Je trouve ça super si 1% des profs de français de collège/lycée fonctionnaient comme ça la littérature serait un des sujets favoris des français! Je me rappelle m'être particulièrement ennuyé quand j'ai lu l'étranger et la j'ai envie de le relire. Je trouverais génial que tu fasses une vidéo sur 1984 je me demande ce que ça donnerait avec ton analyse (mais c'est juste une idée comme ca) en tout cas bravo et merci!
@@esthergarcia3726 Non. Ce n'est pas toujours la faute des profs, ni seulement la faute des profs. Il est cependant incontestable qu'un prof passionné (et passionnant) peut attiser la curiosité et l'envie de ses élèves en les stimulant d'une manière appropriée ; et à l'inverse, ne pas chercher à intégrer l'élève dans la réflexion menée, ou une explication trop compliquée, ou trop abstraite, ou trop concrète, ou excessive, ou laborieuse, ou désincarnée, ou que sais-je... peut détourner voire dégoûter l'élève. D'autres facteurs rentrent évidemment en compte pour ce qui est de l'amour de la littérature.
Trés bonnes analyses, vivantes et claires, allant à l'essenciel, il ne faut pas penser qu'écouter vos analyses évite la lecture, au contraire, ca donne envie de relire avec des éléments supplémentaires, bravo et merci beaucoup, je me régale à vous écouter.
Je suis en hypokhâgne depuis peu, et me me garagarise de vos vidéos! Bien plus efficace qu'une pseudo- fiche qu'on fait pour se donner bonne conscience..
Merci bcp pour cette vidéo, je ne savais pas qu'on pouvait analyser l'alchimie d'un roman, en tout cas de trés bonnes explications et je trouve que les idées sont bien expliqués.
Bonsoir, merci pour tout. Jai vu votre video, réfléchi puis je me suis decidée, j'ai lu ce livre. Je viens de le terminer, je regarde une nouvelle fois votre vidéo de sorte à ce que je puisse être impregnée du sens réel du roman. Je vous remercie pour votre travail et decide de fonctionner comme je l'ai fait ces derniers mois. Vos recherches seront le socle de mes prochaines lectures. ( parmis d'autres ) Merci encore. À bientôt
Bonjour, Pour Camus, me semble-t-il, l'état de "l'homme absurde" est un passage indispensable, une base paradoxalement solide à toute réflexion. L'homme doit reconnaître l'absurdité du monde, son non-sens, pour le dépasser. S'il ne passe pas par cet état (le nihilisme), il stagne dans une sorte de naïveté perméable aux valeurs toutes faites, et s'imprègne de ces valeurs sans en avoir profondément cherché le sens. Il doit donc passer par le nihilisme, et le dépasser en créant du sens. L'Etranger n'est donc pas un homme exécrable mais un homme nécessaire, qui devient exécrable par sa complaisance dans le nihilisme (pensée nécessaire mais insuffisante). C'est ma façon d'interpréter ce roman, en tout cas.
+Gil Wand Très bonne remarque, et je suis complètement d'accord. Nombreux font l'erreur de s'arrêter au nihilisme de Meursault et voient en l'Etranger une sorte de pamphlet anarchisant. C'est un peu le sens de ce que j'appelle "le deuxième étage de la pyramide" dans ma vidéo. En fait, comme vous le dites très bien, Camus nous montre à quoi ressemble ce monde par les yeux de l'Etranger et il nous invite à utiliser cette réflexion pour bâtir un sens à notre société.
+JPDepotte Etonnamment, en ayant fini le livre, je me suis demandé - même si le style d'écriture est très agréable, et que l'on ressent réellement qu'un drame a lieu entre les lignes - pourquoi Camus avait reçu le Prix Nobel de littérature après la publication de ce roman. Et ce n'est qu'après un certain temps, voire même après avoir lu d'autres de ses livres, que je me suis rendu compte à quel point L'Etranger" est une puissante incitation (insinuation?) à la réflexion. Avez-vous lu "Marelle" de Julio Cortazar ? Si oui, vous sentiriez-vous capable d'en faire une vidéo ? C'est un livre qui m'a bouleversé mais que je suis incapable de décrire.
Eh bien non, je n'ai pas lu ce livre. Mais, par ailleurs, j'adore les nouvelles de Cortazar et je vais donc me précipiter sur ce roman en espérant pouvoir en faire un épisode. Merci du conseil !
+JPDepotte Malgré le fait qu'il soit surtout connu pour ses nouvelles, son chef-d'oeuvre est sans doute "Marelle", monument de la littérature à mon humble avis (moi qui n'ai pas encore lu grand chose du haut de ma vingtaine). Je suis en train de lire une retranscription des cours de littérature qu'il a donnés à Berkeley en 1980 (et qui, je pense, n'a pas encore été traduite) "Clases de literatura", quelle joie de se voir donner cours par un écrivain aussi fascinant !
Je ne crois pas que ce roman soit un appel à la création de sens en passant par le stade de "l'homme absurde" baignant dans le nihilisme. C'est le processus même de création de sens qui est remis en cause avec une sorte de plaidoyer par le changement de point de vue de l' Etranger . En effet je pense que Camus voit dans la société et ses différentes mœurs et manières la volonté de se dédouaner de son péché originel ( le manque d'empathie ). Ainsi le non sens et l'absurdité ne se résout pas par la reconnaissance de cela mais ils découlent du syndrome que j'appellerais du coeur vide .
Génial ! Je cherchais justement encore à dépasser ce regard où j'excuse tout de ce Meursault. Merci pour ces éléments de réflexion, et pour cette vidéo très pédagogique. Une petite critique négative tout de même, les quelques jugements de valeur ("personne ne mérite la mort", par exemple), les quelques vérités générales dépourvues de justification disséminées par-ci par-là au long de cette vidéo. Autrement, je la trouve géniale, vraiment. Merci pour votre travail, vos explications et pour le temps cédé à monter tout cela. Bonne journée !
Génial, je te remercie pour tous ces efforts, qui nous aident à apprécier tous ces beaux chef-d’œuvres d'une manière subtile et romancée. Bravo c'est tout simplement génial
Je l'ai étudié cette année (bac de Français). Plus précisément sur 3 extraits, préparés pour l'oral : l'incipit, le meutre, le procès. Et c'est merveilleux de voir que l'on approche petit à petit, à travers toute la lecture, à ces 3 scènes principales, et que c'est de celles-ci qu'on en dégage le message de l'auteur. Si ma prof de français a été capable de me faire voir la première et la deuxième dimension, la troisième que j'ai exploité surement un petit peu du bout des neurones (mais comment j'ai pu sortir cette expression... C'est moche !), je n'aurai sûrement jamais su aller jusqu'à la quatrième. Ce livre m'a marqué, je me rappelle avoir pleuré comme une madeleine à la fin, par ce que je pensais qu'il allait finir par avoir cette empathie, ou du moins un soupçon de sentiments, de considération pour lui même et les autres. N'il y a t-il que moi qui fonctionne principalement sur cette empathie... ? Non je pense pense qu'on est pleins.
Un grand merci pour cette analyse. J'avais l'impression d'être complètement passée à côté de cette histoire et de son génie que tout le monde me vantait, et au final pas tant que ça. En fait j'ai eu cette espère ce révolte en refermant le livre. Bien-sûr je suis passée par cet état d'empathie envers le narrateur que vous décrivez, mais ce sentiment fut très bref. De suite après la fin de l'histoire, j'ai eu comme l'impression de m'être faite "avoir" par Camus. Je me suis de suite dit "attend, je ne ressent pas vraiment de peine pour ce Meursault, c'est vrai, c'est un criminel après tout ! Alors où Camus a-t-il voulu m'emmener en me faisant m'apitoyer sur le sort de son personnage ?". Je n'avais pas poussé la réflexion jusqu'au quatrième étage ni jusqu'à la subtilité du raisonnement que vous nous proposez là. Merci ! :)
Salut, super vidéo, simplement pour le résumé il y a juste un petit détail qu'il me semble important d'évoquer: il me semble que Meursault n'est pas amoureux de Marie, elle lui pose même la question au début du roman. Je trouve ça important parce que si Meursault avait été capable d'aimer, ça n'aurait pas vraiment collé avec son personnage, surtout si on envisage de décrypter l'oeuvre de Camus sous l'angle psychologique de son combat contre la dépression. Mais je trouve ça très bien ce type de travail, surtout vu ce qu'on entend comme critique peu constructive, aveuglement péjorative et vraiment pas complète de ce monument.
Merci pour ces videos qui sont véritablement une bouffée d'air dans la brume que peut constituer la littérature. Etudiant en khagne, gavé à la critique de Barthes, j'en arrive presque à oublier ce qui me fait aimer la lecture, et au fond, plus que le sens, l'écriture ou bien la polysémie d'une oeuvre, peut être est-ce bien l'alchimie d'un roman qui nous fait voyager! Traiter avec brio d'un ouvrage aussi complexe que L'etranger, d'une façon aussi décomplexée et brillante me donne une envie furieuse de me replonger dans cet oeuvre qui m'a tant fasciné plus jeune. Je m'abonne à la chaine, et j'espère avoir la chance d'y trouver, sait on jamais, un Manon Lescaut ou un Père Goriot, voire pourquoi pas un Voyage au bout de la nuit :)
Merci ! Manon Lescaut est déjà dans les tuyaux. Pour Balzac, a priori, j'ai plutôt prévu la peau de chagrin. Quant à Voyage au bout de la nuit... Pour l'instant je ne me sens pas encore prêt à escalader cette montagne ! ;)
Le livre choisi demandait un niveau d'analyse tout aussi conséquent. Et c'est ... c'est ... C'est juste brillant... Je ne sais pas quoi dire. C'est juste brillant... Vraiment très bonne continuation.
c'est par hasard que j'ai decouvert votre site et j'en suis tombé amoureux.Merci pour ce que vous faites ca nous réconcilie avec les romans et ca nous permet de lire un livre autrement que je le faisais.merci mille fois
Bravo et merci pour vos excellentes alchimies ! Suggestion : un autre roman de Camus, La Peste, que tant de gens relisent depuis le début de la pandémie de covid 19…
Merci beaucoup de prendre la peine de me répondre . Je me suis mal exprimée ce n'est pas la guerre en elle même mais comme je l'ai dit il est bien fait allusion dans ce roman (excellent par ailleurs et qui se lit avec grand plaisir dur le plan du style c'est prodigieux) a deux sociétés parallèles et qui s'opposeaient déjà symboliquement.continuez svp votre travail.
J'ai lu ce monument de la littérature comme bcp lorsque j'étais ado ..puis bien plus tard , en refermant le bouquin je me souviens cette pensée profonde , je suis , telle que je suis ainsi , issue et construite nourrie de tant de livres j'en suis le résultat . comme une boite vide qui se remplirait d’éléments que j'aurais délibérément choisi ... Nos bâtisseurs ne sont pas toujours visibles .
Merci beaucoup pour cette analyse de ce roman pas évident à lire! Par rapport aux Romans de Camus, serait il possible de faire une vidéo sur le roman "La Chute" svp? Dans tous les cas, c'est super ce que vous faites et j'ai trouvé très intéressant la vidéo de pourquoi vous faites ce genre de vidéo et le changement de carrière. merci!
Merci pour le commentaire ! Et... non, je ne ferai sans doute pas de vidéo sur "la chute" parce que ma règle implicite est que je ne consacre jamais deux vidéos à un même auteur. J'ai souvent été tenté de casser cette règle mais, pour l'instant, je tiens bon ;) Quant à la vidéo d'intro, je l'ai réalisée à l'occasion d'une tournée dans les collèges du nord où j'essayais de convaincre des petits jeunes qu'analyser des romans ça peut être utile à quelque chose...
L'histoire se déroule en Algérie où les protagonistes européens ont un nom : ils s'appellent Meursault, Raymond, Marie, Salamano, Sintes. Les personnages non européens s'appellent : l'Arabe, les deux Arabes, le groupe d'Arabes, la maîtresse Arabe. Sans commentaire. Comme disait Simone Weil : dans les colonies seul compte le Blanc, les indigènes ne sont là que pour le décor.
Bonjour Jean-philippe Depotte ! Je viens de découvrir votre chaine et ce fut un formidable coup de cœur vous m'avez donné envie de découvrir ces talentueux auteurs que vous nous décrivez à chaque vidéo ! Je tiens donc à vous féliciter pour cela ! J'ai donc lu l'Etranger et je remarque qu'on qualifie ce livre ainsi que ses quelques pièces de théâtre de " cycle de l'absurde" , j'aurais voulu savoir si vous pouviez m'expliquer ce que cela signifie ainsi que l'existentialisme qui y revient en opposition surtout avec Sartre , Merci et continuez vos vidéos surtout !
+Babouliboume Dadaboum Bonjour et merci ! L'absurde, c'est l'absurdité du monde quand on le voit "sans lunettes", c'est-à-dire avec les yeux de l'Etranger, par exemple. Le monde n'a pas de sens, pas d'objet. La justice, la religion, les relations humaines semblent vides quand on les observe pour ce qu'elles sont. Mais ça, c'est le message au premier degré de l'Etranger. Et Camus appelle à une réflexion plus profonde à propos de l'utilité de cette société qui semble absurde. N'est-elle pas malgré tout indispensable à une vie heureuse ? Serions-nous heureux à vire tous ensemble comme vit l'Etranger ? L'existentialisme est la prolongation de cette réflexion : ce qui compte dans la vie d'un homme, ce qui le détermine, ce sont ces actions, ce qu'il fait réellement et non un hypothétique système de croyances, de valeurs ou d'Idées. Là encore, bien sûr, ça se discute. Le principe de la philosophie ce n'est pas d'apporter des réponses mais de pousser à la réflexion. ;)
Et bien je dois vous avouer que vous êtes aussi bon dans vos réponses que dans vos vidéos : toujours simple et clair ! Je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre !
Une lecture de Camus que nous avons au Lycée, quand nous passons rapidement sur les dernières pages, lorsque à travers le juge camus nous donne le sens du meurtre : un parricide . Puis après de longues études , nous comprenons l'origine de de "parricide" à partir de la biographie de Camus. Deux mois après sa naissance , son père meurt, et cette mort retomberas sur l'enfant ...qui trouveras le chemin de la sublimation, alors que Camille Claudel, "L'usurpatrice" pour sa mère, parceque née après la mort d'un frère ainé, qu'elle n'a même pas connu, ira expier "son crime" dans l'inconscient familial, à l'hôpital psychiatrique ...
personnellement j'ajouterais aussi l'étage de l'interrogation personnelle sur notre comportement face à la vie, les autres pour ne pas découvrir à la fin de notre vie que nous n'avions pas vécu ;-).
Je vois que je ne suis pas le seul élève de prepa qui a croiser le chemin de vos vidéos ahah Personnellement, j'attends Madame Bovary, peut-être Proust voire même Lovecraft !:) Bonne continuation !
Madame Bovary est dans les tuyaux. Proust... dans quelques temps si j'ai le courage (!) Quant à Lovecraft, j'aimerais bien mais ses oeuvres principales sont des nouvelles et ne rentrent donc pas dans le cadre de ma chaîne... Mais on ne sait jamais, je ferai peut-être une exception.
Merci pour la série c'est. Vraiment excellent . cela dit sur ce roman ton analyse est tres fine et poussée mais a mon avis il manque un étage qui serait plutôt du premier degré et c'est tout simplement aussi la guerre d'Algérie et le choc des civilisations entre algériens autochtones et francais tout ça savamment organisé par l'absurdité des règles des sociétés. Dites moi ce que vous en pensez et je vous invite à lire à ce sujet ". Meurseaut contre attaque" de Kamel Daoud .
+Nadia Slim merci ! Pour l'Algérie, je ne sais pas... Oui, le roman se déroule en Algérie. Oui, l'homme que tue Meursault est arabe. Mais ces deux éléments, à mon avis, n'ont pas de réelle importance dans le roman. Alors que Camus insiste sur la vacuité des grandes institutions de la société : les règles sociales, la justice, ..., il ne parle pas de la décolonisation ni d'éventuels prémisses de la guerre d'Algérie qui ne devait éclater que plus de 10 ans après la sortie du roman. Aucune scène ne décrit particulièrement les relations entre les Algériens et les Métropolitains. Par contre, oui, l'Algérie est présente dans son atmosphère, dans les rues surchauffées et les maisons blanches, dans la chaleur écrasante qui pèsera dans le crime de Meursault. Si vous avez d'autres éléments, ça m'intéresse !
On a étudié ce texte en français en 1ereS, et ma prof n'arrêtait pas de dire "meursault est un personnage auquel on ne peut s'identifier ". pourtant, je me suis beaucoup identifiée à lui et quand je l'ai dit à ma prof, elle m'a répondu : ce n'est pas possible, ou alors c'est bizarre et inhumain.
Je pense qu'au contraire, on ne peut pas s'empêcher de s'identifier à lui parce que l'empathie est un sentiment dont on ne peut pas se défaire. Tout romancier utilise l'empathie de son lecteur pour diffuser ses émotions, ses messages et ses impressions. Et c'est justement le grand Art de Camus, ici, que d'utiliser cette empathie pour nous faire comprendre le point de vue d'un personnage dépourvu d'empathie.
Bonjour J-Ph Depotte ; je suis scotché par votre analyse de "L' Etranger" comme de quelques autres œuvres littéraires que j'ai lues et relues quand j'étais ado puis jeune homme. Pourrions-nous, vos auditeurs, savoir d'où vous est venue l'idée de la méthode quadripartite d'analyse que vous nommez "alchimie du roman" ? La réponse à une telle question pourrait d'ailleurs constituer le sujet d'une vidéo ! :-) Bonne continuation ; Loiz.
Pour développer un peu plus mon sentiment en lisant ce roman c'est que ce n'est pas tout à fait par hasard que la victime soit l'arabe qui d'ailleurs est le personnage le plus effacé de l'histoire, même pas de nom, c'est l'indigène et là on revient à l'absurde je crois ce roman dénonce aussi l'absurdité de ces règles de colonialisme ou plutôt de ségrégationnisme colonial qui finalement ne peut qu'aboutir à ce genre d'action de part et d'autre sans se rendre compte , c'est le symbole d'un affrontement chacun a sa manière pour cette terre commune. Et ca soulève la question qu'elle aurait été l'histoire si les colons s'étaient pris autrement avec les autochtones et dès le début, serait il arrive ce qui est arrivé ??? Ceci n'est qu'un petit palier de ce livre prodigieux .
+Nadia Slim Peut-être... On pourrait aussi dire que le titre du roman peut être interprété de cette manière. Meursault, avant d'être un Etranger à la société des hommes, est d'abord Etranger à la terre qu'il habite. Et c'est sans doute une composante de ce livre d'exception.
un grand merci pour votre travail! je passe le bac de français dans quelques jours et vos explications sont précieuses avez vous songé à faire une vidéo sur Candide?
Je viens de terminer le roman, ma réflexion est que le personnage de l'étranger n'est pas si étranger, on a tous des caractères communs avec ce personnage. Il ne manque pas d'empathie, certes il n'a pas été très touché par la mort de sa maman, une maman qui ne vivait pas avec lui et avec qui il n'a pas eu d'échange durant toute une année, contrairement à Mr Pérez. Il n'a pas refusé la demande de mariage de Marie même si il a plus une attirance physique qu'un projet en commun. Il a prêté de l'aide à Raymond sans trop réfléchir aux conséquences. Il était plutôt un employé 'modèle'. L'étranger agit par intérêt immédiat sans trop réfléchir à la suite. Ce qui distingue ce personnage des autres c'est qu'il ne joue pas un rôle, et il était victime et jugé de ce fait. Camus a mit en évidence une réalité dérangeante, on est plus perçu par ce qu'on montre et pas par ce qu'on est, une réalité qui pousse les gens à jouer des rôles et de ne pas vivre librement, ce qui est une absurdité. L'événement qui reste flou, c'est que l'étranger tire une première balle et quelques secondes après quatre balles sur un corps allongé, que doit on comprendre de cet incident sur ce personnage ? Merci pour cet excellent travail et ces vidéos!
Si je comprends bien votre analyse de l'oeuvre, l'auteur nous présente un personnage dépourvu de l'empathie envers autrui, nous indique juste après que tous les autres personnages ne lui sont pas différents (juge, prostituée..), et donc on ne peut plus le culpabiliser sur ce fait. Par cette réflexion, nous sommes amenés à éprouver de l'empathie envers un personnage qui lui même ne l'éprouve pas, et l'auteur invite alors le lecteur à revoir cette position absurde en la confrontant avec le rôle de la loi dans la société. N'est-ce pas une invitation à ne plus être empathique plutôt qu'une invitation à songer à une question philosophique? Cela dit, c'était une excellente analyse de l'oeuvre.
Camus invite peut-être à réfléchir sur l'empathie, mais je ne suis pas sur que ce soit réellement l'objet de ce roman. J'ai lu récemment Le mythe de Sisyphe, essai philosophique sur l'absurde. Et je crois bien que tout ce qui tourne autour de l'étranger c'est bien cette question de l'absurde et de la Révolte qu'il suppose; c'est un thème central de sa philosophie. D'ailleurs Meursault va vivre cette révolte dans l'épilogue, c'est le point culminant de l'oeuvre. Son apothéose. Je ne suis pas sûr que Camus appelle à la question du manque d'empathie des hommes puisque tout est absurde. Encore plus l'appel, la tendance que l'homme a à vouloir donner du sens, à raisonner le chaos silencieux du monde. A vrai dire mon propos est sans fondement et est vain tant le coeur de la pensée de Camus m'échappe. Il a écrit ses essais, pièces et roman comme un tout aquatique voir gazeux. Et il faut faire une lecture transversale de sa pensée, et ce je peux le dire étant donné que son essai traite de la question de suicide et que son roman d'un condamné à mort. Deux états qu'il oppose radicalement. C'est un auteur bouleversant. Pour en revenir au fait même de sa pensée, elle s'oriente essentiellement autour de l'absurde et surtout de la révolte, de la conscience placée face à l'absurde. Cette vidéo donne une interprétation très intéressante du roman, mais ne rentre pas dans le fond de ce que dit l'auteur. Bien entendu, le fond de ce que dit un philosophe est en mouvement constant, impalpable et volatile!
Bien sûr, on ne peut pas tout dire d'un monument tel que l'Etranger dans une vidéo de onze minutes. Ceci dit, il me semble que vous avez négligé un aspect essentiel du roman, à savoir le thème religieux. Camus ne s'arrête pas à une simple critique de la religion comme une énième institution sociale sans intérêt et vide de sens. Les personnages dont Meursault se souvient lors de la rencontre avec l'aumônier, quels sont leurs noms? Marie, Céleste, Emmanuel. Noms religieux s'il en est. Au début du dernier chapitre, l'Etranger dit à propos de sa nouvelle cellule : "De celle-ci, lorsque je suis allongé, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit." Parle-t-il vraiment du ciel ici, ou de Dieu? La personnification, avec le visage en particulier, porte vraiment à y réfléchir. La dernière phrase du roman commence par "Pour que tout soit consommé", ce qui ressemble bigrement aux dernières paroles du Christ en croix. Le dernier chapitre, à travers la rencontre avec l'aumônier, porte le roman à son point d'acmé par la transformation de l'athée acharné en désespéré qui se raccroche à des figures spirituelles, pour finir par devenir lui-même une figure christique. Bien sûr ça n'est qu'un aspect, mais c'est vraiment ce qui m'a frappé en lisant le roman, et particulièrement le chapitre V.
Oui, c'est intéressant. Et il est intéressant de constater comment nous, lecteurs, contrairement à Meursault, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à son histoire, nous analysons ses moindres mots pour comprendre ce qu'il est et ce qu'il pense. Nous voulons lui donner un sens. Mieux, nous projetons nos propres idées, ou nos sentiments, dans la tête de cet homme. Et c'est un peu le message de ma vidéo. Nous sommes doués d'empathie, nous ne pouvons pas nous en empêcher... Camus ouvre beaucoup de pistes, il nous donne du grain à moudre. Mais pas Meursault, je pense...
C'est là justement le problème. Vous parlez beaucoup du ressenti du lecteur. Je ne me suis pas vraiment reconnue dans ce que vous disiez là-dessus; il me semble qu'il est tout à fait possible de suivre le déroulement de la pensée du personnage et de l'analyser cliniquement sans entrer dans l'empathie ni la sympathie, et ce dès la première lecture. Je n'ai pas l'impression que mon opinion du personnage ait changé une fois le livre refermé. Somme toute je dirais qu'il ne faut pas confondre analyse littéraire et ressenti personnel, et pour cela l'appui sur le texte est indispensable, ce que j'ai trouvé qu'il manquait dans votre vidéo.
sachant que ce roman a été écrit en 1942, je trouve la citation du Dr. Jordan Peterson (psychanalyste et professeur de l'université à Toronto), lors d'une interview avec Steve Crowder, très juste "Les gens qui sont caractérologiquement faible, [...] je veux dire faible dans le sens qu'ils ne peuvent pas résister aux assauts de la vie [...] ils se tournent vers le nihilisme ou se tournent vers l'idéologie"
Il me semble que Meursault est dans une suprême indifférence consécutive à l'absurde plutôt que dans un manque d'empathie. Toutefois, le fait que Meursault rédige une demande de grâce va à l'encontre de mon interprétation. Il aurait dû être indifférent à sa propre mort pour aller jusqu'au bout de l'indiférence.
Je viens de terminer la lecture de ce roman, ma réflexion est que le personnage de l'étranger n'est pas si étranger, on a tous des caractères communs de ce personnage. Certes il semblait indifférent à la mort de sa mère, une maman loin de lui de 3 ans et avec qui il n'a pas échangé durant une année, il était comme même présent à son enterrement. Il n'a pas demandé le mariage à Marie mais il ne l'a pas refusé alors qu'il a plus une attirance physique envers elle, qu'un projet en commun. Par contre, il était un employé 'modèle' auprès de son patron. Il n'a pas hésité à accepter le dîner avec Raymond et à lui prêter de l'aide. L'étranger est un personnage qui reflète l'homme ordinaire qui agit par un intérêt personnel et immédiat, il se distingue par le fait qu'il ne ment pas et qu'il ne joue pas un rôle et il était plutôt victime de cette attitude, avec ce procès qui reflète toute l'ambiguïté de la société, on est plutôt perçu à travers le rôle qu'on joue mais pas parce ce qu'on est réellement. L'événement qui reste flou pour pourquoi le personnage a tiré une balle puis 4 de suite? Quelle explication? Et qu'est-ce qu'on peut comprendre de cet incident de la personnalité de l'étranger ?
Ca me donnerait presque envie de relire ce livre. Mais non, ça avait été un trop pénible cauchemar, et au collège, pas possible de se défiler, je ne le relirai pas.
Vous dites dans votre récit (2ème niveau de réflexion) que le Directeur s'amusait d'avoir interdit à T. Perez, le fiancé de la défunte, le droit de la veiller. Alors dans le roman l'etrait est le suivant: "...Et le fait est que la mort de Mme Meursault l'a beaucoup affecté. Je n'ai pas cru devoir lui refuser l'autorisation. Mais sur conseil du médecin visiteur, je lui ai interdit la veillée hier." Cette déclaration me semble point risible, mais plutôt sérieuse? Cordialement,
C'est à travers le jugement du procureur, que Camus exprime le sens du crime de Meursault: un parricide . L'arabe représente le fantasme du père mort. Un parricide qui sera expié dans "le malentendu".
Moi, j'ai plutôt l'impression que "l'Etranger" est le regard de Camus qui est très intelligent sur une société de gens stupides peu importe leur sexe, âge, origine, condition sociale et peu importe qu'on les connaisse bien (Mersault) ou pas.
Tellement pas d accord avec votre analyse... Deja le problème c est que vous parlez simplement de votre vécu subjectif du livre, de vos reflexion personnelles, et tout ça à la troisième personne... Et ce qu' on reproche au personnage lors du procès n est pas qu il est tué un "arabe" mais qu' il n en éprouve aucun regret comme on lui reproche de manquer d empathie lors de l enterrement de sa mère, d' être alle voir un film de Fernandel juste après ect ect. Il est condamne pour tout ça. En fait vous lui faites dans cette vidéo le même procès que celui qui lui est fait dans le livre... Aujourd hui c est vrai on ne condamne plus à mort, mais on décrète que qq un est malade et n à pas sa place dans la société, qu il est meme dangeteux pour elle, ce que vous faites dans la vidéo, et ce qui est une autre forme de condamnation à mort...
Oui, je parle de mon "vécu subjectif du livre". C'est le principe de ma chaîne UA-cam. J'analyse les romans que j'aime. A titre personnel. Je ne délivre pas un cours de littérature définitif. Je ne suis pas un prof de français. Ensuite, je suppose que vous parlez principalement de ce que j'appelle dans la vidéo "l'étage n°3". Ce que je dis à ce moment-là, ce n'est pas que Meursaut est coupable et qu'il faut le guillotiner ! Je pense juste qu'il serait trop facile de s'arrêter à l'étage n°2 et de pleurer le pauvre Meursaut contre la méchante société. Je pense que le message de Camus est plus subtil. En tout cas, moi, ce livre m'a amené à réfléchir à ce qu'est notre société et en quoi elle repose sur l'empathie. Une empathie nécessaire mais souvent trop rare et remplacée par des règles qui peuvent sembler absurdes mais dont on comprend la nécessité à la lumière de l'histoire de Meursaut. C'est une sortre de démonstration par l'absurde ! Et je trouve cela très élégant. Vous pouvez avoir une analyse différente, bien sûr. C'est toute la force de la littérature.
Je pense personnellement qu'il n'y a pas de message derrière ce livre (les messages de Camus se trouvent plus dans ses essais philosophiques: Le Mythe de Sisyphe et L'homme Révolté) et qu'il faut faire attention à ne pas aller trop loin, ou trop haut dans les interprétations car alors on s'en éloigne. L'étage numéro trois, celui que vous décrivez, est celui selon moi du jugement du juge et de la société qui le condamnent justement pour ce qu'ils jugent un "manque d'empathie". Or lui a décidé de rester au niveau 2, de ne pas s'élever vers les idéaux qui veulent cacher l'absurde, de rester dedans et c'est cela qu'ils ne lui pardonnent pas. Et au contraire, ce n'est pas "trop facile" d'en rester là, c'est la traversée du royaume de l'absurde comme décrit ou plutôt expliqué dans le Mythe de Sisyphe (et décrit, expérimenté sous forme de roman dans ce livre) ou le but n'est pas d'en sortir en se réfugiant dans les idéaux, mais d'y rester et de le parcourir. Pour peut être arriver un jour vers la révolte...
Merci pour vos commentaires. Votre discussion est intéressante. Pour ma part, cet "étage 3" a été une sorte de révélation, l'étage qui m'a permis d'avancer dans ma réflexion. Et je suis persuadé que Camus en était parfaitement conscient en écrivant ce roman. Parce qu'effectivement, il nous piège en nous amenant à nous attacher au personnage de Meursaut et à nous révolter contre l'injustice qui lui est faite. Et ceci fonctionne par pure empathie. Nous nous identifions à lui. Mais, plus tard, quand on y réfléchit, quand on prend de la distance par rapport à cette empathie (comme Meursaut lui-même nous l'enseigne !), on considère son crime. Il a tué un homme ! Ca n'est pas rien. Il l'a tué de sang froid (plusieurs balles dans le corps) et sans raison valable (en tout cas, pas la légitime défense). Du coup, pourquoi trouverait-on injuste le sort fait à Meursaut alors que celui de sa victime ne nous indigne pas ? Si l'on écarte le problème de la peine de mort (Meursaut pourrait être condamné à perpétuité, le résultat serait le même), on ne peut pas, moralement, se contenter de trouver la société absurde et complètement dédouaner Meursaut. Il est clairement coupable, légalement et moralement. Le fait que Camus nous "cache" cette réflexion et nous amène la négliger est, je pense, tout le génie de cette oeuvre.
La différence entre sa mort et celle de celui qu'il tue, c'est que dans son cas, sa mise à mort est "programmée". Ce qu'il trouve horrible dans sa condamnation à mort c'est qu'il n'a aucun moyen d 'espérer qu'il va s'en sortir et survivre. Il est prisonnier et il sait à l'avance qu'il va mourir et quel jour, à quel heure, combien de temps il lui reste à vivre et il n'y a aucun moyen pour lui d'espérer autre chose. Alors que celui qu'il a tué, n'a pas vécu ce sentiment, il est mort en sachant jusqu'au bout qu'il allait pouvoir vivre, ne sachant pas à quel moment il va mourir. Meursault n'a pas prémédité son meurtre, il est lui même presque surpris de ce qu'il a fait, il a tué seul et en prenant un risque alors que dans son cas c'est l'ensemble des hommes qui le tuent en programmant tout d'avance et sans prendre aucun risque pour eux même. C'est cela pour moi qui est révoltant et absurde.
Ça se vois bien que cet étrange roman detrangetee est pas le genre de livre son le lu après notre retourne du pilrinage .....et il vau lieu ne pas le mur des son est résolu daller au pelirenage un de ces jours .....bref ..après le pppp ou même avant le pppp mirsaul na rien a fait dans notre vie anti étrangère ....
TU FAIS UN EXCELLENT TRAVAIL ! MERCI BEAUCOUP
Je trouve ça super si 1% des profs de français de collège/lycée fonctionnaient comme ça la littérature serait un des sujets favoris des français! Je me rappelle m'être particulièrement ennuyé quand j'ai lu l'étranger et la j'ai envie de le relire. Je trouverais génial que tu fasses une vidéo sur 1984 je me demande ce que ça donnerait avec ton analyse (mais c'est juste une idée comme ca) en tout cas bravo et merci!
c'est toujours la faute des profs
@@esthergarcia3726 Non. Ce n'est pas toujours la faute des profs, ni seulement la faute des profs. Il est cependant incontestable qu'un prof passionné (et passionnant) peut attiser la curiosité et l'envie de ses élèves en les stimulant d'une manière appropriée ; et à l'inverse, ne pas chercher à intégrer l'élève dans la réflexion menée, ou une explication trop compliquée, ou trop abstraite, ou trop concrète, ou excessive, ou laborieuse, ou désincarnée, ou que sais-je... peut détourner voire dégoûter l'élève.
D'autres facteurs rentrent évidemment en compte pour ce qui est de l'amour de la littérature.
Trés bonnes analyses, vivantes et claires, allant à l'essenciel, il ne faut pas penser qu'écouter vos analyses évite la lecture, au contraire, ca donne envie de relire avec des éléments supplémentaires, bravo et merci beaucoup, je me régale à vous écouter.
Je suis en hypokhâgne depuis peu, et me me garagarise de vos vidéos! Bien plus efficace qu'une pseudo- fiche qu'on fait pour se donner bonne conscience..
L'analyse est très intéressante. J'ai étudié ce roman quand j'étais en première. On a du arriver au premier palier.
Merci bcp pour cette vidéo, je ne savais pas qu'on pouvait analyser l'alchimie d'un roman, en tout cas de trés bonnes explications et je trouve que les idées sont bien expliqués.
Bonsoir, merci pour tout.
Jai vu votre video, réfléchi puis je me suis decidée, j'ai lu ce livre.
Je viens de le terminer, je regarde une nouvelle fois votre vidéo de sorte à ce que je puisse être impregnée du sens réel du roman.
Je vous remercie pour votre travail et decide de fonctionner comme je l'ai fait ces derniers mois. Vos recherches seront le socle de mes prochaines lectures. ( parmis d'autres )
Merci encore. À bientôt
Bonjour,
Pour Camus, me semble-t-il, l'état de "l'homme absurde" est un passage indispensable, une base paradoxalement solide à toute réflexion. L'homme doit reconnaître l'absurdité du monde, son non-sens, pour le dépasser. S'il ne passe pas par cet état (le nihilisme), il stagne dans une sorte de naïveté perméable aux valeurs toutes faites, et s'imprègne de ces valeurs sans en avoir profondément cherché le sens. Il doit donc passer par le nihilisme, et le dépasser en créant du sens. L'Etranger n'est donc pas un homme exécrable mais un homme nécessaire, qui devient exécrable par sa complaisance dans le nihilisme (pensée nécessaire mais insuffisante).
C'est ma façon d'interpréter ce roman, en tout cas.
+Gil Wand Très bonne remarque, et je suis complètement d'accord. Nombreux font l'erreur de s'arrêter au nihilisme de Meursault et voient en l'Etranger une sorte de pamphlet anarchisant. C'est un peu le sens de ce que j'appelle "le deuxième étage de la pyramide" dans ma vidéo. En fait, comme vous le dites très bien, Camus nous montre à quoi ressemble ce monde par les yeux de l'Etranger et il nous invite à utiliser cette réflexion pour bâtir un sens à notre société.
+JPDepotte
Etonnamment, en ayant fini le livre, je me suis demandé - même si le style d'écriture est très agréable, et que l'on ressent réellement qu'un drame a lieu entre les lignes - pourquoi Camus avait reçu le Prix Nobel de littérature après la publication de ce roman. Et ce n'est qu'après un certain temps, voire même après avoir lu d'autres de ses livres, que je me suis rendu compte à quel point L'Etranger" est une puissante incitation (insinuation?) à la réflexion.
Avez-vous lu "Marelle" de Julio Cortazar ? Si oui, vous sentiriez-vous capable d'en faire une vidéo ? C'est un livre qui m'a bouleversé mais que je suis incapable de décrire.
Eh bien non, je n'ai pas lu ce livre. Mais, par ailleurs, j'adore les nouvelles de Cortazar et je vais donc me précipiter sur ce roman en espérant pouvoir en faire un épisode. Merci du conseil !
+JPDepotte Malgré le fait qu'il soit surtout connu pour ses nouvelles, son chef-d'oeuvre est sans doute "Marelle", monument de la littérature à mon humble avis (moi qui n'ai pas encore lu grand chose du haut de ma vingtaine). Je suis en train de lire une retranscription des cours de littérature qu'il a donnés à Berkeley en 1980 (et qui, je pense, n'a pas encore été traduite) "Clases de literatura", quelle joie de se voir donner cours par un écrivain aussi fascinant !
Je ne crois pas que ce roman soit un appel à la création de sens en passant par le stade de "l'homme absurde" baignant dans le nihilisme. C'est le processus même de création de sens qui est remis en cause avec une sorte de plaidoyer par le changement de point de vue de l' Etranger . En effet je pense que Camus voit dans la société et ses différentes mœurs et manières la volonté de se dédouaner de son péché originel ( le manque d'empathie ). Ainsi le non sens et l'absurdité ne se résout pas par la reconnaissance de cela mais ils découlent du syndrome que j'appellerais du coeur vide .
Génial !
Je cherchais justement encore à dépasser ce regard où j'excuse tout de ce Meursault. Merci pour ces éléments de réflexion, et pour cette vidéo très pédagogique.
Une petite critique négative tout de même, les quelques jugements de valeur ("personne ne mérite la mort", par exemple), les quelques vérités générales dépourvues de justification disséminées par-ci par-là au long de cette vidéo.
Autrement, je la trouve géniale, vraiment. Merci pour votre travail, vos explications et pour le temps cédé à monter tout cela.
Bonne journée !
Génial, je te remercie pour tous ces efforts, qui nous aident à apprécier tous ces beaux chef-d’œuvres d'une manière subtile et romancée. Bravo c'est tout simplement génial
Je l'ai étudié cette année (bac de Français). Plus précisément sur 3 extraits, préparés pour l'oral : l'incipit, le meutre, le procès.
Et c'est merveilleux de voir que l'on approche petit à petit, à travers toute la lecture, à ces 3 scènes principales, et que c'est de celles-ci qu'on en dégage le message de l'auteur.
Si ma prof de français a été capable de me faire voir la première et la deuxième dimension, la troisième que j'ai exploité surement un petit peu du bout des neurones (mais comment j'ai pu sortir cette expression... C'est moche !), je n'aurai sûrement jamais su aller jusqu'à la quatrième.
Ce livre m'a marqué, je me rappelle avoir pleuré comme une madeleine à la fin, par ce que je pensais qu'il allait finir par avoir cette empathie, ou du moins un soupçon de sentiments, de considération pour lui même et les autres.
N'il y a t-il que moi qui fonctionne principalement sur cette empathie... ?
Non je pense pense qu'on est pleins.
Vous êtes excellent !
Je suis fan de vos présentations extrêmement fine.
Continuez, s'il vous plait, à nous nourrir aussi intelligemment.
Un grand merci pour cette analyse. J'avais l'impression d'être complètement passée à côté de cette histoire et de son génie que tout le monde me vantait, et au final pas tant que ça. En fait j'ai eu cette espère ce révolte en refermant le livre. Bien-sûr je suis passée par cet état d'empathie envers le narrateur que vous décrivez, mais ce sentiment fut très bref. De suite après la fin de l'histoire, j'ai eu comme l'impression de m'être faite "avoir" par Camus. Je me suis de suite dit "attend, je ne ressent pas vraiment de peine pour ce Meursault, c'est vrai, c'est un criminel après tout ! Alors où Camus a-t-il voulu m'emmener en me faisant m'apitoyer sur le sort de son personnage ?". Je n'avais pas poussé la réflexion jusqu'au quatrième étage ni jusqu'à la subtilité du raisonnement que vous nous proposez là. Merci ! :)
je viens de le reregarder, et c'est encore absolument génial !
C'est juste incroyable, j'ai lu le livre que je n'avais même pas compris tout le fond du message alors, merci beaucoup pour cette vidéo :)
Merci beaucoup pour cette vidéo qui m'a beaucoup aidée à faire mon cours pour mes élèves de Première Bac Pro. Bonne continuation.
La meilleur vidéo de résumé d’Albert Camus que j’ai vu merci infiniment ❤️
Salut, super vidéo, simplement pour le résumé il y a juste un petit détail qu'il me semble important d'évoquer: il me semble que Meursault n'est pas amoureux de Marie, elle lui pose même la question au début du roman. Je trouve ça important parce que si Meursault avait été capable d'aimer, ça n'aurait pas vraiment collé avec son personnage, surtout si on envisage de décrypter l'oeuvre de Camus sous l'angle psychologique de son combat contre la dépression. Mais je trouve ça très bien ce type de travail, surtout vu ce qu'on entend comme critique peu constructive, aveuglement péjorative et vraiment pas complète de ce monument.
biendit
Très passionnant ! merci JPD
Bonjour Jean-Philippe, merci pour vos vidéos extraordinaires !
C'est vraiment Fabuleux comme série de vidéos ! ❤️
Tes presentations sont vraiment geniales. Merci
Merci pour ces videos qui sont véritablement une bouffée d'air dans la brume que peut constituer la littérature.
Etudiant en khagne, gavé à la critique de Barthes, j'en arrive presque à oublier ce qui me fait aimer la lecture, et au fond, plus que le sens, l'écriture ou bien la polysémie d'une oeuvre, peut être est-ce bien l'alchimie d'un roman qui nous fait voyager! Traiter avec brio d'un ouvrage aussi complexe que L'etranger, d'une façon aussi décomplexée et brillante me donne une envie furieuse de me replonger dans cet oeuvre qui m'a tant fasciné plus jeune. Je m'abonne à la chaine, et j'espère avoir la chance d'y trouver, sait on jamais, un Manon Lescaut ou un Père Goriot, voire pourquoi pas un Voyage au bout de la nuit :)
Merci ! Manon Lescaut est déjà dans les tuyaux. Pour Balzac, a priori, j'ai plutôt prévu la peau de chagrin. Quant à Voyage au bout de la nuit... Pour l'instant je ne me sens pas encore prêt à escalader cette montagne ! ;)
Trop bien.Tu m'a permis de comprendre un roman 1 jours avant un contrôle de lecture.
Super continu comme-ça. :=) :=) :=)
Elle est vraiment super cette serie de vidéos
Le livre choisi demandait un niveau d'analyse tout aussi conséquent. Et c'est ... c'est ... C'est juste brillant... Je ne sais pas quoi dire. C'est juste brillant... Vraiment très bonne continuation.
Merci beaucoup instructif et intéressant
c'est par hasard que j'ai decouvert votre site et j'en suis tombé amoureux.Merci pour ce que vous faites ca nous réconcilie avec les romans et ca nous permet de lire un livre autrement que je le faisais.merci mille fois
Superbe. J'utilise vos vidéos dans mes cours. Continuez!
Bravo ! J'ai beaucoup apprécié cette vidéo.
super vidéo grâce a cette vidéo tu viens de sauver mon bac de français , merci beaucoup !!!
Just found this series of video and I love it
Très intéressant, on comprend il a eu un prix Nobel.
Très bon travail et très agréable à regarder!
un grand merci pour ces efforts
Merci beaucoup ça m'a beaucoup aidé pour préparer mon bac de français
Bravo et merci pour vos excellentes alchimies ! Suggestion : un autre roman de Camus, La Peste, que tant de gens relisent depuis le début de la pandémie de covid 19…
Génial! je vous remercie pour ce bijoux
Merci beaucoup de prendre la peine de me répondre . Je me suis mal exprimée ce n'est pas la guerre en elle même mais comme je l'ai dit il est bien fait allusion dans ce roman (excellent par ailleurs et qui se lit avec grand plaisir dur le plan du style c'est prodigieux) a deux sociétés parallèles et qui s'opposeaient déjà symboliquement.continuez svp votre travail.
Ah oui oui oui oui ! Nous partons sur une réflexion plutôt abordable pour des personnes voulant comprendre simplement cet ouvrage d'Albert Camus
Merci pour cette analyse puissante.
C'est absolument génial !!!
J'ai lu ce monument de la littérature comme bcp lorsque j'étais ado ..puis bien plus tard , en refermant le bouquin je me souviens cette pensée profonde , je suis , telle que je suis ainsi , issue et construite nourrie de tant de livres j'en suis le résultat . comme une boite vide qui se remplirait d’éléments que j'aurais délibérément choisi ... Nos bâtisseurs ne sont pas toujours visibles .
Concept génial, merci beaucoup !!
Merci beaucoup pour cette analyse de ce roman pas évident à lire!
Par rapport aux Romans de Camus, serait il possible de faire une vidéo sur le roman "La Chute" svp?
Dans tous les cas, c'est super ce que vous faites et j'ai trouvé très intéressant la vidéo de pourquoi vous faites ce genre de vidéo et le changement de carrière.
merci!
Merci pour le commentaire !
Et... non, je ne ferai sans doute pas de vidéo sur "la chute" parce que ma règle implicite est que je ne consacre jamais deux vidéos à un même auteur. J'ai souvent été tenté de casser cette règle mais, pour l'instant, je tiens bon ;)
Quant à la vidéo d'intro, je l'ai réalisée à l'occasion d'une tournée dans les collèges du nord où j'essayais de convaincre des petits jeunes qu'analyser des romans ça peut être utile à quelque chose...
@@JPDepotte Je comprends, tant pis!
Bon courage pour la suite!
Vous êtes excellent !
L'histoire se déroule en Algérie où les protagonistes européens ont un nom : ils s'appellent Meursault, Raymond, Marie, Salamano, Sintes. Les personnages non européens s'appellent : l'Arabe, les deux Arabes, le groupe d'Arabes, la maîtresse Arabe. Sans commentaire. Comme disait Simone Weil : dans les colonies seul compte le Blanc, les indigènes ne sont là que pour le décor.
Bonjour Jean-philippe Depotte ! Je viens de découvrir votre chaine et ce fut un formidable coup de cœur vous m'avez donné envie de découvrir ces talentueux auteurs que vous nous décrivez à chaque vidéo ! Je tiens donc à vous féliciter pour cela ! J'ai donc lu l'Etranger et je remarque qu'on qualifie ce livre ainsi que ses quelques pièces de théâtre de " cycle de l'absurde" , j'aurais voulu savoir si vous pouviez m'expliquer ce que cela signifie ainsi que l'existentialisme qui y revient en opposition surtout avec Sartre , Merci et continuez vos vidéos surtout !
+Babouliboume Dadaboum Bonjour et merci ! L'absurde, c'est l'absurdité du monde quand on le voit "sans lunettes", c'est-à-dire avec les yeux de l'Etranger, par exemple. Le monde n'a pas de sens, pas d'objet. La justice, la religion, les relations humaines semblent vides quand on les observe pour ce qu'elles sont.
Mais ça, c'est le message au premier degré de l'Etranger. Et Camus appelle à une réflexion plus profonde à propos de l'utilité de cette société qui semble absurde. N'est-elle pas malgré tout indispensable à une vie heureuse ? Serions-nous heureux à vire tous ensemble comme vit l'Etranger ?
L'existentialisme est la prolongation de cette réflexion : ce qui compte dans la vie d'un homme, ce qui le détermine, ce sont ces actions, ce qu'il fait réellement et non un hypothétique système de croyances, de valeurs ou d'Idées.
Là encore, bien sûr, ça se discute. Le principe de la philosophie ce n'est pas d'apporter des réponses mais de pousser à la réflexion. ;)
Et bien je dois vous avouer que vous êtes aussi bon dans vos réponses que dans vos vidéos : toujours simple et clair !
Je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre !
Une lecture de Camus que nous avons au Lycée, quand nous passons rapidement sur les dernières pages, lorsque à travers le juge
camus nous donne le sens du meurtre : un parricide . Puis après de longues études , nous comprenons l'origine de de "parricide" à partir de la biographie de Camus. Deux mois après sa naissance , son père meurt, et cette mort retomberas sur l'enfant ...qui trouveras le chemin de la sublimation, alors que Camille Claudel, "L'usurpatrice" pour sa mère, parceque née après la mort d'un frère ainé, qu'elle n'a même pas connu, ira expier "son crime" dans l'inconscient familial, à l'hôpital psychiatrique ...
Quel chef-d’œuvre
J ai adoré ta façon de parler à la Camus
Mon premier Camus en roman et bon dieu j'ai pas réussi à en lire d'autre de lui tellement celui là m'a bluffé.
Excellent. Merci
personnellement j'ajouterais aussi l'étage de l'interrogation personnelle sur notre comportement face à la vie, les autres pour ne pas découvrir à la fin de notre vie que nous n'avions pas vécu ;-).
Je vois que je ne suis pas le seul élève de prepa qui a croiser le chemin de vos vidéos ahah
Personnellement, j'attends Madame Bovary, peut-être Proust voire même Lovecraft !:)
Bonne continuation !
Madame Bovary est dans les tuyaux. Proust... dans quelques temps si j'ai le courage (!) Quant à Lovecraft, j'aimerais bien mais ses oeuvres principales sont des nouvelles et ne rentrent donc pas dans le cadre de ma chaîne... Mais on ne sait jamais, je ferai peut-être une exception.
Moi qui n'aime pas trop la littérature, pour le coup je trouve cet vidéo très intéressante !
Tres bien !Merci !
can we have an english version pls
Well done my friend
Lee morgan derrière en soundtrack👌
Gracias!
J'aimerais beaucoup vous entendre sur le Faust de Goethe.
Merci !
Merci pour la série c'est. Vraiment excellent . cela dit sur ce roman ton analyse est tres fine et poussée mais a mon avis il manque un étage qui serait plutôt du premier degré et c'est tout simplement aussi la guerre d'Algérie et le choc des civilisations entre algériens autochtones et francais tout ça savamment organisé par l'absurdité des règles des sociétés. Dites moi ce que vous en pensez et je vous invite à lire à ce sujet ". Meurseaut contre attaque" de Kamel Daoud .
+Nadia Slim merci !
Pour l'Algérie, je ne sais pas... Oui, le roman se déroule en Algérie. Oui, l'homme que tue Meursault est arabe. Mais ces deux éléments, à mon avis, n'ont pas de réelle importance dans le roman. Alors que Camus insiste sur la vacuité des grandes institutions de la société : les règles sociales, la justice, ..., il ne parle pas de la décolonisation ni d'éventuels prémisses de la guerre d'Algérie qui ne devait éclater que plus de 10 ans après la sortie du roman. Aucune scène ne décrit particulièrement les relations entre les Algériens et les Métropolitains. Par contre, oui, l'Algérie est présente dans son atmosphère, dans les rues surchauffées et les maisons blanches, dans la chaleur écrasante qui pèsera dans le crime de Meursault.
Si vous avez d'autres éléments, ça m'intéresse !
On a étudié ce texte en français en 1ereS, et ma prof n'arrêtait pas de dire "meursault est un personnage auquel on ne peut s'identifier ". pourtant, je me suis beaucoup identifiée à lui et quand je l'ai dit à ma prof, elle m'a répondu : ce n'est pas possible, ou alors c'est bizarre et inhumain.
Je pense qu'au contraire, on ne peut pas s'empêcher de s'identifier à lui parce que l'empathie est un sentiment dont on ne peut pas se défaire. Tout romancier utilise l'empathie de son lecteur pour diffuser ses émotions, ses messages et ses impressions. Et c'est justement le grand Art de Camus, ici, que d'utiliser cette empathie pour nous faire comprendre le point de vue d'un personnage dépourvu d'empathie.
Bonjour J-Ph Depotte ; je suis scotché par votre analyse de "L' Etranger" comme de quelques autres œuvres littéraires que j'ai lues et relues quand j'étais ado puis jeune homme. Pourrions-nous, vos auditeurs, savoir d'où vous est venue l'idée de la méthode quadripartite d'analyse que vous nommez "alchimie du roman" ? La réponse à une telle question pourrait d'ailleurs constituer le sujet d'une vidéo ! :-) Bonne continuation ; Loiz.
Pour développer un peu plus mon sentiment en lisant ce roman c'est que ce n'est pas tout à fait par hasard que la victime soit l'arabe qui d'ailleurs est le personnage le plus effacé de l'histoire, même pas de nom, c'est l'indigène et là on revient à l'absurde je crois ce roman dénonce aussi l'absurdité de ces règles de colonialisme ou plutôt de ségrégationnisme colonial qui finalement ne peut qu'aboutir à ce genre d'action de part et d'autre sans se rendre compte , c'est le symbole d'un affrontement chacun a sa manière pour cette terre commune. Et ca soulève la question qu'elle aurait été l'histoire si les colons s'étaient pris autrement avec les autochtones et dès le début, serait il arrive ce qui est arrivé ??? Ceci n'est qu'un petit palier de ce livre prodigieux .
+Nadia Slim Peut-être... On pourrait aussi dire que le titre du roman peut être interprété de cette manière. Meursault, avant d'être un Etranger à la société des hommes, est d'abord Etranger à la terre qu'il habite. Et c'est sans doute une composante de ce livre d'exception.
un grand merci pour votre travail! je passe le bac de français dans quelques jours et vos explications sont précieuses
avez vous songé à faire une vidéo sur Candide?
Super :D merci beaucoup
Je viens de terminer le roman, ma réflexion est que le personnage de l'étranger n'est pas si étranger, on a tous des caractères communs avec ce personnage.
Il ne manque pas d'empathie, certes il n'a pas été très touché par la mort de sa maman, une maman qui ne vivait pas avec lui et avec qui il n'a pas eu d'échange durant toute une année, contrairement à Mr Pérez.
Il n'a pas refusé la demande de mariage de Marie même si il a plus une attirance physique qu'un projet en commun.
Il a prêté de l'aide à Raymond sans trop réfléchir aux conséquences.
Il était plutôt un employé 'modèle'.
L'étranger agit par intérêt immédiat sans trop réfléchir à la suite.
Ce qui distingue ce personnage des autres c'est qu'il ne joue pas un rôle, et il était victime et jugé de ce fait.
Camus a mit en évidence une réalité dérangeante, on est plus perçu par ce qu'on montre et pas par ce qu'on est, une réalité qui pousse les gens à jouer des rôles et de ne pas vivre librement, ce qui est une absurdité.
L'événement qui reste flou, c'est que l'étranger tire une première balle et quelques secondes après quatre balles sur un corps allongé, que doit on comprendre de cet incident sur ce personnage ?
Merci pour cet excellent travail et ces vidéos!
Réalité.
Un grand stoïque en somme cet 《étranger》... :-))
Si je comprends bien votre analyse de l'oeuvre, l'auteur nous présente un personnage dépourvu de l'empathie envers autrui, nous indique juste après que tous les autres personnages ne lui sont pas différents (juge, prostituée..), et donc on ne peut plus le culpabiliser sur ce fait. Par cette réflexion, nous sommes amenés à éprouver de l'empathie envers un personnage qui lui même ne l'éprouve pas, et l'auteur invite alors le lecteur à revoir cette position absurde en la confrontant avec le rôle de la loi dans la société. N'est-ce pas une invitation à ne plus être empathique plutôt qu'une invitation à songer à une question philosophique?
Cela dit, c'était une excellente analyse de l'oeuvre.
excellent
Merci :)
Camus invite peut-être à réfléchir sur l'empathie, mais je ne suis pas sur que ce soit réellement l'objet de ce roman. J'ai lu récemment Le mythe de Sisyphe, essai philosophique sur l'absurde. Et je crois bien que tout ce qui tourne autour de l'étranger c'est bien cette question de l'absurde et de la Révolte qu'il suppose; c'est un thème central de sa philosophie. D'ailleurs Meursault va vivre cette révolte dans l'épilogue, c'est le point culminant de l'oeuvre. Son apothéose. Je ne suis pas sûr que Camus appelle à la question du manque d'empathie des hommes puisque tout est absurde. Encore plus l'appel, la tendance que l'homme a à vouloir donner du sens, à raisonner le chaos silencieux du monde.
A vrai dire mon propos est sans fondement et est vain tant le coeur de la pensée de Camus m'échappe. Il a écrit ses essais, pièces et roman comme un tout aquatique voir gazeux. Et il faut faire une lecture transversale de sa pensée, et ce je peux le dire étant donné que son essai traite de la question de suicide et que son roman d'un condamné à mort. Deux états qu'il oppose radicalement. C'est un auteur bouleversant. Pour en revenir au fait même de sa pensée, elle s'oriente essentiellement autour de l'absurde et surtout de la révolte, de la conscience placée face à l'absurde. Cette vidéo donne une interprétation très intéressante du roman, mais ne rentre pas dans le fond de ce que dit l'auteur. Bien entendu, le fond de ce que dit un philosophe est en mouvement constant, impalpable et volatile!
Bien sûr, on ne peut pas tout dire d'un monument tel que l'Etranger dans une vidéo de onze minutes. Ceci dit, il me semble que vous avez négligé un aspect essentiel du roman, à savoir le thème religieux. Camus ne s'arrête pas à une simple critique de la religion comme une énième institution sociale sans intérêt et vide de sens. Les personnages dont Meursault se souvient lors de la rencontre avec l'aumônier, quels sont leurs noms? Marie, Céleste, Emmanuel. Noms religieux s'il en est. Au début du dernier chapitre, l'Etranger dit à propos de sa nouvelle cellule : "De celle-ci, lorsque je suis allongé, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit." Parle-t-il vraiment du ciel ici, ou de Dieu? La personnification, avec le visage en particulier, porte vraiment à y réfléchir. La dernière phrase du roman commence par "Pour que tout soit consommé", ce qui ressemble bigrement aux dernières paroles du Christ en croix. Le dernier chapitre, à travers la rencontre avec l'aumônier, porte le roman à son point d'acmé par la transformation de l'athée acharné en désespéré qui se raccroche à des figures spirituelles, pour finir par devenir lui-même une figure christique. Bien sûr ça n'est qu'un aspect, mais c'est vraiment ce qui m'a frappé en lisant le roman, et particulièrement le chapitre V.
Oui, c'est intéressant. Et il est intéressant de constater comment nous, lecteurs, contrairement à Meursault, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à son histoire, nous analysons ses moindres mots pour comprendre ce qu'il est et ce qu'il pense. Nous voulons lui donner un sens. Mieux, nous projetons nos propres idées, ou nos sentiments, dans la tête de cet homme. Et c'est un peu le message de ma vidéo. Nous sommes doués d'empathie, nous ne pouvons pas nous en empêcher... Camus ouvre beaucoup de pistes, il nous donne du grain à moudre. Mais pas Meursault, je pense...
C'est là justement le problème. Vous parlez beaucoup du ressenti du lecteur. Je ne me suis pas vraiment reconnue dans ce que vous disiez là-dessus; il me semble qu'il est tout à fait possible de suivre le déroulement de la pensée du personnage et de l'analyser cliniquement sans entrer dans l'empathie ni la sympathie, et ce dès la première lecture. Je n'ai pas l'impression que mon opinion du personnage ait changé une fois le livre refermé. Somme toute je dirais qu'il ne faut pas confondre analyse littéraire et ressenti personnel, et pour cela l'appui sur le texte est indispensable, ce que j'ai trouvé qu'il manquait dans votre vidéo.
sachant que ce roman a été écrit en 1942, je trouve la citation du Dr. Jordan Peterson (psychanalyste et professeur de l'université à Toronto), lors d'une interview avec Steve Crowder, très juste "Les gens qui sont caractérologiquement faible, [...] je veux dire faible dans le sens qu'ils ne peuvent pas résister aux assauts de la vie [...] ils se tournent vers le nihilisme ou se tournent vers l'idéologie"
ES3 raynouard?
Je me demande toujours pourquoi à la fin du roman il veut que la foule l'accueille à son exécution avec des cris de haine...
J'ai détésté ce livre
Il me semble que Meursault est dans une suprême indifférence consécutive à l'absurde plutôt que dans un manque d'empathie. Toutefois, le fait que Meursault rédige une demande de grâce va à l'encontre de mon interprétation. Il aurait dû être indifférent à sa propre mort pour aller jusqu'au bout de l'indiférence.
Wawwwww !!!!
C bien de résumer l'œuvre de A Camus mais si vous avez terminé la deuxième partie ça serait aussi mieux.
Merci de votre savoir.
Je viens de terminer la lecture de ce roman, ma réflexion est que le personnage de l'étranger n'est pas si étranger, on a tous des caractères communs de ce personnage.
Certes il semblait indifférent à la mort de sa mère, une maman loin de lui de 3 ans et avec qui il n'a pas échangé durant une année, il était comme même présent à son enterrement.
Il n'a pas demandé le mariage à Marie mais il ne l'a pas refusé alors qu'il a plus une attirance physique envers elle, qu'un projet en commun.
Par contre, il était un employé 'modèle' auprès de son patron.
Il n'a pas hésité à accepter le dîner avec Raymond et à lui prêter de l'aide.
L'étranger est un personnage qui reflète l'homme ordinaire qui agit par un intérêt personnel et immédiat, il se distingue par le fait qu'il ne ment pas et qu'il ne joue pas un rôle et il était plutôt victime de cette attitude, avec ce procès qui reflète toute l'ambiguïté de la société, on est plutôt perçu à travers le rôle qu'on joue mais pas parce ce qu'on est réellement.
L'événement qui reste flou pour pourquoi le personnage a tiré une balle puis 4 de suite? Quelle explication? Et qu'est-ce qu'on peut comprendre de cet incident de la personnalité de l'étranger ?
Ca me donnerait presque envie de relire ce livre. Mais non, ça avait été un trop pénible cauchemar, et au collège, pas possible de se défiler, je ne le relirai pas.
bon ben merci.
Vous dites dans votre récit (2ème niveau de réflexion) que le Directeur s'amusait d'avoir interdit à T. Perez, le fiancé de la défunte, le droit de la veiller. Alors dans le roman l'etrait est le suivant: "...Et le fait est que la mort de Mme Meursault l'a beaucoup affecté. Je n'ai pas cru devoir lui refuser l'autorisation. Mais sur conseil du médecin visiteur, je lui ai interdit la veillée hier." Cette déclaration me semble point risible, mais plutôt sérieuse? Cordialement,
C'est à travers le jugement du procureur, que Camus exprime le sens du crime de Meursault: un parricide . L'arabe représente le fantasme du père mort. Un parricide qui sera expié dans "le malentendu".
Un roman bizzare l etranger.. dans tous les cas toujours conserver sa liberte de pensee et sa capacite a reflechir...
Peut on voir tes video sans avoir lu le livre par ce qu ej trouve que c'est un peu du spoile
😀
Moi, j'ai plutôt l'impression que "l'Etranger" est le regard de Camus qui est très intelligent sur une société de gens stupides peu importe leur sexe, âge, origine, condition sociale et peu importe qu'on les connaisse bien (Mersault) ou pas.
Tellement pas d accord avec votre analyse... Deja le problème c est que vous parlez simplement de votre vécu subjectif du livre, de vos reflexion personnelles, et tout ça à la troisième personne... Et ce qu' on reproche au personnage lors du procès n est pas qu il est tué un "arabe" mais qu' il n en éprouve aucun regret comme on lui reproche de manquer d empathie lors de l enterrement de sa mère, d' être alle voir un film de Fernandel juste après ect ect. Il est condamne pour tout ça. En fait vous lui faites dans cette vidéo le même procès que celui qui lui est fait dans le livre... Aujourd hui c est vrai on ne condamne plus à mort, mais on décrète que qq un est malade et n à pas sa place dans la société, qu il est meme dangeteux pour elle, ce que vous faites dans la vidéo, et ce qui est une autre forme de condamnation à mort...
Oui, je parle de mon "vécu subjectif du livre". C'est le principe de ma chaîne UA-cam. J'analyse les romans que j'aime. A titre personnel. Je ne délivre pas un cours de littérature définitif. Je ne suis pas un prof de français.
Ensuite, je suppose que vous parlez principalement de ce que j'appelle dans la vidéo "l'étage n°3". Ce que je dis à ce moment-là, ce n'est pas que Meursaut est coupable et qu'il faut le guillotiner ! Je pense juste qu'il serait trop facile de s'arrêter à l'étage n°2 et de pleurer le pauvre Meursaut contre la méchante société. Je pense que le message de Camus est plus subtil. En tout cas, moi, ce livre m'a amené à réfléchir à ce qu'est notre société et en quoi elle repose sur l'empathie. Une empathie nécessaire mais souvent trop rare et remplacée par des règles qui peuvent sembler absurdes mais dont on comprend la nécessité à la lumière de l'histoire de Meursaut.
C'est une sortre de démonstration par l'absurde ! Et je trouve cela très élégant.
Vous pouvez avoir une analyse différente, bien sûr. C'est toute la force de la littérature.
Je pense personnellement qu'il n'y a pas de message derrière ce livre (les messages de Camus se trouvent plus dans ses essais philosophiques: Le Mythe de Sisyphe et L'homme Révolté) et qu'il faut faire attention à ne pas aller trop loin, ou trop haut dans les interprétations car alors on s'en éloigne. L'étage numéro trois, celui que vous décrivez, est celui selon moi du jugement du juge et de la société qui le condamnent justement pour ce qu'ils jugent un "manque d'empathie". Or lui a décidé de rester au niveau 2, de ne pas s'élever vers les idéaux qui veulent cacher l'absurde, de rester dedans et c'est cela qu'ils ne lui pardonnent pas. Et au contraire, ce n'est pas "trop facile" d'en rester là, c'est la traversée du royaume de l'absurde comme décrit ou plutôt expliqué dans le Mythe de Sisyphe (et décrit, expérimenté sous forme de roman dans ce livre) ou le but n'est pas d'en sortir en se réfugiant dans les idéaux, mais d'y rester et de le parcourir. Pour peut être arriver un jour vers la révolte...
Merci pour vos commentaires. Votre discussion est intéressante.
Pour ma part, cet "étage 3" a été une sorte de révélation, l'étage qui m'a permis d'avancer dans ma réflexion. Et je suis persuadé que Camus en était parfaitement conscient en écrivant ce roman.
Parce qu'effectivement, il nous piège en nous amenant à nous attacher au personnage de Meursaut et à nous révolter contre l'injustice qui lui est faite. Et ceci fonctionne par pure empathie. Nous nous identifions à lui.
Mais, plus tard, quand on y réfléchit, quand on prend de la distance par rapport à cette empathie (comme Meursaut lui-même nous l'enseigne !), on considère son crime. Il a tué un homme ! Ca n'est pas rien. Il l'a tué de sang froid (plusieurs balles dans le corps) et sans raison valable (en tout cas, pas la légitime défense). Du coup, pourquoi trouverait-on injuste le sort fait à Meursaut alors que celui de sa victime ne nous indigne pas ? Si l'on écarte le problème de la peine de mort (Meursaut pourrait être condamné à perpétuité, le résultat serait le même), on ne peut pas, moralement, se contenter de trouver la société absurde et complètement dédouaner Meursaut. Il est clairement coupable, légalement et moralement.
Le fait que Camus nous "cache" cette réflexion et nous amène la négliger est, je pense, tout le génie de cette oeuvre.
La différence entre sa mort et celle de celui qu'il tue, c'est que dans son cas, sa mise à mort est "programmée". Ce qu'il trouve horrible dans sa condamnation à mort c'est qu'il n'a aucun moyen d 'espérer qu'il va s'en sortir et survivre. Il est prisonnier et il sait à l'avance qu'il va mourir et quel jour, à quel heure, combien de temps il lui reste à vivre et il n'y a aucun moyen pour lui d'espérer autre chose. Alors que celui qu'il a tué, n'a pas vécu ce sentiment, il est mort en sachant jusqu'au bout qu'il allait pouvoir vivre, ne sachant pas à quel moment il va mourir. Meursault n'a pas prémédité son meurtre, il est lui même presque surpris de ce qu'il a fait, il a tué seul et en prenant un risque alors que dans son cas c'est l'ensemble des hommes qui le tuent en programmant tout d'avance et sans prendre aucun risque pour eux même. C'est cela pour moi qui est révoltant et absurde.
Un roman d'apprentissage pour petits et grand, comme lewis camus et albert carroll ?!
Le lendemain de l'enterrement est un samedi et non un dimanche.
magnifique
Sauve moi je suis perdu, je voudrais l'alchimie du roman les lettres de persanes
Sociopath* pas psychopath
il n'y a pas un culte du soleil (Dieu) ? quand meurseult est éblouis par le soleil et tua à coup de feu l'arabe.
Si tu le crois, tu as raison :)
Ça se vois bien que cet étrange roman detrangetee est pas le genre de livre son le lu après notre retourne du pilrinage .....et il vau lieu ne pas le mur des son est résolu daller au pelirenage un de ces jours .....bref ..après le pppp ou même avant le pppp mirsaul na rien a fait dans notre vie anti étrangère ....
Eh merce jvais avoir 20