Audition programmatique #5 - Souffrance au travail - Christophe Dejours et Vincent de Gaulejac
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- Опубліковано 1 сер 2016
- Cinquième audition programmatique de la France Insoumise : Christophe Dejours, psychiatre et psychanalyste, est titulaire de la chaire psychanalyse, santé et travail au Conservatoire national des arts et métiers. Il est responsable de l’équipe psychodynamique du travail et de l’action. Ses travaux portent sur la souffrance au travail.
Vincent de Gaujelac, sociologue, est professeur émérite de sociologie à l’Université Paris - Diderot. Il dirige le Laboratoire de Changement Social depuis 1981 et est membre fondateur de l’Institut international de sociologie clinique. Il analyse les transformations consécutives à la «révolution managériale».
En savoir plus sur l'élaboration collective du projet : actus.jlm2017.fr/2016/05/24/c...
Merci pour ces deux exposés très pertinents. Psychologue dans la fonction public hospitalière j'assiste impuissante aux dégradations de nos conditions de travail: impact au quotidien de l'outil informatique dans le soin directe au patient qui s'accompagne d'un empêchement à penser le soin, éclatement des tâches à accomplir, clivage des équipes, paradoxe où on se doit de se former et au final on m'empêche de mettre en place des soins pour lesquels j'ai été formé sous prétexte de combler des postes inoccupés, etc...
Magnifique audition, stratégiquement capitale. A diffuser sans modération et intégrer la réflexion dans toutes nos activités... La diffusion intégrale de cette audition est en elle-même un facteur de confiance.
YES. Enfin les mots que j'attendais !!
Brillantes et éclairantes interventions. Merci du partage.
Le bémol sur le son étant souvent évoqué, je n'en rajoute pas en espérant que les prochaines auditions régleront ce soucis.
Passionnant ! Bravo la France Insoumise pour un tel niveau de réflexion, et de diffusion !
C'est passionnant !
Merci pour vous être rapproché de Christophe Dejours !
Un autre point, soulevé par C. DEJOURS à partir de 1h06', qui me semble très interessant et qu'il faut souligné, est "le déni du concept de situationnisme" au bénéfice de la "puissance-responsabilité" donnée à l'individu (la personnalité... "je", "toi","vous").
Le concept de situationnisme, "qui consiste en la croyance scientifique dans l'importance de la situation" [T. FISKE - Psychologie sociale / DE BOECK, 2008 / p.15 au Chp. 1- Introduction d'un ouvrage de 759 pages] , est le cœur des sujets développés en Psychologie Sociale...
Pourtant, aujourd'hui ce concept "fondamental" n'est quasi plus enseigné aux étudiants... [pour exemple, ce concept n'est pas cité dans le (sd) L. BEGUE et O. DESRICHARD - Traité de psychologie sociale, la science des interactions humaines / DE BOECK, 2013 (sur 849 pages)]. En effet, malgré son sous-titre très évocateur ce manuel d'enseignement est auto-centré sur l'individu (Soi)...
Ainsi, l'accent mis en avant, dans les formations et auprès des Professionnels des Ressources Humaines, via les cabinets de conseils, porte sur l'importance de la personnalité de l'individu ["si Tu n'y arrives pas, Tu dois te remettre en cause..." / "si je peux me le permettre, le problème vient de Vous..." / etc.] d’où la dérive observée-évoquée par C. DEJOURS...
Un petit remède pour faire face à ce constat ... A titre individuel, si vous rencontrez une difficulté dans votre activité salariée... avant de vous "juger" et de vous remettre en cause, je vous invite à faire une petite introspection de la situation qui à conduit à ce résultat-constat... (le travail introspectif doit porter sur : les acteurs en jeu, les temporalités, les moyens, l'organisation et la coordination des tâches-actions, les prises de décisions, les objectifs, les résultats, les moyens de mesure des résultats, etc.).
Ensuite, vous pourrez en conscience procéder à votre évaluation, sans vous juger et en étant prudent dans l'emploi du verbe "être" [Cf. A. KORZYBSKI - Séminaire de Sémantique Générale 1937 / Interzone Éditions, 2014]... "Je suis bon dans mon activité, mais est-ce que j'avais réellement et concrètement tous les moyens (en terme de compétences, de formations, de relations, etc.) à ma disposition pour réussir et satisfaire les objectifs prescrits..."
Bonne continuation...
Laurent,
Que ces vidéos soient mises également sur la chaîne de JLM ! C'est crucial pour convaincre du travail fait en amont !
Merci pour ces exposés très intéressants. Voici ma contribution sous la forme d'un commentaire critique concernant la résistance des artistes que vous avez mentionnée 1:37:35 : Selon moi, le paradoxe des acteurs culturels des "'Arts vivants" (danse, théâtre, musique du milieu contemporain dit "indépendant" dans toute l'Europe) est qu'ils résistent à ces tendances dans leurs propos mais y "collaborent" de manière (plus ou moins) inconsciente dans l'organisation du travail de leurs productions artistiques qui deviennent dans toute l'Europe de plus en plus précaires et stressantes. Il faut en effet créer toujours plus avec toujours moins de budget ou sans budget du tout. Il a toujours 300 autres troupes plus performantes et moins chères qui seront heureuses d'être programmées à votre place. Comme les artistes sont passionnés par ce qu'ils font et qu'ils ne peuvent pas imaginer ne plus le faire, ils acceptent des conditions de production inacceptables n'ayant que rarement un point de rupture dans la négociation de ces dernières.
Ils doivent apprendre les rôles avant les répétitions sans être payé, voyager à l'autre bout de l'Europe en tournée comme travailleur détaché sans que le temps de voyage et les jours d'attente soient payés etc. etc etc. Un système de production "féodaloide" et "précairogène" oû les programmateurs et autres curateurs artistiques (dont la position est souvent moins précaire) se retrouvent entourés d'une cour d'artistes créateurs (dont la position est souvent assez précaire) qui ont à leur tour une cour d'artistes interprètes (dont la position est souvent très précaire).
Selon la "ligue" (implicite) dans laquelle ces acteurs culturels évoluent, on trouvera bien évidemment des artistes interprètes qui vivront très bien de leur art et des programmateurs vivant dans la précarité. Cette hiérarchisation (en ligue) est cependant purement arbitraire et contribue à "responsabiliser" les acteurs culturels (artistes, administrateurs, créateur) pour leur "manque" de performance et leur précarité. Nous parlons souvent des suicides dans les entreprises de télécommunications mais jamais de ceux des acteurs culturels. Le milieu des l'Arts vivants est devenu un jeu de chaises musicales à l'échelle européenne. Chaque années sortent des grandes écoles artistiques européennes (bac plus 3, bac + 5) des milliers d'artistes qui si nous ne changeons pas l'organisation systémique de ce milieu n'auront que passion et précarité devant eux.
Merci pour la diffusion de ces auditions programmatique, aussi intéressantes les unes que les autres ... mais par pitié, un petit effort pour le son (des micro cravates ?). Il faut faire un tel effort d'attention pour comprendre les interlocuteurs ... comment convaincre de faire ce même effort à tous ceux qui se sont désintéressés de la marche du monde ?
Nous avons cumulé deux problèmes lors de cette audition : plus de pile dans le micro (oui, ça arrive) et un invité (le second) qui parlait tout doucement ....
(j'en suis désolé vraiment ..... j'ai bien essayé de remonter son niveau audio au montage mais je n'ai pas pu faire de miracle)
Peut-être que le bruit de fond pendant que parle Christophe Dejours peut être partiellement supprimé en créant une autre piste juste avec le bruit micro, que l'on soustrait à la piste où il parle. Je ne sais pas si ca marcherait vraiment, c'est juste une idée.
le travail réalisé par des bénévoles est déjà colossal ....
Nous n'en doutons pas, il n'est pas question ici de critiquer leur travail.
la vidéo a déja été modifiée ou alors il faut voir l'intervention de dejours ailleurs ?
Nous devons réglementer davantage le Management des entreprises dans toutes les catégories sociaux-professionnelles pour permettre de créer une dynamique managériale vertueuse qui valorise le travailleur dans son domaine d'employabilité. Propositions : - Les salaires doivent être équitables entre les salariés et doivent être indexés à la situation économique. Ils doivent être établis sur la base d'une grille salariale dépendante du niveau d'étude, du nombre d'années d'expérience dans la fonction d'employabilité du salarié et le niveau de croissance moyen des entreprises et doivent être appliqués par toutes les entreprises du public et du privé.- La surveillance au travail doit être encadrée par la loi et doit être stipulée dans le contrat de travail. Toute la transparence doit être faite entre l'employeur et l'employé pour créer une dynamique de travail positive.
La 1 er cause de souffrance au travail ,c'est la non reconnaissance de l’être en tant que tel. En 2 em ses qualifications ,en 3 em ses diplômes , en 4 em son salaire qui ne permet pas a cet individu de réaliser ses rêves, sa vie , etc. Et après on voudrait que cette personne s'implique dans la vie d'une société .On peut toujours rêver .Ce n'est pas en bavassant que les choses changeront.Le management ,ces personnes sont formées pour ne pas être humains ,ils choisissent entre l'objectif et l'humain ,entre leur evolution et l'humain et leur choix est humain ils se CHOISISSENT.Ils choisissent aussi les résultats de la société et leur avancement. En répondant a vos interrogations de façon synthétique ,je pense vous avoir résumé et surtout ÉCLAIRÉS.
Très intéressant mais les bruits de fond sont vraiment insupportables ! Pour entendre, je dois mettre le son au maximum et j'ai des bruits cinglants qui me font bondir: on dirait des règles qu'on claquerait sur la table! (j'écoute au casque)
Svp, faites un effart sur ce domaine (et ici comme sur les conférences, les débats de la chaine YT Jean Luc Mélenchon.
Ceci dit, il s'agit de la forme, mais le fond est toujours aussi passionnant! ;)
Super intéressant et éclairent!!! (Le son est merdique).
Je voulais rapporter sur le sujet le témoignage de ces personnes qui lancent l'alerte sur l'état de nos institutions (la police / la poste...) après avoir vécu le burn out personnellement, ou à travers la perte d'un proche.
Dans les yeux d'Olivier :
ua-cam.com/video/a91I201mTT4/v-deo.html
Je pense que la souffrance au travail n'est pas reconnu dans la fonction publique, pas plus que le harcèlement, on vous fait taire, on vous menace de façon détournée, on est prêt à vous reconnaître comme inapte... Je suis bien placée pour le savoir, ma parole contre celle de mes chefs n'a aucune valeur. Je suis travailleur handicapé mais ça ne se voit pas et dans ce cas personne ne respecte votre handicap vous n'êtes simplement pas performant ! On m'a refusé la maladie professionnelle pour dépression et burn out demandée par mon médecin, le prétexte "pluripathologie entraînant le problème et non burn out " !!! Donc handicap non reconnu !!! Le médecin du travail m'a rigolé au nez (médecine du travail de mon administration) et chaque fois mon chef de service à été entendu avant moi et m'a enfoncée.Depuis des années j'occupais le poste de 2 personnes (pas de remplacement) mon travail n'a jamais été reconnu et pire on m'a accusée de fautes que je n'ai pas commises. Je n'ai jamais été entendue dans mes problèmes, un sentiment d'être inutile et pas appréciée, d'être submergée et d'avoir du mal à avancer....Je ne suis pas la seule hélas ! Dans l'administration on vous nie si vous n'avancez pas comme le pouvoir des chefs le souhaite. Dépression et suicide arrivent mais l'administration qui vous emploie n'est jamais remise en cause !!!Il serait plus que temps de changer cela !