Mes romans sont disponibles directement sur le site de ma maison d'édition, ainsi que sur Amazon. ✥ Le Viol d’Europe : amzn.to/3wWkkWF ✥ La Poétique des flammes : bit.ly/3eOBe34 Et pour les plus curieux, vous pouvez me suivre sur sur Instagram ➝ instagram.com/fdelancelot/ Le site de ma maison d’édition ➝ ldg-editions.com
Mais je me pose une question: est-ce uniquement le peu de temps réellement consacré à "rencontrer" l'autre qui est en jeu ici, ou bien n'y a-t-il pas, également, le reproche de se voir déposséder - par Aragon - de tout ce qui, normalement, forme la matière sensible de son existence? "Même ma mort, c'est à toi que cela arriverait." Quoi de plus personnel et intime que votre propre mort? Et pourtant, même cela est "approprié" par Aragon, comme de la "matière à littérature". Personnellement, c'est cela que je trouve le plus terrible dans cette lettre... Et ça rejoint un sentiment bizarre que j'ai toujours éprouvé - sans parvenir à le mettre en mots -, ceci dès ma plus tendre enfance, face aux "artistes" de ma famille (peintres, musicien et sculpteur) : l'impression d'une "sensibilité égoïste" magnifiée, comme si leur personne était un alambic qui, à la manière de l'alchimiste, permettait de transformer le "plomb" de nos existences en "or" de leurs oeuvres. Mais du coup, nos échanges n'étaient que "matière" (qui plus est, pas des plus nobles avant passage par leurs trippes et leurs mains...) pour eux, absolument pas intéressante pour ce qu'elle livrait de nous, de nos relations, mais uniquement valorisés comme sources d'inspirations. L'impression de n'être que cela: un support pour autre chose, nié jusque dans l'authenticité de ce qu'il livre de lui-même. Mais, disant cela, je m'aperçois également que c'est par le talent littéraire de cette lettre - et la justesse, évidente à mes yeux, de son propos - que je parviens à faire un retour éclairant sur ce sentiment dont la confusion empêchait jusqu'alors l'appropriation. Curieuse tension qui voit dans l'art à la fois une négation et une sublimation éclairante de nos vies...
On comprend mal où vous voulez en venir. Si c'est pour faire le buzz, alors vous êtes bon. Ce buzz, d'ailleurs, et le manque de contenu qui va avec tout buzz, correspond bien à la théâtralité par laquelle vous vous mettez en scène : des bouquins acheté au mètre, une bougie pour les vendre à l'encan, etc. Mais il y a plus : Blanche ou l'oubli résumé à la compréhension qu'Aragon chercherait de la relation qu'il a avec Elsa Triolet. Il me semble, non seulement que c'est un peu court, mais que ce n'est pas le sujet, ou si peu. Cherchez donc du côté des conséquences que peut avoir le langage sur la pensée. Aragon, à cinquante ans déjà de Blanche ou l'oubli, nous disait qu'il n'y a pas de pensée sans langage. Allez, mon petit, retournez donc à l'école, primaire s'entend.
Merci... Cette lettre est bouleversante.
Mes romans sont disponibles directement sur le site de ma maison d'édition, ainsi que sur Amazon.
✥ Le Viol d’Europe : amzn.to/3wWkkWF
✥ La Poétique des flammes : bit.ly/3eOBe34
Et pour les plus curieux, vous pouvez me suivre sur sur Instagram
➝ instagram.com/fdelancelot/
Le site de ma maison d’édition
➝ ldg-editions.com
Mais je me pose une question: est-ce uniquement le peu de temps réellement consacré à "rencontrer" l'autre qui est en jeu ici, ou bien n'y a-t-il pas, également, le reproche de se voir déposséder - par Aragon - de tout ce qui, normalement, forme la matière sensible de son existence? "Même ma mort, c'est à toi que cela arriverait." Quoi de plus personnel et intime que votre propre mort? Et pourtant, même cela est "approprié" par Aragon, comme de la "matière à littérature". Personnellement, c'est cela que je trouve le plus terrible dans cette lettre... Et ça rejoint un sentiment bizarre que j'ai toujours éprouvé - sans parvenir à le mettre en mots -, ceci dès ma plus tendre enfance, face aux "artistes" de ma famille (peintres, musicien et sculpteur) : l'impression d'une "sensibilité égoïste" magnifiée, comme si leur personne était un alambic qui, à la manière de l'alchimiste, permettait de transformer le "plomb" de nos existences en "or" de leurs oeuvres. Mais du coup, nos échanges n'étaient que "matière" (qui plus est, pas des plus nobles avant passage par leurs trippes et leurs mains...) pour eux, absolument pas intéressante pour ce qu'elle livrait de nous, de nos relations, mais uniquement valorisés comme sources d'inspirations. L'impression de n'être que cela: un support pour autre chose, nié jusque dans l'authenticité de ce qu'il livre de lui-même. Mais, disant cela, je m'aperçois également que c'est par le talent littéraire de cette lettre - et la justesse, évidente à mes yeux, de son propos - que je parviens à faire un retour éclairant sur ce sentiment dont la confusion empêchait jusqu'alors l'appropriation. Curieuse tension qui voit dans l'art à la fois une négation et une sublimation éclairante de nos vies...
C'est étrange d'être confronté à cette lettre aujourd'hui...
On comprend mal où vous voulez en venir. Si c'est pour faire le buzz, alors vous êtes bon. Ce buzz, d'ailleurs, et le manque de contenu qui va avec tout buzz, correspond bien à la théâtralité par laquelle vous vous mettez en scène : des bouquins acheté au mètre, une bougie pour les vendre à l'encan, etc. Mais il y a plus : Blanche ou l'oubli résumé à la compréhension qu'Aragon chercherait de la relation qu'il a avec Elsa Triolet. Il me semble, non seulement que c'est un peu court, mais que ce n'est pas le sujet, ou si peu. Cherchez donc du côté des conséquences que peut avoir le langage sur la pensée. Aragon, à cinquante ans déjà de Blanche ou l'oubli, nous disait qu'il n'y a pas de pensée sans langage.
Allez, mon petit, retournez donc à l'école, primaire s'entend.