Interview de Tony Colombe. K, ana•mona servo et Myriam Ziehli

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  • Опубліковано 10 вер 2024
  • L’exposition Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui envisage par le biais de pratiques variées et engagées des visions plurielles de l’amour et de l’amitié, des romantismes et des désirs, des corps et de la sexualité. Elle réunit vingt artistes et collectifs français·exs et internationaux·ales qui pensent depuis les bords la recomposition des affects et des conflits, le lien et le faire ensemble aujourd’hui. L’amour est ici considéré non pas comme un sujet mais comme une méthode et un acte de résistance aux frontières des normes qui étriquent nos façons de vivre les sentiments.
    L’exposition Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui, entremêle des œuvres et des archives, des fictions contemporaines et historiques, qui donnent à ressentir l’alternative, la multiplicité et l’hybridité des manières d’aimer et de travailler. Poésie, sculpture, installation, dessin, peinture et vidéo parasitent l’espace, brouillent les temporalités, transmettent et disséminent des références pour imaginer des amours déviantes et des futurs plus désirables.
    Lorsque le Palais de Tokyo nous a invité·es à imaginer une exposition qui aborderait l’amour, la fluidité et la sexualité dans une perspective queer et écoféministe , il nous a paru nécessaire de reconsidérer cette proposition et de la déplacer, d’abord dans ses termes puis dans ses méthodes. Alors, plutôt que de produire une exposition qui définisse les contours d’un mouvement politique ou social en le délimitant, nous nous sommes appliqué·es à en cultiver les multiples expressions et le caractère insaisissable.
    L’élaboration de l’exposition a aussi pris place à la suite d’Exposé.es, une exposition qui retraçait l’impact du VIH/sida sur toute une génération d’artistes arrivée avant nous. Au sein de ces même murs, Barbara Hammer, le collectif fierce pussy ou encore Guillaume Dustan étaient exposé.es. Parler d’affects dans un lieu qui reste chargé d’histoires d’amour et d’amitié mais aussi de perte et de deuil n’est pas anodin et nous a touché·exs. Ces artistes et de nombreux.ses autres avec, forment des généalogies possibles avec celles et ceux d’Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui.
    Également en amont de l’exposition, durant les trois mois qui l’ont précédée, cet espace a été transformé en lieu de résidence, de production et de recherche à l’initiative du Palais de Tokyo. La Friche est un nouveau projet visant à mettre des espaces d’exposition à disposition des artistes, afin de croiser les pratiques et les corps au sein d’un lieu vivant, ainsi que de questionner l’institution de l’intérieur, la rendant ainsi poreuse aux critiques et aux remises en questions. Dans ce cadre, nous avons tenté, autant que possible, de ne pas seulement travailler sur l’amour mais également avec.
    Le titre de l’exposition est emprunté à une banderole déployée lors de la première manifestation lesbienne à Genève en 1982, qui avait réuni environ 250 personnes. Vanille/Fraise, groupe de lesbiennes politiques, est à l’origine de plusieurs actions militantes et festives qui demeurent aujourd’hui d’une contemporanéité saisissante. Intersectionnelles, internationales, usant de “frivolité tactique” et d’humour, leurs archives nous font ressentir que le temps queer n’est pas linéaire mais simultané ou cyclique, avec des contextes et des mots qui se renouvellent régulièrement.
    L’exposition déborde, encore, dans les pages du magazine du Palais de Tokyo, qui poursuit ces thématiques par des contributions graphiques et poétiques.

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