SPOILER dans le message. Salut très bonne critique et je pense que chacun peut lire quelque chose dans cette fin et effectivement ton point de vue est intéressant et complémentaire de ce que j'ai pu "analyser". Le commandant étudie au début la mise en place (et valide plus tard) de chambres à gaz circulaires et plus performantes. Et à ce bal/cette cérémonie il est bien seul au milieu de tous ces gens mais on comprend qu'il les étudie de son oeil de prédateur après qu'il ait de manière très glaçante témoigné à sa femme qu'il aurait bien vu tous ces gens entassés se faire gazer. Du coup jusque là on était dans du hors champ et le passage au présent est la réponse, la représentation par l'image de tout ce que cette personne peut mettre en oeuvre là-bas. On plonge au cœur de l'enfer, de "l'arsenal" que peut déployer cet homme inhumain. L'image s'arrête entre autres sur les fours crématoires, les chambres à gaz (il me semble) et les miliers de sandales, de sacs. Il va reprendre le commandement de ce camp de concentration et on sait le résultat. Puis le personnage descent les marches vers l'ombre, plonge dans le noir, dans les abysses, les futurs tourments qu'il compte causer. Tout le long du film sa femme est détestable et se réjouit du confort qu'elle a su installer dans sa maison. On est vite écœuré et on en a marre et on ressent presque du pathos pour le mari car hormis ses bottes lavées de sang ; il s'occupe bien de sa famille et fait des activités avec ses enfants. On est presque peiné par sa situation familiale quand madame ne veut pas le suivre là où il est muté. Le final nous colle deux baffes en nous rappelant ce qu'il est. Tout au long du film c'est appréciable d'être dans du show don't tell. On comprend très vite que sous les apparences la situation est folle, horrible, le son est sans cesse présent pour nous faire comprendre l'horreur derrière ces murs. La puissance de l'horreur se véhicule aussi par ce que l'on ne voit pas à l'instar du T-rex dans Jurassic Park dont on a peur en voyant ce qu'il peut faire avant même qu'il se révèle à l'écran. Ce film suggère beaucoup et en même temps nous martelle avec sa bande son. Si bien que si on s'acoutume au son emporté par le spectacle, nous sommes pris à partie et on peut se sentir coupables d'être trop similaire à cette famille qui vit paisiblement l'horreur quotidienne : un trait tellement humain.
Excellente analyse ! Merci. Un film très dense (pour les idées qu'il contient et la réflexion qu'il provoque) et moi aussi j'y repense beaucoup depuis que je l'ai vu. Christiane.
Bravo pour cette très bonne analyse. Vous avez très bien expliqué ce que vous avez ressenti. Pour ma part, je suis ressorti de la salle sans trop savoir si j'avais aimé ou pas. Mais depuis que je l'ai vu, des bribes me reviennent et des scènes, des plans et même des sons.
Ce n'est pas un film évident à "aimer", hyper austère, d'une froideur absolue... Le film deviendra difficilement une œuvre de chevet qu'on aime regarder en boucle. Mais, comme vous dites, c'est un film qui ne s'oublie pas et qui marquera les spectateurs dans leur façon de penser l'horreur des camps. Merci pour votre message !
Ce qui m'étonne le plus, c'est le silence assourdissant autour de la personne de Martin Amis, malheureusement décédé en mai 2023. Qui était Martin Amis? Eh bien sans doute l'un des plus grands écrivains de notre génération. Et oui, c'est lui l'auteur de "La zone d'intérêt", le livre dont le film est tiré.
Commentaire très pertinent sur la fin. Je me suis demandé comment la personne qui balaie (dans ce qui semble être etre une chambre à gaz, mais je ne suis pas sûre) peut le faire sans se demander la raison pour laquelle on la filme, et l'absurdité du geste. Même si effectivement, elle ne fait que son travail, elle n'est pas à mettre en cause personnellement. Par contre, je ne suis pas sûre de partager ce que vous dites de ce lieu qui est devenu touristique. L'argent recueilli sert à continuer à faire vivre le site et la mémoire de ceux qui ont disparu là-bas.
Ce que j'ai remarqué dans le film, c'est la froideur humaine. C'est une famille angélique (des gens excellents si on les observe au quotidien) qui a choisi d'ignorer l'horreur car c'est justement l'horreur qui leur donne la possibilité d'être quelqu'un au sein de la société allemande, dans le status quo. Si vous examinez les photos des grandes figures nazies dans leurs moments familiaux, vous verrez exactement la famille Höss dans chacune d'elles. Des parents aimants, des épouses belles et heureuses, des enfants dans la splendeur.
Je viens de le voir en streaming j'ai pleuré et en même temps j'ai eu aussi le sentiment de l'indifférence et le fait qu'ils se fichent de ce que vivent les gens de le camps à côté , et le fait d'entendre les pleurs des gens c''était déchirant
Est-ce que le monde est plus humain 80 ans après cette horreur ? Pourquoi entend t’on sans cesse parler de réarmer ? De guerre nucléaire comme s’il s’agissait d’un jeu de billes ? Est-ce que les gens réagissent ? Non. Le monde est ce qu’il est …..
J'arrive après la bataille lol. Mais je voulais dire que le personnage joué par Sandra Huller me terrifie. J'ai remarqué que c'était la seule qui ne regardait JAMAIS en direction du camp, qui n'était jamais distraite par ce qui se passait derrière le mur. Sa seule préoccupation justement c'est de rester ici. Et le contraste est pire quand sa mère arrive et qu'on voit qu'elle jette parfois des coups d'oeil quand elle entend des coups de feu, qu'elle est dégoûtée par l'odeur et horrifiée par le feu. On a l'enfant insomniaque, les "domestiques" terrorisés. Mais elle rien, elle est archi flippante. Elle me file des insomnies.
On n'a pas fini d'entendre parler de ce grand film de 2023 ! Je suis très content du chemin que le film a eu depuis sa sortie... à ce sujet il y aura une vidéo dimanche pour voir où se dirige maintenant le film... Merci à vous ! ☺
Merci cette vidéo et analyse du film. L'histoire étant basée sur des faits réels, après le film j'ai eu envie de savoir ce qu'il était arrivé à ce nazi après guerre, et voilà la suite: Après la capitulation allemande en mai 1945, Höss réussit à se cacher pendant près d'un an, sous une fausse identité et est finalement dénoncé, PAR SA FEMME. Condamné à mort, il est exécuté par pendaison le 16 avril 1947 dans le camp d'Auschwitz même. J'aurais aimé avoir cette note de fin, ça rajoute, je trouve plus de questions sur leur couple, sur elle,
Devoir d'histoire, devoir de mémoire mais aussi devoir de comprendre. Tiens mon voisin rentre de ses courses.... Je coupe les infos car il faut que je lui parle des problèmes de poubelles....
Glazer est l un des plus grands réalisateurs de notre temps déjà depuis under the skin. L ‘actrice également au casting d’anatomie d’une chute est mille fois meilleure dans ce film que dans celui de Triet. Dans le film de Glazer elle a un visage mais aussi un corps aussi veule que son esprit totalement aliéné alors que dans le film de Triet c ‘est juste un bouche qui parle, une bavarde qui fini par nous lasser. Pourquoi les festivals s’imitent ils les uns les autres au point de couvrir d’une montagne d’or Anatomie d’une chute qui est juste un bon film alors que tout dans Glazer évoque l ‘art du cinéma à son plus haut niveau ?
@@marielebars7233 et bien prouvez-le ! pour l ‘instant ce que vous écrivez n’est qu’une opinion et ça ne dit strictement rien du film. l ‘actrice qui est aussi dans le film de Glazer est beaucoup plus surprenante dans le film Zone of interest pour les raisons que j ‘explique plus haut
😢 J' ai vu ce film et j ' ai l' impression de vivre moi aussi dans une zone d' intérêt face à l' extermination des Palestiniens de Gaza , comme vous tous aussi je suppose 😢
Selon moi, la fin du film fait effectivement un parallèle sur les nombreuses horreurs qui, aujourd'hui encore, continuent d’exister à travers une triste accoutumance des nations. Merci pour votre message...
Oui il y a d'autres murs, d'autres humains tout proche de ces murs qui s'habituent à l'horreur... Il y a nous aussi derrière le mur de l'image qui sommes amenés à nous taire, on sait et on ne fait rien c'est terrible... Comment être encore humain aujourd'hui ?
@@echodinterieur , je me permets de vous répondre: En respectant notre propre conscience, même si on doit pour cela, désobéir. Les dictatures ne peuvent se construire qu'avec l'obéissance des individus.
@@stephanedupuis4844 Je dirais: l'obéissance de la masse. Lire Hannah Arendt (et l'auteur de la vidéo a très bien fait de la citer), c'est tenter de comprendre et d'admettre qu'avant le régime totalitaire il y a tout d'abord l'atomisation de la société, qui se transforme alors en "masses". Il n'y a plus "d'individus" dans ce contexte. La question qu'il faut se poser aujourd'hui, particulièrement au regard du film de Glazer, c'est "que sommes-nous ?" Je vous encourage à lire "Les origines du totalitarisme" et "Eichmann à Jérusalem" de Hannah Arendt. C'est une oeuvre absolument brillante qui nous éclaire énormément sur la nature du régime totalitaire et des faits qui se sont produits sous le nazisme et le stalinisme.
J'ai vu .... Rudolf Hoss pendu en 1947...sa petite femme hedwig Hensel décédée en 1989 Washington...pour la descente des escaliers c'est une descente aux enfers pour lui ...😐
C'est compréhensible, ne pas montrer c'est un parti pris très compliqué. Tout comme le travelling de Kapò en son temps a choqué en décidant de trop montrer. Merci pour votre retour. 🙂
Le travelling de Kapo n'était pas plus "indécent" que les travellings de Nuit et Brouillard ni que le "réalisme" du Fils de Saül...Min grand -oncle, Georges (1906-1968), Résistant catholique fut déporté à Birkenau et je fais le distinguo entre archives et fiction. On peut représenter au cinéma le massacre des Vendéens de 1793... aucun survivant aujourd'hui c'est sûr. Mais j'estime que le cinéma a également le droit de représenter la shoah.... même si nous savons que, dans le confort de nos fauteuils, nous sommes à des années lumière de l'horreur vécue par tant d'êtres humains : désolé de le dire ainsi...les Juifs ont terriblement souffert mais ils ne sont pas les seuls...
Le déni est un système cognitif permettant de survivre au réel. Il n'y a qu'à voir l'extrême violence en France, le laisser aller, le circulé il n'y a rien à voir et les électeurs français attendris devant l'idéologie du bien vivre ensemble pendant que nos vieux se font tabasser,nos femmes et filles violer,des coups de couteau à l'arrache,etc.... Bref, la France orange mécanique dénoncée depuis 2012 par Laurent Obertone.
Ce genre de film ridiculise la vision d'un inconscient collectif, si l'inconscient a à voir quelque part avec le collectif, la survie de l'espèce étant avec la survie de l'individu son but, l'application de ce but est individuelle et se manifeste individuellement, ce qui pourrait être gênant pour l'équilibre mental de l'individu issu d'une pensée globale est écarté des pensées et perceptions. Pour deux individus à l'histoire différente la même chose sera écartée pour l'un et mis en avant pour l'autre selon que la chose corresponde plus ou moins, ou non, au global de la pensée, ou pensée globale. Cette individualité est sacrément évidente là.
NON ! La banalité du mal ce n'est pas, selon Harendt, que le mal est banal, mais que des nazis (comme Heichmann ou Hoess) ont arrêté d'utiliser leur sens moral, ils ont juste obéis aux ordres Je te conseille Harendt ou Merle pour approfondir 2 solutions : soit le film prend ton parti pris auquel cas il n'a rien compris à ce quui s'est passé dans les camps, soit le film prend le parti que la banalité du mal est une théorie fausse ou incomplète. Je pense que c'est la 2eme solution, mais je suis en accord avec Harendt (qui au passage, tu la cites dans un texte qui précise que celui qui fait le mal n'est pas le diable mais une personne normale... lis tes sources quoi), le danger ce sont les suiveurs aveugles comme Hoess ou Heichmann, pas les petits moustachus, et donc dans une visée politique je pense que le film est dangereux à certains égards, présenter les nazis comme des monstres qui menacent les servants, ou qui fuient comme la mère de la femme de Hoess, est dangereux : on se sent supérieur aux nazis, on en oublie que les gardiens des camps étaient des monsieurs tout le monde, que Mengele était à peu près sain d'esprit, pareil pour une grande partie du système nazi (autant que n'importe quel système) Le danger c'est d'arrêter d'employer son sens moral. Pas les gens qui font "le mal". Je suis versé Wittgenstein, je ne crois pas en une morale absolue, la morale est relative à l'individu. Montrons qu'une loi morale est commune à tout le monde, le fait d'utiliser sa morale est bon. Prenons les personnes qui ont un sens moral, avec au moins une chose mauvaise. Alors si on considère le fait d'arrêter d'employer le sens moral, chaque personne peut se retrouver à faire une des choses qu'il définit comme mauvaise, dans son propre référentiel. On en conclue qu'il est commun à tout le monde qu'utiliser sa morale est bon, peu importe le sens moral de l'individu. C'est la la faute de Hoess et de beaucoup de nazis. Ps : la femme de Hoes était une personne tip top. Elle ne savait pas se qui se passait dans Auschwitz avant longtemps, elle a condamné les actions de son mari (avant la fin de la guerre, dans le cercle familial). Elle s'est bien occupée de ses enfants. C'était une personne bonne et honnête. Le film la rend méchante (pas de prob le film fait ce qu'il veut tant qu'il illustre une idée pertinente) mais ici il le fait pour critiquer la banalité du mal, car le récit réel ne va pas dans son sens. Ici modifier l'histoire de la femme, c'est altérer l'Histoire, c'est refuser que les nazis étaient des gens comme nous. Le devoir de mémoire nous sert surtout à éviter que ça arrive à nouveau. Créer une distance entre nous et les nazis, les rendre "légendaires" est dangereux.
Lire LA FILIERE de Philip Sands. Le nazisme promettait une vie belle et parfaite. C’est ce que l’epouse veut envers et contre tout, dans le livre, et aussi dans ce film. Et rien a faire de ce qui se passe derriere le mur. Tout de meme, tout a la fin du film, le chef du camp se sent tres mal, son corps DIT quelque chose. Donc, une petite felure tout de meme ?
Merci pour ce conseil littéraire ! 📚 J'ai du mal à imaginer une fêlure, mais effectivement ce dernier mal-être c'est quelque chose de perturbant et difficile à comprendre...
SPOILER dans le message.
Salut très bonne critique et je pense que chacun peut lire quelque chose dans cette fin et effectivement ton point de vue est intéressant et complémentaire de ce que j'ai pu "analyser". Le commandant étudie au début la mise en place (et valide plus tard) de chambres à gaz circulaires et plus performantes. Et à ce bal/cette cérémonie il est bien seul au milieu de tous ces gens mais on comprend qu'il les étudie de son oeil de prédateur après qu'il ait de manière très glaçante témoigné à sa femme qu'il aurait bien vu tous ces gens entassés se faire gazer. Du coup jusque là on était dans du hors champ et le passage au présent est la réponse, la représentation par l'image de tout ce que cette personne peut mettre en oeuvre là-bas. On plonge au cœur de l'enfer, de "l'arsenal" que peut déployer cet homme inhumain. L'image s'arrête entre autres sur les fours crématoires, les chambres à gaz (il me semble) et les miliers de sandales, de sacs. Il va reprendre le commandement de ce camp de concentration et on sait le résultat. Puis le personnage descent les marches vers l'ombre, plonge dans le noir, dans les abysses, les futurs tourments qu'il compte causer. Tout le long du film sa femme est détestable et se réjouit du confort qu'elle a su installer dans sa maison. On est vite écœuré et on en a marre et on ressent presque du pathos pour le mari car hormis ses bottes lavées de sang ; il s'occupe bien de sa famille et fait des activités avec ses enfants. On est presque peiné par sa situation familiale quand madame ne veut pas le suivre là où il est muté. Le final nous colle deux baffes en nous rappelant ce qu'il est. Tout au long du film c'est appréciable d'être dans du show don't tell. On comprend très vite que sous les apparences la situation est folle, horrible, le son est sans cesse présent pour nous faire comprendre l'horreur derrière ces murs. La puissance de l'horreur se véhicule aussi par ce que l'on ne voit pas à l'instar du T-rex dans Jurassic Park dont on a peur en voyant ce qu'il peut faire avant même qu'il se révèle à l'écran. Ce film suggère beaucoup et en même temps nous martelle avec sa bande son. Si bien que si on s'acoutume au son emporté par le spectacle, nous sommes pris à partie et on peut se sentir coupables d'être trop similaire à cette famille qui vit paisiblement l'horreur quotidienne : un trait tellement humain.
bravo pour cette vidéo, tu as tout dit ! c’est un film difficile d’accès, d’une puissance infinie, je n’arrête pas d’y penser depuis que je l’ai vu !
Excellente analyse ! Merci. Un film très dense (pour les idées qu'il contient et la réflexion qu'il provoque) et moi aussi j'y repense beaucoup depuis que je l'ai vu. Christiane.
Bravo pour cette très bonne analyse. Vous avez très bien expliqué ce que vous avez ressenti. Pour ma part, je suis ressorti de la salle sans trop savoir si j'avais aimé ou pas. Mais depuis que je l'ai vu, des bribes me reviennent et des scènes, des plans et même des sons.
Ce n'est pas un film évident à "aimer", hyper austère, d'une froideur absolue... Le film deviendra difficilement une œuvre de chevet qu'on aime regarder en boucle. Mais, comme vous dites, c'est un film qui ne s'oublie pas et qui marquera les spectateurs dans leur façon de penser l'horreur des camps. Merci pour votre message !
"Le boulot c'est le boulot", c'est vraiment bien vu, je n'avais pas vu les choses sous cet angle là pour la scène de fin
Ce qui m'étonne le plus, c'est le silence assourdissant autour de la personne de Martin Amis, malheureusement décédé en mai 2023. Qui était Martin Amis? Eh bien sans doute l'un des plus grands écrivains de notre génération. Et oui, c'est lui l'auteur de "La zone d'intérêt", le livre dont le film est tiré.
Bizarrement l'intrigue du livre n'a qu'un très lointain rapport avec le propos du film.
Commentaire très pertinent sur la fin. Je me suis demandé comment la personne qui balaie (dans ce qui semble être etre une chambre à gaz, mais je ne suis pas sûre) peut le faire sans se demander la raison pour laquelle on la filme, et l'absurdité du geste. Même si effectivement, elle ne fait que son travail, elle n'est pas à mettre en cause personnellement.
Par contre, je ne suis pas sûre de partager ce que vous dites de ce lieu qui est devenu touristique. L'argent recueilli sert à continuer à faire vivre le site et la mémoire de ceux qui ont disparu là-bas.
Ce que j'ai remarqué dans le film, c'est la froideur humaine. C'est une famille angélique (des gens excellents si on les observe au quotidien) qui a choisi d'ignorer l'horreur car c'est justement l'horreur qui leur donne la possibilité d'être quelqu'un au sein de la société allemande, dans le status quo. Si vous examinez les photos des grandes figures nazies dans leurs moments familiaux, vous verrez exactement la famille Höss dans chacune d'elles. Des parents aimants, des épouses belles et heureuses, des enfants dans la splendeur.
Je viens de le voir en streaming j'ai pleuré et en même temps j'ai eu aussi le sentiment de l'indifférence et le fait qu'ils se fichent de ce que vivent les gens de le camps à côté , et le fait d'entendre les pleurs des gens c''était déchirant
Est-ce que le monde est plus humain 80 ans après cette horreur ? Pourquoi entend t’on sans cesse parler de réarmer ? De guerre nucléaire comme s’il s’agissait d’un jeu de billes ? Est-ce que les gens réagissent ? Non. Le monde est ce qu’il est …..
Salut. Superbe vidéo et analyse. J’ai également beaucoup aimé ce film.
Merci pour cette analyse qui rejoint assez la mienne.
J'arrive après la bataille lol. Mais je voulais dire que le personnage joué par Sandra Huller me terrifie. J'ai remarqué que c'était la seule qui ne regardait JAMAIS en direction du camp, qui n'était jamais distraite par ce qui se passait derrière le mur. Sa seule préoccupation justement c'est de rester ici. Et le contraste est pire quand sa mère arrive et qu'on voit qu'elle jette parfois des coups d'oeil quand elle entend des coups de feu, qu'elle est dégoûtée par l'odeur et horrifiée par le feu. On a l'enfant insomniaque, les "domestiques" terrorisés. Mais elle rien, elle est archi flippante. Elle me file des insomnies.
Formidablement interessante, votre video ! Et si vous en faisiez une sur Anatomie d’une chute ?
On n'a pas fini d'entendre parler de ce grand film de 2023 ! Je suis très content du chemin que le film a eu depuis sa sortie... à ce sujet il y aura une vidéo dimanche pour voir où se dirige maintenant le film... Merci à vous ! ☺
Ton interprétation est très juste.
Merci cette vidéo et analyse du film.
L'histoire étant basée sur des faits réels, après le film j'ai eu envie de savoir ce qu'il était arrivé à ce nazi après guerre, et voilà la suite:
Après la capitulation allemande en mai 1945, Höss réussit à se cacher pendant près d'un an, sous une fausse identité et est finalement dénoncé, PAR SA FEMME. Condamné à mort, il est exécuté par pendaison le 16 avril 1947 dans le camp d'Auschwitz même.
J'aurais aimé avoir cette note de fin, ça rajoute, je trouve plus de questions sur leur couple, sur elle,
Ah oui c'est hyper intéressant ! Merci pour ce complément ! 😯
Bravo
Devoir d'histoire, devoir de mémoire mais aussi devoir de comprendre.
Tiens mon voisin rentre de ses courses.... Je coupe les infos car il faut que je lui parle des problèmes de poubelles....
Glazer est l un des plus grands réalisateurs de notre temps déjà depuis under the skin. L ‘actrice également au casting d’anatomie d’une chute est mille fois meilleure dans ce film que dans celui de Triet. Dans le film de Glazer elle a un visage mais aussi un corps aussi veule que son esprit totalement aliéné alors que dans le film de Triet c ‘est juste un bouche qui parle, une bavarde qui fini par nous lasser. Pourquoi les festivals s’imitent ils les uns les autres au point de couvrir d’une montagne d’or Anatomie d’une chute qui est juste un bon film alors que tout dans Glazer évoque l ‘art du cinéma à son plus haut niveau ?
Anatomie d'une chute est un film remarquable. Et les acteurs, à commencer par l'actrice principale, sont époustouflants de talent.
@@marielebars7233 et bien prouvez-le ! pour l ‘instant ce que vous écrivez n’est qu’une opinion et ça ne dit strictement rien du film. l ‘actrice qui est aussi dans le film de Glazer est beaucoup plus surprenante dans le film Zone of interest pour les raisons que j ‘explique plus haut
Quoi?? Vous n'avez jamais vu Sexy Beast ? Ni Under the Skin ?? Je suis un peu jalouse!! Vous allez vous régaler !!
Voilà une bonne nouvelle ! Under the Skin repasse dans certains cinémas... L'occasion de pouvoir le rattraper !
😢 J' ai vu ce film et j ' ai l' impression de vivre moi aussi dans une zone d' intérêt face à l' extermination des Palestiniens de Gaza , comme vous tous aussi je suppose 😢
Selon moi, la fin du film fait effectivement un parallèle sur les nombreuses horreurs qui, aujourd'hui encore, continuent d’exister à travers une triste accoutumance des nations. Merci pour votre message...
Oui il y a d'autres murs, d'autres humains tout proche de ces murs qui s'habituent à l'horreur... Il y a nous aussi derrière le mur de l'image qui sommes amenés à nous taire, on sait et on ne fait rien c'est terrible... Comment être encore humain aujourd'hui ?
@@echodinterieur , je me permets de vous répondre: En respectant notre propre conscience, même si on doit pour cela, désobéir. Les dictatures ne peuvent se construire qu'avec l'obéissance des individus.
@@stephanedupuis4844 Je dirais: l'obéissance de la masse. Lire Hannah Arendt (et l'auteur de la vidéo a très bien fait de la citer), c'est tenter de comprendre et d'admettre qu'avant le régime totalitaire il y a tout d'abord l'atomisation de la société, qui se transforme alors en "masses". Il n'y a plus "d'individus" dans ce contexte. La question qu'il faut se poser aujourd'hui, particulièrement au regard du film de Glazer, c'est "que sommes-nous ?" Je vous encourage à lire "Les origines du totalitarisme" et "Eichmann à Jérusalem" de Hannah Arendt. C'est une oeuvre absolument brillante qui nous éclaire énormément sur la nature du régime totalitaire et des faits qui se sont produits sous le nazisme et le stalinisme.
J'ai vu .... Rudolf Hoss pendu en 1947...sa petite femme hedwig Hensel décédée en 1989 Washington...pour la descente des escaliers c'est une descente aux enfers pour lui ...😐
Personnellement, je trouve que ce film est indécent.
C'est compréhensible, ne pas montrer c'est un parti pris très compliqué. Tout comme le travelling de Kapò en son temps a choqué en décidant de trop montrer. Merci pour votre retour. 🙂
Le travelling de Kapo n'était pas plus "indécent" que les travellings de Nuit et Brouillard ni que le "réalisme" du Fils de Saül...Min grand -oncle, Georges (1906-1968), Résistant catholique fut déporté à Birkenau et je fais le distinguo entre archives et fiction. On peut représenter au cinéma le massacre des Vendéens de 1793... aucun survivant aujourd'hui c'est sûr. Mais j'estime que le cinéma a également le droit de représenter la shoah.... même si nous savons que, dans le confort de nos fauteuils, nous sommes à des années lumière de l'horreur vécue par tant d'êtres humains : désolé de le dire ainsi...les Juifs ont terriblement souffert mais ils ne sont pas les seuls...
Je déteste ce réal, j’ai détesté under the skin du coup j’irai pas voir ce film
Le déni est un système cognitif permettant de survivre au réel. Il n'y a qu'à voir l'extrême violence en France, le laisser aller, le circulé il n'y a rien à voir et les électeurs français attendris devant l'idéologie du bien vivre ensemble pendant que nos vieux se font tabasser,nos femmes et filles violer,des coups de couteau à l'arrache,etc.... Bref, la France orange mécanique dénoncée depuis 2012 par Laurent Obertone.
Très bonne analyse. Mais avec un bémol, selon moi le nazisme n'est pas mort.....
On sen fout des prix d interprétation
Ben moi j'ai pas aimé desolé ^^.
Ce genre de film ridiculise la vision d'un inconscient collectif, si l'inconscient a à voir quelque part avec le collectif, la survie de l'espèce étant avec la survie de l'individu son but, l'application de ce but est individuelle et se manifeste individuellement, ce qui pourrait être gênant pour l'équilibre mental de l'individu issu d'une pensée globale est écarté des pensées et perceptions. Pour deux individus à l'histoire différente la même chose sera écartée pour l'un et mis en avant pour l'autre selon que la chose corresponde plus ou moins, ou non, au global de la pensée, ou pensée globale. Cette individualité est sacrément évidente là.
NON ! La banalité du mal ce n'est pas, selon Harendt, que le mal est banal, mais que des nazis (comme Heichmann ou Hoess) ont arrêté d'utiliser leur sens moral, ils ont juste obéis aux ordres
Je te conseille Harendt ou Merle pour approfondir
2 solutions : soit le film prend ton parti pris auquel cas il n'a rien compris à ce quui s'est passé dans les camps, soit le film prend le parti que la banalité du mal est une théorie fausse ou incomplète. Je pense que c'est la 2eme solution, mais je suis en accord avec Harendt (qui au passage, tu la cites dans un texte qui précise que celui qui fait le mal n'est pas le diable mais une personne normale... lis tes sources quoi), le danger ce sont les suiveurs aveugles comme Hoess ou Heichmann, pas les petits moustachus, et donc dans une visée politique je pense que le film est dangereux à certains égards, présenter les nazis comme des monstres qui menacent les servants, ou qui fuient comme la mère de la femme de Hoess, est dangereux : on se sent supérieur aux nazis, on en oublie que les gardiens des camps étaient des monsieurs tout le monde, que Mengele était à peu près sain d'esprit, pareil pour une grande partie du système nazi (autant que n'importe quel système)
Le danger c'est d'arrêter d'employer son sens moral. Pas les gens qui font "le mal". Je suis versé Wittgenstein, je ne crois pas en une morale absolue, la morale est relative à l'individu. Montrons qu'une loi morale est commune à tout le monde, le fait d'utiliser sa morale est bon. Prenons les personnes qui ont un sens moral, avec au moins une chose mauvaise. Alors si on considère le fait d'arrêter d'employer le sens moral, chaque personne peut se retrouver à faire une des choses qu'il définit comme mauvaise, dans son propre référentiel. On en conclue qu'il est commun à tout le monde qu'utiliser sa morale est bon, peu importe le sens moral de l'individu. C'est la la faute de Hoess et de beaucoup de nazis.
Ps : la femme de Hoes était une personne tip top. Elle ne savait pas se qui se passait dans Auschwitz avant longtemps, elle a condamné les actions de son mari (avant la fin de la guerre, dans le cercle familial). Elle s'est bien occupée de ses enfants. C'était une personne bonne et honnête. Le film la rend méchante (pas de prob le film fait ce qu'il veut tant qu'il illustre une idée pertinente) mais ici il le fait pour critiquer la banalité du mal, car le récit réel ne va pas dans son sens. Ici modifier l'histoire de la femme, c'est altérer l'Histoire, c'est refuser que les nazis étaient des gens comme nous. Le devoir de mémoire nous sert surtout à éviter que ça arrive à nouveau. Créer une distance entre nous et les nazis, les rendre "légendaires" est dangereux.
Lire LA FILIERE de Philip Sands. Le nazisme promettait une vie belle et parfaite. C’est ce que l’epouse veut envers et contre tout, dans le livre, et aussi dans ce film. Et rien a faire de ce qui se passe derriere le mur. Tout de meme, tout a la fin du film, le chef du camp se sent tres mal, son corps DIT quelque chose. Donc, une petite felure tout de meme ?
Merci pour ce conseil littéraire ! 📚
J'ai du mal à imaginer une fêlure, mais effectivement ce dernier mal-être c'est quelque chose de perturbant et difficile à comprendre...