Ravel's Shéhérazade is such a beautiful piece. I appreciate how he was so open and inquisitive toward the oriental cultures (Chinese, Japanese, Indian, Persian, etc.) at that time, completely majestic and engrossing...His works are so transnational that resonate beyond geopolitical boundaries-peace and love...« Et puis m'en revenir plus tard / Narrer mon aventure aux curieux de rêves / En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe / De temps en temps jusqu'à mes lèvres / Pour interrompre le conte avec art »
Ravel's exquisite melodies and sublime harmonies are here enhanced and clarified by Sofie von Otter's interpretation and Pierre Boulez's conducting. A reference recording, undoubtedly. Thank you for sharing.
Maurice Ravel:Seherezádé 1. Asie (“Ázsia”) 00:05 2. La Flute enchantée ("A varázsfuvola") La Flute enchantée 09:54 3. L’Indifférent (“A közönyös”) 13:02 Anne Sofie von Otter-mezzoszoprán Berlini Filharmonikus Zenekar Vezényel:Pierre Boulez
*I. Asie (Asia)* Asie, Asie, Asie. Vieux pays merveilleux des contes de nourrice Où dort la fantaisie comme une impératrice En sa forêt tout emplie de mystère. Asie, Je voudrais m'en aller avec la goëlette Qui se berce ce soir dans le port Mystérieuse et solitaire Et qui déploie enfin ses voiles violettes Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or. Je voudrais m'en aller vers des îles de fleurs En écoutant chanter la mer perverse Sur un vieux rythme ensorceleur. Je voudrais voir Damas et les villes de Perse Avec les minarets légers dans l'air. Je voudrais voir de beaux turbans de soie Sur des visages noirs aux dents claires; Je voudrais voir des yeux sombres d'amour Et des prunelles brillantes de joie En des peaux jaunes comme des oranges; Je voudrais voir des vêtements de velours Et des habits à longues franges. Je voudrais voir des calumets entre des bouches Tout entourées de barbe blanche; Je voudrais voir d'âpres marchands aux regards louches, Et des cadis, et des vizirs Qui du seul mouvement de leur doigt qui se penche Accordent vie ou mort au gré de leur désir. Je voudrais voir la Perse, et l'Inde, et puis la Chine, Les mandarins ventrus sous les ombrelles, Et les princesses aux mains fines, Et les lettrés qui se querellent Sur la poésie et sur la beauté; Je voudrais m'attarder au palais enchanté Et comme un voyageur étranger Contempler à loisir des paysages peints Sur des étoffes en des cadres de sapin Avec un personnage au milieu d'un verger; Je voudrais voir des assassins souriant Du bourreau qui coupe un cou d'innocent Avec son grand sabre courbé d'Orient. Je voudrais voir des pauvres et des reines; Je voudrais voir des roses et du sang; Je voudrais voir mourir d'amour ou bien de haine. Et puis m'en revenir plus tard Narrer mon aventure aux curieux de rêves En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe De temps en temps jusqu'à mes lèvres Pour interrompre le conte avec art... *II. La Flûte encantée (The Enchanted Flute)* L'ombre est douce et mon maître dort Coiffé d'un bonnet conique de soie Et son long nez jaune en sa barbe blanche. Mais moi, je suis éveillée encor Et j'écoute au dehors Une chanson de flûte où s'épanche Tour à tour la tristesse ou la joie. Un air tour à tour langoureux ou frivole Que mon amoureux chéri joue, Et quand je m'approche de la croisée Il me semble que chaque note s'envole De la flûte vers ma joue Comme un mystérieux baiser. *III. L'Indifférent (The Indifferent One)* Tes yeux sont doux comme ceux d'une fille, Jeune étranger, Et la courbe fine De ton beau visage de duvet ombragé Est plus séduisante encor de ligne. Ta lèvre chante sur le pas de ma porte Une langue inconnue et charmante Comme une musique fausse. Entre! Et que mon vin te réconforte... Mais non, tu passes Et de mon seuil je te vois t'éloigner Me faisant un dernier geste avec grâce Et la hanche légèrement ployée Par ta démarche féminine et lasse...
Marvelous work! I cannot for the life of me understand why orientalism Has fallen into such disrepute. Love of the exotic is a love for life, love and excess (of life!)
I also really appreciate orientalist art and ask myself that question. I think the main issue is that the object of “exocticization” are real human people, communities and cultures, and not just a fantasy world from the artist’s imagination. It can come off as disrespectful of these people’s subjectivity and dignity and the complexity of these cultures. I struggle to make my point, I’m very sleepy
Here's L'indifférent in english Your eyes are soft as those of any girl, Young stranger, And the delicate curve Of your fine features, shadowed with down Is still more seductive in profile. On my doorstep your lips sing A language unknown and charming Like music out of tune… Enter! And let my wine comfort you … But no, you pass by And from my doorway I watch you go on your way Giving me a graceful farewell wave, And your hips gently sway In your feminine and languid gait…
A young Ravel showing what he could do for voice and orchestra! His earlier works, all cantatas, were either terribly mediocre (Myrrha) or incredibly conventional (Alcyone, Alyssa).
You don’t speak French, I presume? This is not a pop song, impressionism in music was about projecting a feeling and / or image to the listener. Ravel and Debussy, the most accomplished composers of the movement, despised the impressionist label, but are nowadays predominantly recognized as such. I think it is important to have that perspective when listening to their work to understand the composer’s aim.
With orchestral score: ua-cam.com/video/mZFm51etZ20/v-deo.html
오빠 멋져요 꺄아악
Ravel's Shéhérazade is such a beautiful piece. I appreciate how he was so open and inquisitive toward the oriental cultures (Chinese, Japanese, Indian, Persian, etc.) at that time, completely majestic and engrossing...His works are so transnational that resonate beyond geopolitical boundaries-peace and love...« Et puis m'en revenir plus tard / Narrer mon aventure aux curieux de rêves / En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe / De temps en temps jusqu'à mes lèvres / Pour interrompre le conte avec art »
Ravel's exquisite melodies and sublime harmonies are here enhanced and clarified by Sofie von Otter's interpretation and Pierre Boulez's conducting. A reference recording, undoubtedly. Thank you for sharing.
Once more..the genius of Ravel..
This recording is SUBLIME ❤️😭❤️ Thanks for uploading.
Maurice Ravel:Seherezádé
1. Asie (“Ázsia”) 00:05
2. La Flute enchantée ("A varázsfuvola") La Flute enchantée 09:54
3. L’Indifférent (“A közönyös”) 13:02
Anne Sofie von Otter-mezzoszoprán
Berlini Filharmonikus Zenekar
Vezényel:Pierre Boulez
Köszönöm az értékelést
Köszönöm az értékelést
It’s very pleasing, we do not listen enough to Ravel’s works for voices.
I am a huge Ravel fan and I didn't even know this existed until half an hour ago. I am not sure if I like it yet.
Ravel was the best thing that happened to music
That's a great idea to follow the sheet music while listening. Even if I don't know how to read it.
You'll soon figure it out.
Wow. !! Thanks a lot for Uploading!!! these are totally new for me. and I love 'em all! :)
sublime.
L'indifferent is transcendental
Magnifique
beautiful
Roger All on Private Passions , Radio 3 .. pointed me to this beautiful piece
I don’t understand how UA-cam thinks all Ravel Orchestral Pieces are the Jurassic Park theme...
It's quaint to read One Thousand and One Night while listening to this song .
*I. Asie (Asia)*
Asie, Asie, Asie.
Vieux pays merveilleux des contes de nourrice
Où dort la fantaisie comme une impératrice
En sa forêt tout emplie de mystère.
Asie,
Je voudrais m'en aller avec la goëlette
Qui se berce ce soir dans le port
Mystérieuse et solitaire
Et qui déploie enfin ses voiles violettes
Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or.
Je voudrais m'en aller vers des îles de fleurs
En écoutant chanter la mer perverse
Sur un vieux rythme ensorceleur.
Je voudrais voir Damas et les villes de Perse
Avec les minarets légers dans l'air.
Je voudrais voir de beaux turbans de soie
Sur des visages noirs aux dents claires;
Je voudrais voir des yeux sombres d'amour
Et des prunelles brillantes de joie
En des peaux jaunes comme des oranges;
Je voudrais voir des vêtements de velours
Et des habits à longues franges.
Je voudrais voir des calumets entre des bouches
Tout entourées de barbe blanche;
Je voudrais voir d'âpres marchands aux regards louches,
Et des cadis, et des vizirs
Qui du seul mouvement de leur doigt qui se penche
Accordent vie ou mort au gré de leur désir.
Je voudrais voir la Perse, et l'Inde, et puis la Chine,
Les mandarins ventrus sous les ombrelles,
Et les princesses aux mains fines,
Et les lettrés qui se querellent
Sur la poésie et sur la beauté;
Je voudrais m'attarder au palais enchanté
Et comme un voyageur étranger
Contempler à loisir des paysages peints
Sur des étoffes en des cadres de sapin
Avec un personnage au milieu d'un verger;
Je voudrais voir des assassins souriant
Du bourreau qui coupe un cou d'innocent
Avec son grand sabre courbé d'Orient.
Je voudrais voir des pauvres et des reines;
Je voudrais voir des roses et du sang;
Je voudrais voir mourir d'amour ou bien de haine.
Et puis m'en revenir plus tard
Narrer mon aventure aux curieux de rêves
En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe
De temps en temps jusqu'à mes lèvres
Pour interrompre le conte avec art...
*II. La Flûte encantée (The Enchanted Flute)*
L'ombre est douce et mon maître dort
Coiffé d'un bonnet conique de soie
Et son long nez jaune en sa barbe blanche.
Mais moi, je suis éveillée encor
Et j'écoute au dehors
Une chanson de flûte où s'épanche
Tour à tour la tristesse ou la joie.
Un air tour à tour langoureux ou frivole
Que mon amoureux chéri joue,
Et quand je m'approche de la croisée
Il me semble que chaque note s'envole
De la flûte vers ma joue
Comme un mystérieux baiser.
*III. L'Indifférent (The Indifferent One)*
Tes yeux sont doux comme ceux d'une fille,
Jeune étranger,
Et la courbe fine
De ton beau visage de duvet ombragé
Est plus séduisante encor de ligne.
Ta lèvre chante sur le pas de ma porte
Une langue inconnue et charmante
Comme une musique fausse.
Entre! Et que mon vin te réconforte...
Mais non, tu passes
Et de mon seuil je te vois t'éloigner
Me faisant un dernier geste avec grâce
Et la hanche légèrement ployée
Par ta démarche féminine et lasse...
this goes crazy ngl
Marvelous work!
I cannot for the life of me understand why orientalism
Has fallen into such disrepute.
Love of the exotic is a love for life, love and excess (of life!)
I also really appreciate orientalist art and ask myself that question. I think the main issue is that the object of “exocticization” are real human people, communities and cultures, and not just a fantasy world from the artist’s imagination. It can come off as disrespectful of these people’s subjectivity and dignity and the complexity of these cultures. I struggle to make my point, I’m very sleepy
pure dream... reality has disappeared.
My favorite part 6:04
Short but beautiful
7:23 와... 진짜 라벨은 천재다
Here's L'indifférent in english
Your eyes are soft as those of any girl,
Young stranger,
And the delicate curve
Of your fine features, shadowed with down
Is still more seductive in profile.
On my doorstep your lips sing
A language unknown and charming
Like music out of tune…
Enter!
And let my wine comfort you …
But no, you pass by
And from my doorway I watch you go on your way
Giving me a graceful farewell wave,
And your hips gently sway
In your feminine and languid gait…
1:00 !!
good one by robert de niro
LOL
3:24 - 4:56
avoid tinny pianos
A young Ravel showing what he could do for voice and orchestra! His earlier works, all cantatas, were either terribly mediocre (Myrrha) or incredibly conventional (Alcyone, Alyssa).
i prefer Maria Ewing!
How did Ravel to choose so badly the texts to his music
You don’t speak French, I presume? This is not a pop song, impressionism in music was about projecting a feeling and / or image to the listener. Ravel and Debussy, the most accomplished composers of the movement, despised the impressionist label, but are nowadays predominantly recognized as such. I think it is important to have that perspective when listening to their work to understand the composer’s aim.