Le fantôme de Philippe Pétain - Ep 10 - Qu'est-ce que le pétainisme ? - Podcast France Inter (2022)
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- Опубліковано 1 лип 2022
- Résumé :
Dans cet ultime épisode, Philippe Collin analyse comment Pétain survit à sa propre mort grâce à l’édification de son propre mythe, alimenté par l'idée de "la France éternelle" que nombre de nostalgiques, de réactionnaires et de nationalistes ont défendu pour réhabiliter sa mémoire.
Si Philippe Pétain meurt le 23 juillet 1951, six ans après l'ouverture de son procès, le mythe de "la France éternelle", matrice originelle du pétainisme, n'a cessé d'être réinvestie, notamment par une certaine droite soucieuse de se reconstituer. Il s'agit de découvrir en quoi la postérité de Pétain est aussi intrigante que le personnage lui-même. Un mythe fantasmé qui dépasse l'homme de Vichy par rapport à ce qu'il était réellement.
Si le pétainisme survit à Pétain, c'est d'abord par la perpétuation de l'image de gloire nationale qui le suit inévitablement depuis Verdun. Ce mythe s'est ensuite pérennisé par un certain nombre de nostalgiques qui ont procédé à une révision de son procès en en faisant un protecteur qui aurait fait ce qu'il a pu pour la France. Pour ses défenseurs, sa mort constitue le point de départ d'un nouveau combat qui consiste à sauver la mémoire du maréchal en faisant valoir la thèse du bouclier qu'il aurait joué entre 1940 et 1944.
L'objectif étant aussi de défendre en lui une certaine idée de la France, parallèle à celle qu'incarne le Général de Gaulle. Nombreux ont considéré que les deux hommes partageaient des valeurs communes qui auront permis de consolider la droite gaulliste puis, ensuite, le rêve politique de l'extrême droite française.
Le pétainisme commence à être démystifié et jugé par les faits historiques eux-mêmes grâce aux travaux de l'historien américain Robert Paxton, qui bouleverse la perception des années d'occupation en France, et déconstruisant l'idée que Pétain aurait uniquement agi sous la pression allemande.
Intervenants :
Fabrice Bouthillon, Henry Rousso, Pascal Ory, historiens et spécialistes de l’histoire politique au XXe siècle.
L'équipe :
Récit et production : Philippe Collin
Réalisation : Violaine Ballet
Attachés de production : Irène Ménahem, Frédéric Martin
Documentation sonore : Isabelle Fort-Rendu, Romain Couturier
Reportage : Martine Abat
Mixage : Benjamin Orgeret
Références
Archives sonores :
Zig Heil. Discours d'Adolf Hitler, 1943
Mme Pétain. Journal Gaumont, 1947
Extrême onction. Actualités Françaises, avril 1951
Obsèques. Actualités Françaises, août 1951
Commémoration du centenaire de l’armistice. France Inter, novembre 2018
Discours A. Francois-Poncet à l'Académie française sur Philippe Pétain, janvier 1953
Jacques Isorni. Radioscopie, 1971
Le procès Pétain. Les Actualités Françaises, août 1945
Philippe Pétain : le don de ma personne. Premier message aux français, juin 1940
Sacrifier les juifs à la France. Emission "Au rythme du temps", 1943
Philippe Pétain : "un homme qui vous aime comme un père". Discours de Noël, 1943
Pierre Laval : "Je souhaite la victoire de l’Allemagne". Discours de politique générale, juin 1941
Commémoration des 50 ans de la mort du Maréchal Pétain. JT, juillet 2001
Paris Libéré. Allocution du Général de Gaulle à l'Hôtel de Ville, août 1944
De Gaulle : RPF. Les Actualités Françaises, octobre 1947
De Gaulle : l’unité de la France. Deuxième anniversaire de la France Libre à Londres. Londres, Royal Albert Hall, novembre 1942
Attentat manqué contre De Gaulle. Inter actualités, septembre 1961
Premier meeting du FN. JT, novembre 1972
Disparition du cercueil de Pétain. Inter actualités, janvier 1973
Jean-Louis Tixier-Vignancour. RTBF, 1965
Retour du cercueil de Pétain. Inter actualités, janvier 1973
Les dossiers de l’écran, mai 1976
Philippe Pétain. Discours de Noël, 1943
Philippe Pétain : la voix de la collaboration. Le lancement de la collaboration avec l'Allemagne, 30 octobre 1940
Philippe Pétain : La France éternelle. Le lancement de la collaboration avec l'Allemagne, octobre 1940
Pierre Dac. "Les fils de Pétain". BBC, 1944
Films :
"93, rue Lauriston" de Denys Granier-Deferre, 2004
"Lucie Aubrac" de Claude Berri, 1987
Je viens de finir l'écoute de ces 10 épisodes. Je les ai suivis parce que cette période m'interroge. Il me semble très difficile de se faire une image globale de la période, qui a pourtant mis à nu le cœur de tant d'hommes. J'ai aussi beaucoup de mal avec un certain nombre d'omissions de l'Histoire telle qu'elle m'a été racontée à l'école.
J'ai trouvé cette série globalement intéressante. J'y ai appris un certain nombre de faits et y ai trouvé des éclaircissements. Un certain nombre d'affirmations sont bien sourcées, pas assez à mon goût, du moins j'apprécie quand ceux qui parlent font clairement le distngo entre ce qu'ils ont trouvé dans les archives, via leur travail de recherche, de ce qui relève plutôt de leur opinion. Malheureusement, ce n' est pas toujours le cas.
J'ai trouvé cette série tout de même très à charge. Je ne suis pas sûr de comprendre le contexte ni à qui elle répond. Ce dernier épisode, en particulier, me paraît extrêmement politique et moralisateur. Je n'aime pas ça du tout. Quand on m'apporte des informations, des analyses, je préfère qu'on fasse confiance à mon intelligence pour construire par moi-même l'image qu'il convient de reconstituer.
Je suis assez atterré notamment par les nombreuses omissions de cette série : pas un mot sur les relations diplomatiques de Vichy avec les États-Unis, son implication réelle ou supposée dans l'opération Torch, pas un mot sur Giraud. Pas un mot, ça me paraît fou ! Pas un mot bien sûr sur l'armée d'Afrique, qui a pourtant plus mobilisé en proportion que la métropole durant la première guerre mondiale. La France Libre de de Gaulle était un véritable nain comparé à l'armée d'Afrique de Giraud. Pas un mot là-dessus pourtant. Il s'agit pourtant d'une France comvattante qui n'a cessé de se réclamer du Maréchal Pétain, c'est troublant. Il aurait fallu l'expliquer. Tout comme du rôle de Darlan ou de Weygand dans l'opération Torch. J'aurais souhaité des explications parce que je ne sais pas trop quoi croire sur ce sujet.
J'aurais aussi aimé quelques explications sur les liens entre collaboration et résistance. On présente beaucoup trop souvent ces deux positions comme deux extrémités d'un spectre politique entre lesquels se seraient situés 90% de Français attentistes, alors que les passerelles étaient sans doute beaucoup plus présentes entre les deux qu'entre n'importe quelles autres strates de la société. Comment se fait-il par exemple que Mornet, l'ignoble procureur Mornet, qui porte la responsabilité de la déportation de tant de Juifs dénaturalisés est choisi par de Gaulle pour accuser Pétain ? Que penser de l'amitié de Mitterrand, avec René Bousquet, le chef d'orchestre de la rafle du Vel d'Hiv ? J'aurais aimé que ces historiens soient moins dans le manichéisme et acceptent un peu plus de rentrer dans la complexité de cette période pour nous permettre de contextualiser ces événements. De ce point de vue, je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais.
J'aurais aimé également que l'on présente un peu plus justement le procès de Pétain lui-même. À la libération, il lui a été reproché d'avoir fait tomber la République pour mettre en place un régime de plébiscite, mais c'est exactement ce que de Gaulle a réitéré en 58, et pour la même raison : les deux ont vu, à tort ou à raison, en la République la responsable de la défaite. Le procès du premier par le second masque mal, je trouve, la proximité de pensée des deux régimes. J'aurais aimé, de ce fait, qu'on en profite un peu plus pour questionner la légitimité des accusateurs (et pas que les gaullistes, la lâcheté d'un Daladier, ou d'un Reynaud sont une véritable honte dans notre Histoire et pourtant on ne les a pas jugé, quel mythe cela a-t-il servi ?).
In fine, mon opinion sur Pétain est qu'on ne devrait jamais confier autant de responsabilité à un homme de son âge et les sus-nommés sont coupables de ce choix. Pour le personnage en lui-même, il me semble qu'il est resté fidèle à ses promesses mais d'une extrême rigidité : il est resté avec les Français et a accepté d'endosser l'entière responsabilité des évènements, tout en étant en réalité incapable de résister aux Allemands ou d'empêcher de nuire les fascistes français.
Il a fait le don de son honneur à la France, et je crois que l'on devrait en rester là : à mon avis, il ne sert à rien de salir sa mémoire, mais il n'y a pas de raison de le réhabiliter, il a fermé les yeux, a servi de caution à trop de choix monstrueux pour cela. Je crois qu'on devrait en revanche avoir le droit de porter ce jugement nuancé sans passer pour un nostalgique d'extrême droite, ce qui est malheureusement le message véhiculé par l'auteur de cette série. Dommage.
Trop de pubs😢
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Je viens d écouter les 10 émissions. C est très complet et sérieux sauf l épisode 10 qui n était pas nécessaire. Ce qui m a frappé chez le maréchal c est l inversion des valeurs : il était plus important de combattre les mauvais français que les allemands. Ce flou est balayé par de Gaulle en une phrase : l ennemi reste l ennemi. On peut être touché par la volonté initiale de rester avec les français qui souffrent mais pas à n importe quel prix. Il est évident qu à partir de 1942 cela nécessitait une compromission trop importante et qu il fallait partir. 54:24 Je pense que le maréchal Petain n avait pas les épaules pour dompter les événements comme de Gaulle a pu le faire de façon magistrale. Être général de corps d armée à 60 ans peut être devenir chef d état à plus de 80 ans c était impossible et le désastre était prévisible !!
Dernier épisode moins objectif d’un podcast qui demeure dans l’ensemble passionnant, détaillé et faisant intervenir les plus grands historiens Français contemporains sur la période. N’hésitez pas à partager !
Edit : Pour en savoir plus et comprendre les débats d’aujourd’hui, voici une playlist de docu/conferences/archives pour mieux appréhender cette période : ua-cam.com/play/PLmSzftHmGc7MasNZFEyPOwCsFQmG0DRI6.html
je suis atterré qu'un historien ne fasse pas la différence entre un mouvement dreyfusard et un autre qui promulgue des lois antisémites... non, la France de Pétain n'est pas celle de De Gaulle, le même arbre ne donne pas des fruits aussi contraires que la résistance et la collaboration.
Travail
Famille
Patrie
Aujourd'hui plus que jamais
Parce que Liberté Égalité Fraternité c'est soooo 1789!
Conclusion générale
Un joli crachat toute honte bue
51:30
Je préfère le héros de Gaulle
Ce dixième épisode vient tout gâcher avec son interprétation colorée politiquement. Les seuls qui ont eu raison sont les gaullistes. Les autres ont tous eu leurs errances et des moments plus légitimes. Comme Québécois, je n'en reviens jamais de la complaisance dans la France bien pensante envers les IIIe et la IVe Républiques et leurs systèmes parlementaires viciés qui n'ont presque jamais permis la conduite d'une politique nationale stable et cohérente dans la durée. Complaisance aussi envers les communistes qui étaient aux ordres de Staline. Ils sont pour la plupart demeurés assis jusqu'à l'attaque d'Hitler contre Staline fin 1941, et Thorez qui déserte pour se réfugier à Moscou. On sait clairement maintenant que le communisme mène systématiquement à la dictature et à la barbarie. L'anti-communisme était légitime, c'est dans la manière que cela a totalement dérapé, mais Hitler et Staline étaient les revers d'une même médaille. La naïveté et les bons sentiment de certains communistes de la base n'y change rien.
Aussi, l'Action Française avait tort dans sa volonté de restauration de la monarchie en France, mais raison sur la nécessité d'un pouvoir exécutif fort et plus pérenne pour le pays. Bainville avait presque tout vu venir dès 1919, mais son étiquette politique l'a gardé dans une ombre relative et il n'a malheureusement pas été écouté. D'ailleurs, de Gaulle, inspiré par André Tardieu un homme politique de droite modérée, a réussi dans des circonstance exceptionnelles à donner à la France un système politique plus stable. Autre chose, la série ne souligne pas assez est le tort qui doit être donné aux pacifistes de l'entre deux guerres. On répète que Laval était pacifiste, s'il en est sûrement l'exemple le plus néfaste, mais il était loin d'être le seul. Aussi, le rapprochement entre les idées politique de de Gaulle et Pétain est odieux. De Gaulle a évolué dans ses conceptions politiques au cours de sa vie. Plus jeune, si les circonstances s'y étaient prêtées, il aurait puis lui aussi erré dans le trouble des années 20 et 30. Toutefois, en 1940 il a vu clair, et la suite de sa vie politique le détache complètement de toute sympathie pour les idées de la Révolution Nationale de Pétain. De Gaulle était un homme de principes, mais surtout un pragmatique. C'est lui qui a dit que toute politique devait être basées sur les réalités.
Un peu orientée comme reportage.,...
Effectivement le dernier épisode s’inscrit clairement dans le contexte de la campagne présidentielle. On sait d’où parle le producteur (France Inter), il n’y a rien donc de très étonnant de ce point de vue la. Néanmoins il s’agit tout de meme d’un globalement travail sérieux, honnête et très utile. Peut-être l’avez vous déjà fait, mais je vous invite à écouter dans l’ordre les 10 episodes de podcast.
@@pianoman1857 j'ai en effet écouté les dix épisodes et je ne conteste pas le sérieux du travail mais il devait avoir 200millions d'habitants en France vu le nombre de partisans de Pétain et de de Gaulle
@@olaf4169 je pense qu’il faut aussi relativiser l’ampleur de la binarité partisans de Vichy/partisans de la Resistance, beaucoup ont été simplement attentiste, et se nourrir était déjà une préoccupation majeure pour la population, surtout pour ceux des villes.
Très orienté ! Et faux sur de nombreux points
@@DarKKlunK je vous invite dans ce cas à faire part de quelques unes des nombreuses erreurs que vous auriez pu remarquer :)