#21. La baisse tendancielle des taux de profit (Marx)

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  • Опубліковано 8 вер 2024
  • Même vidéo que la précédente version, mais avec deux passages modifiés du fait d'une petite erreur au niveau du taux d'exploitation..
    Désolé pour ça et aussi pour le p'tits problèmes de son...
    Un grand merci à Gilles (Heu?reka) pour la relecture du script.
    Le dessin de l’homme sciant la branche est de Frits Ahlefeldt
    Le film de fin est « Terrible jungle » (2020) réalisé par Hugo Benamozig et David Cavigliolo.
    Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez lire directement les chapitres XIII, XIV et XV du livre III du Capital.
    Points évoqués dans la vidéo :
    Chez Marx, le capital ne peut pas être la source de la plus-value. Cela permet d’avoir une théorie dans laquelle la valeur des marchandises est proche des quantités de travail nécessaires à leur fabrication, car le profit ne s’ajoute pas à la valeur du capital. Cela pose néanmoins un autre problème, car implique que les secteurs plus intenses en travail rapportent plus de profits que les secteurs plus intenses en capital (c’est le « problème de la transformation »). Or, cela est incompatible avec l’idée que les taux de profit doivent être à peu près égaux dans les différents secteurs économiques. La solution proposée par Marx est que le prix des produits les plus intenses en capital est en réalité supérieur à la quantité de travail (directe et indirecte) nécessaire à sa fabrication, et inversement pour le prix des produits les moins intenses en capital, qui se vendent moins chers que leur valeur en travail. Globalement, le travail reste donc à l’origine de l’ensemble de la valeur créée dans l’économie (les prix plus élevés d’un côté étant compensés par les prix plus faibles de l’autre), mais il y a au sein de chaque secteur une différence entre le prix d’un bien et la quantité de travail incorporé dedans (différence qui s’explique par la plus ou moins forte proportion de capital dans la production du bien considéré).
    Avec 3 pièges, donc un chasseur qui chasse 3 castors en 2h, il faut 40 minutes de travail et un piège pour chasser 1 castor. Avec un taux d’exploitation de 100%, la plus-value est de 20 minutes. Le taux de profit se calcule alors comme suit :
    - Plus-value / Valeur du castor = 20 mn / (4h + 40 mn) = 1/3 d’1heure / (4 + 2/3 d’1 heure) = 7,14%.
    Avec 4 pièges, donc un chasseur qui chasse 4 castors en 2h, il faut 30 minutes de travail et un piège pour chasser 1 castor. Avec un taux d’exploitation de 100%, la plus-value est de 15 minutes. Le taux de profit se calcule alors comme suit :
    - Plus-value / Valeur du castor = 15 mn / (4h + 30 mn) = 1/4 d’heure / (4 + 1/2 heure) = 5,55%.
    Citations :
    - Ghislain Deleplace : p.170, « Marx reconnait l’existence de plusieurs « contre-tendances » à la baisse du taux de profit, mais il considère de façon arbitraire, qu’elles ne remettent pas en cause la « loi » de la baisse des taux de profit […], en lui conférent seulement un caractère « tendanciel ». C’est évidemment une faiblesse de son analyse dont il semble qu’aucune reformulation de sa théorie ne permettre de la surmonter ».
    - Henri Denis : p.450 édition Quaridge 2008, « Telle qu’elle nous a été livrée, cette analyse, à côté de mérites réels, présente de sérieux défauts. […] On doit remarquer que l’analyse de la croissance des économies capitalistes proposée par Marx souffre d’une lacune considérable, du fait que le problème des débouchés n’y tient pas la place essentielle qui devrait lui revenir. »
    Prétendre, comme le fait Marx, que le capital ne peut pas être la source de la plus-value est une position difficilement tenable, qui conduit notamment au problème de la transformation, évoqué plus haut. Elle lui permet toutefois de faire du travail seul l’origine de toute la valeur créée, ce qui est cohérent avec la volonté de Marx de faire de la théorie de la valeur une théorie de l’exploitation. Il faut pour cela que l’ensemble de la plus-value réalisée par les capitalistes soit créée par les travailleurs.
    Un des grands problèmes que rencontre la classe des capitalistes est de trouver des débouchés pour sa production. Or, cette question des débouchés est quasi-absente ce cette analyse de Marx (elle l'est en réalité surtout à la fin, au moment de la crise du capitalisme, liée au fait que l'épargne des capitalistes ne trouve plus à s'investir). Auparavant, tout se passe comme si les capitalistes étaient certains de pouvoir écouler sans difficulté la production de leurs employés. Marx sera très critique envers la loi de Say (selon laquelle l’offre crée sa propre demande), mais il n’arrivera jamais réellement à la réfuter et expliquer l’existence d’une surproduction généralisée. Il faudra attendre les travaux de Keynes pour que ce point se retrouve au centre des débats théoriques en économie (même si Keynes avait eu des nombreux précurseurs à ce niveau-là, comme par exemple Malthus ou Sismondi).

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