bonjour, Merci pour cette video. Elle alimentera ma pensée d'une bien belle manière. Vous avez mis en mots ma pensée de la différence entre déterminisme social et déterminisme naturel, la necessité d'intégré des perspectives extra-individuelles (comme le fait social) pour expliquer le monde: les phenomene sui generis, ... Pour interroger cette capacité humaine a s'émanciper, je me demandais si Bourdieu avait préconisé certaines politiques notamment pour l'école puisque vous en parlez dans cette video ? Faire de la sociologie au college ? Plonger les enfants dans des situations diverses et variées pour qu'ils intériorisent d'autres valeurs et forges d'autres volontés que celles qu'ils se forgent dans leurs milieux sociaux respectifs ?
Bonjour et merci pour votre écoute, Concernant votre question, je n'ai pas connaissance d'éventuelles recommandations données par Bourdieu mais étant plus un lecteur de Durkheim je préfère ne pas être catégorique sur ce point. Ceci dit ces recommandations feraient sortir le chercheur du strict cadre de la sociologie car il s'agit plus de philosophie politique. Je peux néanmoins vous assurer que les constats de la sociologie sont connus et que plusieurs dispositifs sont mis en place dans le milieu scolaire pour les enrayer : la pratique des quotas pour l'orientation, les zones d'éducation prioritaire, les bourses pour les études supérieures (qui, on est d'accord, ne touchent pas le fond du problème), etc. Néanmoins et comme toujours ces pratiques, bien qu'elles partent d'une bonne intention, sont contestables (c'est ainsi qu'on se demande régulièrement si les ZEP n'auraient pas l'effet pervers de discriminer les élèves en difficultés en les séparant des autres). Dans le cadre de l'enseignement moral et civique (EMC) ces thématiques sont également étudiées. Et, bien entendu, elles sont approfondies en philosophie (mais assez tardivement, et souvent ''trop tard''). C'est un phénomène contre lequel il est très dur de lutter, et la prise de conscience de ce problème est assez neuve dans nos sociétés d'où l'efficacité limitée de nos ''solutions''. Etant moi-même enseignant, je ne peux malheureusement que constater le parallélisme récurrent entre origine sociale et filière / orientation choisie.
Ouai bha faudrait sérieusement trouver de meilleurs patch a appliquer que de la discrimination positive. Ce qui est bien avec cette vidéo c'est explique mieux les racines de la discrimination positive que pourrait le faire un militant de cette cause, mais le truc moins cool c'est que la conclusion est un peu fataliste, soit la méritocratie fausse, soit l'injustice individuel de la discrimination positive, moi je me pause la question, pourquoi cherchez a avoir l'égalité parfaite partout ? De mon point de vu il faut laisser la porte ouvert au changement si l'individu a la volonté, mais si l'individu ne prend pas conscience, ou si il prend conscience de ça mais ne désire pas changer, le mieux a faire c'est de laisser choisir pour lui même. Après tout il faudra toujours des gens pour faire le sale boulot, il en faudra toujours faire ce que les autres ne veulent pas faire, et autant qu'il soit satisfait de leur sort, tout en leur laissant des possibilité de changement ou de valorisation de leur activité.
Bonjour, Tout d'abord merci pour votre écoute et votre commentaire. Vous avez raison : la conclusion est fataliste. C'est l'axe qui a été déterminé pour cette vidéo. Et vous avez également raison : on pourrait chercher à éviter cette impasse en refusant ce que vous repérez à juste titre comme un des postulats de la réflexion, à savoir la volonté d'égalité. Il faudrait accepter que l'organisation sociale est par essence inégalitaire, et ce pas simplement parce que certains ont moins de mérite, mais simplement parce que l'existence sociale produit de fait et inévitablement des inégalités. Nietzsche le fait et il décrit la volonté d'égalité sociale comme quelque chose d'irréalisable et de contre-nature (Par-delà bien et mal, §259). Mais n'est-ce pas là une autre forme de fatalisme ? Une autre solution que vous proposez semble être de "laisser faire" les individus qui souhaitent s'émanciper de leur condition sociale et ceux qui veulent s'y complaire (si je comprends bien). Cette réponse suppose la liberté des sujets, liberté qui est précisément remise en question par le "déterminisme" social : le fils de cadre qui devient cadre ne l'a pas "choisi" à proprement parler. Pour donner du corps à votre réponse il faudrait soutenir une conception forte de la liberté et expliquer que les "déterminismes sociaux" n'en sont pas vraiment et que l'individu est toujours, en réalité, libre de choisir. C'est ce que Sartre propose via le concept de mauvaise foi (les individus se "laissent" influencer par leur entourage non pas parce que le déterminisme est trop fort, mais parce qu'ils ne veulent pas assumer leur liberté qui est étourdissante et angoissante). Je vous laisse creuser si cela vous intéresse. Bonne journée !
analyse riche et très intéressante merci mille fois pour la vidéo, très bonne réflexion.
Merci pour cette vidéo. Un petit effort sur le son serait le bienvenu, sinon continuez à partager vos connaissances.
Bonjour, merci pour ce retour.
bonjour,
Merci pour cette video. Elle alimentera ma pensée d'une bien belle manière. Vous avez mis en mots ma pensée de la différence entre déterminisme social et déterminisme naturel, la necessité d'intégré des perspectives extra-individuelles (comme le fait social) pour expliquer le monde: les phenomene sui generis, ...
Pour interroger cette capacité humaine a s'émanciper, je me demandais si Bourdieu avait préconisé certaines politiques notamment pour l'école puisque vous en parlez dans cette video ?
Faire de la sociologie au college ? Plonger les enfants dans des situations diverses et variées pour qu'ils intériorisent d'autres valeurs et forges d'autres volontés que celles qu'ils se forgent dans leurs milieux sociaux respectifs ?
Bonjour et merci pour votre écoute,
Concernant votre question, je n'ai pas connaissance d'éventuelles recommandations données par Bourdieu mais étant plus un lecteur de Durkheim je préfère ne pas être catégorique sur ce point.
Ceci dit ces recommandations feraient sortir le chercheur du strict cadre de la sociologie car il s'agit plus de philosophie politique.
Je peux néanmoins vous assurer que les constats de la sociologie sont connus et que plusieurs dispositifs sont mis en place dans le milieu scolaire pour les enrayer : la pratique des quotas pour l'orientation, les zones d'éducation prioritaire, les bourses pour les études supérieures (qui, on est d'accord, ne touchent pas le fond du problème), etc. Néanmoins et comme toujours ces pratiques, bien qu'elles partent d'une bonne intention, sont contestables (c'est ainsi qu'on se demande régulièrement si les ZEP n'auraient pas l'effet pervers de discriminer les élèves en difficultés en les séparant des autres). Dans le cadre de l'enseignement moral et civique (EMC) ces thématiques sont également étudiées. Et, bien entendu, elles sont approfondies en philosophie (mais assez tardivement, et souvent ''trop tard''). C'est un phénomène contre lequel il est très dur de lutter, et la prise de conscience de ce problème est assez neuve dans nos sociétés d'où l'efficacité limitée de nos ''solutions''. Etant moi-même enseignant, je ne peux malheureusement que constater le parallélisme récurrent entre origine sociale et filière / orientation choisie.
@@nicolasdoucet4610 Merci beaucoup pour votre temps et bon courage pour la suite de vos engagements (scolaire et vidéaste).
Ouai bha faudrait sérieusement trouver de meilleurs patch a appliquer que de la discrimination positive. Ce qui est bien avec cette vidéo c'est explique mieux les racines de la discrimination positive que pourrait le faire un militant de cette cause, mais le truc moins cool c'est que la conclusion est un peu fataliste, soit la méritocratie fausse, soit l'injustice individuel de la discrimination positive, moi je me pause la question, pourquoi cherchez a avoir l'égalité parfaite partout ? De mon point de vu il faut laisser la porte ouvert au changement si l'individu a la volonté, mais si l'individu ne prend pas conscience, ou si il prend conscience de ça mais ne désire pas changer, le mieux a faire c'est de laisser choisir pour lui même. Après tout il faudra toujours des gens pour faire le sale boulot, il en faudra toujours faire ce que les autres ne veulent pas faire, et autant qu'il soit satisfait de leur sort, tout en leur laissant des possibilité de changement ou de valorisation de leur activité.
Bonjour,
Tout d'abord merci pour votre écoute et votre commentaire.
Vous avez raison : la conclusion est fataliste. C'est l'axe qui a été déterminé pour cette vidéo. Et vous avez également raison : on pourrait chercher à éviter cette impasse en refusant ce que vous repérez à juste titre comme un des postulats de la réflexion, à savoir la volonté d'égalité.
Il faudrait accepter que l'organisation sociale est par essence inégalitaire, et ce pas simplement parce que certains ont moins de mérite, mais simplement parce que l'existence sociale produit de fait et inévitablement des inégalités. Nietzsche le fait et il décrit la volonté d'égalité sociale comme quelque chose d'irréalisable et de contre-nature (Par-delà bien et mal, §259). Mais n'est-ce pas là une autre forme de fatalisme ?
Une autre solution que vous proposez semble être de "laisser faire" les individus qui souhaitent s'émanciper de leur condition sociale et ceux qui veulent s'y complaire (si je comprends bien). Cette réponse suppose la liberté des sujets, liberté qui est précisément remise en question par le "déterminisme" social : le fils de cadre qui devient cadre ne l'a pas "choisi" à proprement parler. Pour donner du corps à votre réponse il faudrait soutenir une conception forte de la liberté et expliquer que les "déterminismes sociaux" n'en sont pas vraiment et que l'individu est toujours, en réalité, libre de choisir. C'est ce que Sartre propose via le concept de mauvaise foi (les individus se "laissent" influencer par leur entourage non pas parce que le déterminisme est trop fort, mais parce qu'ils ne veulent pas assumer leur liberté qui est étourdissante et angoissante). Je vous laisse creuser si cela vous intéresse.
Bonne journée !
@@nicolasdoucet4610 Merci pour cette réponse très complète