Jos van Immerseel (harpsichord) Hubert Renotte (1704-1745), pièces de clavecin

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  • Опубліковано 21 гру 2024

КОМЕНТАРІ • 14

  • @HarpsichordVinylGallery
    @HarpsichordVinylGallery  8 місяців тому +1

    *_Jos van Immerseel wrote about the instrument in the French language 1/1_*
    LE CLAVECIN
    Le clavecin de Jos van Immerseel fut construit,
    pour son seul usage, en 1973, par le jeune
    facteur Belge, Walter Maene (St. Eloois-Vijve,
    FI. Or.), d'après un clavecin original « RuckersTaskin
    " (le célèbre clavecin doré) de la collection
    Thibault, conservé au « Musée Instrumental
    du Conservatoire National Supérieur de
    Musique " à Paris. L'original fut construit à
    Anvers en 1646 par Andreas Ruckers, et élargi
    à 5 octaves par Pascal Taskin à Paris en 1780,
    selon l'usage en vogue au XVIIIe siècle.
    Andreas Ruckers, était le second fils de
    Hans Ruckers, le fondateur de la plus importante
    dynastie de facteurs de clavecins aux
    XVIe et XVIIe siècles. Les clavecins de Ruckers
    eurent, surtout pour leur sonorité « argentée
    », une vogue énorme dans le monde,
    égale à celle des violons de Stradivarius. Cependant,
    les clavecins flamands avaient une
    étendue de quatre octaves seulement, qui ne
    permettait pas d'exécuter les pièces de clavecin
    du XVIIIe siècle. Les plus célèbres facteurs
    de clavecins, surtout en France, devinrent des
    spécialistes du « grand ravalement », opération
    qui consistait à ajouter quelques touches en
    haut et en bas du clavier, afin d'obtenir une
    étendue de cinq octaves. Pascal Taskin, né à
    Theux au Pays de Liège en 1723, vint travailler
    à Paris où il entra dans l'atelier de François
    Etienne (II) Blanchet. Il avait choisi le
    meilleur maître. Après la mort de celui-ci
    (1766) , Taskin fut reçu maître et épousa sa
    veuve. Il était « facteur de clavecins du Roi ",
    le plus renommé des facteurs parisiens, et le
    plus grand spécialiste du « ravalement ".
    C'est lui donc, qui a renouvelé le clavecin
    d'Andreas Ruckers: il fit un nouveau sommier,
    de nouveaux claviers, ajouta quelques centimètres
    de bois à la table d'harmonie et élargit
    la caisse de résonnance. En même temps il
    ajouta une rangée de sautereaux avec des becs
    de cuir très mou, le « peau de buffle » : un registre
    d'une sonorité très douce et moelleuse.
    Comme les grands facteurs de l'époque,
    Walter Maene a construit son clavecin de manière
    artisanale, n'utilisant que des bois massifs.
    Une caisse de résonance très légère et une
    table d'harmonie exceptionnellement résonante
    lui assurent la sonorité grave et fondamentale
    des clavecins anciens, très éloignée de celle des
    clavecins « modernes ".
    La partie mécanique est une reconstitution
    en tout point identique à l'original (l'état de
    1780): les sautereaux sont entièrement faits
    de bois (sans vis de réglage), les languettes
    restent à lem' place grâce aux balanciers en
    soie de porc, les claviers sont des copies rigoureuses,
    quant aux épaisseurs et à l'équilibre.
    Le toucher ainsi obtenu est très léger, le contact
    claveciniste-clavecin extrêmement bon. Le
    changement de jeux se fait par tirettes manuelles.
    Cet instrument est le résultat d'un nouvel
    esprit qui souffle sur le monde musical: un
    retour aux instruments anciens pour l'interprétation
    des compositions des grands maîtres,
    inspirés à leur époque par des instruments de
    même valeur.
    Parmi les nombreuses copies du clavecin
    doré Ruckers-Taskin, celle de Walter Maene
    peut à juste titre être considérée comme exceptionnelle,
    tant au point de vue sonorité que
    construction.
    Caractéristiques:
    3 rangs de cordes: deux à l'unisson (8
    pieds) et un à l'octave (4 pieds) 4 rangs de
    sautereaux. Les becs sont en delrine pour les
    3 jeux ordinaires, en cuir très mou pour le
    « peau de buffle ".
    2 claviers, étendue de 5 octaves (61 notes),
    FF-f"'.
    Accouplement des claviers à la française
    (le clavier supérieur coulisse sur le clavier inférieur
    ).
    Clavier Supérieur: Jeu de 8 pieds, Jeu de
    harpe ou luth.
    . Clavier Inférieur: Jeu de 8 pieds, Jeu de
    4 pieds, « peau de buffle" (sur la même corde
    que le jeu principal de 8 pieds).
    Accord: presque un demi-ton au-dessous
    du diapason moderne.
    L'interprète a accordé selon les tempéraments
    en usage à l'époque pour les instruments
    à clavier, essentiellement fondé sur des tierces
    majeures parfaites (

  • @EttorealbertoGelli-vr6sz
    @EttorealbertoGelli-vr6sz 22 дні тому +2

    RENOTTE... what a composer !!! and this magic, magic cembalo. Mercy, mercy !!!!

  • @theclavierist
    @theclavierist 8 місяців тому +5

    Thank you once again for offering an amazing discovery of a unknown composer, to me at least..

  • @EttorealbertoGelli-vr6sz
    @EttorealbertoGelli-vr6sz 22 дні тому +1

    JOS... a giant and MARGA the queen

  • @louduva9849
    @louduva9849 8 місяців тому +4

    Thank you for this. Channels like yours are what make UA-cam so wonderful.

  • @Mattostar-z2d
    @Mattostar-z2d 8 місяців тому +1

    Hello Harpsichord Vinyl Gallery, it's lovely to see you uploaded. I missed your wonderful albums that you share on here for all of our listening pleasure. Thank you for another gorgeous video. 😁

    • @HarpsichordVinylGallery
      @HarpsichordVinylGallery  8 місяців тому +2

      Thanks, I hope you will enjoy this rather rare recording.

    • @Mattostar-z2d
      @Mattostar-z2d 8 місяців тому +1

      @@HarpsichordVinylGallery Being a rare recording makes it even better listening experience. I absolutely enjoyed. 😁

  • @HarpsichordVinylGallery
    @HarpsichordVinylGallery  8 місяців тому

    *_Hubert Renotte by Philippe MERCIER, professeur de musicologie à l'Université de Louvain.1/3_*
    Hubert RENOTTE (Liège 1704-1745)
    PIECES DE CLAVECIN
    La frontière italo-française passerait-elle
    par Liège? On l'a souvent dit. Et cela se vérifie
    à plus d'un titre. Dans le domaine des arts
    et particulièrement de la musique ce n'est pas
    étonnant si l'on se souvient que la fondation
    Darchis, ou collège liégeois de Rome; qui fut
    créée à la fin du 17e siècle, accueillit pendant
    une centaine d'années une bonne partie de la
    jeunesse bien douée de la principauté: peintres,
    sculpteurs, étudiants en droit et en théologîe,
    mais aussi musiciens. Il suffit de citer les deux
    Hamal, l'infortuné Gresnick et l'immortel Grétry
    pOUr souligner les bienfaits de cette fondation
    pour la vie musicale liégeoise. Néanmoins
    Hubert Renotte, musicien dont On exhume ici
    pour la première fois les oeuvres, ne paraît pas
    avoir fréquenté le collège liégeois de la ville
    éternelle. Son nom n'apparaît pas dans les inventaires
    dressés par Monique De Smet (1).
    Il est vrai que, faute d'archives suffisantes, ces
    listes sont fort incomplètes, l'auteur en convient
    lui-même. Serait-il passé à Naples? On
    sait en effet que certains ex-choraux liégeois
    fréquentèrent les conservatoires renommés de
    la grande cité pOTtuaire. Ils ne. devaient pas
    pOUT autant demeUTeT à Rome, sinon pour de
    tTès brefs passages, lesquels ne sont même pas
    absolument prouvés. C'est le cas de Gresnick
    (Liège 1755 - Paris 1799), autre figuTe attachante
    du patTimoine musical liégeois, également
    mis au jour par l'auteur de ces lignes et
    qui fit l'objet d'une gravure sur disque dans
    la présente collection, en 1972.
    Si cette question d'un passage de Renotte
    en Italie reste ouverte, elle mérite assuTément
    d'être posée tant il saute aux yeux - plutôt
    aux oreilles - que son écriture participe tout
    autant du style italien que du français. Mais
    il est bien d'a'/!-tres questions qui sUTgissent à
    son propos. Car, que sait-on au juste de son
    e:r:istence, de sa carrière, de son oeuvre? Peu
    de choses, il faut l'admettre. José Quitin, qui
    signe la plus récente notice sur Renotte (2)
    dépasse par ses recherches tous les faits rapportés
    par Fétis, Eitner, Auda et Vannes. C'est
    d'ailleurs à son texte que l'on devra tous les
    éléments biographiques présentés succinctement
    ici.
    Fils de Joseph Renotte et d'Agnès de
    Clercq, Hubert Renotte est baptisé à Saint-
    Nicolas en Outremeuse, le 24 février 1704. Cette
    date corrige toutes celles, fantaisistes, avancées
    par les musicographes antérieurs. Il est l'aîné
    d'une famille de neuf enfants. Le début de sa
    carrière demeure jusqu'à présent inconnu. Ainsi
    que cela a été exposé plus haut, nulle trace n'a
    été retrouvée de son éventuel appTentissage en
    Italie. Mais Léonard Terry, le musicographe
    liégeois bien connu du XIXe siècle, prétend
    qu'il fut maître de chant à Tongres. Cette assertion
    doit enCOTe êtTe vérifiée dans les archives.
    Mais quelques jours à peine après son 26e
    anniveTsaire, le 27 févrieT 1730, on le retrouve
    à Liège où il est engagé comme phonascus à
    Saint-Martin en remplacement de Jahovin. On
    sait qu'en 1733 les archives parlent de lui à
    propos d'une grande Messe à deux choeuTs de
    sa composition. La même année, il termine un
    ensemble de six Vêpres faisant partie d'un Tecueil
    de Psaumes d'auteuTs diveTs, conservé à
    la basilique Notre-Dame de MaastTicht.
    Le 18 mars 1735, il obtient l'emploi envié
    d'organiste de la cathédrale Saint-Lambert en
    Templacement de Hemi Godet. Il quitte dès
    lOTS la maîtTise de Saint-MaTtin pour se consaCTer
    à sa nouvelle chaTge. Il est d'ailleurs,
    semble-t-il, chanoine mineuT et bénéficier de
    l'illustTe cathédrale. On sait enCOTe que ses
    gages furent augmentés de 5 florins en novembre
    1738 et qu'en 1740 il logeait au n° 38 de
    la rue de la Cité, chez la veuve Libert et ses
    enfants. La même année, éCTit José Quitin, il
    présente au chapitre de Saint-Lambert, qui en
    accepte la dédicace, des pièces de musique à
    imprimer. Et de se demander s'il ne s'agit pas
    là des (trois?) Sonates pour deux violons et
    nasse éditées chez les demoiselles Libert, ses
    logeuses, à Liège. Cette partition est hélas !
    perdue, de même que la grande Messe à deux
    choeurs évoquée plus haut.
    Renotte, tout comme Gresnick, meurt fort
    jeune, vraisemblablement quelque temps avant
    le 23 juin 1745, date à laquelle la place d'organiste
    devenue vacante paT sa disparition est
    postulée par les abbés Nicolas Pennas et Hemy
    Delvaux. Le chapitTe, en date du 7 juillet, leur
    préféra l'abbé J.-G. LelaTge, lequel provenait,
    comme Renotte, de l'église Saint-Martin.

  • @HarpsichordVinylGallery
    @HarpsichordVinylGallery  8 місяців тому

    *_Hubert Renotte by Philippe MERCIER, professeur de musicologie à l'université de Louvain 3/3_*
    Autre constatation, également en rapport
    avec le concept de « suite ": Renotte néglige
    délibérément tout emprunt au canevas traditionnel
    forgé par FTOberger, Bach, Haendel,
    Couperin et Rameau. On n'y trouve en effet
    aucun prélude ni allemande, pas plus de courante
    ni de sarabande. On sait pourtant que
    ces quelques danses agrémentées de quelques
    menuet, gavotte ou autre Tigaudon formaient
    l'ossature traditionnelle de la suite ou de la
    partita, lesquelles se terminaient immanquablement
    par une preste gigue. En fait de danses,
    Renotte se montre même parcimonieux:
    sur 67 pièces, pas plus de onze menuets (le
    plus souvent par paire), huit rondeaux, trois
    gigues, une seule musette, une sicilienne, une
    pastorale et une folie. Tout le reste est constitué
    notamment de quelques marches et de pièces
    de caractère comme « la Badinne » ou « l'En ..
    joué ", mais la plus grande partie du recueil
    est réservée aux allegros et andantes. Ceci est
    très significatif d'une mode italienne de< la
    sonate qui commençait alors à ébranler sérieusement
    l'antique suite.
    La construction des pièces demeure néanmoins
    monothématique et l'allure en est toute
    baroque: l'écriture reste polyphonique mais
    est réduite imm1Lablement à deux seules et
    uniques parties, le soprano et la basse. Encore
    est-il extrêmement rare d'y rencontrer fût-ce
    une ébauche de fugato ou d'imitation (sauf par
    exemple dans « la Badinne », première pièce
    de la suite en la mineur). Par contre certains
    topiques du style préclassique, alors en pleine
    formation, s'y décèlent aisément: ,basses dites
    d'A lberti (accords brisés); successions harmoniques
    «ultra" - tonales (basses répétées sur
    les degrés III - IV - V - 1); modulations peu
    éloignées (du ton principal au relatif, à la dominante
    ou à la sous-dominante, puis au relatif
    du nouveau ton, enfin retour à la dominante
    et au ton principal); notes répétées; écriture
    plus violonistique que de clavier (4) ; abus d,e
    septièmes de dominante; gammes mineures dites
    « harmoniques » (utilisant la fameuse seconde
    augmentée: intervalle d'école, plutôt
    théorique qu'usuel) ; nombreux traits de gammes
    ascendantes et descendantes sur des basses
    parfois très vides pour ne pas dire creuses;
    etc. Tout ceci dénote une écriture quelque peu
    décadente par rapport à la solidité et à la plénitude
    de l'art baroque, alors en plein effritement.
    A la rigueur et à la richesse du baroque,
    s'opposent désormais la simplicité, la badinerie
    facile', la ' transparence du style galant préclassique.
    Renotte se trouve exactement à la
    jonction des deux mouvements. Si l'allure gé-
    nérale de sa musique, sa carrure, le situent
    encore dans l'orbite de Couperin, Rameau et
    Haendel, ses formules et ses traits lorgnent
    plus d'une fois vers la « galanterie ,. diaphane
    des franco-italiens. A cet égard, il est fort
    comparable à un Claude Balbâtre (Dijon 1727-
    Paris 1799), voire à un Jacques Duphly (Rouen
    1715 - Paris 1789) quoiqu'il ne manifeste ni
    l'envergure ni la riche inspiration de ce dernier.
    Il s'agit donc d'un charmant petit maître
    de province, héritier malgré lui d'une grande
    tradition de clavecinistes français à laquelle
    il veut opposer, autant que faire se peut, les
    allegros de sonates italiennes du style le plus
    « nouveau », c'est-à-dire le plus facile et souvent
    le plus creux. Une heureuse symbiose en
    ressort cependant: union souvent séduisante
    d'un style français, noble et chargé d'agréments,
    avec une vivacité italienne, un peu vide
    dans son excès de notes inutiles.
    On remarquera, dans le même ordre d'idée,
    que le choix des titres des pièces indique précisément
    l'appartenance plus étroite à l'une ou
    l'autre des deux écoles: ainsi les deux suites
    de pièces, au contraire, comportent force dénofont-
    elles partie du répertoire français: n'y
    trouve-t-on pas les mentions significatives et
    bien françaises de « La Badinne ",1er et second
    menuet, rondeau, « L'enjoué ", musette
    lourée, marche des Pandoures? Ou encore: les
    « Roulades et harpeggio », rondeau louré, 1er
    et second menuet, rondeau, gigue, « les bagattelles
    (sic) ou les folies de Liège ", « menuet
    en suitte (id.) des folies de Liège" et « allegro
    de torrent ». Les autres suites ou successions
    de ' pièces, au contraire, comportent force dénominations
    italiennes: principalement des allegros
    et andantes, lesquels sont aussi plus volubiles
    et plus proches du style d'un Scarlatti ou
    d'un Platti que d'un Couperin ou d'un Rameau.
    Néanmoins il convient de reconnaître que Renotte
    excelle particulièrement dans les rondeaux
    à la française: tendr~s sans mièvrerie,
    ils possèdent souvent une grâce et un charme
    irrésistibles. Le plus réussi, « l'allegro rondeau
    " en sol majeur à 3/8, qui se trouve vers
    le milieu de la suite en sol est un modèle du
    gem'e: l'enchantement qu'il provoque ne va
    pas sans rappeler une pièce célèbre du grand
    François Couperin: les « Roseaux » .
    nnantes de la suite en ut majeur, qui termine
    le recueil (mais que l'on a disposée au
    début de la face 1 du disque). Notamment l'incroyable
    tissu de gammes et d'arpèges à la
    Scarlatti ou à la Soler, qui, un siècle avant les
    études de Czerny, fusent avec une virtuosité
    transcendante dans le morceau d'entrée: les
    « Roulades et harpeggio ». De même que le
    brillant et évocateur " allegro de torrent »,
    tout aussi redoutable pour les doigts du claveciniste.
    Enfin le morceau de choix formé par
    les très joUes « bagattelles ou folies de Liège» :
    il s'agit d'un thème de basse obstinée, ou de
    passacaille, agrémenté de douze variations dont
    la virtuosité s'amplifie en gradation et que
    termine un charmant « Menuet en suit te des
    folies de Liège » faisant en quelque sorte office
    de variation finale. Le thème de la basse
    n'a rien à voir avec ceux des folies dites d'Espagne
    qu'illustrèrent Corelli, Lully et bien
    d'autres jusqu'à Cherubini et Liszt. C'est un
    thème passe-partout basé sur un mouvement
    de tierces s'enlaçant autour d'une marche de
    basse très courante: l - V - VI - III - IV - 1,
    ce qui donne la succession suivante: do-mi-doj
    sol-si-soljla-do-Iajmi-sol-mijfa-Ia-fajdo etc. Thème
    et variations qui ne laissent pas de rappeler
    le célèbre « canon » de Pachelbel et qui,
    comme lui, et comme toutes les passacailles
    d'ailleurs, provoquent par la répétition obstinée
    de la même basse, une impression d'envoûtement,
    au demeurant fort prenante. Dans
    l'état actuel des recherches, ces folies de Liège
    paraissent uniques dans la cité ardente: il ne
    semble pas, en effet, que le compositeur ait
    repris) un thème en honneur dans sa ville natale.
    Sans doute l'a-t-il, lui-même, forgé de
    toutes pièces et imposé comme tel à ses concitoyens.
    C'est tout .ce que l'on peut en dire
    aujourd'hui. Il faut ajouter que la vogue des
    folies avait fort diminué depuis le XVIIe siècle.
    Cependant Pergolèse, Carl-Philipp-Emmanuel
    Bach et quelques autres, dont Grétry, en
    ont encore écrites en plein XVIIIe siècle. Et
    José Quitin nous rappelle fort à propos que
    Jean-Noël Hamal, dans l'un de ses opéras wallons,
    Les Ypocondes, en cite volontiers l'usage.
    Mais tout cela n'explique pas l'origine liégeoise
    dont Renotte veut affubler ses variations. Sans
    doute ne saura-t-on jamais le fin mot de cette
    affaire. Très heureusement la musique en est
    fort belle et plus qu'intéressante. Contentonsnous
    donc de cela, et c'est d'ailleurs la meilleure
    part.
    Philippe MERCIER,
    professeur de musicologie
    à l'Université de Louvain.

  • @HarpsichordVinylGallery
    @HarpsichordVinylGallery  8 місяців тому +1

    *_Hubert Renotte by Philippe MERCIER, professeur de musicologie à l'Université de Louvain.2/3_*
    Le catalogue des oeuvres de Renotte n'est
    pas fort étendu. Il se compose de quelques
    ouvrages religieux ainsi que de pièces de musique
    de chambre. Outre les deux oeuvres perdues,
    c'est-à-dire la Messe et les Sonates citées
    ci-dessus, il convient de mentionner les six
    Vêpres de 1733 conservées à Maastricht; un
    Magnificat en ré majeur pour 4 voix, violons
    et orgue daté de 1738 (manuscrit du fonds
    Terry). Un autre Magnificat en ré, ainsi que
    des Litanies en ut, écrits pour le même ensemble,
    se trouvent à la cathédrale de Namur.
    Vannes cite également une Messe à 4 voix et
    orchestre dont on ignore le lieu de dépôt. On
    conserve encore, au fonds Terry, ses Six Sonates
    pour clavecin également propres pour un
    violon ou pour une flûte traversière avec la
    basse, op. 1, publiées à Liège chez l'auteur (3) ;
    ses Sei Sonate a tre op. 2 également publiées à
    Liège, chez André (exemplaire incomplet);
    enfin son recueil manuscrit, vraisemblablement
    autographe, portant le titre de Pièces de clavecin
    composées par Monsieur Renotte. L'ouvrage
    contient une mention de propriété signée
    par son successeur, Lelarge, et datée de
    1749, soit quatre ans après la mort du musicien.
    Une étude seneuse doit encore être faite
    sur ces quelques oeuvres dont certaines à première
    lecture, paraissent fort estimables quoiqu'elles
    ne se distinguent en rien de la production
    courante de l'époque. Les Six Sonates
    pour clavecin op. 1, pas plus que les Sei Sonate
    a tre op. 2 ne font preuve de grande originalité.
    Néanmoins les Pièces de clavecin que nous
    eûmes le bonheur de retrouver à leur place,
    bien qu'Auda les prétendît égarées, dénotent
    des qualités nettement supérieures, qui justifient
    l'enregistrement, malheureusement partiel,
    que nous présentons ici.
    Le recueil qui compte 104 pages de musique
    manuscrite en format in-4° (32,5 X 21,5 cm)
    a appartenu, on l'a dit, à son successeur, l'organiste
    J.-G. Lelarge lequel - simple parenthèse
    - signe par deux fois Delarge et non Lelarge
    (voir en frontispice et page 93). Il est daté
    de 1749 et contient, outre 82 pages de pièces de
    clavecin de Renotte, 22 autres pages de pièces
    diverses alternativement pour orgue et pour
    clavecin: certaines sont anonymes - peut-être
    sont-elles de Renotte mais on l'ignore - et
    d'autres sont attribuées à Leonardo Leo, à
    Lancetti ainsi qu'à « Monsieur Hamal» : JeanNoël
    en l'occurence. La date exacte du recueil
    n'est donc pas connue. Mais on peut, sous toute
    réserve, avancer la période 1740-1745, ceci en
    raison du style plus évolué, plu's mûri que dans
    les opus 1 et 2 qui datent, quant à eux, d'au
    moins 1739-1740 (voir à cet effet une mention
    de l'autenT à la fin de son op. 1).
    Sans constituer, à proprement parler un
    recneil de suites ponr clavecin, l'ouvrage se
    présente néanmoins comme une succession de
    morceaux groupés par tonalités: 7 morceaux
    en la mineur (quelques-uns en majeur); 5
    morceaux en si b majeur; 5 morceaux en fa
    majeur; 19 morceaux en sol majeur (quelquesuns
    en mineur); 7 morceaux en ré mineur
    (dont Un bref menuet en majeur) ; 12 morceaux
    en ré majeur; enfin 12 pièces en ut majeur,
    ton relatif du la mineur par lequel débute le
    recneil. Ce qui fait au total sept « suites » .
    Mais on pourrait tout aussi bien scinder la
    succession des pièces en sol et obtenir ainsi un
    chiffre de hnit « suites » plus ou moins symétriques..
    On sait qu'à l'époque, la mode en
    était, surtout pour les publications, au chiff1'e
    de six. C'est ainsi que parurent pendant tout le
    XVIIIe siècle un nombre incalculable de recueils
    constitués de six suites 'ou six sonates.
    Dans le cas du livre de Renotte, il ne semble
    pas que le compositeur ait réellement songé à
    une publication, sinon peut-être pour les trois
    premières suites: celles-ci sont suffisamment
    ramassées et élagnées pour être jouées intégralement
    sans crainte de lasser l'anditeur... ou
    l'exécutant. Mais il est évident qu'à partir de
    la quatrième (en sol), Renotte a abandonné
    tout projet de publication et s'est amusé à
    empiler allegro sur andante, andante sur menuet,
    menuet sur rondeau et ainsi de suite.
    La série en ré mineur est à nouveau plus bT'ève
    mais les suites en ré majeur et ut majeur qui
    terminent le livre sont de nouveau trop étoffées
    pour être jouées intégralement, du moins en
    concert. En fait, il n'y faut point trop rechercher
    la " suite» à tout prix. L'auteur l'annonce
    bien: ce ne sont que « pièces de clavecin ».
    Un peu à la manière des clavecinistes du siècle
    précédent qui livraient de longues successions
    - et non des suites, la nuance est subtile -
    de morceaux en tous genres: parfois plusieurs
    courantes ou gavottes à la queue leu leu, et
    dans le même ton évidemment. L'exécutant devait
    y opérer un choix judicieux. C'est d'ailleurs
    l'option qui a été prise pour le présent
    enregistrement, encore que celÇL se justifie
    beaucoup moins pour le disque q'l1e pour le
    concert: les " intégrales » sont non seulement
    à la mode mais fort utiles pour la connaissance
    intime d'un compositeur, surtout lorsque celuici,
    totalement inconnu, affiche d'incontestables
    et fort convaincantes qualités.