Merci infiniment pour ces lectures que je découvre et que j'enchaîne ! En ce qui concerne cette nouvelle, elle me fait penser au Défunt par erreur, de Dino Buzzati, dans son recueil Le K (1966). La fin y ressemble, dans son renoncement mélancolique et amer (plus amer chez Buzzati)
Eh bien, quel texte ! Quels talents d’écriture et d’interprétation ! Je crois que je me suis retrouvée face à ce que Freud nommait « l’inquiétante étrangeté ». Cette sidération abominée que nous sommes tous susceptibles de connaître face à un événement à la fois non familier et effrayant. Et c’est intéressant parce que Zola réussit à circonscrire le sujet du chevauchement indistinct entre la non-vie et la non-mort avec en donnant lui une fin, en dessinant --pour nous?--une ligne de fuite. Et ce que je trouve encore plus intéressant, c’est que je ne connaissais pas ce texte, je l’ai abordé en l’écoutant, les yeux dans le vide, les mains sur les tempes, le souffle court. Et j’avoue, j’ai poussé les planches. Je pense que si j’avais été contrainte à garder le contact avec le réel par l’intermédiaire des pages du livres par exemple, la situation un peu hypnotique dans laquelle je me suis trouvée n’aurait peut-être pas eu lieu. A l’image des batailles victorieuses que nous menions, enfants, contre monstres et sorcières blottis contre un parent aimé ou dans le confort rassurant de notre chambre, peut être les lectures à voix haute de grands textes de la littérature sont-elles un autre moyen cathartique d’affronter nos démons ? Très beau et courageux choix de texte, merci !
J’aime beaucoup cette «inquiétante étrangeté » à propos de cette nouvelle et le rapprochement que vous faites avec les batailles victorieuses de notre enfance: il est tout à fait imaginable que ce fut le chemin de Zola; apparemment, ce sont des angoisses qui l’ont poursuivies. Quand on connaît les circonstances de la mort, ça ne fait que rajouter un caractère poignant à ce texte. Merci beaucoup pour votre commentaire riche.
Magnifique moment d'écoute, que dire de plus, en plus de lire vous jouer avec brio. Avant il y avait effectivement beaucoup de personnes enterrées vivantes à tort. Emile Zola le raconte avec talent. C'est toujours un plaisir de vous écouter et de vous voir jouer à chaque lecture que vous nous offrez. Je vous souhaite une bonne journée 😊 merci Thomas pour ce moment de lecture toujours aussi agréable
Hallucinant c'est le bon mot pour qualifier cette nouvelle. Olivier aimes sa Marguerite, a tel point que pour la savoir heureuse, il est prêt à se soustraire de sa vie. Il renaît, mais son prix est considérable. C'est aussi beau que profondément triste. À la fin de la nouvelle, je n'avais qu'une envie c'est de m'assoir et discuter avec lui question qu'il se sente moins seul. Merci beaucoup !! Bonne journée à vous :)
Toujours un réel plaisir de vous écouter… Chapitre 3 : la jalousie et la vraie agonie car il va bien être enterré. Des sensations éprouvées à la place d’un mort, une expérience d’effacement de la personne. Il n’est déjà plus qu’un souvenir. Il n’est déjà plus là. Chapitre 4 : Zola a du lire des histoires de personnes inhumées trop tôt et dont on a constaté qu’elles s’étaient mordues les bras… Le cauchemar est intéressant : il se retrouve enseveli mais pas seul… quand il se réveille, il se rend compte qu’il bouge et qu’il parle, il peut élaborer un plan. Dernier chapitre : des semaines ont passé et il a des nouvelles de sa femme. Il la laisse vivre sa vie, parce que, au fond de lui, comme beaucoup de « ressuscités », il va vivre une autre vie : pour lui qui a vécu cette expérience d’enfermement dans son corps et dans son cercueil, il va voyager… Bonne journée (elle a commencé tôt pour vous 😉). Annie
Merci beaucoup pour votre commentaire si détaillé et pertinent. « Il n’est déjà plus là » comme vous l’écrivez; il s’effacera également au dernier chapitre… En effet, Zola se documentait beaucoup avant d’écrire.
Concernant les chocolats à la liqueur à la fin de la lecture du cheval de Troie de Paul Nizan. Qu’attendez-vous de nos commentaires Thomas ? Comme les autres commentateurs depuis le début de votre chaîne, j’apprécie beaucoup vos vidéos et ce n’est que justice. Je commente un peu comme on commentait la lecture d’un livre dans un salon au XVIII… Mais revenons aux chocolats, que souhaitez-vous : des commentaires sur l’auteur, l’œuvre, votre lecture ? J’ai l’impression que vous attendez quelque chose de nous et j’aimerais bien savoir quoi 👀. Merci encore pour votre travail. Annie (alias ecailledetortue sur un autre réseau où j’attends vos réponses 😊)
Bonsoir Annie, il n’y a pas qu’une réponse. Ce que vous aurez envie de dire, tout d’abord. Vos remarques peuvent être des encouragements car je souhaite vraiment partager ces textes avec le plus grand nombre. Des lumières, également: un éclairage, un regard auquel je n’aurais pas pensé.
@@ThomasCousseau-uk7vq merci Thomas, je n’ai pas votre culture, mais mon métier (rédiger des contrats techniques, négocier) m’a appris à décrypter chaque phrase, à chercher à comprendre la logique d’un écrit, à analyser un texte. J’aime beaucoup vos choix et je me suis même remise à lire Gustave Flaubert ! Incroyable pour moi qui avais lu l’horrible Légende de Saint Julien l’hospitalier au collège et je n’avais pas du tout aimé. J’ai lu les Mémoires d’un fou, surprise qu’elles aient été écrites alors qu’il avait 17 ans…! Une vraie et belle découverte. Bonne soirée Annie
Merci infiniment pour ces lectures que je découvre et que j'enchaîne ! En ce qui concerne cette nouvelle, elle me fait penser au Défunt par erreur, de Dino Buzzati, dans son recueil Le K (1966). La fin y ressemble, dans son renoncement mélancolique et amer (plus amer chez Buzzati)
Eh bien, quel texte ! Quels talents d’écriture et d’interprétation !
Je crois que je me suis retrouvée face à ce que Freud nommait « l’inquiétante étrangeté ». Cette sidération abominée que nous sommes tous susceptibles de connaître face à un événement à la fois non familier et effrayant.
Et c’est intéressant parce que Zola réussit à circonscrire le sujet du chevauchement indistinct entre la non-vie et la non-mort avec en donnant lui une fin, en dessinant --pour nous?--une ligne de fuite.
Et ce que je trouve encore plus intéressant, c’est que je ne connaissais pas ce texte, je l’ai abordé en l’écoutant, les yeux dans le vide, les mains sur les tempes, le souffle court. Et j’avoue, j’ai poussé les planches.
Je pense que si j’avais été contrainte à garder le contact avec le réel par l’intermédiaire des pages du livres par exemple, la situation un peu hypnotique dans laquelle je me suis trouvée n’aurait peut-être pas eu lieu. A l’image des batailles victorieuses que nous menions, enfants, contre monstres et sorcières blottis contre un parent aimé ou dans le confort rassurant de notre chambre, peut être les lectures à voix haute de grands textes de la littérature sont-elles un autre moyen cathartique d’affronter nos démons ?
Très beau et courageux choix de texte, merci !
J’aime beaucoup cette «inquiétante étrangeté » à propos de cette nouvelle et le rapprochement que vous faites avec les batailles victorieuses de notre enfance: il est tout à fait imaginable que ce fut le chemin de Zola; apparemment, ce sont des angoisses qui l’ont poursuivies. Quand on connaît les circonstances de la mort, ça ne fait que rajouter un caractère poignant à ce texte.
Merci beaucoup pour votre commentaire riche.
Magnifique moment d'écoute, que dire de plus, en plus de lire vous jouer avec brio.
Avant il y avait effectivement beaucoup de personnes enterrées vivantes à tort. Emile Zola le raconte avec talent.
C'est toujours un plaisir de vous écouter et de vous voir jouer à chaque lecture que vous nous offrez.
Je vous souhaite une bonne journée 😊 merci Thomas pour ce moment de lecture toujours aussi agréable
Merci, Emma, d’être toujours fidèle au poste :)
@@ThomasCousseau-uk7vq merci à vous, avec plaisir ☺️
Hallucinant c'est le bon mot pour qualifier cette nouvelle. Olivier aimes sa Marguerite, a tel point que pour la savoir heureuse, il est prêt à se soustraire de sa vie. Il renaît, mais son prix est considérable. C'est aussi beau que profondément triste. À la fin de la nouvelle, je n'avais qu'une envie c'est de m'assoir et discuter avec lui question qu'il se sente moins seul.
Merci beaucoup !!
Bonne journée à vous :)
J’ai découvert avec cette nouvelle que Zola avait également le talent de la concision: quand on sait l’ampleur de ses romans… Merci à vous.
je garde pour ce soir, mais trop hâte depuis écoute 1er épisode...
Bravo !
Merci beaucoup !
Toujours un réel plaisir de vous écouter…
Chapitre 3 : la jalousie et la vraie agonie car il va bien être enterré. Des sensations éprouvées à la place d’un mort, une expérience d’effacement de la personne. Il n’est déjà plus qu’un souvenir. Il n’est déjà plus là.
Chapitre 4 : Zola a du lire des histoires de personnes inhumées trop tôt et dont on a constaté qu’elles s’étaient mordues les bras… Le cauchemar est intéressant : il se retrouve enseveli mais pas seul… quand il se réveille, il se rend compte qu’il bouge et qu’il parle, il peut élaborer un plan.
Dernier chapitre : des semaines ont passé et il a des nouvelles de sa femme. Il la laisse vivre sa vie, parce que, au fond de lui, comme beaucoup de « ressuscités », il va vivre une autre vie : pour lui qui a vécu cette expérience d’enfermement dans son corps et dans son cercueil, il va voyager…
Bonne journée (elle a commencé tôt pour vous 😉).
Annie
Merci beaucoup pour votre commentaire si détaillé et pertinent. « Il n’est déjà plus là » comme vous l’écrivez; il s’effacera également au dernier chapitre… En effet, Zola se documentait beaucoup avant d’écrire.
Concernant les chocolats à la liqueur à la fin de la lecture du cheval de Troie de Paul Nizan.
Qu’attendez-vous de nos commentaires Thomas ?
Comme les autres commentateurs depuis le début de votre chaîne, j’apprécie beaucoup vos vidéos et ce n’est que justice.
Je commente un peu comme on commentait la lecture d’un livre dans un salon au XVIII…
Mais revenons aux chocolats, que souhaitez-vous : des commentaires sur l’auteur, l’œuvre, votre lecture ?
J’ai l’impression que vous attendez quelque chose de nous et j’aimerais bien savoir quoi 👀.
Merci encore pour votre travail.
Annie (alias ecailledetortue sur un autre réseau où j’attends vos réponses 😊)
Bonsoir Annie, il n’y a pas qu’une réponse. Ce que vous aurez envie de dire, tout d’abord.
Vos remarques peuvent être des encouragements car je souhaite vraiment partager ces textes avec le plus grand nombre. Des lumières, également: un éclairage, un regard auquel je n’aurais pas pensé.
@@ThomasCousseau-uk7vq merci Thomas, je n’ai pas votre culture, mais mon métier (rédiger des contrats techniques, négocier) m’a appris à décrypter chaque phrase, à chercher à comprendre la logique d’un écrit, à analyser un texte. J’aime beaucoup vos choix et je me suis même remise à lire Gustave Flaubert ! Incroyable pour moi qui avais lu l’horrible Légende de Saint Julien l’hospitalier au collège et je n’avais pas du tout aimé. J’ai lu les Mémoires d’un fou, surprise qu’elles aient été écrites alors qu’il avait 17 ans…! Une vraie et belle découverte.
Bonne soirée
Annie