L’Ile des esclaves Monologue de Trivelin Scène 2
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- Опубліковано 10 чер 2024
- Dans cette pièce, Marivaux nous invente une fable: un bateau a fait naufrage sur une île oū les esclaves ont pris le pouvoir. Quatre personnages ont survécu: un noble et son valet, une noble et sa servante. Survient Trivelin, gouverneur de l’île qui va leur exposer les lois du lieu…
Rah ! Il faudrait appliquer ça à notre société actuelle.
L'étude de texte est digne d'un cours d'interprétation. Édifiant!
Oh, merci pour votre gentil retour: je suis très hésitant sur la pertinence d’ajouter des commentaires au texte, vous me donnez confiance.
Merci pour cette lecture, c'est toujours un plaisir de vous écouter. Cela donne envie d'en découvrir encore plus. Bonne journée 😊
Merci, Emma :)
@@ThomasCousseau-uk7vq merci à vous 😊
J'aime bien ce monologue de Trivelin. Ça donne le ton. Avec tout ce qui ce passe en politique, ca me permet de mieux comprendre Trivelin. Car parfois...non souvent, j'aurais envie de corriger ses "hommes d'honneurs" que sont nos politiciens... mais si c'est pour finir marrieé à Emanuel Macron non merci !! (Quoique je suis trop jeune pour lui heureusement) plus sérieusement, c'est intéressant de savoir comment vous, vous préparez pour un rôle. Merci ça me donne envie de replonger dans Marivaux. Merci à vous et bonne journée👏
Merci pour votre remarque. Oui, l’actualité nous donne envie d’en corriger certaines/certains ! Content que ces petits détails de mon travail vous aient intéressés: un des enjeux fondamentaux est de faire parvenir la puissance du texte d’un grand auteur (Marivaux ou un autre) sinon autant aller au musée admirer des mots sous verre…
Désolé de vous embêter et de m'inviter, c'était une excellente vidéo. Cependant, qu'est ce que vous entendez par "autant aller voir des textes au musée sous verre"?
@@83dante60désolée de répondre à la place de Thomas, mais ce qu’il veut dire sauf erreur, c’est que c’est tout le travail du comédien de faire vivre un texte avec les émotions et l’attitude qui lui semblent les plus justes, travail souhaité par l’auteur car sinon… il suffirait d’aller lire le texte dans un musée, sous verre, sans aucune interprétation, froidement.
Annie
@@annie45edt C'est vrai que ça parait si simple et compréhensible quand vous le dites. C'est vrai que d'avoir l'interprétation d'un artiste en fonction de son ressenti, ses connaissances et de sn vécu, ou alors avec les écrits de comment devait être communiqué ce texte permet de le rendre vivant. Et je suppose que c'est grâce à ça qu'on peut apprécier une oeuvre qu'on aurait pu ne pas aimer à la base, car c'est froid, et on est laissé avec nos propres connaissances, notre propre interprétation qui font que les mots ne sont que quelque chose qui les décrit par une définition toute aussi froide et inexpressive.
Aussi, je me demandais... je n'attends pas que vous me répondiez car ce serait un peu trop demandé de vous demander de répondre... Il y a une question qu'on m'a posée entre deux phrases, et elle a tendance à me hanter. A-t-on besoin d'être cultivé pour apprécier une oeuvre ?
En ce qui me concerne, je pense que oui. Car même si une oeuvre d'art est juste faite pour être belle ou nous faire ressentir des sentiments, ils faut au moins être assez cultivé pour comprendre qu'il y a des oeuvres qui sont purement (en tout cas dans les oeuvres visuelles et non littéraires) qui sont purement des tests, qui permettent de voir jusqu'où on pourrait aller dans la perception des choses, qui n'ont pour aucun but d'être graphiques et agréables, contrairement à des oeuvres qui peuvent juste être belles, agréables, ou qui nous font ressentir ce que l'artiste cherchait à nous faire ressentir, à travers des mots, des couleurs...
Je n'attends pas une réponse. Ceci dit ça me ravirait d'avoir un avis sur une question qui me travaille depuis 10 ans maintenant.
@@83dante60 question piège : a-t-on besoin d’être cultivé pour apprécier une œuvre ?
Je m’arrête sur le terme « apprécier ». Cela peut signifier aimer, et là pas besoin de culture, la force d’une œuvre d’art est de capter la sensibilité, le regard.
Cela peut signifier aussi estimer, juger et là il faut pouvoir décoder l’œuvre. Dans certains tableaux (une majorité d’ailleurs) il faut décrypter les éléments, savoir à quelle histoire ils se réfèrent comme dans les natures mortes ou les allégories… Dali se referait à sa propre psychanalyse etc.
Mais d’autres « œuvres » restent mystérieuses, et pour moi il s’agit des lionnes de la grotte Chauvet (oui rien que ça je sais ☺️) … et là le décryptage est encore inconnu…
J’avais lu un livre de René Huyghe, historien et psychologue de l’art, du temps où j’étais encore étudiante en psy, mais j’avoue que c’est assez âpre et pas simple à aborder sauf si vous avez des notions de psychologie et d’histoire de l’art. Pas besoin de connaissances aussi pointues.
Vous vous posez la question et déjà vous êtes sur la voie de la réponse : plein de documentaires (sur Arte par exemple) peuvent vous aider à « lire » une œuvre à la comprendre et du coup à la voir différemment. Exemple : la série « le monde dans un tableau » à voir et revoir sur Arte.fr.
Pour le théâtre, allons admirer si possible les pièces jouées près de chez nous, avec leurs interprétations diverses.
La démarche de Thomas est justement d’amener le théâtre et la culture au plus près de nous avec l’association Tournesol auprès des personnes âgées, et tout simplement sur cette chaîne UA-cam.
Pour ma part, j’attendais avec impatience d’être à la retraite pour… reprendre des études avec l’Université Permanente de Nantes.
J’espère que je vous ai apporté quelques éléments de réponse à mon humble niveau.
Annie
Je ne crois pas aux bienfaits ou à une possibilité d' amélioration d'un individu via 'redressement' ou correction, dans l'idée de tenter de lui apprendre l'empathie, la générosité et d'en détruire la barbarie ect, là est la comédie, selon moi ces traitements ne leur apprendraient et n'apporteraient qu'une seule chose en réalité, le même ressenti qu'ont connu leurs anciennes victimes.. la haine, un désir de vengeance, voir le désir de les tuer tous...là serait uniquement leur réel apprentissage, ça me fait penser à ces humains qui croient encore que la guerre peut amener la paix, que d'avoir subit une souffrance vous protége de l'infliger.. alors que toute notre histoire humaine nous prouve le contraire..
Merci pour votre commentaire que je partage entièrement. C’est en cela que la tirade de Trivelin est beaucoup plus ambiguë que nous le pensons souvent.
Alors, comment faire pour progresser ?!
Cultiver notre mémoire.. et surtout retenir une seule chose et le monde ira mieux, avec ce seul precèpte ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fasse !
"Oter-la vie" Trivelin le dit comme si c'était anecdotique c'est un peu glaçant quand même.
N’est-ce pas !
ambigü l'esclave devient maitre pour rééduquer et condamne l'esclave devenu ...c'est humain non ?
Ahh l’esclavage… je suis justement en train de lire « les mondes de l’esclavage - une histoire comparée », et sur les 1200 pages j’en suis à la 900eme. C’est que j’ai emménagé il y a vingt ans à Nantes, ville esclavagiste surtout au XVI-XVII, et j’aime bien savoir où je mets les pieds.
L’esclavage a toujours existé et partout. Mais c’est surtout dans les plantations aux Caraïbes et aux Amériques que les conditions ont été les plus dures quand les esclaves africains arrivaient vivants après le passage du milieu… Le code noir de Colbert en 1685 a du être édité pour réglementer ces conditions. Et mon livre recense en réalité les différents types de droits liés à l’esclavage : droits des personnes, de la propriété etc.
Donc votre personnage Trivelin est cohérent, mais je le trouve plutôt sympa : les maîtres ont 3 ans pour « guérir » !
Ce texte est un mélange entre d’une part Carnaval pendant lequel on échange les rôles et qui donnait à la société une soupape, et les situations américaines d’autre part sans doute peu connues en Métropole puisque l’esclavage n’y existait plus de droit.
Le sujet est vaste 🧐 et plus complexe qu’il ne semble.
Comme chaque fois je vous écoute et vous observe plusieurs fois et je pense que je vais encore regarder ce post car vous êtes très précis, c’est toujours très intéressant du point de vue de votre travail, merci encore.
Merci pour vos lignes très éclairantes ! Esclavage sexuel, bien sûr. En l’occurrence, Trivelin ne « propose » pas à Iphicrate une maîtresse mais lui impose une épouse, ancienne esclave: c’est une dégradation supplémentaire pour lui.
Trivelin, sympa ? À voir… Mais on ne peut pas faire de Marivaux un révolutionnaire (il y a quelques décennies d’écart); il va déjà très loin avec cette fable: « nous vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre SENSIBLE aux maux qu’on y éprouve ». Je serais curieux de savoir si cette mascarade faisait vraiment rire les spectateurs du 18e et si oui, lesquels.
@@ThomasCousseau-uk7vq
Droit de réponse. J’ai lu le texte de l’île aux Esclaves, parce que ça me titillait votre remarque spontanée sur « vous vous rendez compte on va le marier (…) à une souillon ? » etc
Alors pour moi ce texte est bien en référence aux saturnales ou périodes de carnaval où les rôles hiérarchiques sont inversés.
La pièce fait intervenir 4 personnages qui sont amenés à échanger leurs places dans la société mais ça ne va pas durer bien longtemps : Cleanthe et Arlequin sont de fortes têtes et leurs bourgeois sont tournés en ridicule mais sans aller trop loin. On ne se réfère pas aux plantations esclavagistes de la Caraïbe mais à la Grèce ou tout au moins à la servitude domestique en France métropolitaine.
Tout le monde pleure à la fin car tout le monde s’amende et…reprend sa place !
C’est le terme « souillon » qui m’a marquée. Les femmes et les hommes de bonne société étaient mariés sans leur consentement mais les hommes gardaient leur « liberté ».
Voilà j’ai été trop longue, désolée.☺️
trivelin est maoïste je pense...
Vous aurez provoqué mon fou rire de la soirée, merci !