente de revenir en arrière quand on perd un peu le fil de notre histoire ?

    • @ericarangois
      @ericarangois 22 дні тому

      Merci de votre accueil.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Avec joie ! et aussi de vous lire, d’échanger… À bientôt !

  • @ericblosse
    @ericblosse 22 дні тому

    Détails : Un livre de ceux que l'on ose lire qu'en vacances. La fin d'un chapitre. Un coeur au passage. Puis, ce petit miracle de l'instant saisi ce jour là. Qu'est ce qui fait qu'une femme et son fils, qui passent par là, viennent à s'arrêter parfaitement dans l'axe de l'arbre avec ses deux troncs en V, au centre de l'image ? Le vivant mimétise le vivant, à l'identique ! Cette femme t'a regardé, elle t'a vu, elle a emporté ton image avec elle dans sa mémoire alors que toi, à cet instant, tu inscris la sienne dans la nôtre. Un des rares regards caméra de tes films, peut être le seul (?). Serais tu de ceux, magiciens, à qui il suffit de regarder le monde pour que quelque chose se passe, se transforme, romanciers, poètes, compositeurs, réalisateurs, plasticiens à l'image de JF Fourtou qui a peut être posé au fond de l'image un des personnages de la famille des Hybridus à ton insu pour participer à la magie des lieux. D'ailleurs (c'est le mot) une autre femme porte en V sur son dos son enfant au lointain (certainement attirée par l'Hybridus !) pour nous dire que le hasard se rit de nous. Le regard porté, la présence du corps, le rayonnement d'une pensée ne modifient t-ils pas ce qui passe dans sa proximité ? Dans ce même temps, le volet central au dessus laisse le regard de l'homme se pencher sur cette perspective activée par l'été et ses vacanciers, mais aussi l'homme se penche sur lui même, l'en dessous, l'en dedans. S'incruste une nouvelle couche, un nouvel éclairage. Nez à nez les visages se croisent. Tu fais voyager l'image, d'une âme à l'autre, la lumière est le transport. C'est beau ! (un autre jour pour parler des couleurs !) Je suis fan de cette construction de l'image en diptyque et triptyque cumulés. Cela me fait chavirer tour à tour dans les pinacothèques obscures où la lumière jaillit lorsque l'on ouvre les volets... du triptyque recherché ou bien dans cette salle de classe, fenêtres à petits carreaux, alternant carrés et rectangles, où se découpent l'image de l'insecte qui s'y pose et celle de la rue vit(r)es embuées par les pensées vagabondes. La dernière image de ton film ressemble au tableau de cette classe blanchit par la craie étalée une fois le poème effacé (sauvagement et verticalement pour contrarier l'horizontalité des vers !). Cette même craie, dehors, badigeonne les troncs des platanes. Au fond du bus, à nouveau passager de ton film j'ai voyagé ! merci Christophe.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Quelle beauté ce texte…

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Il y a des mots qui sauvent, qui délivrent d’une pesanteur survenue de l’inattendu. C’est pourtant vrai que la lecture transporte les âmes, qu’elle jaillit en lumière sur l’obscur. Fraternellement.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Merci Éric.

    • @ericblosse
      @ericblosse 22 дні тому

      @@christopheschaeffermovies comment te dire ; merci à toi Christophe.

    • @bealinon8357
      @bealinon8357 22 дні тому

      "Serais-tu de ceux, magiciens, à qui il suffit de regarder le monde pour que quelque chose se passe, se transforme, romanciers, poètes, compositeurs, réalisateurs, plasticiens..." Assurément, oui! :) Vous exprimez magnifiquement cette magie (si je peux me permettre).

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Merci pour tes envois de films plutôt "particuliers" - mais bien construits - que je prends le temps de regarder. Patrice B.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Sur la seconde séquence, quand il y a le lecteur dont le visage est pris comme dans un triptyque, un petit regret : que les 3 images soient statiques. Amitiés Gérard N.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Mon choix était d'ouvrir un nouvel espace dont la mobilité repose sur le choix des images, elles-mêmes très mouvantes (défilement du paysage, travelling sur le personnage) et non sur le triptyque, la mobilité de ces images renvoyant aux cadres des macros de la "première séquence" en noir et blanc (parties du corps). Si tout était mouvant, on entrerait d’emblée dans une abstraction que je ne recherche pas ici, du moins dans un premier temps. Elle s'affirme par contre sur la fin, par une sorte de clignotement du triptyque en lien avec la musique. Pour finir avec le triptyque isolément, la toile vierge…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Merci Christophe, et bravo pour l’article ! Delphine H.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Merci Christophe ! Très touchant, je trouve. De l’amalgame entre la musique et les images, on ressent quelque choses de tendre, doux. C’est la force aussi de l’absence de parole. Ta route à toi est enfin dans l’olympe de la poésie ! C’est chouette, comme définition, poète cinégraphique, j’adore. C’est comme si tu avais réussi, à force, à imposer ton propre langage, style, médium je dirais presque. C’est pas du cinéma, ni de la poésie, ni de la videoart comme on la voit souvent… c’est Christophe, en toute sa simplicité et inventivité. C’est beau ça, je suis très admiratif. Giulio

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Merci Giulio ! Au premier abord, la tendresse n'est pas le premier mot qui me vient avec ce film. Mais en fait, ce ne sont pas mes mots qui me parlent mais ceux des autres. Donc la tendresse... oui, et d'ailleurs c'est un tendre mot. C'est toute une vie d'apprendre à se connaître et je sais aujourd'hui très relativement que je me situe à une sorte de carrefour existentiel et artistique depuis l'adolescence et mes débuts laborieux dans l'artistique (cependant très engagés). Toute ma vie, j'ai cru qu'il fallait choisir tout en vivant de l'intérieur que ce n'est pas le choix qui nous définit mais la rencontre. Alors progressivement un langage nait, un peu indéfinissable et/ou inclassable mais qui fait corps avec la réalité d'un chemin multipiste.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Tes films sont de plus en plus libres, Christophe. Ce dernier, Le lecteur, m’a beaucoup plu et…ému. Je suis incapable de dire pourquoi mais j’ai voyagé. J’ai pensé à un poème de Michaux que je te livre. Là encore, je ne sais pas pourquoi. Bravo pour l’article, bravo pour tes « poèmes » Amitié Bernard Emportez-moi Emportez-moi dans une caravelle, Dans une vieille et douce caravelle, Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume, Et perdez-moi, au loin, au loin. Dans l'attelage d'un autre âge. Dans le velours trompeur de la neige. Dans l'haleine de quelques chiens réunis. Dans la troupe exténuée des feuilles mortes. Emportez-moi sans me briser, dans les baisers, Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent, Sur les tapis des paumes et leur sourire, Dans les corridors des os longs et des articulations. Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi. Bernard J.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Cher Bernard, Touché par ton retour. Comme tu le sais, tout acte artistique et poétique doit tenter de suivre sa voi(x)e et la liberté consiste peut-être à ne pas perdre de vue l’innocence, la spontanéité, l’enthousiasme du premier jour dans la nécessaire évolution d’un travail, d’une recherche. Donc recevoir tes mots, toi qui as la grande gentillesse d’être un observateur attentif depuis le commencement, de me dire les choses comme tu les sens en profondeur, est un cadeau. Comme ce poème de Michaux, très beau. A fleur de vie et de peau... MERCI !

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Très beaux : film et article ! Merci pour l’envoi ! Il y a eu Castor et Pollux , Goethe et Eckermann . Il y a désormais Blosse et Schaeffer ! Frédéric L.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Merci pour ce Lecteur qui donne à voyager en des temps chauds et surtout bravo pour ce super article qui exprime très bien ton processus de création, et celui du "regardeur" (pour employer un terme usité par une émission de radio) qui est projeté dans un monde quotidien dont il peut redécouvrir la magie. Bien sûr, tes films sont des poèmes. Tu en doutais ? Colette

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Merci Colette. Oui, un peu de chaleur fait du bien. Et comme les salles obscures tendent à rendre le monde plus lumineux, passons-y notre vie ! Poète cinégraphique… J’aime bien la qualification dans l’article. Le poème n’a pas de limite, il est partout, protéiforme, mais il est possible parfois que la catégorisation l’emporte, que les « milieux » viennent à compartimenter entre les genres. Donc qu’une revue historique de la poésie, via G. Noiret, m’invite en ouvrant volontairement le poème à des formes différentes, est positif. Cette reconnaissance, sans la rechercher, est une façon de nommer la chose à l’endroit où je souhaite me situer : dans l’acte poétique.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    merci Christophe, pour le lecteur impassible... Jean-Paul A.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Impassible cible qui nous touche ?

    • @bealinon8357
      @bealinon8357 22 дні тому

      Oh... "Impassible cible qui nous touche", c'est magnifique. En plein dans le mille...

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      @@bealinon8357 Le mille c'est le coeur ou la stabilité de l'esprit comme dans le kyudio ;)

    • @bealinon8357
      @bealinon8357 22 дні тому

      @christopheschaeffermovies Je n'ai pas osé mentionner le coeur mais c'était exactement lui que je désignais part le mille... ;) Tout-à-fait comme dans le Kyudo, où l'on rencontre le non-désir d'obtenir autre chose que ce qui est. On ne peut pas rater (🤔☺️😇)!

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      @ osons le cœur ;) comme celui de la cible et de l’ouverture infinie ici bas.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 22 дні тому

    Merci pour ce film profondément contemplatif. Il crée und démontre une oasis de calme et d' introspection au milieu d'un environnement mouvementé et agité. Retour à l'essentiel par des arrêts, des instants de regard provenant d'une perspective au-delà du temps . Merci Christophe Ce film est profondément relaxant. Mathias

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 22 дні тому

      Merci cher Mathias, « une oasis de calme », c’est heureux de lire ça par les temps qui courent, qui font du sprint même ! Je ne pensais avoir réalisé un film contemplatif mais pourquoi pas… c’est vrai que quelque chose ralentit, se pose enfin et puis un espace s’ouvre…grâce à ce lecteur.

  • @franckbertran7351
    @franckbertran7351 24 дні тому

    Très beau. Peut-être celui que je préfère... Bravo Christophe !

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 24 дні тому

    J'ai enfin pris de temps de visionner Pin-Up ! Je trouve le son toujours aussi riche et dans ce film, j'ai été frappé par les décalages entre le son et le rythme des images (accélération / décélération), ça marche super bien je trouve. Enfin, le rappel (ou la clé !) final du retour à la couleur qui explique les flous de pin-up qui précèdent est chouette. William A.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 24 дні тому

    Christophe, pendant que cela me « transverse » dans les pensées à la façon d’un produit de contraste qui chauffe ton réseau sanguin et révèle ainsi connections, épaisseurs des matières et des réseaux, je reviens sur tes mots du dernier texto que j’ai copié ci-dessus : la relecture visuelle et sonore de tes films à fait surgir 2 périodes dans tes productions ; une première se termine avec Le casque et si je ne suis pas trompé je compte 23 films pour une durée d’un peu moins de 54 minutes cumulées jusqu’à Le casque, une moyenne de 2mn34 par film, avec 3 catégories de durée, 1 à 2mn : 7 films, 2 à 3mn : 10 films, 3 à 4 mn : 5 films cela a rempli une page de mon cahier, c’est le hasard des lignes, du compte, cela pourrait être le résultat d’un cadavre exquis dont la contrainte aurait été : titre ! De la même façon la page suivante est remplie de 23 autres films de : Le garçon à Pin-up, ici nous avons 89 minutes cumulées, avec une moyenne de 4mn27 par film, pas forcément significative cette moyenne par rapport à la première période ! car : 1 à 2mn : 4 films, 2 à 3mn : 6 films, 3 à 4 mn : 4 films, 4 à 5mn : 5 films, puis 6 à 7mn : 1 film, 7 à 8 mn : 2 films et 10 à 11mn : 1 film. Là aussi le cadavre exquis peut se lire. tu sais déjà de quoi sera faite la période qui suivra, celle qui franchira le cinquantième film, la prochaine production déjà annonce une durée qui sera à elle seule un tiers de la durée des vingt trois premières ! Alors je n’ai pu m’empêcher d’aller voir ce que la durée, durer et le temps racontent. Je regarde la fiche de cours pour lycéen sur le net consacrée à Bergson et j’y ai lu un bon nombre de choses qui font miroir à ton travail que je ne vais pas te résumer car je pense que tu en maîtrise mieux que moi tous les mots. mais je ne peux résister à coller ci-dessous cette fiche de lecture de Kids Vacances !! parfois relire … j’espère que ce n’est pas trop simpliste .. moi bien naïvement j’y lis par endroit ce que je vois dans tes tes films. Je dis naïvement parce que je prends les mots aux mots sans autre connaissances, sans faire d’autre liens avec la philosophie ou concepts de pensée… et finalement maintenant je me demande si plus que le réel ce n’est pas le temps qui est au centre de ta quête. mais tout cela est indéfectiblement lié, non ? Eric B.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 24 дні тому

      Éric, Plusieurs philosophes comptent pour moi et Bergson en fait partie effectivement. Même si rien n’est explicite ici, je veux dire dans les films. Mon dernier ouvrage s’appelle le Chien de Bergson… Tiens donc… ! C’est un livre qui n’a rien à voir avec les films, mais dont le cœur porte sur le rire. Bergson est en effet essentiel en ce qu’il a pensé très en profondeur l’intuition de l’instant et il a « déconnecté » la notion de mouvement du fait mécanique. Autrement dit, il replace la durée dans le mouvement et la perception que j’en ai, ce qui engage la conscience dans mon rapport au monde. Comme tu le sais, je ne cherche pas à conceptualiser mes films. Ce qui est délicieux par contre, c’est de faire vivre les éclats de lumières comme autant de pierres d’achoppement que sont les retours sur les films, et qui petit à petit aiguisent ma conscience sur l’intentionnalité. Je ne sais pas si au final une théorie ou une façon de définir cette recherche émergera, mais c’est en tout cas une approche qui me semble juste sur un plan artistique et philosophique, au sens où je ne pose pas l’objet conceptuel de prime abord, mais ce qu’on pourrait nommer, intuition artistique (je ne suis pas certain que ce soit le bon mot), comme point de départ pour peut-être (!) conceptualiser la chose dans un second temps. Je ne sais pas si le cœur des films porte sur la notion de réel, sachant que c’est une notion philosophiquement extrêmement compliquée à conceptualiser. Il serait plus juste peut-être de parler d’Etre (car plus établi sur un plan conceptuel) et en ce cas, effectivement il est indissociablement lié à la notion de temps. Être et Temps. Au cœur de ce binôme, d’autres notions surgissent : l’instant, le maintenant, la durée, la mémoire, l’éternité… Où mon travail se situe-t-il ici ? Peut-être au carrefour de toutes ces notions. Je parlerai volontiers d’un espace de retrait que l’on retrouve notamment dans la mystique juive, chez Louria avec le Tsimtsoum. Cet espace est celui que je tente d’ouvrir sans distinction, sans dualisme. Il est fait avant tout de vacuité où les choses ne sont que des potentiels, des matières en puissance qui se mettent à exister ou pas. Mais cette notion de durée dont tu parles s’inscrit en profondeur dans la possibilité de cet espace dans la mesure où quelque chose d’un continuum doit pouvoir suivre la trame de la conscience point par point, instant par instant dans l’acte qui est posé. Et, en effet, je me rends compte que ce continuum est assez persistant dans la proposition de ces films. Les ruptures sont toujours voulues ou posées au sein d’un acte qui transcendent le temps mécanique (réel ?) tout en rendant compte d’une temporalité interne somme toute reliée à l’acte. À suivre.. Merci…! ps: assez édifiant ce repérage de la durée de mes films, effectivement en constante évolution vers quelque chose qui se prolonge et se rallonge. Ou cela va-t-il aboutir ? Ou cela ne va-t-il pas aboutir ?

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 24 дні тому

    Je reviens vers toi et tes créations ésotériques. J’ai un peu fait l’impasse sur l’entité « De sorte que », d’abord noyé par le flot de paroles d’une demoiselle incohérente dont on ne voit que les mains qui s’étreignent d’une façon très sensuelle et qui déclame un rap délirant au bord de la schizophrénie, puis enveloppé dans la lamentation un peu grinçante des ondes orchestrales de Schönberg. Mais passons à la Pin-Up. Nous voici dans un bar ou café, musique et rumeurs d’ambiance, deux hommes discutent autour d’une table en tripotant leur verre. J’ai cru entendre du portugais mais aussi quelques mots en français. On ne voit que les verres et les mains des buveurs. J’ai remarqué que les mains jouaient fréquemment un très grand rôle dans tes vidéos. Je suis d’accord pour dire que la main est le reflet de la pensée mais aussi que les créations cérébrales sont souvent le résultat du travail de la main. Mais ici non seulement les mains expriment quelque chose avec le langage mais aussi les verres avec leurs reflets et les mouvements du liquide. Tout prend une signification et envoie un message, y compris la rumeur générale. Et puis crac, le décor disparait soudain pour laisser place à une image sombre, floue et mystérieuse, porte ouverte sur toutes les interprétations. On est guidé toute fois par le titre de la vidéo, la « Pin-Up », terme un peu désuet mais qui signifie « belle femme ». Serait-ce l’image floue du visage de cette femme ou bien l’intérieur du cerveau des deux protagonistes du bar, en train de fantasmer tout en parlant et en buvant. Cette image fantasmatique apparait plusieurs fois, toujours aussi énigmatique. Mais, sauf erreur de ma part, l’explication apparait à la fin sous la forme d’une affiche sur le mur en face des buveurs, qui expose une femme pulpeuse, en petite tenue au bord d’une plage et dans une position plutôt provocante. Les doigts des buveurs bougent de façon lascive autour de leur verre tout en regardant l’affiche. Fin de mon interprétation mais en principe c'est la clé du mystère que tu évoque. Pour "la porte d'entrée" je n'exprimerai pas d'interprétation... Franck V.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 24 дні тому

      Ah ça commençait à me manquer ! Fidèle Franck et ses interprétations littérales littéraires. Encore une fois tu engages le verbe à l’endroit propice de la vie, jamais en vain bien qu’il est serré ici de près, ce vin, entre de bonnes mains, en effet portugaises… bien entendu. Fantasmatique sûrement dans les vapeurs d’un café où le chantier du cœur bat son plein. Quelle différence de nature au fond entre un baiser et un placo tout encastré sinon l’amour pour ce qu’on fait ? La Pin-Up témoigne du haut de sa posture de notre condition d’être mortel, donc aimant, une image un rien désuète, mais c’est pour ça qu’elle est éternelle… l’énigme est ainsi résolue à défaut d’être ressuscitée.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 24 дні тому

    J'ai vu et entendu l'appel de la "Pin-Up"...J'ai pensé à Roland Barthes et à ses textes-bijoux sur le plaisir "du texte"et sur les productions des sociétés marchandes qui créent des images désirables de la Femme comme essence et moteur de la domination masculine...Dans ton récit-film,c'est le point de vue de la sirène qui permet d'accéder à la représentation du réel et à son énigme:c'est elle qui regarde et qui entend les bruits des conversations humaines.On sait l'importance des mains dans l'acte de la parole vivante,et la "Pin-Up" est curieuse de ce que les mains d'un homme peuvent créer quand elles dansent aléatoirement dans l'air à la recherche d'une forme:l'éternel féminin a toujours une bonne longueur d'avance sur la forme définitive qu'on aimerait lui donner.C'est à la naissance d'une femme à laquelle nous assistons:elle s'éveille,ouvre les yeux et voit sans comprendre:les codes sociaux de la conversation /conversion des hommes et des femmes lui échappent,mais les voix lui parviennent à l'oreille comme le balancement lent du breuvage qui se borne à échanger ses mouvements d'un bord à l'autre du verre-à moitié plein,à moitié vide-à l'image de nos échanges de paroles et de voix qui ne nous remplissent qu'à moitié la plupart du temps.L'énigme du langage est ce qui fixe l'attention visuelle de notre sirène.Et d'ailleurs ce couple-une femme,un homme-devant le tableau rejoue la scène de la séduction,avec une attention-cette fois -ci du regardeur-toi,moi,et tous les autres qui nous tenons devant le portrait ralenti de cette femme qui parle sans qu'on entende ce qu'elle dit,et ça c'est très fort:ce qui sort de sa bouche ,c'est aussi ce qui franchit"la barrière de ses dents"et on pense à Homère et aux paroles sacrées et prophétiques des déesses antiques.Elle peut faire peur en ce sens que ce qu'elle dit n'est pas audible,à moins de lire sur les lèvres.Notre "Pin-Up" est sans doute sensible comme nous le sommes aussi à la mélancolie du fado...il s'agit alors de voir ,ou de revoir,pour elle,ce qui s'est joué une première fois:une scène de première vue entre deux amants,puis la scène de première rencontre,où les mots et les mains cherchent à dire ce qui est en train de naître,et c'est notre humanité sensible que revisite la Pin-Up,pour donner chair et densité à ce que sa vie demande:sortir du silence dans lequel son statut d'image la fixe,et parvenir à moduler sa voix à l'aune de celles des humains qui parlent pour dire quelque chose. Je m'arrête car c'est déjà bien long,et comme à ton habitude,tu dis beaucoup avec et dans tes images,et le silence est aussi promesse de vie ,car il nous alerte sur cette transcendance qui dépasse le trop-plein de nos voix. Eric S.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 24 дні тому

      Merci Eric, Certaines de tes phrases résonnent tout spécialement en moi… « Dans ton récit-film,c'est le point de vue de la sirène qui permet d'accéder à la représentation du réel et à son énigme » C’est exactement ça : une image à sa façon irréelle qui donne accès au réel. La mise en abime repose sur ce paradoxe. Et à la fois, il y a cette incarnation symbolique d’un corps qui se fait chair où l’image du féminin questionne. « l'éternel féminin a toujours une bonne longueur d'avance sur la forme définitive qu'on aimerait lui donner. » Cette image appartient à une époque révolue mais elle travaille l’inconscient collectif de sa représentation. Elle surgit ici d’un passé comme d’une boite à ressort. Mais comme tu le remarques si finement « L'énigme du langage est ce qui fixe l'attention visuelle de notre sirène » le film (comme beaucoup) pose le langage comme matière sonore avant d’être intelligible, ou du moins par bribe. Ce qui m’intéresse, ce sont les strates, les sous-couches dont le silence et les mots font parties du cœur de l’entremêlement des sonorités. Il y a aussi quelque chose hors du temps et du sol « c'est aussi ce qui franchit"la barrière de ses dents"et on pense à Homère et aux paroles sacrées et prophétiques des déesses antiques » En effet, la statuaire est partout dans le film : l’image figée sur un poster autant que ce gros plan au ralenti de cette femme, d’abord les cheveux puis la bouche, statue qui s’anime au demeurant par le corps et non par le langage intelligible du discursif. Tu me permets ici de poser une chose absolument essentielle par rapport au langage et qui est le fil conducteur et invisible des films. Dans la mesure où nous n’entendons et ne voyons plus (mon postulat) car nous sommes figés, conceptualisés par nos attentes et ce que nous croyons déjà connaître, je cherche le point de déséquilibre, de vertige afin de recouvrer ce territoire de l’instant, de la première fois. On pourrait faire une analogie avec l’apprentissage de la lecture. Un enfant lit chaque lettre (à voix haute le plus souvent), ensemble ces lettres deviennent un mot, puis plusieurs mots… une phrase, en lien avec le réel (au sens de ce qui perçu par les sens). Adulte, nous ne lisons plus, nous « photographions » immédiatement le mot et la phrase (quelle qu’elle soit et où qu’elle se trouve), lesquels renvoient à un contenu littéral et symbolique. Par exemple, le mot « café » me renvoie immédiatement au lieu et à une multitude de significations qui lui sont liées et acquises au fil de l’apprentissage. Je ne lis pas c.a.f.é en décryptant par le son le signifiant/signifié ou le contenant/contenu des signes qui me sont proposés. Mon esprit imprime café, de sorte que le concept fixe le mot dans sa représentation, ce qui est très pratique dans la communication et la vie de tous les jours. On parle bien de la même chose… Mais ce concept fige le sens définitivement du mot, recouvre son éclat, ses facettes multicolores, et plus jamais par la suite ne fera l’objet d’une possibilité de trans-signification/sensation, sauf chez les poètes, qui selon moi, œuvrent tout spécialement ici. C’est dans cette perspective que mes films proposent une lecture poétique du réel en dé-conceptualisant ce qui présente à nous. C’est pourquoi un verre de vin peut devenir la cavité d’une grotte, une mèche de cheveux une algue, une bouche un monstre mythologique… La condition de cette transcendance qui « nous alerte » repose, je crois en effet, sur l’ouverture d’un espace autant physique que mental dont la durée et le silence sont essentiels, « qui dépasse le trop-plein de nos voix. » Il faut d’abord se taire en nous, se retirer pour commencer à recevoir.

  • @bealinon8357
    @bealinon8357 25 днів тому

    Le lecteur ou l’entendeur... ? :) Une première scène en apparence toute banale. Calme, douce, un brin de vent vient nous caresser. Car on la sent, cette petite brise estivale. Sur la peau du lecteur concentré, et sur notre propre peau. Il entend peut-être aussi son léger souffle, ainsi que les chants d’oiseaux et les voix en arrière. Nous les entendons également, glissant volontiers dans cette atmosphère vacancière. Mais sous une apparence immobile, une vie foisonnante se donne discrètement à sentir par les zooms sur certaines partie du corps, attisant nos sens. Ces zones pixelisées et grisées nous placent en investigateurs du dedans. Comme si nous traversions une partie du processus qui traduit les signaux extérieurs en monde intérieur. Sens dessus-dessous. :) Le haut devient le bas, lequel des deux sous-tend l’autre : nos sens en émoi ou bien notre perception aux méandres infinis ? Ou encore le mélange des deux… ? Une passante attire l’attention, le regard plonge dans une image-musique tirant le fil d’un souvenir soudainement redevenu si (é-)mouvant et vivant. Souvenirs éternels et pourtant aussi fugaces qu’un sourire sous le regard du temps qui joue à nous faire courir après lui, après eux, comme on court après le vent… Merci pour ce très joli film Christophe ! 🎶

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 24 дні тому

      Merci Béatrice… tes mots donnent toujours sens à mes petits films. « nous placent en investigateurs du dedans », j’aime beaucoup la formulation. Comme « sens dessus-dessous » ce que je traduis à ma façon par « doublure du réel ». Car il s’agit bien de ça, comme toujours : retourner la peau du monde pour voir ce qui se cache derrière. Quel est le moment de vertige ? Quand le plongeon arrive-t-il ? A quel moment basculons-nous dans l’envers du décor et des corps ? La banalité de la vie n’est pas si banale, elle regorge de mondes en devenir, à découvrir… Le souvenir est certainement une porte d’entrée. Nous traversons le temps (à moins que ce soit lui qui nous traverse) comme des patients de la vie. Mais ce temps passe justement son temps à passer ! Et comme s’il voulait qu’on s’en souvienne, il laisse en chemins des petits cailloux, des miettes, des secrets, des ombres et des lumières. Pour ce lecteur, oui, il y a un peu de ça. Le souvenir, c’est sûr et plus entre les lignes encore, l’identité. J’ai choisi de faire correspondre son souvenir aux images d’un film d’Antonioni « Profession : reporter », une histoire d’usurpation d’identité. Le titre en français est lamentable. En anglais, The passenger. Bien plus juste et profond. Nous sommes en effet de passage dans cette vie et toute la difficulté est de savoir qui nous sommes dans ce laps de temps. Le héros de mon film et celui d’Antonioni se confronte à cette non-question dans la mesure où il n’y a pas de réponse.

    • @bealinon8357
      @bealinon8357 24 дні тому

      Merci Christophe pour ton retour, tes mots sont toujours si riches... Je n'avais pas la référence du film d'Antonioni mais en effet, la question de la quête d'identité transparaît dans ton film. Et même dans (tous?) tes "petits" films à la vaste et profonde portée. "Retourner la peau du monde pour voir ce qui se cache derrière", c'est très beau. Et au fond, en retournant cette peau, n'est-ce pas la nôtre que nous retournons, dans cette quête d'identité, puisqu'au final nous sommes ce monde...? Vertige encore une fois, comme tu aimes bien nous le faire sentir en nous y emmenant délicatement. Et si la question de qui nous sommes n'offre pas aisément de réponse, au moins pouvons-nous peut-être attraper quelque aiguillage en comprenant au fil du temps et des expériences ce que nous ne sommes pas vraiment...?

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 23 дні тому

      Merci chère Béatrice pour toutes ces portes que tu ouvres… J’ai toujours eu une sorte de suspicion pour la phrase de Pindare reprise par Nietzsche : « Deviens ce que tu es » Ne sommes-nous pas déjà ce que nous sommes avant toute expérience ? Comment faire advenir ce qui est déjà là ? On peut certes comprendre la phrase adressée à celle ou celui qui passerait toute sa vie à s’éviter mais même dans ce cas, n’est-ce pas être ce qu’on est ? Comme s’il y avait un but à atteindre. Cette histoire de finalité ou de but engendre pas mal de souffrance car on se dit que si on n’atteint pas le dit but, donc devenir ENFIN ce que je suis, on passe à côté de sa vie. Grrrrrrrr…. Cette histoire de passer à côté est aussi anxiogène. Je préfère me dire que chaque instant que je passe est celui de toute ma vie. Il n’y a rien à côté ou en dehors. En ce sens, l’identité selon moi ne se comprend pas dans la quête de soi à travers l’expérience personnelle mais dans la présence au monde dont je fais partie comme le grain de sable fait partie du sable, mais de là à sortir la tête de sable et dire, eh les gars, moi, je suis là ;)) alors voilà pourquoi l’humour existe… La dissolution de l’identité moderne comme dans le film d’Antonioni est intéressante. Et si devenir ce que je suis passait par un autre, par la mort de mon identité ? Cela dit, le personnage meurt à la fin… Qu’est-ce que ça veut dire ? Bon, questions du matin… Et après tout, on n’est pas obligés d’y répondre.

    • @bealinon8357
      @bealinon8357 23 дні тому

      Ah, cela me donne envie de voir ce film d'Antonioni... 😊 Sujet essentiel que celui de l'dentité, avec tous les questions adjacentes qu'il soulève. Besoin pour ma part de laisser un peu dorer le grain de sable au soleil pour mettre en mots ce qui sommeille à l'ombre des dunes... Merci Christophe pour cette réflexion!

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 23 дні тому

      Très jolie métaphore ;)

  • @notimageyet
    @notimageyet 25 днів тому

    👏👏 belle construction visuelle d’un homme immobile alors qu’il ne l’est pas du tout. Cet homme est encore connecté à sa réalité puis se laisse glisser petit à petit dans un autre monde… peut-être dans l’histoire qu’il lit? Mais peut-être aussi dans ses souvenirs? Qui sait? Ou alors il ne s’agit pas de la pensée du lecteur? Elle pourrait être aussi celle de l’observateur ? Mystère! En tout cas il s’agit d’une évasion de l’esprit.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 25 днів тому

      @@notimageyet de quel monde s’agit-il ? Le sien, le tien, le mien, tous à la fois ? Chaque monde interpénètre l’autre de sorte que rien ne peut être véritablement séparé. Chaque monde influence le cours du monde, de façon infinitésimale. Mais le résultat est réel tout comme ne l’est pas vraiment ce monde. Va comprendre… Merci Guillaume !

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS 28 днів тому

    J'y vois la femme rêvée, la femme réelle, l'amant possible ... le tumulte du bistrot ... souvent en regardant les gens, on se demande ce qu'ils vivent et de fait, pas grand chose en ces lieux là et sans doute beaucoup ailleurs. J'ai vu "N'attendez pas trop de la fin du monde" de Radu Jude et il y a ce genre d'atmosphères suspendues que je retrouve dans vos propositions filmées. Yannick L.

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies 28 днів тому

      Merci Yannick pour ce retour. Toujours très ouvert sur le film et la situation. Merci également pour la référence. Je vais aller voir… car je ne connais pas ce film. J’aime bien l’expression d’atmosphère suspendue. Il y a en effet, quelque chose qui se situe entre deux mondes, je ne dirais pas que ça flotte, mais c’est plutôt une sorte d’errance entre le réel et l’imaginaire. On pourrait aussi parler de fluide comme le liquide qui se tangue dans le verre où un monde altéré se perçoit à travers lui…

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS Місяць тому

    "Le chauffeur de bus"est d'abord prisonnier de sa capsule sonore qui traverse un paysage où les formes se superposent sur un axe essentiellement vertical-les arbres sont des barreaux grillagés qui enclosent les voyageurs-mais le chauffeur voyage seul et peut ne pas faire voyager d'autres que lui-et la bande-son accélère le brouillage des formes...et surgit alors la parole, le récit du voyage raconté par le chauffeur-narrateur de façon à épaissir la présence humaine dans cette capsule, et l'effet de réel vient à point pour ralentir l'espace-temps du premier voyage.Enfin la route, sinueuse et boisée, lente à diffuser le sentiment des choses lentes qui borde l'espace naturel, et le silence, que le chant des oiseaux recouvre à peine, transforme notre chauffeur en arbre -son visage à la fois se reflète dans le rétroviseur et se densifie en profil pour devenir un arbre qui écoute et regarde le silence.Ton film est une petite épopée du quotidien que rien ne banalise et qui conduit à la paix des arbres... Eric S.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS Місяць тому

    J’aime toujours ta façon de détourner le réel. Que ce soit un verre de vin ou des pouces qui se grattent, il y a toujours une invitation au détournement, voir les choses d’une autre façon. C’est malin, je trouve. Giulio

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies Місяць тому

      Merci Giulio. Une invitation au détournement... C'est joli. Et sans prise d'otage.

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS Місяць тому

    Merci beaucoup. Toujours grand plaisir à recevoir tes films. Jean-Paul

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS Місяць тому

    Bonjour Christophe Je suis allé effectivement jusqu’au bout du film et j’ai trouvé la clé de la Pin-up ! En couleurs, en plus ! Merci ! Patrice

  • @COLLECTIFREOS
    @COLLECTIFREOS Місяць тому

    Merci Christophe, pour cet envoi ; pour la première fois depuis longtemps, ça m’a fait moins voyager que d’habitude, mais c’est peut-être moi. À bientôt Jean Luc

    • @christopheschaeffermovies
      @christopheschaeffermovies Місяць тому

      Toujours étonnant les retours car juste avant ton mail j’en reçois un qui me dit que c’est mon meilleur film… il n’y pas de consensus évidemment. On aimerait mais non… Suite au prochain épisode... Merci !