Voilà comment nous les détournons plutôt de la parole de Dieu en les mettant à mort, que nous ne faisons quelque fruit en eux, tellement qu'en cet endroit nous nous rendons coupables de deux morts : C'est à savoir, de celle du corps, étant cause de sa perdition, et de l'âme, en l'envoyant à la géhenne par la mort éternelle. Puis nous nous vantons d'avoir fait grand service à Dieu, espérant pour cela en recevoir salaire au ciel. Mais au contraire ce passage devrait bien épouvanter les inquisiteurs des hérétiques, et ces meurtriers, qui pour la moindre erreur que leur semble un homme avoir, mettent une personne à mort. Je dis qu'ils devraient bien trembler, s'ils n'ont un front de fer, voire combien qu'ils fussent assurés d'avoir les vrais hérétiques entre les mains. Mais maintenant ils brûlent les vrais Saints, et eux-mêmes sont hérétiques. Ce n'est autre chose ce qu'ils font, que d'arracher le bon grain, montrant et donnant à entendre qu'ils arrachent l'ivraie. Voilà donc ce que ces pauvres insensés font tous les jours et non autre chose. Sebastien Castellion - Traité des hérétiques.
La mort atroce de Michel Servet, un vendredi 27 octobre 1553, remplit d'effroi mais aussi questionne : cette cruauté fut-elle voulue ? C'est une pluie, la veille de l'exécution, qui aurait trempé le bois destiné au bûcher et ralenti la combustion, de sorte que le malheureux périt brûlé à petit feu. Cette explication me semble sujette à caution. Calvin n'avait-il pas déjà déclaré qu'il ne faut pas se contenter de châtier les hérétiques d'une simple mort mais qu'il importe qu'on les brûle "cruellement" ? Certains historiens ont écrit qu'il serait intervenu pour convertir la peine du feu en décapitation, comme demandé désespérément par Servet à l'énoncé du verdict. En existe-t-il une preuve ? Quand bien même il l'aurait fait, il n'ignorait pas que sa tentative serait vaine : les dés étaient jetés car le code pénal de l'époque, réglementé en fonction de la faute, imposait le bûcher aux hérétiques - la seule chose qu'on pouvait faire pour adoucir le sort du condamné, c'était de l'étrangler discrètement avant de mettre le feu aux fagots ou, en attisant les premières flammes, de lui percer le coeur avec une longue lance. Convaincu de connaître la Vérité quant à la nature divine, Calvin était hélas capable d'une intolérance menant à la haine. Toutefois, si le malheureux Servet était tombé entre les griffes de l'Inquisition romaine, son sort n'eût sans doute guère été plus enviable - l'affreux supplice de Giordano Bruno, brûlé nu la langue clouée sur une planche de bois, en dit assez ; celui qui mena son procès fut canonisé par Pie XI en 1930...
Calvin avait toutefois averti Michel Servet de la menace qui pesait sur sa personne s'il persistait à enseigner sa vision anti-trinitaire. Personnellement, je suis porté à penser qu'il est des vérités que l'on veut étouffer, il me semble que Servet a fait les fraits d'une église docte, toujours prête à corriger jusqu'à l'extrême, jusqu'à oublier le véritable amour de Dieu. L'affaire Servet met en relief que personne ne possède le monopôle de Dieu.... Et donc qui fait l'ange fait la bête très rapidement...
Je partage entièrement vos vues. La mort - qui plus est atroce - du malheureux Servet obère, à jamais selon moi, la mémoire de l'ancien évêque de Noyon. Je ne pense pas que Luther aurait commis un tel crime. @@remixuereb
Je ne peux croire que Michel Servet aurait ecrit ses livres uniquement par jalousie de Calvin. Il y avait un vrai projet dans la restitution du christianisme.
Conclusion: Calvin croyait qu'il gagne en brûlant Servet, mais c'est Servet qui gagne en se faisant remarqué par sa mort atroce. S'il n'était pas condamné, on aurait dit que c'est juste un parmi des centaines de théologiens de l'époque, et cela ne susciterait pas la curiosité qu'il a gagné en se faisant tué.
l'exécution d'un apostat n'est de toute façon pas biblique selon la loi du Christ. Calvin a péché gravement en faisant tuer un homme en dehors de tout écrit sacré du nouveau testament, la loi mosaïque ayant été annulée avec la mort de Christ...La seule sentence autorisée est l'excommunication. Calvin est un meurtrier au même titre que les gardiens de l'inquisition (1 Pierre 4:15), pas mieux pas pire...Aucune vraie réforme du coup (Mc 7:7 ; Matthieu 7:21)
Voilà comment nous les détournons plutôt de la parole de Dieu en les mettant à mort, que nous ne faisons quelque fruit en eux, tellement qu'en cet endroit nous nous rendons coupables de deux morts : C'est à savoir, de celle du corps, étant cause de sa perdition, et de l'âme, en l'envoyant à la géhenne par la mort éternelle. Puis nous nous vantons d'avoir fait grand service à Dieu, espérant pour cela en recevoir salaire au ciel. Mais au contraire ce passage devrait bien épouvanter les inquisiteurs des hérétiques, et ces meurtriers, qui pour la moindre erreur que leur semble un homme avoir, mettent une personne à mort. Je dis qu'ils devraient bien trembler, s'ils n'ont un front de fer, voire combien qu'ils fussent assurés d'avoir les vrais hérétiques entre les mains. Mais maintenant ils brûlent les vrais Saints, et eux-mêmes sont hérétiques. Ce n'est autre chose ce qu'ils font, que d'arracher le bon grain, montrant et donnant à entendre qu'ils arrachent l'ivraie. Voilà donc ce que ces pauvres insensés font tous les jours et non autre chose.
Sebastien Castellion - Traité des hérétiques.
Il aurait été intéressant de rappeler les conditions particulièrement atroces de l'exécution "à petit feu" et du martyr subi par Servet.
La mort atroce de Michel Servet, un vendredi 27 octobre 1553, remplit d'effroi mais aussi questionne : cette cruauté fut-elle voulue ? C'est une pluie, la veille de l'exécution, qui aurait trempé le bois destiné au bûcher et ralenti la combustion, de sorte que le malheureux périt brûlé à petit feu. Cette explication me semble sujette à caution. Calvin n'avait-il pas déjà déclaré qu'il ne faut pas se contenter de châtier les hérétiques d'une simple mort mais qu'il importe qu'on les brûle "cruellement" ? Certains historiens ont écrit qu'il serait intervenu pour convertir la peine du feu en décapitation, comme demandé désespérément par Servet à l'énoncé du verdict. En existe-t-il une preuve ? Quand bien même il l'aurait fait, il n'ignorait pas que sa tentative serait vaine : les dés étaient jetés car le code pénal de l'époque, réglementé en fonction de la faute, imposait le bûcher aux hérétiques - la seule chose qu'on pouvait faire pour adoucir le sort du condamné, c'était de l'étrangler discrètement avant de mettre le feu aux fagots ou, en attisant les premières flammes, de lui percer le coeur avec une longue lance. Convaincu de connaître la Vérité quant à la nature divine, Calvin était hélas capable d'une intolérance menant à la haine. Toutefois, si le malheureux Servet était tombé entre les griffes de l'Inquisition romaine, son sort n'eût sans doute guère été plus enviable - l'affreux supplice de Giordano Bruno, brûlé nu la langue clouée sur une planche de bois, en dit assez ; celui qui mena son procès fut canonisé par Pie XI en 1930...
Ils voulaient être des chrétiens irréprochables, donc ils brûlent un chrétien qui pensent différemment ?
C'est le contraire de l'évangile !
Vous avez tout résumé. Cela interroge sur la foi.
Calvin avait toutefois averti Michel Servet de la menace qui pesait sur sa personne s'il persistait à enseigner sa vision anti-trinitaire. Personnellement, je suis porté à penser qu'il est des vérités que l'on veut étouffer, il me semble que Servet a fait les fraits d'une église docte, toujours prête à corriger jusqu'à l'extrême, jusqu'à oublier le véritable amour de Dieu.
L'affaire Servet met en relief que personne ne possède le monopôle de Dieu.... Et donc qui fait l'ange fait la bête très rapidement...
Je partage entièrement vos vues. La mort - qui plus est atroce - du malheureux Servet obère, à jamais selon moi, la mémoire de l'ancien évêque de Noyon. Je ne pense pas que Luther aurait commis un tel crime. @@remixuereb
Je ne peux croire que Michel Servet aurait ecrit ses livres uniquement par jalousie de Calvin. Il y avait un vrai projet dans la restitution du christianisme.
Conclusion: Calvin croyait qu'il gagne en brûlant Servet, mais c'est Servet qui gagne en se faisant remarqué par sa mort atroce. S'il n'était pas condamné, on aurait dit que c'est juste un parmi des centaines de théologiens de l'époque, et cela ne susciterait pas la curiosité qu'il a gagné en se faisant tué.
on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle ( paroles de Sébastien Castellion) - !!!
pas de son !
l'exécution d'un apostat n'est de toute façon pas biblique selon la loi du Christ. Calvin a péché gravement en faisant tuer un homme en dehors de tout écrit sacré du nouveau testament, la loi mosaïque ayant été annulée avec la mort de Christ...La seule sentence autorisée est l'excommunication. Calvin est un meurtrier au même titre que les gardiens de l'inquisition (1 Pierre 4:15), pas mieux pas pire...Aucune vraie réforme du coup (Mc 7:7 ; Matthieu 7:21)