Je voudrai te remercier pour cette vidéo très spontanée et sincère. Je voudrais aussi te dire que je comprends parfaitement ta loyauté envers tes parents qui est juste admirable. J'ai comme l'impression qu’inconsciemment ça te freine, parce que tu t'autorises à réussir mais tu te dis "ah attention pas trop quand même!" par fidélité et loyauté à tes racines si j'ose dire. Je l'ai surtout ressenti quand tu as évoqué la thèse qui je pense (et je peux me tromper bien évidement) que pour toi signifie de passer un nouveau cap qui risque d'élargir le fossé qu'il y aura entre la Dr.Emy et là d'où elle vient. Rassures toi tu es brillante et j'en connais qui ont fait des thèses qui n'ont pas le quart de ton talent et ta passion. Ce que je peux te dire c'est que tu es valide et authentique, autorises toi et réussir et accomplir toutes les merveilleuses choses dont tu rêves tout en restant toi même. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à appliquer surtout quand on souffre d'anxiété qui a tendance à accentué certains ressentis et je te parle en connaissance de cause car je suis moi aussi femme, introvertie, travaillant dans le milieux scientifique, mes origines sont ce qu'elles sont, mes parents sont ce qu'il sont et mon anxiété généralisée est ma meilleure amie... donc bref s'il y a une chose que je peux te dire c'est de ne pas te limiter toi même! Gros bisous et au plaisir de voir tes prochaines vidéos
Dans une relation antérieure toxique, mon ex me reprochait presque le fait d’être issue d'une famille de médecins, de faire les mêmes études, de reproduire le même schéma. Il me faisait toujours culpabiliser en m'exposant nos privilèges, me faisait sentir les difficultés financières de sa famille allant jusqu'à "emprunter" de l'argent. Puis quand les choses ont tourné au vinaigre, les joutes verbales à type de "gosse de bourges" se sont bien faites entendre. Aujourd'hui, je suis avec un homme issu d'une classe ouvrière mais avec qui les disparités sociales ne se sont jamais faites ressentir. Notre seule richesse est une richesse de cœur, d'esprit et de différence.
J'ai aussi un ex qui m'a sorti que j'avais des "problèmes de bourges" alors que je suis boursier. Certes au minimum, mais tout de même. J'ai trouvé ça particulièrement malsain et ça le dérangeait pas quand je payais pour 95% des choses... 😅
Maman sans bac non plus et artisant/commerçant. Je me sens beaucoup plus à ma place à mon compte qu’en postdoc dans un labo de recherche. Le sentiment de décalage et la culpabilité de voyager je comprends aussi et je partage. Je pourrais aussi parler longtemps du sentiment qu’on a en tant que prof en collège/ lycée. Bref. J’ai pas envie de parler plus que ça de moi. J’ai juste envie de t’envoyer mon soutien bien que tu n’en ai certainement pas besoin. Je t’embrasse.
Ta vidéo m'a tellement touché. Je viens d'une classe supérieure, donc j'ai le privilège de ne jamais avoir eu a me préoccuper de ces questions la (même si je suis plus sensible aux différences culturelles, ayant beaucoup déménagé étant petite), mais c'est quelque chose dont j'aimerais avoir plus conscience. Et tu as raison quand tu parles de mixité sociale, ma meilleure amie vient d'une classe inférieure à la mienne et pourtant on est très proche et on s'apprend énormément mutuellement. Merci de nous avoir partagé ton experience
J’ai adoré ton témoignage. Je me vois un peu dans ce que tu racontes. Je suis voilée, d’origine arabe. Quand j’étais à la fac, ça me dérangeais de voir que la majorité des femmes de ménage sont arabes et/ou voilées alors que j’étais la seule dans ma promo avec le voile. Ça donnait un peu l’impression que cette catégorie de femmes est le déchet de la société. Mais le problème aussi c’est qu’on ferme l’accès au travail à ces femmes là. Aujourd’hui, je suis en thèse et pareil, il n’y a qu’une autre doctorante avec le voile, mais les femmes de ménages sont soit noires soit arabes avec/sans voile. Et bin si toi l’idée de ne pas vraiment appartenir à ce milieu te freine, moi c’est justement elle qui me pousse à me défonser pour me faire une place, pour montrer qu’on peut réussir (et même mieux que les autres) même si on a pas grandi dans les meilleures conditions.
Je rajoute une chose. Je pense que ce milieu ne leur appartient pas justement ! C’est le milieu de la connaissance et de la science, qui devrait appartenir à tout le monde !
C'est beaucoup de paramètres à comprendre et accepter, ces femmes arabes et voilées que tu vois sont pour la plupart pas français ou français récents, elles viennent de l'étranger sans forcément un bagage derrière elles, de plus les femmes voilées restent une petite minorité dans toute la France alors si on enleve toutes celles qui ont arrêté de travailler ou leurs études pour rester auprès des enfants/mari et qu'on limite juste à ta fac c'est sur qu'il y en a peu... À l'inverse je pari que dans ton pays d'origine les femmes voilées à la fac se bousculent 😉 ne pas tout voir en mal et si tes parents t'on donné cette chance fonce
Perso a l hôpital les femmes de ménage sont quasi toutes blanches et de classe ouvrière et les médecins sont arabes et noires.. donc ne pas tirer de conclusions hâtives.. je trouve limite cette façon de voir le problème par le trou de la serrure.. des agents d entretiens il en faudra tjs et il faut re considérer ces métiers, dire que ca fait penser à des déchets de la société je trouve ça vraiment dur… dans un sens sans ces personnes nous ne pourrions pas vivre décemment il faut reconnaître que ces métier sont dures et aussi très important.. bref
5ans plus tard, as -tu réussi a trouver ta place dans ce milieu malgré ton voile? Une enquête vient de sortir sur les jeunes musulmans très éduques s en allant de France. ''“La France, tu l’aimes, mais tu la quittes”, (co-écrite avec Olivier Esteves et Alice Picard, aux éditions du Seuil), le chercheur en sciences politiques Julien Talpin détaille les raisons du départ de milliers de Français musulmans vers l’étranger. ''
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis quand tu parles de "culpabilité". J'ai aussi la chance de voyager alors que ma mère n'en a pas vraiment l'opportunité et je me sens coupable, de voyager et aussi d'avoir l'opportunité de m'acheter certaines choses que je veux... alors que je sais que personne ne m'en veut pour ça bien au contraire. C'est vraiment bizarre.
Merci à toi. Je pense savoir ce que tu ressens. Je viens d'un milieu très difficile, et aujourd'hui je suis en Master de psychologie de l'éducation. Je saisi très bien tes questionnements, je ressens également cette humilité qu'il faut avoir fasse aux autres, quant ils ne savent pas par exemple quelque chose. Je m'efforce toujours de savoir d'où vient mon interlocuteur, je suis sensible aux réactions qu'il peut avoir face à ce que je lui dit. Je suis quelqu'un qui lit énormément depuis la quatrième, pour moi c'est essentiel de se cultiver sur tout, enfin avec ke temps qu'on a. J'ai énormément travaillé, et persévéré pour arriver où je suis. Je n'ai pas été aidé par mes parents, ce n'était pas possible. Alors j'ai travaillé en parallèle, dans des emplois types macdo, quick et d'autres. J'ai redoublé ma première, triplé ma terminale, je n'ai pas eu le bac, j'ai passé le Daeu B deux fois pour finir par l'avoir et enfin avoir accès à la fac. J'ai fais une année de biologie, mais ce n'était pas ma place, alors je suis arrivé en psycho et là je me suis trouvé ! Donc tout ça pour te dire que je devrais être fier comme un coq, mais ce n'est pas ce que je ressens, en faite j'ai encore plus envie de faire ce que je veux. Ce que je veux c'est aider la société, aider les enfants du même milieu que moi, les aider en leur apportant ce que les sciences cognitives nous ont apprises ces dernières décennies sur comment apprendre ! C'est mon combat, mes valeurs, je veux faire de notre monde un monde où chacun pourra être bon et bien avec les autres, je veux lutter contre toutes les formes d'inégalités. Alors c'est aussi pour ça que je te fais ce témoignage, je veux te remercier car a chaque fois que je regarde tes vidéos je ne me sens plus seul a comprendre ce que je comprends, et a être engager comme je le sens engagé ! Merci
Bonsoir, Ton témoignage était très intéressant, et je m'y suis retrouvée. J'ai été jusqu'au lycée dans des établissements scolaires de banlieue parisienne (en ZEP ) et j'ai poursuivi ensuite par des études dites "élitistes". Cela fait très plaisir de voir des professeurs comme toi qui aiment enseigner et qui le disent. J'ai beaucoup de respect pour ce métier, ce sont des professeurs comme ça qui marquent parfois l'esprit de jeunes élèves à qui on n'a pas assez dit qu'ils "valaient le coup" et qui les poussent à exploiter leur potentiel. Merci pour ta vidéo
Moi c'est ma mère qui s'est élevée de son milieu social, Mes grands-parents étaient des fermiers des paysans si on veut et ma mère a passé toute sa jeunesse toute son enfance dans ce milieu , elle aidait à la ferme elle bossait beaucoup ils étaient très pauvres y'avait presque pas de distractions, de cadeaux de livres ou quoi. Ma mère fut la seule la pionnière à faire des études à l'Université, études qu'elle n'a jamais achevées à cause de la nécessité de travailler pour trouver de l'argent. Elle a commencé à lire et à vivre avec son temps en se détachant de ses parents et en devenant indépendante. Elle a passé des concours de la fonction publique et elle a été reçue . Elle a maitrisé le droit et quand mes grands parents sont décédés ma mère a géré le domaine. Elle a vendu une bonne partie de l'ancienne ferme à bon prix et bref elle s'est grave débrouillée. On a vécu dans un certain luxe (luxe du point de vue d'une du bourg d'un village perdu de 1000 habitants c'était pas oufissime non plus) . Mais j'ai compris en grandissant que ma mère était très cultivée (même si j'ai lu plus de livres qu'elle elle me dépasse large en analyse des hommes et connaissance de la vie et en gestion et en tout). J'ai compris finalement qu'elle s'était élevée socialement. Et souvent on va voir de la famille, ça sent le crottin et y'a des étendues de terres des vaches de la terre , un accent paysan , des habits du siècle dernier et c'est génial!
On ressent vraiment que vous êtes émue en abordant un sujet de société si paradoxalement personnel et intime. L’expérience des transfuges comme toi (même si je déteste cette idée d’étiquette (la classe) et d’autant plus l’absence d’étiquette ou la double étiquette (le fait d’être transfuge) vue comme un mal) est vraiment touchante. Merci @antastesia
Ma mère n'a pas eu la chance d'étudier mais elle a toujours était ouverte d'esprit. Elle m'a adoptée un jour après ma naissance elle a du être femme de ménage pour pouvoir nous nourir, nous acheter des livres, nous offrir de bonnes conditions de vie à moi et à ma soeur. Ma mère nous a élevé seule avec l'aide de mes grands-parents qui ont adopté ma mère qui avaient une situation aisée mais ma mère s'est bâtu pour nous. En tout cas merci pour cette belle vidéo. Tes vidéos sont géniales je me retrouve tellement en toi.
Cette vidéo m'a émue, c'est un sujet qui me touche tout particulièrement. J'ai commencé la fac en septembre et je me sens extrêmement seule, j'ai l'impression de ne pas avoir le profil parfait. Dans mon TD (à majorité blanche) ils vivent tous dans Paris, moi je suis une fille d'immigrés habitant en banlieue. Je me reconnais tellement dans ta remarque à propos des voyages, je culpabilise tellement de parfois voyager avec l'aide de mes parents..Quand je m'autorise à penser aux études que je voudrais faire à l'étranger, je me répète sans cesse "c'est pas pour toi" "laisse tomber". Je vais abréger et juste te dire merci, le sujet est bien traité. Il manque la dimension "raciale" mais je comprends que tu ne puisses pas en parler car ça ne te concernes pas. Merci encore Emy, on sent que ça a été dur à filmer mais c'est important de parler de ça. 💕
Merci pour ce beau témoignage Emy ❤️ ça me touche particulièrement! Je me reconnais quand même pas mal dans tes propos. Si tu veux, je viens aussi d’un milieu plutôt moyen, ma mère est également femme de ménage et mon père magasinier. J’ai commencé l’université l’année dernière en sciences humaines et c’est vrai que comme toi t’as dit dans ta vidéo, on voit la différence parfois dans le milieu universitaire et d’autres connaissances, c’est vrai que c’est culpabilisant d’un côté. Mais d’un autre côté, je pense qu’il faut réaliser tout ce qui s’offre à nous pour nos parents ( et pour nous oc ) En tout cas, je pense que tu vas apporter bcp au milieu universitaire et que tu as clairement le potentiel, l’intelligence, les connaissances pour faire une thèse ! ✊💓 Merci💖❤️ Love💕
Le langage est effectivement un enjeu important: je me rappelle d'il y a 4 mois où en entrant en prépa j'apprenais que bcp bcp d'expressions ne se disent pas --les du coup, au final, être en capacité de, les alternatives, et compagnie. En revanche, je pense que l'enjeu premier est bien celui de l'aisance orale: bien que m'exprimant "correctement" (selon moi et "bien" selon mes profs) à l'écrit, je me suis retrouvé totalement désarmé lors de mes premières colles, n'arrivant pas à m'exprimer clairement tant sur le plan logique (démonstration, énoncé d'un raisonnement) que sur la forme (l'expression, l'articulation, la contrainte physique du "corps présentable à l'oral). Or, ces "aptitudes", ces capacités à se mouvoir dans cet espace social, à s'y déployer naturellement ne s'apprennent pas et apparaissent dès le premier geste face au professeur. Voilà ma petite remarque :)
Étant moi-même transfuge, je me suis beaucoup reconnue dans tout ce que tu as décrit, autant au niveau des expériences qu'à celui du ressenti. Et évidemment, je partage aussi ce sentiment très (trop) fort de ne pas être légitime dans beaucoup de situations et je le combats tous les jours en essayant de ne pas me définir uniquement par mon héritage et mon passé tout en continuant d'être fière de mes origines et de chérir les miens. On ne parle pas assez de ce déchirement permanent d'être transfuge. Un grand merci de l'avoir fait. Tu as tout mon soutien. Bravo pour tout ce que tu fais. 💖
Coucou miss Lâcher prise Lâcher prise sur ce que les autres peuvent penser ou dire Si tu as envie d être avec des gens qui semblent de classes inférieures ou si tu veux faire une thèse alors que tu te sens pas légitime peu importe Fzis le fzis ce que ton cœur désire 😊merci de tes partages de tes réflexions C’est plus facile à dire qu à faire mais faut essayer prends bien soin de toi bisous
Je suis totalement d'accord avec toi surtout sur la dernière partie de ta vidéo. En ce qui me concerne, mes deux plus proches amis viennent d'un milieu modeste alors que moi je suis une bourge. Je pense que l'amitié entre personnes de classes différentes n'est pas une utopie. Pour moi, la meilleure façon d'éviter le pédantisme comme d'avoir des amis, c'est de pas se prendre la tête et de poser un truc simple mais vrai : ces barrières n'existent pas (car elles n'existent qu'à partir du moment où tu les reconnais) Trop analyser est parfois néfaste!
Merci pour ce témoignage à cœur ouvert. Adapter sans cesse son attitude pour ne pas paraître trop pédante pour les uns et trop naïve pour les autres doit être assez troublant pour l'identité. Je n'ai aucune idée de l'impact que ça peut avoir sur la psyché. Mais si ça peut te rassurer, je te vois vraiment comme une personne fondamentalement intègre et bienveillante. Courage, et prend le temps de te reposer et d'être quelques fois seule avec toi-même. 🍵
J'aime beaucoup ta vidéo. Je suis prof aussi, alors que j'ai un père ouvrier ; être plus à l'aise avec les agents qu'avec les collègues profs, je connais...
Je me retrouve vraiment dans ton discours. Je me sens aussi tout le temps coupable de "vivre mieux". Et comme toi je m'empêche d'étaler "mon savoir". Merci beaucoup pour ton témoignage ❤❤❤❤
Le fait que tu culpabilise sur ta situation antérieur vis à vis de ta famille et l'orientation et le milieu dans lequel ils ton fait baigner , c'est pour moi une preuve de loyauté envers eux et de reconnaissance. Alors évidemment je comprends tout à fait ton malaise par rapport aux sacrifices qu'ils ont fait pour toi mais sache une chose , si tes parents ont fait tout ça c'est justement pour que tu puisse vivre ce que tu vis, avoir la situation que tu as construite etc... L'amour et la fierté qu'ils ont à travers toi c'est immatériel, peu importe qu'eux ne vivent pas certaine choses, le fait de t'avoir donner les moyens de te réaliser pour eux c'est bien plus qu'un voyage ou autre futilités, suis certain qu'un jour , tu leurs offrira ce que tu as envie , mais voilà t'es loin d'être anormal lol beaucoup sont dans cette situation, tu as des bons principes, tes parents sont gens très honorable, tu peux être fier d'eux autant qui le sont pour toi! Cordialement.
Encore une vidéo géniale, très intéressante et enrichissante :) Je te trouve toujours très pertinente et tu me donnes envie d’apprendre et de me cultiver plus encore :) take care xx
Je suis arabe issue des classes populaires ma famille est musulmane mais je ne partage pas leur confession je suis en fac d’histoire et je suis la seul arabe sans prétention aucune j’ai un style vestimentaire peu commun et assez élégant voir un peu trop pour ce d’où je viens ,je cherche à m’élever socialement et ne pas vivre la même vie que mes parents ni dans les mêmes conditions et je culpabilise. Je culpabilise de préférer lire ou aller à l’opéra plutôt que regarder la télévision,souhaiter vivre dans le raffinements et de m’éloigner le plus possible d’où je viens car ce milieu ne m’inspire rien ,ne me stimule pas ,j’ai malgré moi des comportements méprisant je m’en rend compte que après.Je trouve ces gens dénué de toute logique et discussion et je ne veux pas leur ressembler.Pour autant je les aiment
Je me retrouve dans ce commentaire sur beaucoup d'aspects,limite on pourrait presque dire que c'est moi qui l'a écrit. Juste pour dire courage! On va s'élever socialement peu importe les médisants!
Ce sentiment de classes, je l'ai énormément ressenti lors d'un stage de finalisation du bafa. On était un petit de groupe de 15 environ,personne ne se connaissait,on avait entre 18 et20 ans. Il y avait deux grosses catégories de personnes qui se sont regroupés directement: les gens qui étaient à la fac de lettre,d'histoire / en art, et les gens qui étaient en bac pro, stmg. A tel point que sur une semaine il a fallut attendre 4 jours avant que ces groupes viennent à ce mélanger. Moi qui suit aussi en études d'arts, j'aurais logiquement dû rejoindre le groupe de la "fac",mais je me sentais tellement mal de rentrer dans ces catégorisation... du coup je n'appartenait à aucun groupe mais n'ai pas créer d'affinités plus que ça...
Ce n'est peut être pas le bon endroit pour poser cette question mais : compte tu un jour nous parler de philosophie ? Excellente vidéo par ailleurs ! Je m'interroge en ce moment sur les codes de l'université, ayant moi même la chance d'être soutenue par mes parents, je vois que j'ai beaucoup de chance et de temps libre par rapport à d'autres pour travailler.
Je m reconnais beaucoup dans cette vidéo et il y aurais tant de choses à dire... Par rapport à la culpabilité : je ne ressens pas personnellement cette culpabilité. Je ressens plus une grosse grosse colère contre la façon dont le monde va. Ca amuse bcp mon entourage pour qui je suis "la révoltée de service". J'ai la rage par exemple de ne pas avoir connu mon grand-père parce qu'il était ouvrier fondeur et qu'il est mort à cinquante balais d'une maladie professionnelle, j'ai la rage de ne connaître ma grand-mère qu'en cartes postales parce qu'elle est morte quand j'étais très jeune. J'ai la rage aussi d'avoir été exposée précocement à la misère sous toutes ses formes, d'avoir évolué dans une famille ou les désavantages économiques se couplaient aux désavantages sociaux et culturels. J'ai connu la violence intra-familiale, qu'elle soit physique économique ou verbale, j'ai connu l'alcoolisme, la faim, l'humiliation d'être pauvre...Mes souvenirs d'enfance, ce sont mes parents qui se saignaient aux quatre veines pour qu'on ait à peu près comme les autres, les gamins qui se moquaient de moi parce que j'avais des vêtements de pauvres (je me souviens même d'une fois où j'ai volontairement laissé le prix sur mes baskets neuves parce que je voulais que mes camarades voient que j'avait un truc qui avait été acheté et non récupéré ^^), les soirs où on allait se coucher avec un bol de chocolat chaud dans le ventre ou deux tranches de pain trempées dans du lait...Je connais bien la pauvreté et comme les aléas de la vie ont fait que je suis retombée dedans, je ne me sens pas coupable, juste en colère de ne pas avoir bénéficié des mêmes avantages. Dans mon cas par exemple, la question de faire une thèse tout ça ne s'est même pas posée au final parce que je ne m'en suis jamais senti ni la légitimité ni l'intelligence parce qu'avec une mère serveuse dans un bar, un père militaire, des grands-pères ouvriers ou clochards (comme ma grand mère paternelle), aller à la fac, bah c'est déjà crever le plafond. Aujourd'hui j'en ris bcp et ça fait partie de moi, le fait que je ne sois à l'aise dans aucune classe. Quand je suis avec les universitaires, on me trouve beauf avec mes blagues de cul et parfois mon parler volontairement wesh wesh (je le fais un peu pour me donner une identité et un peu aussi par provoc, comme si je voulais leur renvoyer dans la gueule la chance que eux et elles ont eue). Quand je suis avec les classes défavorisées, on me traite de bourgeoise parce que je parle bien, j'ai un vocabulaire plus large, des questionnements différents, je rédige bien...Pas facile facile de s'y retrouver. En fait, je ne suis bien que seule parce que les gens de ma classe, ça n'existe juste pas, je fais partie de toutes et d'aucune classe à la fois (même si j'ai jamais fréquenté les milieux riches) Je dirais que ça dépend aussi de ton milieu. Si on est ouvrier mais qu'on a évolué dans un milieu sain, le ressenti sera pas le même que si on est ouvrier et qu'on a en plus évolué dans un milieu malsain, maltraitant etc...C'est mon cas et c'est pr ça que j'ai pas mal la rage. La seule chose que j'ai trouvé, c'est d'écrire et de faire état dans mes romans des questions de classe. Ca me permet d'être plus en phase avec moi-même.
Je comprends cette situation, notamment celle de niveler vers le bas pour être au niveau des " personnes en dessous" afin de ne pas les mettre mal à l'aise. Le problème est que si vous continuez d'agir ainsi ils vont vous tirer vers le bas. C'est l'effet titanic : si les gens qui sont dans les barques s'approchent des personnes dans l'eau alors les barques vont chavirer et tout le monde va se noyer et donc mourir. Ainsi va la vie, c'est pourquoi il y a des classes et des barrières pour séparer. Nous ne sommes pas tous les mêmes. D'autre part, en tant que personne cultivée, vous avez besoin de nourriture intellectuelle, si vous restez avec des personnes en "dessous", vous allez finir frustrée car elles ne seront pas capables de vous donner le change, la réciprocique. Et donc avec le temps, vous allez faner par manque de stimulation culturelle et intellectuelle. Un sportif de haut niveau s'entraîne et joue avec des sportif de haut niveau afin de maintenir son niveau. Enfin, se mettre à leur niveau, c'est être condescendant et leur manquer de respect. Être cultivé ça se respecte au même titre qu'un grand sportif. Vous n'en êtes pas arrivée à ce niveau par magie. C'est le fruit d'un LONG et ÉNORME travail. De toute évidence, d'autres personnes n'ont pas fait ce travail pour des raisons diverses et variées mais vous n'en êtes pas comptable. Dernier point : n'oubliez jamais les sacrifices que vos parents ont fait pour que VOUS quittiez la classe laborieuse et pour vous offrir un meilleur avenir. Faites honneur aux sacrifices de vos parents ! Ils n'ont pas fait tous cela pour vous voir assise à côté du personnel de ménage. Mais ne vous inquiétez pas, rien ne vous empêche d'assumer vos nouvelles conditions sociales et faire du bénévolat auprès de migrants.
Vidéo très intéressante, bien qu'elle fasse très journal intime. Elle fait écho à mon propre parcours. Sans rentrer dans les détails, je partage tout cela : milieu ouvrier, femme de ménage, travail avec les migrants, longues études, pas d'enfant, féminisme, véganisme, Paris, voyages... Et le grand écart mental est effectivement difficile, dans les deux sens : le fait de venir d'un milieu prolétaire me fait sentir souvent la différence avec les autres personnes de mon milieu professionnel, et à l'inverse, j'éprouve un malaise dans mon entourage familial dont je me sens "séparée", géographiquement et mentalement (je vis aussi à Paris). Mais en fin de compte je pense aussi que c'est une richesse, ça nous fait connaître différentes classes sociales, ça permet d'avoir une certaine ouverture d'esprit aussi ! Je pense aussi que notre force, c'est de passer d'une classe à l'autre, de faire le lien, d'introduire les réflexions dont tu parles (le patriarcat, le spécisme notamment) chez des personnes qui n'y auraient pas eu accès autrement. Pour la thèse, que t'apporterait-elle réellement, à long terme ? Que prouverait-elle ? Serait-elle utile à la société ? A plus ! Lysiane
Bonjour Emy, avant toutes choses merci pour votre vidéo et vos vidéos en générale. Vous êtes la preuve vivante, que peux importe du milieu social du quel on viens si l'on a un rêve, comme vous celui de devenir prof, avec du soutien et de la volonté on peut réussir. De plus on peut comme vous ne pas renier sa personnalité sous prétexte de s'intégré dans la société. Merci, pour l'exemple que vous représentez.
Très interessante ta video! Je me retrouve un peu dans ton témoignage avec la partie racisée en plus, ca complique encore plus les choses je dirais... J'ai été la première de ma famille à avoir le bac, je suis la seule en étude supérieure et je ressens un décalage entre une partie de ma famille et les gens que je côtoient. J'avoue c'est pas évident, j'ai l'impression d'être complètement dans les codes (ou presque) quand je suis a la fac avec les autres personnes de ma classe et chez moi justement comme tu dis je fais un peu celle qui sait pas, pour pas reprendre sans arrêt les gens. C'est pas du mépris mais juste j'ai pas envie d'être cataloguée comme l'intello, celle qui sait tout parce que finalement c'est pas hyper bien vu dans certains cas/milieux.
Tes vidéos me sont très enrichissantes et m'encouragent à me cultiver. Néanmoins dans cette vidéo, tu dis être entre le conscient et l'inconscient mais tu parles d'un sujet que tu maîtrises parfaitement et qui a du être abordé dans énormément de livres que tu as lus. Selon moi, il n'y a rien d'extraordinaire dans le fait de préfèrer s'asseoir avec des dames de ménages plutôt qu'avec des profs, puisqu'on est soit même fille de femme de ménage. En tous cas pour moi cela ne nécessite pas une vidéo ou on s'interroge comme tu le fais. C'est rendre compliqué quelque chose qui ne l'est pas. Je trouve même que ça te rend parfois un peu hautaine alors que ce n'est sûrement pas voulu initialement. Ces trucs de classe sociale ça monte trop a la tête parfois, je pense qu'il faut qu'on apprenne tous a se détendre et à arrêter de se poser trop de questions. ✌🏻✌🏻
Beau témoignage, assez intime par ailleurs mais qui résonnera sûrement chez beaucoup. Le choix de faire une thèse et d'intégrer le monde académique est le tien. Je trouve cependant que tu as tellement de potentiel et qu'il serait dommage de laisser la production et la transmission des connaissances aux plus privilégié.es.
J'ai connu ce sentiment d'être en dichotomie permanente entre l'équation de l'identité et l'image que l'on donne. Mais la seule légitimité qui devrait t'empêcher de culpabiliser est la fierté de tes parents. Que dieu te bénisse.
Je me reconnais tellement. Depuis toujours mes parents ont des problèmes financier. De plus j’ai déménagé de mon pays d’origine et cela ça fait déjà 10 ans que je suis dans un pays francophone pourtant il me manque tellement de vocabulaire en français, de grammaire de connaissance. En écrivant qqch de plus officiel, ou même un travail j’ai tellement un problème à avoir un langage soutenu, ou un peu différent. Mais c’est super difficile. Mes parents n’ont jamais été à la fac non plus et aujd je dois travailler non seulement pour assumer mes factures et mes envies mais leurs donner aussi un peu d’argent. J’ai une pression énorme je travaille Le Matin et le week-end dans un autre endroit. Mes parents ont des dettes et j’ai l’impression on va jamais s’en sortir et en même temps je le sens coupable quand je me paye un voyage pour aller quelques part car bah mes parents n’ont jamais pu le faire. Bref je pourrai en parler encore pendant longtemps mais en tout cas cette différence je la sens tous les jours indirectement mais je la ressens ....
Mon profil n'est pas tout à fait le même que le tien, mais je me retrouve un peu dans ce que tu dis. En terme d'origine sociale, c'est un peu du 50/50 pour moi. J'ai 18 ans, je suis une femme blanche valide, cis, hétéro, j'ai un papa issu d'une famille bourgeoise d'un côté, une maman issue d'un milieu bien plus pauvre et prolétaire même si elle n'en fait pas (plus) partie elle-même, j'ai toujours ressenti une grosse différence quand j'allais chez mes grands-parents maternels par rapport à quand j'allais chez mes grands-parents paternels. Je ne peux pas être qualifiée de transfuge de classe en tout cas, j'estime avoir été élevée dans une "classe moyenne haute". Tous mes cousins jusqu'ici ont fait des classes préparatoires, y compris moi qui suis actuellement en hypokhâgne, du côté de mon père, tout le monde a son bac depuis des générations... Non, clairement, je ne suis pas une transfuge de classe. Pour autant, je ressens un certain malaise quant à certains attendus. Par exemple, l'agrégation m'intéresserait éventuellement, mais simplement pour le côté exigeant en terme de connaissances de la chose et pour la gratification personnelle, parce que je n'envisage pas d'être professeur dans le supérieur, je veux dire qu'en soi, je n'ai pas "besoin" de l'agrégation pour arriver à mon ambition professionnelle qui est d'être professeur en collège/lycée. J'ai une certaine appréhension vis-à-vis de l'idée de rester toute ma vie dans un milieu universitaire très intellectuelle et souvent élitiste (je pourrais pas mal parler de l'élitisme en classe préparatoire, cursus passionnant pour moi au niveau des enseignements, mais qu'est-ce que je grince des dents en entendant certains propos ou face à certaines "coutumes"). Ce n'est pas un endroit où je me sens vraiment totalement bien... Je ressens toujours, comme tu l'expliques un peu, le décalage qu'il peut y avoir dans cette sphère, la déconnexion avec les problématiques qui me sont chères. Oui, j'adore la littérature, la poésie, l'histoire, mais je suis un peu réticente à vivre dans ce genre de sphère purement intellectuelle parfois détachée de problématiques plus concrètes, plus terre à terre et aussi plus urgentes selon moi (comme lorsque tu parlais des migrants par exemple). Mes proches me conseillent de passer l'agrégation pour être prof à l'université, alors que ce n'est pas à ce genre de public que j'ai envie d'enseigner. J'ai envie d'enseigner à un public potentiellement moins "intello", où quelque part je me sentirais plus "utile", moins étouffée par l'élitisme et par certaines contraintes. Et pour autant je vois ce que tu veux dire quand tu dis que dans certaines situations tu te sens obligée de faire comme si tu ne savais pas certaines choses. Je connais un peu ce sentiment d'avoir l'impression que tu ne dois pas corriger quelqu'un sur la tournure ou la formulation de sa phrase, ou rectifier certaines choses. Enfin, je ne sais pas trop où je veux en venir en soi, mais j'ai effectivement souvent l'impression qu'en faisant ça, je ferais quelque chose... qu'on ne me demande pas, en fait, et qui pourrait être interprété comme une forme de mépris ? Enfin, mon commentaire n'a pas un très grand intérêt, sinon que à mon échelle, je vois à peu près ce que tu ressens, même si nous n'avons pas vraiment des situations superposables.
Hello Antastesia ! Je te conseille de lire des livres d'Annie Ernaux, elle se décrit aussi comme une "transfuge" et raconte vraiment des sensations pareilles aux tiennes. Surtout ne te limite pas de par la classe sociale de tes parents, je suis sûre que tu peux apporter à la littérature avec une thèse. Et tu peux représenter l'"agrégée idéale" plus tard en passant le concours en interne (sans latin youhou !).
Je suis en troisième année de licence en droit, dans une promo assez particulière, on est que deux sur 30 à venir d'un milieu ouvrier. Je comprends tellement ce que tu dis, il m'ait arrivé de dire certaines choses sur moi ou sur ma famille et de sentir une certaine gêne autour de moi, parce que contrairement à ce que je pensais, les gens avec qui je parlais n'avaient pas du tout les mêmes préoccupations que moi. Ah l'inverse certains ont des réflexions sur certains sujets de sociétés qui me donnerait presque envie de réagir violemment parce que ces sujets de sociétés concernent ma situation et pas la leur. Ils ont donc une vision tellement éloignée du sujet...
Un grand merci pour la sincérité de cette vidéo ! Je me reconnais totalement dans ce que tu dis, ce décalage avec les autres... Ma mère est issue d'une classe sociale moyenne, mais m'assume seule depuis ma naissance. Alors forcément, l'argent a toujours été une grosse préoccupation pour moi, même toute jeune ! J'ai du grandir très vite, et comme elle a fait le choix de me scolariser avec des enfants de la classe supérieure, j'ai toujours ressenti une certaine gêne devant leur insouciance, que je n'avais pas. Aujourd'hui je suis aussi à Paris pour mes études, ce qui représente de gros sacrifices pour nous deux, me frustre parfois (travail, vie en foyer, nécessité de réussir...quand mes comparses ont pour seules inquiétudes leurs copains, leurs études, leurs loisirs) et me culpabilise de tant prendre mon temps, de me chercher, de ne pas toujours être très heureuse malgré les chances qu'on m'offre, de vouloir vivre ma vie quand celle de ma mère n'est pas toujours très simple. A l'écoute de ta vidéo, une impression m'est venue, que je me permets de te partager, sans bien sûr prétendre un instant détenir quelconque vérité sur toi ! A t'entendre, j'ai eu le sentiment que c'est ton identité, une définition de toi que tu cherchais. Que tu tentais systématiquement de t'ajuster en fonction de la personne avec laquelle tu étais (de classe supérieure, inférieure etc). Que tu tentais systématiquement de te définir en fonction de l'autre. Il serait peut-être plus simple et bon de t'interroger sur qui tu es, ou plutôt qui tu veux être, les valeurs/caractéristiques qui te plaisent et que tu souhaitent incarner, et en faire une constance... J'aime l'idée -- peut-être illusoire -- que l'on peut se composer en s'inspirant de ce que l'on aime chez les personnes que l'on rencontre. Cela ne veut pas dire ne plus s'adapter dans la rencontre, imposer quoi que ce soit aux autres ni devenir rigide mais seulement choisir et assumer ce que l'on est.... Bref, c'est une idée, une piste... Prends bien soin de toi Antastesia ;)
Hello ! Super sujet, et je comprends tout à fait ta situation qui fait vraiment écho. Mes parents sont agriculteurs, et lors de mes premiers entretiens d'embauche, je citais souvent mon environnement familial car cela pouvait faire comprendre au recruteurs les valeurs qui étaient les miennes, comme la valeur travail. Et je dois dire, que bien souvent, cela leur parlait. Après tout comme toi, je suis aujourd'hui directrice d'agence dans le transport, et ce que je préfère c'est de discuter avec les ouvriers. Comme toi, je ne me sens pas super à l'aise dans des classes ++ ou intello +++. Je ne ressens pas de culpabilité pour autant vis à vis de mes parents, j'essaye autant que faire se peut de les ouvrir sur autre chose. Reste toi même, adopter des codes qui ne sont pas en ligne avec tes valeurs, ça ne marchera pas sur la durée de toute façon, ou en tout cas, ça ne te rendra pas heureuse... :)
Totalement en adéquation avec ton raisonnement .. Je le ressens assez souvent, et j'avais jamais mis des mots dessus. Mais là, j'ouvre les yeux sur un certain malaise que je connais si bien. Très riche vidéo, merci beaucoup pour cela !
Je comprends totalement ce que tu exprimes dans cette vidéo et d'ailleurs pour la thèse, il serait très dommage de te bloquer car tu peux faire de grandes choses ! En tout cas je t'envoie tout mon courage pour ces moments de doute et de remise en question que l'on a parfois. Merci pour cette vidéo
La culpabilité c’est un truc qui me poursuit c’est dingue. Genre pareil que toi. Et le problème c’est que c’est toujours ceux des classes les plus basses ou qui viennent des classes les plus basses qui ont de la compassion. C’est grave. C’est terrible et on peut rien faire.
Avant toute chose, je suis désolée, encore une fois, mon commentaire est un pavé >< Vidéo, une fois de plus, très intéressante. Je suis à 100% pour que cette notion de classes sociales disparaisse. On est tous humain avec des parcours de vie différents, c'est tout. Quand, tu parles de la thèse, ou du fait d'être agrégé, je pense que d'une on a tous le droit de se battre pour avoir accès à des choses et que de deux, les codes, il faut oser les briser. Tant qu'on a les compétences et qu'on est droit dans nos bottes si on a pas le même attitude que tout le monde ce n'est pas grave ;) Je pense qu'énoncer tes connaissances n'a rien de mal, par contre c'est vrai que beaucoup de gens n'aiment pas être repris car ça leur donne le sentiment d'être inférieur, et ça c'est vrai peu importe le milieu. Je te partage mon histoire perso par rapport à ça :) Je viens aussi d'un milieu social défavorisé, mon père est gardien de nuit et ma mère garde des enfants. En plus de cela, mon père a toujours dépensé l'argent de manière inconsciente ce qui fait que nous avons toujours vécu sous des dettes, encore aujourd'hui, j'ai peur d'avoir à payer ses dettes quand il sera mort... Dans mon cas c'est surtout le passage au lycée qui m'a fortement fait ressentir ma différence de milieu. Moi qui avais toujours vécu en hlm, n'avais jamais voyagé, n'étais même jamais partie en vacances, n'avais jamais pratiqué d'activité extra-scolaire..., je suis arrivée, par un jeu d'options et de circonstances particulières, dans un lycée de centre ville où il n'y avait quasiment que des gens venant de milieux très très bourgeois et très éduqués. Cela a été très dur, d'autant que le lycée dans lequel j'étais était un lycée scientifique +++ où seules les sciences comptaient et étaient bien vues, et moi, je n'ai pas l'esprit scientifique de base donc tout était différent et je me sentais très mal. A ce moment là j'ai donc développé beaucoup de complexes par rapport à mon milieu social et tous les manques qu'il entrainait dans ma vie. Du coup, à cause de cela, j'ai toujours eu envie de me sortir de ce milieu pour vivre une meilleure vie (pouvoir voyager notamment) et j'ai toujours tout fait pour mieux m'éduquer, m'instruire, améliorer mon niveau en langues, en connaissances...pour ne pas avoir trop de lacunes. Quelque part je crois avoir réussi même si je ne suis pas devenue quelqu'un d'important. Aujourd'hui, je suis fière de venir de ce milieu car je connais la valeur de l'argent. Ma meilleure amie, elle est à l'opposée de moi, elle a toujours été très aisée, et quand je vois ce qu'elle peut sortir des fois comme marques d'ignorance sur la réalité de la vie, je me dis que je suis contente d'être consciente de tout cela. Par ailleurs, je sais que si je tombe, je sais me relever, ce qui n'est surement pas le cas pour beaucoup de gens de classes sociales élevées. Je crois que m'intéresser au minimalisme, à l'écologie, aux bonheurs simples... m'a beaucoup aidé car ce sont des thématiques qui sont accessibles à tous et qui montrent très bien qu'être "en haut de l'échelle sociale" ne fera pas de nous des gens heureux et bien dans le coeur. Je finirais par dire que je ressens toujours malgré tout une différence due à mon milieu social car si je comble peu à peu mes manques, ils sont toujours là pour la plupart et je sais qu'ils seront longs à combler :) PS: Rien à voir avec la vidéo mais vu que nous sommes le dernier jour de novembre et que tu as un peu parlé du nanowrimo, comment cela s'est-il passé pour toi ?
Je me reconnais tellement dans ton discours... Idem, issue du monde ouvrier et même de l'immigration, j'ai grandi en banlieue et mes parents se sont toujours saignés pour que nous ayons accès à des choses qui sont normalement "réservées" à des classes supérieures. Je suis parmi les premières personnes de ma famille à faire des études supérieures et aujourd'hui je me prépare à devenir professeure des écoles, ce qui chez nous est clairement "le monde d'en haut". C'est hyper difficile de se positionner et c'est peut-être une des raisons qui me fait me sentir attirée par l'enseignement et plus particulièrement en milieux dits "difficiles". J'ai un peu cet espèce de sentiment sous-jacent que c'est mon devoir de ne pas laisser tomber les miens, de me battre pour eux, d'accompagner des enfants et des familles dont je me sens socialement proche même si ma vie d'aujourd'hui est à des années lumières de la leur à bien des égards... Bref, c'est vrai qu'etre un pur produit de ce qu'on appelle communément "l'ascenseur social par l'éducation" est à la fois une chance et un fardeau. Et il y a toujours cet espèce de syndrome de l'imposteur quand on est au milieu de personnes qui sont du milieu social auquel on appartient aujourd'hui mais auquel on ne s'identifie pas. Sans parler de cette crainte permanente d'entendre ou devoir de la part de ces personnes des jugements ou de la pitié sur notre famille.
Je suis d'accord avec le sentiment général, on se sent pas vraiment parmi "les siens" quand on est avec des élites. (Par contre les populations subsahariennes qui viennent sont pauvres et le plus souvent non éduquées scolairement, c'est pour ça qu'elles font le ménage et pas des postes d'ingénieurs ou de profs. Je vois pas le rapport avec la discrimination.)
Merci beaucoup de dire que tu es privilégiée car tu es une personne valide. Je ne le suis pas je suis jeune et je n ai jamais entendu personne le dire il me semble. Je trouve que le sujet du handicap invisible lié à des maladies très graves mais avec des périodes de rémission, des rechutes, qui ne se voient pas sur vous.. est toujours totalement invisible dans le débat public et il n existe rien pour ces personnes.. Personnellement j ai beaucoup de mal à travailler mais je n ai pas le choix car mon handicap est invisible et non reconnu en France (maladie dire rare). Tout le monde s en fiche. Nous sommes abandonnés à notre sort cad le soutien familial, la rue, la faillite, les refus de soins,etc..
C'est étrange parce que je me reconnais pas dans ce que tu dis sur les classes, mais en revanche je me reconnais dans certains de tes exemples. Mes parents viennent de la classe moyenne, je n'ai jamais ressenti de problème d'argent, jusqu'à il y a quelques mois. Et depuis, il y a des moments où ça m'obsède. J'ai fait un collège privé, actuellement je suis dans un lycée publique mais les différences sont toujours visibles. Je vois pas mal de gens autour de moi qui partent en vacances dans des pays incroyables, qui ont sans cesse de nouveaux vêtements (ou autres acquisitions), et je me sens inférieure, et je me sens mal, et je me sens frustrée parfois. Et je culpabilise parce que j'ai déjà bien des privilèges comparé à d'autres personnes que je connais. Mais pourtant c'est bien là. Et je vois aussi ce que tu veux dire avec le fait de s'empêcher de parler de certaines choses, de corriger les gens dans certaines situations... Depuis que je suis au collège, j'ai toujours été catégorisée comme l'intello. Et parfois (même si c'est beaucoup moins qu'avant) ça me pèse. Parce que oui, je m'intéresse aux classiques, à la politique, ou autres disciplines que l'on juge élitistes. Et quand j'en parle, on me dit que je me mets en avant, que je déballe ma science pour me sentir supérieure, etc. Alors que c'est faux, je partage seulement des choses qui m'intéressent. Et oui, j'admets qu'il y a certaines lectures, certaines musiques, certains centres d'intérêts que j'estime plus "valables" que d'autres, plus "intelligents" peut-être. C'est vrai que ça me révolte parfois de voir ces gens qui n'en ont rien à faire de la politique, de l'environnement, du féminisme, et qui même se moquent de moi quand j'en parle, alors que pour moi ce sont des sujets importants et auxquels tout le monde devrait s'intéresser parce que ce sont des questions cruciales dans la société. Mais j'essaie, de toutes mes forces, de me dire que chacun a ses centres d'intérêts et que tous sont valides, etc. Et pourtant moi-même on m'enferme dans une case. Et je déteste ça. Peut-être que j'ai un peu dérivé du sujet de la vidéo et que je suis mal placée pour parler de préjugés puisque moi-même j'en ai certains que j'ai du mal à faire partir, mais bon, voilà ma réflexion.
Merci pour ces intéressantes réflexions! Si tu t'interroges sur l'origine sociale de ta réussite scolaire au regard de tes origines populaires je te conseille le très bon livre du sociologue Bernard Lahire : "Tableaux de familles. Heurs et malheurs scolaires en milieu populaire". Sa description : "Comment expliquer qu’une partie de ceux qui ont la plus grande probabilité de redoublement à l’école élémentaire peut échapper à ce risque et même, parfois, occuper les meilleures places dans les classements scolaires ? La réponse à cette question est au cœur de ce livre. Des portraits familiaux montrent comment un capital culturel peut se transmettre ou non, ou bien comment, malgré un contexte familial peu propice à l’apprentissage, les savoirs scolaires peuvent tout de même être appropriés par les enfants. En fin de compte, ce sont les notions mêmes de capital culturel, de transmission ou d’héritage qui perdent de leur pertinence dès lors que, changeant d’échelle d’observation, on s’attache à la description et à l’analyse des modalités de la socialisation familiale ou scolaire." :)
I find this video really interesting. I just want to write my thoughts here, it is probably messy. I have never thought about the issue of class very much, after watching your video I think it’s probably because my mom is a history teacher and dad is an engineer, my grandfather is a translator who read me and my cousin Chinese classics for us to go to sleep instead of any fairy tales. They sent me to Germany for study and now I am in 3rd year of my medical school. Even though I am really grateful for all of this, it always feels natural. Instead I got upset in the past a lot that outside my family people are not reading that much and don’t think it’s extremely important to understand history. However, I am clearly aware of how lucky I am to be born in this time period especially considering Chinese history. Were I born hundred years earlier, almost no family would allow girls to learn how to read. Were I born 50 years earlier, I would probably have no choice but to become a farmer and get married at the age of 20. With the economy boom since the 80s, most young Chinese people can go to university now. But we really need to remember that is because our parents and grandparents sacrificed so much for us, a lot of them are smart and so willing to learn. But they couldn’t because of the history. Still most of them became workers and provide for us (people from my generation). Something upsets me is people’s lack of interest for literature, philosophy and history. In medical school where students could be considered as elites, I guess. Still very few people are interested in them. I can’t find anybody to talk about things I read, because I already know they wouldn’t have read them. This is so weird because I know at one hand compared to all those great writers, philosophers etc. I am lacking so much, I probably would never have their level of knowledge, on the other hand, people around me are so ignorant. True, those things don’t bring material value immediately. But still I wish the society can put more emphasis on them.
J'ai beaucoup aimé cette vidéo, je me suis aussi retrouvée dans ce que tu décris, mes parents sont dans la moyenne au niveau de la classe sociale, n'ont pas fait d'études, et j'ai commencé à ressentir un décalage dès le lycée. J'étais dans un lycée un peu réputé "bourgeois", je pense que ça a joué. J'avais beaucoup d'amis dont les parents étaient profs, ainsi que dans la catégorie cadres et professions supérieures, et j'avais régulièrement l'impression qu'ils avaient une longueur d'avance : ils comprenaient plus vite, avaient plus de culture générale, parlaient mieux que moi, intégraient plus facilement les méthodes (pour faire des dissertations, des commentaires de textes...) là où je me sentais un peu à côté (apprendre parfaitement un cours d'histoire par exemple mais ne pas maîtriser la technique de composition ne me donnait pas de résultats brillants, les profs passaient trop vite sur la méthodologie comme si c'était évident). La sensation de décalage s'est accentuée à la fac, surtout en master 1 lorsque j'ai dû faire mon mémoire (je suis en psychologie) et mon stage.Je sentais que je mettais les pieds dans un milieu qui ne m'avait jamais été familier, et je ne me sentais pas à ma place, que je m'élevais à un rang que mes parents n'avaient jamais atteint (grâce à eux, qui me payent mon loyer pour que je fasse des études confortablement). Finalement, bien que cette impression d’illégitimité demeure en moi aujourd'hui je pense aussi que me faire des amis de classes sociales sup m'a beaucoup appris, j'ai ouvert mon esprit à d'autres savoirs, j'ai découvert tout un autre monde et milieu, ça reste quelque chose de positif (en tout cas pour moi).
Je me reconnait totalement dans ta vidéo, j'ai les même parents, fait de longues études, côtoyé toutes les classes sociales et ai ressenti leurs "vibes" et courants de pensées. Je suis moi-même devenu un peu "élitiste" pour "réussir" dans mes études et côté pro. Mais aujourd'hui j'ai l'impression qu'un retour aux sources, à la simplicité dans les interactions sociales me ferait du bien. De même pour mon métier, malgré un double bac+5 assez prestigieux, je rêve aujourd'hui de faire un métier plus "ouvrier" tout en gardant ma facette intellectuelle très active, au travail comme en privé. Mais je ne sais pas trop encore à 24 ans comment y parvenir.
Tu sais il faut voir les choses d'une autre façon, beaucoup de personnel de nettoyage sont noirs/étrangers car ils n'ont pas eu la chance de faire des études dans leurs pays et en venant en France ils ont eu la chance de trouver du travail, c'est aussi le cas de français pauvres et n'ayant pas eu la chance d'étudier, aussi, de l'autre côté, les professeurs à majorité blancs sont pour la grande majorité en France depuis très longtemps (francais blancs...) et forcément c'est bien plus facile, quand tu maîtrise la langue, que t'as les moyens, que tu es bien placé (Paris par ex)... Aujourd'hui c'est plus facile qu'autrefois de traverser les classes, ces femmes de ménages on énormément d'enfants diplômés j'en connais un paquet dont moi et ma mère analphabète...
Tu es très talentueuse. C'est bien d'avancer dans la vie et de faire mieux que ses parents and to achieve greater things. Donc cesses de te sous estimer puisque tu reçois ce que tu mérites. Fais ta thèse !
Merci beaucoup pour ta vidéo ! Elle était vraiment très pertinente et j'ai pu m'identifier dans certaines situations. Je suis d'accord sur le fait qu'il faut vraiment encourager la mixité sociale !
Merci beaucoup pour ta vidéo ! Grâce à toi, j'apprends toujours un peu plus sur les humains, la société que l'on construit et sur moi-même. Conclusion : ce n'est pas facile tout ça ! :) Je suis sensible au blocage, à la culpabilité et aux limites que l'on se donne. C'est pour quoi j'aimerais, comme Amina Ait Oumeziane t'encourager à réaliser tes envies et ta soif d'apprendre. Par ailleurs, à travers les quelques vidéos que j'ai visionnées sur ta chaîne, je trouves que tu t'en sors déjà très bien ! Tu es un peu un modèle de courage et d'empathie pour moi. Sans te mettre la pression ;) Bien sûr, je ne suis pas toujours sur la même longueur d'ondes que toi. Mais tu m'aides à élaborer ma propre réflexion et à mettre des mots sur des réalités que je ne côtoie pas directement. Je serai ainsi plus outillée lorsque j'avancerai un peu plus en avant dans le monde. Merci :)
j'ai terminé la video. MERCI. Je suis d'accord avec toi. Il faut encourager la mixité entre les classes. Aussi mes parents n'ont pas eu le bac..je ne sais pas pourquoi je ne suis pas fier de mon pére qui travail comme tailleur.. je suis plutot fier de ma mére qui travail come infirmière. par contre, je me culpabilise pas, je ne voyage pas et je ne peux pas faire ce que je veux (Blogging, étre ecrivan ..etc), j'ai eu ma licence de lettre et maintenant je travail comme teleconseiller.
Magnifique vidéo, j'étais captivée pendant tout le long. J'ai fait un master dans le domaine des bibliothèques, du coup avec mon niveau d'études je suis censée passer les concours de catégorie A pour devenir conservatrice ou directrice de bibliothèque. Mais en fait je ne me sens pas attirée par ces positions de domination et de management d'équipe... Je me sens plus proche des personnes et des missions qui sont plus bas dans la hiérarchie. Cela vient sûrement de mon opposition aux différentes formes de domination sociales, et peut-être d'un sentiment de culpabilité, de non-légitimité à diriger une équipe.
Hello! Je me reconnais totalement dans ton témoignage. Je sors de prépa littéraire, je suis maintenant en 3ème année de licence, et plus j'avance dans les études, et plus j'ai cette sensation de "frein", du moins je sens de plus en plus les distances entre classes sociales, et surtout, ce sentiment de culpabilité que je ressens envers mes parents (Mes parents ont presque la même situation que les tiens, les fins de mois sont souvent difficiles) qui est toujours plus fort année après année, et ce depuis le début de mes études supérieures en lettres. Je me sens comme tiraillé, déchiré entre deux "classes", et parfois c'est dur. J'ai vraiment cette sensation d'être privilégié, de pouvoir lire des livres, me cultiver, alors même que mes parents ne peuvent pas forcément se le permettre etc... C'est un sentiment très frustrant. De-même, quand tu parles de l'agrégation et du caractère pédant de certains agrégés, je ne peux que partager ton ressenti. Il y aurait des milliers de choses à dire là-dessus, c'est sûr et certain. Sache que ta vidéo m'a fait beaucoup de bien. Elle m'a même ému. Je me sens moins seul à sentir cela, j'ai vraiment l'impression d'avoir un blocage psychologique sur la question, d'autant plus que (comme toi là aussi), j'ai toujours été entouré de personnes dont les parents ont une bonne "position" sociale, et où cette question du ressenti n'est pas forcément présente... Je suppose que l'on doit être des centaines à avoir ce sentiment, voire des milliers (?) Au programme de l'ENS de la session 2018, l'ouvrage d'Annie Ernaux (Les Années) devait être étudié, et on a travaillé certains passages où elle traite en quelque sorte de la sociologie et évoque le fait d'être "transfuge". Elle en a même parlé dans quelques interviews, et je trouvais ça très intéressant qu'une écrivaine (qui avait été elle-même professeur de français) aborde la question dans une oeuvre (de manière assez implicite cependant, si je me rappelle bien) PS : Je regarde tes vidéos depuis bientôt un an, sans jamais avoir mis de commentaire, et j'en profite pour dire que j'adore tes vidéos, elles sont toujours très intéressantes, passionnantes, vivantes. C'est toujours un plaisir! Je te souhaite une bonne soirée/une bonne journée ! ☺
Merci pour cette vidéo instructive et bien réfléchie... j'apprécie beaucoup ton travail. Honnêtement seulement avec ce que je connais de toi sur youtube, je pense que tu te sous estime sur ta capacité à faire une thèse ; tu te questionnes et questionnes ce qui t'entoure en permanence, je ne me fais aucun soucis pour les problématiques et j'adorerais lire ta production si ça peut se réaliser un jour. En revanche je comprends très bien que tes possibilités pour te lancer dans une thèse soient plus restreintes que pour d'autres ; ne te manque qu'une personne en qui tu as confiance et qui te fais confiance, qui puisse te donner du courage. Je te souhaite d'arriver à faire valoir tes valeurs comme tu l'entends tout en réalisant les expériences que tu souhaites.
Merci pour cette vidéo qui est très personnelle, mais qui de fait est forcément politique... et qui met en lumière des choses très importantes. J'espère que tes mots parleront à des gens, et peut-être feront découvrir ces réalités à des personnes qui ne se les imaginent pas ou de façon abstraite.
Passionnant ! Et pourtant c’est pas facile à suivre car on sent que tu réfléchis en même temps. C’est une question qu’on oublie souvent dans les milieux lgbt : la classe. Moi aussi je viens de la classe ouvrière. Mon père a un background bourgeois tandis que ma mère vient directe de ma classe ouvrière, la ferme, un petit village. J’ai grandi dans une ville Nîmes, et dans une école d’un Quartier de classe moyenne on va dire. J’ai grandi dans bcp de pauvreté financière : resto du cœur etc. Mon père a financièrement chuté dans la classe. Mais culturellement, on a tjrs été privilégiées. Mes parents ont tjrs eu des idées, surtout mon père,. D’ailleurs dans mon école, bien que la plupart avaient bcp plus d’argent que moi, j’avais bcp plus de culture et c’était étrange a vivre, ça correspondait pas à l’idée que je me faisais des classes. C’était une exception. Quand je suis arrivée à Paris, je suis devenue très snob. Déjà que je l’étais un peu. Au bout de deux ans à paris, quqnd ma meilleure amie ma dit que j’étais snob, j’ai remis en question qui j’étais. Bref, arriver à paris ma fait sentir à ma place culturellement mais au fil du temps j’ai aussi compris le mépris de classe que je n’avais jamais vraiment qualifié avant. Et je me sens souvent ambivalente. C’est un sujet avec ma psy. Aussi c’est dommage qu’on assigne une classe aux goûts. J’adore les films de rohmer mais j’adore la pop culture, je déteste la VF et les télé réalités mais j’ai essayé de m’ouvrir à la pop culture. Bref je trouve que c’est simple et compliqué à la fois.
Je me reconnais dans la quasi totalité de cette vidéo. La culpabilité, le sentiment de ne pas appartenir au milieu dans lequel j'évolue actuellement (je suis prof d'anglais), les raisons pour lesquelles je ne tente pas l'agreg ou la thèse... C'est vraiment ma plus grosse crise existentielle aha. L'idée d'avoir des enfants m'effraie aussi pour cette raison, je n'ai pas l'impression d'appartenir au milieu dans lequel je suis donc je me pose beaucoup de questions par rapport au fait d'élever des gosses qui ne grandiront pas dans le milieu ouvrier. J'ajouterai aussi que je me sens super à l'aise avec mes élèves puisqu'ils viennent presque tous du milieu ouvrier, quand j'étais stagiaire pendant l'entretien qui suit l'inspection l'inspectrice m'a demandé si l'idée d'enseigner à ce type d'élève ne m'effrayait pas lol (je suis originaire de Côte d'Or et j'ai fait mon stage là bas, dans un bahut au milieu des vignes). Là je suis en REP dans le Nord, mon vécu est très similaire à celui de la plupart de mes élèves et je ne me vois pas avoir un lien si fort avec un autre type de gamins.
Coucou Emy! Je te conseille la lecture du livre de Chantal Jaquet "Les Transclasses ou la non-reproduction". Tu te retrouveras dans chacune de ses phrases!
Ayant grandi avec une mère vivant de l'aide sociale , j'ai crée une entreprise et repris des études d'anthropologie afin d'avoir une vie plus agréable matériellement en faisant ce que j'aime dans la vie. Ayant toujours ressenti de la privations par rapport aux voyages, je compte en faire un maximum en commençant dès que possible ! Mais il est hors de questions que je me mette à singer les manières d'une classe sociale supérieure . je compte rester moi meme.
Pour ceux que la question intéresse, voici une conférence gesticulée. Entre récit de vie, saynettes humoristiques et théorie politico-sociologique, on suit l'histoire et les pensées d'un jeune issu d'une famille ouvrière nombreuse. Transfuge de classe, il infiltre l'université jusqu'à oser s'imaginer professeur de philosophie, embusqué parmi des étudiants, professeurs etc, qui décidément ne partagent pas sa culture. ua-cam.com/video/KK_4X3O7xA0/v-deo.html
Merci pour cette vidéo que j’ai trouvé très intéressante ! Je comprends ce que tu veux dire quand tu dis que tu ne te sentais pas à l’aise avec des personnes d’un milieu différent. J’aimerais revenir sur un point que j’ai trouvé particulièrement intéressant : le fait que tu ne ressentes pas de “mal aise de classe” en compagnie de ton ami très très riche alors que tu ressentais ce mal-aise avec des personnes certes plus riche que toi, mais d’un milieu moins élevé que lui. Comment expliques tu cela ? Est ce que c’est que la personne très très riche a réussi à garder les pieds sur terre malgré sa position dans la société ? La personne agrégé que tu avais rencontré dans le bus n’utilisait-t-elle pas ce ton prétentieux comme manière de justifier son appartenance à une classe supérieur ? La prétention n’est-t-elle pas là pour se distancier des autres finalement ? J’aimerais bien avoir d’autres vidéos sur le sujet :) ça m’intéresse beaucoup! Continue ! J’adore ton travail et tes réflexions sont toujours très intéressantes !
heeey heyy j'ai trop aimé tes vidéos dans lesquelles tu conseillais des livres à lire, pourrais tu en refaire s'il te plaît 😇 sinon t'es trop choue !!!
Celui qui est élevé dans une classe supérieure a intériorisé une certaine condescendance envers les gens des classes inférieures, un mépris qui lui sert de motivation et qui va être ressenti par ses collègues transfuges. Par ailleurs, lorsqu'un transfuge est en relation avec des gens de sa classe d'origine, tout d'accord qu'il aura avec eux passera pour de la pédanterie. Dans les deux cas il pourra toujours verbaliser ces biais pour les amoindrie autant que faire se peut.
Je comprends tout ce que tu évoques. J'ai moi-même, je pense vécu ce genre de chose. La différence est peut-être moins flagrante parce que toutes mes études se sont faites en province, dans des régions plutôt considérées comme populaires. J'ai tout de même ressenti tout cela, surtout quand j'étais en prépa littéraire: il y avait une différence énorme entre le cadre étudiant dans lequel j'étais et le cadre familial que je retrouvais tous les soirs et tous les weekends. J'ai assez mal vécu cette différence, je n'arrivais plus du tout à me positionner entre ces deux univers, je ne me sentais plus à ma place dans le cadre famillial mais je ne me sentais pas non plus comme faisant partie de cette univers préparationnaire. Et je pense que ce facteur a été déterminant dans mon choix de retourner à l'université après 1 année de prépa. Une fois à l'université, je n'ai plus du tout ressenti ce décalage (si ce n'est un peu avec certains profs), et il est très vite redevenu facile d'être avec ma famille/ amis. Je suis aujourd'hui en master d'histoire, et cette année de prépa reste dans ma tête comme quelque chose de génial intellectuellement parlant mais surtout comme un énorme point de rupture avec mon "milieu". Etant en master recherche, je sens toujours ce petit décalage au contact des chercheur et lors des colloques qui ne sont en général pas du tout fréquentés par des gens de la classe populaire. Je me sens plus ou moins à ma place (j'ai toujours quelques relants du syndrome de l'imposteur), je commence à intégrer les "codes" nécessaires à la fréquentation du milieu universitaire; même si cela m'éloigne toujours un peu de mes proches. Je me pose également les mêmes questions que toi sur la thèse: j'ai très envie d'en faire une, mais je ne me sens pas légitime pour cela; parce que je ne connais personne qui a fait une thèse, parce que je n'ai sans doute pas le bagage culturel nécessaire etc.
Merci. Je suis très contente que tu parles de ce sujet. Ton honnêteté me touche, surtout qu'il s'agit là d'un ressenti très personnel; je pense qu'on a besoin d'échanges et d'enrichissement de ce genre. Pour ma part je viens d'atterrir en France et bon, pour faire simple et parce que je n'ai pas envie de parler de ma vie en commentaire UA-cam, je "découvre" en quelque sorte la vie ici, les questions de classe et de position dans la société ne sont pas les mêmes pour ma situation et diffèrent sûrement selon les personnes. J'ai une question : à quel point notre classe sociale nous forme, nous définit? (J'ai aussi remarqué que le personnel dans les trains et un peu partout en général étaient rarement des blancs, chose qui a fortement surpris mon père d'ailleurs (revenu en France après longtemps), j'ai aussi ce sentiment bizarre... (enfin quelqu'un qui parle de ça...)) En tout cas merci beaucoup pour cette vidéo.
Merci d'avoir abordé ce(s) sujet(s). Je te comprends et vis plus ou moins la même chose (parents kurde réfugies politiques et moi née en france qui fait des etudes etc). Ça nous fait poser des questions tout ça. Se comprendre, communiquer, s'accepter... ok, mais comment ? sans la culpabilité, les frustrations, etc.
je te comprends vraiment, mis-à-part que le milieu universitaire où je vis est un peu moins clivée au niveau ddes classes, du moins dans les universités publiques, notre situation est plutôt semblable! C'est important de mettre des mots sur ce malaise là!
Avez-vous* aujourd'hui le sentiment d'une évolution par rapport à cette difficulté de positionnement social ? (votre vidéo remonte à deux ans). Ce que vous vivez survient chez beaucoup d'étudiants issus d'une classe sociale ouvrière, rassurez-vous. La culpabilité qui peut survenir et s'exprimer par un mal-être est parfois celle d'un sentiment d'indignité, celui de "déshonorer" ses parents tout en se détachant d'eux par l'élévation d'un niveau culturel et intellectuel. Mais vos parents vous aiment et continueront toujours de vous aimer. Soyez-en sûre. C'est plus à vous de faire le chemin de l'apprentissage des classes. Effectivement, les études menées au plus haut vous inscrirons dans la sphère de l'élite si vous y concédez et adoptez ses codes et usages. C'est un choix à faire au niveau de votre devenir professionnel. Vrai, le vêtement nous façonne, c'est un marqueur social mais on peut le détourner, et puis quand on est une femme le monde de la couture offre mille et une façons de s'habiller. Le paraître est une chose, l'esthétique personnelle une autre. L'important, sinon la priorité pour vous, c'est de suivre la voie que vous souhaitez (vous êtes pédagogue et la littérature vous porte, les possibilités sont nombreuses, défendez votre valeur!). Mais surtout, restez la personne que vous êtes, en accord avec elle-même. Déjouez les manipulations et poursuivez, fichez- vous du qu'en-dira-t-on. Votre personnalité est suffisamment forte, et votre grande sensibilité se prête parfaitement au domaine des arts et à celui des relations humaines. C'est un espace de nuance. L'humanité ne peut s'élever que par l'acquisition de cette capacité à nuancer. La parole et l'écrit lui servent en premier. Tout le monde devrait pouvoir accéder à cet état, or la réalité de notre monde fait qu'il n'en est rien. En vous écoutant, j'ai pensé à Annie Ernaux, mais il n'est pas besoin d'être connu pour vivre et éprouver ce passage, cet accès à un milieu social "plus" élevé. Il n'y a pas de hasard. Je suis heureux d'apprendre que vous êtes native de Bourgogne. C'est une autre histoire. Je n'ai pas de compte Facebook ni d'autre. Peut-être parviendrons-nous à communiquer. C'est au temps d'en décider. * J'emploie le vouvoiement par respect, bien qu'il se dégage de votre personne une réelle sympathie qui incite volontiers au tutoiement. Je ne le ferai pas sans votre accord.
Franchement, je comprends toi, malheureusement il y a un grand préjudice dans le monde. Nous n'avons pas besoin de faire de certains groupes. À le endroit où je travaille, il y a personne que critique notre façon de parler l'accent sortut, sexualité aussi. Sont de choses que touché ont, il n'y a aucun respect, du coup c'est un réflexion de la société.
une question m'est venu, c'est très "fermé" et peut-être hors sujet de ton sujet mais ça veut dire quoi être "racisé"?? l'expression en elle même n'est t-elle une façon de créer des classes??
Tout ce que tu dis resonne tellement en moi. Ma mere est de classe moyenne d'un petit pays en asie centrale, et mon pere est francais de classe moyenne également. Mais 'classe moyenne' est très different dans les deux contextes, et la classe moyenne dans mon pays vu a partir des critère francais sont materiellement très inférieures. On a eu le privilège de voyager et d'habiter dans beaucoup de pays, et mes parents ont tout fait pour que je soit toujours dans les meilleurs ecoles, c'est a dire des écoles 'elites'. Bref, c'a été bizarre (c'est le qualificatif le plus adequat...), et je ne me sens jamais tout a fais confortable dans le milieu universitaire aujourd'hui. Merci pour cette video! Bises et courage
Il y a des gens qui ont des façons de parler qui m'ont parfois étonnées dans certaines classes. J'ai même été outré de certain comportement. Je pense que quelqu'un qui se montre comme foncièrement supérieur n'est pas très habile. Je trouve aussi que la monté dans la hiérarchie des classes amènent généralement de la distance entre les gens, et c'est pas toujours aisé de se rapprocher des gens. C'est pour cela que les gens qui ont grandi la dedans sont parfois habitué à cette distance. La richesse a ses avantages et ses inconvénients. Et si tu trouves que les codes d'une classe élevé n'est pas enviable, c'est sûrement que tu utilises des codes bien meilleurs. Il y a des jeunes qui viennent de milieu riche avec un bon background mais qui parfois sont bloqués quand ils entrent dans un milieu socio-professionnel parce qu'ils n'ont pas une personnalité assez affirmée. En même temps, se rapprocher des gens, c'est ce qu'il y a de plus dur. Et l'arrivé du mariage n'aide pas, souvent, à cause de la jalousie...
Dans le livre “Le fabrique des transclasses”, sociologues, historiens et psychanalystes tentent de poser une réflexion sur la réalité des personnes qui passent d'une classe à une autre, et de comprendre ce changement social. Chantal Jaquet, philosophe, professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a dirigé l'ouvrage avec Gérard Bras, philosophe et professeur honoraire de classes préparatoires. Entretien. www.lesinrocks.com/2018/08/28/actualite/societe/peut-etre-traitre-sa-classe-sociale-111118805/
Tu n'as pas besoin de changer pour être proffeseur... Et tout le monde est pareil au fond faut reussir à dépasser les préjuger par rapport au classe... J'ai connu des riches des ouvriers des sdf des junkie j'ai connu beaucoup de gens de classe différente ça empêche pas d'être toi même...
Salut Emy! C'est très touchant ce que tu dis car ça me parle beaucoup beaucoup 😊. Les personnes extrêmement riches n'ont pas besoin de ridiculiser la galerie en faisant des références toutes les 5 secondes car elles ont pris de la hauteur sur ce qu'elles représentent et n'ont pas besoin d'être validées. Les personnes qui ont un tout petit peu plus d'argent ont un besoin existentialiste de reconnaissance. Souvent dû au fait que leurs parents n'étaient pas présents soi dit en passant sans vouloir faire de la psychologie à deux balles 😅. Le monde est ainsi très binaire. Il faut se construire soi et savoir rire des jeux sociaux 😉. Personnellement je pense que le savoir doit être partagé et vulgarisé car selon moi c'est le seul but de la connaissance, construire un monde meilleur 🌍
Concernant la question migratoire, je partage ce que je pense être ton avis. C'est pourquoi voici un conseil lecture si jamais tu as le temps et sur lequel je trouverais intéressant d'avoir ton opinion: la ruée vers l'Europe de Stephen Smith (c'est un essai géopolitique) qui met l'accent de façon factuelle et en essayant de sortir de tout parti pris de la hausse prévisible des flux de migrants (chiffres à l'appui).
Salut Emy, Tu as sûrement déjà lu les livres d’Annie Ernaux mais ce que tu racontes me fait penser à son expérience Cette vidéo est touchante et permet de mieux te comprendre Bonne continuation ;)
Je voudrai te remercier pour cette vidéo très spontanée et sincère. Je voudrais aussi te dire que je comprends parfaitement ta loyauté envers tes parents qui est juste admirable. J'ai comme l'impression qu’inconsciemment ça te freine, parce que tu t'autorises à réussir mais tu te dis "ah attention pas trop quand même!" par fidélité et loyauté à tes racines si j'ose dire. Je l'ai surtout ressenti quand tu as évoqué la thèse qui je pense (et je peux me tromper bien évidement) que pour toi signifie de passer un nouveau cap qui risque d'élargir le fossé qu'il y aura entre la Dr.Emy et là d'où elle vient. Rassures toi tu es brillante et j'en connais qui ont fait des thèses qui n'ont pas le quart de ton talent et ta passion. Ce que je peux te dire c'est que tu es valide et authentique, autorises toi et réussir et accomplir toutes les merveilleuses choses dont tu rêves tout en restant toi même. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à appliquer surtout quand on souffre d'anxiété qui a tendance à accentué certains ressentis et je te parle en connaissance de cause car je suis moi aussi femme, introvertie, travaillant dans le milieux scientifique, mes origines sont ce qu'elles sont, mes parents sont ce qu'il sont et mon anxiété généralisée est ma meilleure amie... donc bref s'il y a une chose que je peux te dire c'est de ne pas te limiter toi même! Gros bisous et au plaisir de voir tes prochaines vidéos
Dans une relation antérieure toxique, mon ex me reprochait presque le fait d’être issue d'une famille de médecins, de faire les mêmes études, de reproduire le même schéma. Il me faisait toujours culpabiliser en m'exposant nos privilèges, me faisait sentir les difficultés financières de sa famille allant jusqu'à "emprunter" de l'argent. Puis quand les choses ont tourné au vinaigre, les joutes verbales à type de "gosse de bourges" se sont bien faites entendre. Aujourd'hui, je suis avec un homme issu d'une classe ouvrière mais avec qui les disparités sociales ne se sont jamais faites ressentir. Notre seule richesse est une richesse de cœur, d'esprit et de différence.
ton mieux pour toi , de trauvé l'homme qui comprend que Les
Sentiments sa rien avoir avec là matière !
J'ai aussi un ex qui m'a sorti que j'avais des "problèmes de bourges" alors que je suis boursier. Certes au minimum, mais tout de même.
J'ai trouvé ça particulièrement malsain et ça le dérangeait pas quand je payais pour 95% des choses... 😅
Maman sans bac non plus et artisant/commerçant. Je me sens beaucoup plus à ma place à mon compte qu’en postdoc dans un labo de recherche. Le sentiment de décalage et la culpabilité de voyager je comprends aussi et je partage. Je pourrais aussi parler longtemps du sentiment qu’on a en tant que prof en collège/ lycée. Bref. J’ai pas envie de parler plus que ça de moi. J’ai juste envie de t’envoyer mon soutien bien que tu n’en ai certainement pas besoin. Je t’embrasse.
Ta vidéo m'a tellement touché. Je viens d'une classe supérieure, donc j'ai le privilège de ne jamais avoir eu a me préoccuper de ces questions la (même si je suis plus sensible aux différences culturelles, ayant beaucoup déménagé étant petite), mais c'est quelque chose dont j'aimerais avoir plus conscience. Et tu as raison quand tu parles de mixité sociale, ma meilleure amie vient d'une classe inférieure à la mienne et pourtant on est très proche et on s'apprend énormément mutuellement.
Merci de nous avoir partagé ton experience
Enora t'a meilleure amie vien d'une classe moyenne "inférieur" mes esque tu peux être avec quelqu'un qui vien d'une classe moyenne ?🏋️👳
Esque tu accepte un homme qui lui vien d'une classe moyenne "inférieur" comme tu dis ?
J’ai adoré ton témoignage. Je me vois un peu dans ce que tu racontes. Je suis voilée, d’origine arabe. Quand j’étais à la fac, ça me dérangeais de voir que la majorité des femmes de ménage sont arabes et/ou voilées alors que j’étais la seule dans ma promo avec le voile. Ça donnait un peu l’impression que cette catégorie de femmes est le déchet de la société. Mais le problème aussi c’est qu’on ferme l’accès au travail à ces femmes là. Aujourd’hui, je suis en thèse et pareil, il n’y a qu’une autre doctorante avec le voile, mais les femmes de ménages sont soit noires soit arabes avec/sans voile. Et bin si toi l’idée de ne pas vraiment appartenir à ce milieu te freine, moi c’est justement elle qui me pousse à me défonser pour me faire une place, pour montrer qu’on peut réussir (et même mieux que les autres) même si on a pas grandi dans les meilleures conditions.
Je rajoute une chose. Je pense que ce milieu ne leur appartient pas justement ! C’est le milieu de la connaissance et de la science, qui devrait appartenir à tout le monde !
C'est beaucoup de paramètres à comprendre et accepter, ces femmes arabes et voilées que tu vois sont pour la plupart pas français ou français récents, elles viennent de l'étranger sans forcément un bagage derrière elles, de plus les femmes voilées restent une petite minorité dans toute la France alors si on enleve toutes celles qui ont arrêté de travailler ou leurs études pour rester auprès des enfants/mari et qu'on limite juste à ta fac c'est sur qu'il y en a peu... À l'inverse je pari que dans ton pays d'origine les femmes voilées à la fac se bousculent 😉 ne pas tout voir en mal et si tes parents t'on donné cette chance fonce
Perso a l hôpital les femmes de ménage sont quasi toutes blanches et de classe ouvrière et les médecins sont arabes et noires.. donc ne pas tirer de conclusions hâtives.. je trouve limite cette façon de voir le problème par le trou de la serrure.. des agents d entretiens il en faudra tjs et il faut re considérer ces métiers, dire que ca fait penser à des déchets de la société je trouve ça vraiment dur… dans un sens sans ces personnes nous ne pourrions pas vivre décemment il faut reconnaître que ces métier sont dures et aussi très important.. bref
5ans plus tard, as -tu réussi a trouver ta place dans ce milieu malgré ton voile? Une enquête vient de sortir sur les jeunes musulmans très éduques s en allant de France. ''“La France, tu l’aimes, mais tu la quittes”, (co-écrite avec Olivier Esteves et Alice Picard, aux éditions du Seuil), le chercheur en sciences politiques Julien Talpin détaille les raisons du départ de milliers de Français musulmans vers l’étranger. ''
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis quand tu parles de "culpabilité". J'ai aussi la chance de voyager alors que ma mère n'en a pas vraiment l'opportunité et je me sens coupable, de voyager et aussi d'avoir l'opportunité de m'acheter certaines choses que je veux... alors que je sais que personne ne m'en veut pour ça bien au contraire. C'est vraiment bizarre.
Chastel Jade je suis d'accord avec toi , mes esque tu peux être avec quelqu'un qui as a pas le Mm niveau de vie que toi ?
Merci à toi. Je pense savoir ce que tu ressens. Je viens d'un milieu très difficile, et aujourd'hui je suis en Master de psychologie de l'éducation. Je saisi très bien tes questionnements, je ressens également cette humilité qu'il faut avoir fasse aux autres, quant ils ne savent pas par exemple quelque chose. Je m'efforce toujours de savoir d'où vient mon interlocuteur, je suis sensible aux réactions qu'il peut avoir face à ce que je lui dit. Je suis quelqu'un qui lit énormément depuis la quatrième, pour moi c'est essentiel de se cultiver sur tout, enfin avec ke temps qu'on a. J'ai énormément travaillé, et persévéré pour arriver où je suis. Je n'ai pas été aidé par mes parents, ce n'était pas possible. Alors j'ai travaillé en parallèle, dans des emplois types macdo, quick et d'autres. J'ai redoublé ma première, triplé ma terminale, je n'ai pas eu le bac, j'ai passé le Daeu B deux fois pour finir par l'avoir et enfin avoir accès à la fac. J'ai fais une année de biologie, mais ce n'était pas ma place, alors je suis arrivé en psycho et là je me suis trouvé ! Donc tout ça pour te dire que je devrais être fier comme un coq, mais ce n'est pas ce que je ressens, en faite j'ai encore plus envie de faire ce que je veux. Ce que je veux c'est aider la société, aider les enfants du même milieu que moi, les aider en leur apportant ce que les sciences cognitives nous ont apprises ces dernières décennies sur comment apprendre ! C'est mon combat, mes valeurs, je veux faire de notre monde un monde où chacun pourra être bon et bien avec les autres, je veux lutter contre toutes les formes d'inégalités. Alors c'est aussi pour ça que je te fais ce témoignage, je veux te remercier car a chaque fois que je regarde tes vidéos je ne me sens plus seul a comprendre ce que je comprends, et a être engager comme je le sens engagé ! Merci
Bonjour monsieur,
Votre témoignage me touche particulièrement. Pouvons-nous échanger en privé?
Rési
@@resimpudi-nsimba9648 oui évidemment !! Comment souhaites-tu procéder ?😀
Bonsoir,
Ton témoignage était très intéressant, et je m'y suis retrouvée. J'ai été jusqu'au lycée dans des établissements scolaires de banlieue parisienne (en ZEP ) et j'ai poursuivi ensuite par des études dites "élitistes".
Cela fait très plaisir de voir des professeurs comme toi qui aiment enseigner et qui le disent. J'ai beaucoup de respect pour ce métier, ce sont des professeurs comme ça qui marquent parfois l'esprit de jeunes élèves à qui on n'a pas assez dit qu'ils "valaient le coup" et qui les poussent à exploiter leur potentiel.
Merci pour ta vidéo
Cette vidéo m'a touchée. Merci c'est un beau et sincère témoignage.
Moi c'est ma mère qui s'est élevée de son milieu social,
Mes grands-parents étaient des fermiers des paysans si on veut et ma mère a passé toute sa jeunesse toute son enfance dans ce milieu , elle aidait à la ferme elle bossait beaucoup ils étaient très pauvres y'avait presque pas de distractions, de cadeaux de livres ou quoi. Ma mère fut la seule la pionnière à faire des études à l'Université, études qu'elle n'a jamais achevées à cause de la nécessité de travailler pour trouver de l'argent. Elle a commencé à lire et à vivre avec son temps en se détachant de ses parents et en devenant indépendante. Elle a passé des concours de la fonction publique et elle a été reçue . Elle a maitrisé le droit et quand mes grands parents sont décédés ma mère a géré le domaine. Elle a vendu une bonne partie de l'ancienne ferme à bon prix et bref elle s'est grave débrouillée. On a vécu dans un certain luxe (luxe du point de vue d'une du bourg d'un village perdu de 1000 habitants c'était pas oufissime non plus) . Mais j'ai compris en grandissant que ma mère était très cultivée (même si j'ai lu plus de livres qu'elle elle me dépasse large en analyse des hommes et connaissance de la vie et en gestion et en tout). J'ai compris finalement qu'elle s'était élevée socialement. Et souvent on va voir de la famille, ça sent le crottin et y'a des étendues de terres des vaches de la terre , un accent paysan , des habits du siècle dernier et c'est génial!
On ressent vraiment que vous êtes émue en abordant un sujet de société si paradoxalement personnel et intime. L’expérience des transfuges comme toi (même si je déteste cette idée d’étiquette (la classe) et d’autant plus l’absence d’étiquette ou la double étiquette (le fait d’être transfuge) vue comme un mal) est vraiment touchante. Merci @antastesia
Ma mère n'a pas eu la chance d'étudier mais elle a toujours était ouverte d'esprit. Elle m'a adoptée un jour après ma naissance elle a du être femme de ménage pour pouvoir nous nourir, nous acheter des livres, nous offrir de bonnes conditions de vie à moi et à ma soeur. Ma mère nous a élevé seule avec l'aide de mes grands-parents qui ont adopté ma mère qui avaient une situation aisée mais ma mère s'est bâtu pour nous. En tout cas merci pour cette belle vidéo. Tes vidéos sont géniales je me retrouve tellement en toi.
Cette vidéo m'a émue, c'est un sujet qui me touche tout particulièrement. J'ai commencé la fac en septembre et je me sens extrêmement seule, j'ai l'impression de ne pas avoir le profil parfait. Dans mon TD (à majorité blanche) ils vivent tous dans Paris, moi je suis une fille d'immigrés habitant en banlieue. Je me reconnais tellement dans ta remarque à propos des voyages, je culpabilise tellement de parfois voyager avec l'aide de mes parents..Quand je m'autorise à penser aux études que je voudrais faire à l'étranger, je me répète sans cesse "c'est pas pour toi" "laisse tomber". Je vais abréger et juste te dire merci, le sujet est bien traité. Il manque la dimension "raciale" mais je comprends que tu ne puisses pas en parler car ça ne te concernes pas. Merci encore Emy, on sent que ça a été dur à filmer mais c'est important de parler de ça. 💕
BEN OUI bien sur
Merci pour ce beau témoignage Emy ❤️ ça me touche particulièrement!
Je me reconnais quand même pas mal dans tes propos. Si tu veux, je viens aussi d’un milieu plutôt moyen, ma mère est également femme de ménage et mon père magasinier.
J’ai commencé l’université l’année dernière en sciences humaines et c’est vrai que comme toi t’as dit dans ta vidéo, on voit la différence parfois dans le milieu universitaire et d’autres connaissances, c’est vrai que c’est culpabilisant d’un côté.
Mais d’un autre côté, je pense qu’il faut réaliser tout ce qui s’offre à nous pour nos parents ( et pour nous oc )
En tout cas, je pense que tu vas apporter bcp au milieu universitaire et que tu as clairement le potentiel, l’intelligence, les connaissances pour faire une thèse ! ✊💓
Merci💖❤️
Love💕
Le langage est effectivement un enjeu important: je me rappelle d'il y a 4 mois où en entrant en prépa j'apprenais que bcp bcp d'expressions ne se disent pas --les du coup, au final, être en capacité de, les alternatives, et compagnie. En revanche, je pense que l'enjeu premier est bien celui de l'aisance orale: bien que m'exprimant "correctement" (selon moi et "bien" selon mes profs) à l'écrit, je me suis retrouvé totalement désarmé lors de mes premières colles, n'arrivant pas à m'exprimer clairement tant sur le plan logique (démonstration, énoncé d'un raisonnement) que sur la forme (l'expression, l'articulation, la contrainte physique du "corps présentable à l'oral). Or, ces "aptitudes", ces capacités à se mouvoir dans cet espace social, à s'y déployer naturellement ne s'apprennent pas et apparaissent dès le premier geste face au professeur.
Voilà ma petite remarque :)
Étant moi-même transfuge, je me suis beaucoup reconnue dans tout ce que tu as décrit, autant au niveau des expériences qu'à celui du ressenti. Et évidemment, je partage aussi ce sentiment très (trop) fort de ne pas être légitime dans beaucoup de situations et je le combats tous les jours en essayant de ne pas me définir uniquement par mon héritage et mon passé tout en continuant d'être fière de mes origines et de chérir les miens. On ne parle pas assez de ce déchirement permanent d'être transfuge. Un grand merci de l'avoir fait. Tu as tout mon soutien. Bravo pour tout ce que tu fais. 💖
Coucou miss
Lâcher prise
Lâcher prise sur ce que les autres peuvent penser ou dire
Si tu as envie d être avec des gens qui semblent de classes inférieures ou si tu veux faire une thèse alors que tu te sens pas légitime peu importe
Fzis le fzis ce que ton cœur désire 😊merci de tes partages de tes réflexions
C’est plus facile à dire qu à faire mais faut essayer prends bien soin de toi bisous
Je suis totalement d'accord avec toi surtout sur la dernière partie de ta vidéo. En ce qui me concerne, mes deux plus proches amis viennent d'un milieu modeste alors que moi je suis une bourge. Je pense que l'amitié entre personnes de classes différentes n'est pas une utopie. Pour moi, la meilleure façon d'éviter le pédantisme comme d'avoir des amis, c'est de pas se prendre la tête et de poser un truc simple mais vrai : ces barrières n'existent pas (car elles n'existent qu'à partir du moment où tu les reconnais)
Trop analyser est parfois néfaste!
Merci pour ce témoignage à cœur ouvert.
Adapter sans cesse son attitude pour ne pas paraître trop pédante pour les uns et trop naïve pour les autres doit être assez troublant pour l'identité. Je n'ai aucune idée de l'impact que ça peut avoir sur la psyché. Mais si ça peut te rassurer, je te vois vraiment comme une personne fondamentalement intègre et bienveillante.
Courage, et prend le temps de te reposer et d'être quelques fois seule avec toi-même. 🍵
J'aime beaucoup ta vidéo. Je suis prof aussi, alors que j'ai un père ouvrier ; être plus à l'aise avec les agents qu'avec les collègues profs, je connais...
Je me retrouve vraiment dans ton discours. Je me sens aussi tout le temps coupable de "vivre mieux". Et comme toi je m'empêche d'étaler "mon savoir". Merci beaucoup pour ton témoignage ❤❤❤❤
Le fait que tu culpabilise sur ta situation antérieur vis à vis de ta famille et l'orientation et le milieu dans lequel ils ton fait baigner , c'est pour moi une preuve de loyauté envers eux et de reconnaissance.
Alors évidemment je comprends tout à fait ton malaise par rapport aux sacrifices qu'ils ont fait pour toi mais sache une chose , si tes parents ont fait tout ça c'est justement pour que tu puisse vivre ce que tu vis, avoir la situation que tu as construite etc...
L'amour et la fierté qu'ils ont à travers toi c'est immatériel, peu importe qu'eux ne vivent pas certaine choses, le fait de t'avoir donner les moyens de te réaliser pour eux c'est bien plus qu'un voyage ou autre futilités, suis certain qu'un jour , tu leurs offrira ce que tu as envie , mais voilà t'es loin d'être anormal lol beaucoup sont dans cette situation, tu as des bons principes, tes parents sont gens très honorable, tu peux être fier d'eux autant qui le sont pour toi!
Cordialement.
LE PLUS IMPORTANT CEST DE FAIRE LA BRINGUE OK?
I'm so thankful that you're willing to share your points of view online, they're very much worth listening to!
*Et Moi qui était persuadée que tu venais de la petite bourgeoisie parisienne ! Ça m'apprendra à juger dans savoir.^^*
Encore une vidéo géniale, très intéressante et enrichissante :)
Je te trouve toujours très pertinente et tu me donnes envie d’apprendre et de me cultiver plus encore :) take care xx
Je suis arabe issue des classes populaires ma famille est musulmane mais je ne partage pas leur confession je suis en fac d’histoire et je suis la seul arabe sans prétention aucune j’ai un style vestimentaire peu commun et assez élégant voir un peu trop pour ce d’où je viens ,je cherche à m’élever socialement et ne pas vivre la même vie que mes parents ni dans les mêmes conditions et je culpabilise.
Je culpabilise de préférer lire ou aller à l’opéra plutôt que regarder la télévision,souhaiter vivre dans le raffinements et de m’éloigner le plus possible d’où je viens car ce milieu ne m’inspire rien ,ne me stimule pas ,j’ai malgré moi des comportements méprisant je m’en rend compte que après.Je trouve ces gens dénué de toute logique et discussion et je ne veux pas leur ressembler.Pour autant je les aiment
Je me retrouve dans ce commentaire sur beaucoup d'aspects,limite on pourrait presque dire que c'est moi qui l'a écrit.
Juste pour dire courage! On va s'élever socialement peu importe les médisants!
Ce sentiment de classes, je l'ai énormément ressenti lors d'un stage de finalisation du bafa. On était un petit de groupe de 15 environ,personne ne se connaissait,on avait entre 18 et20 ans. Il y avait deux grosses catégories de personnes qui se sont regroupés directement: les gens qui étaient à la fac de lettre,d'histoire / en art, et les gens qui étaient en bac pro, stmg. A tel point que sur une semaine il a fallut attendre 4 jours avant que ces groupes viennent à ce mélanger. Moi qui suit aussi en études d'arts, j'aurais logiquement dû rejoindre le groupe de la "fac",mais je me sentais tellement mal de rentrer dans ces catégorisation... du coup je n'appartenait à aucun groupe mais n'ai pas créer d'affinités plus que ça...
Ce n'est peut être pas le bon endroit pour poser cette question mais : compte tu un jour nous parler de philosophie ?
Excellente vidéo par ailleurs ! Je m'interroge en ce moment sur les codes de l'université, ayant moi même la chance d'être soutenue par mes parents, je vois que j'ai beaucoup de chance et de temps libre par rapport à d'autres pour travailler.
Je m reconnais beaucoup dans cette vidéo et il y aurais tant de choses à dire...
Par rapport à la culpabilité : je ne ressens pas personnellement cette culpabilité. Je ressens plus une grosse grosse colère contre la façon dont le monde va. Ca amuse bcp mon entourage pour qui je suis "la révoltée de service". J'ai la rage par exemple de ne pas avoir connu mon grand-père parce qu'il était ouvrier fondeur et qu'il est mort à cinquante balais d'une maladie professionnelle, j'ai la rage de ne connaître ma grand-mère qu'en cartes postales parce qu'elle est morte quand j'étais très jeune. J'ai la rage aussi d'avoir été exposée précocement à la misère sous toutes ses formes, d'avoir évolué dans une famille ou les désavantages économiques se couplaient aux désavantages sociaux et culturels. J'ai connu la violence intra-familiale, qu'elle soit physique économique ou verbale, j'ai connu l'alcoolisme, la faim, l'humiliation d'être pauvre...Mes souvenirs d'enfance, ce sont mes parents qui se saignaient aux quatre veines pour qu'on ait à peu près comme les autres, les gamins qui se moquaient de moi parce que j'avais des vêtements de pauvres (je me souviens même d'une fois où j'ai volontairement laissé le prix sur mes baskets neuves parce que je voulais que mes camarades voient que j'avait un truc qui avait été acheté et non récupéré ^^), les soirs où on allait se coucher avec un bol de chocolat chaud dans le ventre ou deux tranches de pain trempées dans du lait...Je connais bien la pauvreté et comme les aléas de la vie ont fait que je suis retombée dedans, je ne me sens pas coupable, juste en colère de ne pas avoir bénéficié des mêmes avantages. Dans mon cas par exemple, la question de faire une thèse tout ça ne s'est même pas posée au final parce que je ne m'en suis jamais senti ni la légitimité ni l'intelligence parce qu'avec une mère serveuse dans un bar, un père militaire, des grands-pères ouvriers ou clochards (comme ma grand mère paternelle), aller à la fac, bah c'est déjà crever le plafond.
Aujourd'hui j'en ris bcp et ça fait partie de moi, le fait que je ne sois à l'aise dans aucune classe. Quand je suis avec les universitaires, on me trouve beauf avec mes blagues de cul et parfois mon parler volontairement wesh wesh (je le fais un peu pour me donner une identité et un peu aussi par provoc, comme si je voulais leur renvoyer dans la gueule la chance que eux et elles ont eue). Quand je suis avec les classes défavorisées, on me traite de bourgeoise parce que je parle bien, j'ai un vocabulaire plus large, des questionnements différents, je rédige bien...Pas facile facile de s'y retrouver. En fait, je ne suis bien que seule parce que les gens de ma classe, ça n'existe juste pas, je fais partie de toutes et d'aucune classe à la fois (même si j'ai jamais fréquenté les milieux riches)
Je dirais que ça dépend aussi de ton milieu. Si on est ouvrier mais qu'on a évolué dans un milieu sain, le ressenti sera pas le même que si on est ouvrier et qu'on a en plus évolué dans un milieu malsain, maltraitant etc...C'est mon cas et c'est pr ça que j'ai pas mal la rage. La seule chose que j'ai trouvé, c'est d'écrire et de faire état dans mes romans des questions de classe. Ca me permet d'être plus en phase avec moi-même.
Je comprends cette situation, notamment celle de niveler vers le bas pour être au niveau des " personnes en dessous" afin de ne pas les mettre mal à l'aise.
Le problème est que si vous continuez d'agir ainsi ils vont vous tirer vers le bas.
C'est l'effet titanic : si les gens qui sont dans les barques s'approchent des personnes dans l'eau alors les barques vont chavirer et tout le monde va se noyer et donc mourir.
Ainsi va la vie, c'est pourquoi il y a des classes et des barrières pour séparer. Nous ne sommes pas tous les mêmes.
D'autre part, en tant que personne cultivée, vous avez besoin de nourriture intellectuelle, si vous restez avec des personnes en "dessous", vous allez finir frustrée car elles ne seront pas capables de vous donner le change, la réciprocique. Et donc avec le temps, vous allez faner par manque de stimulation culturelle et intellectuelle. Un sportif de haut niveau s'entraîne et joue avec des sportif de haut niveau afin de maintenir son niveau.
Enfin, se mettre à leur niveau, c'est être condescendant et leur manquer de respect.
Être cultivé ça se respecte au même titre qu'un grand sportif. Vous n'en êtes pas arrivée à ce niveau par magie. C'est le fruit d'un LONG et ÉNORME travail. De toute évidence, d'autres personnes n'ont pas fait ce travail pour des raisons diverses et variées mais vous n'en êtes pas comptable.
Dernier point : n'oubliez jamais les sacrifices que vos parents ont fait pour que VOUS quittiez la classe laborieuse et pour vous offrir un meilleur avenir. Faites honneur aux sacrifices de vos parents !
Ils n'ont pas fait tous cela pour vous voir assise à côté du personnel de ménage.
Mais ne vous inquiétez pas, rien ne vous empêche d'assumer vos nouvelles conditions sociales et faire du bénévolat auprès de migrants.
Vidéo très intéressante, bien qu'elle fasse très journal intime.
Elle fait écho à mon propre parcours. Sans rentrer dans les détails, je partage tout cela : milieu ouvrier, femme de ménage, travail avec les migrants,
longues études, pas d'enfant, féminisme, véganisme, Paris, voyages... Et le grand écart mental est effectivement difficile, dans les deux sens : le fait de venir
d'un milieu prolétaire me fait sentir souvent la différence avec les autres personnes de mon milieu professionnel, et à l'inverse, j'éprouve un malaise
dans mon entourage familial dont je me sens "séparée", géographiquement et mentalement (je vis aussi à Paris). Mais en fin de compte je pense aussi que c'est une richesse, ça nous fait connaître différentes classes sociales, ça permet d'avoir une certaine ouverture d'esprit aussi ! Je pense aussi que notre force, c'est de passer d'une classe à l'autre, de faire le lien, d'introduire les réflexions dont tu parles (le patriarcat, le spécisme notamment) chez des personnes qui n'y auraient pas eu accès autrement.
Pour la thèse, que t'apporterait-elle réellement, à long terme ? Que prouverait-elle ? Serait-elle utile à la société ?
A plus ! Lysiane
Bonjour Emy, avant toutes choses merci pour votre vidéo et vos vidéos en générale. Vous êtes la preuve vivante, que peux importe du milieu social du quel on viens si l'on a un rêve, comme vous celui de devenir prof, avec du soutien et de la volonté on peut réussir. De plus on peut comme vous ne pas renier sa personnalité sous prétexte de s'intégré dans la société. Merci, pour l'exemple que vous représentez.
Très interessante ta video! Je me retrouve un peu dans ton témoignage avec la partie racisée en plus, ca complique encore plus les choses je dirais... J'ai été la première de ma famille à avoir le bac, je suis la seule en étude supérieure et je ressens un décalage entre une partie de ma famille et les gens que je côtoient. J'avoue c'est pas évident, j'ai l'impression d'être complètement dans les codes (ou presque) quand je suis a la fac avec les autres personnes de ma classe et chez moi justement comme tu dis je fais un peu celle qui sait pas, pour pas reprendre sans arrêt les gens. C'est pas du mépris mais juste j'ai pas envie d'être cataloguée comme l'intello, celle qui sait tout parce que finalement c'est pas hyper bien vu dans certains cas/milieux.
Le moment sur la culpabilité, Les voyages et les parents m'a fait verser ma petite larme, parce que je me retrouve dans ce que tu dis.
la similitude (jusque dans la décoration) avec l'autre youtubeuse "Darah" et frappante ! quel formatage
Non mais je rêve ?! Tu as vu la date de publication de ma vidéo ? Et tu penses qu'avoir des étagères pour ranger des livres est incroyable ?!
@@Antastesia as-tu trouver des réponses à tes questionnement ? te sens-tu légitime maintenant ??
Tes vidéos me sont très enrichissantes et m'encouragent à me cultiver. Néanmoins dans cette vidéo, tu dis être entre le conscient et l'inconscient mais tu parles d'un sujet que tu maîtrises parfaitement et qui a du être abordé dans énormément de livres que tu as lus. Selon moi, il n'y a rien d'extraordinaire dans le fait de préfèrer s'asseoir avec des dames de ménages plutôt qu'avec des profs, puisqu'on est soit même fille de femme de ménage. En tous cas pour moi cela ne nécessite pas une vidéo ou on s'interroge comme tu le fais. C'est rendre compliqué quelque chose qui ne l'est pas. Je trouve même que ça te rend parfois un peu hautaine alors que ce n'est sûrement pas voulu initialement. Ces trucs de classe sociale ça monte trop a la tête parfois, je pense qu'il faut qu'on apprenne tous a se détendre et à arrêter de se poser trop de questions. ✌🏻✌🏻
Beau témoignage, assez intime par ailleurs mais qui résonnera sûrement chez beaucoup. Le choix de faire une thèse et d'intégrer le monde académique est le tien. Je trouve cependant que tu as tellement de potentiel et qu'il serait dommage de laisser la production et la transmission des connaissances aux plus privilégié.es.
J'ai connu ce sentiment d'être en dichotomie permanente entre l'équation de l'identité et l'image que l'on donne. Mais la seule légitimité qui devrait t'empêcher de culpabiliser est la fierté de tes parents. Que dieu te bénisse.
Je me reconnais tellement. Depuis toujours mes parents ont des problèmes financier. De plus j’ai déménagé de mon pays d’origine et cela ça fait déjà 10 ans que je suis dans un pays francophone pourtant il me manque tellement de vocabulaire en français, de grammaire de connaissance. En écrivant qqch de plus officiel, ou même un travail j’ai tellement un problème à avoir un langage soutenu, ou un peu différent. Mais c’est super difficile. Mes parents n’ont jamais été à la fac non plus et aujd je dois travailler non seulement pour assumer mes factures et mes envies mais leurs donner aussi un peu d’argent. J’ai une pression énorme je travaille Le Matin et le week-end dans un autre endroit. Mes parents ont des dettes et j’ai l’impression on va jamais s’en sortir et en même temps je le sens coupable quand je me paye un voyage pour aller quelques part car bah mes parents n’ont jamais pu le faire. Bref je pourrai en parler encore pendant longtemps mais en tout cas cette différence je la sens tous les jours indirectement mais je la ressens ....
Mon profil n'est pas tout à fait le même que le tien, mais je me retrouve un peu dans ce que tu dis.
En terme d'origine sociale, c'est un peu du 50/50 pour moi. J'ai 18 ans, je suis une femme blanche valide, cis, hétéro, j'ai un papa issu d'une famille bourgeoise d'un côté, une maman issue d'un milieu bien plus pauvre et prolétaire même si elle n'en fait pas (plus) partie elle-même, j'ai toujours ressenti une grosse différence quand j'allais chez mes grands-parents maternels par rapport à quand j'allais chez mes grands-parents paternels.
Je ne peux pas être qualifiée de transfuge de classe en tout cas, j'estime avoir été élevée dans une "classe moyenne haute". Tous mes cousins jusqu'ici ont fait des classes préparatoires, y compris moi qui suis actuellement en hypokhâgne, du côté de mon père, tout le monde a son bac depuis des générations... Non, clairement, je ne suis pas une transfuge de classe.
Pour autant, je ressens un certain malaise quant à certains attendus. Par exemple, l'agrégation m'intéresserait éventuellement, mais simplement pour le côté exigeant en terme de connaissances de la chose et pour la gratification personnelle, parce que je n'envisage pas d'être professeur dans le supérieur, je veux dire qu'en soi, je n'ai pas "besoin" de l'agrégation pour arriver à mon ambition professionnelle qui est d'être professeur en collège/lycée.
J'ai une certaine appréhension vis-à-vis de l'idée de rester toute ma vie dans un milieu universitaire très intellectuelle et souvent élitiste (je pourrais pas mal parler de l'élitisme en classe préparatoire, cursus passionnant pour moi au niveau des enseignements, mais qu'est-ce que je grince des dents en entendant certains propos ou face à certaines "coutumes"). Ce n'est pas un endroit où je me sens vraiment totalement bien... Je ressens toujours, comme tu l'expliques un peu, le décalage qu'il peut y avoir dans cette sphère, la déconnexion avec les problématiques qui me sont chères. Oui, j'adore la littérature, la poésie, l'histoire, mais je suis un peu réticente à vivre dans ce genre de sphère purement intellectuelle parfois détachée de problématiques plus concrètes, plus terre à terre et aussi plus urgentes selon moi (comme lorsque tu parlais des migrants par exemple). Mes proches me conseillent de passer l'agrégation pour être prof à l'université, alors que ce n'est pas à ce genre de public que j'ai envie d'enseigner. J'ai envie d'enseigner à un public potentiellement moins "intello", où quelque part je me sentirais plus "utile", moins étouffée par l'élitisme et par certaines contraintes. Et pour autant je vois ce que tu veux dire quand tu dis que dans certaines situations tu te sens obligée de faire comme si tu ne savais pas certaines choses. Je connais un peu ce sentiment d'avoir l'impression que tu ne dois pas corriger quelqu'un sur la tournure ou la formulation de sa phrase, ou rectifier certaines choses. Enfin, je ne sais pas trop où je veux en venir en soi, mais j'ai effectivement souvent l'impression qu'en faisant ça, je ferais quelque chose... qu'on ne me demande pas, en fait, et qui pourrait être interprété comme une forme de mépris ? Enfin, mon commentaire n'a pas un très grand intérêt, sinon que à mon échelle, je vois à peu près ce que tu ressens, même si nous n'avons pas vraiment des situations superposables.
Hello Antastesia ! Je te conseille de lire des livres d'Annie Ernaux, elle se décrit aussi comme une "transfuge" et raconte vraiment des sensations pareilles aux tiennes. Surtout ne te limite pas de par la classe sociale de tes parents, je suis sûre que tu peux apporter à la littérature avec une thèse. Et tu peux représenter l'"agrégée idéale" plus tard en passant le concours en interne (sans latin youhou !).
Je suis en troisième année de licence en droit, dans une promo assez particulière, on est que deux sur 30 à venir d'un milieu ouvrier. Je comprends tellement ce que tu dis, il m'ait arrivé de dire certaines choses sur moi ou sur ma famille et de sentir une certaine gêne autour de moi, parce que contrairement à ce que je pensais, les gens avec qui je parlais n'avaient pas du tout les mêmes préoccupations que moi.
Ah l'inverse certains ont des réflexions sur certains sujets de sociétés qui me donnerait presque envie de réagir violemment parce que ces sujets de sociétés concernent ma situation et pas la leur. Ils ont donc une vision tellement éloignée du sujet...
Un grand merci pour la sincérité de cette vidéo ! Je me reconnais totalement dans ce que tu dis, ce décalage avec les autres... Ma mère est issue d'une classe sociale moyenne, mais m'assume seule depuis ma naissance. Alors forcément, l'argent a toujours été une grosse préoccupation pour moi, même toute jeune ! J'ai du grandir très vite, et comme elle a fait le choix de me scolariser avec des enfants de la classe supérieure, j'ai toujours ressenti une certaine gêne devant leur insouciance, que je n'avais pas. Aujourd'hui je suis aussi à Paris pour mes études, ce qui représente de gros sacrifices pour nous deux, me frustre parfois (travail, vie en foyer, nécessité de réussir...quand mes comparses ont pour seules inquiétudes leurs copains, leurs études, leurs loisirs) et me culpabilise de tant prendre mon temps, de me chercher, de ne pas toujours être très heureuse malgré les chances qu'on m'offre, de vouloir vivre ma vie quand celle de ma mère n'est pas toujours très simple.
A l'écoute de ta vidéo, une impression m'est venue, que je me permets de te partager, sans bien sûr prétendre un instant détenir quelconque vérité sur toi ! A t'entendre, j'ai eu le sentiment que c'est ton identité, une définition de toi que tu cherchais. Que tu tentais systématiquement de t'ajuster en fonction de la personne avec laquelle tu étais (de classe supérieure, inférieure etc). Que tu tentais systématiquement de te définir en fonction de l'autre. Il serait peut-être plus simple et bon de t'interroger sur qui tu es, ou plutôt qui tu veux être, les valeurs/caractéristiques qui te plaisent et que tu souhaitent incarner, et en faire une constance... J'aime l'idée -- peut-être illusoire -- que l'on peut se composer en s'inspirant de ce que l'on aime chez les personnes que l'on rencontre. Cela ne veut pas dire ne plus s'adapter dans la rencontre, imposer quoi que ce soit aux autres ni devenir rigide mais seulement choisir et assumer ce que l'on est....
Bref, c'est une idée, une piste... Prends bien soin de toi Antastesia ;)
Une réflexion très intéressante et très touchante. C'est super enrichissant de connaître ton expérience sur ces sujets
Hello ! Super sujet, et je comprends tout à fait ta situation qui fait vraiment écho. Mes parents sont agriculteurs, et lors de mes premiers entretiens d'embauche, je citais souvent mon environnement familial car cela pouvait faire comprendre au recruteurs les valeurs qui étaient les miennes, comme la valeur travail. Et je dois dire, que bien souvent, cela leur parlait.
Après tout comme toi, je suis aujourd'hui directrice d'agence dans le transport, et ce que je préfère c'est de discuter avec les ouvriers.
Comme toi, je ne me sens pas super à l'aise dans des classes ++ ou intello +++. Je ne ressens pas de culpabilité pour autant vis à vis de mes parents, j'essaye autant que faire se peut de les ouvrir sur autre chose.
Reste toi même, adopter des codes qui ne sont pas en ligne avec tes valeurs, ça ne marchera pas sur la durée de toute façon, ou en tout cas, ça ne te rendra pas heureuse... :)
Totalement en adéquation avec ton raisonnement .. Je le ressens assez souvent, et j'avais jamais mis des mots dessus. Mais là, j'ouvre les yeux sur un certain malaise que je connais si bien.
Très riche vidéo, merci beaucoup pour cela !
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Je comprends totalement ce que tu exprimes dans cette vidéo et d'ailleurs pour la thèse, il serait très dommage de te bloquer car tu peux faire de grandes choses ! En tout cas je t'envoie tout mon courage pour ces moments de doute et de remise en question que l'on a parfois.
Merci pour cette vidéo
La culpabilité c’est un truc qui me poursuit c’est dingue. Genre pareil que toi. Et le problème c’est que c’est toujours ceux des classes les plus basses ou qui viennent des classes les plus basses qui ont de la compassion. C’est grave. C’est terrible et on peut rien faire.
Avant toute chose, je suis désolée, encore une fois, mon commentaire est un pavé ><
Vidéo, une fois de plus, très intéressante. Je suis à 100% pour que cette notion de classes sociales disparaisse. On est tous humain avec des parcours de vie différents, c'est tout.
Quand, tu parles de la thèse, ou du fait d'être agrégé, je pense que d'une on a tous le droit de se battre pour avoir accès à des choses et que de deux, les codes, il faut oser les briser. Tant qu'on a les compétences et qu'on est droit dans nos bottes si on a pas le même attitude que tout le monde ce n'est pas grave ;)
Je pense qu'énoncer tes connaissances n'a rien de mal, par contre c'est vrai que beaucoup de gens n'aiment pas être repris car ça leur donne le sentiment d'être inférieur, et ça c'est vrai peu importe le milieu.
Je te partage mon histoire perso par rapport à ça :)
Je viens aussi d'un milieu social défavorisé, mon père est gardien de nuit et ma mère garde des enfants. En plus de cela, mon père a toujours dépensé l'argent de manière inconsciente ce qui fait que nous avons toujours vécu sous des dettes, encore aujourd'hui, j'ai peur d'avoir à payer ses dettes quand il sera mort... Dans mon cas c'est surtout le passage au lycée qui m'a fortement fait ressentir ma différence de milieu. Moi qui avais toujours vécu en hlm, n'avais jamais voyagé, n'étais même jamais partie en vacances, n'avais jamais pratiqué d'activité extra-scolaire..., je suis arrivée, par un jeu d'options et de circonstances particulières, dans un lycée de centre ville où il n'y avait quasiment que des gens venant de milieux très très bourgeois et très éduqués. Cela a été très dur, d'autant que le lycée dans lequel j'étais était un lycée scientifique +++ où seules les sciences comptaient et étaient bien vues, et moi, je n'ai pas l'esprit scientifique de base donc tout était différent et je me sentais très mal. A ce moment là j'ai donc développé beaucoup de complexes par rapport à mon milieu social et tous les manques qu'il entrainait dans ma vie.
Du coup, à cause de cela, j'ai toujours eu envie de me sortir de ce milieu pour vivre une meilleure vie (pouvoir voyager notamment) et j'ai toujours tout fait pour mieux m'éduquer, m'instruire, améliorer mon niveau en langues, en connaissances...pour ne pas avoir trop de lacunes. Quelque part je crois avoir réussi même si je ne suis pas devenue quelqu'un d'important.
Aujourd'hui, je suis fière de venir de ce milieu car je connais la valeur de l'argent. Ma meilleure amie, elle est à l'opposée de moi, elle a toujours été très aisée, et quand je vois ce qu'elle peut sortir des fois comme marques d'ignorance sur la réalité de la vie, je me dis que je suis contente d'être consciente de tout cela. Par ailleurs, je sais que si je tombe, je sais me relever, ce qui n'est surement pas le cas pour beaucoup de gens de classes sociales élevées. Je crois que m'intéresser au minimalisme, à l'écologie, aux bonheurs simples... m'a beaucoup aidé car ce sont des thématiques qui sont accessibles à tous et qui montrent très bien qu'être "en haut de l'échelle sociale" ne fera pas de nous des gens heureux et bien dans le coeur.
Je finirais par dire que je ressens toujours malgré tout une différence due à mon milieu social car si je comble peu à peu mes manques, ils sont toujours là pour la plupart et je sais qu'ils seront longs à combler :)
PS: Rien à voir avec la vidéo mais vu que nous sommes le dernier jour de novembre et que tu as un peu parlé du nanowrimo, comment cela s'est-il passé pour toi ?
Je me reconnais tellement dans ton discours... Idem, issue du monde ouvrier et même de l'immigration, j'ai grandi en banlieue et mes parents se sont toujours saignés pour que nous ayons accès à des choses qui sont normalement "réservées" à des classes supérieures. Je suis parmi les premières personnes de ma famille à faire des études supérieures et aujourd'hui je me prépare à devenir professeure des écoles, ce qui chez nous est clairement "le monde d'en haut". C'est hyper difficile de se positionner et c'est peut-être une des raisons qui me fait me sentir attirée par l'enseignement et plus particulièrement en milieux dits "difficiles". J'ai un peu cet espèce de sentiment sous-jacent que c'est mon devoir de ne pas laisser tomber les miens, de me battre pour eux, d'accompagner des enfants et des familles dont je me sens socialement proche même si ma vie d'aujourd'hui est à des années lumières de la leur à bien des égards... Bref, c'est vrai qu'etre un pur produit de ce qu'on appelle communément "l'ascenseur social par l'éducation" est à la fois une chance et un fardeau. Et il y a toujours cet espèce de syndrome de l'imposteur quand on est au milieu de personnes qui sont du milieu social auquel on appartient aujourd'hui mais auquel on ne s'identifie pas. Sans parler de cette crainte permanente d'entendre ou devoir de la part de ces personnes des jugements ou de la pitié sur notre famille.
Je suis d'accord avec le sentiment général, on se sent pas vraiment parmi "les siens" quand on est avec des élites. (Par contre les populations subsahariennes qui viennent sont pauvres et le plus souvent non éduquées scolairement, c'est pour ça qu'elles font le ménage et pas des postes d'ingénieurs ou de profs. Je vois pas le rapport avec la discrimination.)
Merci pour cette vidéo et d'avoir partager tant de pensées intimes avec nous. J'apprends toujours pleins de choses et tu me fais réfléchir.
Merci beaucoup de dire que tu es privilégiée car tu es une personne valide. Je ne le suis pas je suis jeune et je n ai jamais entendu personne le dire il me semble.
Je trouve que le sujet du handicap invisible lié à des maladies très graves mais avec des périodes de rémission, des rechutes, qui ne se voient pas sur vous.. est toujours totalement invisible dans le débat public et il n existe rien pour ces personnes..
Personnellement j ai beaucoup de mal à travailler mais je n ai pas le choix car mon handicap est invisible et non reconnu en France (maladie dire rare).
Tout le monde s en fiche. Nous sommes abandonnés à notre sort cad le soutien familial, la rue, la faillite, les refus de soins,etc..
C'est étrange parce que je me reconnais pas dans ce que tu dis sur les classes, mais en revanche je me reconnais dans certains de tes exemples. Mes parents viennent de la classe moyenne, je n'ai jamais ressenti de problème d'argent, jusqu'à il y a quelques mois. Et depuis, il y a des moments où ça m'obsède. J'ai fait un collège privé, actuellement je suis dans un lycée publique mais les différences sont toujours visibles. Je vois pas mal de gens autour de moi qui partent en vacances dans des pays incroyables, qui ont sans cesse de nouveaux vêtements (ou autres acquisitions), et je me sens inférieure, et je me sens mal, et je me sens frustrée parfois. Et je culpabilise parce que j'ai déjà bien des privilèges comparé à d'autres personnes que je connais. Mais pourtant c'est bien là. Et je vois aussi ce que tu veux dire avec le fait de s'empêcher de parler de certaines choses, de corriger les gens dans certaines situations... Depuis que je suis au collège, j'ai toujours été catégorisée comme l'intello. Et parfois (même si c'est beaucoup moins qu'avant) ça me pèse. Parce que oui, je m'intéresse aux classiques, à la politique, ou autres disciplines que l'on juge élitistes. Et quand j'en parle, on me dit que je me mets en avant, que je déballe ma science pour me sentir supérieure, etc. Alors que c'est faux, je partage seulement des choses qui m'intéressent. Et oui, j'admets qu'il y a certaines lectures, certaines musiques, certains centres d'intérêts que j'estime plus "valables" que d'autres, plus "intelligents" peut-être. C'est vrai que ça me révolte parfois de voir ces gens qui n'en ont rien à faire de la politique, de l'environnement, du féminisme, et qui même se moquent de moi quand j'en parle, alors que pour moi ce sont des sujets importants et auxquels tout le monde devrait s'intéresser parce que ce sont des questions cruciales dans la société. Mais j'essaie, de toutes mes forces, de me dire que chacun a ses centres d'intérêts et que tous sont valides, etc. Et pourtant moi-même on m'enferme dans une case. Et je déteste ça. Peut-être que j'ai un peu dérivé du sujet de la vidéo et que je suis mal placée pour parler de préjugés puisque moi-même j'en ai certains que j'ai du mal à faire partir, mais bon, voilà ma réflexion.
Merci pour ces intéressantes réflexions! Si tu t'interroges sur l'origine sociale de ta réussite scolaire au regard de tes origines populaires je te conseille le très bon livre du sociologue Bernard Lahire : "Tableaux de familles. Heurs et malheurs scolaires en milieu populaire". Sa description : "Comment expliquer qu’une partie de ceux qui ont la plus grande probabilité de redoublement à l’école élémentaire peut échapper à ce risque et même, parfois, occuper les meilleures places dans les classements scolaires ? La réponse à cette question est au cœur de ce livre. Des portraits familiaux montrent comment un capital culturel peut se transmettre ou non, ou bien comment, malgré un contexte familial peu propice à l’apprentissage, les savoirs scolaires peuvent tout de même être appropriés par les enfants. En fin de compte, ce sont les notions mêmes de capital culturel, de transmission ou d’héritage qui perdent de leur pertinence dès lors que, changeant d’échelle d’observation, on s’attache à la description et à l’analyse des modalités de la socialisation familiale ou scolaire." :)
I find this video really interesting. I just want to write my thoughts here, it is probably messy.
I have never thought about the issue of class very much, after watching your video I think it’s probably because my mom is a history teacher and dad is an engineer, my grandfather is a translator who read me and my cousin Chinese classics for us to go to sleep instead of any fairy tales. They sent me to Germany for study and now I am in 3rd year of my medical school. Even though I am really grateful for all of this, it always feels natural. Instead I got upset in the past a lot that outside my family people are not reading that much and don’t think it’s extremely important to understand history.
However, I am clearly aware of how lucky I am to be born in this time period especially considering Chinese history. Were I born hundred years earlier, almost no family would allow girls to learn how to read. Were I born 50 years earlier, I would probably have no choice but to become a farmer and get married at the age of 20. With the economy boom since the 80s, most young Chinese people can go to university now. But we really need to remember that is because our parents and grandparents sacrificed so much for us, a lot of them are smart and so willing to learn. But they couldn’t because of the history. Still most of them became workers and provide for us (people from my generation).
Something upsets me is people’s lack of interest for literature, philosophy and history. In medical school where students could be considered as elites, I guess. Still very few people are interested in them. I can’t find anybody to talk about things I read, because I already know they wouldn’t have read them. This is so weird because I know at one hand compared to all those great writers, philosophers etc. I am lacking so much, I probably would never have their level of knowledge, on the other hand, people around me are so ignorant. True, those things don’t bring material value immediately. But still I wish the society can put more emphasis on them.
J'ai beaucoup aimé cette vidéo, je me suis aussi retrouvée dans ce que tu décris, mes parents sont dans la moyenne au niveau de la classe sociale, n'ont pas fait d'études, et j'ai commencé à ressentir un décalage dès le lycée. J'étais dans un lycée un peu réputé "bourgeois", je pense que ça a joué. J'avais beaucoup d'amis dont les parents étaient profs, ainsi que dans la catégorie cadres et professions supérieures, et j'avais régulièrement l'impression qu'ils avaient une longueur d'avance : ils comprenaient plus vite, avaient plus de culture générale, parlaient mieux que moi, intégraient plus facilement les méthodes (pour faire des dissertations, des commentaires de textes...) là où je me sentais un peu à côté (apprendre parfaitement un cours d'histoire par exemple mais ne pas maîtriser la technique de composition ne me donnait pas de résultats brillants, les profs passaient trop vite sur la méthodologie comme si c'était évident). La sensation de décalage s'est accentuée à la fac, surtout en master 1 lorsque j'ai dû faire mon mémoire (je suis en psychologie) et mon stage.Je sentais que je mettais les pieds dans un milieu qui ne m'avait jamais été familier, et je ne me sentais pas à ma place, que je m'élevais à un rang que mes parents n'avaient jamais atteint (grâce à eux, qui me payent mon loyer pour que je fasse des études confortablement). Finalement, bien que cette impression d’illégitimité demeure en moi aujourd'hui je pense aussi que me faire des amis de classes sociales sup m'a beaucoup appris, j'ai ouvert mon esprit à d'autres savoirs, j'ai découvert tout un autre monde et milieu, ça reste quelque chose de positif (en tout cas pour moi).
Je me reconnait totalement dans ta vidéo, j'ai les même parents, fait de longues études, côtoyé toutes les classes sociales et ai ressenti leurs "vibes" et courants de pensées. Je suis moi-même devenu un peu "élitiste" pour "réussir" dans mes études et côté pro. Mais aujourd'hui j'ai l'impression qu'un retour aux sources, à la simplicité dans les interactions sociales me ferait du bien. De même pour mon métier, malgré un double bac+5 assez prestigieux, je rêve aujourd'hui de faire un métier plus "ouvrier" tout en gardant ma facette intellectuelle très active, au travail comme en privé. Mais je ne sais pas trop encore à 24 ans comment y parvenir.
Tu sais il faut voir les choses d'une autre façon, beaucoup de personnel de nettoyage sont noirs/étrangers car ils n'ont pas eu la chance de faire des études dans leurs pays et en venant en France ils ont eu la chance de trouver du travail, c'est aussi le cas de français pauvres et n'ayant pas eu la chance d'étudier, aussi, de l'autre côté, les professeurs à majorité blancs sont pour la grande majorité en France depuis très longtemps (francais blancs...) et forcément c'est bien plus facile, quand tu maîtrise la langue, que t'as les moyens, que tu es bien placé (Paris par ex)... Aujourd'hui c'est plus facile qu'autrefois de traverser les classes, ces femmes de ménages on énormément d'enfants diplômés j'en connais un paquet dont moi et ma mère analphabète...
Tu es très talentueuse. C'est bien d'avancer dans la vie et de faire mieux que ses parents and to achieve greater things. Donc cesses de te sous estimer puisque tu reçois ce que tu mérites. Fais ta thèse !
Merci beaucoup pour ta vidéo ! Elle était vraiment très pertinente et j'ai pu m'identifier dans certaines situations. Je suis d'accord sur le fait qu'il faut vraiment encourager la mixité sociale !
tu m'as fais pleurer; ça me touche trop.
Merci beaucoup pour ta vidéo ! Grâce à toi, j'apprends toujours un peu plus sur les humains, la société que l'on construit et
sur moi-même. Conclusion : ce n'est pas facile tout ça ! :) Je suis sensible au blocage, à la culpabilité et aux limites que l'on se
donne. C'est pour quoi j'aimerais, comme Amina Ait Oumeziane t'encourager à réaliser tes envies et ta soif d'apprendre.
Par ailleurs, à travers les quelques vidéos que j'ai visionnées sur ta chaîne, je trouves que tu t'en sors déjà très bien !
Tu es un peu un modèle de courage et d'empathie pour moi. Sans te mettre la pression ;)
Bien sûr, je ne suis pas toujours sur la même longueur d'ondes que toi.
Mais tu m'aides à élaborer ma propre réflexion et à mettre des mots sur des réalités que je ne côtoie pas directement.
Je serai ainsi plus outillée lorsque j'avancerai un peu plus en avant dans le monde. Merci :)
j'ai terminé la video. MERCI. Je suis d'accord avec toi. Il faut encourager la mixité entre les classes.
Aussi mes parents n'ont pas eu le bac..je ne sais pas pourquoi je ne suis pas fier de mon pére qui travail comme tailleur.. je suis plutot fier de ma mére qui travail come infirmière.
par contre, je me culpabilise pas, je ne voyage pas et je ne peux pas faire ce que je veux (Blogging, étre ecrivan ..etc), j'ai eu ma licence de lettre et maintenant je travail comme teleconseiller.
Ta vidéo me touche tellement en tant que parent ! Merci Emy 💕
va dormir
Magnifique vidéo, j'étais captivée pendant tout le long.
J'ai fait un master dans le domaine des bibliothèques, du coup avec mon niveau d'études je suis censée passer les concours de catégorie A pour devenir conservatrice ou directrice de bibliothèque. Mais en fait je ne me sens pas attirée par ces positions de domination et de management d'équipe... Je me sens plus proche des personnes et des missions qui sont plus bas dans la hiérarchie. Cela vient sûrement de mon opposition aux différentes formes de domination sociales, et peut-être d'un sentiment de culpabilité, de non-légitimité à diriger une équipe.
Hello!
Je me reconnais totalement dans ton témoignage. Je sors de prépa littéraire, je suis maintenant en 3ème année de licence, et plus j'avance dans les études, et plus j'ai cette sensation de "frein", du moins je sens de plus en plus les distances entre classes sociales, et surtout, ce sentiment de culpabilité que je ressens envers mes parents (Mes parents ont presque la même situation que les tiens, les fins de mois sont souvent difficiles) qui est toujours plus fort année après année, et ce depuis le début de mes études supérieures en lettres. Je me sens comme tiraillé, déchiré entre deux "classes", et parfois c'est dur. J'ai vraiment cette sensation d'être privilégié, de pouvoir lire des livres, me cultiver, alors même que mes parents ne peuvent pas forcément se le permettre etc... C'est un sentiment très frustrant. De-même, quand tu parles de l'agrégation et du caractère pédant de certains agrégés, je ne peux que partager ton ressenti. Il y aurait des milliers de choses à dire là-dessus, c'est sûr et certain.
Sache que ta vidéo m'a fait beaucoup de bien. Elle m'a même ému. Je me sens moins seul à sentir cela, j'ai vraiment l'impression d'avoir un blocage psychologique sur la question, d'autant plus que (comme toi là aussi), j'ai toujours été entouré de personnes dont les parents ont une bonne "position" sociale, et où cette question du ressenti n'est pas forcément présente... Je suppose que l'on doit être des centaines à avoir ce sentiment, voire des milliers (?)
Au programme de l'ENS de la session 2018, l'ouvrage d'Annie Ernaux (Les Années) devait être étudié, et on a travaillé certains passages où elle traite en quelque sorte de la sociologie et évoque le fait d'être "transfuge". Elle en a même parlé dans quelques interviews, et je trouvais ça très intéressant qu'une écrivaine (qui avait été elle-même professeur de français) aborde la question dans une oeuvre (de manière assez implicite cependant, si je me rappelle bien)
PS : Je regarde tes vidéos depuis bientôt un an, sans jamais avoir mis de commentaire, et j'en profite pour dire que j'adore tes vidéos, elles sont toujours très intéressantes, passionnantes, vivantes. C'est toujours un plaisir!
Je te souhaite une bonne soirée/une bonne journée ! ☺
Extrêmement touchant ❣
Merci pour cette vidéo instructive et bien réfléchie... j'apprécie beaucoup ton travail.
Honnêtement seulement avec ce que je connais de toi sur youtube, je pense que tu te sous estime sur ta capacité à faire une thèse ; tu te questionnes et questionnes ce qui t'entoure en permanence, je ne me fais aucun soucis pour les problématiques et j'adorerais lire ta production si ça peut se réaliser un jour. En revanche je comprends très bien que tes possibilités pour te lancer dans une thèse soient plus restreintes que pour d'autres ; ne te manque qu'une personne en qui tu as confiance et qui te fais confiance, qui puisse te donner du courage.
Je te souhaite d'arriver à faire valoir tes valeurs comme tu l'entends tout en réalisant les expériences que tu souhaites.
Merci ! Tu as mis les mots sur ce que je n'aurais réussi à exprimer.
Merci, c'était vraiment touchant et intéressant un témoignage comme ça
vous êtes une valeur ajoutée pour ton entourage , pour toi et pour tes parents je vous trouve honnête , mes félicitations méchante .
Merci pour cette vidéo qui est très personnelle, mais qui de fait est
forcément politique... et qui met en lumière des choses très
importantes. J'espère que tes mots parleront à des gens, et peut-être feront découvrir ces réalités à des personnes qui ne se les imaginent pas ou de façon abstraite.
Vidéo très intéressante, as-tu lu Edouard Louis ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Edouard Louis va complètement dans le sens d'Emy, effectivement ce serait intéressant d'avoir son point de vue!
Passionnant ! Et pourtant c’est pas facile à suivre car on sent que tu réfléchis en même temps. C’est une question qu’on oublie souvent dans les milieux lgbt : la classe.
Moi aussi je viens de la classe ouvrière. Mon père a un background bourgeois tandis que ma mère vient directe de ma classe ouvrière, la ferme, un petit village. J’ai grandi dans une ville Nîmes, et dans une école d’un Quartier de classe moyenne on va dire. J’ai grandi dans bcp de pauvreté financière : resto du cœur etc. Mon père a financièrement chuté dans la classe. Mais culturellement, on a tjrs été privilégiées. Mes parents ont tjrs eu des idées, surtout mon père,. D’ailleurs dans mon école, bien que la plupart avaient bcp plus d’argent que moi, j’avais bcp plus de culture et c’était étrange a vivre, ça correspondait pas à l’idée que je me faisais des classes. C’était une exception.
Quand je suis arrivée à Paris, je suis devenue très snob. Déjà que je l’étais un peu. Au bout de deux ans à paris, quqnd ma meilleure amie ma dit que j’étais snob, j’ai remis en question qui j’étais. Bref, arriver à paris ma fait sentir à ma place culturellement mais au fil du temps j’ai aussi compris le mépris de classe que je n’avais jamais vraiment qualifié avant.
Et je me sens souvent ambivalente.
C’est un sujet avec ma psy.
Aussi c’est dommage qu’on assigne une classe aux goûts. J’adore les films de rohmer mais j’adore la pop culture, je déteste la VF et les télé réalités mais j’ai essayé de m’ouvrir à la pop culture. Bref je trouve que c’est simple et compliqué à la fois.
Aussi je culpabilise souvent de voyager comme je le fais. Mais j’essaie de ne pas culpabiliser.
Je me reconnais dans la quasi totalité de cette vidéo. La culpabilité, le sentiment de ne pas appartenir au milieu dans lequel j'évolue actuellement (je suis prof d'anglais), les raisons pour lesquelles je ne tente pas l'agreg ou la thèse... C'est vraiment ma plus grosse crise existentielle aha. L'idée d'avoir des enfants m'effraie aussi pour cette raison, je n'ai pas l'impression d'appartenir au milieu dans lequel je suis donc je me pose beaucoup de questions par rapport au fait d'élever des gosses qui ne grandiront pas dans le milieu ouvrier.
J'ajouterai aussi que je me sens super à l'aise avec mes élèves puisqu'ils viennent presque tous du milieu ouvrier, quand j'étais stagiaire pendant l'entretien qui suit l'inspection l'inspectrice m'a demandé si l'idée d'enseigner à ce type d'élève ne m'effrayait pas lol (je suis originaire de Côte d'Or et j'ai fait mon stage là bas, dans un bahut au milieu des vignes). Là je suis en REP dans le Nord, mon vécu est très similaire à celui de la plupart de mes élèves et je ne me vois pas avoir un lien si fort avec un autre type de gamins.
Coucou Emy! Je te conseille la lecture du livre de Chantal Jaquet "Les Transclasses ou la non-reproduction". Tu te retrouveras dans chacune de ses phrases!
CACAAAAAA
Ayant grandi avec une mère vivant de l'aide sociale , j'ai crée une entreprise et repris des études d'anthropologie afin d'avoir une vie plus agréable matériellement en faisant ce que j'aime dans la vie. Ayant toujours ressenti de la privations par rapport aux voyages, je compte en faire un maximum en commençant dès que possible ! Mais il est hors de questions que je me mette à singer les manières d'une classe sociale supérieure . je compte rester moi meme.
Pour ceux que la question intéresse, voici une conférence gesticulée. Entre récit de vie, saynettes humoristiques et théorie politico-sociologique, on suit l'histoire et les pensées d'un jeune issu d'une famille ouvrière nombreuse. Transfuge de classe, il infiltre l'université jusqu'à oser s'imaginer professeur de philosophie, embusqué parmi des étudiants, professeurs etc, qui décidément ne partagent pas sa culture.
ua-cam.com/video/KK_4X3O7xA0/v-deo.html
Merci pour cette vidéo que j’ai trouvé très intéressante !
Je comprends ce que tu veux dire quand tu dis que tu ne te sentais pas à l’aise avec des personnes d’un milieu différent.
J’aimerais revenir sur un point que j’ai trouvé particulièrement intéressant : le fait que tu ne ressentes pas de “mal aise de classe” en compagnie de ton ami très très riche alors que tu ressentais ce mal-aise avec des personnes certes plus riche que toi, mais d’un milieu moins élevé que lui. Comment expliques tu cela ? Est ce que c’est que la personne très très riche a réussi à garder les pieds sur terre malgré sa position dans la société ? La personne agrégé que tu avais rencontré dans le bus n’utilisait-t-elle pas ce ton prétentieux comme manière de justifier son appartenance à une classe supérieur ? La prétention n’est-t-elle pas là pour se distancier des autres finalement ?
J’aimerais bien avoir d’autres vidéos sur le sujet :) ça m’intéresse beaucoup!
Continue ! J’adore ton travail et tes réflexions sont toujours très intéressantes !
heeey heyy j'ai trop aimé tes vidéos dans lesquelles tu conseillais des livres à lire, pourrais tu en refaire s'il te plaît 😇 sinon t'es trop choue !!!
Celui qui est élevé dans une classe supérieure a intériorisé une certaine condescendance envers les gens des classes inférieures, un mépris qui lui sert de motivation et qui va être ressenti par ses collègues transfuges.
Par ailleurs, lorsqu'un transfuge est en relation avec des gens de sa classe d'origine, tout d'accord qu'il aura avec eux passera pour de la pédanterie.
Dans les deux cas il pourra toujours verbaliser ces biais pour les amoindrie autant que faire se peut.
Très intéressant ! Ça fait écho à mon propre vécu. Merci pour ton partage
Je comprends tout ce que tu évoques. J'ai moi-même, je pense vécu ce genre de chose. La différence est peut-être moins flagrante parce que toutes mes études se sont faites en province, dans des régions plutôt considérées comme populaires. J'ai tout de même ressenti tout cela, surtout quand j'étais en prépa littéraire: il y avait une différence énorme entre le cadre étudiant dans lequel j'étais et le cadre familial que je retrouvais tous les soirs et tous les weekends. J'ai assez mal vécu cette différence, je n'arrivais plus du tout à me positionner entre ces deux univers, je ne me sentais plus à ma place dans le cadre famillial mais je ne me sentais pas non plus comme faisant partie de cette univers préparationnaire. Et je pense que ce facteur a été déterminant dans mon choix de retourner à l'université après 1 année de prépa. Une fois à l'université, je n'ai plus du tout ressenti ce décalage (si ce n'est un peu avec certains profs), et il est très vite redevenu facile d'être avec ma famille/ amis. Je suis aujourd'hui en master d'histoire, et cette année de prépa reste dans ma tête comme quelque chose de génial intellectuellement parlant mais surtout comme un énorme point de rupture avec mon "milieu". Etant en master recherche, je sens toujours ce petit décalage au contact des chercheur et lors des colloques qui ne sont en général pas du tout fréquentés par des gens de la classe populaire. Je me sens plus ou moins à ma place (j'ai toujours quelques relants du syndrome de l'imposteur), je commence à intégrer les "codes" nécessaires à la fréquentation du milieu universitaire; même si cela m'éloigne toujours un peu de mes proches. Je me pose également les mêmes questions que toi sur la thèse: j'ai très envie d'en faire une, mais je ne me sens pas légitime pour cela; parce que je ne connais personne qui a fait une thèse, parce que je n'ai sans doute pas le bagage culturel nécessaire etc.
je viens d'arriver à rennes y a un un peu plus d'un mois d'algerie et ton partage d'experience resonne tellement en moi... merci
Merci. Je suis très contente que tu parles de ce sujet. Ton honnêteté me touche, surtout qu'il s'agit là d'un ressenti très personnel; je pense qu'on a besoin d'échanges et d'enrichissement de ce genre. Pour ma part je viens d'atterrir en France et bon, pour faire simple et parce que je n'ai pas envie de parler de ma vie en commentaire UA-cam, je "découvre" en quelque sorte la vie ici, les questions de classe et de position dans la société ne sont pas les mêmes pour ma situation et diffèrent sûrement selon les personnes. J'ai une question : à quel point notre classe sociale nous forme, nous définit?
(J'ai aussi remarqué que le personnel dans les trains et un peu partout en général étaient rarement des blancs, chose qui a fortement surpris mon père d'ailleurs (revenu en France après longtemps), j'ai aussi ce sentiment bizarre... (enfin quelqu'un qui parle de ça...))
En tout cas merci beaucoup pour cette vidéo.
L
O
L
Merci d'avoir abordé ce(s) sujet(s). Je te comprends et vis plus ou moins la même chose (parents kurde réfugies politiques et moi née en france qui fait des etudes etc). Ça nous fait poser des questions tout ça. Se comprendre, communiquer, s'accepter... ok, mais comment ? sans la culpabilité, les frustrations, etc.
je te comprends vraiment, mis-à-part que le milieu universitaire où je vis est un peu moins clivée au niveau ddes classes, du moins dans les universités publiques, notre situation est plutôt semblable! C'est important de mettre des mots sur ce malaise là!
magnifique video, tu à l'air d'être une très belle personne :)
Avez-vous* aujourd'hui le sentiment d'une évolution par rapport à cette difficulté de positionnement social ? (votre vidéo remonte à deux ans). Ce que vous vivez survient chez beaucoup d'étudiants issus d'une classe sociale ouvrière, rassurez-vous. La culpabilité qui peut survenir et s'exprimer par un mal-être est parfois celle d'un sentiment d'indignité, celui de "déshonorer" ses parents tout en se détachant d'eux par l'élévation d'un niveau culturel et intellectuel. Mais vos parents vous aiment et continueront toujours de vous aimer. Soyez-en sûre. C'est plus à vous de faire le chemin de l'apprentissage des classes. Effectivement, les études menées au plus haut vous inscrirons dans la sphère de l'élite si vous y concédez et adoptez ses codes et usages. C'est un choix à faire au niveau de votre devenir professionnel. Vrai, le vêtement nous façonne, c'est un marqueur social mais on peut le détourner, et puis quand on est une femme le monde de la couture offre mille et une façons de s'habiller. Le paraître est une chose, l'esthétique personnelle une autre. L'important, sinon la priorité pour vous, c'est de suivre la voie que vous souhaitez (vous êtes pédagogue et la littérature vous porte, les possibilités sont nombreuses, défendez votre valeur!). Mais surtout, restez la personne que vous êtes, en accord avec elle-même. Déjouez les manipulations et poursuivez, fichez- vous du qu'en-dira-t-on. Votre personnalité est suffisamment forte, et votre grande sensibilité se prête parfaitement au domaine des arts et à celui des relations humaines. C'est un espace de nuance. L'humanité ne peut s'élever que par l'acquisition de cette capacité à nuancer. La parole et l'écrit lui servent en premier. Tout le monde devrait pouvoir accéder à cet état, or la réalité de notre monde fait qu'il n'en est rien. En vous écoutant, j'ai pensé à Annie Ernaux, mais il n'est pas besoin d'être connu pour vivre et éprouver ce passage, cet accès à un milieu social "plus" élevé. Il n'y a pas de hasard.
Je suis heureux d'apprendre que vous êtes native de Bourgogne. C'est une autre histoire. Je n'ai pas de compte Facebook ni d'autre. Peut-être parviendrons-nous à communiquer. C'est au temps d'en décider.
* J'emploie le vouvoiement par respect, bien qu'il se dégage de votre personne une réelle sympathie qui incite volontiers au tutoiement. Je ne le ferai pas sans votre accord.
Je me retrouve tellement dans tom discours... tellement humaine Antastesia
Franchement, je comprends toi, malheureusement il y a un grand préjudice dans le monde. Nous n'avons pas besoin de faire de certains groupes. À le endroit où je travaille, il y a personne que critique notre façon de parler l'accent sortut, sexualité aussi. Sont de choses que touché ont, il n'y a aucun respect, du coup c'est un réflexion de la société.
une question m'est venu, c'est très "fermé" et peut-être hors sujet de ton sujet mais ça veut dire quoi être "racisé"?? l'expression en elle même n'est t-elle une façon de créer des classes??
Tout ce que tu dis resonne tellement en moi. Ma mere est de classe moyenne d'un petit pays en asie centrale, et mon pere est francais de classe moyenne également. Mais 'classe moyenne' est très different dans les deux contextes, et la classe moyenne dans mon pays vu a partir des critère francais sont materiellement très inférieures. On a eu le privilège de voyager et d'habiter dans beaucoup de pays, et mes parents ont tout fait pour que je soit toujours dans les meilleurs ecoles, c'est a dire des écoles 'elites'. Bref, c'a été bizarre (c'est le qualificatif le plus adequat...), et je ne me sens jamais tout a fais confortable dans le milieu universitaire aujourd'hui.
Merci pour cette video! Bises et courage
Il y a des gens qui ont des façons de parler qui m'ont parfois étonnées dans certaines classes. J'ai même été outré de certain comportement. Je pense que quelqu'un qui se montre comme foncièrement supérieur n'est pas très habile. Je trouve aussi que la monté dans la hiérarchie des classes amènent généralement de la distance entre les gens, et c'est pas toujours aisé de se rapprocher des gens. C'est pour cela que les gens qui ont grandi la dedans sont parfois habitué à cette distance. La richesse a ses avantages et ses inconvénients. Et si tu trouves que les codes d'une classe élevé n'est pas enviable, c'est sûrement que tu utilises des codes bien meilleurs. Il y a des jeunes qui viennent de milieu riche avec un bon background mais qui parfois sont bloqués quand ils entrent dans un milieu socio-professionnel parce qu'ils n'ont pas une personnalité assez affirmée. En même temps, se rapprocher des gens, c'est ce qu'il y a de plus dur. Et l'arrivé du mariage n'aide pas, souvent, à cause de la jalousie...
Dans le livre “Le fabrique des transclasses”, sociologues, historiens et psychanalystes tentent de poser une réflexion sur la réalité des personnes qui passent d'une classe à une autre, et de comprendre ce changement social. Chantal Jaquet, philosophe, professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a dirigé l'ouvrage avec Gérard Bras, philosophe et professeur honoraire de classes préparatoires. Entretien.
www.lesinrocks.com/2018/08/28/actualite/societe/peut-etre-traitre-sa-classe-sociale-111118805/
Tu n'as pas besoin de changer pour être proffeseur...
Et tout le monde est pareil au fond faut reussir à dépasser les préjuger par rapport au classe...
J'ai connu des riches des ouvriers des sdf des junkie j'ai connu beaucoup de gens de classe différente ça empêche pas d'être toi même...
Salut Emy! C'est très touchant ce que tu dis car ça me parle beaucoup beaucoup 😊. Les personnes extrêmement riches n'ont pas besoin de ridiculiser la galerie en faisant des références toutes les 5 secondes car elles ont pris de la hauteur sur ce qu'elles représentent et n'ont pas besoin d'être validées. Les personnes qui ont un tout petit peu plus d'argent ont un besoin existentialiste de reconnaissance. Souvent dû au fait que leurs parents n'étaient pas présents soi dit en passant sans vouloir faire de la psychologie à deux balles 😅. Le monde est ainsi très binaire. Il faut se construire soi et savoir rire des jeux sociaux 😉. Personnellement je pense que le savoir doit être partagé et vulgarisé car selon moi c'est le seul but de la connaissance, construire un monde meilleur 🌍
Concernant la question migratoire, je partage ce que je pense être ton avis. C'est pourquoi voici un conseil lecture si jamais tu as le temps et sur lequel je trouverais intéressant d'avoir ton opinion: la ruée vers l'Europe de Stephen Smith (c'est un essai géopolitique) qui met l'accent de façon factuelle et en essayant de sortir de tout parti pris de la hausse prévisible des flux de migrants (chiffres à l'appui).
Salut Emy,
Tu as sûrement déjà lu les livres d’Annie Ernaux mais ce que tu racontes me fait penser à son expérience
Cette vidéo est touchante et permet de mieux te comprendre
Bonne continuation ;)
Oui, lire "la place", tout y est avec un beau style épuré en plus.