J’ai découvert la chaîne y’a 3 jours et je regarde les vidéos au fur et à mesure haha. Je trouve le concept vraiment sympa, vous abordez avec une plus grande complexité des sujets pertinents.
Waaaw je découvre ta chaîne avec cette vidéo, mais je vais m'empresser de rattraper mon retard ! Merci pour ce temps passé à faire de la qualité comme ça :D
Le livre de Rose-Marie Lagrave que tu mentionnes dans la description est incroyable, autant sur l’aspect méthodologique que dans l’écriture. 😍 Il illustre si bien la difficulté d’aborder la question des transfuges de classe dans des contextes de vie complexe (maladie, rupture familiale, trauma, famille nombreuses…) et comment les questions d’inégalités de classes se lient aux questions d’inégalités de genres. Peut être pas accessible à toustes cela dit. Enfin, les réflexions sur la classe sociale sont quand même un intérêt bien marqué socialement également (une vidéo là dessus serait super). Ta vidéo aussi à quelque chose de la sociologie autobiographique que j’aime particulièrement. Merci ! Et à bas la méritocratie.
Je viens de la classe populaire (père sans BAC ouvrier peintre maçon et mère arrêtée au CAP devenue caissière et maintenant AESH). Je vis en banlieue parisienne. Mon père a rêvé de nous faire pratiquer des disciplines et activités de la haute classe culturelle comme la musique mais il n’a jamais eu ni les moyens ni les aptitudes à nous mener vers ces activités donc on a fait du foot ou du basket. C’est qu’une fois arrivée au lycée que j’ai connu des gens plus aisés et une diversité de personnalités ce qui m’a donné envie de tester de nouvelles choses. Par contre j’ai vite arrêté d’idéaliser ces autres classes sociales presque avec dégoût. J’aime apprendre de nouveaux domaines et j’aime bien étudier mais j’suis trop attachée à mon univers simple pour traîner avec l’arrogance des enfants à papa… Je me lance dans des études qui font plaisir à mes parents (santé/médecine). Si j’y arrive peut être que je serais une transfuge de classe. En tout cas mon père avait sa propre culture venant de son pays d’origine, il n’avait pas « aucune culture » mais plutôt peu de culture française !
@@leojrdn8309 fais des études pour une métier qui ne te passera pas à ma moulinette au bout de 5 ans, mais pense quand même à garnir ton assiette. Conseil de post diplôme.
merci pour ta vulgarisation, c’est fou les choses qu’on apprend sur soi. ma situation est similaire à la tienne et c’est vraiment satisfaisant d’arriver a un peu mieux à se placer. avec mes fréquentations j’ai déjà pensé que j’aurais pu faire mieux et puis finalement je me sens quand même bien chanceuse (et heureuse) où je suis.
L'algo YT m'a menée vers toi jeune homme brillant et oh! Combien intéressant (moi 59 ans), et je visionne toutes tes vids avec passion. Pour ce qui est des transfuges de classe, je me suis toujours demandée si j'en étais une, mais je n'ai toujours pas la réponse tant mon passé, mes origines, ma famille, mon vécu sont pro sont "compliqués", voire originaux et incohérents. Bravo et Merci pour ton travail 🥰
vraiment passionnant, j'ai passé ma journée à regarder tes vidéos. Je suis complètement d'accord avec ton analyse sur l'absence d'écrits sur ces petites mobilités, souvent très significatives dans la vie individuelle mais qui ne sont pas des transfuges de classe
2 de mes critiques gaming favoris sortent une vidéo aujourd'hui et maintenant toi pour finir cette merveilleuse journée, mille mercis pour ton super taf toujours aussi attendu par nous que bien réalisé par toi ^^ !
Ce qui est super intéressant à soulever, c'est aussi l'époque. En supposant que tu es dans la trentaine, on est déjà dans une époque où il est plus difficile de changer de classe sociale. Déjà parce que les bords de la classe moyenne sont très flous et tellement étendus qu'il est difficile de réellement en sortir. Et aussi parce qu'il y a aujourd'hui beaucoup plus de tremplins permettant au cours de sa vie de progresser socialement comme tes parents, ou toi-même avec l'accès facile à la connaissance et aux études (le fait que tu aies pu aller étudier à paris est très parlant). Ma mère est une transfuge de classe, fille de 2 ouvriers et aujourd'hui enseignant-chercheur à l'université avec un master HEC. C'est un des exemples très parlants, et l'époque y est très certainement pour quelque chose : pour elle, il n'y avait simplement pas de classe moyenne mais plutôt un canyon entre sa classe d'origine et celle qu'elle a atteint.
Wow la claque ! Parcours assez similaire, ta vidéo m'aide énormément à comprendre les jeux et différences entre capital économique et culturel. Issue de classe moyenne, bonne élève et encouragée à faire "mieux" que mes parents, j'ai un parcours d'études et un début de vie professionnelle qui me prédestinait à être cadre au CAC40. Pour raison de préoccupations environnementales et de valeurs, j'ai choisi de "renoncer" à un statut social "prestigieux" et je fais finalement quasiment le même métier que ma mère. J'habite à la campagne, je travaille dans l'administration de l'Education nationale et j'ai un projet d'autonomie alimentaire. Je côtoie des profs d'un petit lycée professionnel de campagne odieux et condescendants envers ceux qui ne sont pas enseignants (toujours pas compris à quel moment de leur parcours ils se sont mis en tête qu'ils étaient l'élite...). J'ai pourtant plus de diplômes que l'intégralité de mes collègues (une centaine), après le travail, j'écoute "Sciences en question" sur France Culture, des conférences de philosophie, de physique, de biologie, je joue du Chopin au piano, du Tchaikovsky au violon et du Led Zeppelin à la guitare et je regarde des films et documentaires Arte en replay, car bien sûr je n'ai pas de télévision. Bref, je suis une bobo et je n'arrivais pas à me situer dans l'échiquier des classes sociales du fait de la dissonance entre mon niveau culturel et mon statut social. Ni à situer tous ces autres diplômés de grandes écoles qui aujourd'hui ont troqué leur costume de bullshit consultant contre des bottes et qui mettent les mains dans la terre pour s'adapter au réchauffement climatique. Ces 37 minutes me mettent un peu de baume au cœur face à ces personnes obsédées par le statut social et par l'argent...
Merci beaucoup pour cette vidéo et pour ton partage d'expérience. C'était passionnant et franchement bravo pour avoir tenu l'attention sur 37mn ! C'est pas facile et ton rythme/montage font vraiment le taf. Un grand bravo
Intéressant. Je remets pas en question la grille d'analyse scientifique, mais je me questionne sur la délégitimation que ça provoque. Lors de mobilisation sur le lieu de travail, on entends sans cesse des travailleuses et travailleurs « classe moyenne » (pour reprendre la catégorisation) dire que même si les conditions sont injuste ou même difficile, iels ne vont pas se plaindre parce que « y'a pire » ou « on est pas des vrai prolo ». J'ai l'impression qu'à force d'exposer les différences de niveau de vie entre les « classe populaires » et les « classes moyennes » ont tend à ne pas montrer celles entre la haute bourgeoisie et le reste; ou a ne pas se considérer comme déposséder de notre travail. Oui j'essaye de pas tomber dans du marxisme primaire, mais ma question c'est comment décrire les différences de classes sociales dans le prolétariat, sans s'éloigner d'une classe en soi.
Je pense que deux choses sont confondues dans ton commentaire : la question du mérite personnel et du travail d'une part et la question du niveau social et de la mobilité sociale d'autre part. Les deux s'entremêlent forcément, parce que la seconde offre une assise à la première, et que quelqu'un né d'un milieu très populaire et précaire aura davantage de choses à mettre en place et à surmonter que quelqu'un qui a déjà le chemin en partie défriché. Mais dans cette seconde perspective ça n'enlève en aucun cas le mérite ou le travail. Simplement il ne s'est pas fait dans les mêmes conditions et c'est important de le reconnaître. Idem, pour la légitimité, elle reste la même. Celui qui est né avec plus de clefs, il n'en reste pas moins qu'il a les clefs. Mais par contre je te rejoins fortement sur la question de l'écart brutal entre haute bourgeoisie (notamment culturelle) et la petite bourgeoisie ou classe moyenne. Surtout aujourd'hui où on a l'émergence d'une classe moyenne inférieure qui n'a ni gros capital culturel nibgros capital économique ...
Je découvre la chaîne, j'avale 3 vidéos sans voir le temps passer et en apprenant une quantité astronomique de choses.. Et puis je vois le nombre d'abonnés ??? La qualité de production est digne des plus grosses chaînes yt, chapeau !!
Merci pour cette vidéo et bravo ! Vraiment très intéressant, et impressionant au regard de l'analyse de ton parcours qui n'est pas toujours facile à faire. Cela m'a donné quelques idées de lecture.
Je suis toujours aussi paumée sur le fait d'être transfuge ou pas mais ça me confirme un peu plus que c'est normal et surtout... pas primordial. Ce qui m'intéresse le plus, c'est comprendre comment les aspirant-e-s au "transfugisme" (qui nous est agité sous le nez tel un hochet de promesses) basculent dans l'aide servile aux classes dominant-e-s. Et comment arrêter ce processus, surtout ! D'ailleurs, je serai curieuse de t'entendre parler aussi de Nathalie Quintane, en plus de Annie Ernaux... De plus je n'arrive plus à réfléchir en terme de classe social en m'extrayant du reste de la planète, ce qui me fait basculer assez vite dans une classe bien plus privilégiée.
Tout d'abord merci pour ton travail et son indéniable qualité. Je découvre ta chaîne avec cette vidéo et m'empresse de m'y abonner pour suivre son contenu. Concernant la lutte des classes tel que la théorisé Marx, soit sous la forme d'une société faites d'antagonismes irréconciliables entre les classes laborieuses et les classes sup' ; le prolétariat et la bourgeoisie donc, je maintiens que cette dichotomie est toujours efficiente et ce, en dépit de l'émergence de cette classe "fourre-tout" qu'on appelle classe moyenne. En effet, si le libéralisme à contribué à atomiser et de par conséquent, invisibiliser les rapports de classe, il demeure et n'en reste pas moins persistant. La classe moyenne existe sur le plan sociologique, c'est un fait. Cependant sur le plan politique, la classe moyenne brouille les pistes... Aujourd'hui, même le plus prolos des prolos se considère comme appartenant à la classe moyenne parce-que je cite : "il y a toujours pire que moi." Je considère qu'un petit commerçant, un petit patron, artisan, cadre etc reste un prolétaire. La différence étant que la plupart souscrivent à la pensée petit-bourgeois et agissent (notamment par le vote) contre leur propres intérêts de classe en élisant des partis conservateurs, réactionnaires et même racistes. Déso pour le pavé et bonne continuation ✊
Marx a mené des études économiques, qu'il n'a pu mener jusqu'à la fin. Il n'a même publié que le livre 1 du Capital. C'est dans ce cadre économique qu'il parle de deux classes sociales vers lesquelles le Capital fait tendre la société. Il ne faut pas prendre ça comme étant de la sociologie. Il n'a pas mené d'études sociologiques. Bien sûr il y a le 18 Brumaire, etc. Dans ce cadre il parle très clairement de plusieurs classes et non de deux. Il n'a pas non plu mené d'études sur l'Etat. Dans l'Idéologie allemande, Engels et lui se sont fixés six objectifs à étudier scientifiquement ; il n'a pas eu le temps de terminer le 1er, l'économie. Quand on est jeune on s'imagine que la vie est éternelle. Pour parvenir à réaliser ces objectifs, il lui aurait fallu vivre deux siècles. Il ne faut pas confondre les classes sociales et les catégories socio-professionnelles. Les catégories socio-professionnelles abordent la société comme une collection d'individus -- un classement d'êtres considérés en absence de tout lien social. C'est évidemment très intéressant mais il ne s'agit pas de "classes sociales". Les classes sociales ne s'abordent pas dans leur fixité mais dans leur mouvement, leurs liens, leurs oppositions et leurs combats. C'est une autre approche. Les classes sociales s'étudient dans leur mouvement et leur mouvement principal c'est la lutte des classes. Le mouvement ouvrier c'est la classe ouvrière (prolétaire, il ne faut se scotcher aux mots que dans l'approche fixiste des CSP) en mouvement, c'est-à-dire en lutte. Il faut étudier les luttes sociales pour comprendre les classes. C'est d'ailleurs en période de lutte qu'on voit apparaître au grand jour, à nu, les rapports sociaux d'ordinaire masqués (Balandier). En ce qui concerne les élections, il vaut mieux utiliser le concept d'aliénation pour comprendre. Mais aussi les décomptes des CSP, sous-estimés. Et l'éventail des salaires, et celui des fortunes très diverses des prolétaires. Du moins me semble-t-il.
J'ai passé un bout de mon lycée à me croire transfuge de classe (enfin, sans savoir qu'il y avait un terme pour ça). J'ai grandi dans une famille issue de la classe moyenne culturelle, pourtant, mes parents indépendants (dont mon père étranger parlant mal français) gagnaient difficilement leur vie. Nous avons grandi en mangeant de la bouffe éco+ et en achetant nos vêtements uniquement pendant les soldes, et à côté de ça, j'ai fait une filière européenne au collège puis du chinois, je lisais sur mon temps libre, j'écoutais des chansons à texte. À 15 ans je me suis retrouvée dans un lycée de centre-ville, entourée par des gens qui finalement n'avaient pas tellement plus de culture que moi mais avaient par contre beaucoup, beaucoup plus de moyens. Mes amis et moi n'avions pas du tout le même train de vie, et j'ai dû commencer à bosser assez vite pour pouvoir me payer les "petits" plaisirs avec les copains, car mes parents ne pouvaient pas me donner d'argent de poche. En voyant ce fossé économique, j'ai commencé à croire que j'étais issue de la classe populaire, et que je m'étais élevée par ma seule volonté 😅 Je me suis beaucoup retrouvée dans ta vidéo, qui était très intéressante. Merci !
Je rattrape cette vidéo (avec beaucoup de retard), super intéressante ! Et personnellement, elle tombe assez à pic, car je me posais dernièrement tout un tas de questions sur ma propre trajectoire sociale et ça m'apporte donc quelques outils. Bravo et merci :)
Superbe vidéo sur le fond comme la forme !! Les chaînes de vulgarisation en socio sont assez rares sur youtube et ça fait plaisir de voir un travail de cette qualité 👏 La partie de la vidéo où tu parles du monde de la recherche et de l’enseignement en socio qui serait plein de compromissions est intéressante… Je sais pas si tu as développé cette idée dans d’autres vidéos ou si tu comptes le faire, mais c’est un sujet très intéressant pour tous les étudiants en socio comme moi !
Beau boulot! Je découvre la chaîne aussi, j'ai pu bcp me questionner sur l'évolution de classe sociale de mes parents et la mienne, c'est super intéressant d'avoir ton parcours + le discours général que tu tiens sur ce sujet.
Ya deux types de discours autour du transfuge de classe. Les gens qui pronnent ce type de trajectoire pour venter la méritocratie et/ ou leur égo. Ils fantasmes des classes fixes qui auraient chacun un label que les transfuge de classe auraient réussi a acquérir. Mais appartenir a une classe sociale, ca ne se résume clairement pas a un niveau de revenu... Ou alors les gens qui ont évolué socialement et qui discute du malaitre lié au fait de devoir s'intégrer dans des "classes" qui ne leur corresponds pas, voir qui les rejettes. Etre transfuge de classe btw, ca marche dans les deux sens. Mais le déclassement sociale; les gens s'en vantent moins
oui je pense qu'au fond ça leur fait plaisir car c'est légitimant, sinon ils en parleraient juste pas. D'autant plus ceux qui ont le sentiment d'avoir une culture [et donc ils pensent des droits qui devraient venir avec] et pas d'argent, car ils aimeraient cette reconnaissance effective. Puis ça fait aussi un peu délire de sociologue que de faire une vidéo là-dessus après des études de socio. Et pour finir je pense que c'est tres tres facile de se sentir transfuge, suffit de s'approprier les idées de quelques livres, comme personne d'autre ne le fait on se sent facilement intellectuel et c'est bon Et puis pour appuyer sur le caractere de revendication, pourquoi donner une tournure sociologique à une expérience personnelle ? On pourrait juste se dire 'plus intéressé par les livres' que les autres et ça aurait souvent le même caractere explicatif de la plupart des situations
comme pas mal de monde je découvre ta chaîne avec cette vidéo et quelle taf tu fais c ouf. Ta vidéo est grve intéressante. Tkt pas on s'est pas ennuyé à écouter ton histoire. Bravo pour ce très beau boulot
Je commente longtemps après ta super vidéo : je suis en train de lire Trahir et venger de Laélia Véron et Karine Abiven et la vidéo est citée page 79 ! (Au sujet de l'extension des supports pour parler des récits de transfuges de classe, et notamment de l'espace commentaires - bravo la commu aha)
Que dire que dire, c’était une vidéo exceptionnelle encore une fois ! merci pour tout ce travail et bravo, je trouve que tu as super bien relevé le défi de l’auto-analyse, ça n’a pas dû être facile ! Côté technique je suis admiratif de ton montage, déjà parce que toutes les images illustraient à merveille ton propos au bon moment (alors qu’auparavant de temps en temps il y avait peut-être un tout petit peu de remplissage), et j’ai aussi l’impression que tu t’es un peu assagi : le rythme du montage est un peu plus lent, moins de cuts et d’effets visuels rigolos, etc. Perso ça m’a permis d’être plus concentré sur ton propos (même si j’aime quand même beaucoup les effets visuels rigolos). Bref c’était nickel, encore merci et encore bravo :)
Je suis tombé sur la chaîne récemment, depuis quelques jours je regarde plusieurs de tes vidéos. Très bon travail de vulgarisation, avec des exemples concrets
Merci pour cette vidéo elle est salutaire ! Ca me fait réaliser plein de choses sur mon parcours. Je n'ai jamais prétendue être une transfuge de classe (loin s'en faut, grands parents commerçants ou militaire, mère qui a un BTS et une année de théâtre dans les pattes, bibronnée à la musique classique et ayant grandi avec les livres) mais pour autant pas même niveau social économique et culturel que des potes de prépa. Cet zntre deux est particulier car je navigue entre privilèges mais écarts, facilités mais obstacles (économiques surtout) La question de la mobilité sociale permet de donner des clefs à la compréhension de situation comme la mienne qui est à la fois banale et toujours singulière
Je comprends ce que tu veux dire par rapport à ce petit pas en avant sur la mobilité sociale, mais c'est déjà quelque chose. Moi aussi, j’ai un parcours assez similaire au tien : pour les miens des parents issus d’un milieu plus populaire et immigrés du sud de l’Europe. Même si j'ai pas grandi en France, un de mes parents vivait en France ce qui ma permis de devenir une classe moyenne dans le pays d'origine, et aussi profitez d'un capital culturelle - Francais et pays d'origine double - mais aussi double langue.Comme toi maintenant je ressens également un léger progrès, surtout au niveau culturel et un peu monétaire. Sur le plan financier, c’est toujours difficile à évaluer. Nos parents ont vécu les "années glorieuses", une époque que l’on ne pourra jamais reproduire aujourd’hui, sauf pour ceux qui bénéficient d’un héritage, de biens immobiliers ou d’autres aides. Mais comme tu dis il y a toujours ce fils de securité. J’ai vécu aussi ce décalage en arrivant à l’université d’arts, où presque tous mes collègues étaient des enfants de bourgeois. Ils faisaient de l’art en sachant qu’ils pouvaient compter sur le soutien financier de leurs parents aisés. De mon côté, il y avait toujours cette incompréhension : comment pourrais-je réussir sans, par exemple, devoir travailler au Monoprix pour subvenir à mes besoins ? Cela impliquait un énorme déclassement, à la fois culturel et financier, par rapport à mes parents, tout en essayant de créer de l’art dans un domaine hyper niche. Plus je m’y suis plongé, plus je me suis rendu compte que ce n’était pas possible pour moi de prendre un risque aussi énorme. Finalement, je me suis réorienté vers le design, un domaine qui offre des opportunités professionnelles beaucoup plus accessibles. Cela m’a permis non seulement de dépasser mes parents sur le plan social et culturel, mais aussi de trouver une certaine stabilité. Juste pour dire qu’au final, le transfuge social total et le grand écart par rapport à nos parents restent vraiment minimes, comme tu le dis. Il y a une part de chance : devenir une star de la musique, un auteur à succès, un artiste reconnu, un médecin, un chercheur, etc. En tout cas super vidéos!
16:21-17:30 un jour il faudra qu'un.e youtubeur/euse se dévoue pour explique les possibilités de reconversion dans les formations françaises; a quel moment tu peux passer de droit à socio sans que ça pose de problème ? Sinon vidéo incroyable !
Un cas pratique particulièrement intéressant et à la fois très partagé étant donné que les petites mobilités sont nombreuses. Un grand merci pour cette riche vidéo
Du coup tu omets l'analyse de classe marxiste et c'est dommage car il y a bien des entre deux, en l'occurence la petite bourgeoisie et les classes d'encadrement. Les transfuges de classe ce sont finalement tes parents qui deviennent patrons et donc propriétaires de leur moyen de production. Ce faisant ils s'inscrivent dans la petite bourgeoisie. La sociologie offrent une grille d'analyse intéressante sur les classes moyennes mais comme tu l'as dit c'est compliqué de comprendre avec un seul registre. Cest pourquoi s'aider d'une grille de lecture marxiste offre une approche plus précise.
Je suis d'accord que la grille marxiste est aussi pertinente, je dirais pas qu'elle est plus précise, mais effectivement elle est un angle tout aussi intéressant (après ça dépend ce qu'on veut dire avec, pour comprendre ma trajectoire par exemple, je trouve qu'elle est plus limitée parce qu'elle parle pas ou peu de tout ce qui est capital culturel, alors que c'est quelque chose de déterminant dans mon parcours).
@@gregoiresimpson4123 C'est le soucis avec la grille marxiste, dès quon sort du rapport au moyen de production, on manque d'outils. En plus avec les auto entrepreneurs type uber on est bien obligé de dépasser ces grilles de lecture. Quand je disais plus précis je voulais dire "en combinant les deux" pas en prenant uniquement la grille marxiste
Toujours un régal de retrouver tes vidéos ! Intéressant de comparer les trajectoires des autres avec la sienne quand on est “concerné.e”
2 роки тому+7
Ce qui est drôle avec les sciences sociales quand elles sont bien utilisées, c'est qu'elles montrent de vraies régularités... Je me suis retrouvé dans pas mal d'éléments de ton parcours et je suis sûr que si d'autres youtubeurs de gauche faisaient une vidéo sur leur trajectoire sociale, on y retrouverait aussi d'autres similitudes. On n'est pas là tout à fait par hasard ! Cool vid en tout cas !
Un point juste évoqué à la marge, c'est la localisation du domicile : mieux vaut un HLM d'une grosse métropole (qui donnera plus de possibilités d'accéder à l'université) qu'à la campagne... (cf la diagonale du vide qui enlise)
Auto-analyse hyper intéressante et bienvenue, mais quelque chose m'étonne, c'est que tu ne mentionnes pas le fait que, selon la définition donnée des classes populaires... Annie Ernaux n'est pas issue de la classe populaire. Un peu comme toi, ses parents sont propriétaires d'un café-épicerie donc pas en position de subordination. Ce sont des petits entrepreneurs, et elle est un exemple de plus de ceux qui aiment se considérer comme de vrais de vrais "transfuges de classe", alors qu'ils cachent les trajectoires d'autres transfuges... qui sont souvent, en fait, leurs parents.
Oui c'est une bonne remarque en vrai. Disons qu'à la base les parents d'Annie Ernaux était vraiment dans les classes populaires alors que moi c'est moins nette. Aussi ses parents ont eu une petite ascension économique et celle de mes parents est bien plus grande. Mais c'est vrai que son ascension sociale n'est pas aussi grande que ce qu'on laisse souvent penser, et je me suis pas vraiment attardé sur son cas alors que ça mériterait d'être nuancé. En revanche elle en devenant agrégée de français et écrivaine reconnue elle a intégrée les classes supérieures culturelles ce qui n'est pas mon cas.
En gros ce qu'on pourrait dire a minima c'est que les parents d'Annie Ernaux sont passé des classes populaires à la tout petite classe moyenne, et qu'Annie Ernaux a connue les deux situations et qu'elle est passée dans la classe supérieure. Ce qui en fait un transfuge moins spectaculaire que ce qu'on présente mais un transfuge quand même. Là où moi j'ai plus eu une ascension culturelle dans la classe moyenne.
Hyper interessant, manque selon moi une nuance entre transfuge de classe et transclasse. Etant moi meme transclasse, quand on parle de rigidite sociale, on me retorque souvent, "bin tu es la preuve de quand on veut, on peut.." Merci pour les video
Y a un truc qui me donne un ressenti paradoxale, tu dis que ton ascention n'a rien de special et pourtant, aujourd'hui tu es quand même un minimum connu dans le domaine culturel que tu vise, alors ton parcours n'est pas rares mais il t'a rendu spécial. Tu ne fais déja plus partie non plus de classe social qui n'ont pas tes possiblité ( c'est absolument pas une critique mais il me semblais que tu n'aborder pas certaines difference qui te separe enft de toi et celui qui te regarde)
A' quoi le voit on réellement ? Est ce que c'est juste changer de classe sociale au sens propre du terme ou est ce vraiment un changement de nature humaine via la culture et l'intellect ( créativité , autodidacte....? )Le transfuge de classe ressenti comme vous dites n'est pas réel "c'est un délire ". J'ai vécu dans le 93 fais mes études dans 16eme et 5 ème passer mon adolescence dans le 7 ème via mes riches amitiés ... J'ai un diplôme LLCE de langue maternelle mais travaille depuis 10 ans dans un institut de statistiques j'ai tout appris seule avec mon ordinateur et je ne peux pas m'empêcher de vouloir comprendre et améliorer mes performances en essayant toujours par la logique et l'expérience d'évaluer ma potentielle progression . Bref , surdouée ou non transfuge ou non , ne pas se mettre dans des cases sous prétexte de vouloir à tout prix se définir et donc se réduire me semble l'essentiel et préserve de l'ego mal placé afin de pouvoir acquérir une réelle estime de soi. Il n'y a que les mots qui ont des définitions .
Gé-nial !!! Je me reconnais énormément dans ton origine, ton parcours et le parcours de tes parents... Le passage en classe européenne espagnol a aussi été ultra déterminant, puisque j'hésitais beaucoup avec option technologie à la place...
Bonsoir, Le plaisir d'écouter pour apprendre, est-il source d'aliénation à la récompense sans effort préalable ? Merci pour votre partage. Bonne soirée.
toujours aussi intéressant.... merci tu enrichis mon capital culturel, tu me rends un peu plus mobile niveau classe, je vais ptet devenir bourgeois., ah mince, c'est l'heure du foot en salle... PLus serieusement, toujours aussi fan de ton boulot !
T'as été à la Fontaine de Eaux à Dinan ou je rêve 😮 Sinon super intéressant comme retour et analyse même si ça me questionne beaucoup sur les parcours sociaux des personnes sexisées et racisées
Ok et bah nickel la video, super agréable à regarder, des tirades théoriques un peu longues (surtout quand on est un peu trop attiré par les images) mais un ptit de coup de retour en arrière fait bien l’affaire, donc super travail, bravo ! -- J’aurais peut-être aimé un peu plus de précision sur les raisons qui t’ont fait arrêter ton master de socio/philo : est-ce que tu as vécu des moments de violences symboliques qui t’ont fait te détourner de ces voies ? Ou bien c’est le fait que trouver un métier dans la recherche dans ces voies est trop compliqué ? Ou comme tu sembles le dire ce sont les querelles de chapelles qui t’ont tellement déçues ? Et est-ce qu’on peut voir ces raisons qui t’ont fait arrêter tes études (et ne pas pouvoir atteindre la classe supérieure) comme des « barrières » de cette classe supérieure « contre » les transfuges de classe venant du bas ? Peut-être au sens où tu n’avais pas l’habitus requis pour rentrer finalement dans la classe supérieure ?
Merci pour les compliments ! :) C’est des grosses questions que tu poses ensuite. Je vais essayer d’y répondre sans faire trop long. Je pense que tout ce que tu dis est assez juste et que c’est un mélange de tout ça. J’ai ressenti des choses qui s’apparentent à de la violence symbolique (à vrai dire mes premiers ressentis de ce type était avec mon groupe d’ami-es du lycée, j’ai des souvenirs précis où j’avais intégré l’idée que j’étais plus bête). Après pour mon arrêt d’études ça peut sembler paradoxal (mais en vrai ça ne l’est pas), mais j’ai pas tant ressenti de violence symbolique à l’ehess parce que j’étais déjà un gros nerd de la socio et que j’avais des grosses refs qui pouvait me mettre à l’abri de ça. En revanche c’est plus un sens du placement, une capacité à relationner avec les profs qui m’a manqué je pense, et ça ça vient en partie de ma socialisation je pense. Je me suis jamais senti proche des profs que j’ai eu et j’ai jamais relationner vraiment avec eux, ce qui j’imagine doit être un frein dans le monde de la recherche. Ça c’est pour l’ehess, en revanche à la sorbonne j’ai ressenti très fortement la violence symbolique. Peut-être parce que la philo est une discipline plus noble et plus bourgeoise, peut-être aussi parce que la Sorbonne est une institution beaucoup plus ancienne et que ne serait-ce que les bâtiments historiques sont déjà intimidants. En tout cas je me souviens que je me sentais pas du tout à ma place et que l’idée même de prendre la parole dans un cours ou de parler aux autres élèves me paralysait (ce qui était pas le cas à l’ehess). Du coup je pense que le fait de venir d’un milieu social avec peu de capital culturel a effectivement du être un frein à mon intégration dans le milieu de la recherche. Déjà parce que je l’idéalisais et que du coup j’ai eu une grosse déception, et aussi parce qu’au niveau de tout ce qui est entretien du capital social j’étais à la masse. Après j’avais engrangé pas mal de capital culturel avant d’arriver donc j’étais pas du tout perdu dans tout le versant enseignement de ses institutions, les cours et tout j’étais vraiment à l’aise, c’est plus dans le relationnel et dans un sentiment général d’être pas vraiment à ma place que le truc s’est joué. Puis aussi comme tu le notes y avait l’histoire des débouchés, peut-être que si les débouchés avaient été plus nets, moins incertains je me serais plus accroché. Aussi là-dessus spurement que le fait d’avoir les parents qui valorisent pas mal le travail salarié a joué. Je me sentais peut-être moins enclin que des enfants de la bourgeoisie culturelle d’errer encore un peu plus dans les études, et ça notamment vis à vis de mes parents.
Pour avoir vécu la même chose que toi, en passant par Ulm et EHESS, je dirais aussi, pour reprendre les termes de Bourdieu, que j'ai intériorisée les faibles chances objectives d'intégrer le milieu de recherche (peu de places et des dispositions personnelles inadéquates avec la possibilité de devenir chercheur, celles que tu mentionnes - copinage avec les profs, etc.). Tout ce que tu décris sont des signaux envoyés par l'institution pour "élire" et "choisir" ceux qui ont les chances objectives de réussir dans cette filière. Subjectivement, ça se traduit par une "auto-exclusion" : on comprend que c'est mort.@@gregoiresimpson4123
Merci ça m’a vraiment aidé à mieux comprendre où j’en étais ! Juste un petit déplacement mais qui fait quand même beaucoup la différence et qui chamboule un peu la vie :)
J'ai enfin regardé la vidéo (malgré ma hype sur Twi :D). Une auto-socio-analyse solide, le montage de ouf en prime ! C'était super 🙂Envie de l'utiliser en cours franchement, à donner à lire comme un article, avant d'en discuter. A mon avis ça peut résonner avec pas mal de trajectoires d'élèves en premières années (de socio en particulier). Le petit extrait de Bernard à la fin pour parachever le tout 👌 (je me replonge actuellement dans la Culture des individus en prime).
Question : Est-ce que quelqu'un à déjà trouver un questionnaire sur cette thématique. Refaire à peu près le parcours de "Ma trajectoire" avec un résultat. J'aime bien l'idée et me tâte à en créer dans le but de se poser sois même la question. MP si intéressé =)
j'viens de découvrir ta chaine et j'trouve ton travail très intéressant. J'suis comme toi titulaire d'une licence de sociologie et grand passioné de Bourdieu. Seulement j'aime aussi beaucoup Marx et j'me pose une question : pourquoi ne parle tu pas du capital économique mais du patrimoine économique de tes parents alors que tu parles de capital culturel. En effet Bourdieu définit dans la distinction les 4 types de capitaux en tant que ce qui permet d'agir efficassement dans un champ, en suivant selon lui les 4 grandes dimenssions de l'espace social (qui peuvent toutes être subdivisées en fonction de l'objet d'étude). Donc l'héritage de tes parents est selon cette définition du capital économique puisqu'ils leur permet d'agir efficacement dans le champ économique. D'autre part, pour Marx le capital est un rapport social dans le quel est pris un patrimoine et qui permet a son détenteur d'en tirer un revenu par l'exploitation du travail des autres et dans ce cas on peut considérer que tes parents disposent de patrimoine économique dans la mesure où se sont eux qui travaillent. Mais dans ce dernier cas la culture est un patrimoine et elle ne deviens capital que lorsqu'elle est prise dans un rapport d'exploitation par exemple l'auteur qui vends des livres (il faut bien les produire et comme nous vivons dans une société capitaliste....) ou qu'une fois institutionnalisé sous forme de diplôme/concours il permette un fort revenu doubler d'un poste d'encadrement dont la fonction est de permettre/optimiser l'exploitation du travail des autres. Bref, moi j'suis pas plus Marxiste que Bourdieusien et j'considère avec Bourdieu que le découpage de l'espace social est fait en fonction du fait social à étudier et que la théorie du savant ne préexiste pas à sa construction (ce qui serrait la définition du biais scolastique selon Bourdieu). Du coup je m'interroge sur le choix de ta terminologie, sur ce qu'elle dit de la méthode choisie pour analyser ces deux faits sociaux différents. Je m'interroge aussi sur ton utilisation du concept de classe moyenne, à propos duquel Bourdieu est très critique, selon lui, l'espace social ayant 4 dimenssion parler de moyenne n'as pas vraiment de sens et la "Bonne volonté culturelle" est selon lui un marqueur de la petite bourgeoisie (selon ses mots "le prolétaire qui se fait petit pour devenir bourgeois" -mais la plus part du temps il reste petit bourgeois et dans le texte bourdieu ne parle pas de volonté de devenir bourgeois mais de "stratégie" de l'habitus (les guillemets sont dans le texte et ils sont importants), ce qui est très différent-). Pareil quand tu parle de "petits moyens" j'connais un peut cette sociologie (j'ai fait ma licence à Nantes) et selon moi, bien qu'on y trouve des choses intéressantes, c'est plein de contre-sens qui s'ignorent par rapport à la sociologie de Bourdieu. Je sais que "petits moyens" viens de la manière dont les agents se nomaient eux mêmes et qu'il s'agit là d'une incorporation de la sociologie pragmatique de Boltanski dans la sociologie de Bourdieu sans effort de traduction (car la sociologie critique de la critique et la sociologie de Bourdieu sont pleines d'incompatibilités et qu'on ne peut pas se permettre de les juxtaposer "bêtement" comme le ferrait une Marie Cartier par exemple). Je sais aussi que cette sociologie un peut batarde est assez légitime (au sens de Bourdieu) dans pas mal de sphères et qu'elle reste des années lumières audessus des articles qu'écrit une Corine Delmas par exemple. Cependant comme tu est un passionné j'aurais penser que comme moi tu aurais été frapper de la différence de qualité entre les articles et livres écrits par l'école Nantaise de sociologie (qui se réclame de Bourdieu et dit y intégrer d'autres approches mais qui enfaite fait du sous Bourdieu et bouche les trous avec des auteurs plus facile par-ce-que Bourdieu dans le texte c'est long et laborieux, que ça rapport pas beaucoup de postes par rapport au volume de travail et que les grandes enquêtes de Bourdieu ont demander de grands moyens qui ne sont pas simples a obtenir) et les travaux de Bourdieu qui se révèlent beaucoup plus critiques et beaucoup plus radicaux que ceux fournis par Nantes ou par l'INRA (eux aussi je les lis parfois et y as des choses intéressantes, m'enfin c'est pas de la grande sociologie non plus).
Merci pour ton commentaire, tu relèves des points importants qui effectivement peuvent être critiqués dans ma vidéo. En fait, je pense que je suis parfois un peu flou et que ça rend pas honneur à certaines réflexions théoriques. Une des raisons à ça c’est que c’est un script que j’ai certes beaucoup muri mais que j’ai écris un peu d’une traite, du coup certains éléments sont un peu approximatifs parfois. Et en plus de ça j’ai aussi un parti pris dans les contenus que je propose qui est de ne m’arrêter que de manière très légère sur des éléments de définition (pour pas alourdir) et d’aller directement dans les réflexions que je veux amener. En gros je veux pas être sur un format qui se rapproche d’un cours, mais sur un truc intermédiaire entre la vulgarisation et l’essai vidéo. Du coup une conséquence de ça dans la vidéo c’est, d’un côté, que j’utilise certains termes de manière un peu interchangeables, et de l’autre, que je m’arrête assez peu sur les éléments qui séparent les définitions des classes sociales qu'elles soient marxistes, bourdieusiennes ou celles des sociologues plus contemporains mobilisés dans mon propos. Du coup je comprends que tu ais retenu de ma vidéo un usage approximatif de l’aspect économique de la théorie de Bourdieu. En fait, j’utilise bien la notion de capital économique mais seulement deux fois (je viens de vérifier dans mon script). Et le reste du temps je parle de ressources économiques ou j’utilise d’autres synonymes. Donc ça peut prêter à confusion sur le plan théorique, mais en revanche ça veut pas dire que je limite mon propos au seul patrimoine. En fait j’insiste là-dessus parce que c’est essentiel chez les commerçants l’aspect patrimoine, mais de manière générale ce que je dis c’est que mes parents avec leur ascension économique ont fini par avoir des bons revenus qui m’ont permis pas mal de choses, notamment en terme d’études. Du coup, c’est possible que j’ai pas été assez clair, mais j’inclus bien toutes les ressources économiques dans ce qui définit la position sociale de mes parents. Aussi merci de préciser quelques éléments concernant la théorie de Marx à laquelle je me réfère pas du tout dans la vidéo. J’évoque seulement son nom à un seul moment, et juste pour critiquer un usage approximatif et pas très bon (une vulgate en fait) qui utilise Marx pour se contenter d’une vision binaire de la stratification sociale. Du coup faut que je le précise je pense : ma réflexion est complètement tributaire d’une vision bourdieusienne des classes sociales, et ma connaissance de Marx est très superficielle. En gros je ne connais Marx quasiment qu’indirectement, et largement à travers la critique pas toujours juste que lui fait Bourdieu. Donc je comprends complètement que tu fasses droit à sa théorie, qui en fait est tout à fait valable à mes yeux (contrairement à ce que pourrait laisser croire mes approximations), et qui si elle est critiquable (l’angle féministe matérialiste par exemple) n’est pas du tout dépassée. Puis surtout ce qu’il faut dire (et je te rejoins là-dessus) c’est que Marx et Bourdieu n’étudient pas les mêmes objets scientifiques, et que du coup leur théorie ne sont pas invalidées l’une par l’autre. Donc je suis complètement d’accord avec toi là-dessus, ma vidéo ne nous dit rien sur Marx, parce que le rapport d’exploitation et la perspective historique et politique qu’il développe ne cadre pas avec l’angle que j’ai dans cette vidéo. Et du coup si j’utilise le concept de classe moyenne et me défait là-dessus de la théorie bourdieusienne c’est à peu près pour les mêmes raisons. Je pense que je suis pas d’accord pour dire que les gens de l’INRA font du sous-bourdieu. Pour moi ils ne reprennent pas tout l’appareil conceptuel parce qu’au niveau de ce qu’ils étudient (dans une démarche ethnographique souvent), tous les concepts de Bourdieu ne sont pas opérants. Et pour moi l’utilisation de la notion plus large de classe moyenne dans la sociologie actuelle, si elle va avec une moins grande systématicité conceptuelle, a l’avantage de mettre en lumière des phénomènes plus fins dont Bourdieu ne rendait pas compte dans sa théorie. D’ailleurs ça rejoint tout à fait le travail de Lahire que je convoque à la fin (qui utilise aussi la notion de classe moyenne dans ses travaux) et qui en aucun cas fait du sous-bourdieu à mon sens. Voilà voilà, en espérant que ma réponse comble un peu certaines approximations de la vidéo.
@@gregoiresimpson4123 je t'ai répondu hier mais j'ai effacer mon commentaire car je l'ai poster sans me rendre compte qu'il était approprié a une discussion privée mais pas a un commentaire publique. Je vais en modifier la forme dès que j'ai le temps et je te réponds vite.
Je sais je mélange des choses qui viennent de différentes sphères (témoignages reçus, expériences personnelles, lectures personnelles, cours auxquels j'ai assister), mais j'pense que j'suis capable de produire une analyses avec toutes ces données. J'sais que c'est prétentieux avec juste une licence mais ça fait 8 ans que la science sociale c'est mon oxygène et que je travail méthodiquement. Y as que comme ça que j'ai pu comprendre la perdition moderne de la sociologie critique. Maintenant un contre point pour montrer que je met pas tout les sociologues Nantais dans le même sac mais que j'éprouve une passion réelle pour les objets qu'il travaillent, cette fois je vais dire du bien donc je vais donner le nom. Il s'agit de Fanny Darbus. Elle écrit peut d'articles mais ce qu'elle produit est une sociologie de qualité, pas du sous Bourdieu mais du post Bourdieu. Tout d'abord elle écrit un très bel article de méthodologie "Cachez ces faits que je ne saurait voir" dans lequel elle propose une nouvelle approche du carnet d'enquête visant à noter scrupuleusement les affects de l'enquêteur, ce qui permet par exemple (même si elle ne vise personne et ne parle pas de ses collègues dans l'article, c'est moi qui fait le lien) d'éviter d'invisibiliser les dominations qu'il nous arrange bien d'invisibiliser. Elle produit aussi un article sur les morales de classe, avec de très belles ACM, dans lequel elle montre que la "morale de plaisir", décrit par Bourdieu dans la distinction comme itinérante à la petite Bourgeoisie Nouvelle, s'est imposer a la majorité de la Bourgeoisie et si comme moi, sans être clouscardien on s'est un peut intéresser a lui, on sais que c'est ce qu'il avait anticiper. Et là on vois la puissance scientifique: 2 auteurs opposés ont dit des choses et la méthode scientifique, par ses moyens propres, viens les articuler sans aucune téléologie. Et pour finir sur cette sociologue et montrer que je n'ai aucun problème de principe ni avec Boltanski ni avec les approches multiscalaires elle écrit aussi "dispensés d'être malades Les travailleur·euse·s des toutes petites entreprises (coiffure, restauration, bâtiment), des salarié·e·s jamais malades ? ". Et là on la voit utiliser la sociologie pragmatique en partant d'entretiens très fins sur les sensations de ces salariés pour intégrer la notion d'aliénation à la sociologie de Bourdieu. Les causes macro-sociales ne sont pas cachés, le principe de "respectabilité" est mis en lien avec l'employabilité et avec la domination direct des petits patrons et de leur profit spécifique (même si elle montre qu'eux aussi souffrent, elle montre leur "jouissances" aussi et leur obsession de l'exploitation des autres, en quoi eux ça les bousillent sans plus et en quoi ils détruisent littéralement le corps de leurs employés quand ils restent longtemps). Voilà, désoler si c'était un peut long mais c'est un sujet compliquer, car il s'agit en substance de montrer comment la Bourgeoisie culturelle, même dans ses fractions les plus "progressistes" écrit massivement le récit de la classe dominante, comme dirait Friot. En plus ça prends 2 commentaires... mdr
J'viens de réaliser que j'peux synthétiser mon exposer en une phrase: On peut dire que Bourdieu écrit de la théorie critique au sens d'Horkeimer ou alors qu'il opère une rupture nette avec les prénotions au sens de Durkeim, alors que les bourdieusiens/ethnographes écrivent de la théorie classique/ n'opèrent pas une rupture nette avec les prénotions (institutionnelles, de classe, prénotions a l'état incorporer dans l'illusio du champ) et qu'ainsi en reprenant la théorie de Bourdieu dans des cordonnées qui ne lui sont pas adéquat ils opèrent contre sens sur contre sens et fond globalement ce que j'ai dit précédemment.
@@gregoiresimpson4123 T'as peut-être pas vue mes réponses vue qu'elles ont mis quelques jours à arriver et que j'ai répondu en dessous de mon commentaire ou alors t'as d'autres trucks a faire ou alors tu préférerais qu'on en discute en privé. Mais j'aimerais vraiment avoir ton avis sur ce que j'ai dit, par-ce-que j'ai envie d'avoir une autre analyse que la mienne sur l'école ethnographe-bourdieusienne. Si tu veux qu'on en discute en privé ailleurs pour plus de liberté de ton ou attendre d'avoir du temps libre pour me répondre tranquillement ici j'suis à ta disposition.
Merci beaucoup, trop stylé ! Tu es le " la scéance de Marty" de la socio. Je me retrouve tellement dans ton parcours, sauf que, au lycée j'ai bifurqué, fini ouvrier en haut de l'échelle ( couvreur ) et daron à 21 piges, la honte de ma famille 😁 ( qui était exactement comme tes parents, de ouf, les miens partaient de très loin ) . Je suis un contre-transfuge de classe 😁 La définition de classe populaire par la sociologues, c'est une définition qui fait consensus ? Comment classer une certaine catégorie d'ouvriers, que j'appelle aristocratie ouvrière : par exemple une portion des soudeurs, des mecano, des charpentiers, des gens très très qualifié, faisant des trucs très pointu, peu courant, parfois très esthétiques ou relevant du patrimoine historique, qui gagnent bien leur vie, font les tâche les plus gratifiante, sont extrêmement valorisé par leur collègue, leur supérieur, la société et peuvent faire preuve d'initiative voir de créativité dans leur tâche ? Techniquement ils sont prolo, mais moi je les identifié pas du tout comme ça. Et souvent, ce genre de passionnés, transmette l'appétence pour le savoir manuel à leurs enfants, c'est pourquoi j'appelle ça une aristocratie ouvrière. Ou en tout cas, leurs gosses feront des étude type BTS ou ingé ds des secteurs techniques.
J'ai le même sentiment, mais juste pas le même terme: chez moi je les appelle des artisans. N'oublions pas le rapport artisan-artiste qui viennent du même mot, ça peut t'éclairer peut-être dans cette compréhension
@@viviankive j'ai pas vraiment un problème de compréhension du truc. Mais moi tu vois, je suis métallo. Mais entre moi qui fait de la construction navale en mode gros bourrin et un soudeur qui fait du déplacement à travers l'Europe sur des installations nucléaires ou gazière au tig, bah y'a une sacré diff de capital. Et on peut pas vraiment se qualifier d'artisans non plus, ou alors autant l'un que l'autre. Non là je parle de ce genre d'ouvrier hautement qualifié, et je voulais savoir si ça avait un nom ds la socio, si c'était pris en compte, si ça se savait ce genre de distinction ( et c'est pas vraiment des chefs d'équipe non plus qui on aussi un statut batard eux, parce que c'est pas des cadre, mais pas ouvriers vraiment, bien que si, légalement et parfois très qualifié parfois totalement bidon comme keum )
@@gregoiresimpson4123 ça serait cool merci. Mais la classe moyenne c'est un bordel sans nom quand même, il y a tellement à dire. Par contre je ne crois pas que tu aies défini clairement " classe populaire", tu parlerais des pauvres ?
@@mariolozachary1200 Je réponds enfin à tes questions, et c’est pas forcément évident. Pour la première question c’est assez facile même s’il faut nuancer. Est-ce que la définition que je donne des classes populaires (position pro. subalterne + éloignement culture légitime) est consensuelle en sociologie ? J’ai envie de dire oui dans le sens où Olivier Schwartz est un chercheur incontournable dans la sociologie française des mondes ouvriers. Son travail date des années 90 et est très cité dans la littérature qui fait référence sur les classes populaires actuelles. Mais comme tout le temps en sociologie, si son travail est reconnu, cité, mobilisé, ça veut pas dire pour autant que des démarches avec d’autres grilles théoriques, ne sont pas valides. Je l’expliquais un peu dans mes vidéos sur Passeron, mais en gros dans la sociologie il y a un pluralisme explicatif. Et en fait selon la focale, selon l’angle sous lequel on aborde tel ou tel pan de la société, plusieurs définitions différentes peuvent être pertinentes. Du coup la définition de Schwartz est consensuelle mais c’est pas la seule, et d’autres grilles théoriques peuvent être pertinentes. Ensuite pour ta question sur comment positionner les ouvriers qualifiés (qui ont un métier avec un assez haut niveau de technicité, ce qui les distingue des ouvriers ordinaires) c’est un peu compliqué. On tombe un peu dans le genre d’exemple parfait pour illustrer le flou qui peut aller avec le pluralisme explicatif je pense. En gros, je pense que théoriquement et empiriquement, on pourrait aussi bien ranger les ouvriers qualifiés dans la classe moyenne, que dans les classes populaires. Car si on prend le critère du positionnement subalterne c’est ambigüe, contrairement aux contremaitres par exemple qui eux encadrent des gens et sont donc dans un positionnement intermédiaire. Les contremaitres pour moi ce serait assez facile de dire qu’il font partie de petite la classe moyenne du fait de ce positionnement intermédiaire, entre les classes dirigeantes et les classes subalternes. Pour un ouvrier qualifié, on peut dire qu’à proprement parler il est pas intermédiaire donc c’est plus compliqué. Ce qui est sûr c’est qu’il faut le distinguer des autres ouvriers, on peut dire qu’il fait partie a minima de l’élite des classes populaires, après selon les critères qu’on prend, mais aussi selon les ressources de la personne dont on parle, on pourrait dire aussi qu’il fait partie des classes moyennes. (D’ailleurs petite parenthèse, je précise au cas où, mais quand je parle des ouvriers qualifiés, je parle bien de personnes salariées dans des entreprises. Un couvreur qui bosse à compte, sociologiquement je le mets dans les indépendants, même si son travail peut se rapprocher du travail d’ouvriers qualifiés.) Du coup je disais, on peut classe l’ouvrier qualifié dans la classe moyenne par exemple si on prend son degré d’autonomie dans le travail (mais qui est quelque chose qui peut être variable j’imagine selon les ouvriers qualifiés), qui est un trait que Julian Mischi par exemple convoque pour distinguer classe moyenne et classe populaire. Après il faudrait aussi voir les niveaux de revenus, le patrimoine économique, et éventuellement le capital culturel (si la personne a connu un déclassement c’est possible qu’elle soit pas éloignée vraiment de la culture légitime par exemple). Bref, on est sur un cas limite qui selon moi peut justifier plusieurs choix théoriques. En revanche, ce sur quoi on peut s’accorder je pense, c’est que les ouvriers qualifiés se situe autour de la frontière entre classes moyennes et classes populaires. Donc autour des fractions hautes des classes populaires et des fractions basses des classes moyennes.
C'est top, merci pour tout ce travail. Le fait de nourrir cette chaîne montre l'évolution ou l'appartenance culturelle. Et certains passages me rappellent la lecture interpellante de "La névrose de classe" de Vincent de Gaulejac. Il m'est avis qu'effectivement, nos places ne sont pas forcément statiques et qu'étant jeune, vous pouvez encore pas mal bouger, d'autant que vous semblez avoir le goût du travail bien fait. Il faut affronter le malaise intérieur probable vis à vis du milieu d'origine doublé de celui d'évoluer dans une sphère considérée comme socialement supérieure. Maîtriser les codes peut être pénible, loin d'une authenticité et de la congruence qui contribuent au sens profond de notre vie. Beaucoup de choses se jouent à ce niveau-là. Je me souviens d'un jeune homme brillant d'origine étrangère à qui je demandais s'il se destnait à une école de commerce ou une prépa et qui m'a répondu que non, ça n'était pas pour lui. Son père appartenait à la petite classe moyenne, il vivait dans un quartier populaire. J'idéalisais que tous les espoirs lui étaient permis. J'ai pris la mesure de la difficulté de changer sa destinée.
on a un nombre de point commun comme de différences assez spectaculaire même si mon parcour pourrait plutôt être considé comme un négatif du tient entre autre la bretagne des parents plutôt de la classe moyenne intellectuelle (libraire qui on commencé avec un bar en gérance en passant par une maison de la presse) ton parcour étudiant ressemble bcq a celui de mon petit frère alors que j'ai tjr été ouvrier (agri et usine) tout en ayant tjr été très curieux, ma grande soeur qui me fesait écouter radiohead tout y est ! je suis un peu troublé 😅
Bonjour ! Je me demandais : ton métier c’est donc médiathecaire ? Si oui est-ce bien? Je veux dire est-ce que ça te plaît, est-ce que les conditions de travail sont bien?
Ah tiens, une autre question que toi tu pourras répondu. J'ai lu le livre de Collombi sur les pauvres et il semble se contredire sur un point : le côté structurel des classes populaires, ou des pauvres ( il est pas toujours clair sur la dénomination ). À un moment il dit que la pauvreté c'est un statut social plutôt stable, on n'en sort ni n'en rentre régulièrement ou massivement. Ce serait toujours les mêmes population qui sont pauvres. Plus tard il évoque un indice de la pauvreté pour comparer des pays entre eux. Et 30% des pauvres en France on connu cette situation ( 1026e je crois divisé par le nbr de part ) durant les trois années précédentes, ce qui laisse penser à une sorte de roulement des populations pauvres. Du coup je sais plus trop quoi en penser.
@@gregoiresimpson4123 je te réponds tout de suite, mais je chercherai un peu plus tard les citations exact. En fait à deux moments du livre, il semble dire deux choses contradictoire : - les pauvres, catégorie populaire, sont toujours les mêmes personnes, il n'y a pas de roulement où par exemple des gens déclassé viendraient prendre la place de pauvre qui s'élève ds la société. Grosso modo, que la pauvreté est un état social stable. -plus loin, il sort une statistique qui indiquerai le contraire, que régulièrement des gens ( 1/3 ) sortent de la pauvreté. ( Je sais pas si tu as lu le livre, moi je lis peu, mais ce livre m'a vraiment impressionné par le point de vue pris, ça vraiment été une lecture forte pour moi )
Vidéo très intéressante, cependant je pose ça ici mais la culture ce n'est pas que les arts, les lettres, le théâtre etc, c'est aussi les sciences naturelles (celles inhumaines là). Je sais bien qu'en France on distingue nettement culture et culture scientifique ce qui est selon moi un problème mais surtout un angle mort des analyses culturelles faites en socio.
Après avoir fait des études de recherche en littérature, j'ai aussi expérimenté ce dégoût du monde de la recherche où il y a peu de passion et beaucoup d'ego. Maintenant je suis perdu :(
Quand tu associes tarantino et fincher à des réalisateurs pour les classes moyennes et supp, sur quoi tu te bases pour faire cette affirmation ? parce que si ya des sources qui parlent de cinéma et classes sociales et qui établissent le lien, ça m'intéresse
Alors quand je l'ai écrit je me basais pas vraiment sur un travail scientifique, c'était un peu à l'intuition. Mais je pense pas que ce soit complètement infondé. J'ai lu il y a quelques temps un article qui donnait du crédit à cette intuition, parce des films comme Brokeback Moutain (qui a comme pour Fincher ou Tarantino ce positonnement de grosse productions mais d'auteur) étaient plus consommés par les classes sup et à l'inverse Camping et Brice de Nice étaient ceux qui étaient le moins consommés. Un petit lien vers un résumé de cet article que j'ai fait sur twitter : twitter.com/GregoireSimpson/status/1599059775626833920
Excellente video. Pour ma part, j'entre clairement dans la définition de transfuge de classe en étant cadre de santé avec Bac +5 , du patrimoine immobilier (2 appartements et un gout pour la lecture. Mes parents sont immigres, qui n' ont jamais été a l'école et ne savent pas lire tous les 2, ma mère est reste cantonne toute sa vie au métier de femme de ménage en interim et mon père au métier de commis de cuisine, avec des fins de mois difficiles et des lettres de relance sur des dettes et des factures impayés. Le tout vivant dans un HLM , d'une banlieue parisienne assez malfamé. Etant donne leur analphabétisme, je n' ai pas reçu d'accompagnement pendant ma scolarité qui fut dans un premier temps très chaotique mais j'ai réussi a raccrocher les wagons après plusieurs décrochages scolaires. J' ai du tout apprendre concernant les codes culturels et les bases de l'éducation financière . Ce qui m' a beaucoup aide a été la fréquentation des bibliothèques municipales, je pense qu' inconsciemment, je voulais palier a l'analphabétisme de mes parents mais aussi le fait de sortir de mon environnement et d'aller a la rencontre d'autres groupes sociaux très different du mien. Merci pour ton excellent travail et ton honnêteté intellectuelle.
suis-je une transfuge de classe si je suis née dans une famille de profs, mais si j'ai du couper les ponts avec eux donc avec leurs ressources et filets de securité pour ne vivre qu'avec le rsa? suis-je passée de classe moyenne à prolétaire ou même lumpenprolétaire ? transfuge par désascension sociale?
Eh bien je veux pas préjugé de votre situation, mais effectivement vous semblez connaître une forme de déclassement par rapport à vos parents. Je connais pas précisément votre situation, votre niveau de diplôme, depuis combien de temps vous êtes au rsa, si c'est durable ou provisoire, votre entourage, etc. Je pense que si vous avez coupez les ponts avec vos parents c'est sûr en revanche que ça a du fragilisé sérieusement votre situation. La famille est souvent un filet qui permet d'éviter la grande précarité. Et qui peut permettre à des gens fauchés de vivre pas trop mal quand ils sont issus de famille plutôt aisées.
Bonne analyse de la sociologie (je suis novice en la matière), appliquée à sa situation. Ça aide particulièrement à comprendre notre placement en société, là où du constat que je fais, les gens ne veulent pas se l'avouer.
Super vidéo ! Franchement le montage est très propre. C’était très intéressant d’avoir une sorte de cas pratique sociologique. Je m’identifie pas mal à toi parce que je suis en L1 à Assas et mes parents et moi sont issus de la classe moyenne économique et un peu culturelle mais pas dans la profession, seulement dans les pratiques. Des fois je me sens illégitime à Assas, surtout que venant de Province, j’ai peur que mes amis parisiens me jugent, mais en vrai ça se passe bien pour l’instant, j’ai tellement bien intériorisé l’Habitus que les personnes pensent d’emblée que je suis parisien, et j’ai pas d’accent à leurs yeux. C’est juste chiant que dans mon 9m2 je ne puisse inviter personne pour des raisons pratiques … Tu as quel âge ? C’est marrant, c’est sûrement un des effets de UA-cam mais j’ai vraiment l’impression que t’es le type de personne avec qui je pourrais être pote et avoir envie de débattre.
Ahah je vois tout à fait pour le 9m2, j'ai eu ça deux ans à Paris aussi. Effectivement même en venant de la classe moyenne on peut sentir un écart. Pour moi c'est tout l'intérêt d'analyses à la Lahire ou d'analyses bourdieusiennes un peu poussées que de montrer aussi ce genre de micro-frontières. Pour mon âge, j'ai 29 ans maintenant, l'époque de mes études parisienne est bien révolue c'était il y a 6 ans. Cool si la vidéo t'a donné envie de débattre et de sympathiser, après effectivement y a sûrement un effet youtube dont il faut se méfier dans ton a priori sympathique. Et puis avoir des relations personnelles avec des viewer-euses ça peut vraiment être borderline à mon sens. En tout cas merci pour tes retours ça me fait vraiment plaisir !
Merci beaucoup pour la vidéo! C'est un excellent exemple d'introspection :) en plus de super bien expliqué l'idée de transfuge de classe. Ducoup ça part sur le rap ensuite ? 👀
tu dit que ton travail t'a installer dans les classes moyenne plus precisement le pole culturel. Tu veux dire par la que tu peux te placer dans plusieurs classes sociales selon le pole choisit ? economiquement du coup tu te situerais dans quel classe ? (dsl pour les fautes j'ai un clavier anglais)
Hello merci pour ton commentaire :) Alors non c'est pas vraiment ça que je veux dire. En fait je me base sur une vision des classes sociales bourdieusienne ou dans les classes moyennes et dans les classes supérieures y a un pôle économique et un pôle culturel. En étant bibliothécaire j'ai un salaire moyen et des bonnes ressources culturelles du coup je suis dans le pôle culturel des classes moyennes. C'est la combinaison des deux qui me positionne. Pareil pour un artisan, par exemple un couvreur à son compte, il aura des ressources culturelles bien inférieur à un bibliothécaire mais des revenus bien meilleurs du coup il sera pas si mal positionné socialement du fait de ses ressources économiques. Il sera du coup dans le pôle économique des classes moyennes. Dans cette perspective l'espace social ressemble à ça du coup : www.google.com/search?client=firefox-b-d&sca_esv=556318805&sxsrf=AB5stBgOAdyP_Qzis1nAg8zp2ufJzLam6A:1691850997515&q=bourdieu+classes+sociales%24&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwj-yeCNrNeAAxUUQaQEHWMXAq8Q0pQJegQIDBAB&biw=1920&bih=927&dpr=1#imgrc=0FZiAdSoDXBqjM
Passer de commerçant à prof.. est-ce toujours un transfuge ? Le déclassement social avec la perte de revenue de toute une profession permet-elle encore de parler de changement de classe ?
Merci, super vidéo. Après, quand tu parles de ceux qui se sentent transfuges de classe parce que leur grand père est ouvrier, je pense que c'est complexe, et que, quelque part, ils ont raison. Mes deux parents sont transfuges de classe, et m'ont élevée comme une bourgeoise. Je me suis crue bourgeoise, jusqu'à rencontrer de vrais bourgeois, à Paris. J'avais l'éducation, les capacités intellectuelles, les connaissances, la conversation, mais les codes ou l'argent, non. Je me suis sentie moins qu'eux, et ai dû réévaluer, et cette fois ci en conscience, d'où je venais, à deux générations, et pas une.
J’ai découvert la chaîne y’a 3 jours et je regarde les vidéos au fur et à mesure haha. Je trouve le concept vraiment sympa, vous abordez avec une plus grande complexité des sujets pertinents.
Waaaw je découvre ta chaîne avec cette vidéo, mais je vais m'empresser de rattraper mon retard ! Merci pour ce temps passé à faire de la qualité comme ça :D
Le livre de Rose-Marie Lagrave que tu mentionnes dans la description est incroyable, autant sur l’aspect méthodologique que dans l’écriture. 😍
Il illustre si bien la difficulté d’aborder la question des transfuges de classe dans des contextes de vie complexe (maladie, rupture familiale, trauma, famille nombreuses…) et comment les questions d’inégalités de classes se lient aux questions d’inégalités de genres.
Peut être pas accessible à toustes cela dit. Enfin, les réflexions sur la classe sociale sont quand même un intérêt bien marqué socialement également (une vidéo là dessus serait super).
Ta vidéo aussi à quelque chose de la sociologie autobiographique que j’aime particulièrement. Merci ! Et à bas la méritocratie.
Je viens de la classe populaire (père sans BAC ouvrier peintre maçon et mère arrêtée au CAP devenue caissière et maintenant AESH). Je vis en banlieue parisienne.
Mon père a rêvé de nous faire pratiquer des disciplines et activités de la haute classe culturelle comme la musique mais il n’a jamais eu ni les moyens ni les aptitudes à nous mener vers ces activités donc on a fait du foot ou du basket.
C’est qu’une fois arrivée au lycée que j’ai connu des gens plus aisés et une diversité de personnalités ce qui m’a donné envie de tester de nouvelles choses. Par contre j’ai vite arrêté d’idéaliser ces autres classes sociales presque avec dégoût. J’aime apprendre de nouveaux domaines et j’aime bien étudier mais j’suis trop attachée à mon univers simple pour traîner avec l’arrogance des enfants à papa…
Je me lance dans des études qui font plaisir à mes parents (santé/médecine). Si j’y arrive peut être que je serais une transfuge de classe.
En tout cas mon père avait sa propre culture venant de son pays d’origine, il n’avait pas « aucune culture » mais plutôt peu de culture française !
fait pas des études pour faire plaisir à tes parents (conseil de bientot diplomé)
@@leojrdn8309 fais des études pour une métier qui ne te passera pas à ma moulinette au bout de 5 ans, mais pense quand même à garnir ton assiette. Conseil de post diplôme.
😊😊
😅😮😊
@@leojrdn8309 bah franchement par chance c’est ce qui me plaît aussi
Super intéressant! tombée par hasard (merci l'algorithme parfois) sur une de tes vidéos, je découvre avec plaisir ta chaine.
merci pour ta vulgarisation, c’est fou les choses qu’on apprend sur soi. ma situation est similaire à la tienne et c’est vraiment satisfaisant d’arriver a un peu mieux à se placer. avec mes fréquentations j’ai déjà pensé que j’aurais pu faire mieux et puis finalement je me sens quand même bien chanceuse (et heureuse) où je suis.
Ca m'a fait du bien ta vidéo, ca m'a permis de comprendre beaucoup sur mon rapport à ma famille. Merci ❤
L'algo YT m'a menée vers toi jeune homme brillant et oh! Combien intéressant (moi 59 ans), et je visionne toutes tes vids avec passion. Pour ce qui est des transfuges de classe, je me suis toujours demandée si j'en étais une, mais je n'ai toujours pas la réponse tant mon passé, mes origines, ma famille, mon vécu sont pro sont "compliqués", voire originaux et incohérents.
Bravo et Merci pour ton travail 🥰
Super intéressante cette analyse ! Hâte d'écouter les autres vidéos de ta chaine !
Sociologie, Kemar, Bretagne, Usul : je suis comblé
vraiment passionnant, j'ai passé ma journée à regarder tes vidéos. Je suis complètement d'accord avec ton analyse sur l'absence d'écrits sur ces petites mobilités, souvent très significatives dans la vie individuelle mais qui ne sont pas des transfuges de classe
2 de mes critiques gaming favoris sortent une vidéo aujourd'hui et maintenant toi pour finir cette merveilleuse journée, mille mercis pour ton super taf toujours aussi attendu par nous que bien réalisé par toi ^^ !
Ce qui est super intéressant à soulever, c'est aussi l'époque. En supposant que tu es dans la trentaine, on est déjà dans une époque où il est plus difficile de changer de classe sociale. Déjà parce que les bords de la classe moyenne sont très flous et tellement étendus qu'il est difficile de réellement en sortir. Et aussi parce qu'il y a aujourd'hui beaucoup plus de tremplins permettant au cours de sa vie de progresser socialement comme tes parents, ou toi-même avec l'accès facile à la connaissance et aux études (le fait que tu aies pu aller étudier à paris est très parlant). Ma mère est une transfuge de classe, fille de 2 ouvriers et aujourd'hui enseignant-chercheur à l'université avec un master HEC. C'est un des exemples très parlants, et l'époque y est très certainement pour quelque chose : pour elle, il n'y avait simplement pas de classe moyenne mais plutôt un canyon entre sa classe d'origine et celle qu'elle a atteint.
Tout à fait d'accord, c'est une question de mobilité relative et de déclassement.
Façon:
"Quand l'ascenceur social descend" Dubet et Duru-Bellat.
Wow la claque ! Parcours assez similaire, ta vidéo m'aide énormément à comprendre les jeux et différences entre capital économique et culturel.
Issue de classe moyenne, bonne élève et encouragée à faire "mieux" que mes parents, j'ai un parcours d'études et un début de vie professionnelle qui me prédestinait à être cadre au CAC40. Pour raison de préoccupations environnementales et de valeurs, j'ai choisi de "renoncer" à un statut social "prestigieux" et je fais finalement quasiment le même métier que ma mère. J'habite à la campagne, je travaille dans l'administration de l'Education nationale et j'ai un projet d'autonomie alimentaire.
Je côtoie des profs d'un petit lycée professionnel de campagne odieux et condescendants envers ceux qui ne sont pas enseignants (toujours pas compris à quel moment de leur parcours ils se sont mis en tête qu'ils étaient l'élite...). J'ai pourtant plus de diplômes que l'intégralité de mes collègues (une centaine), après le travail, j'écoute "Sciences en question" sur France Culture, des conférences de philosophie, de physique, de biologie, je joue du Chopin au piano, du Tchaikovsky au violon et du Led Zeppelin à la guitare et je regarde des films et documentaires Arte en replay, car bien sûr je n'ai pas de télévision. Bref, je suis une bobo et je n'arrivais pas à me situer dans l'échiquier des classes sociales du fait de la dissonance entre mon niveau culturel et mon statut social. Ni à situer tous ces autres diplômés de grandes écoles qui aujourd'hui ont troqué leur costume de bullshit consultant contre des bottes et qui mettent les mains dans la terre pour s'adapter au réchauffement climatique.
Ces 37 minutes me mettent un peu de baume au cœur face à ces personnes obsédées par le statut social et par l'argent...
Merci beaucoup pour cette vidéo et pour ton partage d'expérience. C'était passionnant et franchement bravo pour avoir tenu l'attention sur 37mn ! C'est pas facile et ton rythme/montage font vraiment le taf. Un grand bravo
Bravo 👏 Excellente vidéo.
Je dévore tes vidéos depuis que je t'ai découvert.
Merci pour ton travail.
Intéressant. Je remets pas en question la grille d'analyse scientifique, mais je me questionne sur la délégitimation que ça provoque.
Lors de mobilisation sur le lieu de travail, on entends sans cesse des travailleuses et travailleurs « classe moyenne » (pour reprendre la catégorisation) dire que même si les conditions sont injuste ou même difficile, iels ne vont pas se plaindre parce que « y'a pire » ou « on est pas des vrai prolo ».
J'ai l'impression qu'à force d'exposer les différences de niveau de vie entre les « classe populaires » et les « classes moyennes » ont tend à ne pas montrer celles entre la haute bourgeoisie et le reste; ou a ne pas se considérer comme déposséder de notre travail.
Oui j'essaye de pas tomber dans du marxisme primaire, mais ma question c'est comment décrire les différences de classes sociales dans le prolétariat, sans s'éloigner d'une classe en soi.
Je pense que deux choses sont confondues dans ton commentaire : la question du mérite personnel et du travail d'une part et la question du niveau social et de la mobilité sociale d'autre part. Les deux s'entremêlent forcément, parce que la seconde offre une assise à la première, et que quelqu'un né d'un milieu très populaire et précaire aura davantage de choses à mettre en place et à surmonter que quelqu'un qui a déjà le chemin en partie défriché. Mais dans cette seconde perspective ça n'enlève en aucun cas le mérite ou le travail. Simplement il ne s'est pas fait dans les mêmes conditions et c'est important de le reconnaître. Idem, pour la légitimité, elle reste la même. Celui qui est né avec plus de clefs, il n'en reste pas moins qu'il a les clefs.
Mais par contre je te rejoins fortement sur la question de l'écart brutal entre haute bourgeoisie (notamment culturelle) et la petite bourgeoisie ou classe moyenne. Surtout aujourd'hui où on a l'émergence d'une classe moyenne inférieure qui n'a ni gros capital culturel nibgros capital économique ...
C'est un excellent angle pour faire découvrir ton domaine quand on y connaît pas grand chose, c'est hyper clair et intéressant bravo
Mec je découvre avec stupeur énormément de similitudes avec ta trajectoire de vie, 1 grand merci pour ton taf 🙏🏼
Je découvre la chaîne, j'avale 3 vidéos sans voir le temps passer et en apprenant une quantité astronomique de choses.. Et puis je vois le nombre d'abonnés ??? La qualité de production est digne des plus grosses chaînes yt, chapeau !!
Merci pour cette vidéo et bravo ! Vraiment très intéressant, et impressionant au regard de l'analyse de ton parcours qui n'est pas toujours facile à faire. Cela m'a donné quelques idées de lecture.
Incroyable le montage d’intro !
Je suis toujours aussi paumée sur le fait d'être transfuge ou pas mais ça me confirme un peu plus que c'est normal et surtout... pas primordial. Ce qui m'intéresse le plus, c'est comprendre comment les aspirant-e-s au "transfugisme" (qui nous est agité sous le nez tel un hochet de promesses) basculent dans l'aide servile aux classes dominant-e-s. Et comment arrêter ce processus, surtout ! D'ailleurs, je serai curieuse de t'entendre parler aussi de Nathalie Quintane, en plus de Annie Ernaux... De plus je n'arrive plus à réfléchir en terme de classe social en m'extrayant du reste de la planète, ce qui me fait basculer assez vite dans une classe bien plus privilégiée.
Le sujet est plutot bien traité dans "les idées larges" sur Arte..
Très important l’écriture inclusive sur le « dominant-e-s », au cas où vous mégenreriez les « classes » 🤓
@@thibaut8569j’ai explosé d’rire
Encore une très belle vidéo. Félicitations
Tout d'abord merci pour ton travail et son indéniable qualité. Je découvre ta chaîne avec cette vidéo et m'empresse de m'y abonner pour suivre son contenu.
Concernant la lutte des classes tel que la théorisé Marx, soit sous la forme d'une société faites d'antagonismes irréconciliables entre les classes laborieuses et les classes sup' ; le prolétariat et la bourgeoisie donc, je maintiens que cette dichotomie est toujours efficiente et ce, en dépit de l'émergence de cette classe "fourre-tout" qu'on appelle classe moyenne. En effet, si le libéralisme à contribué à atomiser et de par conséquent, invisibiliser les rapports de classe, il demeure et n'en reste pas moins persistant. La classe moyenne existe sur le plan sociologique, c'est un fait. Cependant sur le plan politique, la classe moyenne brouille les pistes... Aujourd'hui, même le plus prolos des prolos se considère comme appartenant à la classe moyenne parce-que je cite : "il y a toujours pire que moi."
Je considère qu'un petit commerçant, un petit patron, artisan, cadre etc reste un prolétaire. La différence étant que la plupart souscrivent à la pensée petit-bourgeois et agissent (notamment par le vote) contre leur propres intérêts de classe en élisant des partis conservateurs, réactionnaires et même racistes.
Déso pour le pavé et bonne continuation ✊
Marx a mené des études économiques, qu'il n'a pu mener jusqu'à la fin. Il n'a même publié que le livre 1 du Capital. C'est dans ce cadre économique qu'il parle de deux classes sociales vers lesquelles le Capital fait tendre la société. Il ne faut pas prendre ça comme étant de la sociologie.
Il n'a pas mené d'études sociologiques. Bien sûr il y a le 18 Brumaire, etc. Dans ce cadre il parle très clairement de plusieurs classes et non de deux. Il n'a pas non plu mené d'études sur l'Etat. Dans l'Idéologie allemande, Engels et lui se sont fixés six objectifs à étudier scientifiquement ; il n'a pas eu le temps de terminer le 1er, l'économie. Quand on est jeune on s'imagine que la vie est éternelle. Pour parvenir à réaliser ces objectifs, il lui aurait fallu vivre deux siècles.
Il ne faut pas confondre les classes sociales et les catégories socio-professionnelles. Les catégories socio-professionnelles abordent la société comme une collection d'individus -- un classement d'êtres considérés en absence de tout lien social. C'est évidemment très intéressant mais il ne s'agit pas de "classes sociales". Les classes sociales ne s'abordent pas dans leur fixité mais dans leur mouvement, leurs liens, leurs oppositions et leurs combats. C'est une autre approche. Les classes sociales s'étudient dans leur mouvement et leur mouvement principal c'est la lutte des classes. Le mouvement ouvrier c'est la classe ouvrière (prolétaire, il ne faut se scotcher aux mots que dans l'approche fixiste des CSP) en mouvement, c'est-à-dire en lutte. Il faut étudier les luttes sociales pour comprendre les classes. C'est d'ailleurs en période de lutte qu'on voit apparaître au grand jour, à nu, les rapports sociaux d'ordinaire masqués (Balandier).
En ce qui concerne les élections, il vaut mieux utiliser le concept d'aliénation pour comprendre. Mais aussi les décomptes des CSP, sous-estimés. Et l'éventail des salaires, et celui des fortunes très diverses des prolétaires.
Du moins me semble-t-il.
J'ai passé un bout de mon lycée à me croire transfuge de classe (enfin, sans savoir qu'il y avait un terme pour ça). J'ai grandi dans une famille issue de la classe moyenne culturelle, pourtant, mes parents indépendants (dont mon père étranger parlant mal français) gagnaient difficilement leur vie. Nous avons grandi en mangeant de la bouffe éco+ et en achetant nos vêtements uniquement pendant les soldes, et à côté de ça, j'ai fait une filière européenne au collège puis du chinois, je lisais sur mon temps libre, j'écoutais des chansons à texte. À 15 ans je me suis retrouvée dans un lycée de centre-ville, entourée par des gens qui finalement n'avaient pas tellement plus de culture que moi mais avaient par contre beaucoup, beaucoup plus de moyens. Mes amis et moi n'avions pas du tout le même train de vie, et j'ai dû commencer à bosser assez vite pour pouvoir me payer les "petits" plaisirs avec les copains, car mes parents ne pouvaient pas me donner d'argent de poche. En voyant ce fossé économique, j'ai commencé à croire que j'étais issue de la classe populaire, et que je m'étais élevée par ma seule volonté 😅
Je me suis beaucoup retrouvée dans ta vidéo, qui était très intéressante. Merci !
Je rattrape cette vidéo (avec beaucoup de retard), super intéressante ! Et personnellement, elle tombe assez à pic, car je me posais dernièrement tout un tas de questions sur ma propre trajectoire sociale et ça m'apporte donc quelques outils. Bravo et merci :)
han trop bien que ça te fasse avancer dans tes propres questionnements ☺
Superbe vidéo sur le fond comme la forme !! Les chaînes de vulgarisation en socio sont assez rares sur youtube et ça fait plaisir de voir un travail de cette qualité 👏
La partie de la vidéo où tu parles du monde de la recherche et de l’enseignement en socio qui serait plein de compromissions est intéressante… Je sais pas si tu as développé cette idée dans d’autres vidéos ou si tu comptes le faire, mais c’est un sujet très intéressant pour tous les étudiants en socio comme moi !
Beau boulot! Je découvre la chaîne aussi, j'ai pu bcp me questionner sur l'évolution de classe sociale de mes parents et la mienne, c'est super intéressant d'avoir ton parcours + le discours général que tu tiens sur ce sujet.
Ya deux types de discours autour du transfuge de classe.
Les gens qui pronnent ce type de trajectoire pour venter la méritocratie et/ ou leur égo. Ils fantasmes des classes fixes qui auraient chacun un label que les transfuge de classe auraient réussi a acquérir. Mais appartenir a une classe sociale, ca ne se résume clairement pas a un niveau de revenu...
Ou alors les gens qui ont évolué socialement et qui discute du malaitre lié au fait de devoir s'intégrer dans des "classes" qui ne leur corresponds pas, voir qui les rejettes.
Etre transfuge de classe btw, ca marche dans les deux sens. Mais le déclassement sociale; les gens s'en vantent moins
oui je pense qu'au fond ça leur fait plaisir car c'est légitimant, sinon ils en parleraient juste pas. D'autant plus ceux qui ont le sentiment d'avoir une culture [et donc ils pensent des droits qui devraient venir avec] et pas d'argent, car ils aimeraient cette reconnaissance effective. Puis ça fait aussi un peu délire de sociologue que de faire une vidéo là-dessus après des études de socio. Et pour finir je pense que c'est tres tres facile de se sentir transfuge, suffit de s'approprier les idées de quelques livres, comme personne d'autre ne le fait on se sent facilement intellectuel et c'est bon
Et puis pour appuyer sur le caractere de revendication, pourquoi donner une tournure sociologique à une expérience personnelle ? On pourrait juste se dire 'plus intéressé par les livres' que les autres et ça aurait souvent le même caractere explicatif de la plupart des situations
Excellente vidéo, j'ai appris beaucoup de choses !! merci :)
Purée qu'est-ce que j'aime tes vidéos
comme pas mal de monde je découvre ta chaîne avec cette vidéo et quelle taf tu fais c ouf. Ta vidéo est grve intéressante. Tkt pas on s'est pas ennuyé à écouter ton histoire. Bravo pour ce très beau boulot
Je commente longtemps après ta super vidéo : je suis en train de lire Trahir et venger de Laélia Véron et Karine Abiven et la vidéo est citée page 79 ! (Au sujet de l'extension des supports pour parler des récits de transfuges de classe, et notamment de l'espace commentaires - bravo la commu aha)
ahah incroyable !
Que dire que dire, c’était une vidéo exceptionnelle encore une fois ! merci pour tout ce travail et bravo, je trouve que tu as super bien relevé le défi de l’auto-analyse, ça n’a pas dû être facile !
Côté technique je suis admiratif de ton montage, déjà parce que toutes les images illustraient à merveille ton propos au bon moment (alors qu’auparavant de temps en temps il y avait peut-être un tout petit peu de remplissage), et j’ai aussi l’impression que tu t’es un peu assagi : le rythme du montage est un peu plus lent, moins de cuts et d’effets visuels rigolos, etc. Perso ça m’a permis d’être plus concentré sur ton propos (même si j’aime quand même beaucoup les effets visuels rigolos).
Bref c’était nickel, encore merci et encore bravo :)
Je trouve enfin réponses à beaucoup de mes questions grâce à ta chaîne. Merci pour ce beau travail et chapeau pour le montage !
Je suis tombé sur la chaîne récemment, depuis quelques jours je regarde plusieurs de tes vidéos. Très bon travail de vulgarisation, avec des exemples concrets
Merci pour ton travail qualiiii :)
Merci pour cette vidéo elle est salutaire ! Ca me fait réaliser plein de choses sur mon parcours. Je n'ai jamais prétendue être une transfuge de classe (loin s'en faut, grands parents commerçants ou militaire, mère qui a un BTS et une année de théâtre dans les pattes, bibronnée à la musique classique et ayant grandi avec les livres) mais pour autant pas même niveau social économique et culturel que des potes de prépa. Cet zntre deux est particulier car je navigue entre privilèges mais écarts, facilités mais obstacles (économiques surtout)
La question de la mobilité sociale permet de donner des clefs à la compréhension de situation comme la mienne qui est à la fois banale et toujours singulière
Bah écoute, encore une vidéo très bien écrite, hyper-intéressante, en particulier la notion de micro-déplacement, et super montage, bravo !
Je comprends ce que tu veux dire par rapport à ce petit pas en avant sur la mobilité sociale, mais c'est déjà quelque chose. Moi aussi, j’ai un parcours assez similaire au tien : pour les miens des parents issus d’un milieu plus populaire et immigrés du sud de l’Europe. Même si j'ai pas grandi en France, un de mes parents vivait en France ce qui ma permis de devenir une classe moyenne dans le pays d'origine, et aussi profitez d'un capital culturelle - Francais et pays d'origine double - mais aussi double langue.Comme toi maintenant je ressens également un léger progrès, surtout au niveau culturel et un peu monétaire.
Sur le plan financier, c’est toujours difficile à évaluer. Nos parents ont vécu les "années glorieuses", une époque que l’on ne pourra jamais reproduire aujourd’hui, sauf pour ceux qui bénéficient d’un héritage, de biens immobiliers ou d’autres aides. Mais comme tu dis il y a toujours ce fils de securité.
J’ai vécu aussi ce décalage en arrivant à l’université d’arts, où presque tous mes collègues étaient des enfants de bourgeois. Ils faisaient de l’art en sachant qu’ils pouvaient compter sur le soutien financier de leurs parents aisés. De mon côté, il y avait toujours cette incompréhension : comment pourrais-je réussir sans, par exemple, devoir travailler au Monoprix pour subvenir à mes besoins ? Cela impliquait un énorme déclassement, à la fois culturel et financier, par rapport à mes parents, tout en essayant de créer de l’art dans un domaine hyper niche.
Plus je m’y suis plongé, plus je me suis rendu compte que ce n’était pas possible pour moi de prendre un risque aussi énorme. Finalement, je me suis réorienté vers le design, un domaine qui offre des opportunités professionnelles beaucoup plus accessibles. Cela m’a permis non seulement de dépasser mes parents sur le plan social et culturel, mais aussi de trouver une certaine stabilité.
Juste pour dire qu’au final, le transfuge social total et le grand écart par rapport à nos parents restent vraiment minimes, comme tu le dis. Il y a une part de chance : devenir une star de la musique, un auteur à succès, un artiste reconnu, un médecin, un chercheur, etc.
En tout cas super vidéos!
Trop bonne vidéo !!!
16:21-17:30 un jour il faudra qu'un.e youtubeur/euse se dévoue pour explique les possibilités de reconversion dans les formations françaises; a quel moment tu peux passer de droit à socio sans que ça pose de problème ? Sinon vidéo incroyable !
Systèmes de crédits universitaires et d'équivalence, non ? J'avais pu me réorienter comme ça à la fac
Un cas pratique particulièrement intéressant et à la fois très partagé étant donné que les petites mobilités sont nombreuses.
Un grand merci pour cette riche vidéo
Très intéressant. On peut en partager un extrait ? Merci
Cool que ça vous ait plu, oui pas de souci pour l'extrait.
@@gregoiresimpson4123 excellent. Bienvenue sur À gauche 👍
Du coup tu omets l'analyse de classe marxiste et c'est dommage car il y a bien des entre deux, en l'occurence la petite bourgeoisie et les classes d'encadrement. Les transfuges de classe ce sont finalement tes parents qui deviennent patrons et donc propriétaires de leur moyen de production. Ce faisant ils s'inscrivent dans la petite bourgeoisie.
La sociologie offrent une grille d'analyse intéressante sur les classes moyennes mais comme tu l'as dit c'est compliqué de comprendre avec un seul registre. Cest pourquoi s'aider d'une grille de lecture marxiste offre une approche plus précise.
Je suis d'accord que la grille marxiste est aussi pertinente, je dirais pas qu'elle est plus précise, mais effectivement elle est un angle tout aussi intéressant (après ça dépend ce qu'on veut dire avec, pour comprendre ma trajectoire par exemple, je trouve qu'elle est plus limitée parce qu'elle parle pas ou peu de tout ce qui est capital culturel, alors que c'est quelque chose de déterminant dans mon parcours).
@@gregoiresimpson4123 C'est le soucis avec la grille marxiste, dès quon sort du rapport au moyen de production, on manque d'outils. En plus avec les auto entrepreneurs type uber on est bien obligé de dépasser ces grilles de lecture. Quand je disais plus précis je voulais dire "en combinant les deux" pas en prenant uniquement la grille marxiste
@@samvb6020 Ah oui je vois, merci de la précision.
Toujours un régal de retrouver tes vidéos ! Intéressant de comparer les trajectoires des autres avec la sienne quand on est “concerné.e”
Ce qui est drôle avec les sciences sociales quand elles sont bien utilisées, c'est qu'elles montrent de vraies régularités... Je me suis retrouvé dans pas mal d'éléments de ton parcours et je suis sûr que si d'autres youtubeurs de gauche faisaient une vidéo sur leur trajectoire sociale, on y retrouverait aussi d'autres similitudes. On n'est pas là tout à fait par hasard !
Cool vid en tout cas !
Passionnant, très bien réalisé: enfin de la fraîcheur dans le youtube game. Merci!
ça place même le déracinement en scredouille, super vidéo !
Un point juste évoqué à la marge, c'est la localisation du domicile : mieux vaut un HLM d'une grosse métropole (qui donnera plus de possibilités d'accéder à l'université) qu'à la campagne... (cf la diagonale du vide qui enlise)
Auto-analyse hyper intéressante et bienvenue, mais quelque chose m'étonne, c'est que tu ne mentionnes pas le fait que, selon la définition donnée des classes populaires... Annie Ernaux n'est pas issue de la classe populaire.
Un peu comme toi, ses parents sont propriétaires d'un café-épicerie donc pas en position de subordination.
Ce sont des petits entrepreneurs, et elle est un exemple de plus de ceux qui aiment se considérer comme de vrais de vrais "transfuges de classe", alors qu'ils cachent les trajectoires d'autres transfuges... qui sont souvent, en fait, leurs parents.
Oui c'est une bonne remarque en vrai. Disons qu'à la base les parents d'Annie Ernaux était vraiment dans les classes populaires alors que moi c'est moins nette. Aussi ses parents ont eu une petite ascension économique et celle de mes parents est bien plus grande. Mais c'est vrai que son ascension sociale n'est pas aussi grande que ce qu'on laisse souvent penser, et je me suis pas vraiment attardé sur son cas alors que ça mériterait d'être nuancé. En revanche elle en devenant agrégée de français et écrivaine reconnue elle a intégrée les classes supérieures culturelles ce qui n'est pas mon cas.
En gros ce qu'on pourrait dire a minima c'est que les parents d'Annie Ernaux sont passé des classes populaires à la tout petite classe moyenne, et qu'Annie Ernaux a connue les deux situations et qu'elle est passée dans la classe supérieure. Ce qui en fait un transfuge moins spectaculaire que ce qu'on présente mais un transfuge quand même. Là où moi j'ai plus eu une ascension culturelle dans la classe moyenne.
@@gregoiresimpson4123 On en reparle aux 100K abonnés !
super vidéo !
Hyper interessant, manque selon moi une nuance entre transfuge de classe et transclasse. Etant moi meme transclasse, quand on parle de rigidite sociale, on me retorque souvent, "bin tu es la preuve de quand on veut, on peut.." Merci pour les video
Y a un truc qui me donne un ressenti paradoxale, tu dis que ton ascention n'a rien de special et pourtant, aujourd'hui tu es quand même un minimum connu dans le domaine culturel que tu vise, alors ton parcours n'est pas rares mais il t'a rendu spécial. Tu ne fais déja plus partie non plus de classe social qui n'ont pas tes possiblité ( c'est absolument pas une critique mais il me semblais que tu n'aborder pas certaines difference qui te separe enft de toi et celui qui te regarde)
A' quoi le voit on réellement ? Est ce que c'est juste changer de classe sociale au sens propre du terme ou est ce vraiment un changement de nature humaine via la culture et l'intellect ( créativité , autodidacte....? )Le transfuge de classe ressenti comme vous dites n'est pas réel "c'est un délire ".
J'ai vécu dans le 93 fais mes études dans 16eme et 5 ème passer mon adolescence dans le 7 ème via mes riches amitiés ... J'ai un diplôme LLCE de langue maternelle mais travaille depuis 10 ans dans un institut de statistiques j'ai tout appris seule avec mon ordinateur et je ne peux pas m'empêcher de vouloir comprendre et améliorer mes performances en essayant toujours par la logique et l'expérience d'évaluer ma potentielle progression . Bref , surdouée ou non transfuge ou non , ne pas se mettre dans des cases sous prétexte de vouloir à tout prix se définir et donc se réduire me semble l'essentiel et préserve de l'ego mal placé afin de pouvoir acquérir une réelle estime de soi. Il n'y a que les mots qui ont des définitions .
Gé-nial !!! Je me reconnais énormément dans ton origine, ton parcours et le parcours de tes parents... Le passage en classe européenne espagnol a aussi été ultra déterminant, puisque j'hésitais beaucoup avec option technologie à la place...
Bonsoir,
Le plaisir d'écouter pour apprendre, est-il source d'aliénation à la récompense sans effort préalable ?
Merci pour votre partage.
Bonne soirée.
Intéressant, c'est une bonne analyse et qui développe des nuances qu'on n'entend pas toujours dans les médias classiques.
Je m'intéresse à la sociologie depuis quelques jours, tes vidéos m'ont poussé à plonger le sujet. Merci !
Merci pour cette vidéo et pour la petite vidéographie qui va avec!
toujours aussi intéressant.... merci tu enrichis mon capital culturel, tu me rends un peu plus mobile niveau classe, je vais ptet devenir bourgeois., ah mince, c'est l'heure du foot en salle... PLus serieusement, toujours aussi fan de ton boulot !
T'as été à la Fontaine de Eaux à Dinan ou je rêve 😮
Sinon super intéressant comme retour et analyse même si ça me questionne beaucoup sur les parcours sociaux des personnes sexisées et racisées
Intéressant, et ça m'a fait aussi réfléchir à ma propre situation, merci.
Très intéressant ^^
Ok et bah nickel la video, super agréable à regarder, des tirades théoriques un peu longues (surtout quand on est un peu trop attiré par les images) mais un ptit de coup de retour en arrière fait bien l’affaire, donc super travail, bravo !
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J’aurais peut-être aimé un peu plus de précision sur les raisons qui t’ont fait arrêter ton master de socio/philo : est-ce que tu as vécu des moments de violences symboliques qui t’ont fait te détourner de ces voies ? Ou bien c’est le fait que trouver un métier dans la recherche dans ces voies est trop compliqué ? Ou comme tu sembles le dire ce sont les querelles de chapelles qui t’ont tellement déçues ?
Et est-ce qu’on peut voir ces raisons qui t’ont fait arrêter tes études (et ne pas pouvoir atteindre la classe supérieure) comme des « barrières » de cette classe supérieure « contre » les transfuges de classe venant du bas ? Peut-être au sens où tu n’avais pas l’habitus requis pour rentrer finalement dans la classe supérieure ?
Merci pour les compliments ! :)
C’est des grosses questions que tu poses ensuite. Je vais essayer d’y répondre sans faire trop long. Je pense que tout ce que tu dis est assez juste et que c’est un mélange de tout ça.
J’ai ressenti des choses qui s’apparentent à de la violence symbolique (à vrai dire mes premiers ressentis de ce type était avec mon groupe d’ami-es du lycée, j’ai des souvenirs précis où j’avais intégré l’idée que j’étais plus bête). Après pour mon arrêt d’études ça peut sembler paradoxal (mais en vrai ça ne l’est pas), mais j’ai pas tant ressenti de violence symbolique à l’ehess parce que j’étais déjà un gros nerd de la socio et que j’avais des grosses refs qui pouvait me mettre à l’abri de ça. En revanche c’est plus un sens du placement, une capacité à relationner avec les profs qui m’a manqué je pense, et ça ça vient en partie de ma socialisation je pense. Je me suis jamais senti proche des profs que j’ai eu et j’ai jamais relationner vraiment avec eux, ce qui j’imagine doit être un frein dans le monde de la recherche. Ça c’est pour l’ehess, en revanche à la sorbonne j’ai ressenti très fortement la violence symbolique. Peut-être parce que la philo est une discipline plus noble et plus bourgeoise, peut-être aussi parce que la Sorbonne est une institution beaucoup plus ancienne et que ne serait-ce que les bâtiments historiques sont déjà intimidants. En tout cas je me souviens que je me sentais pas du tout à ma place et que l’idée même de prendre la parole dans un cours ou de parler aux autres élèves me paralysait (ce qui était pas le cas à l’ehess).
Du coup je pense que le fait de venir d’un milieu social avec peu de capital culturel a effectivement du être un frein à mon intégration dans le milieu de la recherche. Déjà parce que je l’idéalisais et que du coup j’ai eu une grosse déception, et aussi parce qu’au niveau de tout ce qui est entretien du capital social j’étais à la masse. Après j’avais engrangé pas mal de capital culturel avant d’arriver donc j’étais pas du tout perdu dans tout le versant enseignement de ses institutions, les cours et tout j’étais vraiment à l’aise, c’est plus dans le relationnel et dans un sentiment général d’être pas vraiment à ma place que le truc s’est joué. Puis aussi comme tu le notes y avait l’histoire des débouchés, peut-être que si les débouchés avaient été plus nets, moins incertains je me serais plus accroché. Aussi là-dessus spurement que le fait d’avoir les parents qui valorisent pas mal le travail salarié a joué. Je me sentais peut-être moins enclin que des enfants de la bourgeoisie culturelle d’errer encore un peu plus dans les études, et ça notamment vis à vis de mes parents.
Pour avoir vécu la même chose que toi, en passant par Ulm et EHESS, je dirais aussi, pour reprendre les termes de Bourdieu, que j'ai intériorisée les faibles chances objectives d'intégrer le milieu de recherche (peu de places et des dispositions personnelles inadéquates avec la possibilité de devenir chercheur, celles que tu mentionnes - copinage avec les profs, etc.). Tout ce que tu décris sont des signaux envoyés par l'institution pour "élire" et "choisir" ceux qui ont les chances objectives de réussir dans cette filière. Subjectivement, ça se traduit par une "auto-exclusion" : on comprend que c'est mort.@@gregoiresimpson4123
Esquisse pour une auto-analyse ! Merci pour ce travail, je me suis beaucoup reconnu dans ton parcours
Sympa le décalage avec l’utilisation du rap, la culture du vide du lumpen prolétariat face à la culture permettant l’élévation sociale et économique
14:07 Coucou le Lycée de la fontaine des eaux. On a du se côtoyer :)
PS : chouette vidéo jusqu'ici, je regarde la suite !
ahah trop marrant, t'es né en quelle année ?
T'as gagné j'me suis abonné
Merci ça m’a vraiment aidé à mieux comprendre où j’en étais ! Juste un petit déplacement mais qui fait quand même beaucoup la différence et qui chamboule un peu la vie :)
J'ai enfin regardé la vidéo (malgré ma hype sur Twi :D). Une auto-socio-analyse solide, le montage de ouf en prime ! C'était super 🙂Envie de l'utiliser en cours franchement, à donner à lire comme un article, avant d'en discuter. A mon avis ça peut résonner avec pas mal de trajectoires d'élèves en premières années (de socio en particulier).
Le petit extrait de Bernard à la fin pour parachever le tout 👌 (je me replonge actuellement dans la Culture des individus en prime).
Merci 😭 je serais trop ravi et honoré que ma vidéo serve à ça !
Question : Est-ce que quelqu'un à déjà trouver un questionnaire sur cette thématique. Refaire à peu près le parcours de "Ma trajectoire" avec un résultat. J'aime bien l'idée et me tâte à en créer dans le but de se poser sois même la question. MP si intéressé =)
j'viens de découvrir ta chaine et j'trouve ton travail très intéressant. J'suis comme toi titulaire d'une licence de sociologie et grand passioné de Bourdieu. Seulement j'aime aussi beaucoup Marx et j'me pose une question : pourquoi ne parle tu pas du capital économique mais du patrimoine économique de tes parents alors que tu parles de capital culturel. En effet Bourdieu définit dans la distinction les 4 types de capitaux en tant que ce qui permet d'agir efficassement dans un champ, en suivant selon lui les 4 grandes dimenssions de l'espace social (qui peuvent toutes être subdivisées en fonction de l'objet d'étude). Donc l'héritage de tes parents est selon cette définition du capital économique puisqu'ils leur permet d'agir efficacement dans le champ économique. D'autre part, pour Marx le capital est un rapport social dans le quel est pris un patrimoine et qui permet a son détenteur d'en tirer un revenu par l'exploitation du travail des autres et dans ce cas on peut considérer que tes parents disposent de patrimoine économique dans la mesure où se sont eux qui travaillent. Mais dans ce dernier cas la culture est un patrimoine et elle ne deviens capital que lorsqu'elle est prise dans un rapport d'exploitation par exemple l'auteur qui vends des livres (il faut bien les produire et comme nous vivons dans une société capitaliste....) ou qu'une fois institutionnalisé sous forme de diplôme/concours il permette un fort revenu doubler d'un poste d'encadrement dont la fonction est de permettre/optimiser l'exploitation du travail des autres. Bref, moi j'suis pas plus Marxiste que Bourdieusien et j'considère avec Bourdieu que le découpage de l'espace social est fait en fonction du fait social à étudier et que la théorie du savant ne préexiste pas à sa construction (ce qui serrait la définition du biais scolastique selon Bourdieu). Du coup je m'interroge sur le choix de ta terminologie, sur ce qu'elle dit de la méthode choisie pour analyser ces deux faits sociaux différents. Je m'interroge aussi sur ton utilisation du concept de classe moyenne, à propos duquel Bourdieu est très critique, selon lui, l'espace social ayant 4 dimenssion parler de moyenne n'as pas vraiment de sens et la "Bonne volonté culturelle" est selon lui un marqueur de la petite bourgeoisie (selon ses mots "le prolétaire qui se fait petit pour devenir bourgeois" -mais la plus part du temps il reste petit bourgeois et dans le texte bourdieu ne parle pas de volonté de devenir bourgeois mais de "stratégie" de l'habitus (les guillemets sont dans le texte et ils sont importants), ce qui est très différent-). Pareil quand tu parle de "petits moyens" j'connais un peut cette sociologie (j'ai fait ma licence à Nantes) et selon moi, bien qu'on y trouve des choses intéressantes, c'est plein de contre-sens qui s'ignorent par rapport à la sociologie de Bourdieu. Je sais que "petits moyens" viens de la manière dont les agents se nomaient eux mêmes et qu'il s'agit là d'une incorporation de la sociologie pragmatique de Boltanski dans la sociologie de Bourdieu sans effort de traduction (car la sociologie critique de la critique et la sociologie de Bourdieu sont pleines d'incompatibilités et qu'on ne peut pas se permettre de les juxtaposer "bêtement" comme le ferrait une Marie Cartier par exemple). Je sais aussi que cette sociologie un peut batarde est assez légitime (au sens de Bourdieu) dans pas mal de sphères et qu'elle reste des années lumières audessus des articles qu'écrit une Corine Delmas par exemple. Cependant comme tu est un passionné j'aurais penser que comme moi tu aurais été frapper de la différence de qualité entre les articles et livres écrits par l'école Nantaise de sociologie (qui se réclame de Bourdieu et dit y intégrer d'autres approches mais qui enfaite fait du sous Bourdieu et bouche les trous avec des auteurs plus facile par-ce-que Bourdieu dans le texte c'est long et laborieux, que ça rapport pas beaucoup de postes par rapport au volume de travail et que les grandes enquêtes de Bourdieu ont demander de grands moyens qui ne sont pas simples a obtenir) et les travaux de Bourdieu qui se révèlent beaucoup plus critiques et beaucoup plus radicaux que ceux fournis par Nantes ou par l'INRA (eux aussi je les lis parfois et y as des choses intéressantes, m'enfin c'est pas de la grande sociologie non plus).
Merci pour ton commentaire, tu relèves des points importants qui effectivement peuvent être critiqués dans ma vidéo. En fait, je pense que je suis parfois un peu flou et que ça rend pas honneur à certaines réflexions théoriques.
Une des raisons à ça c’est que c’est un script que j’ai certes beaucoup muri mais que j’ai écris un peu d’une traite, du coup certains éléments sont un peu approximatifs parfois. Et en plus de ça j’ai aussi un parti pris dans les contenus que je propose qui est de ne m’arrêter que de manière très légère sur des éléments de définition (pour pas alourdir) et d’aller directement dans les réflexions que je veux amener. En gros je veux pas être sur un format qui se rapproche d’un cours, mais sur un truc intermédiaire entre la vulgarisation et l’essai vidéo.
Du coup une conséquence de ça dans la vidéo c’est, d’un côté, que j’utilise certains termes de manière un peu interchangeables, et de l’autre, que je m’arrête assez peu sur les éléments qui séparent les définitions des classes sociales qu'elles soient marxistes, bourdieusiennes ou celles des sociologues plus contemporains mobilisés dans mon propos. Du coup je comprends que tu ais retenu de ma vidéo un usage approximatif de l’aspect économique de la théorie de Bourdieu. En fait, j’utilise bien la notion de capital économique mais seulement deux fois (je viens de vérifier dans mon script). Et le reste du temps je parle de ressources économiques ou j’utilise d’autres synonymes. Donc ça peut prêter à confusion sur le plan théorique, mais en revanche ça veut pas dire que je limite mon propos au seul patrimoine. En fait j’insiste là-dessus parce que c’est essentiel chez les commerçants l’aspect patrimoine, mais de manière générale ce que je dis c’est que mes parents avec leur ascension économique ont fini par avoir des bons revenus qui m’ont permis pas mal de choses, notamment en terme d’études. Du coup, c’est possible que j’ai pas été assez clair, mais j’inclus bien toutes les ressources économiques dans ce qui définit la position sociale de mes parents.
Aussi merci de préciser quelques éléments concernant la théorie de Marx à laquelle je me réfère pas du tout dans la vidéo. J’évoque seulement son nom à un seul moment, et juste pour critiquer un usage approximatif et pas très bon (une vulgate en fait) qui utilise Marx pour se contenter d’une vision binaire de la stratification sociale. Du coup faut que je le précise je pense : ma réflexion est complètement tributaire d’une vision bourdieusienne des classes sociales, et ma connaissance de Marx est très superficielle. En gros je ne connais Marx quasiment qu’indirectement, et largement à travers la critique pas toujours juste que lui fait Bourdieu.
Donc je comprends complètement que tu fasses droit à sa théorie, qui en fait est tout à fait valable à mes yeux (contrairement à ce que pourrait laisser croire mes approximations), et qui si elle est critiquable (l’angle féministe matérialiste par exemple) n’est pas du tout dépassée. Puis surtout ce qu’il faut dire (et je te rejoins là-dessus) c’est que Marx et Bourdieu n’étudient pas les mêmes objets scientifiques, et que du coup leur théorie ne sont pas invalidées l’une par l’autre. Donc je suis complètement d’accord avec toi là-dessus, ma vidéo ne nous dit rien sur Marx, parce que le rapport d’exploitation et la perspective historique et politique qu’il développe ne cadre pas avec l’angle que j’ai dans cette vidéo.
Et du coup si j’utilise le concept de classe moyenne et me défait là-dessus de la théorie bourdieusienne c’est à peu près pour les mêmes raisons. Je pense que je suis pas d’accord pour dire que les gens de l’INRA font du sous-bourdieu. Pour moi ils ne reprennent pas tout l’appareil conceptuel parce qu’au niveau de ce qu’ils étudient (dans une démarche ethnographique souvent), tous les concepts de Bourdieu ne sont pas opérants. Et pour moi l’utilisation de la notion plus large de classe moyenne dans la sociologie actuelle, si elle va avec une moins grande systématicité conceptuelle, a l’avantage de mettre en lumière des phénomènes plus fins dont Bourdieu ne rendait pas compte dans sa théorie. D’ailleurs ça rejoint tout à fait le travail de Lahire que je convoque à la fin (qui utilise aussi la notion de classe moyenne dans ses travaux) et qui en aucun cas fait du sous-bourdieu à mon sens.
Voilà voilà, en espérant que ma réponse comble un peu certaines approximations de la vidéo.
@@gregoiresimpson4123 je t'ai répondu hier mais j'ai effacer mon commentaire car je l'ai poster sans me rendre compte qu'il était approprié a une discussion privée mais pas a un commentaire publique. Je vais en modifier la forme dès que j'ai le temps et je te réponds vite.
Je sais je mélange des choses qui viennent de différentes sphères (témoignages reçus, expériences personnelles, lectures personnelles, cours auxquels j'ai assister), mais j'pense que j'suis capable de produire une analyses avec toutes ces données. J'sais que c'est prétentieux avec juste une licence mais ça fait 8 ans que la science sociale c'est mon oxygène et que je travail méthodiquement. Y as que comme ça que j'ai pu comprendre la perdition moderne de la sociologie critique.
Maintenant un contre point pour montrer que je met pas tout les sociologues Nantais dans le même sac mais que j'éprouve une passion réelle pour les objets qu'il travaillent, cette fois je vais dire du bien donc je vais donner le nom. Il s'agit de Fanny Darbus. Elle écrit peut d'articles mais ce qu'elle produit est une sociologie de qualité, pas du sous Bourdieu mais du post Bourdieu.
Tout d'abord elle écrit un très bel article de méthodologie "Cachez ces faits que je ne saurait voir" dans lequel elle propose une nouvelle approche du carnet d'enquête visant à noter scrupuleusement les affects de l'enquêteur, ce qui permet par exemple (même si elle ne vise personne et ne parle pas de ses collègues dans l'article, c'est moi qui fait le lien) d'éviter d'invisibiliser les dominations qu'il nous arrange bien d'invisibiliser. Elle produit aussi un article sur les morales de classe, avec de très belles ACM, dans lequel elle montre que la "morale de plaisir", décrit par Bourdieu dans la distinction comme itinérante à la petite Bourgeoisie Nouvelle, s'est imposer a la majorité de la Bourgeoisie et si comme moi, sans être clouscardien on s'est un peut intéresser a lui, on sais que c'est ce qu'il avait anticiper. Et là on vois la puissance scientifique: 2 auteurs opposés ont dit des choses et la méthode scientifique, par ses moyens propres, viens les articuler sans aucune téléologie.
Et pour finir sur cette sociologue et montrer que je n'ai aucun problème de principe ni avec Boltanski ni avec les approches multiscalaires elle écrit aussi "dispensés d'être malades Les travailleur·euse·s des toutes petites entreprises (coiffure, restauration, bâtiment), des salarié·e·s jamais malades ? ". Et là on la voit utiliser la sociologie pragmatique en partant d'entretiens très fins sur les sensations de ces salariés pour intégrer la notion d'aliénation à la sociologie de Bourdieu. Les causes macro-sociales ne sont pas cachés, le principe de "respectabilité" est mis en lien avec l'employabilité et avec la domination direct des petits patrons et de leur profit spécifique (même si elle montre qu'eux aussi souffrent, elle montre leur "jouissances" aussi et leur obsession de l'exploitation des autres, en quoi eux ça les bousillent sans plus et en quoi ils détruisent littéralement le corps de leurs employés quand ils restent longtemps).
Voilà, désoler si c'était un peut long mais c'est un sujet compliquer, car il s'agit en substance de montrer comment la Bourgeoisie culturelle, même dans ses fractions les plus "progressistes" écrit massivement le récit de la classe dominante, comme dirait Friot. En plus ça prends 2 commentaires... mdr
J'viens de réaliser que j'peux synthétiser mon exposer en une phrase: On peut dire que Bourdieu écrit de la théorie critique au sens d'Horkeimer ou alors qu'il opère une rupture nette avec les prénotions au sens de Durkeim, alors que les bourdieusiens/ethnographes écrivent de la théorie classique/ n'opèrent pas une rupture nette avec les prénotions (institutionnelles, de classe, prénotions a l'état incorporer dans l'illusio du champ) et qu'ainsi en reprenant la théorie de Bourdieu dans des cordonnées qui ne lui sont pas adéquat ils opèrent contre sens sur contre sens et fond globalement ce que j'ai dit précédemment.
@@gregoiresimpson4123 T'as peut-être pas vue mes réponses vue qu'elles ont mis quelques jours à arriver et que j'ai répondu en dessous de mon commentaire ou alors t'as d'autres trucks a faire ou alors tu préférerais qu'on en discute en privé. Mais j'aimerais vraiment avoir ton avis sur ce que j'ai dit, par-ce-que j'ai envie d'avoir une autre analyse que la mienne sur l'école ethnographe-bourdieusienne. Si tu veux qu'on en discute en privé ailleurs pour plus de liberté de ton ou attendre d'avoir du temps libre pour me répondre tranquillement ici j'suis à ta disposition.
Passionnante vidéo, bravo ! (et Un homme qui dort = ❤)
Merci pour cette vidéo. Elle est de loin la plus parlante de toutes les autres pour moi, étant donné que j'ai une trajectoire relativement similaire.
Merci beaucoup, trop stylé !
Tu es le " la scéance de Marty" de la socio.
Je me retrouve tellement dans ton parcours, sauf que, au lycée j'ai bifurqué, fini ouvrier en haut de l'échelle ( couvreur ) et daron à 21 piges, la honte de ma famille 😁 ( qui était exactement comme tes parents, de ouf, les miens partaient de très loin ) . Je suis un contre-transfuge de classe 😁
La définition de classe populaire par la sociologues, c'est une définition qui fait consensus ?
Comment classer une certaine catégorie d'ouvriers, que j'appelle aristocratie ouvrière : par exemple une portion des soudeurs, des mecano, des charpentiers, des gens très très qualifié, faisant des trucs très pointu, peu courant, parfois très esthétiques ou relevant du patrimoine historique, qui gagnent bien leur vie, font les tâche les plus gratifiante, sont extrêmement valorisé par leur collègue, leur supérieur, la société et peuvent faire preuve d'initiative voir de créativité dans leur tâche ?
Techniquement ils sont prolo, mais moi je les identifié pas du tout comme ça. Et souvent, ce genre de passionnés, transmette l'appétence pour le savoir manuel à leurs enfants, c'est pourquoi j'appelle ça une aristocratie ouvrière.
Ou en tout cas, leurs gosses feront des étude type BTS ou ingé ds des secteurs techniques.
J'ai le même sentiment, mais juste pas le même terme: chez moi je les appelle des artisans. N'oublions pas le rapport artisan-artiste qui viennent du même mot, ça peut t'éclairer peut-être dans cette compréhension
@@viviankive j'ai pas vraiment un problème de compréhension du truc. Mais moi tu vois, je suis métallo. Mais entre moi qui fait de la construction navale en mode gros bourrin et un soudeur qui fait du déplacement à travers l'Europe sur des installations nucléaires ou gazière au tig, bah y'a une sacré diff de capital. Et on peut pas vraiment se qualifier d'artisans non plus, ou alors autant l'un que l'autre. Non là je parle de ce genre d'ouvrier hautement qualifié, et je voulais savoir si ça avait un nom ds la socio, si c'était pris en compte, si ça se savait ce genre de distinction ( et c'est pas vraiment des chefs d'équipe non plus qui on aussi un statut batard eux, parce que c'est pas des cadre, mais pas ouvriers vraiment, bien que si, légalement et parfois très qualifié parfois totalement bidon comme keum )
Merci pour ton commentaire, j'essaye de te répondre dès que je trouve un peu de temps !
@@gregoiresimpson4123 ça serait cool merci. Mais la classe moyenne c'est un bordel sans nom quand même, il y a tellement à dire.
Par contre je ne crois pas que tu aies défini clairement " classe populaire", tu parlerais des pauvres ?
@@mariolozachary1200 Je réponds enfin à tes questions, et c’est pas forcément évident.
Pour la première question c’est assez facile même s’il faut nuancer. Est-ce que la définition que je donne des classes populaires (position pro. subalterne + éloignement culture légitime) est consensuelle en sociologie ? J’ai envie de dire oui dans le sens où Olivier Schwartz est un chercheur incontournable dans la sociologie française des mondes ouvriers. Son travail date des années 90 et est très cité dans la littérature qui fait référence sur les classes populaires actuelles.
Mais comme tout le temps en sociologie, si son travail est reconnu, cité, mobilisé, ça veut pas dire pour autant que des démarches avec d’autres grilles théoriques, ne sont pas valides. Je l’expliquais un peu dans mes vidéos sur Passeron, mais en gros dans la sociologie il y a un pluralisme explicatif.
Et en fait selon la focale, selon l’angle sous lequel on aborde tel ou tel pan de la société, plusieurs définitions différentes peuvent être pertinentes.
Du coup la définition de Schwartz est consensuelle mais c’est pas la seule, et d’autres grilles théoriques peuvent être pertinentes.
Ensuite pour ta question sur comment positionner les ouvriers qualifiés (qui ont un métier avec un assez haut niveau de technicité, ce qui les distingue des ouvriers ordinaires) c’est un peu compliqué. On tombe un peu dans le genre d’exemple parfait pour illustrer le flou qui peut aller avec le pluralisme explicatif je pense. En gros, je pense que théoriquement et empiriquement, on pourrait aussi bien ranger les ouvriers qualifiés dans la classe moyenne, que dans les classes populaires. Car si on prend le critère du positionnement subalterne c’est ambigüe, contrairement aux contremaitres par exemple qui eux encadrent des gens et sont donc dans un positionnement intermédiaire. Les contremaitres pour moi ce serait assez facile de dire qu’il font partie de petite la classe moyenne du fait de ce positionnement intermédiaire, entre les classes dirigeantes et les classes subalternes. Pour un ouvrier qualifié, on peut dire qu’à proprement parler il est pas intermédiaire donc c’est plus compliqué. Ce qui est sûr c’est qu’il faut le distinguer des autres ouvriers, on peut dire qu’il fait partie a minima de l’élite des classes populaires, après selon les critères qu’on prend, mais aussi selon les ressources de la personne dont on parle, on pourrait dire aussi qu’il fait partie des classes moyennes.
(D’ailleurs petite parenthèse, je précise au cas où, mais quand je parle des ouvriers qualifiés, je parle bien de personnes salariées dans des entreprises. Un couvreur qui bosse à compte, sociologiquement je le mets dans les indépendants, même si son travail peut se rapprocher du travail d’ouvriers qualifiés.)
Du coup je disais, on peut classe l’ouvrier qualifié dans la classe moyenne par exemple si on prend son degré d’autonomie dans le travail (mais qui est quelque chose qui peut être variable j’imagine selon les ouvriers qualifiés), qui est un trait que Julian Mischi par exemple convoque pour distinguer classe moyenne et classe populaire. Après il faudrait aussi voir les niveaux de revenus, le patrimoine économique, et éventuellement le capital culturel (si la personne a connu un déclassement c’est possible qu’elle soit pas éloignée vraiment de la culture légitime par exemple). Bref, on est sur un cas limite qui selon moi peut justifier plusieurs choix théoriques. En revanche, ce sur quoi on peut s’accorder je pense, c’est que les ouvriers qualifiés se situe autour de la frontière entre classes moyennes et classes populaires. Donc autour des fractions hautes des classes populaires et des fractions basses des classes moyennes.
C'est top, merci pour tout ce travail. Le fait de nourrir cette chaîne montre l'évolution ou l'appartenance culturelle. Et certains passages me rappellent la lecture interpellante de "La névrose de classe" de Vincent de Gaulejac. Il m'est avis qu'effectivement, nos places ne sont pas forcément statiques et qu'étant jeune, vous pouvez encore pas mal bouger, d'autant que vous semblez avoir le goût du travail bien fait.
Il faut affronter le malaise intérieur probable vis à vis du milieu d'origine doublé de celui d'évoluer dans une sphère considérée comme socialement supérieure. Maîtriser les codes peut être pénible, loin d'une authenticité et de la congruence qui contribuent au sens profond de notre vie. Beaucoup de choses se jouent à ce niveau-là.
Je me souviens d'un jeune homme brillant d'origine étrangère à qui je demandais s'il se destnait à une école de commerce ou une prépa et qui m'a répondu que non, ça n'était pas pour lui. Son père appartenait à la petite classe moyenne, il vivait dans un quartier populaire. J'idéalisais que tous les espoirs lui étaient permis. J'ai pris la mesure de la difficulté de changer sa destinée.
on a un nombre de point commun comme de différences assez spectaculaire même si mon parcour pourrait plutôt être considé comme un négatif du tient
entre autre la bretagne des parents plutôt de la classe moyenne intellectuelle (libraire qui on commencé avec un bar en gérance en passant par une maison de la presse) ton parcour étudiant ressemble bcq a celui de mon petit frère alors que j'ai tjr été ouvrier (agri et usine) tout en ayant tjr été très curieux, ma grande soeur qui me fesait écouter radiohead tout y est !
je suis un peu troublé 😅
Bonjour ! Je me demandais : ton métier c’est donc médiathecaire ? Si oui est-ce bien? Je veux dire est-ce que ça te plaît, est-ce que les conditions de travail sont bien?
Ah tiens, une autre question que toi tu pourras répondu. J'ai lu le livre de Collombi sur les pauvres et il semble se contredire sur un point : le côté structurel des classes populaires, ou des pauvres ( il est pas toujours clair sur la dénomination ).
À un moment il dit que la pauvreté c'est un statut social plutôt stable, on n'en sort ni n'en rentre régulièrement ou massivement. Ce serait toujours les mêmes population qui sont pauvres.
Plus tard il évoque un indice de la pauvreté pour comparer des pays entre eux. Et 30% des pauvres en France on connu cette situation ( 1026e je crois divisé par le nbr de part ) durant les trois années précédentes, ce qui laisse penser à une sorte de roulement des populations pauvres.
Du coup je sais plus trop quoi en penser.
Est-ce que tu pourrais préciser ce qui te semble contradictoire dans ce que dit Colombi ? Je suis pas sûr de saisir.
@@gregoiresimpson4123 je te réponds tout de suite, mais je chercherai un peu plus tard les citations exact. En fait à deux moments du livre, il semble dire deux choses contradictoire :
- les pauvres, catégorie populaire, sont toujours les mêmes personnes, il n'y a pas de roulement où par exemple des gens déclassé viendraient prendre la place de pauvre qui s'élève ds la société.
Grosso modo, que la pauvreté est un état social stable.
-plus loin, il sort une statistique qui indiquerai le contraire, que régulièrement des gens ( 1/3 ) sortent de la pauvreté.
( Je sais pas si tu as lu le livre, moi je lis peu, mais ce livre m'a vraiment impressionné par le point de vue pris, ça vraiment été une lecture forte pour moi )
Vidéo très intéressante, cependant je pose ça ici mais la culture ce n'est pas que les arts, les lettres, le théâtre etc, c'est aussi les sciences naturelles (celles inhumaines là). Je sais bien qu'en France on distingue nettement culture et culture scientifique ce qui est selon moi un problème mais surtout un angle mort des analyses culturelles faites en socio.
Les unes sont plus valorisées que d'autres ?
Après avoir fait des études de recherche en littérature, j'ai aussi expérimenté ce dégoût du monde de la recherche où il y a peu de passion et beaucoup d'ego. Maintenant je suis perdu :(
Quand tu associes tarantino et fincher à des réalisateurs pour les classes moyennes et supp, sur quoi tu te bases pour faire cette affirmation ? parce que si ya des sources qui parlent de cinéma et classes sociales et qui établissent le lien, ça m'intéresse
Alors quand je l'ai écrit je me basais pas vraiment sur un travail scientifique, c'était un peu à l'intuition. Mais je pense pas que ce soit complètement infondé. J'ai lu il y a quelques temps un article qui donnait du crédit à cette intuition, parce des films comme Brokeback Moutain (qui a comme pour Fincher ou Tarantino ce positonnement de grosse productions mais d'auteur) étaient plus consommés par les classes sup et à l'inverse Camping et Brice de Nice étaient ceux qui étaient le moins consommés.
Un petit lien vers un résumé de cet article que j'ai fait sur twitter : twitter.com/GregoireSimpson/status/1599059775626833920
Excellente video.
Pour ma part, j'entre clairement dans la définition de transfuge de classe en étant cadre de santé avec Bac +5 , du patrimoine immobilier (2 appartements et un gout pour la lecture.
Mes parents sont immigres, qui n' ont jamais été a l'école et ne savent pas lire tous les 2, ma mère est reste cantonne toute sa vie au métier de femme de ménage en interim et mon père au métier de commis de cuisine, avec des fins de mois difficiles et des lettres de relance sur des dettes et des factures impayés.
Le tout vivant dans un HLM , d'une banlieue parisienne assez malfamé.
Etant donne leur analphabétisme, je n' ai pas reçu d'accompagnement pendant ma scolarité qui fut dans un premier temps très chaotique mais j'ai réussi a raccrocher les wagons après plusieurs décrochages scolaires.
J' ai du tout apprendre concernant les codes culturels et les bases de l'éducation financière . Ce qui m' a beaucoup aide a été la fréquentation des bibliothèques municipales, je pense qu' inconsciemment, je voulais palier a l'analphabétisme de mes parents mais aussi le fait de sortir de mon environnement et d'aller a la rencontre d'autres groupes sociaux très different du mien.
Merci pour ton excellent travail et ton honnêteté intellectuelle.
suis-je une transfuge de classe si je suis née dans une famille de profs, mais si j'ai du couper les ponts avec eux donc avec leurs ressources et filets de securité pour ne vivre qu'avec le rsa? suis-je passée de classe moyenne à prolétaire ou même lumpenprolétaire ? transfuge par désascension sociale?
Eh bien je veux pas préjugé de votre situation, mais effectivement vous semblez connaître une forme de déclassement par rapport à vos parents. Je connais pas précisément votre situation, votre niveau de diplôme, depuis combien de temps vous êtes au rsa, si c'est durable ou provisoire, votre entourage, etc. Je pense que si vous avez coupez les ponts avec vos parents c'est sûr en revanche que ça a du fragilisé sérieusement votre situation. La famille est souvent un filet qui permet d'éviter la grande précarité. Et qui peut permettre à des gens fauchés de vivre pas trop mal quand ils sont issus de famille plutôt aisées.
Du coup oui vous êtes en mobilité sociale descendante, je pense qu'il faudrait voir à quel point c'est durable pour parler de transfuge de classe.
Bonne analyse de la sociologie (je suis novice en la matière), appliquée à sa situation. Ça aide particulièrement à comprendre notre placement en société, là où du constat que je fais, les gens ne veulent pas se l'avouer.
Super vidéo !
Franchement le montage est très propre.
C’était très intéressant d’avoir une sorte de cas pratique sociologique.
Je m’identifie pas mal à toi parce que je suis en L1 à Assas et mes parents et moi sont issus de la classe moyenne économique et un peu culturelle mais pas dans la profession, seulement dans les pratiques.
Des fois je me sens illégitime à Assas, surtout que venant de Province, j’ai peur que mes amis parisiens me jugent, mais en vrai ça se passe bien pour l’instant, j’ai tellement bien intériorisé l’Habitus que les personnes pensent d’emblée que je suis parisien, et j’ai pas d’accent à leurs yeux.
C’est juste chiant que dans mon 9m2 je ne puisse inviter personne pour des raisons pratiques …
Tu as quel âge ?
C’est marrant, c’est sûrement un des effets de UA-cam mais j’ai vraiment l’impression que t’es le type de personne avec qui je pourrais être pote et avoir envie de débattre.
Ahah je vois tout à fait pour le 9m2, j'ai eu ça deux ans à Paris aussi. Effectivement même en venant de la classe moyenne on peut sentir un écart. Pour moi c'est tout l'intérêt d'analyses à la Lahire ou d'analyses bourdieusiennes un peu poussées que de montrer aussi ce genre de micro-frontières. Pour mon âge, j'ai 29 ans maintenant, l'époque de mes études parisienne est bien révolue c'était il y a 6 ans. Cool si la vidéo t'a donné envie de débattre et de sympathiser, après effectivement y a sûrement un effet youtube dont il faut se méfier dans ton a priori sympathique. Et puis avoir des relations personnelles avec des viewer-euses ça peut vraiment être borderline à mon sens.
En tout cas merci pour tes retours ça me fait vraiment plaisir !
Découverte de ta chaîne grâce à cette vidéo, trop bien !
Merci beaucoup pour la vidéo! C'est un excellent exemple d'introspection :) en plus de super bien expliqué l'idée de transfuge de classe. Ducoup ça part sur le rap ensuite ? 👀
Super vidéo bravo !
top video, mais on pourrait pas avoir une version sans musique? elle est bien trop forte et ne sert a Rien
Merci pour cette vidéo !! Elle est géniale !!
quelqu'un à la ref de la musique de vald qui est au tout debut de la video?
c'est Chépakichui sur son album Xeu 🙂
Merci. Je me retrouve dans ton évolution
tu dit que ton travail t'a installer dans les classes moyenne plus precisement le pole culturel. Tu veux dire par la que tu peux te placer dans plusieurs classes sociales selon le pole choisit ? economiquement du coup tu te situerais dans quel classe ? (dsl pour les fautes j'ai un clavier anglais)
Hello merci pour ton commentaire :)
Alors non c'est pas vraiment ça que je veux dire. En fait je me base sur une vision des classes sociales bourdieusienne ou dans les classes moyennes et dans les classes supérieures y a un pôle économique et un pôle culturel. En étant bibliothécaire j'ai un salaire moyen et des bonnes ressources culturelles du coup je suis dans le pôle culturel des classes moyennes. C'est la combinaison des deux qui me positionne. Pareil pour un artisan, par exemple un couvreur à son compte, il aura des ressources culturelles bien inférieur à un bibliothécaire mais des revenus bien meilleurs du coup il sera pas si mal positionné socialement du fait de ses ressources économiques. Il sera du coup dans le pôle économique des classes moyennes.
Dans cette perspective l'espace social ressemble à ça du coup : www.google.com/search?client=firefox-b-d&sca_esv=556318805&sxsrf=AB5stBgOAdyP_Qzis1nAg8zp2ufJzLam6A:1691850997515&q=bourdieu+classes+sociales%24&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwj-yeCNrNeAAxUUQaQEHWMXAq8Q0pQJegQIDBAB&biw=1920&bih=927&dpr=1#imgrc=0FZiAdSoDXBqjM
Merci pour ta reponse, j'y vois bien plus claire !@@gregoiresimpson4123
Passer de commerçant à prof.. est-ce toujours un transfuge ?
Le déclassement social avec la perte de revenue de toute une profession permet-elle encore de parler de changement de classe ?
Visiblement, non.
Je dirais même plus: évidemment.
Tomber dans telle ou telle idéologie, cela ne correspond pas à un changement de classe sociale.
Merci, super vidéo. Après, quand tu parles de ceux qui se sentent transfuges de classe parce que leur grand père est ouvrier, je pense que c'est complexe, et que, quelque part, ils ont raison. Mes deux parents sont transfuges de classe, et m'ont élevée comme une bourgeoise. Je me suis crue bourgeoise, jusqu'à rencontrer de vrais bourgeois, à Paris. J'avais l'éducation, les capacités intellectuelles, les connaissances, la conversation, mais les codes ou l'argent, non. Je me suis sentie moins qu'eux, et ai dû réévaluer, et cette fois ci en conscience, d'où je venais, à deux générations, et pas une.
Du courage 🙏🏽 un beau travail