🎉 Nouveauté sur la chaîne ! 🎉 Vous aimez tester vos connaissances en biologie ? 🧠🔬 Rendez-vous dès maintenant dans l’onglet Communauté de la chaîne pour découvrir des quiz interactifs ! ✅ Des questions pour apprendre en s’amusant ✅ Un moyen de réviser vos concepts clés J'espère que ces quiz vous plairont et surtout qu'ils pourront vous aider dans votre apprentissage. Bien à vous . Yves 😊
Bravo hyve muler je vous remercies pour vos efforts, on espere de vous continuer d'expliquer tous les fonctions de nutrition : digedtion , respiration , circulation , excretion c'est preferable de nous informer sur leur contexe historique comme pour les videos de nutrition , c'est vraiment magnifique
Je profite de cette vidéo pour vous remercier pour toutes vos vidéos. Durant ma licence de psychologie à l'Université de Toulouse Jean Jaurès, Stéphane Vautier avait conseillé votre chaîne UA-cam. Ma question est la suivante: L'Être-humain est-il génétiquement adapté à la consommation de lait d'une autre espèce animale?
Merci beaucoup pour ton message et pour l'intérêt que tu portes à ma chaîne. La question de l’adaptation génétique de l’être humain à la consommation de lait d’une autre espèce, comme celui des bovins, est complexe et dépend de plusieurs facteurs évolutifs, biologiques et culturels. La capacité à digérer le lactose, principal glucide du lait, dépend de l'expression d'une enzyme appelée la lactase dans l'intestin grêle. Chez la plupart des mammifères, la production de lactase diminue après le sevrage, rendant difficile la digestion du lactose à l'âge adulte (ce qu'on appelle l'intolérance au lactose). Cependant, certaines populations humaines ont développé une mutation génétique dans le gène de la lactase permettant son expression continue à l'âge adulte. Cette mutation, appelée persistance de la lactase, s’est répandue dans certaines régions du monde, notamment en Europe du Nord, en Afrique de l'Est et en Asie centrale. Cette adaptation est associée à une longue tradition culturelle de domestication animale et de consommation de lait. Dans les régions où la persistance de la lactase est courante, la consommation de lait a offert un avantage sélectif, notamment en fournissant une source d'énergie, de calcium et de vitamine D, particulièrement dans les zones où les conditions climatiques limitaient d'autres sources alimentaires. Dans les régions où cette mutation est absente, la majorité des adultes deviennent intolérants au lactose. Cependant, cela ne les empêche pas de consommer des produits laitiers fermentés (comme le yaourt ou le fromage), dans lesquels le lactose est déjà partiellement décomposé par des bactéries. Tu pourras consulter cet article pour compléter ces informations : acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/evolution/accompagnement-pedagogique/accompagnement-au-lycee/terminale-2012/un-regard-sur-levolution-de-lhomme/evolution-dans-la-lignee-humaine/quelques-aspects-genetiques-de-levolution-des-populations-humaines-homo-sapiens-sapiens/culture-et-selection-naturelle-au-cours-de-lhistoire-des-populations-humaines/lactase
Une bonne digestion du lait a-t-elle pu favoriser la survie en temps de crise ? Une récente étude propose de nouvelles clés de lecture pour expliquer l’évolution de la tolérance au lactose, un caractère génétique que partage un tiers de la population mondiale. L’étude publiée dans Nature renverse certaines croyances sur la raison pour laquelle les humains ont développé la capacité de digérer le lactose à l’âge adulte. Plutôt que l’habitude alimentaire lié à la domestication, ce sont au contraire des facteurs de mortalité, tels que la famine et l’exposition aux maladies, qui expliquent le mieux l’évolution de notre tolérance au lactose en Europe. Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques de l'Université de Bristol et de l'University College London (UCL), ainsi que des collaborateurs de 20 autres pays dont le chercheur CNRS au Muséum Jean-Denis Vigne, ont cartographié les schémas d'utilisation du lait au cours des 9 000 dernières années et combinés des données anciennes d'ADN, de radiocarbone et d'archéologie. Certains adultes tolèrent mieux le lait, et plus précisément le lactose. Ce sucre du lait peut être bien digéré à condition de fabriquer l’enzyme correspondante, la lactase. Présente chez presque tous les nourrissons et enfants en bas âge, la production de la lactase par l'intestin diminue rapidement entre le sevrage et l'adolescence, pour une majorité de personnes. En effet, si la plupart des adultes européens peuvent aujourd'hui boire du lait sans gêne, deux tiers des adultes dans le monde peuvent encore rencontrer des problèmes en consommant trop de lait liquide. Un risque auquel étaient sujets presque tous les adultes il y a 5 000 ans et qui n’a pas pour autant exclu le lait des habitudes alimentaires. Mais alors qu’en est-il du tiers restant des adultes ? Ils ont développé une mutation qui les rend persistants à la lactase. C’est-à-dire qu’ils digèrent mieux le lait, liquide et consommé en quantité. On observe ce trait génétique principalement en Europe, en Asie centrale et méridionale, au Moyen-Orient et dans certaines régions d'Afrique. Grâce à l’analyse de milliers de données archéologiques, l’étude montre que l'utilisation du lait était répandue en Europe depuis 9 000 ans, depuis les toutes premières exploitations agricoles. Le lait faisait partie du régime alimentaire des populations et les individus en bonne santé, même ceux qui ne sont pas persistants à la lactase, pouvaient en consommer sans tomber malades. Le trait de persistance à la lactase a été retrouvé chez des individus vieux de 5 000 ans, alors que les populations consommaient déjà du lait. Il s'est répandu rapidement il y a 3 000 ans pour devenir majoritaire dans certaines régions du monde et surtout en Europe. Comment alors comprendre ce phénomène, que la simple consommation de lait ne suffit à expliquer ? Pour les individus souffrant de malnutrition sévère, ou affaiblis par la maladie, les diarrhées provoquées par l’absence de digestion du lactose peuvent être fatales. De là, les chercheurs ont postulé qu’en cas de mauvaises récoltes, les populations préhistoriques devaient compenser par la consommation de lait - non fermenté, donc à haute teneur en lactose - aggravant les fragilités digestives et le risque de mortalité. Leurs analyses ont clairement confirmé que le gène de la persistance de la lactase a fait l'objet d'une sélection naturelle plus forte lorsque les indices de famine et d'exposition aux agents pathogènes étaient plus nombreux. Dans la préhistoire tardive, à mesure que les populations et les établissements humains augmentaient, la santé humaine aurait été de plus en plus affectée par le manque d'hygiène et l'augmentation des maladies diarrhéiques. Dans ces conditions, la consommation de lait aurait entraîné une augmentation des taux de mortalité et a fortiori chez les personnes plus vulnérables ne possédant pas de lactase. A l’inverse, les personnes dotées du gène avaient plus de chance de survie et donc de capacité à le transmettre à une descendance. Référence : La famine et les agents pathogènes ont favorisé l'évolution de la tolérance au lactose en Europe. Evershed, R.P., Davey Smith, G., Roffet-Salque, M. et al. Dairying, diseases and the evolution of lactase persistence in Europe. Nature (2022). doi.org/10.1038/s41586-022-05010-7
C'est gentil et je suis ravi de savoir que tu apprécies mes vidéos. Très bonne année 2025 et à très bientôt pour de nouvelles vidéos de biologie sur cette chaîne. Bien à toi. Yves
Bonjour Yves, vidéo très intéressantes comme l'ont été les précédentes d'ailleurs. Merci pour ce partage. J'ai une interrogation, comment a-t-on pu connaitre la constitution et l'organisation de la molécule des vitamines ?
Merci beaucoup pour ton message. La découverte des molécules qui composent les vitamines s'est faite grâce à une combinaison de méthodes expérimentales et théoriques au cours des siècles passés. Voici un résumé des étapes clés qui ont permis d'élucider ces structures : 1. Observation des effets biologiques : Les scientifiques ont d'abord observé les effets de certaines carences dans l'alimentation. Par exemple, les symptômes du scorbut (lié à une carence en vitamine C) ou du rachitisme (lié à une carence en vitamine D) ont conduit à la recherche de substances spécifiques responsables de ces maladies. Les chercheurs ont ainsi suspecté l'existence de molécules essentielles pour la santé, mais leur structure exacte était inconnue. 2. Identification des vitamines : Au début du 20e siècle, des chercheurs ont commencé à isoler des substances spécifiques à partir des aliments qui, lorsqu'elles étaient administrées, guérissaient les maladies liées à la carence. Par exemple, la vitamine A a été isolée à partir du foie de poisson, et la vitamine B1 (thiamine) a été identifiée comme étant responsable du béribéri. 3. Isolements et extractions : Les scientifiques ont mis au point des méthodes pour isoler ces composés biologiquement actifs à partir des aliments. Cela a permis de purifier et de tester ces substances sur des modèles animaux ou humains, démontrant ainsi leurs effets physiologiques et leur rôle essentiel dans l’organisme. 4. Analyse chimique : Une fois isolées, les vitamines ont été soumises à des analyses chimiques. Ces analyses ont impliqué l'utilisation de techniques comme la chromatographie, la spectroscopie et la spectrométrie de masse, qui permettent d'identifier la structure chimique des molécules. La vitamine C, par exemple, a été identifiée comme étant un acide ascorbique. 5. Établissement des structures moléculaires : Avec les progrès en chimie organique, les scientifiques ont pu déterminer la structure des molécules des vitamines. Cela a été possible grâce à des techniques de résonance magnétique nucléaire (RMN), de cristallographie aux rayons X, et de spectroscopie infrarouge, qui ont permis de visualiser la disposition des atomes au sein des molécules. 6. Synthèse en laboratoire : L’un des grands progrès de la chimie du 20e siècle a été la capacité de synthétiser en laboratoire des vitamines comme la vitamine C (acide ascorbique) ou la vitamine D. Cela a permis de confirmer non seulement leur structure chimique mais aussi leur mécanisme d'action biologique. Bien cordialement. Yves
@@YvesMuller Merci infiniment d'avoir pris le temps de me répondre de manière précise. Ce n'est pas mon domaine de formation mais je serais très intéressé de mieux comprendre comment ces découvertes ont eu lieu. Auriez-vous un ouvrage de vulgarisation à me conseiller ?
Je te conseille le Mémo visuel de chimie analytique édité par Dunod (2020) Auteurs : Aurélie Bourderioux, Mélanie Bourjot, Sonia Lordel-Madeleine, Ludivine Valois Il existe en format livre et en ebook. Mais c'est quand même un niveau universitaire. Ce super aide-mémoire en couleur présente sous une forme visuelle (des fiches) l'essentiel des principes et techniques de base de la chimie analytique (méthodes séparatives, méthodes spectrométriques, méthodes couplées). Bien à toi. Yves
le lait 🥛 n’est pas essentiel à notre santé. Au contraire, il ne devrait pas être consommé par les humains, car il agit comme un cocktail d’hormones de croissance et un régulateur épigénétique potentiellement nuisible. En effet, le lait contient des éléments bioactifs, notamment des micro-ARN (miRNA) , encapsulés dans des exosomes, qui peuvent influencer la régulation des gènes chez le consommateur. Ces ARN non codants, lorsqu’ils sont absorbés par l’organisme, peuvent moduler l’expression des gènes via des mécanismes épigénétiques, notamment : • Activation de mTORC1, une voie de signalisation clé pour la prolifération cellulaire, pouvant favoriser l’inflammation et la surproduction de sébum. • Altération des processus métaboliques, impliquant des pathologies comme l’acné, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Je vous mets en garde contre les effets délétères du lait et des produits laitiers, qui sont associés à : • Maladies cardiovasculaires, • Cancers de la prostate, des ovaires et du sein etc • Troubles métaboliques( diabetes 1 et 2) et inflammation chronique.
Je suis tout à fait d'accord avec toi mais l'objectif de cette vidéo est simplement de montrer que le lait a joué un rôle important dans l'histoire de la découverte des vitamines. Et tu peux évidemment retrouver toutes ces vitamines dans de nombreux autres aliments non lactés !! Bien cordialement. Yves
@@YvesMuller Oui… c’est le résultat de la recherche orientée et du marketing intensif de l’industrie laitière. Cette industrie a longtemps promu le lait comme un aliment indispensable à la santé, tout en finançant des études qui renforcent cette image. Cependant, de nombreuses recherches indépendantes mettent en lumière les risques réels associés à la consommation de lait, notamment sur le plan métabolique, cardiovasculaire et épigénétique. Il est crucial de distinguer la science objective de la stratégie marketing.
🎉 Nouveauté sur la chaîne ! 🎉
Vous aimez tester vos connaissances en biologie ? 🧠🔬
Rendez-vous dès maintenant dans l’onglet Communauté de la chaîne pour découvrir des quiz interactifs !
✅ Des questions pour apprendre en s’amusant
✅ Un moyen de réviser vos concepts clés
J'espère que ces quiz vous plairont et surtout qu'ils pourront vous aider dans votre apprentissage.
Bien à vous . Yves 😊
Bravo hyve muler je vous remercies pour vos efforts, on espere de vous continuer d'expliquer tous les fonctions de nutrition : digedtion , respiration , circulation , excretion c'est preferable de nous informer sur leur contexe historique comme pour les videos de nutrition , c'est vraiment magnifique
Merci beaucoup pour ton message et pour ta fidélité à ma chaîne. Voici le programme des 35 épisodes de podcasts de cette nouvelle série consacrée à la découverte de la physiologie animale :
Vidéo 1 : Introduction générale
Vidéo 2 : Thème 1 : Nutrition - Acides aminés essentiels
Vidéo 3 : Thème 1 : Nutrition - Vitamine B1
Vidéo 4 : Thème 1 : Nutrition - Vitamine C
Vidéo 5 : Thème 1 : Nutrition - Vitamines du lait
Vidéo 6 : Thème 2 : Digestion - Approche historique et rôle de l’estomac
Vidéo 7 : Thème 2 : Digestion - Contrôle de la sécrétion gastrique
Vidéo 8 : Thème 2 : Digestion - Système digestif, carrefour duodénal et foie
Vidéo 9 : Thème 2 : Digestion - Digestion des glucides et des protéines
Vidéo 10 : Thème 2 : Digestion - Bile et digestion des lipides
Vidéo 11 : Thème 3 : Métabolisme - Le métabolisme glucidique du foie
Vidéo 12 : Thème 4 : Respiration : de l’organisme à la cellule
Vidéo 13 : Thème 5 : Ventilation - Aspects mécaniques de la ventilation pulmonaire
Vidéo 14 : Thème 5 : Les centres nerveux de la ventilation pulmonaire
Vidéo 15 : Thème 5 : Ventilation - Régulation de la ventilation pulmonaire
Vidéo 16 : Thème 6 : Physiologie rénale - Formation de l’urine
Vidéo 17 : Thème 6 : Physiologie rénale - Néphron et équilibre hydrique
Vidéo 18 : Thème 6 : Physiologie rénale - L’hormone anti-diurétique
Vidéo 19 : Thème 7 : Le cœur - L'activité cardiaque
Vidéo 20 : Thème 7 : Le cœur - Régulation de l’activité cardiaque
Vidéo 21 : Thème 8 : Les vaisseaux sanguins - Approche historique
Vidéo 22 : Thème 8 : Les vaisseaux sanguins - Les échanges capillaires
Vidéo 23 : Thème 9 : La pression artérielle - Approche historique et expérimentale
Vidéo 24 : Thème 9 : La pression artérielle - La boucle de régulation nerveuse de la pression artérielle
Vidéo 25 : Thème 10 : Le système nerveux - Le réflexe myotatique
Vidéo 26 : Thème 10 : Le système nerveux - Moelle épinière et neurone
Vidéo 27 : Thème 10 : Le système nerveux - Le potentiel d’action
Vidéo 28 : Thème 10 : Le système nerveux - Les synapses
Vidéo 29 : Thème 11 : Le système endocrinien - Approche historique : testicule endocrine et sécrétine
Vidéo 30 : Thème 11 : Le système endocrinien - Hormones testiculaires et différenciation sexuelle
Vidéo 31 : Thème 11 : Le système endocrinien - L’hormone de croissance
Vidéo 32 : Thème 11 : Le système endocrinien - Pancréas endocrine et régulation de la glycémie
Vidéo 33 : Thème 12 : Le système immunitaire - La vaccination
Vidéo 34 : Thème 12 : Le système immunitaire - L’immunité adaptative
Vidéo 35 : Conclusion générale
Merci à vous
Je profite de cette vidéo pour vous remercier pour toutes vos vidéos. Durant ma licence de psychologie à l'Université de Toulouse Jean Jaurès, Stéphane Vautier avait conseillé votre chaîne UA-cam. Ma question est la suivante: L'Être-humain est-il génétiquement adapté à la consommation de lait d'une autre espèce animale?
Merci beaucoup pour ton message et pour l'intérêt que tu portes à ma chaîne. La question de l’adaptation génétique de l’être humain à la consommation de lait d’une autre espèce, comme celui des bovins, est complexe et dépend de plusieurs facteurs évolutifs, biologiques et culturels.
La capacité à digérer le lactose, principal glucide du lait, dépend de l'expression d'une enzyme appelée la lactase dans l'intestin grêle. Chez la plupart des mammifères, la production de lactase diminue après le sevrage, rendant difficile la digestion du lactose à l'âge adulte (ce qu'on appelle l'intolérance au lactose). Cependant, certaines populations humaines ont développé une mutation génétique dans le gène de la lactase permettant son expression continue à l'âge adulte. Cette mutation, appelée persistance de la lactase, s’est répandue dans certaines régions du monde, notamment en Europe du Nord, en Afrique de l'Est et en Asie centrale. Cette adaptation est associée à une longue tradition culturelle de domestication animale et de consommation de lait.
Dans les régions où la persistance de la lactase est courante, la consommation de lait a offert un avantage sélectif, notamment en fournissant une source d'énergie, de calcium et de vitamine D, particulièrement dans les zones où les conditions climatiques limitaient d'autres sources alimentaires. Dans les régions où cette mutation est absente, la majorité des adultes deviennent intolérants au lactose. Cependant, cela ne les empêche pas de consommer des produits laitiers fermentés (comme le yaourt ou le fromage), dans lesquels le lactose est déjà partiellement décomposé par des bactéries.
Tu pourras consulter cet article pour compléter ces informations :
acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/evolution/accompagnement-pedagogique/accompagnement-au-lycee/terminale-2012/un-regard-sur-levolution-de-lhomme/evolution-dans-la-lignee-humaine/quelques-aspects-genetiques-de-levolution-des-populations-humaines-homo-sapiens-sapiens/culture-et-selection-naturelle-au-cours-de-lhistoire-des-populations-humaines/lactase
Une bonne digestion du lait a-t-elle pu favoriser la survie en temps de crise ? Une récente étude propose de nouvelles clés de lecture pour expliquer l’évolution de la tolérance au lactose, un caractère génétique que partage un tiers de la population mondiale.
L’étude publiée dans Nature renverse certaines croyances sur la raison pour laquelle les humains ont développé la capacité de digérer le lactose à l’âge adulte. Plutôt que l’habitude alimentaire lié à la domestication, ce sont au contraire des facteurs de mortalité, tels que la famine et l’exposition aux maladies, qui expliquent le mieux l’évolution de notre tolérance au lactose en Europe.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques de l'Université de Bristol et de l'University College London (UCL), ainsi que des collaborateurs de 20 autres pays dont le chercheur CNRS au Muséum Jean-Denis Vigne, ont cartographié les schémas d'utilisation du lait au cours des 9 000 dernières années et combinés des données anciennes d'ADN, de radiocarbone et d'archéologie.
Certains adultes tolèrent mieux le lait, et plus précisément le lactose. Ce sucre du lait peut être bien digéré à condition de fabriquer l’enzyme correspondante, la lactase. Présente chez presque tous les nourrissons et enfants en bas âge, la production de la lactase par l'intestin diminue rapidement entre le sevrage et l'adolescence, pour une majorité de personnes.
En effet, si la plupart des adultes européens peuvent aujourd'hui boire du lait sans gêne, deux tiers des adultes dans le monde peuvent encore rencontrer des problèmes en consommant trop de lait liquide. Un risque auquel étaient sujets presque tous les adultes il y a 5 000 ans et qui n’a pas pour autant exclu le lait des habitudes alimentaires.
Mais alors qu’en est-il du tiers restant des adultes ? Ils ont développé une mutation qui les rend persistants à la lactase. C’est-à-dire qu’ils digèrent mieux le lait, liquide et consommé en quantité. On observe ce trait génétique principalement en Europe, en Asie centrale et méridionale, au Moyen-Orient et dans certaines régions d'Afrique.
Grâce à l’analyse de milliers de données archéologiques, l’étude montre que l'utilisation du lait était répandue en Europe depuis 9 000 ans, depuis les toutes premières exploitations agricoles. Le lait faisait partie du régime alimentaire des populations et les individus en bonne santé, même ceux qui ne sont pas persistants à la lactase, pouvaient en consommer sans tomber malades.
Le trait de persistance à la lactase a été retrouvé chez des individus vieux de 5 000 ans, alors que les populations consommaient déjà du lait. Il s'est répandu rapidement il y a 3 000 ans pour devenir majoritaire dans certaines régions du monde et surtout en Europe. Comment alors comprendre ce phénomène, que la simple consommation de lait ne suffit à expliquer ?
Pour les individus souffrant de malnutrition sévère, ou affaiblis par la maladie, les diarrhées provoquées par l’absence de digestion du lactose peuvent être fatales. De là, les chercheurs ont postulé qu’en cas de mauvaises récoltes, les populations préhistoriques devaient compenser par la consommation de lait - non fermenté, donc à haute teneur en lactose - aggravant les fragilités digestives et le risque de mortalité.
Leurs analyses ont clairement confirmé que le gène de la persistance de la lactase a fait l'objet d'une sélection naturelle plus forte lorsque les indices de famine et d'exposition aux agents pathogènes étaient plus nombreux.
Dans la préhistoire tardive, à mesure que les populations et les établissements humains augmentaient, la santé humaine aurait été de plus en plus affectée par le manque d'hygiène et l'augmentation des maladies diarrhéiques. Dans ces conditions, la consommation de lait aurait entraîné une augmentation des taux de mortalité et a fortiori chez les personnes plus vulnérables ne possédant pas de lactase. A l’inverse, les personnes dotées du gène avaient plus de chance de survie et donc de capacité à le transmettre à une descendance.
Référence : La famine et les agents pathogènes ont favorisé l'évolution de la tolérance au lactose en Europe.
Evershed, R.P., Davey Smith, G., Roffet-Salque, M. et al. Dairying, diseases and the evolution of lactase persistence in Europe. Nature (2022). doi.org/10.1038/s41586-022-05010-7
Merci infiniment
C'est gentil et je suis ravi de savoir que tu apprécies mes vidéos. Très bonne année 2025 et à très bientôt pour de nouvelles vidéos de biologie sur cette chaîne. Bien à toi. Yves
❤❤❤merci
Je te remercie vivement pour ton message et j'en profite pour te souhaiter une très bonne année 2025 ! Bien cordialement. Yves
Bonjour Yves, vidéo très intéressantes comme l'ont été les précédentes d'ailleurs. Merci pour ce partage. J'ai une interrogation, comment a-t-on pu connaitre la constitution et l'organisation de la molécule des vitamines ?
Merci beaucoup pour ton message. La découverte des molécules qui composent les vitamines s'est faite grâce à une combinaison de méthodes expérimentales et théoriques au cours des siècles passés. Voici un résumé des étapes clés qui ont permis d'élucider ces structures :
1. Observation des effets biologiques : Les scientifiques ont d'abord observé les effets de certaines carences dans l'alimentation. Par exemple, les symptômes du scorbut (lié à une carence en vitamine C) ou du rachitisme (lié à une carence en vitamine D) ont conduit à la recherche de substances spécifiques responsables de ces maladies. Les chercheurs ont ainsi suspecté l'existence de molécules essentielles pour la santé, mais leur structure exacte était inconnue.
2. Identification des vitamines : Au début du 20e siècle, des chercheurs ont commencé à isoler des substances spécifiques à partir des aliments qui, lorsqu'elles étaient administrées, guérissaient les maladies liées à la carence. Par exemple, la vitamine A a été isolée à partir du foie de poisson, et la vitamine B1 (thiamine) a été identifiée comme étant responsable du béribéri.
3. Isolements et extractions : Les scientifiques ont mis au point des méthodes pour isoler ces composés biologiquement actifs à partir des aliments. Cela a permis de purifier et de tester ces substances sur des modèles animaux ou humains, démontrant ainsi leurs effets physiologiques et leur rôle essentiel dans l’organisme.
4. Analyse chimique : Une fois isolées, les vitamines ont été soumises à des analyses chimiques. Ces analyses ont impliqué l'utilisation de techniques comme la chromatographie, la spectroscopie et la spectrométrie de masse, qui permettent d'identifier la structure chimique des molécules. La vitamine C, par exemple, a été identifiée comme étant un acide ascorbique.
5. Établissement des structures moléculaires : Avec les progrès en chimie organique, les scientifiques ont pu déterminer la structure des molécules des vitamines. Cela a été possible grâce à des techniques de résonance magnétique nucléaire (RMN), de cristallographie aux rayons X, et de spectroscopie infrarouge, qui ont permis de visualiser la disposition des atomes au sein des molécules.
6. Synthèse en laboratoire : L’un des grands progrès de la chimie du 20e siècle a été la capacité de synthétiser en laboratoire des vitamines comme la vitamine C (acide ascorbique) ou la vitamine D. Cela a permis de confirmer non seulement leur structure chimique mais aussi leur mécanisme d'action biologique.
Bien cordialement. Yves
@@YvesMuller Merci infiniment d'avoir pris le temps de me répondre de manière précise. Ce n'est pas mon domaine de formation mais je serais très intéressé de mieux comprendre comment ces découvertes ont eu lieu. Auriez-vous un ouvrage de vulgarisation à me conseiller ?
Je te conseille le Mémo visuel de chimie analytique édité par Dunod (2020)
Auteurs : Aurélie Bourderioux, Mélanie Bourjot, Sonia Lordel-Madeleine, Ludivine Valois
Il existe en format livre et en ebook. Mais c'est quand même un niveau universitaire.
Ce super aide-mémoire en couleur présente sous une forme visuelle (des fiches) l'essentiel des principes et techniques de base de la chimie analytique (méthodes séparatives, méthodes spectrométriques, méthodes couplées). Bien à toi. Yves
@@YvesMuller Merci beaucoup !
le lait 🥛 n’est pas essentiel à notre santé. Au contraire, il ne devrait pas être consommé par les humains, car il agit comme un cocktail d’hormones de croissance et un régulateur épigénétique potentiellement nuisible. En effet, le lait contient des éléments bioactifs, notamment des micro-ARN (miRNA) , encapsulés dans des exosomes, qui peuvent influencer la régulation des gènes chez le consommateur.
Ces ARN non codants, lorsqu’ils sont absorbés par l’organisme, peuvent moduler l’expression des gènes via des mécanismes épigénétiques, notamment :
• Activation de mTORC1, une voie de signalisation clé pour la prolifération cellulaire, pouvant favoriser l’inflammation et la surproduction de sébum.
• Altération des processus métaboliques, impliquant des pathologies comme l’acné, les maladies cardiovasculaires et les cancers.
Je vous mets en garde contre les effets délétères du lait et des produits laitiers, qui sont associés à :
• Maladies cardiovasculaires,
• Cancers de la prostate, des ovaires et du sein etc
• Troubles métaboliques( diabetes 1 et 2) et inflammation chronique.
Merci à toi pour ces informations.
Je suis surpris de voir qu’on peut tjrs encore penser que c’est normal et sain de consommer des produits laitiers
Je suis tout à fait d'accord avec toi mais l'objectif de cette vidéo est simplement de montrer que le lait a joué un rôle important dans l'histoire de la découverte des vitamines. Et tu peux évidemment retrouver toutes ces vitamines dans de nombreux autres aliments non lactés !! Bien cordialement. Yves
@@YvesMuller❤
@@YvesMuller Oui… c’est le résultat de la recherche orientée et du marketing intensif de l’industrie laitière. Cette industrie a longtemps promu le lait comme un aliment indispensable à la santé, tout en finançant des études qui renforcent cette image. Cependant, de nombreuses recherches indépendantes mettent en lumière les risques réels associés à la consommation de lait, notamment sur le plan métabolique, cardiovasculaire et épigénétique. Il est crucial de distinguer la science objective de la stratégie marketing.