Tout d'abord, un grand merci à Franck Labrosse, de diffuser, voire de vulgariser, les théories que je développe depuis plus de 30 ans et qui se heurtent cependant au mur de la tradition. Je voudrais cependant apporter quelques précisions. Tout d'abord, les étapes conatives ne sauraient être "des étapes d'apprentissage" proprement dites. En effet, lorsque l'on envisage les améliorations possibles des ressources de quiconque, il est nécessaire de distinguer ce qui relève du développement (la structure), de l'apprentissage (connaissances, savoir-faire, techniques) et de l'éducation (les fonctions motrices et mentales). Et bien qu'en situation un élève puisse mobiliser ces trois dimensions à la fois, il y a justement une prévalence conative, une prévalence de sens, et donc un axe dominant de mobilisation. Pouvoir évaluer un élève à une étape grâce à des indicateurs d'étape permet alors à l'enseignant d'être en consonance avec lui en lui proposant des situations pédagogiques bien adaptées à son étape conative. Et si l'on accepte le principe "à chaque étape sa méthode", alors la seule véritable étape à prévalence d'apprentissage est l'étape 3, technique (bien que les étapes structurales ou fonctionnelles offrent inévitablement des occasions d'apprentissage). Je voudrais également attirer l'attention sur la corrélation qui est établie entre les étapes et les cycles: on ne saurait être aussi systématique. En effet, autant il est possible d'anticiper cela lorsqu'une activité est régulière, suivie d'une année sur l'autre, autant les aléas d'une activité irrégulière, ou nouvelle, ne permettent pas l'accumulation d'expériences qui peut justement déclencher un changement de sens et par là un changement d'étape. D'ailleurs les ressources singulières et les rythmes de chacun peuvent difficilement être pris en compte dans une programmation générale. Si la réalité du terrain est bien plus complexe, il n'en reste pas moins que la grille de lecture présentée par Franck Labrosse devrait permettre à un candidat de défendre ses propositions avec une logique démonstrative référencée. Gilles Bui-Xuân.
Bonjour. Je vous remercie de votre commentaire et de ces précisions. Je trouve (et je ne suis pas le seul) que le curriculum conatif est une manière d'observer et de tenter d'interpréter les conduites des élèves qui éclaire souvent le regard. J'ai bien conscience d'avoir pris quelques distances (quelques latitudes) avec la théorie initiale afin de la vulgariser et rendre son usage le plus pragmatique possible pour des personnes n'ayant bien souvent que peu de connaissance sur l'apprentissage. J'espère ne pas avoir pris trop de distance par rapport à la théorie initiale. Si mon interprétation est, selon vous, trop erronée ou éloignée de la conception initiale, je suis tout disposé à refaire ce support avec votre aide et/ou vos conseils... Par conséquent, n'hésitez pas à entrer en contact avec moi. Il est vrai que j'ai mis derrière le terme "étape d'apprentissage" des choses qui relèvent du développement, de l'apprentissage et de l'éducation ... j'ai fait cet amalgame pour simplifier la notion d'étape pour les futurs professeurs des écoles (qui ne font pas forcément le distinguo entre notions). Je reconnais tout à fait cet abus de langage dans un bus de simplification. Ensuite, je suis d'accord sur le fait que les étapes émotionnelles et fonctionnelles ne relèvent pas de l'apprentissage à proprement parler. Néanmoins, supposer une "étape" permet de s'adapter à la problématique de l'élève plutôt que s'obstiner à un enseignement programmatique. Je tente de mettre l'élève au centre des préoccupations. Être enseignant n'est pas seulement enseigner des savoirs (-faire et -être), mais c'est aussi accompagner le développement des enfants (surtout à l'école primaire). Pour cela la mise en place de situations prenant en compte les étapes supposées me semble importante. Enfin, j'ai mis en lien les étapes avec des niveaux (cycle 1 à 3). Je sais que cela est caricatural (encore) et que l'expérience qu'a un enfant n'est pas liée exclusivement à son âge (ou son cycle d'enseignement). Ma caricature s'appuie sur le principe d'un élève lambda sans expérience autre que celle de l'école et ayant un cursus classique. Bien évidemment un élève qui arrive en cycle 2 peut ne jamais avoir été à la piscine ou à la mer et avoir fait des jeux collectifs dès 3ans (ce qui est souvent le cas) par conséquent le lien étapes / niveau de cycle n'est qu'une indication pour simplifier l'analyse. D'ailleurs, j'ai plutôt donné des plages de lien que des liens automatiques. En espérant pouvoir "vulgariser" cette "paire de lunettes" qu’est le curriculum conatif sans l'avoir trop dévoyé ou caricaturer. Je reste à votre disposition pour d'éventuels échanges afin de trouver le juste milieu entre vulgarisation et pragmatisme d'un côté et respect d'une théorie éclairante de l'autre.
Bonjour. Merci pour ces vidéos ! Elles sont très claires. Pour les ressources, j'utilise le filtre de ressource de During. Est ce que je peux tout de même utiliser le curriculum conatif de Bui Xuan pour expliciter les étapes ?
A titre perso je ne vois pas d'incompatibilité entre ceux deux cadre d'analyse. L'essentiel c'est que cela fasse sens pour vous et que vous puissiez avoir de la cohérence.
Merci! Vos vidéos m'ont beaucoup aidé aujourd'hui pour passer l'EPS au CRPE!
Merci pour votre retour
Incroyablement intéressant ! Je découvre et je sens que je vais me passionner pour le sujet !
Tout d'abord, un grand merci à Franck Labrosse, de diffuser, voire de vulgariser, les théories que je développe depuis plus de 30 ans et qui se heurtent cependant au mur de la tradition. Je voudrais cependant apporter quelques précisions. Tout d'abord, les étapes conatives ne sauraient être "des étapes d'apprentissage" proprement dites. En effet, lorsque l'on envisage les améliorations possibles des ressources de quiconque, il est nécessaire de distinguer ce qui relève du développement (la structure), de l'apprentissage (connaissances, savoir-faire, techniques) et de l'éducation (les fonctions motrices et mentales). Et bien qu'en situation un élève puisse mobiliser ces trois dimensions à la fois, il y a justement une prévalence conative, une prévalence de sens, et donc un axe dominant de mobilisation. Pouvoir évaluer un élève à une étape grâce à des indicateurs d'étape permet alors à l'enseignant d'être en consonance avec lui en lui proposant des situations pédagogiques bien adaptées à son étape conative. Et si l'on accepte le principe "à chaque étape sa méthode", alors la seule véritable étape à prévalence d'apprentissage est l'étape 3, technique (bien que les étapes structurales ou fonctionnelles offrent inévitablement des occasions d'apprentissage). Je voudrais également attirer l'attention sur la corrélation qui est établie entre les étapes et les cycles: on ne saurait être aussi systématique. En effet, autant il est possible d'anticiper cela lorsqu'une activité est régulière, suivie d'une année sur l'autre, autant les aléas d'une activité irrégulière, ou nouvelle, ne permettent pas l'accumulation d'expériences qui peut justement déclencher un changement de sens et par là un changement d'étape. D'ailleurs les ressources singulières et les rythmes de chacun peuvent difficilement être pris en compte dans une programmation générale. Si la réalité du terrain est bien plus complexe, il n'en reste pas moins que la grille de lecture présentée par Franck Labrosse devrait permettre à un candidat de défendre ses propositions avec une logique démonstrative référencée. Gilles Bui-Xuân.
Bonjour. Je vous remercie de votre commentaire et de ces précisions.
Je trouve (et je ne suis pas le seul) que le curriculum conatif est une manière d'observer et de tenter d'interpréter les conduites des élèves qui éclaire souvent le regard. J'ai bien conscience d'avoir pris quelques distances (quelques latitudes) avec la théorie initiale afin de la vulgariser et rendre son usage le plus pragmatique possible pour des personnes n'ayant bien souvent que peu de connaissance sur l'apprentissage. J'espère ne pas avoir pris trop de distance par rapport à la théorie initiale. Si mon interprétation est, selon vous, trop erronée ou éloignée de la conception initiale, je suis tout disposé à refaire ce support avec votre aide et/ou vos conseils... Par conséquent, n'hésitez pas à entrer en contact avec moi.
Il est vrai que j'ai mis derrière le terme "étape d'apprentissage" des choses qui relèvent du développement, de l'apprentissage et de l'éducation ... j'ai fait cet amalgame pour simplifier la notion d'étape pour les futurs professeurs des écoles (qui ne font pas forcément le distinguo entre notions). Je reconnais tout à fait cet abus de langage dans un bus de simplification.
Ensuite, je suis d'accord sur le fait que les étapes émotionnelles et fonctionnelles ne relèvent pas de l'apprentissage à proprement parler. Néanmoins, supposer une "étape" permet de s'adapter à la problématique de l'élève plutôt que s'obstiner à un enseignement programmatique. Je tente de mettre l'élève au centre des préoccupations. Être enseignant n'est pas seulement enseigner des savoirs (-faire et -être), mais c'est aussi accompagner le développement des enfants (surtout à l'école primaire). Pour cela la mise en place de situations prenant en compte les étapes supposées me semble importante.
Enfin, j'ai mis en lien les étapes avec des niveaux (cycle 1 à 3). Je sais que cela est caricatural (encore) et que l'expérience qu'a un enfant n'est pas liée exclusivement à son âge (ou son cycle d'enseignement). Ma caricature s'appuie sur le principe d'un élève lambda sans expérience autre que celle de l'école et ayant un cursus classique. Bien évidemment un élève qui arrive en cycle 2 peut ne jamais avoir été à la piscine ou à la mer et avoir fait des jeux collectifs dès 3ans (ce qui est souvent le cas) par conséquent le lien étapes / niveau de cycle n'est qu'une indication pour simplifier l'analyse. D'ailleurs, j'ai plutôt donné des plages de lien que des liens automatiques.
En espérant pouvoir "vulgariser" cette "paire de lunettes" qu’est le curriculum conatif sans l'avoir trop dévoyé ou caricaturer. Je reste à votre disposition pour d'éventuels échanges afin de trouver le juste milieu entre vulgarisation et pragmatisme d'un côté et respect d'une théorie éclairante de l'autre.
Merci beaucoup. Vous m'avez beaucoup aidé !
Tant mieux !
genial!!! merci beaucoup!!!
Depuis la réforme, est ce que cela vaut aussi pour l'oral 2023 2024? Merci pour toutes vos vidéos ^^
Oui si vous le sentez. Sinon faites une hypothèse en Termes de ressource directement.
D'accord merci infiniment ❤
Bonjour. Merci pour ces vidéos ! Elles sont très claires.
Pour les ressources, j'utilise le filtre de ressource de During. Est ce que je peux tout de même utiliser le curriculum conatif de Bui Xuan pour expliciter les étapes ?
A titre perso je ne vois pas d'incompatibilité entre ceux deux cadre d'analyse. L'essentiel c'est que cela fasse sens pour vous et que vous puissiez avoir de la cohérence.