" En sortant du collège " Première et deuxième lettre de Monsieur Victor Hugo et ses poèmes .

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  • Опубліковано 20 сер 2024
  • Merci à Véronique pour la qualité de son travail .
    Les complications de l’idéal. III : En sortant du collège
    ( Les Chansons des rues et des bois, )
    EN SORTANT DU COLLÈGE.
    PREMIÈRE LETTRE.
    Puisque nous avons seize ans,
    Vivons, mon vieux camarade,
    Et cessons d’être innocents ;
    Car c’est là le premier grade.
    Vivre, c’est aimer. Apprends
    Que, dans l’ombre où nos cœurs rêvent,
    J’ai vu deux yeux bleus, si grands
    Que tous les astres s’y lèvent.
    Connais-tu tous ces bonheurs ?
    Faire des songes féroces.
    Envier les grands seigneurs
    Qui roulent dans des carrosses,
    Avoir la fièvre, enrager,
    Être un cœur saignant qui s’ouvre,
    Souhaiter d’être un berger
    Ayant pour cahute un Louvre,
    Sentir, en mangeant son pain
    Comme en ruminant son rêve.
    L’amertume du pépin
    De la sombre pomme d’Ève ;
    Être amoureux, être fou,
    Être un ange égal aux oies,
    Être un forçat sous l’écrou ;
    Eh bien, j’ai toutes ces joies !
    Cet être mystérieux
    Qu’on appelle une grisette
    M’est tombé du haut des cieux.
    Je souffre. J’ai la recette.
    Je sais l’art d’aimer ; j’y suis
    Habile et fort au point d’être
    Stupide, et toutes les nuits
    Accoudé sur ma fenêtre.
    8 août.
    DEUXIÈME LETTRE.
    Elle habite en soupirant
    La mansarde mitoyenne.
    Parfois sa porte, en s’ouvrant,
    Pousse le coude à la mienne.
    Elle est fière ; parlons bas.
    C’est une forme azurée
    Qui, pour ravauder des bas.
    Arrive de l’empyrée.
    J’y songe quand le jour naît,
    J’y rêve quand le jour baisse.
    Change en casque son bonnet,
    Tu croirais voir la Sagesse.
    Sa cuirasse est un madras ;
    Elle sort avec la ruse
    D’avoir une vieille au bras
    Qui lui tient lieu de Méduse.
    On est sens dessus dessous
    Rien qu’à voir la mine altière
    Dont elle prend pour deux sous
    De persil chez la fruitière.
    Son beau regard transparent
    Est grave sans airs moroses.
    On se la figure errant
    Dans un bois de lauriers-roses.
    Pourtant, comme nous voyons
    Que parfois de ces Palmyres
    Il peut tomber des rayons,
    Des baisers et des sourires ;
    Un drôle, un étudiant.
    Rôde sous ces chastes voiles ;
    Je hais fort ce mendiant
    Qui tend la main aux étoiles.
    Je ne sors plus de mon trou.
    L’autre jour étant en verve.
    Elle m’appela : Hibou.
    Je lui répondis : Minerve.
    8 août.

КОМЕНТАРІ • 7

  • @Jean-Claude.Dewulf
    @Jean-Claude.Dewulf 3 місяці тому +1

    C'est avec plaisir que je t'écoute sur ce texte d'Hugo.
    C'est très beau et la guitare est belle.
    Merci beaucoup, très content de te découvrir. Je m'abonne à ta chaine. Like 2

    • @leoneiram
      @leoneiram  3 місяці тому +1

      Merci pour l'écoute , c'est gentil .
      Henri

  • @MyBernie33
    @MyBernie33 3 місяці тому

    C'est très beau Henri et très original comme partage, bravo, like 1
    Bonne journée
    Berny

    • @leoneiram
      @leoneiram  3 місяці тому

      Merci Berny de votre écoute , c'est gentil .

  • @karLm4569
    @karLm4569 3 місяці тому

    c'est bien joli bravo like1

    • @leoneiram
      @leoneiram  3 місяці тому +1

      Merci de votre écoute , c'est gentil .

    • @karLm4569
      @karLm4569 3 місяці тому

      @@leoneiram avec plaisir et à bientôt sur nos chaînes respectives