Adversaire de la famille traditionnelle toute ma vie, sans enfants par choix, j'ai adoré plus que tout le passage sur la mort enfin consommée de la famille en tant qu'institution prescriptrice. Merci monsieur Gauchet pour cette vision d'ensemble juste et pertinente, même si je ne partage pas votre positionnement politique beaucoup trop favorable à mon goût à la religion et à la morale dont nous venons de sortir.
Passionnant ! J'avais du mal à comprendre la logique de sa pensée en dehors des réflexions toujours bien senties et apparemment frappées au coin du bon sens. Cet échange me semble avoir permis de mieux en comprendre la logique. En particulier, au départ j'étais un peu dubitatif devant le discours sur la mort de Dieu car il me semblait que Dieu était souvent revenu en force en France au cours des siècles passés et que l'intérêt porté par les jeunes à l'Islam était aussi une recherche de transcendance. Cela dit le passage sur la famille a remis en question mes questionnements. Si on part sur du Todd et ses structures familiales qui structurent tout le reste alors tout prend sens : le père devenu un copain presque adolescent, une mère de plus en plus consommatrice qui bâti sur du fragile sans se rendre compte du coût de ses envies de changement, des enfants sans limites avec une éducation positive et élevés dans un monde virtuel, ... Dès lors, comment l'autorité peut-elle s'incarner si elle ne s'incarne pas à la maison ? Si le père devient un pote, pourquoi Dieu ne le serait-il pas ? D'ailleurs le tutoiement de Dieu ne trompe pas. La cellule de base de toute société est effectivement bouleversée et elle devient liquide. Pas étonnant qu'elle ne donne plus envie au reste du monde et qu'elle soit en danger face au solide, car finalement chacun ressent le besoin de repères fixes. La question est donc peut-être moins la construction d'une société liquide comme le suggère Marcel Gauchet (peut-on construire avec du gazeux ?) que l'éventuelle réversibilité, forcément dans la souffrance ! La défaite de 1870 n'avait-elle pas modifié la société française après 55 ans de paix, d'embourgeoisement et de progrès libéraux (l'empire était dans une phase libérale en 1870).
Marcel Gauchet est un grand intellectuel qui parvient très bien à faire le diagnostic de la crise de nos démocratie (il fait le constat sur la base d'une analyse politique et culturelle, et non économique et sociale, c'est son choix et je le respecte). Mais il fait finalement la même erreur que les intellectuels de gauche, car il ne propose aucune solution et formule finalement les mêmes recettes que d'habitude : il dit qu'il faut se réinventer, que la démocratie va devoir se reconfigurer pour surmonter sa crise, etc... Je ne vois pas vraiment où il veut en venir finalement. Son argument d'une démocratie jeune qui a encore tout à apprendre est un peu décevant et il donne l'impression qu'il accepte le gouffre d'incertitude dans lequel nous entrons. Et j'irais même plus loin : en expliquant que nous sommes face à une démocratie en phase d'apprentissage, Marcel Gauchet en justifie les imperfections, et il légitime finalement l'ordre actuel. Au contraire, je pense qu'il faudrait justement apporter une solution concrète rapidement au lieu d'expliquer que les Romains avaient déjà été confrontés au même problème que nous.
Le mystérieux souvent évoqué par M. Marcel Gauchet me semble être tout simplement l'absence de volonté de faire corps, de structurer, de dessiner un avenir commun, de se relier par un grand projet, ... Comme une grande démission. L'individualisme conduissant à une dilution de la démocratie qui a besoin de valeurs incluant la capitalisation du passé
On nous a fait à de nombreuses reprises le coup du grand projet. Particulièrement celui du colonialisme, recyclé et remballé par Elon Musk sous le nom de « conquête de Mars ». Nous ne nous y laissons plus prendre, et puis c'est tout.
lumineux c'est ce qu'on ressent, notre organisation démocratique et sociale dans notre pays encore développé repose tellement sur énormément d'implicites culturels, religieux, techniques qui sont sédimentés depuis des siècles qui sont tenus pour acquis mais qui disparaissent les uns après les autres et qu'on s'acharne pourtant à encore pourfendre sans se rendre compte du néant qui nous attend... je reste pour ma part très sceptique sur la capacité de l'individus roi reposant sur le Droit à faire Société
Oui, il n'y a plus de conservateurs, ce qui veut dire plus de conscience historique, ce qui veut dire être conscient que nous ne sommes pas arrivés là où nous sommes tout seuls, que des millions nous ont précédé et ont souffert pour nous aider, nous préparer, à être ce que nous sommes, c'est à dire ont œuvré pour le PROGRÈS, pas pour l'innovation... mais précisément, quand on voit ce que nous sommes devenus, on peut se demander si ce conservatisme, ce sacrifice des anciens, a pu, pouvait encore avoir un sens. Quand un idiot attardé et acculturé nous dit qu'il faut faire mourir des Ukrainiens (les soutenir) pour que le monde ait un sens et que la Russie doit perde la guerre, on est atterré et cet idiot nous l'avons élu... sans doute parce que notre conscience historique a disparu, ce que je dis au début. C'est pas pour rien que les cochons qui dirigent l'Education nationale ont raboté les programmes d'histoire. Tout ça a été voulu par l' "ELITE", c'est à dire les cochons passé par Non-Science-Po et qui se croient intelligents. Un jour une élite sortira du peuple ? Spinoza le croyait, Marx aussi, Lénine en était une... Trump en est-il ?
On croit reconnaître le nihilisme conceptualisé par Emmanuel Todd, conséquence de la fin du christianisme religieux, notamment celui du protestantisme après celui de Max Weber. Mais ailleurs, les structures du religieux tiennent encore un peu d'une moralité des comportements.
il n'y a plus de penseurs en occident ;il est grand temps qu'advienne autre chose ; il reste pris dans le paradigme du politique et ne pense pas le langage car il n'a pas de théorie du discours , pas de théorie du sujet , pas de thèorie de "l 'objet " ; il n'évoque jamais les philosophes américains , on ne sait pas quelle est sa situation dans le champ du savoir , structuraliste , phénoménologue ; çà reste du commentaire savant
Effectivement. Problème de micro, donc nécessité pour « nous » de tendre l’oreille (ou d’écouter aux casques)… Dommage, car c’est passionnant et édifiant à la fois.
Il faudrait, que je suis bien d'accord que l'Europe s'organise pour que les Anciennes grandes Puissances se fédèrent. et forment un 4e bloc face aux USA, aux russes et aux chinois Malheureusement, Macron joue le grand absent...
Adversaire de la famille traditionnelle toute ma vie, sans enfants par choix, j'ai adoré plus que tout le passage sur la mort enfin consommée de la famille en tant qu'institution prescriptrice. Merci monsieur Gauchet pour cette vision d'ensemble juste et pertinente, même si je ne partage pas votre positionnement politique beaucoup trop favorable à mon goût à la religion et à la morale dont nous venons de sortir.
Marcel Gauchet est toujours pertinent je trouve. Merci librairie mollat pour ce partage !
Marcel Gauchet toujours à la pointe de l'analyse, il mis l'aiguille là où ça fait très mal, grand merci à vous.
C'est justement parce qu'il est à la pointe de l'analyse qu'il est minoritaire dans ce pays..
Passionnant ! J'avais du mal à comprendre la logique de sa pensée en dehors des réflexions toujours bien senties et apparemment frappées au coin du bon sens. Cet échange me semble avoir permis de mieux en comprendre la logique. En particulier, au départ j'étais un peu dubitatif devant le discours sur la mort de Dieu car il me semblait que Dieu était souvent revenu en force en France au cours des siècles passés et que l'intérêt porté par les jeunes à l'Islam était aussi une recherche de transcendance.
Cela dit le passage sur la famille a remis en question mes questionnements. Si on part sur du Todd et ses structures familiales qui structurent tout le reste alors tout prend sens : le père devenu un copain presque adolescent, une mère de plus en plus consommatrice qui bâti sur du fragile sans se rendre compte du coût de ses envies de changement, des enfants sans limites avec une éducation positive et élevés dans un monde virtuel, ... Dès lors, comment l'autorité peut-elle s'incarner si elle ne s'incarne pas à la maison ? Si le père devient un pote, pourquoi Dieu ne le serait-il pas ? D'ailleurs le tutoiement de Dieu ne trompe pas.
La cellule de base de toute société est effectivement bouleversée et elle devient liquide. Pas étonnant qu'elle ne donne plus envie au reste du monde et qu'elle soit en danger face au solide, car finalement chacun ressent le besoin de repères fixes.
La question est donc peut-être moins la construction d'une société liquide comme le suggère Marcel Gauchet (peut-on construire avec du gazeux ?) que l'éventuelle réversibilité, forcément dans la souffrance ! La défaite de 1870 n'avait-elle pas modifié la société française après 55 ans de paix, d'embourgeoisement et de progrès libéraux (l'empire était dans une phase libérale en 1870).
Marcel Gauchet est un grand intellectuel qui parvient très bien à faire le diagnostic de la crise de nos démocratie (il fait le constat sur la base d'une analyse politique et culturelle, et non économique et sociale, c'est son choix et je le respecte). Mais il fait finalement la même erreur que les intellectuels de gauche, car il ne propose aucune solution et formule finalement les mêmes recettes que d'habitude : il dit qu'il faut se réinventer, que la démocratie va devoir se reconfigurer pour surmonter sa crise, etc... Je ne vois pas vraiment où il veut en venir finalement. Son argument d'une démocratie jeune qui a encore tout à apprendre est un peu décevant et il donne l'impression qu'il accepte le gouffre d'incertitude dans lequel nous entrons. Et j'irais même plus loin : en expliquant que nous sommes face à une démocratie en phase d'apprentissage, Marcel Gauchet en justifie les imperfections, et il légitime finalement l'ordre actuel. Au contraire, je pense qu'il faudrait justement apporter une solution concrète rapidement au lieu d'expliquer que les Romains avaient déjà été confrontés au même problème que nous.
Excellent !
L'attaque contre Roger Pol-Droit est savoureuse
Le mystérieux souvent évoqué par M. Marcel Gauchet me semble être tout simplement l'absence de volonté de faire corps, de structurer, de dessiner un avenir commun, de se relier par un grand projet, ... Comme une grande démission. L'individualisme conduissant à une dilution de la démocratie qui a besoin de valeurs incluant la capitalisation du passé
On nous a fait à de nombreuses reprises le coup du grand projet. Particulièrement celui du colonialisme, recyclé et remballé par Elon Musk sous le nom de « conquête de Mars ». Nous ne nous y laissons plus prendre, et puis c'est tout.
Nous venons au monde sans préparation et sommes guidés et éduqués par nos semblables qui sont convaincus du contraire.
lumineux c'est ce qu'on ressent, notre organisation démocratique et sociale dans notre pays encore développé repose tellement sur énormément d'implicites culturels, religieux, techniques qui sont sédimentés depuis des siècles qui sont tenus pour acquis mais qui disparaissent les uns après les autres et qu'on s'acharne pourtant à encore pourfendre sans se rendre compte du néant qui nous attend... je reste pour ma part très sceptique sur la capacité de l'individus roi reposant sur le Droit à faire Société
Oui, il n'y a plus de conservateurs, ce qui veut dire plus de conscience historique, ce qui veut dire être conscient que nous ne sommes pas arrivés là où nous sommes tout seuls, que des millions nous ont précédé et ont souffert pour nous aider, nous préparer, à être ce que nous sommes, c'est à dire ont œuvré pour le PROGRÈS, pas pour l'innovation... mais précisément, quand on voit ce que nous sommes devenus, on peut se demander si ce conservatisme, ce sacrifice des anciens, a pu, pouvait encore avoir un sens. Quand un idiot attardé et acculturé nous dit qu'il faut faire mourir des Ukrainiens (les soutenir) pour que le monde ait un sens et que la Russie doit perde la guerre, on est atterré et cet idiot nous l'avons élu... sans doute parce que notre conscience historique a disparu, ce que je dis au début. C'est pas pour rien que les cochons qui dirigent l'Education nationale ont raboté les programmes d'histoire. Tout ça a été voulu par l' "ELITE", c'est à dire les cochons passé par Non-Science-Po et qui se croient intelligents. Un jour une élite sortira du peuple ? Spinoza le croyait, Marx aussi, Lénine en était une... Trump en est-il ?
et à 50 ans tu ne t'es pas rendu compte que tu n'était pas fait pour penser ? ?
rendez-vous à 70, alors ...
On croit reconnaître le nihilisme conceptualisé par Emmanuel Todd, conséquence de la fin du christianisme religieux, notamment celui du protestantisme après celui de Max Weber. Mais ailleurs, les structures du religieux tiennent encore un peu d'une moralité des comportements.
il n'y a plus de penseurs en occident ;il est grand temps qu'advienne autre chose ; il reste pris dans le paradigme du politique et ne pense pas le langage car il n'a pas de théorie du discours , pas de théorie du sujet , pas de thèorie de "l 'objet " ; il n'évoque jamais les philosophes américains , on ne sait pas quelle est sa situation dans le champ du savoir , structuraliste , phénoménologue ; çà reste du commentaire savant
Jean Petaux a un mauvais micro... on le comprends mal
Comprend
Effectivement. Problème de micro, donc nécessité pour « nous » de tendre l’oreille (ou d’écouter aux casques)… Dommage, car c’est passionnant et édifiant à la fois.
Etrange ... Au casque, ca va bien. Désolé pour vous.
Non, c'est qu'il mange trop, à la bouche pleine!
Introduction interminable...
Pauvre malheureux Trump...! Vraiment..
Il faudrait, que je suis bien d'accord que l'Europe s'organise pour que les Anciennes grandes Puissances se fédèrent. et forment un 4e bloc face aux USA, aux russes et aux chinois Malheureusement, Macron joue le grand absent...