Cette "Science" économique qui perd le contact avec les enjeux réels [Olivier Passet]

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  • Опубліковано 21 сер 2024
  • Plus que jamais l'économie souffre de son repli disciplinaire sur elle-même. La critique n'est pas nouvelle, pour ne pas dire qu'elle est banale. Karl Polanyi pointait déjà en 1944, dans son célèbre ouvrage « La Grande Transformation », la tendance de l'économie de marché autorégulée à se concevoir comme un corpus autonome, soumettant toute la société à sa loi…. En s'emparant de sujets de plus petite échelle, d'ordre micro-économique, en s'intéressant davantage à l'hétérogénéité des comportements, en donnant la part belle aux expériences naturelles, la science économique peut donner le sentiment d'avoir modéré sa prétention hégémonique sur les autres disciplines. Mais à négliger le dialogue avec ces dernières, elle fait du surplace sur au moins deux enjeux décisifs : celui de la transformation climatique et sur la question liée de la place à accorder aux objectifs de croissance et de productivité. [...]
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КОМЕНТАРІ • 20

  • @jeanlandry69
    @jeanlandry69 7 місяців тому +2

    La meilleure preuve des silos dans lesquels sont les économistes reste leur confiance aveugle dans leur théorie. La plupart ne savent que se dire libéral, keynésien, monétariste ou autre alors que la raison dicte un bon équilibre entre différentes propositions.

  • @Tchitcho75
    @Tchitcho75 7 місяців тому

    Excellement bien expliqué ! SYSTEMIQUE ! Cela fait des années que l'on répète ce mot mais à croire que certains n'ont pas encore compris...

  • @sabinebonnot4083
    @sabinebonnot4083 7 місяців тому

    Limpide, merci pour ce partage.

  • @user-oh3mx4ff6f
    @user-oh3mx4ff6f 7 місяців тому +7

    En effet, la "science" économique veut se considérer comme une science dure comme la physique. Elle crée des modèles théoriques basés sur des hypothèses simplificatrices délirantes mais qui ont l'intérêt de pouvoir mettre en équations solubles les phénomènes. Comme il y a un soutien mathématique ça crédibilise l'économie et ça lui donne une apparence d'objectivité. C'est faux, les hypothèses soutenant la théorie sont totalement idéologiques ! La physique se soumet au test ultime qui est la confrontation entre prédiction et résultat expérimental. Si ça ne colle pas, on revoit les hypothèses ou la théorie. En économie, ce n'est pas le cas, on a plutôt tendance à faire coller l'expérience à la théorie (parfois à coups de matraque). On cherche à modifier la société et l'humain pour qu'il se comporte comme il faut. Ce n'est pas une démarche scientifique et ça mène à des catastrophes terribles.

    • @filo-W-W
      @filo-W-W 7 місяців тому

      "modifier la société et l'humain pour qu'il se comporte comme il faut" n'est pas propre à l'économie et c'est plutôt la caractéristique de l'écologisme qui a repris la démarche au marxisme voire à Robespierre. L'idée "d'homme nouveau" n'est pas nouvelle et n'a pas attendu l'économie pour exister. La formalisation néoclassique permet justement de sortir de l'idéologie en forçant justement à expliciter les hypothèses et postulats puis à voir les résultats changent si on réfute une hypothèse ou un dogme. L'économie me semble être encore un des rares endroits où le débat est vif et respectueux et ne finit pas en moins d'une demi-heure à lancer un "fachos" "trumpiste d'extrême droate".
      En fait, j'ai rencontré des maires de très grosses collectivités locales me tenant ce genre de discours ("les économistes expliquent très bien le passé" et "ça ne sert à rien d'avoir des prévisions macroéconomiques"). Je dois avouer que ça m'a effrayé car quand on gère une dette de plusieurs centaines de millions d'euros, le jouer en ouvrant les entrailles d'une volaille n'est pas rassurant. Par ailleurs, c'est faire complètement abstraction du modèle de concurrence rude entre les territoires qui est à l’œuvre (qu'on soit pour ou contre). Si on pense que le développement d'un territoire est mystérieux, spontané et que de toutes façons ça ne sert à rien de le comprendre, on se met dans l'impossibilité de se mettre dans la course ce qui amène à tuer son territoire à mon sens. Je précise que je ne suis pas forcément un fan de la logique de mondialisation et de la métropolisation qui l'accompagne, je ne fais juste que constater son existence.

    • @user-oh3mx4ff6f
      @user-oh3mx4ff6f 7 місяців тому

      Mon propos n'est pas de supprimer la science économique mais la replacer dans les sciences sociales comme le proposent des économistes comme Thomas Piketty, Paul Jorion, Bruno Colmant, etc.... La meilleur connaissance des choses est toujours bonne mais l'humain et la société sont très complexes et les simplifications outrancières n'aident pas à la compréhension. J'observe que le dogmatisme est malheureusement très présent en économie dès qu'on veut l'appliquer. @@filo-W-W

    • @filo-W-W
      @filo-W-W 7 місяців тому

      @@user-oh3mx4ff6f Oui, toute théorie est simplificatrice et l'économie est évidemment une science molle et humaine. Je ne crois pas avoir entendu un économiste dire le contraire. L'économie a d'ailleurs, à mon sens, fourni des outils théoriques majeurs aux sciences sociales comme la sociologie (je pense à la rationalité limitée). Après le dogmatisme se retrouve partout. La climatologie me semble à ce titre édifiant derrière ses modèles statistiques opaques. Il me semble que les économistes sont moins prisonniers de leurs modèles que les climatologues ou les épidémiologistes. Du moins, chacun est conscient qu'un modèle économique fournit une part de l'explication et qu'il se trompe en fonction des contextes.
      Il y a bien entendu des dogmatiques mais entre un Jouzel et un Milton Friedman (ou même Piketi) au moins un des deux affiche clairement son école de pensée ce qui me semble plus honnête que les sociologues médiatiques actuels.

    • @Arataou
      @Arataou 7 місяців тому

      Il est dangereux de mettre au même niveau un modèle économique et un modèle climatologique surtout en disant qu'ils contiennent la même quantité de biais.@@filo-W-W

    • @filo-W-W
      @filo-W-W 7 місяців тому

      @@Arataou ha bon ? Pourquoi ? Parce que l'un projette avec des effets exponentiels sur 5 ans max et l'autre sur 100 ans ?

  • @laurentdavid2147
    @laurentdavid2147 Місяць тому

    Perso, je pense qu'avant la "méthodologie" des économistes, il faut s'interroger sur la posture de l'"intellectuel" dans la société française contemporaine par exemple comparée à celle de l'artisan ou de l'artiste. Le monde est constitué d'objets et/ou de faits et d'abstractions de ces objets et ces faits, avec des aller-retour entre les objets au sens large et leurs abstractions. L'"intelligence" est généralement considérée comme la capacité de remonter d'un objet à son, ou ses abstractions, ou bien comme la capacité à comprendre des abstractions pré-existantes dans la littérature et considérée par leurs auteurs comme pertinentes par rapport à ces objets. La sphère administrative française a développée une véritable haine pour une troisième type d'intelligence autrefois reconnue mais plus aujourd'hui en France : la capacité à contester une abstraction généralement admise pour certains types d'objets, et à proposer d'autres abstractions de ces objets parfois plus pertinentes ou plus fécondes. C'est un biais naturel dans tout système clérical, l'édifice intellectuel proposé et enseigné par le clergé devient une fin en soi, en lieu et place de la résolution des problèmes que cet édifice avait été mis en place pour résoudre. Je suis assez choqué de voir que n'importe quel prétexte est utilisé aujourd'hui par ce clergé pour justifier une évolution, par exemple, du système de sélection sociale vers des examens portant sur les capacités des candidats à ânonner les discours de leurs profs plutôt que de tenter de réfléchir par eux-mèmes, au risque de les perturber un peu. Le système français d'enseignement et de sélection sociale de 1900 était très largement basé sur les concours, plutôt que sur des "appréciations" de profs du secondaire, qui, quelque puisse être leur mérite ou leurs qualités humaines, sont typiquement, et dans le monde entier des "clercs" très investis intellectuellement dans les abstractions qu'ils ont appris 20 ans plus tôt et souvent peu capables d'apprécier, ou mème simplement de tolérer, des questionnements "intelligents" à propos de ces abstractions. Aujourd'hui, le bac, qui était un concours a été remplacé de fait par des "appréciations" de profs du secondaire sous le prétexte délirant que c'était nécessaire pour pouvoir informatiser le truc ("Parcoursup"...), et, les facs françaises ont plus ou moins renoncé à concurrencer les écoles d'ingénieur ou de commerce "sur concours", mais les politique ont accordé une priorité aux frustrations des profs sur la pertinence de ces établissements en leur imposant de sélectionner la majorité de leurs élèves "sur dossiers".
    AMHA, le vrai problème, aujourd'hui comme probablement déjà en 1789, c'est l'omniprésence et l'omnipotence des "clercs" et l’incapacité de la société française de 2024 de traiter un problème quelconque sans le confier immédiatement à des clercs en leur donnant toute autorité pour proposer des solutions et pour museler les voix discordantes, extérieures au clergé (COVID...). Je ne pense pas que le problème soit de modifier la "méthodologie en science éco", je pense que le problème est qu'il faut refonder ce que la science-éco est supposée être en France : en pratique aujourd'hui une forme moderne de théologie, pour se rapprocher de ce qu'elle était traditionnellement aux US : une forme de brain-storming étudiant de nombreuses abstractions assez différentes les une des autres, et réfléchissant à leurs pertinences par rapport à différents types de problèmes à différentes époques.

  • @geosupbam5676
    @geosupbam5676 7 місяців тому

    Très belle analyse

  • @PH-mo3vu
    @PH-mo3vu 7 місяців тому

    Grosse désinformation : le (presque) tout électrique est possible ; c'est le (presque) tout éolien-photovoltaïque qui est impossible : lire negatep et Gisoc

  • @fbourdeaux7229
    @fbourdeaux7229 7 місяців тому

    Il serait intéressant et rigolo de faire le grand dictionnaire des prospectives économiques, et de les confronter à la réalité telle qu'elle s'est dessinée ensuite. J'observe, modestement, que plus les économistes échouent à prévoir ce que sera l'économie de l'avenir, plus les médias les pressent de renouveler avec toujours plus de fougue l'exercice. Peut-être devraient-ils en rabattre un peu de leurs prétentions et essayer, déjà, de dresser des tableaux de l'économie d'aujourd'hui qui permettent d'en comprendre les enjeux, ce qui n'est déjà pas une mince affaire...Quand aux enjeux climatiques, faut-il rappeler les "prévisions" qui nous étaient présentées comme certaines en cette matière il y a 50 ans par l'ONU et ses "expertises scientifiques" ? Exemple : on nous présentait en 1970 une population mondiale destinée à atteindre 15 milliards en ...2017.

  • @antoinethomas1342
    @antoinethomas1342 7 місяців тому

    C est quand même ballot de d'essayer de faire de l'épistémologie et d'invoquer Karl Polanyi au lieu de son frère Michael !
    Sinon vous n'êtes pas à la page sur l'écologie, trop de lieux communs vieux de 20ans totalement éculés.

  • @filo-W-W
    @filo-W-W 7 місяців тому +2

    Le dialogue interdisciplinaire comme solution ? Quand je vois le naufrage de la sociologie gangrenée par le wokisme et sa méthodologie gauchiste biaisée, de la science politique, et autres sciences attaquées par l’entre-soi wokiste j'ai un doute sur le résultat de ce dialogue. Même le droit est aujourd'hui attaqué par le marxisme. L'économie est sans doute une des rares discipline universitaire qui tient debout (quoique la thèse de Timothée Parrique m'a laissé pantois par son absence de formalisation et son catalogue de mesures pour revenir au pire du moyen-âge). On peut avoir des doutes sur les résultats de l'économie comportementale (cf. L'économie Comportementale En Question - Jean-Michel Servet)
    Toute la vidéo part sur le principe que les climatologues du GIEC ont raison sur leur diagnostic. Hors, leur science est récente donc faible (en 1990 on pensait que seuls les arbres créaient de l'oxygène et que la déforestation limiterait sa production) avec un cycle du carbone mal connu. Elle est par ailleurs traversée de plein de conflit d'intérêts avec des masses de crédits versées par appels à projet à qui sera le plus alarmiste, elle repose sur des modèles statistiques opaques, non publics pas forcément auditables et sur des données limitées sans parler du militantisme qui caractérise cette science naissance intimement liée au politique façon Lyssenko.