Une Vie, une œuvre : Vincent Van Gogh (1853-1890)

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  • Опубліковано 14 жов 2024
  • Par Simone Douek et Nathalie Triandafyllidès.
    Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 06.02.2005.
    " Les peintres comprennent la nature et ils l'aiment, ils nous apprennent à la regarder ", écrit Vincent à Théo en 1874. Et deux ans plus tard, de Ramsgate : " Est-ce que je t'ai décrit la tempête que nous avons subie dernièrement ? La mer était jaunâtre, surtout près de la côte ; à l'horizon un rai de lumière, et au-dessus, d'énormes nuages gris dont on pouvait voir la pluie s'abattre en lignes obliques... " Dans ces années-là, Van Gogh n'a pas commencé à peindre : ses premières toiles datent de 1881. Mais, outre les esquisses, ou croquis (" gribouillis ", disait-il) qui accompagnent ses lettres, il est obsédé par le dessin depuis 1879 ; ce qui est pour nous plus saisissant encore, c'est la présence ininterrompue, dans ses écrits, de la peinture, de la couleur, de la lumière, des contours d'un paysage ou de la description des gens qu'il rencontre. Van Gogh consigne son art, inlassablement, dans sa correspondance très abondante (plus de 800 lettres), en majorité adressée à son frère Théo. L'oeuvre est faite de strates imbriquées : il ne peut pas peindre sans écrire - décrire - ses intentions, ni expliquer sa palette ; il ne peut dessiner sans indiquer, pour chaque partie du paysage, la couleur, l'intensité de la lumière. Nous avons ce précieux moyen de décryptage de son œuvre, qui se mêle aux épisodes de sa vie, aux étapes de son errance, aux joies ou aux désespoirs rencontrés ; le geste de peindre, et le geste d'écrire, juxtaposés. Et on n'en finit pas de le chercher sur cette voie-là. Pour lui vivre c'est peindre, peindre c'est vivre. Peut-être peut-on lire cela dans ses nombreux autoportraits. Pourtant, durant les derniers mois de sa vie passés à Auvers-sur-Oise, il n'y en eut plus un seul. Comme s'il s'était déjà tué, note Pascal Bonafoux. Mais pour Antonin Artaud, qui fait de lui comme on sait le suicidé de la société, " ce à quoi Van Gogh tenait le plus au monde était son idée de peintre, sa terrible idée fanatique, apocalyptique d'illuminé. "
    Intervenants :
    Pascal Bonnafoux, historien de l'art et auteur de "Van Gogh par Vincent",
    Hanneke Hueber, historienne de l'art,
    Leo Jansen, conservateur et chercheur au Musée Van Gogh à Amsterdam,
    Louis Ucciani, philosophe, auteur de "La peinture des concepts", et les peintres
    Christine Jean
    Jean-Pierre Pincemin.

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