L'école a vocation reproduire et justifier la hiérarchie sociale, il ne faut pas en attendre autre chose. Il y a ça et là des trajectoires atypiques semblant défier les déterminismes mais elles relèvent de l'anecdote et le système scolaire est fait pour que cela reste ainsi.
Bernard Lahire confirme bien que l'école à elle seule n'est pas en mesure de réduire la fracture. La réussite scolaire ne dépend donc pas principalement de la solution de problèmes pédagogiques ou de dispositifs scolaire : l'école n'est en réalité qu'un partenaire des parents et hérite du milieu social dans lequel l'élève est né et évolue. La reconstruction des programmes, le temps passé à l'école et le soutien scolaire ne peuvent à eux seuls rien corriger. Faut-il essayer, comme le dit Bernard Lahire, par des politiques publiques totalitaires à l'échelon national, d'enrayer cette "mécanique infernale" de la reproduction des inégalités de départ ? Ne faut-il pas plutôt renforcer le capital culturel des élites françaises et francophones pour les protéger de la marginalisation dans un monde interconnecté ? Les directions générales des plus grandes entreprises américaines de technologie sont de plus en plus occupées par des indiens de haute caste bénéficiant de filières de formation très sélectives (et on a vu qu'entre indiens en diaspora internationale, les inégalités de caste se conservent, notamment au sein de la société américaine).
Autrement dit, une société qui tente de lutter contre un phénomène naturel et indépassable. Il y a toujours eu et il y aura toujours des inégalités sociales, car il y a des inégalités de capacités entre les individus. Il y aura toujours des individus avec plus de facilités, d'autres avec plus de caractères et de détermination... Ceux qui en font plus iront toujours plus loin et mettront leur progéniture dans des meilleurs situations de transmission. Relire la fable de Cigale et de Fourmi et comprendre que les inégalités ne sont pas une fatalité mais une conséquence d'actes et de choix qui ont déterminés des conjectures de vie.
Non, ce n'est pas "autrement dit", ce que vous dites est carrément autre chose : typique de la posture néolibérale (néoclassique, si vous préférez) qui consiste à faire porter la responsabilité _intégrale_ sur les épaules de l'individu en relativisant jusqu'à l'excès les conditions sociales structurantes d'une situation individuelle. Mécompréhension feinte ou inattentive afin de sauver les apparences.
Comme Darwin ou Einstein, Lahire entend faire œuvre englobante et fondatrice, poser les bases d'une sociologie vraiment scientifique... mais s'enfermer dans le dogme scientifique de l'objectivité de la nature, c'est s'enfermer dans l'erreur darwinienne qui considère la vie comme le fruit du hasard et de la nécessité, excluant l'hypothèse du principe anthropique de l'univers.
Très bon sociologique, j'adore son chef-d'œuvre l'homme pluriel 🙏
L'école a vocation reproduire et justifier la hiérarchie sociale, il ne faut pas en attendre autre chose. Il y a ça et là des trajectoires atypiques semblant défier les déterminismes mais elles relèvent de l'anecdote et le système scolaire est fait pour que cela reste ainsi.
Merci ...
Tres eclairant sur la realite que les inegalites commencent bien avant l entree en classe de maternelle.
Bernard Lahire confirme bien que l'école à elle seule n'est pas en mesure de réduire la fracture. La réussite scolaire ne dépend donc pas principalement de la solution de problèmes pédagogiques ou de dispositifs scolaire : l'école n'est en réalité qu'un partenaire des parents et hérite du milieu social dans lequel l'élève est né et évolue. La reconstruction des programmes, le temps passé à l'école et le soutien scolaire ne peuvent à eux seuls rien corriger.
Faut-il essayer, comme le dit Bernard Lahire, par des politiques publiques totalitaires à l'échelon national, d'enrayer cette "mécanique infernale" de la reproduction des inégalités de départ ? Ne faut-il pas plutôt renforcer le capital culturel des élites françaises et francophones pour les protéger de la marginalisation dans un monde interconnecté ?
Les directions générales des plus grandes entreprises américaines de technologie sont de plus en plus occupées par des indiens de haute caste bénéficiant de filières de formation très sélectives (et on a vu qu'entre indiens en diaspora internationale, les inégalités de caste se conservent, notamment au sein de la société américaine).
Daniel Pennac n'a pas non plus fini manutentionnaire chez Amazon, l'habitus a fait son œuvre de reproduction sociale...
Autrement dit, une société qui tente de lutter contre un phénomène naturel et indépassable. Il y a toujours eu et il y aura toujours des inégalités sociales, car il y a des inégalités de capacités entre les individus. Il y aura toujours des individus avec plus de facilités, d'autres avec plus de caractères et de détermination... Ceux qui en font plus iront toujours plus loin et mettront leur progéniture dans des meilleurs situations de transmission.
Relire la fable de Cigale et de Fourmi et comprendre que les inégalités ne sont pas une fatalité mais une conséquence d'actes et de choix qui ont déterminés des conjectures de vie.
Non, ce n'est pas "autrement dit", ce que vous dites est carrément autre chose : typique de la posture néolibérale (néoclassique, si vous préférez) qui consiste à faire porter la responsabilité _intégrale_ sur les épaules de l'individu en relativisant jusqu'à l'excès les conditions sociales structurantes d'une situation individuelle.
Mécompréhension feinte ou inattentive afin de sauver les apparences.
Du sous Bourdieu.
Comme Darwin ou Einstein, Lahire entend faire œuvre englobante et fondatrice, poser les bases d'une sociologie vraiment scientifique... mais s'enfermer dans le dogme scientifique de l'objectivité de la nature, c'est s'enfermer dans l'erreur darwinienne qui considère la vie comme le fruit du hasard et de la nécessité, excluant l'hypothèse du principe anthropique de l'univers.