Je ne défend pas l'auteur du commentaire en question dans cette vidéo mais je voudrais mettre cette réaction en rapport avec le résultat des diverses réformes mises en place à l'éducation nationale. On constate aujourd'hui que le niveau de compréhension de la langue s'effondre dans de nombreuses études. Cela ne veut pas dire que "c'était mieux avant" mais on ne peut pas non plus dire que c'est mieux maintenant. Bref, je sens que l'orage va gronder quand la question de l'utilité de la FM va être posée...
Une réflexion en cours de vidéo concernant le devenir des élèves après les études. Est-ce qu'ils continuent ou non de pratiquer. Perso, j'ai appris quantité de choses à l'école et notamment des langues vivantes dont je ne me suis jamais servi depuis. Et que dire de quantité de bachotages stériles. Et combien de personnes ayant pratiqué un sport jeune ne le pratique plus à l'âge adulte notamment par manque de temps ? Faut-il condamner le fait que l'enseignement de la musique n'entraîne pas plus de praticiens passé une période d'apprentissage? Aujourd'hui les sollicitations (smartphones...) sont telles que le temps devient un luxe. On veut de l'accessible tout de suite. Or la musique demande de la pratique régulière. Je pense que la question est très complexe
Je pense qu'on ne peut pas vraiment comparer aux sports et langues apprises dans le milieu scolaire, qui sont des cours imposés, qu'on n'a pas choisis (pour les langues, on *doit* choisir entre quelques-unes, c'est donc pas vraiment un choix puisqu'on ne peut pas en choisir aucune). Alors que la musique, elle, n'est pas imposée par les structures publiques. Par contre, elle peut l'être par les parents (et c'est malheureusement courant). Ce ne sont donc pas les mêmes personnes/structures qui imposent la pratique et j'ose espérer que la pratique d'un instrument de musique n'est en général pas imposée (par contre, le choix de la pédagogie - très critiquable, pour celle des conservatoires - l'est en général). Forcément, les sports/langues apprises en milieu scolaire seront très largement délaissés une fois que ces cours ne sont plus imposés, puisque ce n'est pas partie d'une envie spontanée de l'élève. Par contre, dans le cas de la musique où les cours ne sont globalement pas imposés (ou s'ils le sont, c'est par la famille), ça me paraît plus étonnant que si peu en fassent une partie intégrante de leur vie. Après, je pense qu'il y a un même combat entre la pédagogie musicale du réseau conservatoire, à base de solfège imposé dès la première année (le solfège n'est pas du tout essentiel pour devenir musicien, c'est très utile, mais pas essentiel et contre-productif à apprendre dès le départ), et les cours à l'école où tout est imposé. L'apprentissage n'est pas efficace dans les deux situations et une partie ne servira pas forcément à l'élève quand il arrêtera les cours (en particulier pour l'école où à ce niveau, c'est catastrophique), parce que l'objectif est de nous faire rentrer dans un moule.
@@elodeep. Le solfège restera LA question qui divise dans notre profession. En 20 ans d'expérience, chaque fois que la question est abordée c'est la foire. On peut être musicien sans apprendre le solfège c'est sûr. Et c'est utile, c'est certain. J'ai probablement le biais du survivant mais j'ai connu un solfège à base de dandelot et autres dictées 3 voix. J'en suis pas mort non plus. Je trouve surtout aujourd'hui que négliger l'apport du solfège participe d' un nivellement par le bas que l'on observe partout. La semaine dernière, mon collègue prof de piano me racontait qu'un de ses élèves n'a pas d'instrument chez lui pour pratiquer. Pour le parent c'était normal. Avoir à le préciser est quelque chose qu'on n'imaginait pas quand j'ai commencé.
@@guillaumecaillot420 _La semaine dernière, mon collègue prof de piano me racontait qu'un de ses élèves n'a pas d'instrument chez lui pour pratiquer._ C'est surprenant et problématique mais je n'ai pas compris le rapport avec le solfège. _J'en suis pas mort non plus_ Ce n'est pas parce que tu n'en es pas "mort non plus" que c'est une bonne façon d'enseigner et rien que ta formulation laisse tout de suite penser qu'il y a de meilleures solutions. Comme tu le dis toi-même, c'est un argument du biais du survivant. Personne n'en sont mortes, mais beaucoup l'ont mal vécu. De toute manière, il n'y a pas *une* bonne manière d'enseigner. Un.e bon.ne pédagogue s'adapte toujours à la personne à qui iel enseigne. Et ça, ça ne peut pas se faire en obligeant un.e élève à faire quelque chose. Proposer, oui, bien sûr. Mais jamais imposer. D'ailleurs, cette phrase, "j'en suis pas mort non plus", c'est aussi le premier argument sorti quand on parle des violences éducatives, en particulier avec les fessées. A priori, personne n'est mort d'une fessée pendant l'enfance et pourtant, c'est une violence. Imposer le solfège, surtout aux enfants, c'est une violence.
@@elodeep. Tu as probablement raison. Mais je reste convaincu qu'aujourd'hui, la TV, les smartphones, les consoles prennent beaucoup de place et de temps. Dans le même temps, on nous parle d'être 'ludique'... Au final, l'exigence de sérieux est bannie. Si je n'impose pas de légumes au menu à mes enfants, on ne mangerait que des pâtes...
@@guillaumecaillot420 _Si je n'impose pas de légumes au menu à mes enfants, on ne mangerait que des pâtes..._ Je comprends l'idée, mais j'oserais pas faire la comparaison ^^
Je ne défend pas l'auteur du commentaire en question dans cette vidéo mais je voudrais mettre cette réaction en rapport avec le résultat des diverses réformes mises en place à l'éducation nationale. On constate aujourd'hui que le niveau de compréhension de la langue s'effondre dans de nombreuses études. Cela ne veut pas dire que "c'était mieux avant" mais on ne peut pas non plus dire que c'est mieux maintenant.
Bref, je sens que l'orage va gronder quand la question de l'utilité de la FM va être posée...
Une réflexion en cours de vidéo concernant le devenir des élèves après les études. Est-ce qu'ils continuent ou non de pratiquer. Perso, j'ai appris quantité de choses à l'école et notamment des langues vivantes dont je ne me suis jamais servi depuis. Et que dire de quantité de bachotages stériles. Et combien de personnes ayant pratiqué un sport jeune ne le pratique plus à l'âge adulte notamment par manque de temps ? Faut-il condamner le fait que l'enseignement de la musique n'entraîne pas plus de praticiens passé une période d'apprentissage? Aujourd'hui les sollicitations (smartphones...) sont telles que le temps devient un luxe. On veut de l'accessible tout de suite. Or la musique demande de la pratique régulière. Je pense que la question est très complexe
Je pense qu'on ne peut pas vraiment comparer aux sports et langues apprises dans le milieu scolaire, qui sont des cours imposés, qu'on n'a pas choisis (pour les langues, on *doit* choisir entre quelques-unes, c'est donc pas vraiment un choix puisqu'on ne peut pas en choisir aucune).
Alors que la musique, elle, n'est pas imposée par les structures publiques. Par contre, elle peut l'être par les parents (et c'est malheureusement courant).
Ce ne sont donc pas les mêmes personnes/structures qui imposent la pratique et j'ose espérer que la pratique d'un instrument de musique n'est en général pas imposée (par contre, le choix de la pédagogie - très critiquable, pour celle des conservatoires - l'est en général).
Forcément, les sports/langues apprises en milieu scolaire seront très largement délaissés une fois que ces cours ne sont plus imposés, puisque ce n'est pas partie d'une envie spontanée de l'élève. Par contre, dans le cas de la musique où les cours ne sont globalement pas imposés (ou s'ils le sont, c'est par la famille), ça me paraît plus étonnant que si peu en fassent une partie intégrante de leur vie.
Après, je pense qu'il y a un même combat entre la pédagogie musicale du réseau conservatoire, à base de solfège imposé dès la première année (le solfège n'est pas du tout essentiel pour devenir musicien, c'est très utile, mais pas essentiel et contre-productif à apprendre dès le départ), et les cours à l'école où tout est imposé.
L'apprentissage n'est pas efficace dans les deux situations et une partie ne servira pas forcément à l'élève quand il arrêtera les cours (en particulier pour l'école où à ce niveau, c'est catastrophique), parce que l'objectif est de nous faire rentrer dans un moule.
@@elodeep. Le solfège restera LA question qui divise dans notre profession. En 20 ans d'expérience, chaque fois que la question est abordée c'est la foire. On peut être musicien sans apprendre le solfège c'est sûr. Et c'est utile, c'est certain. J'ai probablement le biais du survivant mais j'ai connu un solfège à base de dandelot et autres dictées 3 voix. J'en suis pas mort non plus. Je trouve surtout aujourd'hui que négliger l'apport du solfège participe d' un nivellement par le bas que l'on observe partout. La semaine dernière, mon collègue prof de piano me racontait qu'un de ses élèves n'a pas d'instrument chez lui pour pratiquer. Pour le parent c'était normal. Avoir à le préciser est quelque chose qu'on n'imaginait pas quand j'ai commencé.
@@guillaumecaillot420 _La semaine dernière, mon collègue prof de piano me racontait qu'un de ses élèves n'a pas d'instrument chez lui pour pratiquer._
C'est surprenant et problématique mais je n'ai pas compris le rapport avec le solfège.
_J'en suis pas mort non plus_
Ce n'est pas parce que tu n'en es pas "mort non plus" que c'est une bonne façon d'enseigner et rien que ta formulation laisse tout de suite penser qu'il y a de meilleures solutions. Comme tu le dis toi-même, c'est un argument du biais du survivant. Personne n'en sont mortes, mais beaucoup l'ont mal vécu.
De toute manière, il n'y a pas *une* bonne manière d'enseigner. Un.e bon.ne pédagogue s'adapte toujours à la personne à qui iel enseigne. Et ça, ça ne peut pas se faire en obligeant un.e élève à faire quelque chose. Proposer, oui, bien sûr. Mais jamais imposer.
D'ailleurs, cette phrase, "j'en suis pas mort non plus", c'est aussi le premier argument sorti quand on parle des violences éducatives, en particulier avec les fessées.
A priori, personne n'est mort d'une fessée pendant l'enfance et pourtant, c'est une violence.
Imposer le solfège, surtout aux enfants, c'est une violence.
@@elodeep. Tu as probablement raison. Mais je reste convaincu qu'aujourd'hui, la TV, les smartphones, les consoles prennent beaucoup de place et de temps. Dans le même temps, on nous parle d'être 'ludique'... Au final, l'exigence de sérieux est bannie. Si je n'impose pas de légumes au menu à mes enfants, on ne mangerait que des pâtes...
@@guillaumecaillot420
_Si je n'impose pas de légumes au menu à mes enfants, on ne mangerait que des pâtes..._
Je comprends l'idée, mais j'oserais pas faire la comparaison ^^
Merci pour ce travail continuez ;).
merci