Merci Alain Bajomée pour cette vidéo qui nous donne une définition claire et très accessible, et en peu de minutes, ce qui pouvait paraître une gageure, de l'idéalisme. Juste quelques remarques concernant les exemples de philosophes idéalistes que vous proposez: vous dites, je vous cite (2:30 - 2:43): "...L'idéalisme est donc une attitude philosophique qui ramène toute réalité à de la pensée, ce qui amène jusqu'à nier l'existence du monde extérieur et ce qui tend à réduire le monde aux représentations subjectives qu'on peut en avoir". Mais, compte tenu des trois penseurs que vous mentionnez comme représentants de l'idéalisme: - peut-on considérer que ce que PLATON appelait "les Idées" (au-delà des apparences sensibles) ne renvoie qu'à des représentations subjectives? Il me semble que non; qu'au contraire, même, la réalité pour Platon est à la fois rationnelle et au-delà des représentations subjectives; et cela notamment qu'aucun philosophe grec de l'Antiquité, sauf erreur de ma part, n'avait encore fait de la subjectivité de la conscience un élément d'examen pouvant servir à définir le réel en fonction de cette subjectivité; et qu'aucun autre, même plus récent, d'ailleurs, ne l'a fait avant Descartes et son "Cogito"; quitte concernant Descartes à ne pas se contenter d'un "doute" qui ne devait être que méthodique, et en être réduit à retomber dans le réalisme d'un dualisme et dans la vieille théologie prétendant prouver l'existence d'un "Dieu" créateur. - peut-on affirmer que cette réduction du réel à ses représentations subjectives est cependant bel et bien la position de BERKELEY? Il me semble que non là encore, puisque les perceptions selon Berkeley impliquent elles aussi un "Dieu" qui nous les envoie; ce qui tendrait à nous faire voir dans la doctrine de Berkeley un immatérialisme, mais non un idéalisme à proprement parler; - KANT enfin: mon commentaire étant déjà bien prolixe, je me contenterai donc d'ajouter encore, à son sujet, que son idéalisme est purement transcendantal, et non pas ontologique. Kant considérait la nature profonde de ce qu'il appelait "la chose en soi" comme à jamais inconnaissable, ce qui d'ailleurs semble mécontenter encore aujourd'hui aussi bien des esprits religieux que les adeptes du matérialisme philosophique (dogmatique)... Mais qui donc, alors, pourrait être considéré comme un adepte de l'idéalisme qu'on pourrait appeler par plaisanterie "pur et dur"? Schopenhauer peut-être, Schrödinger comme philosophe (rien à voir avec son fameux "chat"), ou encore un phénoménologue de la conscience comme Husserl, même si ce dernier s'est je crois toujours refusé, par prudence et par rigueur méthodologique, à estimer que l'idéalisme tel qu'il le concevait et "pratiquait" pouvait avoir un statut d'option métaphysique; surtout pas dogmatique.
Je me sens comme en cours de philo au lycée, c'est à dire en désaccord d'emblée sur les termes. Les deux phrases affichées à l'écran dès le début de la vidéo sont contradictoires (selon moi, à ce qu'il me semble), puisque la première indique qu'il n'existe pas de réalité en dehors du sujet, tandis que la deuxième nous prévient de l'impossibilité d'appréhender la réalité d'autre manière que par le biais de notre subjectivité, supposant donc, sauf incompréhension de ma part, que la réalité existe bel et bien, à priori, en dehors du sujet. À partir de là, et puisque je posai une question qui ne reçevai en guise de réponse que l'agaçement de mon prof de philo, je piquai allègrement un somme, la tête sur la table, en pleine salle de classe. Mes plus belles années ! Néanmoins, cher auteur, merci pour cette vidéo et pour votre travail !
Merci beaucoup pour cette vidéo, eh je me demande est-ce que le terme idéalisme en philosophie correspond à l’idéalisme en politique ou bien dans le cours de relations internationales 💞😇
Non, il n'y correspond pas! En fait, ça n'a rien à voir. L'idéalisme philosophique consiste à penser que le réel n'existe pas en dehors d'une forme de conscience pour le percevoir; pour en prendre... conscience, en somme... Par contre un idéaliste ne croit pas du tout forcément que le monde se réduit à SA conscience propre, individuelle. Ce serait tomber dans ce qu'on appelle le solipsisme, position absurde selon laquelle seul moi j'existe vraiment, le reste n'étant que pensée. Et les autres, alors? Et si chacun pense la même chose, qui aura raison? Et quand on meurt, le monde disparaît-il? Non: pas plus que quand on est dans le coma, ou même plongé dans un sommeil profond: le monde continue à exister, et n'a pas besoin de nous pour ça, on le sait bien. L'idéalisme sous une forme moins caricaturale suppose simplement que la matière (réel extérieur) et l'esprit (ce qui est ressenti) existent toujours comme une RELATION entre sujet percevant et objets perçus.
Merci pour cette présentation succinte mais précise et claire de cette question philosophique. 2:33: "l'idéalisme est donc une attitude philosophique qui ramène toute réalité à de la pensée"; sous sa forme la plus radicale, oui; mais celle-ci ne se heurte-t-elle pas à l'absurdité du solipsisme? Qu'arrive-t-il quand le sujet pensant meurt, ou même simplement cesse de penser, dans le sommeil profond par exemple (les rêves soulevant d'ailleurs d'autres problèmes philosophiques, je crois). A partir de là, ne convient-il pas de préciser ce qu'on entend au juste par "sujet pensant", et aussi de se demander si un rejet du réalisme ne devrait pas se cantonner à un refus de voir dans le réel autre chose que des RELATIONS entre conscience et objets de la conscience, comme en phénoménologie, par exemple. Ou, avant, déjà dans une doctrine comme celle de Schopenhauer? L'existence propre d'une "chose en soi" telle que la concevait Kant se présentant comme une abstraction somme toute hasardeuse et purement spéculative?...
Peut-être suffirait-il d'apporter quelque importante précision à cette phrase "ramène toute réalité à de la pensée". Il faudrait dire plutôt que "seule la pensée permet d'accéder à la réalité" (tangible), car seul un sujet doué d'intelligence (et donc conscience) peut y parvenir par la médiation d'un objet extérieur dont il n'aura pas seulement perçu l'apparence (phénomène), mais l'essence utilisée pour en comprendre (objectivement) la loi. Dans l'idéalisme objectif, il n'y a pas rejet du réalisme, mais se sont les relations logiques entre sujet et objet qui nous donnent accès aux concepts à partir d'idées a priori et abstraites (chose en soi).
@@MEGALINEJS Vous semblez supposer que la réalité "tangible" existe donc en soi, et que la pensée sert juste à "y accéder"; mais n'est-ce pas là déjà une position dogmatique et arbitraire? en particulier, d'où tenez-vous que la "réalité tangible" existe "en soi", par elle-même, indépendamment de toute prise de conscience? N'est-ce pas là une affirmation purement spéculative et ne pouvant être fondée rationnellement ou/et expérimentalement? Existe-t-il d'ailleurs une quelconque option métaphysique ontologique qui puisse prétendre au statut de vérité "certaine"? Il n'y a aucun consensus à ce sujet, ni chez les philosophes ni chez les scientifiques, en tout cas pas à ma connaissance; à l'opposé, la réalité se présente toujours, et par définition même, comme OBJET de perception, d'observation, d'étude et de connaissance éventuelle d'un SUJET percevant et connaissant. Et le fait même de dire que "seule la pensée permet d'accéder à la réalité" me paraît déjà impliquer que l'existence de cette réalité en l'absence de toute forme de pensée est pour le moins problématique, puisque ne pouvant donner lieu qu'à des affirmations invérifiables. Enfin, à propos de ce que vous appelez les "concepts", auxquels, je vous cite, les relations logiques entre sujet et objet donneraient accès à partir d'"idées" a priori et abstraites; en fait j'avoue avoir du mal à bien comprendre le sens précis de cette phrase; elle me semble se référer à l'idéalisme hégélien, que je connais peu, m'en étant tenu éloigné "d'instinct", car me sentant peu d'affinités a priori (sans jeu de mots) avec une telle orientation philosophique, à cause précisément de l'importance primordiale donnée à une rationalité transcendante, alors que la raison humaine n'a pas à mon avis accès à une connaissance autre qu'empirique. Ainsi dans la démarche scientifique. C'est pour l'essentiel je crois ce qu'exprime Kant, dans le cadre de ce qu'il a appelé "idéalisme transcendantal". Peut-on poser que l'abstraction et les concepts eux-mêmes, au lieu de n'être que les référents de référés concrets, renverraient à quoi que ce soit qui puisse être appelé "réel", suivant la fameuse formule: "tout ce qui est réel est rationnel - et tout ce qui est rationnel est réel"? Il me semble que l'essence du monde, qu'on peut appeler "la chose en soi", serait plutôt identifiable, à défaut d'être compréhensible, grâce à l'expérience très concrète du corps propre, ainsi que l'a exposé Schopenhauer. Sous forme par exemple de ce qu'il a appelé la "Volonté", laquelle est, à l'inverse de la doctrine hégélienne, totalement étrangère à la rationalité, ainsi qu'à toute signification et à toute intentionnalité autre que l'affirmation d'elle-même par le biais des représentations phénoménales... De manière schématique et peut-être imprécise, je serais tenté de résumer tout cela en disant que la rationalité est selon moi d'ordre purement épistémologique, et non ontologique; en tout cas étrangère à l'ontologie du "réel". Mais aussi que justement à cause de cela, elle est particulièrement précieuse, puisqu' inséparable de la plus haute forme de connaissance possible pour un humain - j'avoue à ce propos approuver de la méfiance pour ce qu'on appelle parfois les "expériences (voire révélations!) "mystiques", outre que l'existence de tout Dieu conçu comme une entité distincte du monde qu'elle aurait créé relève pour moi des contes pour enfants, j'espère ne pas vous avoir offensé en disant cela -.
@@DenisAROUET Pour éviter de s’engouffrer dans les nombreux pièges du langage, je précise que tout ce que je dis à propos du réel (et réalité) ne vise que le concret vécu dans l’existence : non pas dans la sienne en particulier (pour soi) mais dans l’existence en général (sens universel du terme). En qualifiant la réalité de "tangible" j’ai seulement fait allusion à l’objectivité (cf. empirisme, connaissance scientifique, lois déterminées de la nature, etc…) qui s’obtient par la démarche de connaissance dite théorique. Quant au dogmatique, il fait obligatoirement partie des présupposés, ceux-ci prenant toujours racine dans la nature (que ce soit au moyen des sens qui perçoivent la nature extérieure, ou celle qui détermine notre intériorité, consciemment ou à notre insu). Le formalisme mathématique pose d’ailleurs lui aussi des axiomes dits de vérité, car il n’y a justement jamais de vérité certaine. Et ce n’est qu’ensuite que les théories scientifiques peuvent être démontrées au moyen d’une logique de déduction (cf causalité et principe de non-contradiction) avant d’être vérifiées par l’expérience (démarches spécifiques de l’entendement). Mais pour ce qui est de l’en soi (ou chose en soi chez Kant) je précise que je fais référence à la logique hégélienne (idéalisme dit objectif) qui relève de pure rationalité, mais par une méthode dite dialectique : autre démarche, spéculative bien évidemment, qui s'appuie sur la précédente, tout en la prenant au revers, ainsi que sur le langage courant (discours), pour parvenir à en déduire des concepts proprement universels, débarrassés de parasites purement subjectifs (opinions).
@@MEGALINEJS J'ai pris bonne note de votre précision initiale au sujet de ce que vous entendez par "le réel"; il se trouve simplement que pour ma part, j'entends par ce terme la totalité de ce qui existe non pas seulement en tant que données sensibles, "concret vécu dans l'existence": en tant donc que sensations et perceptions, mais, aussi, de façon plus générale, tout ce qui existe tout court, et notamment en ne distinguant pas a priori le SUJET percevant et connaissant des objets qu'il perçoit et dont on dit qu'il les connaît, en tant précisément qu'OBJETS de connaissance. Il me semble donc qu'il y a bien là un sens donné au mot "réel" qui n'est pas le même. Du reste, ce que vous ajoutez rend plus évidente encore cette différence, surtout quand vous parlez d'empirisme et de connaissance scientifique (laquelle est bel et bien je crois objectivante en tant que telle, dans le cadre en tout cas de l'épistémologie moderne, telle que précisant à la fois les moyens de connaissance utilisés et la portée du champ d'investigation de la science). C'est seulement quand - mais je vous comprends peut-être mal - vous semblez mettre sur le même plan ontologique "la nature extérieure" et "l'intériorité" que j'éprouve une première perplexité teintée de réticence. Il est vrai que j'ai pour ma part dit plus haut que le sujet et l'objet de la connaissance ne sont pas à considérer séparément, mais en tant qu'aspects RELATIONNELS d'une seule et même... réalité, justement, et que donc ni le premier ni le second n'existent sous forme de je ne sais quelles "substances" distinctes (la notion même de "substance" me semblant d'ailleurs inappropriée d'une manière générale, même sous la plume de Spinoza par exemple). La dualité d'aspect, un peu comme quand on parle du revers et de l'avers (ou "droit") d'une même médaille, n'en implique pas moins une distinction "fonctionnelle" entre le sujet percevant et l'objet perçu: dans une optique, donc, moins "substantielle" que d'activité et de changement: moins substantive que verbale pour ainsi dire. Ce qui est déjà le cas si je ne m'abuse chez Parménide quand il évoque l'"être": permanent en tant que tel, mais impermanent dans les modalités des "étants", ce qui montrerait que l'opposition souvent faite entre Parménide et Héraclite est fondée sur un malentendu. Je voudrais cependant mentionner aussi que la seule référence à la pensée de Hegel porte hélas le débat au-delà des limites de mes facultés de compréhension, à supposer que la pensée de Hegel dans son ensemble, en tant que système conceptuel, comporte des éléments METAPHYSIQUES susceptibles d'être compris, l'ensemble de la doctrine de ce chantre de "l'idéalisme absolu" étant, dans sa cohérence globale, et indépendamment donc de considérations et de notions pouvant être utiles, comme celle de "dialectique" par exemple, inaccessible à ma raison...pour le coup "individuelle". Ce n'en est pas moins à titre purement informatif, sinon anecdotique, que je vous confesse avoir eu une formation purement littéraire, et non philosophique, mon intérêt pour des questions métaphysiques ne m'étant venu que "de surcroît", et ayant donné lieu alors à de pures réflexions d'"amateur", certains sujets ayant attiré mon intérêt bien plus que d'autres: ainsi la phénoménologie de la conscience telle que l'a conçue Husserl me "parle plus", vous me passerez j'espère cette horrible expression employée là par pure facilité, que la "phénoménologie de l'esprit" de Hegel. Sans même considérer sa "Logique", qui pour mon modeste entendement est à peu près aussi claire que ne le serait de l'hébreu ou du chinois...
@@alainbajomee Ah ok vu que je les regarde dans l'ordre je pensais que certaines avaient été supprimées. Merci pour la réponse et pour votre excellent travail en tout cas !
Vous êtes un excellent enseignant.
Vous avez ce qu'on appelle l'art d'expliquer.
Merci beaucoup pour tout, Toutes vos vidéos philosophique m'aident énormément, je vous remercie encore, 🙏🏾🙏🏾🙏🏾,
Merci Alain Bajomée pour cette vidéo qui nous donne une définition claire et très accessible, et en peu de minutes, ce qui pouvait paraître une gageure, de l'idéalisme.
Juste quelques remarques concernant les exemples de philosophes idéalistes que vous proposez:
vous dites, je vous cite (2:30 - 2:43): "...L'idéalisme est donc une attitude philosophique qui ramène toute réalité à de la pensée, ce qui amène jusqu'à nier l'existence du monde extérieur et ce qui tend à réduire le monde aux représentations subjectives qu'on peut en avoir".
Mais, compte tenu des trois penseurs que vous mentionnez comme représentants de l'idéalisme:
- peut-on considérer que ce que PLATON appelait "les Idées" (au-delà des apparences sensibles) ne renvoie qu'à des représentations subjectives? Il me semble que non; qu'au contraire, même, la réalité pour Platon est à la fois rationnelle et au-delà des représentations subjectives; et cela notamment qu'aucun philosophe grec de l'Antiquité, sauf erreur de ma part, n'avait encore fait de la subjectivité de la conscience un élément d'examen pouvant servir à définir le réel en fonction de cette subjectivité; et qu'aucun autre, même plus récent, d'ailleurs, ne l'a fait avant Descartes et son "Cogito"; quitte concernant Descartes à ne pas se contenter d'un "doute" qui ne devait être que méthodique, et en être réduit à retomber dans le réalisme d'un dualisme et dans la vieille théologie prétendant prouver l'existence d'un "Dieu" créateur.
- peut-on affirmer que cette réduction du réel à ses représentations subjectives est cependant bel et bien la position de BERKELEY? Il me semble que non là encore, puisque les perceptions selon Berkeley impliquent elles aussi un "Dieu" qui nous les envoie; ce qui tendrait à nous faire voir dans la doctrine de Berkeley un immatérialisme, mais non un idéalisme à proprement parler;
- KANT enfin: mon commentaire étant déjà bien prolixe, je me contenterai donc d'ajouter encore, à son sujet, que son idéalisme est purement transcendantal, et non pas ontologique. Kant considérait la nature profonde de ce qu'il appelait "la chose en soi" comme à jamais inconnaissable,
ce qui d'ailleurs semble mécontenter encore aujourd'hui aussi bien des esprits religieux que les adeptes du matérialisme philosophique (dogmatique)...
Mais qui donc, alors, pourrait être considéré comme un adepte de l'idéalisme qu'on pourrait appeler par plaisanterie "pur et dur"? Schopenhauer peut-être, Schrödinger comme philosophe (rien à voir avec son fameux "chat"), ou encore un phénoménologue de la conscience comme Husserl, même si ce dernier s'est je crois toujours refusé, par prudence et par rigueur méthodologique, à estimer que l'idéalisme tel qu'il le concevait et "pratiquait" pouvait avoir un statut d'option métaphysique; surtout pas dogmatique.
Je me sens comme en cours de philo au lycée, c'est à dire en désaccord d'emblée sur les termes. Les deux phrases affichées à l'écran dès le début de la vidéo sont contradictoires (selon moi, à ce qu'il me semble), puisque la première indique qu'il n'existe pas de réalité en dehors du sujet, tandis que la deuxième nous prévient de l'impossibilité d'appréhender la réalité d'autre manière que par le biais de notre subjectivité, supposant donc, sauf incompréhension de ma part, que la réalité existe bel et bien, à priori, en dehors du sujet. À partir de là, et puisque je posai une question qui ne reçevai en guise de réponse que l'agaçement de mon prof de philo, je piquai allègrement un somme, la tête sur la table, en pleine salle de classe. Mes plus belles années ! Néanmoins, cher auteur, merci pour cette vidéo et pour votre travail !
Merci beaucoup pour cette vidéo, eh je me demande est-ce que le terme idéalisme en philosophie correspond à l’idéalisme en politique ou bien dans le cours de relations internationales 💞😇
Non, il n'y correspond pas! En fait, ça n'a rien à voir.
L'idéalisme philosophique consiste à penser que le réel n'existe pas en dehors d'une forme de conscience pour le percevoir; pour en prendre... conscience, en somme...
Par contre un idéaliste ne croit pas du tout forcément que le monde se réduit à SA conscience propre, individuelle.
Ce serait tomber dans ce qu'on appelle le solipsisme, position absurde selon laquelle seul moi j'existe vraiment, le reste n'étant que pensée.
Et les autres, alors? Et si chacun pense la même chose, qui aura raison? Et quand on meurt, le monde disparaît-il? Non: pas plus que quand on est dans le coma, ou même plongé dans un sommeil profond: le monde continue à exister, et n'a pas besoin de nous pour ça, on le sait bien.
L'idéalisme sous une forme moins caricaturale suppose simplement que la matière (réel extérieur) et l'esprit (ce qui est ressenti) existent toujours comme une RELATION entre sujet percevant et objets perçus.
Merci pour cette présentation succinte mais précise et claire de cette question philosophique.
2:33: "l'idéalisme est donc une attitude philosophique qui ramène toute réalité à de la pensée";
sous sa forme la plus radicale, oui; mais celle-ci ne se heurte-t-elle pas à l'absurdité du solipsisme? Qu'arrive-t-il quand le sujet pensant meurt, ou même simplement cesse de penser, dans le sommeil profond par exemple (les rêves soulevant d'ailleurs d'autres problèmes philosophiques, je crois).
A partir de là, ne convient-il pas de préciser ce qu'on entend au juste par "sujet pensant", et aussi de se demander si un rejet du réalisme ne devrait pas se cantonner à un refus de voir dans le réel autre chose que des RELATIONS entre conscience et objets de la conscience, comme en phénoménologie, par exemple.
Ou, avant, déjà dans une doctrine comme celle de Schopenhauer?
L'existence propre d'une "chose en soi" telle que la concevait Kant se présentant comme une abstraction somme toute hasardeuse et purement spéculative?...
Intéressant... une réponse mr Alain Bajomée ? Bonne soirée
Peut-être suffirait-il d'apporter quelque importante précision à cette phrase "ramène toute réalité à de la pensée". Il faudrait dire plutôt que "seule la pensée permet d'accéder à la réalité" (tangible), car seul un sujet doué d'intelligence (et donc conscience) peut y parvenir par la médiation d'un objet extérieur dont il n'aura pas seulement perçu l'apparence (phénomène), mais l'essence utilisée pour en comprendre (objectivement) la loi. Dans l'idéalisme objectif, il n'y a pas rejet du réalisme, mais se sont les relations logiques entre sujet et objet qui nous donnent accès aux concepts à partir d'idées a priori et abstraites (chose en soi).
@@MEGALINEJS Vous semblez supposer que la réalité "tangible" existe donc en soi, et que la pensée sert juste à "y accéder"; mais n'est-ce pas là déjà une position dogmatique et arbitraire?
en particulier, d'où tenez-vous que la "réalité tangible" existe "en soi", par elle-même, indépendamment de toute prise de conscience?
N'est-ce pas là une affirmation purement spéculative et ne pouvant être fondée rationnellement ou/et expérimentalement?
Existe-t-il d'ailleurs une quelconque option métaphysique ontologique qui puisse prétendre au statut de vérité "certaine"?
Il n'y a aucun consensus à ce sujet, ni chez les philosophes ni chez les scientifiques, en tout cas pas à ma connaissance;
à l'opposé, la réalité se présente toujours, et par définition même, comme OBJET de perception, d'observation, d'étude et de connaissance éventuelle d'un SUJET percevant et connaissant.
Et le fait même de dire que "seule la pensée permet d'accéder à la réalité" me paraît déjà impliquer que l'existence de cette réalité en l'absence de toute forme de pensée est pour le moins problématique, puisque ne pouvant donner lieu qu'à des affirmations invérifiables.
Enfin, à propos de ce que vous appelez les "concepts", auxquels, je vous cite, les relations logiques entre sujet et objet donneraient accès à partir d'"idées" a priori et abstraites;
en fait j'avoue avoir du mal à bien comprendre le sens précis de cette phrase;
elle me semble se référer à l'idéalisme hégélien, que je connais peu, m'en étant tenu éloigné "d'instinct", car me sentant peu d'affinités a priori (sans jeu de mots) avec une telle orientation philosophique, à cause précisément de l'importance primordiale donnée à une rationalité transcendante, alors que la raison humaine n'a pas à mon avis accès à une connaissance autre qu'empirique. Ainsi dans la démarche scientifique. C'est pour l'essentiel je crois ce qu'exprime Kant, dans le cadre de ce qu'il a appelé "idéalisme transcendantal".
Peut-on poser que l'abstraction et les concepts eux-mêmes, au lieu de n'être que les référents de référés concrets, renverraient à quoi que ce soit qui puisse être appelé "réel", suivant la fameuse formule: "tout ce qui est réel est rationnel - et tout ce qui est rationnel est réel"?
Il me semble que l'essence du monde, qu'on peut appeler "la chose en soi", serait plutôt identifiable, à défaut d'être compréhensible, grâce à l'expérience très concrète du corps propre, ainsi que l'a exposé Schopenhauer.
Sous forme par exemple de ce qu'il a appelé la "Volonté", laquelle est, à l'inverse de la doctrine hégélienne, totalement étrangère à la rationalité, ainsi qu'à toute signification et à toute intentionnalité autre que l'affirmation d'elle-même par le biais des représentations phénoménales...
De manière schématique et peut-être imprécise, je serais tenté de résumer tout cela en disant que la rationalité est selon moi d'ordre purement épistémologique, et non ontologique; en tout cas étrangère à l'ontologie du "réel".
Mais aussi que justement à cause de cela, elle est particulièrement précieuse, puisqu' inséparable de la plus haute forme de connaissance possible pour un humain - j'avoue à ce propos approuver de la méfiance pour ce qu'on appelle parfois les "expériences (voire révélations!) "mystiques", outre que l'existence de tout Dieu conçu comme une entité distincte du monde qu'elle aurait créé relève pour moi des contes pour enfants, j'espère ne pas vous avoir offensé en disant cela -.
@@DenisAROUET Pour éviter de s’engouffrer dans les nombreux pièges du langage, je précise que tout ce que je dis à propos du réel (et réalité) ne vise que le concret vécu dans l’existence : non pas dans la sienne en particulier (pour soi) mais dans l’existence en général (sens universel du terme).
En qualifiant la réalité de "tangible" j’ai seulement fait allusion à l’objectivité (cf. empirisme, connaissance scientifique, lois déterminées de la nature, etc…) qui s’obtient par la démarche de connaissance dite théorique. Quant au dogmatique, il fait obligatoirement partie des présupposés, ceux-ci prenant toujours racine dans la nature (que ce soit au moyen des sens qui perçoivent la nature extérieure, ou celle qui détermine notre intériorité, consciemment ou à notre insu). Le formalisme mathématique pose d’ailleurs lui aussi des axiomes dits de vérité, car il n’y a justement jamais de vérité certaine. Et ce n’est qu’ensuite que les théories scientifiques peuvent être démontrées au moyen d’une logique de déduction (cf causalité et principe de non-contradiction) avant d’être vérifiées par l’expérience (démarches spécifiques de l’entendement).
Mais pour ce qui est de l’en soi (ou chose en soi chez Kant) je précise que je fais référence à la logique hégélienne (idéalisme dit objectif) qui relève de pure rationalité, mais par une méthode dite dialectique : autre démarche, spéculative bien évidemment, qui s'appuie sur la précédente, tout en la prenant au revers, ainsi que sur le langage courant (discours), pour parvenir à en déduire des concepts proprement universels, débarrassés de parasites purement subjectifs (opinions).
@@MEGALINEJS J'ai pris bonne note de votre précision initiale au sujet de ce que vous entendez par "le réel"; il se trouve simplement que pour ma part, j'entends par ce terme la totalité de ce qui existe non pas seulement en tant que données sensibles, "concret vécu dans l'existence": en tant donc que sensations et perceptions,
mais, aussi, de façon plus générale, tout ce qui existe tout court, et notamment en ne distinguant pas a priori le SUJET percevant et connaissant des objets qu'il perçoit et dont on dit qu'il les connaît, en tant précisément qu'OBJETS de connaissance.
Il me semble donc qu'il y a bien là un sens donné au mot "réel" qui n'est pas le même.
Du reste, ce que vous ajoutez rend plus évidente encore cette différence, surtout quand vous parlez d'empirisme et de connaissance scientifique (laquelle est bel et bien je crois objectivante en tant que telle, dans le cadre en tout cas de l'épistémologie moderne, telle que précisant à la fois les moyens de connaissance utilisés et la portée du champ d'investigation de la science).
C'est seulement quand - mais je vous comprends peut-être mal - vous semblez mettre sur le même plan ontologique "la nature extérieure" et "l'intériorité" que j'éprouve une première perplexité teintée de réticence.
Il est vrai que j'ai pour ma part dit plus haut que le sujet et l'objet de la connaissance ne sont pas à considérer séparément, mais en tant qu'aspects RELATIONNELS d'une seule et même... réalité, justement, et que donc ni le premier ni le second n'existent sous forme de je ne sais quelles "substances" distinctes (la notion même de "substance" me semblant d'ailleurs inappropriée d'une manière générale, même sous la plume de Spinoza par exemple).
La dualité d'aspect, un peu comme quand on parle du revers et de l'avers (ou "droit") d'une même médaille, n'en implique pas moins une distinction "fonctionnelle" entre le sujet percevant et l'objet perçu: dans une optique, donc, moins "substantielle" que d'activité et de changement: moins substantive que verbale pour ainsi dire.
Ce qui est déjà le cas si je ne m'abuse chez Parménide quand il évoque l'"être": permanent en tant que tel, mais impermanent dans les modalités des "étants", ce qui montrerait que l'opposition souvent faite entre Parménide et Héraclite est fondée sur un malentendu.
Je voudrais cependant mentionner aussi que la seule référence à la pensée de Hegel porte hélas le débat au-delà des limites de mes facultés de compréhension, à supposer que la pensée de Hegel dans son ensemble, en tant que système conceptuel, comporte des éléments METAPHYSIQUES susceptibles d'être compris, l'ensemble de la doctrine de ce chantre de "l'idéalisme absolu" étant, dans sa cohérence globale, et indépendamment donc de considérations et de notions pouvant être utiles, comme celle de "dialectique" par exemple,
inaccessible à ma raison...pour le coup "individuelle".
Ce n'en est pas moins à titre purement informatif, sinon anecdotique, que je vous confesse avoir eu une formation purement littéraire, et non philosophique,
mon intérêt pour des questions métaphysiques ne m'étant venu que "de surcroît", et ayant donné lieu alors à de pures réflexions d'"amateur", certains sujets ayant attiré mon intérêt bien plus que d'autres: ainsi la phénoménologie de la conscience telle que l'a conçue Husserl me "parle plus", vous me passerez j'espère cette horrible expression employée là par pure facilité, que la "phénoménologie de l'esprit" de Hegel.
Sans même considérer sa "Logique", qui pour mon modeste entendement est à peu près aussi claire que ne le serait de l'hébreu ou du chinois...
merci la vidéo est top !
Merci !
Merci.
Je profite de cette nouvelle vidéo pour reposer ma question : il manque des vidéos sur votre chaine non ?
En effet, certaines vidéos sont toujours en cours de réalisation et seront proposées dans les semaines/mois à venir. Merci pour votre intérêt.
@@alainbajomee Ah ok vu que je les regarde dans l'ordre je pensais que certaines avaient été supprimées. Merci pour la réponse et pour votre excellent travail en tout cas !