Alizé an ba bwa (Max Cilla)

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  • Опубліковано 6 лис 2024

КОМЕНТАРІ • 1

  • @jean-paula.reynaud4701
    @jean-paula.reynaud4701 5 років тому

    Alizé
    Lorsque mes flacons
    sont vides,
    que tout a un goût
    d'eau stagnante.
    Que mes pensées
    tournoient
    autour de moi
    comme les vents
    autour de l'œil du cyclone.
    Lorsque les mots
    que j'extirpe
    de mon désespoir
    se mêlent
    aux embruns de mon angoisse.
    Lorsque mon bonheur
    n'est même
    plus un souvenir.
    Lorsque j'ai l'impression
    de n'avoir pas encore vécu
    mais d'être déjà mort.
    Lorsque le mot espoir
    est la page blanche
    de mon dictionnaire inachevé.
    Je me fais un chemin
    entre les livres
    et les bouteilles vides
    qui jonchent
    le sol de ma chambre
    encombrée d'anxiété
    et je gravis, chancelant,
    le morne qui surplombe
    mon abri.
    Je vide mes poumons
    et écarte les bras
    comme le Cristo Redentor
    qui domine Rio.
    Et j'attends le vent.
    Non ! je n'attends pas
    le vent du Nord,
    qui dessèche nos âmes
    et fait sortir les fous.
    Non ! je n'attends pas
    le vent d'Ouest
    qui s'aplatit
    dans nos vallées,
    cherchant en vain
    où naît le soleil.
    Non ! je n'attends pas
    le vent du Sud,
    parfumé des terres arides,
    dont le souffle couvre
    la complainte des tambours.
    Non ! je n'attends que le vent
    qui alimente nos cœurs,
    le vent chargé
    des rumeurs de l'océan !
    Je n'attends que le vent
    qui est nourri
    des chants
    de nos pères.
    J'attends le vent
    qui a frôlé
    les cuisses de nos muses.
    Oui ! J’attends l'Alizé !
    J'attends sa tiédeur rafraîchissante.
    J'attends l'Alizé,
    parce que c'est pour lui
    que l'air à inventé le vent.
    J'attends l'Alizé,
    parce qu'avec lui,
    la flûte,
    seule,
    peut chanter.