C'est la toute première chose que je me suis appris à jouer au piano il y a quelques années. La génèse du morceau est bien documentée. Elle a commencé au Théâtre des Champs Élysées. Le concert a été enregistré sur Europe 1. De Paris à Rome, Richard Wright a enregistré une longue et magnifique improvisation au piano pour la bande originale du film Zabriskie Point. C'est vraiment de toute beauté. Je vous invite à dénicher ce pirate. Antonioni a finalement décliné ce morceau pour la "séquence violente" au profit du classique "Careful With That Axe Eugene". C'est alors que ce fait la connection assez improbable entre ce thème montone et le sujet de la guerre dans l'esprit de Roger Waters, dans un contexte où, pensez à Daniel Balavoine, les Anciens Combattants, du reste très chers aux coeurs des Britanniques, ont beaucoup à redire sur la jeunesse chevelue. Celle du Viet-Nam, très impopulaire, entre dans sa phase de résolution sous l'impulsion de Richard Nixon en 1972, quand le projet "Éclipse", première ébauche de The Dark Side Of The Moon est donné pour la première fous en public à Brighton. Nouveau passage par le Chateau d'Hérouville et Pompéi dans la rencontre très importante avec le réalisateur de FR3 Adrian Mayben, qui souffle à l'oreille de Storm Thorgersen, et filme l'enregistrement de Us and Them, avec ses parties d'orgues et la légendaire partie au saxophone de Dick Parry. Vous n'aurez aucun mal à la reproduire au piano. À propos d'orgues, un détail à noter, l'introduction de Us and Them est un reste de ce qui s'appellait "La Séquence Religieuse" ou "Mortality Sequence", parce que l'enregistrement de la voix d'un pasteur anglican (encore un lien avec le papa de Roger Waters) était diffusée sur une longue improvisation au piano qui a eu vocation a évolué en The Great Gig In The Sky avec la divine surprise de Claire Tory. Dieu était bien à Abbey Road ce jour là. Il y a donc un lien entre The Great Gig In The Sky et Us and Them. Ce lien, c'est l'ennui, un sujet abordé en longueur en 1969 dans The Man and the Journey (Ummagumma) ainsi que dans le titre phare Time. Waters, dont la mésentente avec Wright n'est plus un secret, voit l'oisiveté et le vide comme une opportunité de création. Dans Us and Them, le vide, les échos, sont autant d'encouragements à l'improvisation. N'ayez pas peur d'improviser sur Us and Them, même si vous débutez au piano. C'est fait pour, littéralement! Retenez aussi l'humeur monotone du morceau, contenue en substance dans ce premier accord (mode dorien?) empreinté à Blue de Miles Davis, ainsi que dans le rythme, probablement le plus délicat à gérer. Écoutez attentivement The Great Gig In The Sky. Le piano devient un instrument à rythme. OK, les harmonies sont subtiles, mais si vous n'avez pas le swing vous n'avez rien. Dès lors qu'on a un arpège, dans Us and Them, on a un rythme. Qui dit tournage de film, dit rushs. En cherchant, vous trouverez les rushs du Live à Pompéi, ainsi que les interviews complètes avec le personnel de Abbey Road dont les voix hantent le disque. En l'occurence, deux questions étaient posées pour la Séquence Violente: "Quand avez-vous user de la violence pour la dernière fois?" suivi de "Est-ce que vous aviez raison?" Le guitariste des Wings répond qu'il était fortement alcoolisé, le liverpoodlien Paul McCartney répond par une pirouette coupée au montage, contrairement au très franc portier irlandais Roger The Hat, visiblement aussi peu avare de bourre-pifs ("il s'en est bien sorti, j'aurais pu lui flanquer une râclée") que de bons conseils ("des fois, une bonne grosse claque, ça remet les idées en place, pas vrai?"). Même s'ils ont leurs coquetterie, au final, les 4 accords de Us and Them sont relativement simples (Mi sus 2 avec une base de Ré ça fait Ré Majeur 7), mais écouter les démos, analyser le morceau, tout ce travail en amont va nourrir votre interprétation personnelle d'un morceau assez légendaire.
Je me suis trompé sur l'accord de Mi qui semble étrange. C'est simplement l'inversion de Si mineur (celle qui ressemble au Ré majeur) avec "la 9ème qui fait ping" dixit David Gilmour _9ème de Ré, Mi. Je n'avais pas rejoué ce morceau tellement intimiste depuis une éternité. Tout le plaisir était pour moi, merci pour la redécouverte, quel bonheur. L'air de rien, Richard Wright avait certaines ambitions dans sa jeunesse étudiante. Il a étudié la composition. Certains morceaux de Pink Floyd partent d'exercices, comme par exemple la sublime finale à l'orgue de messe de A Saucerful Of Secrets façon Bach ou le thème de la Suite Atom Heart Mother, convoité par Kubrick, créé à Paris, en direct sur Europe 1, le même jour que la première ébauche de Us and Them. Il permet de travailler l'agilité des doigts, parce qu'on va plus vite la deuxième fois et aussi la mémoire. J'ai l'impression qu'il y a eu une volonté de nous perdre dans la suite d'accords. Peut-être que ce serait un clin d'oeil aux compositions "free form" sans queue ni tête de Syd Barrett comme Opal, publiée en 1988 ou même Interstellar Overdrive, mais heureusement en coulisses il y avait des arrangeurs comme Ron Geesin pour transformer le vulgaire n'importe quoi en Grand N'Importe Quoi. Je pense que c'est cette liberté là qu'on recherche dans Pink Floyd.
Tuto très précis, merci. Cependant une critique : imaginez un jeune qui ne connaît pas le morceau. Vous devriez en jouer quelques mesures en début de tuto, comme pour dire "voici ce qu'on va décortiquer". Ce serait une façon minimale d'allécher le chaland...
Vers 7:30, le pianiste joue un accord mineur septième majeure, souvent considéré comme l'accord de 7 le plus dissonant, et qui dit : "c'est joli" Les goûts et les couleurs ! C'est cet accord qui est utilisé dans le thème de Vertigo (Hitchcock), et qui donne cette sonorité très angoissante au générique...
Je me suis toujours demandé pourquoi j'aime ou déteste des pièces musicales. Vous me donnez un début d'explication: les accords trop parfaits me font fuir! La construction de cette pièce de Pink Floyd est suffisamment bien triturée pour la rendre terriblement séduisante et pourtant c'est le "fond" de la chanson. Les solistes étant les voix, le sax et un peu le piano (Rick Wright était très discret...). Merci de vos lumières
C’est vrai qu’on peut « saturer » des accords trop simples, même si on peut faire beaucoup de choses avec. Les accords enrichis apportent. Merci pour le commentaire ! 👍
pardon , je suis italien, ,ne parle pas en francais, vraiment pardon.. mais surement, en la deuxieme part ( 12 m 10 s) 3eme accord : NON : G7M mais OUI: D/G, ou G7Msus2
Il n'y a rien de génial, accord de neuvieme c'est tout,Ravel et Debussy l'on fait en mieux, bizarre d'appeler une neuvième, retard. Retard c'est quand la note retardée ne se fait pas entendre.Jouer le mi sur ré ça veut dire que la note retardé c'est le ré. En revanche si on joue le sol c'est fa# qui est retardé Donc mi c'est la neuvième neuvième
Trop bien merci Ludo!
Merci beaucoup !
Un seul mot : Merci !
Merci beaucoup ! 👍
C'est la toute première chose que je me suis appris à jouer au piano il y a quelques années. La génèse du morceau est bien documentée. Elle a commencé au Théâtre des Champs Élysées. Le concert a été enregistré sur Europe 1. De Paris à Rome, Richard Wright a enregistré une longue et magnifique improvisation au piano pour la bande originale du film Zabriskie Point. C'est vraiment de toute beauté. Je vous invite à dénicher ce pirate. Antonioni a finalement décliné ce morceau pour la "séquence violente" au profit du classique "Careful With That Axe Eugene". C'est alors que ce fait la connection assez improbable entre ce thème montone et le sujet de la guerre dans l'esprit de Roger Waters, dans un contexte où, pensez à Daniel Balavoine, les Anciens Combattants, du reste très chers aux coeurs des Britanniques, ont beaucoup à redire sur la jeunesse chevelue. Celle du Viet-Nam, très impopulaire, entre dans sa phase de résolution sous l'impulsion de Richard Nixon en 1972, quand le projet "Éclipse", première ébauche de The Dark Side Of The Moon est donné pour la première fous en public à Brighton. Nouveau passage par le Chateau d'Hérouville et Pompéi dans la rencontre très importante avec le réalisateur de FR3 Adrian Mayben, qui souffle à l'oreille de Storm Thorgersen, et filme l'enregistrement de Us and Them, avec ses parties d'orgues et la légendaire partie au saxophone de Dick Parry. Vous n'aurez aucun mal à la reproduire au piano. À propos d'orgues, un détail à noter, l'introduction de Us and Them est un reste de ce qui s'appellait "La Séquence Religieuse" ou "Mortality Sequence", parce que l'enregistrement de la voix d'un pasteur anglican (encore un lien avec le papa de Roger Waters) était diffusée sur une longue improvisation au piano qui a eu vocation a évolué en The Great Gig In The Sky avec la divine surprise de Claire Tory. Dieu était bien à Abbey Road ce jour là. Il y a donc un lien entre The Great Gig In The Sky et Us and Them. Ce lien, c'est l'ennui, un sujet abordé en longueur en 1969 dans The Man and the Journey (Ummagumma) ainsi que dans le titre phare Time. Waters, dont la mésentente avec Wright n'est plus un secret, voit l'oisiveté et le vide comme une opportunité de création. Dans Us and Them, le vide, les échos, sont autant d'encouragements à l'improvisation. N'ayez pas peur d'improviser sur Us and Them, même si vous débutez au piano. C'est fait pour, littéralement! Retenez aussi l'humeur monotone du morceau, contenue en substance dans ce premier accord (mode dorien?) empreinté à Blue de Miles Davis, ainsi que dans le rythme, probablement le plus délicat à gérer. Écoutez attentivement The Great Gig In The Sky. Le piano devient un instrument à rythme. OK, les harmonies sont subtiles, mais si vous n'avez pas le swing vous n'avez rien. Dès lors qu'on a un arpège, dans Us and Them, on a un rythme. Qui dit tournage de film, dit rushs. En cherchant, vous trouverez les rushs du Live à Pompéi, ainsi que les interviews complètes avec le personnel de Abbey Road dont les voix hantent le disque. En l'occurence, deux questions étaient posées pour la Séquence Violente: "Quand avez-vous user de la violence pour la dernière fois?" suivi de "Est-ce que vous aviez raison?" Le guitariste des Wings répond qu'il était fortement alcoolisé, le liverpoodlien Paul McCartney répond par une pirouette coupée au montage, contrairement au très franc portier irlandais Roger The Hat, visiblement aussi peu avare de bourre-pifs ("il s'en est bien sorti, j'aurais pu lui flanquer une râclée") que de bons conseils ("des fois, une bonne grosse claque, ça remet les idées en place, pas vrai?"). Même s'ils ont leurs coquetterie, au final, les 4 accords de Us and Them sont relativement simples (Mi sus 2 avec une base de Ré ça fait Ré Majeur 7), mais écouter les démos, analyser le morceau, tout ce travail en amont va nourrir votre interprétation personnelle d'un morceau assez légendaire.
Un très grand merci pour toutes ces précieuses informations !
Je me suis trompé sur l'accord de Mi qui semble étrange. C'est simplement l'inversion de Si mineur (celle qui ressemble au Ré majeur) avec "la 9ème qui fait ping" dixit David Gilmour _9ème de Ré, Mi. Je n'avais pas rejoué ce morceau tellement intimiste depuis une éternité. Tout le plaisir était pour moi, merci pour la redécouverte, quel bonheur. L'air de rien, Richard Wright avait certaines ambitions dans sa jeunesse étudiante. Il a étudié la composition. Certains morceaux de Pink Floyd partent d'exercices, comme par exemple la sublime finale à l'orgue de messe de A Saucerful Of Secrets façon Bach ou le thème de la Suite Atom Heart Mother, convoité par Kubrick, créé à Paris, en direct sur Europe 1, le même jour que la première ébauche de Us and Them. Il permet de travailler l'agilité des doigts, parce qu'on va plus vite la deuxième fois et aussi la mémoire. J'ai l'impression qu'il y a eu une volonté de nous perdre dans la suite d'accords. Peut-être que ce serait un clin d'oeil aux compositions "free form" sans queue ni tête de Syd Barrett comme Opal, publiée en 1988 ou même Interstellar Overdrive, mais heureusement en coulisses il y avait des arrangeurs comme Ron Geesin pour transformer le vulgaire n'importe quoi en Grand N'Importe Quoi. Je pense que c'est cette liberté là qu'on recherche dans Pink Floyd.
Merciiiii!!!!!!!!❤️
Merci 👍
Tuto tres intéressant sur un superbe theme des Pink Floyd. Un tuto sur la 2eme partie?
Merci pour la suggestion. Il me semble avoir mis la grille du refrain dans la démo de la fin. À bientôt ! 👍
Tuto très précis, merci.
Cependant une critique : imaginez un jeune qui ne connaît pas le morceau. Vous devriez en jouer quelques mesures en début de tuto, comme pour dire "voici ce qu'on va décortiquer". Ce serait une façon minimale d'allécher le chaland...
Merci pour la suggestion. À bientôt ! 👍
Bravo
Merci ! 👍
Top
Merci !
Vers 7:30, le pianiste joue un accord mineur septième majeure, souvent considéré comme l'accord de 7 le plus dissonant, et qui dit : "c'est joli" Les goûts et les couleurs ! C'est cet accord qui est utilisé dans le thème de Vertigo (Hitchcock), et qui donne cette sonorité très angoissante au générique...
Je me suis toujours demandé pourquoi j'aime ou déteste des pièces musicales. Vous me donnez un début d'explication: les accords trop parfaits me font fuir! La construction de cette pièce de Pink Floyd est suffisamment bien triturée pour la rendre terriblement séduisante et pourtant c'est le "fond" de la chanson. Les solistes étant les voix, le sax et un peu le piano (Rick Wright était très discret...). Merci de vos lumières
C’est vrai qu’on peut « saturer » des accords trop simples, même si on peut faire beaucoup de choses avec. Les accords enrichis apportent. Merci pour le commentaire ! 👍
@@lesfousdupiano Entièrement d'accord avec vous!
pardon , je suis italien, ,ne parle pas en francais, vraiment pardon.. mais surement, en la deuxieme part ( 12 m 10 s) 3eme accord : NON : G7M mais OUI: D/G, ou G7Msus2
Merci qui ? Merci Chopin.
Il n'y a rien de génial, accord de neuvieme c'est tout,Ravel et Debussy l'on fait en mieux, bizarre d'appeler une neuvième, retard. Retard c'est quand la note retardée ne se fait pas entendre.Jouer le mi sur ré ça veut dire que la note retardé c'est le ré. En revanche si on joue le sol c'est fa# qui est retardé Donc mi c'est la neuvième neuvième
Ce n'est pas mal de rappeler !