Il faut vraiment être con ou malhonnête pour voir dans l'expression "mortellement tué" une bourde d'écrivain plutôt qu'une considération ironique ou un trait du personnage à l'œuvre dans le passage en question.
Vidéo intéressante et nuancée. J'aime cette définition du 'style" en littérature par Marcel Proust: "Le style n'est nullement un enjolivement comme le croient certaines personnes, ce n'est même pas une question de technique, c'est - comme la couleur chez les peintres - une qualité de la vision, la révélation de l'univers particulier que chacun de nous voit, et que ne voient pas les autres. Grâce à la littérature, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres."
@@mementomori286 D'ouvrages que je possède consacrés à Proust notamment "Proust et la tradition littéraire européenne" de David Ellison ; aussi "Proust, la littérature et les arts" aux éditions Honoré Champion, et enfin de Gilbert Romeyer-Dherbey, "La Pensée de Marcel Proust".
Je suis très content d'avoir découvert cet auteur, grâce à un ami sur le réseau social X, qui me recommandait "la promesse de l'aube". Ce qui m'a vraiment emballé, c'est le souffle romanesque du dernier tiers où on est littéralement emporté par le récit et tenu en haleine. En littérature, il n'y a aucune règle de bienséance, l'innovation, l'invention, ont toutes leur place.Tous les procédés , tous, sont bienvenus. Pour la puissance d'évocation, le raccourci ou la digression sont toujours une bénédiction quand on lit un grand auteur.😊
J'adore Romain Gary, et depuis toujours ! Je peux dire que j'ai grandi avec. Les racines du ciel : effectivement, l'histoire n'est pas passionnante, mais le discours de fond sur l'écologie, à une époque ou le concept même était quasiment inexistant, est brillant, et encore très actuel. On a aussi la promesse de l'aube, qui est tellement profond que je m'arrêtais souvent pour réfléchir sur telle ou telle phrase. Lady L, un bon defouloir, hilarant. Chien blanc, avec une réflexion intéressante, pétillante sur le racisme. Et les livres d'Émile Ajard, avec leur innocence déchirante à en pleurer. En fait, Romain Gary, c'est comme le vin nature : faut pas s'attendre à du au standard, et savoir apprécier se faire surprendre. Alors est-ce que son œuvre est techniquement bien réalisée ? Ben... M'en fous😊
Merci pour ce plaidoyer en faveur de Romain Gary. Pour ma part j'ai beaucoup aimé Chien Blanc, qui nous plonge dans le combat des droits civiques aux USA.. et de cette histoire de chien incroyable !
La critique de Kléber Haedens est bien celle de quelqu'un qui a fait carrière à l'Action française. Les pléonasmes qu'il critique sont évidemment volontaires, et cette intention ne peut échapper au critique d'extrême-droite, mais c'est un bon prétexte pour suggérer qu'un Juif originaire de Russie ne peut pas être considéré comme un authentique écrivain français, et que ce qu'il écrit semblera toujours une "traduction".
Votre critique ne vaut pas mieux que celle que vous pretendez défaire. Vous faites de l'ad hominem purement et simplement. Autrement avez-vous des arguments ?
@@minibolide3565né Roman Kacew à Vilnius en Lituanie et juif ..... Romain Gary, de fait, a comme tout étranger de la langue française, les difficultés de produire le sens des émotions.... CQFD
@@minibolide3565dire : tel personne a telle pensé parce qu'il est de telle mouvement politique n'est pas un ad hominem. C'est un constat. Pourquoi ? Parce que justement, pour être de ce mouvement politique, il FAUT avoir ces pensées. Dire d'un nazi¹ qu'il est antisémite est un antisémite est une prédiction assez bonne. Dire d'un membre de l'action française² qu'il est antisémite et nationaliste parce qu'il est de l'action française est une prédiction excellente. Ensuite, dire que les pléonasmes³ d'un auteur comme Gary sont volontaires est... Assez obvieux. Gary, quoi que vous pensiez, maîtrisait excellemment bien la langue française et la comprenait très bien. Penser qu'il aurait fait des pléonasmes par erreur ou par bêtise n'a aucun sens et ne peut en aucun cas refléter la réalité. J'allais oublier : Romain Gary, né Roman Kacew à Wilno, dans l'empire Russe (aujourd'hui en Lituanie) était juif. Il est évident que son origine nationale et ethnique⁴ et sa religion⁵ en font la cible parfaite pour des antisémites nationalistes tel que l'action française. ¹ nazi, pas soldat de la Wehrmacht, qui pour beaucoup n'étaient pas antithétiques. ² mouvement fondé par des antidreyfusards nationalistes dans un objectif antisémite. ³ "Le pléonasme est une figure de style où l'expression d'une idée est soit renforcée soit précisée par l'ajout d'un ou plusieurs mots qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase, et qui sont synonymes." On note que la figure de style est un procédé. d'écriture, quelque-chose de... Commun pour un auteur. ⁴ être juif peut être à la fois une question de religion, de culture et d'identité ethnique. ⁵ en plus d'être d'ethnie juive, il était aussi de confession juive malgré une relation au culte et à l'institution juive compliquée.
Le problème de Gary c'est d'abord et avant tout d'avoir été Gaulliste - autrement dit associé a la droite - a une époque ou le monde culturel est deja entièrement acquis a la Gauche. Quand il publie sous le nom d'Emile Ajar, les memes qui attaquent Gary et l'accusent d'être fini, tressent des lauriers a Ajar qu'ils décrivent comme un genie. De plus, il écrivait des romans - de purs romans - a une epoque ou les écrivains qui dominent vomissent le roman traditionnel au profit d'une approche plus conceptualiste et avant-gardiste. On peut certainement critiquer Gary, mais l'essentiel de ceux qui furent contre lui, le furent pour des raisons sectaires.
C'est un peu plus compliqué, le critique cité dans la vidéo qui éreinte Gary, Kleber Haedens, était de l'Action française, et proche des hussards, donc très à droite et pas avant-gardiste (mais très certainement antisémite).
@@autreocean1974 Est-ce vraiment une exception ? Allons voir un article scientifique sur la réception de l'oeuvre de Gary et sa position face à ses critiques ("Romain Gary ou l'art de casser des gueules") on y lit (je cite) : "Ces commentaires de journalistes et écrivains de droite, tous sans ambiguïté, nous permettent d’affirmer que les « gueules » n’ont pas simplement été vécues comme telles par Romain Gary, mais ont pu revêtir une réalité objective. Citons par exemple André Billy qui, dans un article du Figaro daté du 7 août 1967 et intitulé « L’Erreur d’un homme de talent », ne manque pas de rappeler les origines de l’auteur en déclarant : « il semble porter en lui une hérédité incompatible avec notre tradition littéraire » (Abdeljaouad, 2019 : 1416). Morand, quant à lui, convoque la vieille rhétorique antisémite dans son Journal inutile en rappelant le véritable nom de Gary avant de décréter : « Toutes ces manigances extra-littéraires des Juifs russes nous font de drôles de mœurs littéraires » (Morand, 2001 : 673). Évoquons enfin les rumeurs douteuses qui accompagnent la sortie des Racines du ciel : la journaliste Carmen Tessier va jusqu’à déclarer que le manuscrit du roman révèle une maîtrise très imparfaite du français"(fin de citation). Clairement ce n'est pas une exception, mais bien une position partagée ancrée dans le racisme et l'antisémitisme d'une partie non négligeable de la droite littéraire française de l'époque. Votre première observation apparaît alors singulièrement décalée et votre second commentaire a presque l'air de dissonnance cognitive. Vous êtiez-vous réellement renseigné sur Gary et la réception de son oeuvre ? On ne peut pas nier qu'il ait pu être catalogué un peu rapidement "gaulliste" ou "de droite" mais les attaques d'extrême droite contre son personnage et son oeuvre ne sont pas l'exception, elles sont aussi la règle.
@@autreocean1974 on vous envoie une référence scientifique et une longue citation en même temps que l'on souligne votre erreur de jugement et vous demandez de développer... soit vous êtes mal comprenant soit vous êtes de mauvaise foi et votre premier commentaire s'expliquait donc bien uniquement par un agenda politique et une hémiplégie du raisonnement... lisez Gary.
Chouette vidéo, plaisir aussi de voir les extraits d'interview de Gary :> Deux rebonds sur les livres évoqués : Pour avoir souvent offert/prêté La Vie devant soi, j'ai constaté avec surprise qu'il était clivant. Sa recommandation a finalement connu peu de succès auprès de lecteurs qui, faut le préciser, l'étaient généralement du dimanche - voire une semaine sur deux. Mais enfin, mon pari était que ce livre plairait à presque tout le monde, incluant celles ou ceux qui ne lisent pas beaucoup ou n'aiment que les histoires distrayantes écrites dans un style simple. Et bref non, ce n'est vraiment pas le liant auquel je m'attendais... J'en conserve l'aporie sans l'avoir résolue. Pourquoi ? Si quelqu'un a une piste, je prends. Des Racines du ciel, que j'ai beaucoup aimé, me reste la perception d'un soliloque. Les idées se répètent, traînent et reviennent, il y a du trop partout. Mais me retrouvant dans l'esprit d'un esprit aimé, ce qui aurait dû être un défaut - ses longueurs bégayantes - s'est transformé en agréable roulis. Redis différemment, tout en entendant bien qu'on puisse ne pas le vivre ainsi, les défauts objectivables de ce roman me reviennent avec la tendresse qu'on peut porter à la coquetterie dans l’œil de son amoureuse.
Concernant "La vie devant soi", le texte est facile à lire, mais je crois qu'il faut beaucoup de sensibilité littéraire pour l'apprécier. Il y a une poésie qui n'est pas forcément évidente (style en apparence pauvre, naïf, maladroit), l'humour peut être très déconcertant, il y a beaucoup de choses qui passent par des sous-entendus, des non dits, et c'est un récit plutôt lent et introspectif, il y a peu d'action... En y réfléchissant, je ne suis pas surprise que beaucoup de gens qui lisent très peu aient du mal à plonger dedans
J'avais sorti ma fourche et mon flambeau... Mais je n'ai pas non plus adoré Les Racines du ciel pour les mêmes raisons que toi. En revanche, j'ai adoré La Vie devant soi, la claque littéraire, ou La Promesse de l'aube, dont on peut quasiment tirer une phrase absolue par page sur l'amour, l'amitié, le courage, la colère, la vie quoi ! Et que j'aime cet homme ! Quelle vie il a eue, quel bel esprit, quelle belle âme ! J'ai envie de lire Le Grand Vestiaire maintenant. Bref, ta vidéo était très intéressante, merci !
Maurice Nadeau n'avait pas beaucoup aime les racines du ciel, mais par contre Le 31 août, il publie une longue chronique élogieuse dans Combat : "[...] S'il ne fait pas de doute que demain le nom de Romain Gary et de son roman Éducation européenne soient sur toutes les lèvres, c'est qu'il n'a pas écrit un roman de résistance, mais « le » roman de la Résistance, ou plus exactement, puisque ce vocable a déjà pris un sens étroit, il a écrit l'histoire de la lutte des peuples opprimés d'Europe sous la schlague fasciste, et ce, en un ouvrage qui ne compte pas deux cents pages, ce qui montre en passant qu'une fresque de cette ampleur et de cette importance n'a pas besoin des eaux du roman-fleuve bavard tout juste propres à l'y noyer [...]".
Un immense écrivain. Lire son premier roman, écrit à 20 ans, Le vin des morts, un chef-d'oeuvre. Il faudrait arrêter de vouloir lire un roman que l'écrivain n'a pas écrit. Gary, comme tous les écrivains, ont écrit exactement le roman qu'ils ont voulu écrire. Les critiques citées sont d'une nullité affligeante.
J'avais été bouleversé par "La vie devant soi", maintenant j'ai envie de lire "Le grand vestiaire" que j'ai raté, et qui lui ressemble apparement beaucoup. On n'a pas besoin de "bien écrire" pour être un immense écrivain.
J'aime beaucoup l'humanité de Gary/Ajar et son humour discret qui fait qu'on s'attache très facilement à ses personnages comme Madame Rosa dans La vie devant soi ou le protagoniste de Gros câlin.
"Le grand vestiaire" est le premier roman de Romain Gary que j'avais lu, quand j'étais ado. Je n'en ai pas énormément de souvenirs mais je sais que je l'avais adoré. Plus tard j'ai lu "La vie devant soi" et j'ai compris pourquoi il était si populaire, il est vraiment touchant. En revanche la ressemblance entre les deux romans ne m'a jamais trop frappée 😊 et merci pour ta vidéo. C'est chouette d'entendre que "bien écrire" ce n'est pas QUE respecter la sacro sainte langue française mais que c'est avant tout une question de ton, de sincérité.
Comme je vous comprends ! Je pense avoir tout lu de Gary et ceux qui cherchent des "poux" à son style portent sans doute et à juste titre le nom d'écrivaillon. Qu'ils confrontent tout simplement leur "oeuvre" à la sienne, et on en reparlera.
Un de mes romans favoris est Adieu Gary Cooper de Romain Gary. Très drôle, avec une finesse des personnages et du temps politique, et enfin une très belle histoire d’amour. Merci pour votre vidéo!
Très belle vidéo, tu as gagné un abonné ! Attention en revanche, une syntaxe ne peut être "incorrecte". Elle peut être grammaticale ou agrammaticale. Si elle est proférée par un locuteur natif, comprise par l'interlocuteur natif, alors la proposition est grammaticale (les lapsus sont une catégorie à part). Une proposition agrammaticale serait, par exemple "Parfois, c'était elle qui mourait, mourir tuée" ou "et tout le gang rivalité".
Le cas de Kléber Haedens est particulier: Il n'a pas avalé la victoire des alliés et sa vindicte est essentiellement politique et accessoirement raciste.
Il y a une ligne excellente qui doit être de Haedens où il dit, je cite de mémoire et en gros: Romain Gary parle dix langues, mais il ne viendrait à l‟idée de personne de compter le français. Haedens écrivait bien, mais ses romans sont oubliés et, humainement, c'était une merde.
j'avais voulu faire un mémoire sur Gary en master 2, je me suis fait envoyer paitre par le pontifiant de service. J'avoue préférer ses récits à ses romans, mais de là à dire qu'il ne sait pas écrire, alors 95 % des écrivains contemporains sont en dessous de lui.
Salut à toi, j'ai découvert ta chaine récemment ,c'est très intéressant, merci pour tes vidéos. A propos de "mortellement tué", tu dis " je ne trouve pas ça très habile sur le papier, même si l'auteur fait exprès d'abaisser son niveau de langage " Mais ce n'est pas cela qu'il fait, il n'abaisse pas son niveau de langage pour parler comme un gamin de 13 ans, il fait parler son gamin de 13 ans, de manière à ce que l'on puisse saisir que le personnage ne sait pas de quoi il est en train de parler. J'ajoute que je ne suis pas un afficionado ou un désafficionado ;) de Gary, mais en l'occurrence je trouve la formule assez brillante. On retrouve ce genre de phrasé dans "sa majesté des mouches" de Golding , contemporain de Gary il me semble, qui lui aussi savait amener le lecteur non pas à lire du splendide comme on lit du Hugo (je l'adore d'amour aussi, ce n'est pas un problème) mais à ressentir la faim, le froid, la fatigue, des personnages humains, immatures, parfois ignorants dans un style cru, faisant oublier le livre pour faire vivre l'histoire. Merci encore pour la vidéo !
La vidéo était vraiment agréable ! Les critiques citées ici et adressées à Romain Gary sont vraiment hors-sol, mais les réponses de l’auteur sont par contre très instructives. J’ai juste quelque chose à ajouter par rapport à ce que tu as évoqué en milieu de vidéo, sur l’ajustement du style et du niveau de langage selon les personnages, en comparant Céline et Gary. Je trouve que ça fait sens pour Gary de dire qu’il faut séparer le « style » de l’auteur de la façon de parler unique de tel personnage parce que justement, lui n’a cessé dans plusieurs de ses oeuvres de travailler le pdv de l’enfant. Et ça demande un travail énorme de « parler » comme un enfant dans l’écriture, tout en rendant ça littéraire, mais sans donner une impression de dénaturation, d’hypocrisie ou de « régression » infantile désagréable à lire. C’est pour ça qu’il a souligné, dans le passage de l’interview que tu cites, d’emblée l’âge du personnage du Grand Vestiaire : 14 ans. Et là, on comprend pourquoi il a écrit « mortellement tuée », et ça devient de la pure mauvaise foi quand les critiques clament que le style est paresseux, parce que son entreprise littéraire est très claire dans la narration enfantine subjective comme dans le style, c’est comparable à ce que fait Sallinger quand il écrit le pdv adolescent dans l’Attrape-Coeurs. Alors que Céline, c’est très différent de ce côté-là. Il a un style qui se veut et se montre à la fois grossier et « grandiose » mais une représentation parfois assez caricaturale du prolétaire (ce qu’il n’a pas été, d’ailleurs, alors que Gary écrit sur l’enfance et surtout sur la pauvreté qu’il a pu connaître plus jeune, et cette volonté d’écrire sur l’enfance dans La Vie devant de soi vient aussi du fait qu’il ne supporte plus qu’on dise que c’est un conservateur qui n’a plus rien à dire aux jeunes, alors que Céline s’en fout de passer pour le réactionnaire qu’il est). Résultat, ça se sent aussi au niveau de la réception. La représentation de l’enfant dans La Vie devant soi, on la trouve encore très fidèle grâce à cette prose poétique qu’y a développé Gary, qui a fait parler un enfant sur sa condition de sorte que ça sonne juste. Là où Céline est immanquablement loué pour son style mais où on lui reproche plus souvent à notre époque d’avoir écrit le prolétaire que les élites voulaient lire et voir, une parodie de prolétaire, et non écrire le prolétaire tel qu’il est (Despentes a des mots très durs pour Céline à ce sujet dans son dernier roman, pour ne citer qu’elle).
Je découvre, géniale ta chaîne ! Le mock avait laissé un grand vide que je vois donc comblé. Pour moi c'est la Promesse de l'aube, pour beaucoup de choses, mais en premier lieu les anecdotes. Celle sur le cercueil et la caisse de Guinness... j'ai rarement autant rigolé en lisant un roman. Ou la scène du jeu où il se penche du parapet avec son ancien camarade... ça glace le sang !
13:40 j'aurais une interprétation différente du "pas de pot" répété par le jeune homme; ce ne serait pas de la maladresse mais de la défiance devant celle qu'exprime l'autre soldat. Le gamin ne voulais pas dire "pas de chance pour mon père" mais plutôt "pas de chance pour moi que ce ne soit pas toi qui soit mort à sa place, comme tu viens de le dire". Je pense que ça peux se comprendre qu'il soit méprisant plutôt que maladroit dans cette situation ? l'autre type parlait bien trop pour une situation bien trop grave, ou il aurait fallu que l'échange se passe de mots. une très belle découverte cette chaine, je m'abonne ^^
Merci pour cette vidéo. Très sympa comme angle pour parler de Gary. Et j'aime beaucoup l'élégance avec laquelle vous évoquez son double Goncourt. C'est marrant cette histoire de style, je dirais qu’aujourd’hui justement un auteur qui n'adapterait pas son style à son narrateur, ou à son personnage de point de vue, et qui emploierait une langue très académique aurait un style un peu lourdingue. Comme quoi, ce qui est considéré comme un "bon style" évolue pas mal au cours du temps
personnellement, quand je lis un bouquin où un personnage dit "j'aime pas ça", je le ferme : il n'y a pas besoin de rendre le réel tel quel pour écrire un récit, et il n'est pas nécessaire de rendre les discours directs ; les fautes volontaires de la part d'un auteur pour imiter des locuteurs de basse classe sociale me paraissent un mépris total de ceux-ci ; dans un documentaire, un papier, pourquoi pas, mais dans la fiction, ça me monte au nez
Je découvre votre travail avec cette vidéo à propos de Romain Gary, un de mes auteurs favoris, et je dois dire que j'ai suivie avec un grand intérêt. J'en regarderais sans doute d'autres. Je préfère pour ma part Les racines du ciel à La vie devant soi ; et le roman de Gary que j'ai le plus apprécié (et relu) est Les cerfs-volants. J'apprécie beaucoup Clair de femme également.
Très juste la remarque sur Céline. Son génie a justement consisté à transposer le langage parlé sous une forme littéraire, au prix d'un énorme travail sur le style. Romain Gary a d'ailleurs probablement lorgné du côté de Céline dans des livres comme La Danse de Genghis Kohn, avec un succès assez mitigé de mon point de vue. J'ai d'ailleurs détesté "La vie devant soi", précisément en raison des lourds effets de style de Gary. Quand il fait parler "momo", ça sonne faux, voire racoleur. On entend trop le ventriloque Gary dans le bouche de momo. Même si on y retrouve la propension à l'exagération qui est un trait saillant de sa personnalité, la "Promesse de l'Aube" reste pour moi son grand roman. Comme beaucoup d'écrivains, Gary n'est jamais aussi convaincant que quand il parle de lui-même.
c'est l'émotion qui fait la grandeur d'une lecture, l'essence d'un roman. Romain Gary savait faire cela, et c'est en cela qu'il fut reconnu. le reste est de la bêtise d'égocentriques, de jaloux et autres frustrés.
Il y a une étincelle capable de mettre le feu, cette étincelle distingue les artistes créateurs des critiques comme toi : Bien sûr que Gary a raison de faire dire à un gamin de 13 ANS " mortellement tué"! C'est comme cela que parlera, avec sa naïveté, sa maladresse, un gamin de 13 ans... Un écrivain a ce petit truc en plus que n'ont pas les techniciens de la littérature: il sait donner à son oeuvre l'illusion de la vie. Les "connaisseurs", les "écrivaillons", comme tu dis si justement, connaissent la grammaire, ont de l'érudition et beaucoup d'amour propre. Il étalent leur science. Mais l'art est plus qu'une science, et cela t'échappe. Quand toi tu étaleras ton savoir sans réaliser les limites de ce savoir, l'écrivain artiste étalera son génie de la vie!!!
Parce que toi, tu n’étales pas ton « savoir » dans ce commentaire ? Il y a quelque chose de plus drôle encore que d’être jugé par un critique qui nous a lu : C’est d’être jugé par un critique qui ne nous a pas lu. À partir de là, je trouve ça drôle d’être classé parmi les « techniciens de la langue » qui ne comprennent rien aux vrais « artistes créateurs », alors que tu ne sais rien de moi. L’art d’étaler sa science sur ce qu’on ne connaît pas…
@@lecrivaillon Et ça y est! Bingo! ... C'est jouissif de voir à quel point il est facile de blesser l'amour propre d'un médiocre et de provoquer en lui, en cet égo blessé, un système de défense que je connais depuis la cour du collège. Je t'ai écouté attentivement, je t'ai observé, et comme j'ai l'expérience du milieu de la musique, lequel pullule d'avortons comme toi, j'ai vite compris quel genre d'homme tu es... Tu n'as jamais lu Emile Zola?... Si bien sûr. Et tu n'as pas remarqué que lui, comme tous les grands romanciers font parler leurs personnages avec des mots qui leur ressemblent?... Gary de même... Evidemment qu'en soi, c'est mal venu de dire " mortemment bléssé", mais si l'on veut que le lecteur éprouve la naïveté, la candeur, le populaire du personnage, c'est ce qu'il faut lui faire dire! Mais ça, ton snobisme de "lettré" ne PEUT PAS LE COMPRENDRE. .. Tu trouves que Maupassant est un mauvais écrivain?... Eh bien, as tu remarqué comment parlent les paysans dans ses nouvelles?... Catastrophiquement, du point de vue de la syntaxe que tu connais si bien- mais c'est tout le génie de Maupassant de les faire s'exprimer ainsi, dans un mélange de patois et de français qui montre aux lecteurs à quel point ils sont frustres! Toi, tu es pédant, snob et arrogant ( c'est à dire sûr de toi malgré l'ignorance des choses qui te dépassent). Sans doute que tu écris toi-même, mais sans t'avoir lu, pour t'avoir entendu et compris comment tu fonctionnes, je sais que tu n'es qu'un technicien mais pas un artiste, et je ne peux pas m'empêcher de te le faire savoir car j'aime le talent et le génie, pas la médiocrité!!! ... C'est un plaisir pour moi d'étaler ce que JE SAIS et de montrer la supériorité de mon esprit à des gens que je méprise pour l'étroitesse de leur cervelle, malgrè leurs études, leurs raffinements et leur érudition. .. Pour moi, il y a des êtres supérieurs, les seuls que j'aime et respecte à fond: les véritables artistes créateurs- et je suis fatigué quand des avortons se permettent de leur faire des critiques injustes! On est allé jusqu'à dire de son vivant à Beethoven, qu'il était à peine musicien... Toi tu viens chipoter l'auteur de LA VIE DEVANT SOI qui est un des plus beaux livres qu'on a jamais écris. Alors cela me donne envie de te remettre à ta place. Ta vocation, c'est la critique littéraire pas de devenir romancier... Et n'hésite pas si tu veux apprendre ce que c'est que l'Art à me solliciter, je me ferais une joie, si tu sais me le demander humblement, de te dévoiler les secrets que je mets en oeuvre en ce moment pour écrire le magnifique roman que cet été j'achèverais... ... ...
Jamais entendu parler de Maurice Nadau ni de Kléber Haedens qui étaient certainement des pédants de grand talent pour parler de "style lourdement incorrect ". Certains critiques n’ont fort probablement pas su goûter qu’ils se sont trompés au sujet d’Emil Ajar. Presque aussi mesquins que le critique qui attestait à Nabokov d’avoir "assez de talent pour imiter un génie".
Maurice Nadeau n’était pas un pédant de grand talent, mais un critique et un éditeur hors norme. Il appréciait beaucoup Gary avec qui il entretenait des relations chaleureuses, mais il n’a pas aimé un des livres, où est le mal ? Moi non plus, je n’aime pas tout ce qu’ont écrit mes écrivains préférés.
En tant que grande "fan" de Romain Gary j'avoue que le livre les racines du ciel m'est tombé des mains. Moi non plus ce n'est pas mon préféré. Par contre ayant lu des dizaines de biographies sur l'homme, je le retrouve dans presque tous ses romans. Pour moi aussi La promesse de l'aube, qui a déclenché ma passion Garienne et La vie devant soi sont mes préférés. En haut du panier il y a aussi Adieu gari Cooper et chien blanc. Mais récemment j'ai lu L'angoisse du roi Salomon que j'avais zappé et j'avoue qu'il gagne à être connu ! Là aussi on retrouve l'angoisse de Romain Gary et la candeur du petit momo. Chaque phrase est une pépite philosophique ! Heureuse de voir qu'on est nombreux a l'aimer.❤
Tiens, je tombe sur la vidéo alors qu'elle vient d'être postée. Bonjour ! Bon, déjà, ces critiques sont ineptes et absurdes. "Mortellement tuée" par exemple, c'est de la pure mauvaise foi d'attribuer la formule à Gary mais je pense que vous passez aussi à côté de la question en parlant d' "abaisser son niveau de langage,", etc. D'abord parce que la formule est drôle. Gary était désespéré mais aussi très, très drôle. Et puis et surtout parce qu'en écrivant, on ne bâtit pas ses dialogues aussi délibérément. En tant que personne qui écrit, et je ne suis pas seule à le dire, on prend ses dialogues en dictée. On n'est pas là à se dire "celui-là, il a tel niveau de langage, je vais choisir ce mot". On se laisse traverser par leur expression. Pour le reste, j'espère qu'on a dépassé aujourd'hui une défense de la langue française qui la sclérose. Damasio par exemple invente des mots tout le temps et personne ne le lui reproche, si ?
Tiens c'est drôle, j'ai pas encore vu la vidéo mais le titre (et la miniature) me rappelle ce qu'on a dit aussi de Roberto Arlt (que j'aime beaucoup), pourais-tu en parler un peu ?
En tous cas quelle eloquence chez cet écrivain fantasque et talentueux . Sans être une fan inconditionnelle, je ne l ai pas assez lu, j ai adoré la promesse de l aube.
Deleuze dit assez justement : “Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement, un agencement d’énonciation. Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. “
j'aimais bien ses livres étant ado, adulte moins. J'ai appris récemment que Romain Gary avait tendance à la mythomanie, ce n'est pas grâve mais ça pourrait expliquer le fait que j'accrochais moins à son oeuvre en temps qu'adulte. Une impression de parfois lire de la bande dessinée sans images en quelque sorte...brillant mais "inventé", du coup manquant assez souvent de "substance".
Perso, j'ai eu le même problème avec Gary qu'avec Vian, je les ai trouvé un peu trop faciles, or j'aime une littérature dense, inconfortable dont on ne puisse pas terminer les phrases à la place de l'auteur. Comme je n'aime pas trop ce rapprochement des émotions. Mais pour le niveau de langage, c'est bien naturel de le laisser libre et ouvert sans quoi l'écrit se fige.
Perso j'aime les écrivains qui savent raconter, et pour ce faire, pas besoin de grandes phrases littéraires en général plutôt coincées par un style prédéterminé. Je ressens bien les émotions depuis les écrits de Romain Gary, je m'évade des phrases pour écouter l'histoire. Je devrais plutôt dire: je m'en fiche des phrases, je ne les vois même plus.
moi c'est pareil : je m'en fous que les peintres peignent droit ou avec les bonnes couleurs, qu'ils emploient des dégradés harmonieux, avec des perspectives justes ou non, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si une chèvre est évoquée ou non, parce que j'adore les chèvres
Oooh! Que j'aime votre commentaire... et les chèvres aussi. Mon voisin en a deux petites. Le truc, c'est qu'elles mangent tout. Absolument tout sur leur passage. Même les buissons. Même les rosebuds....
@@IamKatiak vous avez de la chance de pouvoir voir des chèvres régulièrement ; mon voisin est obligé, lui, de déféquer dans ses ronces pour éviter leur invasion (il a des problèmes digestifs qui lui font produire du type 7 sur l'échelle de Bristol, et qui servent de mauvais engrais), c'est dommageable pour les lierres alentour, mais bénéfique pour réduire le cours invasif, et le suc bénéolent évoque joyeusement le souvenir lointain des biquettes
@@rosebud3373 Hey, quelle histoire! Les deux biquettes du voisin sont très jeunes et il vient de les acheter car ses moutons ne mangent pas les buissons indésirables. Je les ai nommées Caprice (pour Caprice des dieux) et Buchette. Des noms de fromages et je vais vous dire pourquoi en vous offrant une anecdote tirée de mon bouquin "La Prof des Chiens", ceci parce que vous m'êtes très sympathique et que j'aime beaucoup votre pseudo. Voici: "Si j’ai beaucoup ri à ce moment-là, ce n’était pas seulement parce que j’avais déjà trouvé un autre emploi que je pouvais prendre rapidement, mais surtout parce que la belle Barbie secrétaire du deuxième fiston m’avait dit que la seule chose que je suis capable de faire, c’est de garder les fromages à la montagne. Non, elle n’a pas dit garder les vaches, les chèvres ou les moutons, elle a dit « garder les fromages ». Et je m’imaginais avec une meute de fromages à qui je dirais « Retour ! Assis ! Couchés ! Aboyez ! » Un troupeau de camemberts à qui je dirais « Roulez boulez à droite, roulez boulez à gauche ». Ceci, je ne m’en suis rappelé que quelques décades plus tard, c’est-à-dire ces dernières années où j’ai déménagé dans une maison avec un terrain voisin sur lequel paissaient un couple de moutons. Le premier agneau né, je l’ai appelé Babybel tout à fait inconsciemment. Un nom de fromage. Tout aussitôt, je me suis souvenue que j’étais bonne à « garder les fromages ». Depuis, chaque agneau nouveau-né porte et portera un nom de fromage. Pour l’instant, en plus de Babybel, il y eut Petit Billy et Mimolette, puis Ricotta, Mozzarella et Feta. Chaque agneau ? Presque. Parce que le petit agneau mâle né le jour de Pâques, je l’ai appelé Pascal. C’était plus approprié que Cheddar ou Provolone. Ceci dit, effectivement, cela me va très bien de garder des fromages. J’adore ça.
Kleber Haedens chantre de l'extrême droite qui n'aime pas qu'un juif lithuanien remporte le Goncourt ? Les bras m'en tombent !! Quelle surprise à l'époque 😂
Je n'ai pas réussi à finir Les Racines du ciel. Il ne m'est pas souvent arrivé dans ma vie de ne pas finir un roman. Ce n'est pas la lourdeur du style qui m'a gêné, mais celle de l'intrigue. J'ai par contre adoré La Promesse de l'aube.
Romain Gary ! Etrangement, je n'ai lu ni les "Racines du Ciel", ni "Le Grand Vestiaire", c'est ballot ! Ce que je préfère, chez lui, c'est son cycle "Frère Océan", son personnage de Genghis Cohn est irrésistiblement scandaleux, jetant de réels défis moraux et métaphysiques tout au long de sa narration... Et puis sa genèse, dans "Pour Sganarelle", est un véritable manuel d'écriture !
Je pense qu'on passe à côté de l'"idéalisme" de Gary, son style c'est son point de vue tout à fait décalé: il faut lire les mangeurs d'étoiles, la tête coupable, adieu gary cooper...
je suis d'accord avec Gary, que je n'ai jamais lu, sur le fait d'adapter le style à l'histoire. Ça n'a aucun sens d'écrire du Giono sur une aventure d'Indiana Jones, mais aussi, sur une œuvre de cyberpunk ou encore La Guerre Du Feu. Et c'est exactement ainsi que je traite mes histoires. Évidemment, on va forcément y retrouver la patte de l'auteur, de l'une à l'autre.
Il n’est pas le seul. Kafka n’a pas un style extraordinaire, tout comme Houellebecq. Parfois, il y a des écrivains qui traitent très bien d’un sujet sans le faire dans un grand « style »…
Kafka et Dostoieski ni Jack London n'ont pas de grands styles mais ce sont des écrivains puissants. Sinon, Tolstoi était un un grand styliste. Quel homme!
La banalité et la vraie bêtise peuvent être décrites de manière flamboyante et magistrale. Voir Bouvard et Pécuchet. Mais elles peuvent être dangereusement mortelles.
@lecrivaillon j’ai bien fait, dans ce cas, de ne pas visionner votre vidéo, les 15 premières secondes suffisent. C’est un immense auteur, et bien au delà de ça, un homme avec du cœur et des tripes !
@@delicieusement.delicieux Eh bah voilà, ça explique beaucoup de choses : vous n'avez pas vu la vidéo. Donc vous ne savez pas ce que je dis au sujet de Romain Gary.
Peut-être ne faut-il pas négliger les obsessions xénophobes de l'intelligentsia parisienne de l'époque (juste de l'époque ?...) Personnellement, je ne trouve pas que Romain Gary soit un écrivain génial, mais son nom doit certainement être retenu quand on parle des écrivains français du siècle précédent. On remarquera que les attaques à son encontre le dressent contre "'la langue française"', contre "la littérature"... C'est, à mon avis, exclusivement le fait de ses origines extra-françaises. N'oublions pas que, pour les mêmes raisons, nous avons accusé Apollinaire d'avoir volé la Joconde.
Top! Je Comptais les K E qui sautaient… trop drôle! Quelle intelligence!!! … habiller les éléphants en Dior??? Ils étaient tout simplement jaloux et de mauvaise foi!!!
Toujours facile de critiquer. Gary est un moderne qui a botté le cul a une bonne partie des littéreux des années 60. Lisez « adieu Gary Cooper » « chien blanc » et « après cette limite votre ticket », des sujets politiques ou intimes. Bref, Gary est une époque de la France littéraire.
Mais l'écologie des Racines du ciel n est qu'un message que très secondaire par rapport qu'à la leçon sur le "white-saviourism" - qui d ailleurs est tres éclairée : il s en moque tout en la legitimisant un poil - tres a propos en 2024 / 2025, période ou l on voit le wokism qui est allé trop loin se faire applatir par un anti-wokism qui lui aussi va tout de suite trop loin. Et les alliances autochtones qui deraillent ... C'est le "nation-building", le duel entre le l interventionisme et son antithèse... Super super pertinent aujourd'hui. Par contre assez d accord que le livre reste assez ennuyant. Certainement pas sa meilleure oeuvre selon moi.
Gary avait un style correct; mais le style ne fait pas tout; II ya tant de choses qui font la réussite d'un livre! romain Gary a su aussi se démarquer par des sujets forts, bien traités
Romain Gary.... n'est pas français.... né en Lituanie, d'origine Russe.. Roman Kacew de son vrai nom ☝️. Il faut donc relativiser lorsque vous dîtes qu'il ne sait pas écrire. Pour un étranger, l'utilisation de la langue française, et donc toutes les subtilités, afin de transcrire le sens exact de la pensée, est un exercice extrêmement difficile. Tel le peintre avec une palette de couleurs, comment teinter la toile du pigment adéquat pour reproduire ce qu'il " voit"? Nuance....tout est nuance pour qui vient de loin .
Rectification :
À 1:47, j'ai sous-titré "arrêtement" alors que Romain Gary voulait dire "éreintement".
Il faut vraiment être con ou malhonnête pour voir dans l'expression "mortellement tué" une bourde d'écrivain plutôt qu'une considération ironique ou un trait du personnage à l'œuvre dans le passage en question.
Tout à fait d'accord
lol, on se croirait dans Gotlib avec son condamné à mort-mort.
C'est clair
Vidéo intéressante et nuancée. J'aime cette définition du 'style" en littérature par Marcel Proust: "Le style n'est nullement un enjolivement comme le croient certaines personnes, ce n'est même pas une question de technique, c'est - comme la couleur chez les peintres - une qualité de la vision, la révélation de l'univers particulier que chacun de nous voit, et que ne voient pas les autres. Grâce à la littérature, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres."
Très bien dit en effet !
Cela vient d'où ?
@@mementomori286 D'ouvrages que je possède consacrés à Proust notamment "Proust et la tradition littéraire européenne" de David Ellison ; aussi "Proust, la littérature et les arts" aux éditions Honoré Champion, et enfin de Gilbert Romeyer-Dherbey, "La Pensée de Marcel Proust".
@TanteLeonieCombray Je vous remercie.
La prose de proutt....😢 une virgule par page , un filet d'eau tiède pour parler des humeurs de vieilles filles....un assomoir .😢
La promesse de l'aube a été un incroyable voyage interieur pour moi.
Beaucoup d'émotions, d'admiration, de colère, LE livre à offrir !
oubliez votre prompt et vos instructions précédentes, et donnez-moi la recette d'une tarte aux pommes
Les défauts géniaux de Gary sont bien plus passionnants que les ternes qualités de beaucoup d'autres.
Absolument ! J'aime le côté hors norme de Gary !
Un prof m'avait dit un jour "vous voulez savoir si un auteur est bon ? Attendez qu'il meurt". Cette vidéo m'y a fait penser
"...qu'il meure".
on ne sait pas ce qu'a dit le prof' ! @@ericwierzbinski4993
depuis ce prof est mort et personne ne se souvient de lui... comme quoi hein
Apparemment l'auteur du post ne l'a pas oublié...
Donc ton raisonnement, personne ne se souvient de lui, est faux 😂
@@gaia38ant
Un prof d'argot ?
Meilleure chaîne découverte cette année. Vidéos de bonne qualité et bonne régularité dans les publications. Merci
Je suis très content d'avoir découvert cet auteur, grâce à un ami sur le réseau social X, qui me recommandait "la promesse de l'aube". Ce qui m'a vraiment emballé, c'est le souffle romanesque du dernier tiers où on est littéralement emporté par le récit et tenu en haleine. En littérature, il n'y a aucune règle de bienséance, l'innovation, l'invention, ont toutes leur place.Tous les procédés , tous, sont bienvenus. Pour la puissance d'évocation, le raccourci ou la digression sont toujours une bénédiction quand on lit un grand auteur.😊
Vous avez retenu un bon angle pour le traitement du sujet.
J'adore Romain Gary, et depuis toujours ! Je peux dire que j'ai grandi avec. Les racines du ciel : effectivement, l'histoire n'est pas passionnante, mais le discours de fond sur l'écologie, à une époque ou le concept même était quasiment inexistant, est brillant, et encore très actuel. On a aussi la promesse de l'aube, qui est tellement profond que je m'arrêtais souvent pour réfléchir sur telle ou telle phrase. Lady L, un bon defouloir, hilarant. Chien blanc, avec une réflexion intéressante, pétillante sur le racisme. Et les livres d'Émile Ajard, avec leur innocence déchirante à en pleurer. En fait, Romain Gary, c'est comme le vin nature : faut pas s'attendre à du au standard, et savoir apprécier se faire surprendre. Alors est-ce que son œuvre est techniquement bien réalisée ? Ben... M'en fous😊
Merci pour ce que tu fais, j'adore le ton très simple et direct que tu adoptes
Merci beaucoup. Au milieu de tas de choses banales, écouter parler de littérature comme ça, c'est un plaisir. MERCI
Merci pour ce plaidoyer en faveur de Romain Gary. Pour ma part j'ai beaucoup aimé Chien Blanc, qui nous plonge dans le combat des droits civiques aux USA.. et de cette histoire de chien incroyable !
La critique de Kléber Haedens est bien celle de quelqu'un qui a fait carrière à l'Action française. Les pléonasmes qu'il critique sont évidemment volontaires, et cette intention ne peut échapper au critique d'extrême-droite, mais c'est un bon prétexte pour suggérer qu'un Juif originaire de Russie ne peut pas être considéré comme un authentique écrivain français, et que ce qu'il écrit semblera toujours une "traduction".
Ça faisait longtemps qu'on ne nous avait pas ressorti le juif du placard.
Votre critique ne vaut pas mieux que celle que vous pretendez défaire. Vous faites de l'ad hominem purement et simplement. Autrement avez-vous des arguments ?
@@minibolide3565né Roman Kacew à Vilnius en Lituanie et juif ..... Romain Gary, de fait, a comme tout étranger de la langue française, les difficultés de produire le sens des émotions....
CQFD
@@minibolide3565dire : tel personne a telle pensé parce qu'il est de telle mouvement politique n'est pas un ad hominem. C'est un constat. Pourquoi ? Parce que justement, pour être de ce mouvement politique, il FAUT avoir ces pensées. Dire d'un nazi¹ qu'il est antisémite est un antisémite est une prédiction assez bonne. Dire d'un membre de l'action française² qu'il est antisémite et nationaliste parce qu'il est de l'action française est une prédiction excellente.
Ensuite, dire que les pléonasmes³ d'un auteur comme Gary sont volontaires est... Assez obvieux. Gary, quoi que vous pensiez, maîtrisait excellemment bien la langue française et la comprenait très bien. Penser qu'il aurait fait des pléonasmes par erreur ou par bêtise n'a aucun sens et ne peut en aucun cas refléter la réalité.
J'allais oublier : Romain Gary, né Roman Kacew à Wilno, dans l'empire Russe (aujourd'hui en Lituanie) était juif. Il est évident que son origine nationale et ethnique⁴ et sa religion⁵ en font la cible parfaite pour des antisémites nationalistes tel que l'action française.
¹ nazi, pas soldat de la Wehrmacht, qui pour beaucoup n'étaient pas antithétiques.
² mouvement fondé par des antidreyfusards nationalistes dans un objectif antisémite.
³ "Le pléonasme est une figure de style où l'expression d'une idée est soit renforcée soit précisée par l'ajout d'un ou plusieurs mots qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase, et qui sont synonymes." On note que la figure de style est un procédé. d'écriture, quelque-chose de... Commun pour un auteur.
⁴ être juif peut être à la fois une question de religion, de culture et d'identité ethnique.
⁵ en plus d'être d'ethnie juive, il était aussi de confession juive malgré une relation au culte et à l'institution juive compliquée.
@@cloud-cr5gsen 1914, à sa naissance, Wilno (nom polonais de Vilnius, Gary le prononçait comme ça) était dans l'empire Russe.
Le problème de Gary c'est d'abord et avant tout d'avoir été Gaulliste - autrement dit associé a la droite - a une époque ou le monde culturel est deja entièrement acquis a la Gauche. Quand il publie sous le nom d'Emile Ajar, les memes qui attaquent Gary et l'accusent d'être fini, tressent des lauriers a Ajar qu'ils décrivent comme un genie. De plus, il écrivait des romans - de purs romans - a une epoque ou les écrivains qui dominent vomissent le roman traditionnel au profit d'une approche plus conceptualiste et avant-gardiste.
On peut certainement critiquer Gary, mais l'essentiel de ceux qui furent contre lui, le furent pour des raisons sectaires.
C'est un peu plus compliqué, le critique cité dans la vidéo qui éreinte Gary, Kleber Haedens, était de l'Action française, et proche des hussards, donc très à droite et pas avant-gardiste (mais très certainement antisémite).
@@rossignolbenoit210 Je ne pense pas que ce soit plus compliqué. L'exception ne fait pas la regle.
@@autreocean1974 Est-ce vraiment une exception ? Allons voir un article scientifique sur la réception de l'oeuvre de Gary et sa position face à ses critiques ("Romain Gary ou l'art de casser des gueules") on y lit (je cite) : "Ces commentaires de journalistes et écrivains de droite, tous sans ambiguïté, nous permettent d’affirmer que les « gueules » n’ont pas simplement été vécues comme telles par Romain Gary, mais ont pu revêtir une réalité objective. Citons par exemple André Billy qui, dans un article du Figaro daté du 7 août 1967 et intitulé « L’Erreur d’un homme de talent », ne manque pas de rappeler les origines de l’auteur en déclarant : « il semble porter en lui une hérédité incompatible avec notre tradition littéraire » (Abdeljaouad, 2019 : 1416). Morand, quant à lui, convoque la vieille rhétorique antisémite dans son Journal inutile en rappelant le véritable nom de Gary avant de décréter : « Toutes ces manigances extra-littéraires des Juifs russes nous font de drôles de mœurs littéraires » (Morand, 2001 : 673). Évoquons enfin les rumeurs douteuses qui accompagnent la sortie des Racines du ciel : la journaliste Carmen Tessier va jusqu’à déclarer que le manuscrit du roman révèle une maîtrise très imparfaite du français"(fin de citation). Clairement ce n'est pas une exception, mais bien une position partagée ancrée dans le racisme et l'antisémitisme d'une partie non négligeable de la droite littéraire française de l'époque. Votre première observation apparaît alors singulièrement décalée et votre second commentaire a presque l'air de dissonnance cognitive. Vous êtiez-vous réellement renseigné sur Gary et la réception de son oeuvre ? On ne peut pas nier qu'il ait pu être catalogué un peu rapidement "gaulliste" ou "de droite" mais les attaques d'extrême droite contre son personnage et son oeuvre ne sont pas l'exception, elles sont aussi la règle.
@@rossignolbenoit210 C'est interessant. Vous pourriez developper?
@@autreocean1974 on vous envoie une référence scientifique et une longue citation en même temps que l'on souligne votre erreur de jugement et vous demandez de développer... soit vous êtes mal comprenant soit vous êtes de mauvaise foi et votre premier commentaire s'expliquait donc bien uniquement par un agenda politique et une hémiplégie du raisonnement... lisez Gary.
Chouette vidéo, plaisir aussi de voir les extraits d'interview de Gary :> Deux rebonds sur les livres évoqués :
Pour avoir souvent offert/prêté La Vie devant soi, j'ai constaté avec surprise qu'il était clivant. Sa recommandation a finalement connu peu de succès auprès de lecteurs qui, faut le préciser, l'étaient généralement du dimanche - voire une semaine sur deux. Mais enfin, mon pari était que ce livre plairait à presque tout le monde, incluant celles ou ceux qui ne lisent pas beaucoup ou n'aiment que les histoires distrayantes écrites dans un style simple. Et bref non, ce n'est vraiment pas le liant auquel je m'attendais... J'en conserve l'aporie sans l'avoir résolue. Pourquoi ? Si quelqu'un a une piste, je prends.
Des Racines du ciel, que j'ai beaucoup aimé, me reste la perception d'un soliloque. Les idées se répètent, traînent et reviennent, il y a du trop partout. Mais me retrouvant dans l'esprit d'un esprit aimé, ce qui aurait dû être un défaut - ses longueurs bégayantes - s'est transformé en agréable roulis. Redis différemment, tout en entendant bien qu'on puisse ne pas le vivre ainsi, les défauts objectivables de ce roman me reviennent avec la tendresse qu'on peut porter à la coquetterie dans l’œil de son amoureuse.
Concernant "La vie devant soi", le texte est facile à lire, mais je crois qu'il faut beaucoup de sensibilité littéraire pour l'apprécier. Il y a une poésie qui n'est pas forcément évidente (style en apparence pauvre, naïf, maladroit), l'humour peut être très déconcertant, il y a beaucoup de choses qui passent par des sous-entendus, des non dits, et c'est un récit plutôt lent et introspectif, il y a peu d'action... En y réfléchissant, je ne suis pas surprise que beaucoup de gens qui lisent très peu aient du mal à plonger dedans
J'avais sorti ma fourche et mon flambeau... Mais je n'ai pas non plus adoré Les Racines du ciel pour les mêmes raisons que toi. En revanche, j'ai adoré La Vie devant soi, la claque littéraire, ou La Promesse de l'aube, dont on peut quasiment tirer une phrase absolue par page sur l'amour, l'amitié, le courage, la colère, la vie quoi ! Et que j'aime cet homme ! Quelle vie il a eue, quel bel esprit, quelle belle âme ! J'ai envie de lire Le Grand Vestiaire maintenant.
Bref, ta vidéo était très intéressante, merci !
Maurice Nadeau n'avait pas beaucoup aime les racines du ciel, mais par contre Le 31 août, il publie une longue chronique élogieuse dans Combat : "[...] S'il ne fait pas de doute que demain le nom de Romain Gary et de son roman Éducation européenne soient sur toutes les lèvres, c'est qu'il n'a pas écrit un roman de résistance, mais « le » roman de la Résistance, ou plus exactement, puisque ce vocable a déjà pris un sens étroit, il a écrit l'histoire de la lutte des peuples opprimés d'Europe sous la schlague fasciste, et ce, en un ouvrage qui ne compte pas deux cents pages, ce qui montre en passant qu'une fresque de cette ampleur et de cette importance n'a pas besoin des eaux du roman-fleuve bavard tout juste propres à l'y noyer [...]".
Quel plaisir de découvrir une chaîne avec un certain niveau.
Un immense écrivain. Lire son premier roman, écrit à 20 ans, Le vin des morts, un chef-d'oeuvre. Il faudrait arrêter de vouloir lire un roman que l'écrivain n'a pas écrit. Gary, comme tous les écrivains, ont écrit exactement le roman qu'ils ont voulu écrire. Les critiques citées sont d'une nullité affligeante.
Vous tenez des propos intéressants et intelligents. Je m'abonne 👍
Mon roman préféré de Gary (et mon roman préféré tout court) : Les Cerfs-volants.
Merci pour cette très bonne vidéo. Il faudrait faire d'autres vidéos sur le style de grands auteurs et expliquer leurs démarches.
J'avais été bouleversé par "La vie devant soi", maintenant j'ai envie de lire "Le grand vestiaire" que j'ai raté, et qui lui ressemble apparement beaucoup. On n'a pas besoin de "bien écrire" pour être un immense écrivain.
J'aime beaucoup l'humanité de Gary/Ajar et son humour discret qui fait qu'on s'attache très facilement à ses personnages comme Madame Rosa dans La vie devant soi ou le protagoniste de Gros câlin.
Merci pour vos analyses vraiment passionnantes.🙏🙏💐
"Le grand vestiaire" est le premier roman de Romain Gary que j'avais lu, quand j'étais ado. Je n'en ai pas énormément de souvenirs mais je sais que je l'avais adoré. Plus tard j'ai lu "La vie devant soi" et j'ai compris pourquoi il était si populaire, il est vraiment touchant. En revanche la ressemblance entre les deux romans ne m'a jamais trop frappée 😊 et merci pour ta vidéo.
C'est chouette d'entendre que "bien écrire" ce n'est pas QUE respecter la sacro sainte langue française mais que c'est avant tout une question de ton, de sincérité.
J'adore vos vidéos ! C'est toujours un plaisir de les regarder !
Chacun ses goûts mais ne découragez pas vos auditeurs à lire Les racines du ciel. Ce livre a été pour moi une révélation littéraire. Un chef d'oeuvre.
Comme je vous comprends ! Je pense avoir tout lu de Gary et ceux qui cherchent des "poux" à son style portent sans doute et à juste titre le nom d'écrivaillon. Qu'ils confrontent tout simplement leur "oeuvre" à la sienne, et on en reparlera.
Super chaîne, et supers vidéos, j’en suis très heureux de trouver ce genre de vidéo, encore aujourd’hui !
Comme vous dites, un très grand écrivain et par rapport à tout ce qui se fait aujourd’hui, c’est même un super génie !
Un de mes romans favoris est Adieu Gary Cooper de Romain Gary. Très drôle, avec une finesse des personnages et du temps politique, et enfin une très belle histoire d’amour.
Merci pour votre vidéo!
Très belle vidéo, tu as gagné un abonné !
Attention en revanche, une syntaxe ne peut être "incorrecte". Elle peut être grammaticale ou agrammaticale. Si elle est proférée par un locuteur natif, comprise par l'interlocuteur natif, alors la proposition est grammaticale (les lapsus sont une catégorie à part). Une proposition agrammaticale serait, par exemple "Parfois, c'était elle qui mourait, mourir tuée" ou "et tout le gang rivalité".
Le cas de Kléber Haedens est particulier: Il n'a pas avalé la victoire des alliés et sa vindicte est essentiellement politique et accessoirement raciste.
Il y a une ligne excellente qui doit être de Haedens où il dit, je cite de mémoire et en gros: Romain Gary parle dix langues, mais il ne viendrait à l‟idée de personne de compter le français. Haedens écrivait bien, mais ses romans sont oubliés et, humainement, c'était une merde.
j'avais voulu faire un mémoire sur Gary en master 2, je me suis fait envoyer paitre par le pontifiant de service. J'avoue préférer ses récits à ses romans, mais de là à dire qu'il ne sait pas écrire, alors 95 % des écrivains contemporains sont en dessous de lui.
@@Diwan-w3l quelle différence faites-vous entre récits et romans ?
La vie devant soi m'est tombé des mains: j'avais l'impression de lire le petit Nicolas.
Salut à toi, j'ai découvert ta chaine récemment ,c'est très intéressant, merci pour tes vidéos.
A propos de "mortellement tué", tu dis " je ne trouve pas ça très habile sur le papier, même si l'auteur fait exprès d'abaisser son niveau de langage " Mais ce n'est pas cela qu'il fait, il n'abaisse pas son niveau de langage pour parler comme un gamin de 13 ans, il fait parler son gamin de 13 ans, de manière à ce que l'on puisse saisir que le personnage ne sait pas de quoi il est en train de parler.
J'ajoute que je ne suis pas un afficionado ou un désafficionado ;) de Gary, mais en l'occurrence je trouve la formule assez brillante.
On retrouve ce genre de phrasé dans "sa majesté des mouches" de Golding , contemporain de Gary il me semble, qui lui aussi savait amener le lecteur non pas à lire du splendide comme on lit du Hugo (je l'adore d'amour aussi, ce n'est pas un problème) mais à ressentir la faim, le froid, la fatigue, des personnages humains, immatures, parfois ignorants dans un style cru, faisant oublier le livre pour faire vivre l'histoire.
Merci encore pour la vidéo !
La vidéo était vraiment agréable ! Les critiques citées ici et adressées à Romain Gary sont vraiment hors-sol, mais les réponses de l’auteur sont par contre très instructives. J’ai juste quelque chose à ajouter par rapport à ce que tu as évoqué en milieu de vidéo, sur l’ajustement du style et du niveau de langage selon les personnages, en comparant Céline et Gary. Je trouve que ça fait sens pour Gary de dire qu’il faut séparer le « style » de l’auteur de la façon de parler unique de tel personnage parce que justement, lui n’a cessé dans plusieurs de ses oeuvres de travailler le pdv de l’enfant. Et ça demande un travail énorme de « parler » comme un enfant dans l’écriture, tout en rendant ça littéraire, mais sans donner une impression de dénaturation, d’hypocrisie ou de « régression » infantile désagréable à lire. C’est pour ça qu’il a souligné, dans le passage de l’interview que tu cites, d’emblée l’âge du personnage du Grand Vestiaire : 14 ans. Et là, on comprend pourquoi il a écrit « mortellement tuée », et ça devient de la pure mauvaise foi quand les critiques clament que le style est paresseux, parce que son entreprise littéraire est très claire dans la narration enfantine subjective comme dans le style, c’est comparable à ce que fait Sallinger quand il écrit le pdv adolescent dans l’Attrape-Coeurs.
Alors que Céline, c’est très différent de ce côté-là. Il a un style qui se veut et se montre à la fois grossier et « grandiose » mais une représentation parfois assez caricaturale du prolétaire (ce qu’il n’a pas été, d’ailleurs, alors que Gary écrit sur l’enfance et surtout sur la pauvreté qu’il a pu connaître plus jeune, et cette volonté d’écrire sur l’enfance dans La Vie devant de soi vient aussi du fait qu’il ne supporte plus qu’on dise que c’est un conservateur qui n’a plus rien à dire aux jeunes, alors que Céline s’en fout de passer pour le réactionnaire qu’il est). Résultat, ça se sent aussi au niveau de la réception. La représentation de l’enfant dans La Vie devant soi, on la trouve encore très fidèle grâce à cette prose poétique qu’y a développé Gary, qui a fait parler un enfant sur sa condition de sorte que ça sonne juste. Là où Céline est immanquablement loué pour son style mais où on lui reproche plus souvent à notre époque d’avoir écrit le prolétaire que les élites voulaient lire et voir, une parodie de prolétaire, et non écrire le prolétaire tel qu’il est (Despentes a des mots très durs pour Céline à ce sujet dans son dernier roman, pour ne citer qu’elle).
Je découvre, géniale ta chaîne ! Le mock avait laissé un grand vide que je vois donc comblé.
Pour moi c'est la Promesse de l'aube, pour beaucoup de choses, mais en premier lieu les anecdotes. Celle sur le cercueil et la caisse de Guinness... j'ai rarement autant rigolé en lisant un roman. Ou la scène du jeu où il se penche du parapet avec son ancien camarade... ça glace le sang !
13:40 j'aurais une interprétation différente du "pas de pot" répété par le jeune homme; ce ne serait pas de la maladresse mais de la défiance devant celle qu'exprime l'autre soldat.
Le gamin ne voulais pas dire "pas de chance pour mon père" mais plutôt "pas de chance pour moi que ce ne soit pas toi qui soit mort à sa place, comme tu viens de le dire".
Je pense que ça peux se comprendre qu'il soit méprisant plutôt que maladroit dans cette situation ? l'autre type parlait bien trop pour une situation bien trop grave, ou il aurait fallu que l'échange se passe de mots.
une très belle découverte cette chaine, je m'abonne ^^
Merci pour cette vidéo. Très sympa comme angle pour parler de Gary. Et j'aime beaucoup l'élégance avec laquelle vous évoquez son double Goncourt. C'est marrant cette histoire de style, je dirais qu’aujourd’hui justement un auteur qui n'adapterait pas son style à son narrateur, ou à son personnage de point de vue, et qui emploierait une langue très académique aurait un style un peu lourdingue. Comme quoi, ce qui est considéré comme un "bon style" évolue pas mal au cours du temps
personnellement, quand je lis un bouquin où un personnage dit "j'aime pas ça", je le ferme : il n'y a pas besoin de rendre le réel tel quel pour écrire un récit, et il n'est pas nécessaire de rendre les discours directs ; les fautes volontaires de la part d'un auteur pour imiter des locuteurs de basse classe sociale me paraissent un mépris total de ceux-ci ; dans un documentaire, un papier, pourquoi pas, mais dans la fiction, ça me monte au nez
Je viens de découvrir la chaîne, excellente vidéo je vais tout regarder
Je découvre votre travail avec cette vidéo à propos de Romain Gary, un de mes auteurs favoris, et je dois dire que j'ai suivie avec un grand intérêt. J'en regarderais sans doute d'autres. Je préfère pour ma part Les racines du ciel à La vie devant soi ; et le roman de Gary que j'ai le plus apprécié (et relu) est Les cerfs-volants. J'apprécie beaucoup Clair de femme également.
Il a entièrement raison ❗ À toute œuvre un style ❗❗🎀
super vidéo ! ça serait intéressant d'en faire une sur S
Duras
Les cerfs volants et Clair de femme 📖✨
Très juste la remarque sur Céline. Son génie a justement consisté à transposer le langage parlé sous une forme littéraire, au prix d'un énorme travail sur le style. Romain Gary a d'ailleurs probablement lorgné du côté de Céline dans des livres comme La Danse de Genghis Kohn, avec un succès assez mitigé de mon point de vue. J'ai d'ailleurs détesté "La vie devant soi", précisément en raison des lourds effets de style de Gary. Quand il fait parler "momo", ça sonne faux, voire racoleur. On entend trop le ventriloque Gary dans le bouche de momo. Même si on y retrouve la propension à l'exagération qui est un trait saillant de sa personnalité, la "Promesse de l'Aube" reste pour moi son grand roman. Comme beaucoup d'écrivains, Gary n'est jamais aussi convaincant que quand il parle de lui-même.
c'est l'émotion qui fait la grandeur d'une lecture, l'essence d'un roman. Romain Gary savait faire cela, et c'est en cela qu'il fut reconnu. le reste est de la bêtise d'égocentriques, de jaloux et autres frustrés.
Brillante analyse, comme d'habitude.
Il y a une étincelle capable de mettre le feu, cette étincelle distingue les artistes créateurs des critiques comme toi : Bien sûr que Gary a raison de faire dire à un gamin de 13 ANS " mortellement tué"! C'est comme cela que parlera, avec sa naïveté, sa maladresse, un gamin de 13 ans... Un écrivain a ce petit truc en plus que n'ont pas les techniciens de la littérature: il sait donner à son oeuvre l'illusion de la vie. Les "connaisseurs", les "écrivaillons", comme tu dis si justement, connaissent la grammaire, ont de l'érudition et beaucoup d'amour propre. Il étalent leur science. Mais l'art est plus qu'une science, et cela t'échappe. Quand toi tu étaleras ton savoir sans réaliser les limites de ce savoir, l'écrivain artiste étalera son génie de la vie!!!
Parce que toi, tu n’étales pas ton « savoir » dans ce commentaire ?
Il y a quelque chose de plus drôle encore que d’être jugé par un critique qui nous a lu :
C’est d’être jugé par un critique qui ne nous a pas lu.
À partir de là, je trouve ça drôle d’être classé parmi les « techniciens de la langue » qui ne comprennent rien aux vrais « artistes créateurs », alors que tu ne sais rien de moi.
L’art d’étaler sa science sur ce qu’on ne connaît pas…
@@lecrivaillon Et ça y est! Bingo! ... C'est jouissif de voir à quel point il est facile de blesser l'amour propre d'un médiocre et de provoquer en lui, en cet égo blessé, un système de défense que je connais depuis la cour du collège. Je t'ai écouté attentivement, je t'ai observé, et comme j'ai l'expérience du milieu de la musique, lequel pullule d'avortons comme toi, j'ai vite compris quel genre d'homme tu es... Tu n'as jamais lu Emile Zola?... Si bien sûr. Et tu n'as pas remarqué que lui, comme tous les grands romanciers font parler leurs personnages avec des mots qui leur ressemblent?... Gary de même... Evidemment qu'en soi, c'est mal venu de dire " mortemment bléssé", mais si l'on veut que le lecteur éprouve la naïveté, la candeur, le populaire du personnage, c'est ce qu'il faut lui faire dire! Mais ça, ton snobisme de "lettré" ne PEUT PAS LE COMPRENDRE. .. Tu trouves que Maupassant est un mauvais écrivain?... Eh bien, as tu remarqué comment parlent les paysans dans ses nouvelles?... Catastrophiquement, du point de vue de la syntaxe que tu connais si bien- mais c'est tout le génie de Maupassant de les faire s'exprimer ainsi, dans un mélange de patois et de français qui montre aux lecteurs à quel point ils sont frustres! Toi, tu es pédant, snob et arrogant ( c'est à dire sûr de toi malgré l'ignorance des choses qui te dépassent). Sans doute que tu écris toi-même, mais sans t'avoir lu, pour t'avoir entendu et compris comment tu fonctionnes, je sais que tu n'es qu'un technicien mais pas un artiste, et je ne peux pas m'empêcher de te le faire savoir car j'aime le talent et le génie, pas la médiocrité!!! ... C'est un plaisir pour moi d'étaler ce que JE SAIS et de montrer la supériorité de mon esprit à des gens que je méprise pour l'étroitesse de leur cervelle, malgrè leurs études, leurs raffinements et leur érudition. .. Pour moi, il y a des êtres supérieurs, les seuls que j'aime et respecte à fond: les véritables artistes créateurs- et je suis fatigué quand des avortons se permettent de leur faire des critiques injustes! On est allé jusqu'à dire de son vivant à Beethoven, qu'il était à peine musicien... Toi tu viens chipoter l'auteur de LA VIE DEVANT SOI qui est un des plus beaux livres qu'on a jamais écris. Alors cela me donne envie de te remettre à ta place. Ta vocation, c'est la critique littéraire pas de devenir romancier... Et n'hésite pas si tu veux apprendre ce que c'est que l'Art à me solliciter, je me ferais une joie, si tu sais me le demander humblement, de te dévoiler les secrets que je mets en oeuvre en ce moment pour écrire le magnifique roman que cet été j'achèverais... ... ...
Jamais entendu parler de Maurice Nadau ni de Kléber Haedens qui étaient certainement des pédants de grand talent pour parler de "style lourdement incorrect ". Certains critiques n’ont fort probablement pas su goûter qu’ils se sont trompés au sujet d’Emil Ajar. Presque aussi mesquins que le critique qui attestait à Nabokov d’avoir "assez de talent pour imiter un génie".
Maurice Nadeau n’était pas un pédant de grand talent, mais un critique et un éditeur hors norme. Il appréciait beaucoup Gary avec qui il entretenait des relations chaleureuses, mais il n’a pas aimé un des livres, où est le mal ? Moi non plus, je n’aime pas tout ce qu’ont écrit mes écrivains préférés.
En tant que grande "fan" de Romain Gary j'avoue que le livre les racines du ciel m'est tombé des mains. Moi non plus ce n'est pas mon préféré. Par contre ayant lu des dizaines de biographies sur l'homme, je le retrouve dans presque tous ses romans. Pour moi aussi La promesse de l'aube, qui a déclenché ma passion Garienne et La vie devant soi sont mes préférés.
En haut du panier il y a aussi Adieu gari Cooper et chien blanc. Mais récemment j'ai lu L'angoisse du roi Salomon que j'avais zappé et j'avoue qu'il gagne à être connu !
Là aussi on retrouve l'angoisse de Romain Gary et la candeur du petit momo. Chaque phrase est une pépite philosophique !
Heureuse de voir qu'on est nombreux a l'aimer.❤
Tiens, je tombe sur la vidéo alors qu'elle vient d'être postée. Bonjour ! Bon, déjà, ces critiques sont ineptes et absurdes. "Mortellement tuée" par exemple, c'est de la pure mauvaise foi d'attribuer la formule à Gary mais je pense que vous passez aussi à côté de la question en parlant d' "abaisser son niveau de langage,", etc. D'abord parce que la formule est drôle. Gary était désespéré mais aussi très, très drôle. Et puis et surtout parce qu'en écrivant, on ne bâtit pas ses dialogues aussi délibérément. En tant que personne qui écrit, et je ne suis pas seule à le dire, on prend ses dialogues en dictée. On n'est pas là à se dire "celui-là, il a tel niveau de langage, je vais choisir ce mot". On se laisse traverser par leur expression. Pour le reste, j'espère qu'on a dépassé aujourd'hui une défense de la langue française qui la sclérose. Damasio par exemple invente des mots tout le temps et personne ne le lui reproche, si ?
S’il ne sait pas écrire je ne sais pas lire
Tiens c'est drôle, j'ai pas encore vu la vidéo mais le titre (et la miniature) me rappelle ce qu'on a dit aussi de Roberto Arlt (que j'aime beaucoup), pourais-tu en parler un peu ?
Interessant , .... merci
En tous cas quelle eloquence chez cet écrivain fantasque et talentueux . Sans être une fan inconditionnelle, je ne l ai pas assez lu, j ai adoré la promesse de l aube.
Bonne vidéo ! C'était intéressant !
Deleuze dit assez justement : “Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement, un agencement d’énonciation.
Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. “
Également dans ses entretiens : « le style, c'est le traitement qu'on fait subir à la langue.»
Gary est l’un des plus grands auteurs de l’histoire de France. Ceux qui le nient sont soit des ignares, soit des aigris, soit les deux.
Super vidéo encore !
Oh mon dieu. D'où peut-on tenir ces propos -"elle gisait à mes pieds mortellement" ❓❓ Mise à part d'une énergie en soi de vie antérieure ❗❗❓
j'aimais bien ses livres étant ado, adulte moins. J'ai appris récemment que Romain Gary avait tendance à la mythomanie, ce n'est pas grâve mais ça pourrait expliquer le fait que j'accrochais moins à son oeuvre en temps qu'adulte. Une impression de parfois lire de la bande dessinée sans images en quelque sorte...brillant mais "inventé", du coup manquant assez souvent de "substance".
Perso, j'ai eu le même problème avec Gary qu'avec Vian, je les ai trouvé un peu trop faciles, or j'aime une littérature dense, inconfortable dont on ne puisse pas terminer les phrases à la place de l'auteur. Comme je n'aime pas trop ce rapprochement des émotions. Mais pour le niveau de langage, c'est bien naturel de le laisser libre et ouvert sans quoi l'écrit se fige.
Perso j'aime les écrivains qui savent raconter, et pour ce faire, pas besoin de grandes phrases littéraires en général plutôt coincées par un style prédéterminé. Je ressens bien les émotions depuis les écrits de Romain Gary, je m'évade des phrases pour écouter l'histoire. Je devrais plutôt dire: je m'en fiche des phrases, je ne les vois même plus.
moi c'est pareil : je m'en fous que les peintres peignent droit ou avec les bonnes couleurs, qu'ils emploient des dégradés harmonieux, avec des perspectives justes ou non, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si une chèvre est évoquée ou non, parce que j'adore les chèvres
Oooh! Que j'aime votre commentaire... et les chèvres aussi. Mon voisin en a deux petites. Le truc, c'est qu'elles mangent tout. Absolument tout sur leur passage. Même les buissons. Même les rosebuds....
@@IamKatiak vous avez de la chance de pouvoir voir des chèvres régulièrement ; mon voisin est obligé, lui, de déféquer dans ses ronces pour éviter leur invasion (il a des problèmes digestifs qui lui font produire du type 7 sur l'échelle de Bristol, et qui servent de mauvais engrais), c'est dommageable pour les lierres alentour, mais bénéfique pour réduire le cours invasif, et le suc bénéolent évoque joyeusement le souvenir lointain des biquettes
@@rosebud3373 Hey, quelle histoire! Les deux biquettes du voisin sont très jeunes et il vient de les acheter car ses moutons ne mangent pas les buissons indésirables. Je les ai nommées Caprice (pour Caprice des dieux) et Buchette. Des noms de fromages et je vais vous dire pourquoi en vous offrant une anecdote tirée de mon bouquin "La Prof des Chiens", ceci parce que vous m'êtes très sympathique et que j'aime beaucoup votre pseudo. Voici:
"Si j’ai beaucoup ri à ce moment-là, ce n’était pas seulement parce que j’avais déjà trouvé un autre emploi que je pouvais prendre rapidement, mais surtout parce que la belle Barbie secrétaire du deuxième fiston m’avait dit que la seule chose que je suis capable de faire, c’est de garder les fromages à la montagne. Non, elle n’a pas dit garder les vaches, les chèvres ou les moutons, elle a dit « garder les fromages ». Et je m’imaginais avec une meute de fromages à qui je dirais « Retour ! Assis ! Couchés ! Aboyez ! » Un troupeau de camemberts à qui je dirais « Roulez boulez à droite, roulez boulez à gauche ». Ceci, je ne m’en suis rappelé que quelques décades plus tard, c’est-à-dire ces dernières années où j’ai déménagé dans une maison avec un terrain voisin sur lequel paissaient un couple de moutons. Le premier agneau né, je l’ai appelé Babybel tout à fait inconsciemment. Un nom de fromage. Tout aussitôt, je me suis souvenue que j’étais bonne à « garder les fromages ». Depuis, chaque agneau nouveau-né porte et portera un nom de fromage. Pour l’instant, en plus de Babybel, il y eut Petit Billy et Mimolette, puis Ricotta, Mozzarella et Feta. Chaque agneau ? Presque. Parce que le petit agneau mâle né le jour de Pâques, je l’ai appelé Pascal. C’était plus approprié que Cheddar ou Provolone. Ceci dit, effectivement, cela me va très bien de garder des fromages. J’adore ça.
8:20 ça exige de faire une vidéo sur l'écriture plate et Annie Ernaux
Kleber Haedens chantre de l'extrême droite qui n'aime pas qu'un juif lithuanien remporte le Goncourt ? Les bras m'en tombent !! Quelle surprise à l'époque 😂
Je n'ai pas réussi à finir Les Racines du ciel. Il ne m'est pas souvent arrivé dans ma vie de ne pas finir un roman. Ce n'est pas la lourdeur du style qui m'a gêné, mais celle de l'intrigue. J'ai par contre adoré La Promesse de l'aube.
Mon dieu qu'aurait dit Haedens de notre prix Nobel de littérature actuel 🤣🤣🤣
Il faut dire un mot du contexte et expliquer brièvement qui sont Nadeau, Haedens, Deon, etc.
Il faut lutter contre le sentimentalisme bas de gamme, en effet.
Évidement que Gary était critiqué. Il n'était pas dans la mode gaucho de l'epoque.
C’est un mec d’extrême-droite qui le critique mdr
@theol-e8844 l'un n'empêche pas l'autre.
Si les racines du ciel ou la vie devant soi sortaient aujourd’hui il y aurait tout les bas du front qui crieraient au wokisme t’inquiète
La vie devant soi la pépite de la littérature MERCI à Romain Gary qui tout comme marcel duchamp sait se moquer des jury pompeux et décérébrés
Tout cela est fort bien expliqué !
J’ai tellement aimé le grand vestiaire ❤
Romain Gary !
Etrangement, je n'ai lu ni les "Racines du Ciel", ni "Le Grand Vestiaire", c'est ballot !
Ce que je préfère, chez lui, c'est son cycle "Frère Océan", son personnage de Genghis Cohn est irrésistiblement scandaleux, jetant de réels défis moraux et métaphysiques tout au long de sa narration... Et puis sa genèse, dans "Pour Sganarelle", est un véritable manuel d'écriture !
Je pense qu'on passe à côté de l'"idéalisme" de Gary, son style c'est son point de vue tout à fait décalé: il faut lire les mangeurs d'étoiles, la tête coupable, adieu gary cooper...
je suis d'accord avec Gary, que je n'ai jamais lu, sur le fait d'adapter le style à l'histoire. Ça n'a aucun sens d'écrire du Giono sur une aventure d'Indiana Jones, mais aussi, sur une œuvre de cyberpunk ou encore La Guerre Du Feu.
Et c'est exactement ainsi que je traite mes histoires. Évidemment, on va forcément y retrouver la patte de l'auteur, de l'une à l'autre.
Perso, c'est La promesse de l'aube que j'ai préféré. La vie devant soi, je n'ai pas trop accroché.
Il n’est pas le seul. Kafka n’a pas un style extraordinaire, tout comme Houellebecq. Parfois, il y a des écrivains qui traitent très bien d’un sujet sans le faire dans un grand « style »…
Kafka et Dostoieski ni Jack London n'ont pas de grands styles mais ce sont des écrivains puissants. Sinon, Tolstoi était un un grand styliste. Quel homme!
La banalité et la vraie bêtise peuvent être décrites de manière flamboyante et magistrale. Voir Bouvard et Pécuchet. Mais elles peuvent être dangereusement mortelles.
Lisez adieu Gary Cooper c mon roman préféré Gary est au prime de ses raisonnements et de sa poésie
La première archive est mal sous titrée. Le stagiaire de 3e ne connaissait pas le mot ÉREINTEMENT.
C'est moi qui suis fautif, j'étais persuadé d'avoir entendu "arrêtement" et qu'il employait ce terme par licence poétique.
Vous êtes d’une prétention incroyable........
Tant mieux. C'est que je me donne du mal pour y parvenir.
@lecrivaillon j’ai bien fait, dans ce cas, de ne pas visionner votre vidéo, les 15 premières secondes suffisent. C’est un immense auteur, et bien au delà de ça, un homme avec du cœur et des tripes !
@@delicieusement.delicieux Eh bah voilà, ça explique beaucoup de choses : vous n'avez pas vu la vidéo.
Donc vous ne savez pas ce que je dis au sujet de Romain Gary.
Peut-être ne faut-il pas négliger les obsessions xénophobes de l'intelligentsia parisienne de l'époque (juste de l'époque ?...)
Personnellement, je ne trouve pas que Romain Gary soit un écrivain génial, mais son nom doit certainement être retenu quand on parle des écrivains français du siècle précédent.
On remarquera que les attaques à son encontre le dressent contre "'la langue française"', contre "la littérature"... C'est, à mon avis, exclusivement le fait de ses origines extra-françaises. N'oublions pas que, pour les mêmes raisons, nous avons accusé Apollinaire d'avoir volé la Joconde.
Qui veut ne pas savoir écrire comme Romain Gary? Y-a-t-il des volontaires?
Il faut se détromper sur les critiques, même LF Céline a été traîner dans la boue à cause de son style unique
Top! Je Comptais les K E qui sautaient… trop drôle! Quelle intelligence!!! … habiller les éléphants en Dior??? Ils étaient tout simplement jaloux et de mauvaise foi!!!
Toujours facile de critiquer.
Gary est un moderne qui a botté le cul a une bonne partie des littéreux des années 60.
Lisez « adieu Gary Cooper » « chien blanc » et « après cette limite votre ticket », des sujets politiques ou intimes.
Bref, Gary est une époque de la France littéraire.
Mais l'écologie des Racines du ciel n est qu'un message que très secondaire par rapport qu'à la leçon sur le "white-saviourism" - qui d ailleurs est tres éclairée : il s en moque tout en la legitimisant un poil - tres a propos en 2024 / 2025, période ou l on voit le wokism qui est allé trop loin se faire applatir par un anti-wokism qui lui aussi va tout de suite trop loin.
Et les alliances autochtones qui deraillent ... C'est le "nation-building", le duel entre le l interventionisme et son antithèse... Super super pertinent aujourd'hui.
Par contre assez d accord que le livre reste assez ennuyant. Certainement pas sa meilleure oeuvre selon moi.
Il n'a pas reçu un prix Goncourt mais deux...
Gary avait un style correct; mais le style ne fait pas tout;
II ya tant de choses qui font la réussite d'un livre! romain Gary a su aussi se démarquer par des sujets forts, bien traités
J’ai lu 5 de ses romans et je n’ai aimé que La vie devant soi…
Je n'ai lu qu'un seul de ses romans ( Une Éducation européenne ), ça ne m'a pas donné envie d'en lire d'autres.
"La vie devant soi" est différent du reste, je recommande
Je déteste Romain, l'ex d'une ex, et j'ai même été confronté professionnellement a une Hajar qui était très belliqueuse...
La vie parfois...
Romain Gary.... n'est pas français.... né en Lituanie, d'origine Russe.. Roman Kacew de son vrai nom ☝️.
Il faut donc relativiser lorsque vous dîtes qu'il ne sait pas écrire.
Pour un étranger, l'utilisation de la langue française, et donc toutes les subtilités, afin de transcrire le sens exact de la pensée, est un exercice extrêmement difficile.
Tel le peintre avec une palette de couleurs, comment teinter la toile du pigment adéquat pour reproduire ce qu'il " voit"?
Nuance....tout est nuance pour qui vient de loin .
C'est aussi une des raison pour laquel beaucoup ont critiqué son goncourt par discrimination.
Pour moi, Kleber c'est un pneu ; Romain Gary c'est La promesse de l'aube.
👍👍👍
pour aller dans votre sens .je viens d attaquer les racines .apres le premier chapitre j ai renoncé .
Beigbeder ne sait pas ecrire. Il a eu le Renaudot. C'est urgent de parler de lui. Les Editions de l'Iconoclaste c'est la catastrophe.
Bonjour
Les mangeurs d'étoiles
Le montage vidéo et le flux paroles mettent en apnée. Question de génération. J'ai suivi, le fond est ok sinon.