Ça me fait penser à une discussion que j'ai eu un éditeur il y a déjà une bonne quinzaine d'années. Je ne dirais pas son nom, mais quelqu'un qui a été important dans l'édition. Il disait qu'il n'y avait pas de recette au best-seller, qu'une infinité de bouquins remarquables n'attireraient jamais l'attention là où des merdes (je le cite) pouvaient se vendre en dizaine de milliers d'exemplaires. Lui surfait pas mal sur les modes du moment, et d'ailleurs ne publiait quasi que du traduit ayant déjà fait ses preuves outre-atlantique. Et il disait bien que s'il y avait une recette, il serait millionnaire ! Il parlait déjà de ce qui ressort du livre que tu cites, ça m'avait frappé, parce que ça colle pas mal à ma façon d'écrire : les montagnes russes, les objectifs clairs, la psyché des persos, la possibilité de s'identifier, le style ni trop simple, ni trop complexe... (ce dernier point là, Werber en parle beaucoup d'ailleurs.) Je lui avais dit, et ça l'avait fait rigoler. Il disait qu'il peut y avoir tous les ingrédients, ça ne garantit pas que le sauce prenne. Et finalement, ces points ne sont-ils pas simplement les signes d'un bon roman bien équilibré ? et donc que certains de ces romans bien équilibrés passent le mur du best-seller pour x ou y raisons ? (s'entend bien que je ne dis pas qu'un roman qui correspond est forcément bon. Il y a de vrais pépites qui sortent de ce cadre, et des romans insipides qui y entrent) Ce serait intéressant d epouvoir analyser bien plsu de romans et voir combien de mal vendus correspondent ausis à ces critères (avoir un groupe témoin quoi) Pour l'IA, je ne me fais pas trop de bile dans le domaine du livre. Je pense qu'on aura dans quelques années "la première autrice virtuelle" ou une connerie du genre, avec son roman écrit par AI, son visage sur son insta tout en AI... Et je pense que ça sera un feu de paille, un effet de mode qui passera aussi vite qu'il est arrivé (il y a déjà quelques gros d'influenceurs/influenceuses virtuels, qui ne remplacent pas pour autant les êtres humains). En revanche, sur les algo en eux-même (ceux du livre dont tu parles), ça ressemble bien à une lame à double tranchant : aider une ME à identifier un potentiel best seller chez un jeune auteur qui n'aurait pas été lu sans ça, oui, mais éliminer de facto tout ce qui ne rentre pas dans l'algo du coup ? erf erf erf. Je dirais que c'est dans la continuité de la problématique déjà bien présente de la rentabilité avant tout. Je sais que j'aime bien le livre numérique pour ça : ça coûte moins cher à produire, ça permet plus de libertés aux ME de prendre de jeunes auteurs et/ou des projets un peu atypiques.. Après, ce qui m'inquiète le plus, c'est le lissage de l'entertainement : des films, séries, livres qui se ressemblent tous ; des licences pressurés comme des citrons jusque la dernière goutte : j'ai l'impression qu'on va de plus en plus vers ça, avec les financeurs qui sont de plus en plus gros et qui détruisent de plus en plus les petits, soit les mangeant, soit en les faisant disparaître car ils ne peuvent tenir la concurrence. L'IA peut être un rouage de ce problème, mais même pas besoin d 'elle pour que ça se déroule. Pour ça que l'IA ne me préoccupe pas tant que ça dans le milieu du livre (je précise le livre, je suis issu des beaux arts, tous les copains copines devenus pro ont déjà de lourdes répercussions sur leur carrière à cause de l'IA, mais en avait déjà à cause d'Ali Express, Displate, et autres pilleurs de contenus qui omettent légèrement de payer les droits d'exploitation.)
Ah, je crois savoir de quel éditeur tu parles ^^ Oui je pense que ce que le livre donne, c'est avant tout la recette d'un bon bouquin, mais qu'il y a d'autres facteurs qui font que ça va marcher (le contexte, la publicité que l'éditeur fait, etc) Pour les IA, je pense qu'on a de la marge avant qu'elles n'arrivent à écrire de bons bouquins. Ce qui m'inquiéterait plus, ce serait la copie (écrire un bouquin à la manière de King par exemple) ou comme tu le soulignes justement ce côté formatage. Il est clair par contre que pour les illustrateurs et les graphistes, c'est chaud, l'arrivée de l'IA
Bonjour, Merci pour cette vidéo. Le sujet n'est pas nouveau, il existe depuis le début de l’industrialisation. Nous robotisons notre quotidien, automatisons nos tâches et nos relations et nous nous inquiétons en même temps de la déshumanisation et de la stérilisation de nos sociétés. Ce thème a inspiré quelques bons films. La névrose a du bon XD. ...et pendant ce temps-là, le chien aboie. En tant que graphiste, j'ai été confronté à ce discours dans les années 86 avec l'avènement des premiers vrais logiciels de traitement d'image, puis avec l'arrivée de la 3D dans les années 90, et maintenant avec des algorithmes génératifs (Les IA n’existent pas). Autant dire que malgré les polémiques de l'époque, de nos jours, tous les professionnels utilisent ces outils numériques. XD Pour ma part, je trouve que le livre est intéressant pour les raisons que vous évoquez, et un outil n'est rien d'autre qu'un outil; il ne dirigera jamais notre vie... à moins que l’artisan en décide autrement. Mais il est tellement facile pour un mauvais artisan de se plaindre de son matériel plutôt que de remettre en cause ses propres compétences... et c'est exactement ce que nous faisons en tant qu'espèce depuis l'ère de l'industrialisation... Il faut bien tuer le temps. Merci pour cette vidéo. Edit: Oh, j'allais oublier, très belle référence à Michel-Ange dans l'image d'introduction de la vidéo. 😁
l'IA inquiète beaucoup les artistes en tout cas et j'avoue que si j'étais graphiste ou dans l'illustration, ça me ferait peur. Après, comme pour le roman, on est encore loin d'une IA qui puisse vraiment créer, elle ne fait que copier pour l'instant. malgré tout, je m'interroge sur les évolutions que ça va apporter au secteur du livre. ET franchement, quand on voit le scénario copié/collé de certains films, on se dit que l'IA pourrait faire pareil. Ah, merci d'avoir vu la référence, je me suis un peu amusée avec la vignette ^^
@@CatherineLoiseau Perso, ça ne m'inquiète pas. Le copier/coller commence à sauter aux yeux de plus en plus de spectateurs. Du coup, les producteurs devront innover... et faire appel aux artistes.
Là où je vois un problème, c’est si les responsables financiers des maisons d’édition commencent à imposer massivement ce genre d’algorithme sous l’argument du succès commercial. Le mérite d’un livre doit rester lié au sentiment d’un être humain, à l’appréciation des éditeurs et des lecteurs, sous peine d’appauvrissement et d’uniformisation généralisée. C’est pour ça qu’il faut lutter pour la limitation de ces modèles qui de toute façon se retrouveront utilisés à mauvais escient à un moment donné.
Je me demande ce qui se passera si l'intelligence artificielle remplace les comités de lecture. Les éditeurs peuvent rêver à cette machine apte, en quelques secondes, à répondre aux auteurs et autrices que leur livre les intéresse ou pas. Mieux : Les écrivain(e)s réclament des refus circonstanciés que les M.E ont rarement le temps de rédiger. Par contre, l'IA... On peut imaginer un Goncourt électronique, (aïe ! encore une formule qu'on va me piquer ! 😂😂😂😂) voire un Nobel...
Oui, je ne sais pas si ça va avoir un impact sur les comités de lecture. Peut-être pas pour les petites ME, mais peut-être pour les grandes, pour faire déjà un écrémage des manuscrit. Après, je me dis que vu l'état de l'IA actuellement, on est encore loin d'un truc capable d'écrire un bon roman.
@@CatherineLoiseau Tout à fait d'accord en ce qui concerne l'écrémage. Mais cela, Antidote peut déjà, en partie, s'en charger, au moins (imparfaitement) en ce qui concerne la forme. Si l'IA est capable d'analyser le plan du roman et, de ce fait, supputer son succès ou son échec commercial plus rationnellement que les coups de cœur des passionnés en comité de lecture, ce sera grave. En effet, certains auteur/trices n'hésiteront pas à écrire un texte uniquement pour satisfaire l'IA et s'assurer un contrat d'édition.
Je pense que le bouquin a des éléments de pistes, mais qu'il y a aussi une grosse part d'aléatoire et sûrement de contexte. Un bouquin marche parce qu'il a les qualités pour marcher, mais aussi parce qu'il arrive au bon moment et trouve son lectorat.
Ça me fait penser à une discussion que j'ai eu un éditeur il y a déjà une bonne quinzaine d'années. Je ne dirais pas son nom, mais quelqu'un qui a été important dans l'édition. Il disait qu'il n'y avait pas de recette au best-seller, qu'une infinité de bouquins remarquables n'attireraient jamais l'attention là où des merdes (je le cite) pouvaient se vendre en dizaine de milliers d'exemplaires. Lui surfait pas mal sur les modes du moment, et d'ailleurs ne publiait quasi que du traduit ayant déjà fait ses preuves outre-atlantique. Et il disait bien que s'il y avait une recette, il serait millionnaire ! Il parlait déjà de ce qui ressort du livre que tu cites, ça m'avait frappé, parce que ça colle pas mal à ma façon d'écrire : les montagnes russes, les objectifs clairs, la psyché des persos, la possibilité de s'identifier, le style ni trop simple, ni trop complexe... (ce dernier point là, Werber en parle beaucoup d'ailleurs.) Je lui avais dit, et ça l'avait fait rigoler. Il disait qu'il peut y avoir tous les ingrédients, ça ne garantit pas que le sauce prenne. Et finalement, ces points ne sont-ils pas simplement les signes d'un bon roman bien équilibré ? et donc que certains de ces romans bien équilibrés passent le mur du best-seller pour x ou y raisons ? (s'entend bien que je ne dis pas qu'un roman qui correspond est forcément bon. Il y a de vrais pépites qui sortent de ce cadre, et des romans insipides qui y entrent) Ce serait intéressant d epouvoir analyser bien plsu de romans et voir combien de mal vendus correspondent ausis à ces critères (avoir un groupe témoin quoi)
Pour l'IA, je ne me fais pas trop de bile dans le domaine du livre. Je pense qu'on aura dans quelques années "la première autrice virtuelle" ou une connerie du genre, avec son roman écrit par AI, son visage sur son insta tout en AI... Et je pense que ça sera un feu de paille, un effet de mode qui passera aussi vite qu'il est arrivé (il y a déjà quelques gros d'influenceurs/influenceuses virtuels, qui ne remplacent pas pour autant les êtres humains). En revanche, sur les algo en eux-même (ceux du livre dont tu parles), ça ressemble bien à une lame à double tranchant : aider une ME à identifier un potentiel best seller chez un jeune auteur qui n'aurait pas été lu sans ça, oui, mais éliminer de facto tout ce qui ne rentre pas dans l'algo du coup ? erf erf erf.
Je dirais que c'est dans la continuité de la problématique déjà bien présente de la rentabilité avant tout. Je sais que j'aime bien le livre numérique pour ça : ça coûte moins cher à produire, ça permet plus de libertés aux ME de prendre de jeunes auteurs et/ou des projets un peu atypiques.. Après, ce qui m'inquiète le plus, c'est le lissage de l'entertainement : des films, séries, livres qui se ressemblent tous ; des licences pressurés comme des citrons jusque la dernière goutte : j'ai l'impression qu'on va de plus en plus vers ça, avec les financeurs qui sont de plus en plus gros et qui détruisent de plus en plus les petits, soit les mangeant, soit en les faisant disparaître car ils ne peuvent tenir la concurrence. L'IA peut être un rouage de ce problème, mais même pas besoin d 'elle pour que ça se déroule. Pour ça que l'IA ne me préoccupe pas tant que ça dans le milieu du livre (je précise le livre, je suis issu des beaux arts, tous les copains copines devenus pro ont déjà de lourdes répercussions sur leur carrière à cause de l'IA, mais en avait déjà à cause d'Ali Express, Displate, et autres pilleurs de contenus qui omettent légèrement de payer les droits d'exploitation.)
Ah, je crois savoir de quel éditeur tu parles ^^
Oui je pense que ce que le livre donne, c'est avant tout la recette d'un bon bouquin, mais qu'il y a d'autres facteurs qui font que ça va marcher (le contexte, la publicité que l'éditeur fait, etc)
Pour les IA, je pense qu'on a de la marge avant qu'elles n'arrivent à écrire de bons bouquins. Ce qui m'inquiéterait plus, ce serait la copie (écrire un bouquin à la manière de King par exemple) ou comme tu le soulignes justement ce côté formatage.
Il est clair par contre que pour les illustrateurs et les graphistes, c'est chaud, l'arrivée de l'IA
Bonjour,
Merci pour cette vidéo. Le sujet n'est pas nouveau, il existe depuis le début de l’industrialisation. Nous robotisons notre quotidien, automatisons nos tâches et nos relations et nous nous inquiétons en même temps de la déshumanisation et de la stérilisation de nos sociétés. Ce thème a inspiré quelques bons films. La névrose a du bon XD.
...et pendant ce temps-là, le chien aboie.
En tant que graphiste, j'ai été confronté à ce discours dans les années 86 avec l'avènement des premiers vrais logiciels de traitement d'image, puis avec l'arrivée de la 3D dans les années 90, et maintenant avec des algorithmes génératifs (Les IA n’existent pas).
Autant dire que malgré les polémiques de l'époque, de nos jours, tous les professionnels utilisent ces outils numériques. XD
Pour ma part, je trouve que le livre est intéressant pour les raisons que vous évoquez, et un outil n'est rien d'autre qu'un outil; il ne dirigera jamais notre vie... à moins que l’artisan en décide autrement. Mais il est tellement facile pour un mauvais artisan de se plaindre de son matériel plutôt que de remettre en cause ses propres compétences... et c'est exactement ce que nous faisons en tant qu'espèce depuis l'ère de l'industrialisation... Il faut bien tuer le temps.
Merci pour cette vidéo.
Edit: Oh, j'allais oublier, très belle référence à Michel-Ange dans l'image d'introduction de la vidéo. 😁
l'IA inquiète beaucoup les artistes en tout cas et j'avoue que si j'étais graphiste ou dans l'illustration, ça me ferait peur.
Après, comme pour le roman, on est encore loin d'une IA qui puisse vraiment créer, elle ne fait que copier pour l'instant.
malgré tout, je m'interroge sur les évolutions que ça va apporter au secteur du livre. ET franchement, quand on voit le scénario copié/collé de certains films, on se dit que l'IA pourrait faire pareil.
Ah, merci d'avoir vu la référence, je me suis un peu amusée avec la vignette ^^
@@CatherineLoiseau Perso, ça ne m'inquiète pas. Le copier/coller commence à sauter aux yeux de plus en plus de spectateurs. Du coup, les producteurs devront innover... et faire appel aux artistes.
@@fernandosantos566 Hum, c'est vrai que ça pourrait faire un tri
Là où je vois un problème, c’est si les responsables financiers des maisons d’édition commencent à imposer massivement ce genre d’algorithme sous l’argument du succès commercial. Le mérite d’un livre doit rester lié au sentiment d’un être humain, à l’appréciation des éditeurs et des lecteurs, sous peine d’appauvrissement et d’uniformisation généralisée. C’est pour ça qu’il faut lutter pour la limitation de ces modèles qui de toute façon se retrouveront utilisés à mauvais escient à un moment donné.
On est d'accord que ça pose problème au niveau du formatage.
Je me demande ce qui se passera si l'intelligence artificielle remplace les comités de lecture. Les éditeurs peuvent rêver à cette machine apte, en quelques secondes, à répondre aux auteurs et autrices que leur livre les intéresse ou pas. Mieux : Les écrivain(e)s réclament des refus circonstanciés que les M.E ont rarement le temps de rédiger. Par contre, l'IA...
On peut imaginer un Goncourt électronique, (aïe ! encore une formule qu'on va me piquer ! 😂😂😂😂) voire un Nobel...
Oui, je ne sais pas si ça va avoir un impact sur les comités de lecture. Peut-être pas pour les petites ME, mais peut-être pour les grandes, pour faire déjà un écrémage des manuscrit.
Après, je me dis que vu l'état de l'IA actuellement, on est encore loin d'un truc capable d'écrire un bon roman.
@@CatherineLoiseau Tout à fait d'accord en ce qui concerne l'écrémage. Mais cela, Antidote peut déjà, en partie, s'en charger, au moins (imparfaitement) en ce qui concerne la forme. Si l'IA est capable d'analyser le plan du roman et, de ce fait, supputer son succès ou son échec commercial plus rationnellement que les coups de cœur des passionnés en comité de lecture, ce sera grave.
En effet, certains auteur/trices n'hésiteront pas à écrire un texte uniquement pour satisfaire l'IA et s'assurer un contrat d'édition.
@@jean-yvespajaud134 possible, après d'autres personnes disent que ça va peut-être favoriser l'authenticité et l'originalité des artistes
Très difficile de prévoir un best-seller. Oui, on peut avoir un guide mais ça ne garantit rien.
Je pense que le bouquin a des éléments de pistes, mais qu'il y a aussi une grosse part d'aléatoire et sûrement de contexte.
Un bouquin marche parce qu'il a les qualités pour marcher, mais aussi parce qu'il arrive au bon moment et trouve son lectorat.
@@CatherineLoiseau oui, je suis d'accord. Et comme tu l'as dit, il y a la promotion qui fait aussi. Un livre inconnu ne sera jamais best-seller.
L IA commence à faire peur
Oui, et je pense que c'est pour ça que les gouvernements commencent à s'y intéresser