Merci pour cette vidéo. Je ne suis pas russophone mais je m'intéresse beaucoup à la situation actuelle. Depuis au moins 2014 je cherche en vain une issue favorable pour les deux peuples concernés.
Merci Pascale pour votre travail sincère. Je ne sais pas si vous avez pu visiter la très belle rétrospective Viktor Tsoi au Manège. En tout cas, Viktor s’est toujours vigoureusement opposé, au cours de sa courte vie, à l’extrapolation politique de ses textes ( et en particulier de « Peremen »). Du coup, je pense que Youri Schetchouk serait une meilleure illustration de vos propos (surtout compte tenu de ses récentes « mésaventures « avec les autorités)
Oui, vous avez raison. En fait je pensais plutôt aux personnes de sa génération qui se sont reconnues ou ont été inspirées par ses chansons, que à Viktor Tsoï lui-même, qui n'est d'ailleurs plus là aujourd'hui.
Le clivage Russie d’Europe vs Sibérie n’est pas pertinent. 1) la Sibérie est très peu peuplée et la population russe vit en réalité essentiellement dans la partie européenne du pays 2) il y a en réalité une grande homogénéité culturelle et le russe de Krasnoyarsk (et même de Khabarovsk) n’est pas différent du russe de Nijni Novgorod 3) la Russie est peuplée en tâche de léopard, avec de très grandes « capitales » régionales et du vide autour. Il est plus intéressant de segmenter entre les habitants vivant loin où près de ces très grandes villes
Comme vous le dites " la Sibérie est très peu peuplée et la population russe vit en réalité essentiellement dans la partie européenne du pays " , et ce point ainsi que les autres particularités de la Sibérie dont vous parlez, montre qu'il y a deux Russies : celle des villes et des personnes qui ont un accès facile aux deux capitales parce qu'ils habitent dans la partie européenne de la Russie, et celle des provinces et des campagnes éloignées des centres de décisions. Il ne s'agit donc pas uniquement de l'opposition Russie d'Europe / Sibérie mais je ne suis pas rentrée dans ces détails parce que ce n'était pas le sujet principal de la vidéo. Que la langue russe soit la même sur tout le territoire est une chose (en fait, ce n'est pas tout à fait le cas, mais cela a peu d'importance) ne veut pas dire qu'il y ait une homogénéité culturelle. On retrouve là l'opposition entre les capitales (Moscou et St Saint-Pétersbourg, qui sont des mondes à part) / les autres très grandes villes / les autres villes et les campagnes,
@@PascaleRussieChezVous Merci pour votre réponse. Je suis d’accord avec vous globalement, mais comme j’ai eu la chance par mon travail de fréquenter régulièrement toutes les 25 plus grandes villes de Russie, je pense pouvoir apporter 2 nuances 1) l’homogénéité linguistique et culturelle est une réalité, même si cela peut paraître incroyable vu la taille du pays (il y a certes quelques exceptions, mais pas significatives quantitativement) 2) le discours éculé « Moscou / SPb vs le reste » est très exagéré car il y en réalité une quinzaine de capitales régionales, chacune étant d’une taille comparable à celle d’une capitale des pays de la CEE (excepté Paris). Le sommet des BRICS aura d’ailleurs lieu à Kazan. En revanche, c’est vrai que la puissance de Moscou est prédominante, comme Paris en France.
Merci de votre exposé. C'était très instructif. On rapporte que les Russes qui ont fui la mobilisation ne sont pas nécessairement des anti-guerre. Les médias parlent même de réfugiés qui rejoignent les pro-russes dans les pays d'accueil pour distribuer des tracts ou coller des autocollants "Z" sur les vitrines et les voitures. Comment expliquez-vous cet état d'esprit ?
Merci de votre retour! Ce que vous citez est très intéressant. C'est long à expliquer, mais j'ai prévu de parler de toutes ces "positions intermédiaires" et qui parfois paraissent incohérentes, dans la vidéo suivante. Je n'ai cependant pas constaté ni lu d'exemples allant jusqu'à ce que vous décrivez (distribuer des tracts ou coller des autocollants "Z" sur les vitrines et les voitures) , les autocollants, a priori, c'est seulement en Russie. Mais si vous avez des liens vers des sources fiables à ce sujet, ça m'intéresse!
@@PascaleRussieChezVous Merci. Je n'ai malheureusement pas de lien à vous suggérer puisque j'ai entendu ces informations à la radio. Je m'informe beaucoup par ce média, notamment France Inter et France Culture.
La deuxième vidéo dont je vous parlais est publiée ☺ ! Il est question justement (entre autres!) de ce positionnement "je suis contre la guerre mais..." . Je cite des exemples que j'ai croisé personnellement. C'est là : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html
Depuis la glasnost qui prend son essor en 1987, il s’est passé 35 ans. Ce n’est pas rien dans une vie humaine. Le clivage a donc évolué et peut être faut-il davantage distinguer aujourd’hui dans votre segmentation par âge la partie de la population qui a vécu dans sa chair l’effondrement violent de la protection sociale dans les années 1990 (et qui a donc une forme de reconnaissance du ventre suite à son rétablissement depuis les années 2000) de celle qui est née après (ou était trop jeune). Le mot soviétique est souvent un raccourci facile et peu éclairant. Si on est totalement honnête, il faut reconnaître que le système éducatif dont a hérité la Russie en 1991 est excellent, sans compter l’éducation artistique et les innombrables écoles de musique (et ce n’est pas un système élitaire à deux vitesses avec contournement de la carte scolaire comme en France).
Le système scolaire russe a beaucoup changé depuis 1991. Et pas en mieux. je le dis parce que mes collègues russes s'en plaignent, c'est devenu très (encore plus) bureaucratique. Dans cette vidéo j'ai survolé tous ces points et c'est vrai que je n'ai pas cité le "choc" des années 90! En réalité, je pourrai parler de ça pendant deux heures au moins ))) Là ca serait plus précis évidemment! Mais pas trop le format UA-cam. ;-) Je réfléchis justement à d'autres façon de partager mes observations de façon plus détaillée!
@@PascaleRussieChezVous totalement d’accord, cela a un peu baissé, mais beaucoup moins qu’en France. La digitalisation à outrance mise en œuvre a effectivement un côté bureaucratique incontestable. Elle a aussi quelques bons côtés et une rationalisation des ressources. Cela a permisIl en particulier de gros progrès pour la scolarisation des enfants avec handicap. Il y a beaucoup plus de solutions pour les enfants avec autisme qu’en France par exemple (alors que la Russie était très en retard il y a 20 ans sur ce point).
Je comprends que vous allez publier d’autres vidéos et je les regarderai avec plaisir car vous avez une expertise et votre recherche de la vérité est authentique. Vous savez que le sujet est extrêmement subtil et compliqué - et extrêmement mal traité par les médias. Donc, il n’y a pas de mal à être précis et aller dans les détails et la finesse d’analyse. Si vous choisissez ce chemin, votre vidéo se distinguera des autres et trouvera un auditoire reconnaissant - peut importe la durée. En revanche, les facilités et les simplifications abusives, bref les poncifs habituels - autant les laisser à d’autres, à ceux qui n’ont ni votre connaissance, ni votre amour de la culture russe. Désolé de cet avis un peu tranché et merci pour votre chaîne UA-cam. Je vous souhaite le succès que vous méritez ☀️
@@ЖоэльЛамбер Entièrement d’accord avec vous. Le niveau en Russie a clairement baissé mais on est loin de l’effondrement du niveau en France (et actuellement on touche vraiment le fond!). Dans ce domaine la Russie a 30 ans de retard sur la France mais c’est un ’’retard’’ bénéfique...
Bonjour! La deuxième vidéo, qui complète celle-ci, est parue : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html Elle présente le détail de 11 positionnements des Russes face à la guerre et la politique en Russie. Une précision : J'ai choisi de faire des vidéos pas trop longues, autour de 20mn (et c'est déjà un format long sur youtube) pour présenter le sujet de la façon la plus concise, simple et claire. Mon but est de partager à un auditoire français peu informé les données dont j'ai connaissance personnellement. C'est donc mon choix de ne pas multiplier les détails, et j'espère sincèrement que vous ne trouverez pas mes "simplifications" trop abusives! 😊
Globalement d’accord à quelques bémols près. Je pense que l’accès à internet est largement aussi démocratisé en Russie qu’en France et la population âgée n’est pas si déconnectée que cela actuellement. Pour la propagande elle est des deux côtés et la propagande russe a un gros ’’désavantage’’ par rapport à la propagande ’’occidentale’’ au sens large. Il y a largement plus de personne qui comprennent l’anglais en Russie que de personnes occidentales qui savent parler le russe couramment. Plus généralement j’ai quand-même l’impression que les russes ont connaissance des deux propagandes alors que nous français ce n’est pas vraiment le cas par exemple. Comme avait dit Fanny Ardant devant des journalistes d’Arte (et depuis cette intervention elle a été bannie des médias visiblement): à choisir je préfère avoir deux propagandes contraires (ou deux impérialismes) qu’une seule et je suis bien d’accord.
Nous sommes tous influencés par nos médias respectifs, mais ce que j'appelle propagande en Russie n'est pas, de mon point de vue, du même ordre que le consensus caractéristique de nos médias. En Russie, c'est censure, obligation d'employer certains mots, interdiction d'employer d'autres mots sous peine d'amendes voire de peines de prison "administratives". Et dans un pays qui a vécu plus de 70 ans dans un régime totalitaire, encore fortement influencé par la mentalité soviétique, ce qui n'est pas notre cas. Puisque le sujet vous intéresse, je viens de publier la suite de cette vidéo, où je donne plus de détails sur les différents points de vue en Russie : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html
@@PascaleRussieChezVous ’’obligation d’employer certains mots’’? Lesquels ? ’’interdiction d’employer d’autres mots sous peine d’amende voire de peine de prison’’, quels mots? 70 ans de régime totalitaire il ne faut pas exagérer. Ma femme a fait des études et a été prof à l’institut MGU de journalisme situé à deux pas du Kremlin (à côté de la bibliothèque Lénine) et la majorité des profs étaient ouvertement anti Poutine et pro américains par exemple avec une ambiance assez soixante-huitarde on dira. Un régime réellement totalitaire n’aurait jamais accepté cela par exemple. Ironie de l’histoire, elle se rend compte maintenant qu’elle vit en France à quel point la propagande est au moins aussi forte ici et à quel point le ’’anti Russie’’ de sa faculté de journalisme était exagéré. Depuis l’intervention militaire en Ukraine il y a d’ailleurs eu un ressserage de boulons on va dire dans cette faculté. Medvedev avait d’ailleurs fait les frais de cette ’’ambiance’’ en 2011 lors d’une visite qui a fait scandale à l’époque.
Ok, alors je précise ma réponse pour éviter des malentendus : 1- je parle de 70 ans de régime totalitaire *bolchevique / soviétique* , jusqu'en 1990-1991. 2- Pour la liberté de parole et de pensée à partir de 1991, je confirme vos propos! 3- Depuis 2010 , mais il est difficile de dater précisément, il y a eu un durcissement du régime si progressif que *le commun des mortels (dont moi) n'a "rien vu venir" - phrase que j'entends régulièrement. * * C'est en 2022 que tout a basculé, et c'est ce dont je parle ici.* ’’obligation d’employer certains mots’’ - ’’interdiction d’employer d’autres mots sous peine d’amende voire de peine de prison’’ , *oui, depuis le 24 février 2022. Vous avez du entendre parler du mot "guerre"* remplacé par "opération spéciale" ou "mission de libération" ? Des personnes arrêtées pour avoir tenu un panneau "non à la guerre" ? J'ai beaucoup d'exemples comme ça, et on vient de m'envoyer des documents sur ce sujet, qui est étudié par des linguistes russes. Aussi je peux vous dire que les journalistes ont reçu dès la fin du mois de février 2022 des consignes très claires sur les termes à employer ou ne pas employer. Est-ce qu'une vidéo sur ce sujet vous intéresserait? A vrai dire les lignes bougent depuis peu, et le mot "guerre" se fait entendre même à la télévision russe et au conseil municipal de Moscou! Même dans les circonstances actuelles, la Russie est moins monolithique qu'on le croit, et beaucoup moins qu'au temps de l'URSS. Pour plus d'exemples, vous pouvez aussi aller voir mon instagram instagram.com/russiechezvous/ , où je partage des nouvelles à ce sujet - en ce moment c'est surtout en story, mais il y a et aura aussi des posts et des vidéos courtes.
@ Nicolas pabisounours, C'est faux d'affirmer que les Russes ont accès à la "propagande capitaliste" à moins de faire partie de la minorité privilégiée qui peut disposer d'un VPN. Renier que les médias sont contrôlés en Russie, que les journalistes indépendants sont assassinés, emprisonnés ou contraints à l'exil relève tout simplement de la mauvaise foi. Certes ! En France, on est sous l'influence des médias et aller à l'encontre de l'opinion consensuelle peut vous exposer à des brimades dans un débat passionné ... mais pas à 15 ans de prison ! Rassurez-vous ! Je ne suis ni Occidental ni capitaliste. J'ai vécu toute ma jeunesse sous une dictature capitaliste du Sud. Aujourd'hui, mes anciens camarades - tous Musulmans - roulent à fond pour Poutine et avancent les mêmes arguments que vous. Moi je préfère m'en tenir à la cohérence et éviter de mettre mes œufs dans le même panier que Marine Le Pen, les fachots de tous poils, les rouge-bruns et les fous d'Allah.
@@PascaleRussieChezVous Avant 1990/1991 je suis d’accord avec vous sur le côté totalitaire. Pour cette histoire du mot interdit ’’guerre’’ il ne faut pas l’exagérer. C’était surtout vrai au tout début et il y avait des raisons objectives à cette interdiction (la ’’guerre’’ implique toutes une une série de conséquences juridiques comme des problèmes d’assurances etc). Ce qui était interdit et réprimé était les ’’non à la guerre’’ ce qui n’est pas la même chose que simplement utiliser ce mot (je n'ai pas vu de témoignages d’enfermements ou de fortes amendes pour l’utilisation du mot guerre dans un autre contexte que l’opposition à cette guerre mais je ne demande qu’à les voir si ils existent ). Aujourd'hui je pense que le mot guerre n’est même plus interdit dans les faits étant donné que tout le monde l’utilise, même les intervenants russes sur les plateaux de télévision et Poutine lui-même a prononcé ce mot récemment. La mobilisation et la tournure Russie contre OTAN va au contraire clairement augmenter l’utilisation de ce terme à mon avis. Pour le durcissement depuis 2010 je ne l’ai pas franchement remarqué et on ne me l’a pas fait remarqué également mais je peux me tromper. A la limite je placerais plutôt le curseur en 2015 (assassinat de Boris Nemsov). Le durcissement en Russie je l’ai en revanche clairement ressenti depuis l’ ’’opération spéciale’’. Je ne sais pas si vous l’aviez signalé mais il existe aussi une partie de la population russe anti Poutine à la base et qui a basculé ensuite de son côté. Cela peut sembler surprenant mais les nombreuses sanctions envers la Russie et l’aide militaire grandissante de l’OTAN à l’Ukraine fait aussi le jeu de Poutine (du moins pour le moment) car des russes se disent maintenant ’’en fait il avait raison d’intervenir’’ alors qu’au départ ils étaient dans l’incompréhension voire clairement l’opposition. Les propos de Merkel sur les accords de Minsk ont eu aussi un retentissement important. Édit: je n’avais pas vu l’intégralité de votre réponse! Oui une vidéo sur ces interdictions m’intéresserait!🙂
Étiez-vous au courant des actes de résistance en Russie?
Merci pour cette vidéo.
Je ne suis pas russophone mais je m'intéresse beaucoup à la situation actuelle.
Depuis au moins 2014 je cherche en vain une issue favorable pour les deux peuples concernés.
Merci Pascale pour votre travail sincère. Je ne sais pas si vous avez pu visiter la très belle rétrospective Viktor Tsoi au Manège. En tout cas, Viktor s’est toujours vigoureusement opposé, au cours de sa courte vie, à l’extrapolation politique de ses textes ( et en particulier de « Peremen »). Du coup, je pense que Youri Schetchouk serait une meilleure illustration de vos propos (surtout compte tenu de ses récentes « mésaventures « avec les autorités)
Oui, vous avez raison.
En fait je pensais plutôt aux personnes de sa génération qui se sont reconnues ou ont été inspirées par ses chansons, que à Viktor Tsoï lui-même, qui n'est d'ailleurs plus là aujourd'hui.
Le clivage Russie d’Europe vs Sibérie n’est pas pertinent. 1) la Sibérie est très peu peuplée et la population russe vit en réalité essentiellement dans la partie européenne du pays 2) il y a en réalité une grande homogénéité culturelle et le russe de Krasnoyarsk (et même de Khabarovsk) n’est pas différent du russe de Nijni Novgorod 3) la Russie est peuplée en tâche de léopard, avec de très grandes « capitales » régionales et du vide autour. Il est plus intéressant de segmenter entre les habitants vivant loin où près de ces très grandes villes
Comme vous le dites " la Sibérie est très peu peuplée et la population russe vit en réalité essentiellement dans la partie européenne du pays " , et ce point ainsi que les autres particularités de la Sibérie dont vous parlez, montre qu'il y a deux Russies : celle des villes et des personnes qui ont un accès facile aux deux capitales parce qu'ils habitent dans la partie européenne de la Russie, et celle des provinces et des campagnes éloignées des centres de décisions. Il ne s'agit donc pas uniquement de l'opposition Russie d'Europe / Sibérie mais je ne suis pas rentrée dans ces détails parce que ce n'était pas le sujet principal de la vidéo.
Que la langue russe soit la même sur tout le territoire est une chose (en fait, ce n'est pas tout à fait le cas, mais cela a peu d'importance) ne veut pas dire qu'il y ait une homogénéité culturelle. On retrouve là l'opposition entre les capitales (Moscou et St Saint-Pétersbourg, qui sont des mondes à part) / les autres très grandes villes / les autres villes et les campagnes,
@@PascaleRussieChezVous Merci pour votre réponse. Je suis d’accord avec vous globalement, mais comme j’ai eu la chance par mon travail de fréquenter régulièrement toutes les 25 plus grandes villes de Russie, je pense pouvoir apporter 2 nuances 1) l’homogénéité linguistique et culturelle est une réalité, même si cela peut paraître incroyable vu la taille du pays (il y a certes quelques exceptions, mais pas significatives quantitativement) 2) le discours éculé « Moscou / SPb vs le reste » est très exagéré car il y en réalité une quinzaine de capitales régionales, chacune étant d’une taille comparable à celle d’une capitale des pays de la CEE (excepté Paris). Le sommet des BRICS aura d’ailleurs lieu à Kazan. En revanche, c’est vrai que la puissance de Moscou est prédominante, comme Paris en France.
Merci de votre exposé. C'était très instructif.
On rapporte que les Russes qui ont fui la mobilisation ne sont pas nécessairement des anti-guerre. Les médias parlent même de réfugiés qui rejoignent les pro-russes dans les pays d'accueil pour distribuer des tracts ou coller des autocollants "Z" sur les vitrines et les voitures. Comment expliquez-vous cet état d'esprit ?
Merci de votre retour! Ce que vous citez est très intéressant. C'est long à expliquer, mais j'ai prévu de parler de toutes ces "positions intermédiaires" et qui parfois paraissent incohérentes, dans la vidéo suivante. Je n'ai cependant pas constaté ni lu d'exemples allant jusqu'à ce que vous décrivez (distribuer des tracts ou coller des autocollants "Z" sur les vitrines et les voitures) , les autocollants, a priori, c'est seulement en Russie. Mais si vous avez des liens vers des sources fiables à ce sujet, ça m'intéresse!
@@PascaleRussieChezVous
Merci. Je n'ai malheureusement pas de lien à vous suggérer puisque j'ai entendu ces informations à la radio. Je m'informe beaucoup par ce média, notamment France Inter et France Culture.
La deuxième vidéo dont je vous parlais est publiée ☺ ! Il est question justement (entre autres!) de ce positionnement "je suis contre la guerre mais..." . Je cite des exemples que j'ai croisé personnellement. C'est là : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html
Depuis la glasnost qui prend son essor en 1987, il s’est passé 35 ans. Ce n’est pas rien dans une vie humaine. Le clivage a donc évolué et peut être faut-il davantage distinguer aujourd’hui dans votre segmentation par âge la partie de la population qui a vécu dans sa chair l’effondrement violent de la protection sociale dans les années 1990 (et qui a donc une forme de reconnaissance du ventre suite à son rétablissement depuis les années 2000) de celle qui est née après (ou était trop jeune). Le mot soviétique est souvent un raccourci facile et peu éclairant. Si on est totalement honnête, il faut reconnaître que le système éducatif dont a hérité la Russie en 1991 est excellent, sans compter l’éducation artistique et les innombrables écoles de musique (et ce n’est pas un système élitaire à deux vitesses avec contournement de la carte scolaire comme en France).
Le système scolaire russe a beaucoup changé depuis 1991. Et pas en mieux. je le dis parce que mes collègues russes s'en plaignent, c'est devenu très (encore plus) bureaucratique.
Dans cette vidéo j'ai survolé tous ces points et c'est vrai que je n'ai pas cité le "choc" des années 90! En réalité, je pourrai parler de ça pendant deux heures au moins ))) Là ca serait plus précis évidemment! Mais pas trop le format UA-cam. ;-) Je réfléchis justement à d'autres façon de partager mes observations de façon plus détaillée!
@@PascaleRussieChezVous totalement d’accord, cela a un peu baissé, mais beaucoup moins qu’en France. La digitalisation à outrance mise en œuvre a effectivement un côté bureaucratique incontestable. Elle a aussi quelques bons côtés et une rationalisation des ressources. Cela a permisIl en particulier de gros progrès pour la scolarisation des enfants avec handicap. Il y a beaucoup plus de solutions pour les enfants avec autisme qu’en France par exemple (alors que la Russie était très en retard il y a 20 ans sur ce point).
Je comprends que vous allez publier d’autres vidéos et je les regarderai avec plaisir car vous avez une expertise et votre recherche de la vérité est authentique. Vous savez que le sujet est extrêmement subtil et compliqué - et extrêmement mal traité par les médias. Donc, il n’y a pas de mal à être précis et aller dans les détails et la finesse d’analyse. Si vous choisissez ce chemin, votre vidéo se distinguera des autres et trouvera un auditoire reconnaissant - peut importe la durée. En revanche, les facilités et les simplifications abusives, bref les poncifs habituels - autant les laisser à d’autres, à ceux qui n’ont ni votre connaissance, ni votre amour de la culture russe. Désolé de cet avis un peu tranché et merci pour votre chaîne UA-cam. Je vous souhaite le succès que vous méritez ☀️
@@ЖоэльЛамбер Entièrement d’accord avec vous. Le niveau en Russie a clairement baissé mais on est loin de l’effondrement du niveau en France (et actuellement on touche vraiment le fond!). Dans ce domaine la Russie a 30 ans de retard sur la France mais c’est un ’’retard’’ bénéfique...
Bonjour! La deuxième vidéo, qui complète celle-ci, est parue : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html
Elle présente le détail de 11 positionnements des Russes face à la guerre et la politique en Russie.
Une précision : J'ai choisi de faire des vidéos pas trop longues, autour de 20mn (et c'est déjà un format long sur youtube) pour présenter le sujet de la façon la plus concise, simple et claire. Mon but est de partager à un auditoire français peu informé les données dont j'ai connaissance personnellement. C'est donc mon choix de ne pas multiplier les détails, et j'espère sincèrement que vous ne trouverez pas mes "simplifications" trop abusives! 😊
C est bien que j ai trouve votre chênes
Globalement d’accord à quelques bémols près. Je pense que l’accès à internet est largement aussi démocratisé en Russie qu’en France et la population âgée n’est pas si déconnectée que cela actuellement. Pour la propagande elle est des deux côtés et la propagande russe a un gros ’’désavantage’’ par rapport à la propagande ’’occidentale’’ au sens large. Il y a largement plus de personne qui comprennent l’anglais en Russie que de personnes occidentales qui savent parler le russe couramment. Plus généralement j’ai quand-même l’impression que les russes ont connaissance des deux propagandes alors que nous français ce n’est pas vraiment le cas par exemple. Comme avait dit Fanny Ardant devant des journalistes d’Arte (et depuis cette intervention elle a été bannie des médias visiblement): à choisir je préfère avoir deux propagandes contraires (ou deux impérialismes) qu’une seule et je suis bien d’accord.
Nous sommes tous influencés par nos médias respectifs, mais ce que j'appelle propagande en Russie n'est pas, de mon point de vue, du même ordre que le consensus caractéristique de nos médias. En Russie, c'est censure, obligation d'employer certains mots, interdiction d'employer d'autres mots sous peine d'amendes voire de peines de prison "administratives". Et dans un pays qui a vécu plus de 70 ans dans un régime totalitaire, encore fortement influencé par la mentalité soviétique, ce qui n'est pas notre cas.
Puisque le sujet vous intéresse, je viens de publier la suite de cette vidéo, où je donne plus de détails sur les différents points de vue en Russie : ua-cam.com/video/fYo-uuSAhWA/v-deo.html
@@PascaleRussieChezVous ’’obligation d’employer certains mots’’? Lesquels ? ’’interdiction d’employer d’autres mots sous peine d’amende voire de peine de prison’’, quels mots? 70 ans de régime totalitaire il ne faut pas exagérer. Ma femme a fait des études et a été prof à l’institut MGU de journalisme situé à deux pas du Kremlin (à côté de la bibliothèque Lénine) et la majorité des profs étaient ouvertement anti Poutine et pro américains par exemple avec une ambiance assez soixante-huitarde on dira. Un régime réellement totalitaire n’aurait jamais accepté cela par exemple. Ironie de l’histoire, elle se rend compte maintenant qu’elle vit en France à quel point la propagande est au moins aussi forte ici et à quel point le ’’anti Russie’’ de sa faculté de journalisme était exagéré. Depuis l’intervention militaire en Ukraine il y a d’ailleurs eu un ressserage de boulons on va dire dans cette faculté. Medvedev avait d’ailleurs fait les frais de cette ’’ambiance’’ en 2011 lors d’une visite qui a fait scandale à l’époque.
Ok, alors je précise ma réponse pour éviter des malentendus :
1- je parle de 70 ans de régime totalitaire *bolchevique / soviétique* , jusqu'en 1990-1991.
2- Pour la liberté de parole et de pensée à partir de 1991, je confirme vos propos!
3- Depuis 2010 , mais il est difficile de dater précisément, il y a eu un durcissement du régime si progressif que *le commun des mortels (dont moi) n'a "rien vu venir" - phrase que j'entends régulièrement. *
* C'est en 2022 que tout a basculé, et c'est ce dont je parle ici.* ’’obligation d’employer certains mots’’ - ’’interdiction d’employer d’autres mots sous peine d’amende voire de peine de prison’’ , *oui, depuis le 24 février 2022. Vous avez du entendre parler du mot "guerre"* remplacé par "opération spéciale" ou "mission de libération" ? Des personnes arrêtées pour avoir tenu un panneau "non à la guerre" ? J'ai beaucoup d'exemples comme ça, et on vient de m'envoyer des documents sur ce sujet, qui est étudié par des linguistes russes. Aussi je peux vous dire que les journalistes ont reçu dès la fin du mois de février 2022 des consignes très claires sur les termes à employer ou ne pas employer. Est-ce qu'une vidéo sur ce sujet vous intéresserait?
A vrai dire les lignes bougent depuis peu, et le mot "guerre" se fait entendre même à la télévision russe et au conseil municipal de Moscou!
Même dans les circonstances actuelles, la Russie est moins monolithique qu'on le croit, et beaucoup moins qu'au temps de l'URSS.
Pour plus d'exemples, vous pouvez aussi aller voir mon instagram instagram.com/russiechezvous/ , où je partage des nouvelles à ce sujet - en ce moment c'est surtout en story, mais il y a et aura aussi des posts et des vidéos courtes.
@ Nicolas pabisounours,
C'est faux d'affirmer que les Russes ont accès à la "propagande capitaliste" à moins de faire partie de la minorité privilégiée qui peut disposer d'un VPN.
Renier que les médias sont contrôlés en Russie, que les journalistes indépendants sont assassinés, emprisonnés ou contraints à l'exil relève tout simplement de la mauvaise foi.
Certes ! En France, on est sous l'influence des médias et aller à l'encontre de l'opinion consensuelle peut vous exposer à des brimades dans un débat passionné ... mais pas à 15 ans de prison !
Rassurez-vous ! Je ne suis ni Occidental ni capitaliste. J'ai vécu toute ma jeunesse sous une dictature capitaliste du Sud. Aujourd'hui, mes anciens camarades - tous Musulmans - roulent à fond pour Poutine et avancent les mêmes arguments que vous. Moi je préfère m'en tenir à la cohérence et éviter de mettre mes œufs dans le même panier que Marine Le Pen, les fachots de tous poils, les rouge-bruns et les fous d'Allah.
@@PascaleRussieChezVous Avant 1990/1991 je suis d’accord avec vous sur le côté totalitaire. Pour cette histoire du mot interdit ’’guerre’’ il ne faut pas l’exagérer. C’était surtout vrai au tout début et il y avait des raisons objectives à cette interdiction (la ’’guerre’’ implique toutes une une série de conséquences juridiques comme des problèmes d’assurances etc). Ce qui était interdit et réprimé était les ’’non à la guerre’’ ce qui n’est pas la même chose que simplement utiliser ce mot (je n'ai pas vu de témoignages d’enfermements ou de fortes amendes pour l’utilisation du mot guerre dans un autre contexte que l’opposition à cette guerre mais je ne demande qu’à les voir si ils existent ). Aujourd'hui je pense que le mot guerre n’est même plus interdit dans les faits étant donné que tout le monde l’utilise, même les intervenants russes sur les plateaux de télévision et Poutine lui-même a prononcé ce mot récemment. La mobilisation et la tournure Russie contre OTAN va au contraire clairement augmenter l’utilisation de ce terme à mon avis. Pour le durcissement depuis 2010 je ne l’ai pas franchement remarqué et on ne me l’a pas fait remarqué également mais je peux me tromper. A la limite je placerais plutôt le curseur en 2015 (assassinat de Boris Nemsov). Le durcissement en Russie je l’ai en revanche clairement ressenti depuis l’ ’’opération spéciale’’. Je ne sais pas si vous l’aviez signalé mais il existe aussi une partie de la population russe anti Poutine à la base et qui a basculé ensuite de son côté. Cela peut sembler surprenant mais les nombreuses sanctions envers la Russie et l’aide militaire grandissante de l’OTAN à l’Ukraine fait aussi le jeu de Poutine (du moins pour le moment) car des russes se disent maintenant ’’en fait il avait raison d’intervenir’’ alors qu’au départ ils étaient dans l’incompréhension voire clairement l’opposition. Les propos de Merkel sur les accords de Minsk ont eu aussi un retentissement important.
Édit: je n’avais pas vu l’intégralité de votre réponse! Oui une vidéo sur ces interdictions m’intéresserait!🙂