La conférence de l'historien Nicolas Patin (sur youtube) est vraiment à voir en complément du film. Merci à vous deux pour cette discussion très intéressante.
Trop drôle, je l'avais en prof à la fac il y a quelques années (un excellent prof) et je n'ai pas encore vu sa conférence sur le film, mais je vais le faire ! ;)
Nous sommes tous des Hoss à un moment où un autre dans notre vie. Lorsque nous passons devant un clodo en détournant le regard…lorsque nous regardons des reportages sur les diverses guerres en cours (Ukraine; Palestine; Darfour…) et que nous endormons en pensant à acheter les merguez pour le barbecue de demain, lorsque nous visitons des pays où des familles crèvent de faim et dorment dans la rue (Inde; Egypte…) et qu’une fois rentrés chez nous on regarde les photos en se disant « quel beau voyage » ! C’est cela ce que ce film nous dit, tout simplement !
Merci pour cet échange très enrichissant. Je suis d'accord avec vous. Un film exceptionnel, une approche très courageuse, une facture magistrale. On ne sort pas indemne de la salle mais humain, trop humain.
Ramené au présent on pourrait filmer des jeunes privilégiés et libres danser au cours d'une rave-party tandis que de l'autre côté du mur un peuple entier crève en silence dans l'indifférence générale.
Excellent duo pour une vidéo très intéressante, merci à vous les gars. Ca fait plaisir de te retrouver sur youtube d'ailleurs :) Concernant The Zone of Interest, j'ai trouvé le film fascinant. Le concept du hors-champ tenu sur toute la durée du film, j'ai trouvé ça très fort et particulièrement pertinent. Clairement pas un film qui plaira à tous, ça ne peut que diviser, je salue la proposition en tout cas.
Pour moi le négatif c’est pour forcer le trait sur le fait que c’est le seul personnage qui réagit à ce qu’il se passe, qui comprend finalement et qui tente d’aider et de réagir comme elle peut. Elle est la lumière dans la nuit, ce petit symbole de résistance dans l’immensité de l’horreur qui a lieu le jour
Bonsoir David, et merci pour ce passionnant échange avec Samir autour de l'une des œuvres que j'attendais le plus en ce début d'année, notamment et surtout dans la manière de "représenter" l'horreur à l'écran. Voici ce que j'en ai pensé de mon côté, l'ayant découvert ce week-end : Récompensé par le Grand Prix au dernier Festival de Cannes, il faisait partie de mes grosses attentes de ce début d'année...et il ne m'a pas déçu, bien au contraire. 10 ans après son film de S-F expérimental «Under the Skin», le réalisateur britannique Jonathan Glazer nous revient avec cette œuvre sensorielle, déroutante et glaçante, où la vie tutoie la mort au plus près. S'ouvrant sur une sortie idyllique au bord d'un lac, le film nous plonge dans le quotidien du commandant Rudolf Höss, de sa femme Hedwig et de leurs enfants, habitant dans une maison avec jardin située juste à côté du tristement célèbre camp d'Auschwitz. Une sorte de théâtre de l'horreur dans lequel deux mondes totalement différents sont séparés par un mur et des barbelés, et où l'un ignore l'autre, même au sein de sa propre maison. L'horreur quotidienne qui a lieu de l'autre côté du mur, on ne la voit jamais clairement. Elle est hors-champ et lointaine, parfois suggérée au détour d'une petite phrase ("Les Juifs sont de l'autre côté du mur"). Elle est visuelle (ces dents scrutées par l'un des fils dans son lit ; ces ossements qui se déversent dans la rivière voisine ; ces cheminées dont la teinte rougeâtre et sanglante vient illuminer l'obscurité de la nuit), et surtout sonore (des cris autoritaires ou désespérés, des coups de feu, et surtout le son, effrayant et ininterrompu, de ces usines qui tournent inlassablement, 24h/24). Et ce parti-pris de suggérer uniquement ces atrocités à l'écran, c'est une manière plus que pertinente et intelligente d'illustrer le détachement cruel et l'"inhumanité" dont faisaient preuve les Nazis face à ce qu'ils étaient en train de commettre. Et cela, Christian Friedel (Le Ruban Blanc) et Sandra Hüller (Anatomie d'une Chute) le personnifient avec beaucoup de talent : ces images et ces sons quotidiens ne les atteignent pas. Tout ce qui compte, c'est leur vie de famille, leur jardin et l'insouciance de leurs enfants (qui entendent et reproduisent). Ou comme le formule Hüller sans une once de culpabilité et avec fierté : "C'est notre maison. On vit comme on en a toujours rêvé. C'est ça notre espace vital." Œuvre immersive et déstabilisante sur ce quotidien qui se répète, voilà un film qui a provoqué chez moi un ressenti un peu similaire à celui que j'ai pu éprouver face à «La Conférence» l'année dernière, un autre film (plus académique, mais très réussi tout de même, et que je te recommande au passage si tu ne l'as pas vu. Samir en fait d'ailleurs mention rapidement.) sur la banalisation du mal et l'industrialisation de la mort. Un "film d'horreur" dont les images et surtout les sons devraient vous poursuivre et vous rester en tête pour un bout de temps. Parce qu'on sait pertinemment à quoi ils correspondent, comme viennent l'illustrer ces dernières images issues du musée d'Auschwitz-Birkenau, faisant la jonction entre passé et présent, et le devoir de conservation et de mémoire qui l'accompagne. Parce que détourner le regard, c'est déjà quelque part accepter l'intolérable. Malgré une fin un petit peu abrupte, cette «Zone d'Intérêt» est sans aucun doute l’œuvre la plus marquante de ce début d'année et à ne pas manquer au cinéma. 8,5/10.
Avis de "jeune génération qui n'a pas vu Nuit et Brouillard ou De Nuremberg à Nuremberg" : oui, on comprend. J'ai 22 ans et en allant voir La Zone d’Intérêt, c'était la deuxième fois de ma vie que je voyais un film sur cette période de l'histoire. En Belgique en tout cas, tout ce qui s'est passé est enseigné à l'école, on y est très sensibilisés. Et quand je dis que c'était le deuxième film, c'est parce que le premier que j'ai vu était en primaire où on nous avait fait regarder "La Vie est Belle" en sixième. Le devoir de mémoire me semble très présent dans les écoles belges, j'ignore si c'est pareil en France. Ma sœur de 16 ans voit également cela en cours d'histoire, même si elle n'a pas eu droit au voyage de sensibilisation en Normandie deux fois comme ça a pu être le cas pour moi. (Normalement on n'y va pas autant et tout le monde ne passe pas forcément par là, il s'est juste avéré que mon école primaire et mon école secondaire ont eu la même idée pendant que je les fréquentais.)
Merci pour cet excellent moment passé avec vous deux. Très content de te revoir plus régulièrement. Hâte de découvrir ce film en salle. Ça me plaira. J’en suis convaincu. Belle soirée.
Merci à vous deux, c'est passionnant 👍👏👍 montrer (ds le champ de la camera) où ne pas montrer ( hors champ), à mon avis les 2 sont valables comme vous l'expliquez si bien. L'important c'est le ressentit du spectateur, lui faire comprendre le message que l'auteur veut véhiculer, le faire se questionner sur le fond, la forme et la finalité de la proposition.
Merci à vous deux pour cet échange très intéressant ! J'hésitais à aller voir ce film car la démarche me laissait perplexe... À présent j'ai hâte de le découvrir.
Vous avez oublié un moment crucial de ce film à la fin lorsqu'il téléphone à sa femme pour lui dire qu'elle revient ! Qu'elle est impatiente de raccrocher et qu'elle lui demande négligemment si la fête se passe bien... et qu'il lui dit "qu'il eregarde cela de haut pour calculer combien il faudrait de gaz pour les tuer tous regrettant que les plafonds soient trop haut". C'est le seul espoir de ce philm métaphysique qui montre que depuis toujours les groupes humains se sont trompés de chemin (que ce soit dans l'horreur ou le quotidien impensé qui ne peut amener qu'à l'horreur) au moins depuis la grèce antique
Autre procédé passionnant pour raconter l'inmontrable, la BD Maus d'Art Spiegelman, où il représente dans un dessin simplifié, voire naïf, ce sujet en dessinant des chats pour les allemands, des souris pour les juifs et des cochons pour les polonais. On y pense en voyant le Glazer.
Bonjour, merci pour cette émission très intéressante ; je reviens sur ce que disait Samir à propos de Godard sur l’intérêt de filmer la Shoah du côté des nazis; c’est ce que le film fait ; cependant, il existe un livre, Les Bienveillantes qui a eu le Goncourt ; ce roman sous forme de témoignage d’un nazi ( fictionnel) raconte la Shoah par balles, les camps d’extermination, Stalingrad.C’est passionnant. Le livre a fait scandale à sa sortie, néanmoins il est très documenté sur le sujet, en particulier sur le ressenti , les conséquences psychologiques sur les bourreaux à propos de leur « tâche« ( exterminer) quotidienne. Pour revenir au film, je suis sortie en état de sidération, ne sachant pas si je l’avais aimé, mais plus le temps passe, plus j’adhère à cette proposition et le parti pris de l’œuvre.
On ne peut pas retirer au film son caractère inédit. Malheureusement une fois le dispositif appréhendé par le spectateur, je trouve que ça tourne en rond et le manque d'une réelle trame narrative se fait cruellement ressentir. Personnellement, je me suis ennuyé à de nombreux moments du film. Loin d'un chef d'œuvre pour moi.
Je suis partagé également. C'est en effet un film concept m, presque trop "intellectuel". Il y a un tel parti pris de menteur dmet de déshumanisation qu'il manque une forme de "souffle". J'aime le cinéma contemplatif mais là c'est presque trop. Esthétiquement c'est un chef d'oeuvre mais les personnages ne sont pas creusés (c'est voulu, je le conçois, mais je reste un peu sur ma fin).
Salut ✌🏻 Décidément les films choc attirent les spectateurs comme si déjà le monde n'était pas assez dur et triste !!! J'irai le voir dès que possible.
Une analyse très intéressante du film. Je me demandais si le colonel à la fin du film n'aurait pas contracté une maladie sexuelle à la suite de sa relation sexuelle avec la jeune polonaise et de sa visite médicale.
La question est a-t-on besoin de faire des œuvres "belles" même "intelligentes" 80 après ? Les nouvelles générations sont de plus en plus hébétées et ne savent rien. Des films sortis dans le contexte historiques, comme le cinéma de Rosselini par exemple, c'est différent. Mais les films comme la Vie est belle ou celui là avec des plans super beaux. Le problème c'est que trop d'œuvres de divertissements noient un moment la réalité. Un film de Lanzmann de 9h, ou sorti récemment un film documentaire A pas aveugles est d'utilité publique, merveilleux en travail de recherche et émouvant. Mais réellement émouvant et utile. Trop d'œuvres de fictions éloignent encore plus la réalité. C'est mon simple avis et cela demande à réflexion sérieuse je pense.
merci pour votre vidéo et votre discussion ! J'ai vu le film très récemment, et je ne suis pas d'accord avec vous quand vous dites qu'il s'agit de la banalité du mal car Hannah Arendt en parlant de Eichmann parlait d'un exécutant n'ayant aucun lien direct avec les prisonniers; en revanche le commandant et père de famille ici c'est un bourreau qui exécute des gens!!
Ce film n’est pas vraiment de la fiction. Il y a un aspect documentaire indéniable. Il n’y a aucun effet romancé comme ce fut le cas de Schindler, c’est une œuvre qui aborde cette thématique avec une volonté indéniable de faire une proposition plus réaliste.. Ce film c’est du cinéma, est en même temps c’est de par ses choix, de par sa gestion scénaristique, c’est davantage de l’art, presque de la peinture.
J'ai vu le le film et ça m'a fait penser a ce qu'il se passe aujourd'hui en Palestine sauf que les rescapés se retrouvent de l'autre coté du mur .Très triste
La question cruciale c' est de savoir si on peut esthétiser la shoah ? Pour moi , cela pose problème et comme le cinéma de fiction a tendance à esthétiser toutes ses scènes . Il y a là un cruel dilemme . Qu' aurait fait Stanley Kubrick avec " Aryan Papers " ?
Je ne comprends pas les retours aussi positifs sur le film. Certes c’est très bien filmé, les images sont magnifiques et la musique colle parfaitement au film mais que c’est lent il ne se passe strictement rien pendant 1h45 sans parler de la fin qu’il est quand même « spécial » à mon goût…
Vous 2 réunis ❤❤❤ Par contre, absolument non, ce n'est pas le quotidien d'une famille banale. Tout le sujet est là. La grand-mère qui s'en va en secret, sans ne rien dire à personne, laissant une lettre que sa fille brûle juste après l'avoir lue en témoigne, cette fuite en avant de leurs privilèges en lien avec leur activité génocidaire, leur promotion sociale absolument pas banale, sa mère dénonçant cette atroce amoralité.
À l'époque pendant son incarcération Rudolf höss avait écrit un livre comme quoi il regrettait d'avoir pas passé assez de temps avec sa famille mais plus de temps à son travail ce monstre avait aucune compassion 😡😡😡
Pas possible de faire plus colonisé que les français avec vos appellations en anglais (the film talker ) (zone of interest ) ,vous faites vraiment dur et vous vous croyez ''in '' je suppose ?
Le film degage un malaise presque palpable meme plusieurs jours apres l'avoir vu , dans le sens ou la vie presque banale de ces fumiers pardon de ces salauds pardon de ces .... J'arrete là. Le pianiste ou le fils de Saul sont quand même une référence sans oublier la liste de Schindler.un detail du film qui compte vraiment ils ont tous un pete au casque un gros pete meme , le film a un message caché seul un vrai cinephile peut le decripter , j'ai eu envie de vomir pendant 1 semaine.
La conférence de l'historien Nicolas Patin (sur youtube) est vraiment à voir en complément du film. Merci à vous deux pour cette discussion très intéressante.
Trop drôle, je l'avais en prof à la fac il y a quelques années (un excellent prof) et je n'ai pas encore vu sa conférence sur le film, mais je vais le faire ! ;)
Nous sommes tous des Hoss à un moment où un autre dans notre vie. Lorsque nous passons devant un clodo en détournant le regard…lorsque nous regardons des reportages sur les diverses guerres en cours (Ukraine; Palestine; Darfour…) et que nous endormons en pensant à acheter les merguez pour le barbecue de demain, lorsque nous visitons des pays où des familles crèvent de faim et dorment dans la rue (Inde; Egypte…) et qu’une fois rentrés chez nous on regarde les photos en se disant « quel beau voyage » ! C’est cela ce que ce film nous dit, tout simplement !
Merci pour cet échange très enrichissant. Je suis d'accord avec vous. Un film exceptionnel, une approche très courageuse, une facture magistrale. On ne sort pas indemne de la salle mais humain, trop humain.
Ramené au présent on pourrait filmer des jeunes privilégiés et libres danser au cours d'une rave-party tandis que de l'autre côté du mur un peuple entier crève en silence dans l'indifférence générale.
Excellent duo pour une vidéo très intéressante, merci à vous les gars. Ca fait plaisir de te retrouver sur youtube d'ailleurs :)
Concernant The Zone of Interest, j'ai trouvé le film fascinant. Le concept du hors-champ tenu sur toute la durée du film, j'ai trouvé ça très fort et particulièrement pertinent. Clairement pas un film qui plaira à tous, ça ne peut que diviser, je salue la proposition en tout cas.
Pour moi le négatif c’est pour forcer le trait sur le fait que c’est le seul personnage qui réagit à ce qu’il se passe, qui comprend finalement et qui tente d’aider et de réagir comme elle peut. Elle est la lumière dans la nuit, ce petit symbole de résistance dans l’immensité de l’horreur qui a lieu le jour
Pour moi, la mere de la Hoss a tout compris... CHAPEAU..!!
🐞
@numero1029 votre commentaire est très intéressant! Merci!
Bonsoir David, et merci pour ce passionnant échange avec Samir autour de l'une des œuvres que j'attendais le plus en ce début d'année, notamment et surtout dans la manière de "représenter" l'horreur à l'écran.
Voici ce que j'en ai pensé de mon côté, l'ayant découvert ce week-end :
Récompensé par le Grand Prix au dernier Festival de Cannes, il faisait partie de mes grosses attentes de ce début d'année...et il ne m'a pas déçu, bien au contraire.
10 ans après son film de S-F expérimental «Under the Skin», le réalisateur britannique Jonathan Glazer nous revient avec cette œuvre sensorielle, déroutante et glaçante, où la vie tutoie la mort au plus près.
S'ouvrant sur une sortie idyllique au bord d'un lac, le film nous plonge dans le quotidien du commandant Rudolf Höss, de sa femme Hedwig et de leurs enfants, habitant dans une maison avec jardin située juste à côté du tristement célèbre camp d'Auschwitz.
Une sorte de théâtre de l'horreur dans lequel deux mondes totalement différents sont séparés par un mur et des barbelés, et où l'un ignore l'autre, même au sein de sa propre maison.
L'horreur quotidienne qui a lieu de l'autre côté du mur, on ne la voit jamais clairement. Elle est hors-champ et lointaine, parfois suggérée au détour d'une petite phrase ("Les Juifs sont de l'autre côté du mur"). Elle est visuelle (ces dents scrutées par l'un des fils dans son lit ; ces ossements qui se déversent dans la rivière voisine ; ces cheminées dont la teinte rougeâtre et sanglante vient illuminer l'obscurité de la nuit), et surtout sonore (des cris autoritaires ou désespérés, des coups de feu, et surtout le son, effrayant et ininterrompu, de ces usines qui tournent inlassablement, 24h/24).
Et ce parti-pris de suggérer uniquement ces atrocités à l'écran, c'est une manière plus que pertinente et intelligente d'illustrer le détachement cruel et l'"inhumanité" dont faisaient preuve les Nazis face à ce qu'ils étaient en train de commettre.
Et cela, Christian Friedel (Le Ruban Blanc) et Sandra Hüller (Anatomie d'une Chute) le personnifient avec beaucoup de talent : ces images et ces sons quotidiens ne les atteignent pas. Tout ce qui compte, c'est leur vie de famille, leur jardin et l'insouciance de leurs enfants (qui entendent et reproduisent).
Ou comme le formule Hüller sans une once de culpabilité et avec fierté : "C'est notre maison. On vit comme on en a toujours rêvé. C'est ça notre espace vital."
Œuvre immersive et déstabilisante sur ce quotidien qui se répète, voilà un film qui a provoqué chez moi un ressenti un peu similaire à celui que j'ai pu éprouver face à «La Conférence» l'année dernière, un autre film (plus académique, mais très réussi tout de même, et que je te recommande au passage si tu ne l'as pas vu. Samir en fait d'ailleurs mention rapidement.) sur la banalisation du mal et l'industrialisation de la mort.
Un "film d'horreur" dont les images et surtout les sons devraient vous poursuivre et vous rester en tête pour un bout de temps. Parce qu'on sait pertinemment à quoi ils correspondent, comme viennent l'illustrer ces dernières images issues du musée d'Auschwitz-Birkenau, faisant la jonction entre passé et présent, et le devoir de conservation et de mémoire qui l'accompagne. Parce que détourner le regard, c'est déjà quelque part accepter l'intolérable.
Malgré une fin un petit peu abrupte, cette «Zone d'Intérêt» est sans aucun doute l’œuvre la plus marquante de ce début d'année et à ne pas manquer au cinéma. 8,5/10.
Merci pour ton retour exhaustif et très intéressant 👏
Avis de "jeune génération qui n'a pas vu Nuit et Brouillard ou De Nuremberg à Nuremberg" : oui, on comprend. J'ai 22 ans et en allant voir La Zone d’Intérêt, c'était la deuxième fois de ma vie que je voyais un film sur cette période de l'histoire. En Belgique en tout cas, tout ce qui s'est passé est enseigné à l'école, on y est très sensibilisés. Et quand je dis que c'était le deuxième film, c'est parce que le premier que j'ai vu était en primaire où on nous avait fait regarder "La Vie est Belle" en sixième. Le devoir de mémoire me semble très présent dans les écoles belges, j'ignore si c'est pareil en France. Ma sœur de 16 ans voit également cela en cours d'histoire, même si elle n'a pas eu droit au voyage de sensibilisation en Normandie deux fois comme ça a pu être le cas pour moi. (Normalement on n'y va pas autant et tout le monde ne passe pas forcément par là, il s'est juste avéré que mon école primaire et mon école secondaire ont eu la même idée pendant que je les fréquentais.)
Il y a aussi le garçon au pyjama rayé, merci pour votre débat 😉
Excellente vidéo merci à vous deux!
Merci de me faire découvrir des gens auxquels je ne pourrais penser puisque je suis "nord-américaine"...... Vous ouvrez des horizons insoupçonnés....
Merci pour le sérieux dont vous faites preuve à chaque fois monsieur.
Merci pour cet excellent moment passé avec vous deux. Très content de te revoir plus régulièrement. Hâte de découvrir ce film en salle. Ça me plaira. J’en suis convaincu. Belle soirée.
Merci à vous 😊
Merci à vous deux, c'est passionnant 👍👏👍 montrer (ds le champ de la camera) où ne pas montrer ( hors champ), à mon avis les 2 sont valables comme vous l'expliquez si bien. L'important c'est le ressentit du spectateur, lui faire comprendre le message que l'auteur veut véhiculer, le faire se questionner sur le fond, la forme et la finalité de la proposition.
merci cet échange était très bien. et a partir de 42:50 il parle de GAZA MERCI A LUI
Merci David. Toujours au top 👌🏼
Merci à toi 🙂
Merci à vous 2 de nourrir ma réflexion sur ce film.
Work in progress...
Merci à vous deux pour cet échange très intéressant ! J'hésitais à aller voir ce film car la démarche me laissait perplexe... À présent j'ai hâte de le découvrir.
Vous avez oublié un moment crucial de ce film à la fin lorsqu'il téléphone à sa femme pour lui dire qu'elle revient ! Qu'elle est impatiente de raccrocher et qu'elle lui demande négligemment si la fête se passe bien... et qu'il lui dit "qu'il eregarde cela de haut pour calculer combien il faudrait de gaz pour les tuer tous regrettant que les plafonds soient trop haut". C'est le seul espoir de ce philm métaphysique qui montre que depuis toujours les groupes humains se sont trompés de chemin (que ce soit dans l'horreur ou le quotidien impensé qui ne peut amener qu'à l'horreur) au moins depuis la grèce antique
Autre procédé passionnant pour raconter l'inmontrable, la BD Maus d'Art Spiegelman, où il représente dans un dessin simplifié, voire naïf, ce sujet en dessinant des chats pour les allemands, des souris pour les juifs et des cochons pour les polonais. On y pense en voyant le Glazer.
GENIAL ! Merci pour cette discussion passionnante, à réitérer David et vite !
Avec plaisir, merci du soutien
Ne pas oublier de mentionner le roman d'origine de Martin Amis !
Quelle émission et super invité merciiii !!!!
Bonjour, merci pour cette émission très intéressante ; je reviens sur ce que disait Samir à propos de Godard sur l’intérêt de filmer la Shoah du côté des nazis; c’est ce que le film fait ; cependant, il existe un livre, Les Bienveillantes qui a eu le Goncourt ; ce roman sous forme de témoignage d’un nazi ( fictionnel) raconte la Shoah par balles, les camps d’extermination, Stalingrad.C’est passionnant. Le livre a fait scandale à sa sortie, néanmoins il est très documenté sur le sujet, en particulier sur le ressenti , les conséquences psychologiques sur les bourreaux à propos de leur « tâche« ( exterminer) quotidienne.
Pour revenir au film, je suis sortie en état de sidération, ne sachant pas si je l’avais aimé, mais plus le temps passe, plus j’adhère à cette proposition et le parti pris de l’œuvre.
On ne peut pas retirer au film son caractère inédit. Malheureusement une fois le dispositif appréhendé par le spectateur, je trouve que ça tourne en rond et le manque d'une réelle trame narrative se fait cruellement ressentir. Personnellement, je me suis ennuyé à de nombreux moments du film. Loin d'un chef d'œuvre pour moi.
Même ressenti.
Pareil . Décevant , je m’attendais à un truc encore plus expérimental . Là on a une succession de plan malins
Oui passées les vingt min ça tourne en rond et c'est limite creux
Pour moi c’est un chef d’œuvre
Je suis partagé également. C'est en effet un film concept m, presque trop "intellectuel". Il y a un tel parti pris de menteur dmet de déshumanisation qu'il manque une forme de "souffle". J'aime le cinéma contemplatif mais là c'est presque trop. Esthétiquement c'est un chef d'oeuvre mais les personnages ne sont pas creusés (c'est voulu, je le conçois, mais je reste un peu sur ma fin).
Merci pour ce partage !
Salut ✌🏻
Décidément les films choc attirent les spectateurs comme si déjà le monde n'était pas assez dur et triste !!!
J'irai le voir dès que possible.
Ca permet aussi de relativiser et de se rappeler qu'il y a parfois pire que ce qu'on vit. C'est une forme d'évasion en quelque sorte.
Merci pour cette vidéo qui relève le niveau par rapport à d’autres youteubers
Une analyse très intéressante du film. Je me demandais si le colonel à la fin du film n'aurait pas contracté une maladie sexuelle à la suite de sa relation sexuelle avec la jeune polonaise et de sa visite médicale.
La question est a-t-on besoin de faire des œuvres "belles" même "intelligentes" 80 après ? Les nouvelles générations sont de plus en plus hébétées et ne savent rien. Des films sortis dans le contexte historiques, comme le cinéma de Rosselini par exemple, c'est différent. Mais les films comme la Vie est belle ou celui là avec des plans super beaux. Le problème c'est que trop d'œuvres de divertissements noient un moment la réalité. Un film de Lanzmann de 9h, ou sorti récemment un film documentaire A pas aveugles est d'utilité publique, merveilleux en travail de recherche et émouvant. Mais réellement émouvant et utile. Trop d'œuvres de fictions éloignent encore plus la réalité. C'est mon simple avis et cela demande à réflexion sérieuse je pense.
Une HORREUR SOPHISTIQUEE ...!
Pas compris ces 2 sequences en negatifs noir & blanc...
🐞
merci pour votre vidéo et votre discussion ! J'ai vu le film très récemment, et je ne suis pas d'accord avec vous quand vous dites qu'il s'agit de la banalité du mal car Hannah Arendt en parlant de Eichmann parlait d'un exécutant n'ayant aucun lien direct avec les prisonniers; en revanche le commandant et père de famille ici c'est un bourreau qui exécute des gens!!
Samir en invité c’est 5 étoiles
Ce film n’est pas vraiment de la fiction. Il y a un aspect documentaire indéniable. Il n’y a aucun effet romancé comme ce fut le cas de Schindler, c’est une œuvre qui aborde cette thématique avec une volonté indéniable de faire une proposition plus réaliste.. Ce film c’est du cinéma, est en même temps c’est de par ses choix, de par sa gestion scénaristique, c’est davantage de l’art, presque de la peinture.
Aaah he's back
Jonathan Glazer, Under The Skin 👍
Il n'est pas mort l'aspirant Baleine dans Full metal jacket ?
J'ai vu le le film et ça m'a fait penser a ce qu'il se passe aujourd'hui en Palestine sauf que les rescapés se retrouvent de l'autre coté du mur .Très triste
La question cruciale c' est de savoir si on peut esthétiser la shoah ?
Pour moi , cela pose problème et comme le cinéma de fiction a
tendance à esthétiser toutes ses scènes .
Il y a là un cruel dilemme .
Qu' aurait fait Stanley Kubrick avec " Aryan Papers " ?
on peut reprocher certainement des choses à ce film mais certainement pas d'esthétiser la Shoah. Au contraire même.
Film magnifique et éducatif
Et on n'a pas parlé de the grey zone de tim blake nelson
Oui...mais j'ai aussi je pense que c'est ce que nous vivons tous...le monde est à feu et à sang 😢😢 et nous ?
Je ne comprends pas les retours aussi positifs sur le film. Certes c’est très bien filmé, les images sont magnifiques et la musique colle parfaitement au film mais que c’est lent il ne se passe strictement rien pendant 1h45 sans parler de la fin qu’il est quand même « spécial » à mon goût…
Car endettés
les 5 premières minutes te ramène à toi même surtout. le fait d'etre devant un écran noir ca en dit beaucoup.
À tes propres frayeurs
Vous 2 réunis ❤❤❤ Par contre, absolument non, ce n'est pas le quotidien d'une famille banale.
Tout le sujet est là. La grand-mère qui s'en va en secret, sans ne rien dire à personne, laissant une lettre que sa fille brûle juste après l'avoir lue en témoigne, cette fuite en avant de leurs privilèges en lien avec leur activité génocidaire, leur promotion sociale absolument pas banale, sa mère dénonçant cette atroce amoralité.
Mal exprimé, je voulais parler du quotidien banal et non de la famille.
À l'époque pendant son incarcération Rudolf höss avait écrit un livre comme quoi il regrettait d'avoir pas passé assez de temps avec sa famille mais plus de temps à son travail ce monstre avait aucune compassion 😡😡😡
Le travail c'est la santé, c'est sacré !
pas un monstre, un humain comme vous et moi. C'est bien ça le plus effrayant en fait.
Pas possible de faire plus colonisé que les français avec vos appellations en anglais (the film talker ) (zone of interest ) ,vous faites vraiment dur et vous vous croyez ''in '' je suppose ?
Arnaque. Film d'auteur pompeux et cliché.
Le film degage un malaise presque palpable meme plusieurs jours apres l'avoir vu , dans le sens ou la vie presque banale de ces fumiers pardon de ces salauds pardon de ces .... J'arrete là. Le pianiste ou le fils de Saul sont quand même une référence sans oublier la liste de Schindler.un detail du film qui compte vraiment ils ont tous un pete au casque un gros pete meme , le film a un message caché seul un vrai cinephile peut le decripter , j'ai eu envie de vomir pendant 1 semaine.
Cette oeuvre te fait encore plus peur de la mort je trouve comme Munich
il est partout le micro ciné ... bof bof
Film qui tombe à pic pour culpabiliser éternellement tout ça. Bien joué. Combien va coûte ?
On les attendait les réactions des sales merdes dantisionistes
J'me comprends.
Sale anti juif dégage
@@nordinlakpa9193encore un de la communauté de lumière qui n’aime pas la critique 😉😘
Incompréhensible . Syntaxe merdique