"Matthieu écoute et argumente. Marc regarde et raconte. Luc examine et expose. Jean revit et communique." Passionnant ! Merci pour tous vos enseignements, Monsieur l'Abbé.
J''ai toujours cru, à tort que, les 4 évangiles étaient écrits par 4 apôtres de Jésus ; j'ai hâte de visionner vos prochaines vidéos, merci padre de combler nos lacunes.
@Jerome Maria Valtorta n'est pas une référence pour un catholique tant qu'elle n'est pas reconnue par l'Eglise en bonne et due forme. Ce qui est loin d'être le cas actuellement.
@Jerome C'est faux, il fait toujours partie des titres du pape. Si vous connaissez bien l'Eglise, vous savez que tout ce que dit un saint n'est pas forcément vrai, il peuvent se tromper également. Saint Thomas d'Aquin ne croyait pas en l'Immaculée conception, et il avait tort. L'opinion personnelle d'un saint peut être entendue mais ne confirme absolument pas avec certitude quelque chose qui relève du surnaturel et que seule l'Eglise peut assurer. D'ailleurs, on peut comprendre ici l'injonction de saint Padre Pio (si tant est qu'il ai vraiment dit cela, il faudrait la source) simplement comme une recommandation de lecture et non pas comme "J'affirme avec certitude que son inspiration est d'origine surnaturelle". Je sais qu'aujourd'hui on a du mal à respecter l'autorité quand elle nous déplaît et qu'on ne sait plus obéir mais l'Eglise, si vous êtes vraiment catholique, est la seule référence que vous devez suivre quand elle définit, en engageant son infaillibilité. Rien ne vous empêche d'apprécier ses écrits et d'espérer leur reconnaissance (encore que, comme je vais le dire juste après, les autorités ont déconseillé sa lecture), mais vous ne pouvez pas dire "Ce texte est vraiment d'origine surnaturelle", surtout quand l'opinion des autorités ecclésiastiques les plus récentes ont condamné ses textes de façon répétée. Je me permets d'ailleurs une opinion toute personnelle. Je vois un esprit de défi dans les "adeptes" de Maria Valtorta (et de Medjugorje aussi d'ailleurs) qui m'inquiète. Je sens comme un relent de "non serviam" qui monte. Il faut toujours avoir un esprit d'humilité, de respect et de soumission au Saint Père, même quand on n'aime pas ce qu'il dit, et même quand il a vraiment tort ! Une autre pensée personnelle puisque je me suis lancé. J'ai du mal à croire que Dieu nous révèle un autre Evangile aussi fouillé. Puisque si c'était vrai, il remplacerait pour beaucoup, voire la majorité, les évangiles canoniques. Il faudrait en toute logique l'inclure dans la Bible. Tout cela me paraît bien saugrenu.
@Jerome Encore une fois, le titre de vicaire du Christ apparaît toujours dans l'annuaire. Et quand bien même, quelle conclusion voudriez-vous en tirer ? Il ne faut plus suivre l'enseignement de l'Eglise ? Vous ne me lisez pas bien ou vous êtes malhonnête. Je n'ai pas dit que Padre Pio a eu tort, j'ai même dit le contraire ! Il a le droit de recommander une lecture s'il l'estime bonne. Je crains simplement le fait que vous n'accordiez plus d'importance à sa parole qu'à celle de l'Eglise. Et je ne me place absolument pas au-dessus de lui. Je suis simplement ce qu'enseigne l'Eglise. Je pourrais retourner votre argument contre vous, vous vous placez au-dessus de l'Eglise et de la Congrégation pour la doctrine de la foi ! Je ne mets pas en doute les conseils de Padre Pio, l'Eglise le fait. Je ne comprends pas votre dernier paragraphe, vous semblez croire que l'Evangile de M.V. est véritable mais vous dites là que ce n'est pas le cas ? La formulation n'est pas très claire en tout cas. Quant à la fin, vous me prêtez une pensée qui n'est pas la mienne. Je n'ai jamais dit que tous ceux qui faisaient confiance à M.V. avaient mal tourné et étaient devenus hérétiques. Vous me demandez de prouver quelque chose que je n'ai jamais dit. D'ailleurs, ce n'est pas forcément le texte lui-même qui rend les gens hérétiques mais leur interprétation. La Bible, qui est bien au-dessus de tous les livres qui existent, en est une bonne preuve. Nombre d'hérésies se sont nourries de la Bible, cela ne fait pas de la Bible un mauvais texte. Donc je n'utiliserais pas un tel argument. Face à tout ce que vous me dites, j'ai envie de vous rappeler en toute charité ce commandement : Exode 20:16 16 Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
@Jerome Et bien, je prierai pour vous car vous semblez avoir l'âme bien agitée. Il faut bien rétablir la vérité là où il y a erreur. C'est pour quoi j'ai commenté. Cela n'appelait pas forcément votre réponse, mais les gens qui liront à l'avenir le verront. Et si je suis apprenti-curé (je le prends comme un compliment, merci), vous l'êtes tout autant. Et après tout, vous êtes aussi mon prochain. Mais je vais suivre votre conseil car comme disait le Christ : Matthieu 10:14 Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.
Merci de cette interessante série qui éclaire bien des points. Pour son information, Ariston était évêque de smyrne à cette époque. Il avait été l'un des 72 apôtres et est supposé avoir connu le Christ.
Je dois avoir loupé un truc mais je ne comprends même pas comment on peut douter que Saint Jean soit un apôtre. COmment est il possible de se poser la question? Par ailleurs comment St Jean qui avait 17 ans pourrait il être un grand prêtre de l'Ancien testament? J'ai du vraiment loupé un truc.
Idem là j'ai pas compris D'ailleurs qui a décidé qui était apôtre ou simple disciple à l'époque de Jésus. Pourquoi Mathieu était il apôtre d'emblée et pas Jean ?
La démonstration de l'abbé Laguerie est intéressante, mais donc est-ce à dire que Saint Jean l'Evangéliste, disciple que Jésus aimait, aurait été présent à la sainte Cène mais ne serait pas apôtre? Je croyais qu'il n'y avait que les apôtres à la Cène, soir du Jeudi Saint
Ecoutez la vidéo, l’abbé Laguérie donne l’explication : La Cène a été célébrée dans la demeure de Jean l’Evangéliste. Voilà pourquoi Jésus était assis à sa droite, comme son hôte d’honneur.
@@VirginieSaint-Flour D'accord mais cela signifie qu'ils étaient 13 a la table en plus de Jésus. Ce n'est quand même pas adéquate a l'enseignement de l'église catholique bien que l'existence de Saint-Jean l'évangéliste me ravie si elle est avérée
Mon père, Jean était le disciple que Jésus aimait non pas parce qu'il était le préféré, mais parce que Jean représente tous les Chrétiens (par notre baptême nous sommes tous disciples ) Nous sommes tous les disciples aimés de Jésus , en lui aucune préférence , il nous aime tous infiniment !! Femme, voici ton Fils » et au disciple : « Voici ta mère (nous sommes tous les enfants de Marie )
Bjr M. l'abbé En Jean 21:2 je ne trouve pas la mention du disciple que Jésus aimait, ce qui fait que quelques versets plus loin, quand il est question du disciple que Jésus aimait, il peut s'agir de Jean de Zébédée, ou éventuellement d'un des deux disciples non-nommés. Bien cordialement
Cher Abbé Philippe Laguérie, Je réecoute pour la deuxième fois votre Évangile à braa le corps. Un grand mercipour cet enseignement. Où puis-je me procurer ce livre du P. lagrange : la présentation en shnopse ses. 4 Evangiles ? Est-il en vente à l’Institut duBon Pasteur ? Un grand merci et que Notre Seigneur vous bénisse. C. Courtois
Saint Jean l'évangéliste a écrit son évangile dans un grec parfait, tandis que Saint Jean l'apôtre, comme son frère Jacques étaient de simples pécheurs et ne pouvaient connaître le grec.
27 décembre : fête de saint Jean, apôtre ET évangéliste. Vérifiable dans TOUS les missels. Il n'y a PAS d'autre saint Jean. Fin du débat. Il est absolument incroyable que l'abbé Laguérie, avec tout le respect que je lui dois, s'obstine à vouloir démontrer le contraire, et par conséquent contredit ce fait tout simple, constatable par tous en quelques secondes. La démonstration pourrait s’arrêter ici. L'Église a parlé et je fais confiance à l'Église, pas à quelques historiens exégètes modernes en herbe (dont des protestants) qui veulent détricoter ce qui a toujours été universellement admis. L'abbé Laguérie se pose en contradiction avec la Tradition sur ce point. Collecte de la messe de saint Jean (27 décembre) : « Dans votre bonté, Seigneur, éclairez votre Eglise, afin qu'instruite par les enseignements de votre Apôtre et Evangéliste, le bienheureux Jean, elle parvienne à la possession des biens éternels. » Mais je peux parler aussi du 6 mai : fête du martyr de saint Jean devant la Porte Latine, duquel il est sorti vivant. On parle bien de l'apôtre ET évangéliste. Dans TOUS les missels, dans TOUS les recueils de vies de saints. Je peux citer aussi saint Irénée, élève de saint Polycarpe, lui-même élève direct de saint Jean, qui dit : « Après les autres disciples, Jean, le disciple du Seigneur qui reposa sur sa poitrine, donna lui aussi sa version de l'évangile comme il séjournait à Éphèse. » Et puis Saint Jérôme (pour rappel, auteur de la Vulgate), parlant de Matthieu 20, 22-23 : « On se demande dans quel sens les deux enfants de Zébédée, Jacques et Jean, ont bu le calice du martyre puisque, d'après l'Écriture, Jacques seul fut décapité par Hérode, et que Jean mourut de mort naturelle. Mais puisque nous lisons dans l'histoire ecclésiastique que Jean fut plongé dans une chaudière d'huile bouillante, et qu'il fut exilé dans l'île de Pathmos, nous voyons qu'il eut vraiment l'esprit du martyre, et qu'il but le calice du confesseur de la foi [...] ». Saint Thomas d'Aquin mentionne cette citation dans sa Chaîne d'or. Ce même saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Evangile selon saint Matthieu (20, 23), écrit : « Il dit donc : Vous boirez mon calice. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Il est vrai que Jacques l’a bu. Ainsi, en Ac 12, 2 : Mais il tua par le glaive Jacques, le frère de Jean. Mais Jean est mort sans [avoir bu] le calice de la passion. Mais il faut dire qu’il ne l’a pas bu jusqu’à la mort ; il fut cependant flagellé, plongé dans l’huile et exilé. De même a-t-il supporté bien des souffrances, et ainsi il ne lui fut pas épargné de boire le calice. » Saint Thomas d’Aquin encore ne fait pas autre chose que confirmer l’identité de personne entre l’apôtre et l’évangéliste, dans son explication du prologue du commentaire de l’Evangile selon Saint Jean par saint Jérôme. Je peux citer encore le manuel biblique à l’usage des séminaires des abbés Vigouroux et Bacuez (1888) qui dit en introduction de l’Evangile selon Saint Jean (introduction que je conseille de lire en entier tant elle annihile avec clarté la théorie des deux saint Jean, et que l’on peut trouver dans la traduction de la Bible selon la Vulgate par l’abbé Glaire) : « La Tradition est unanime à attribuer le quatrième évangile à l’apôtre saint Jean. Tous les pères qui parlent de cet évangile désignent saint Jean. Il en est de même des manuscrits et des canons, à commencer par celui de Muratori. Saint Théophile, septième évêque d’Antioche, saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien nomment sans hésitation l’Apôtre bien-aimé. Saint Irénée nous apprend qu’il composa ce livre à Ephèse, où il vécut jusqu’au règne de Trajan. Suivant saint Jérôme, il fut le dernier des écrivains sacrés, et il se mit à l’œuvre au retour de Patmos, à la prière des pasteurs et des fidèles de l’Asie-Mineure. Il avait 90 ans suivant saint Epiphane, et probablement davantage. » Et le chanoine Crampon, dans son introduction à l’Apocalypse selon saint Jean, de battre lui aussi en brèche et avec brio la fable des deux saint Jean. A tous ceux qui tombent sur ce commentaire, de grâce, allez vérifier tout cela, et vous verrez que la Tradition n’a eu que faire de ce vain débat. Pour finir, je me permets d'ajouter cette petite note personnelle : de toutes les homélies que j'ai pu entendre sur saint Jean ou le mentionnant, pas une seule n'a distingué entre l'apôtre et l'évangéliste. Tout simplement parce que c'est ce que l'Eglise enseigne à ses brebis, et l'Eglise ne s'est pas trompé, n'en déplaise à Monsieur l'abbé Laguérie.
Si Jean l’évangéliste n’est pas Jean l’apôtre, pourquoi alors l’apôtre Jean n’a-t-il pas de fête dans l’année liturgique? Tous les apôtres, à l’exception de Judas en ont une. Il faudrait qu’il y ait une fête pour Jean l’évangéliste et une autre pour Jean l’apôtre. Comment l’Église pourrait-elle s’être trompé sur un point si important?
Le problème de votre argumentation, c'est que toutes les références que vous citez sont largement postérieures au 3ème siècle (date à laquelle l'abbé Laguérie le début de cette tradition assimilant Jean l'évangéliste à Jean fils de Zébédée). Quand vous invoquez "tous les missels", par exemple, en un sens l'abbé est d'accord avec vous, ça ne le contredit en rien : à partir du moment où cette confusion est devenue communément admise, il est parfaitement logique que des missels édités des siècles plus tard incluent systématiquement une répercussion de cette confusion. Même chose pour les bibles (Glaire-Vigouroux effectivement, mais on aurait pu ajouter biblle Fillion, bible d'Alloli etc, elles aussi introduisent Jean l'évangéliste comme le fils de Zébédée). L'abbé a bien expliqué aussi pourquoi la mention "apôtre et évangéliste", de tous ces missels, reste vraie dans l'absolu : sans avoir été l'un des douze, Jean a bien été apôtre au sens où l'ont été également St Paul et Barnabé. Si vous teniez absolument à réfuter ce que dit l'abbé sur ce sujet, il faudrait pmlutôt trouver cette assimilation de l'évangéliste au fils de Zébédée dans des textes des deux premiers siècles, ou encore contester les conclusions qu'il tire des citations de Saint Irénée ou de l'archevêque Papias, etc, mais apparemment, ça semble difficile... D'autre part je suis allé regarder la référence du décret du pape Damase de l'année 382 dans le Denzinger, au sujet du canon des écritures, et effectivement, on y lit : "puis les épîtres canoniques, au nombre de sept : deux de l'apôtre Pierre ; une épître de l'apôtre Jacques ; une épître de l'apôtre Jean, deux épitres de L'AUTRE JEAN, IE PRESBYTRE, une épître de l'apôtre Jude, le zélote." Le Denzinger ajoute la note suivante en bas de page : "Plus tard, dans la version du Decretum Gelasianum attribué au pape Hormisdas, on lit, dans la répétition du canon des Ecritures du Decretum Damasi à cet endroit :'trois lettres de l'apôtre Jean", comme l'avait déjà déterminé le concile de Carthage de 397". Donc quand vous parlez de "ce qui a toujours été universellement admis", apparemment ce n'est pas vrai. Et dans tous le cas, quand bien même les arguments de l'abbé ne seraient pas convaincants, c'est une erreur d'assimiler cela à du "modernisme". Le caractère du mordernisme est d'altérer le sens des dogmes au nom de la "science" (ou de ce que l'on croit être la science). Là, cette question sur l'identité de l'évangéliste Jean ne change rien aux dogmes.
@@omniacreavitdeus9534 Jetez un oeil sur cette vidéo, elle vous intéressera sans doute, j'étais tombé dessus peu de temps après mon commentaire : ua-cam.com/video/xysEgwQMSxY/v-deo.html Il est évident qu'il y a toujours eu, sur bien des points dans l'Eglise, des hésitations, des discussions, des débats, des positions différentes de la part des Pères, théologiens, docteurs, exégètes. Le cas de saint Jean est un exemple ; l'Immaculée Conception en est un autre, tout comme en est un autre l'établissement du canon (saint Jérôme se refusait à admettre certains livres que nous savons indubitablement canoniques aujourd'hui). On pourrait multiplier les exemples (je pense aux divers débats concernant les modalités des sacrements). C'est avec le temps des siècles que l'Eglise éclaircit, précise, développe son vocabulaire pour mieux comprendre la Révélation, pour justement sortir de cette "confusion" que vous mentionnez et qu'il peut y avoir sur bien des points notamment dans les premiers siècles. En assénant que mes sources sont postérieurs au IIIe siècle, vous malmenez l'idée même de Tradition, comme si l'Eglise, et avec elle son enseignement commun, peaufiné et stabilisé avec le temps, s'était trompée et avait induit en erreur son troupeau pendant plus d'un millénaire (c'est une idée en vogue chez les modernistes... sans vous accuser de l'être) et avait déviée de la tradition véritable sur ce point. Ce n'est pas parce que tel Père a dit tel chose que c'est inévitablement la Tradition, à fortiori quand d'autres Pères le contredisent en plus grand nombre. L'hypothèse du fameux Jean le Presbytre a eu ses partisans, mais le cours organique de la Tradition l'a délaissé et avec force raison. Il a fallu, au XIXe siècle, que des exégètes protestants (et par la suite les exégètes modernistes) fassent ressurgir cette thèse, dont on ne parlait plus dans l'Eglise tant l'idée, vraiment traditionnelle et embrassée universellement, d'un seul Jean qui est l'Apôtre et disciple bien-aimé du Christ, auteur du quatrième Evangile, de l'Apocalypse et des trois épîtres ne donnait plus lieu à aucun débat depuis belle lurette. Nombre d'auteurs sérieux se sont levés pour battre en brêche cette thèse renaissante parce qu'elle n'est tout simplement pas acceptable (l'abbé Fillion a fait une belle étude sur le sujet, pour ne citer que lui). Personnellement, je la trouve profondément irrespectueuse envers la personne de saint Jean, quand il s'agit d'ôter sa signature du bas des chefs-d'oeuvre inspirés qu'il a légués à l'Eglise, puisés aux sources du Sacré-Coeur de Jésus et du Coeur Immaculé de Marie. En outre, je n'ai pas cité la légende - au sens étymologique véritable du terme, c'est-à-dire "ce qu'il faut lire", ce qu'il faut considérer comme le récit authentique et officiel tamponné par l'Eglise, au sein de sa liturgie, "lex orandi lex credendi"... - la légende, dis-je, de saint Jean au bréviaire (voir les leçons de matines du 27 décembre) qui ne va pas tellement dans le sens des deux Jean, loin s'en faut... Petite note finale au passage, sur un registre plus mystique, mais c'est toujours bon à prendre : je me rappelle avoir lu une vision de sainte Gertrude dans laquelle elle put s'entretenir avec saint Jean Apôtre, celui-là même, précise-t-elle, qui reposait sur le Coeur de Jésus lors de la dernière Cène, et Jean lui expliquait pourquoi il n'avait pas pu développer les suavités ineffables du Sacré-Coeur dans SON évangile... De là à dire que toute l'Eglise a affabulé pendant des siècles, il n'y a qu'un pas que certains osent franchir... PS : allez lire ce que dit la Catholic Encyclopedia et le Dictionnaire de théologie catholique à ce sujet. Les arguments de l'abbé Laguérie y sont abordés. Pour la CE : www.newadvent.org/cathen/08492a.htm www.newadvent.org/cathen/08438a.htm www.newadvent.org/cathen/08435a.htm Pour le DTC, il faut fouiller ici : jesusmarie.free.fr/dictionnaire_de_theologie_catholique_lettre_J.html à "Jean (Saint)", puis "Origine et caractère du quatrième Evangile" et "Epîtres de Saint Jean".
@@thomasfappani8353 Merci pour votre réponse, et également pour ce lien que je suis en train de regarder. Sur l'allusion à l'Immaculée Conception au sujet des choses qui ont pu être laissées en débat avant d'être tranchées, je suis tenté de vous faire remarquer qu'il y a tout de même une petite différence : ici, il s'agit d'un dogme défini par Pie IX. Dans le cas de "disciple bien aimé = Jean fils de Zébédée", je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de dogme au sens strict, de même pour cette l'affirmation - que je ne conteste pas du tout - que l'évangile de St Matthiieu est le premier des quatre, dans l'ordre historique de rédaction. Néanmoins je comprends bien ce reproche de malmener la tradition, car il est vrai qu'une unanimité "depuis le IIIe siècle" reste une unanimité, et le sujet a son importance. En ce qui concerne cette étude de l'abbé Fillion, que vous mentionnez, où la trouve-t-on exactement ? Dans son commentaire introductif au 4ème évangile, ou ailleurs ?
@@omniacreavitdeus9534 Oui, vous avez tout à fait raison sur le fait que l'Immaculée Conception soit un dogme, c'est différent, mais ce qu'il faut souligner, c'est que bien avant que ce dogme soit proclamé solennellement par Pie IX, il était déjà téméraire et même suspect d'en douter ; quelques faits parmi d'autres : "En 1387 un théologien aragonais Johannes Montesono, ou Jean de Montson en français, était condamné, car il enseignait que la Vierge Marie était née avec le péché originel. En 1477 le pape Sixte IV institue définitivement la fête de l’Immaculée Conception le 8 décembre et fit édifier la chapelle Sixtine en son honneur. En 1483 le pape Sixte IV par la Constitution Grave Nimis, interdit, sous peine d’excommunication, de taxer de faute grave contre la foi la croyance en l’Immaculée Conception ou la célébration solennelle de l’office de la Conception de Marie." Etc. Même chose pour l'Assomption : vous n'êtes pas sans savoir qu'on y croyait et qu'on la fêtait depuis fort longtemps, bien des siècles avant 1950. La proclamation a été en quelque sorte l'occasion de rendre un grand honneur public à Notre-Dame d'une façon singulière par un acte de magistère et d'autorité extraordinaire, et ce en plein milieu d'un siècle ô combien troublé et d'une Eglise déjà fort malmenée de l'intérieur. En revanche, il est très intéressant de constater qu'avant les canons du Concile de Trente, par exemple, nombre de points doctrinaux fondamentaux de notre foi, et dont il n'est pas permis de douter, n'avaient pas été encore clairement définis solennellement par actes extraordinaires de l'Eglise. Ca ne veut absolument pas dire qu'on n'y croyait pas ou qu'on doutait dans les siècles précédents ; bien au contraire, l'assentiment universel était tel qu'il n'y avait même pas besoin de les définir solennellement, qui plus est par la négative à grand renfort d'anathèmes. C'est parce que le protestantisme et toutes ses erreurs ont déferlé sur le monde chrétien qu'il a fallu recadrer les choses avec autorité, la faute à un dépérissement de la foi chez un nombre alarmant d'individus au point d'en arriver à remettre en question ce qui avait toujours été clairement cru par les générations de fidèles. Et vous devriez voir maintenant où je veux en venir : le jour où l'on devra proclamer solennellement qu'il n'y a qu'un Jean, c'est qu'il y aura un gros problème dans l'intelligence de la Tradition millénaire, au point qu'un grand nombre commençeront à douter de ce qui, depuis des siècles, était évident universellement et ne nécessitait nullement une intervention extraordinaire du magistère. Même chose, comme vous le faites remarquer, pour l'ordre des quatre Evangiles. Dans le même ordre d'idées, la Commission biblique pontificale, instituée seulement en 1902, répondait à un nouveau besoin urgent de réfuter les attaques des exégètes turbulents modernistes et rationalistes qui surgissaient alors, faisant feu de tout bois pour salir la sainte Ecriture, et maltraitant ainsi la Tradition après des siècles de consensus. D'ailleurs... à ce sujet : laportelatine.org/formation/magistere/reponse-du-29-mai-1907-lauteur-et-la-verite-historique-du-quatrieme-evangile Pour l'argumentation de l'abbé Fillion, vous la trouverez effectivement d'une part dans l'introduction du quatrième Evangile, et complétée d'autre part dans celles propres à chaque épître de saint Jean, ici : jesusmarie.free.fr/bible_fillion.html Et je vous invite, si vous n'avez vu mon message qu'avant le postscriptum que j'y ai rajouté, d'aller jeter un oeil sur la Catholic Encyclopedia et le DTC. Le tout ensemble vous donnera quand même un beau panorama. Bien à vous.
"Matthieu écoute et argumente.
Marc regarde et raconte.
Luc examine et expose.
Jean revit et communique."
Passionnant ! Merci pour tous vos enseignements, Monsieur l'Abbé.
Merci Mr l'Abbé, vous avez un vrai charisme pour enseigner, c'est formidable de vous écouter.
PASSIONNANT !!!
Deo gratias !!!
ABSOLUMENT PASSIONNANT !!! Nous somme suspendu à vos lèvres et à ces enseignements
Vôtre éloquence porte la bonne nouvelle dans les cœurs et les intelligences
Merci mon Père 🙏🙏🙏
Merci l abbé pour touts ces enseignements que vous m’apporter c’est vraiment très enrichissant
Repris une deuxième fois. Tellement passionnant que je vais aller jusqu’à la fin, et que je vais réécouter les autres.
Bien que ce soit très très instructif, et agréable à écouter, je me suis emmêlé les pinceaux, entre Jean fils de Zébédée et Jean l'évangéliste.
@@mlrex33 Merci. :-)
J''ai toujours cru, à tort que, les 4 évangiles étaient écrits par 4 apôtres de Jésus ; j'ai hâte de visionner vos prochaines vidéos, merci padre de combler nos lacunes.
Merci monsieur l'abbé, j'avais toujours pensé que saint Jean évangéliste et Jean fils de Zébédée étaient la même personne.
De même, mais il semble que ce soit un long débat qui ne date pas d'hier.
@Jerome Maria Valtorta n'est pas une référence pour un catholique tant qu'elle n'est pas reconnue par l'Eglise en bonne et due forme. Ce qui est loin d'être le cas actuellement.
@Jerome C'est faux, il fait toujours partie des titres du pape.
Si vous connaissez bien l'Eglise, vous savez que tout ce que dit un saint n'est pas forcément vrai, il peuvent se tromper également. Saint Thomas d'Aquin ne croyait pas en l'Immaculée conception, et il avait tort. L'opinion personnelle d'un saint peut être entendue mais ne confirme absolument pas avec certitude quelque chose qui relève du surnaturel et que seule l'Eglise peut assurer. D'ailleurs, on peut comprendre ici l'injonction de saint Padre Pio (si tant est qu'il ai vraiment dit cela, il faudrait la source) simplement comme une recommandation de lecture et non pas comme "J'affirme avec certitude que son inspiration est d'origine surnaturelle".
Je sais qu'aujourd'hui on a du mal à respecter l'autorité quand elle nous déplaît et qu'on ne sait plus obéir mais l'Eglise, si vous êtes vraiment catholique, est la seule référence que vous devez suivre quand elle définit, en engageant son infaillibilité.
Rien ne vous empêche d'apprécier ses écrits et d'espérer leur reconnaissance (encore que, comme je vais le dire juste après, les autorités ont déconseillé sa lecture), mais vous ne pouvez pas dire "Ce texte est vraiment d'origine surnaturelle", surtout quand l'opinion des autorités ecclésiastiques les plus récentes ont condamné ses textes de façon répétée.
Je me permets d'ailleurs une opinion toute personnelle. Je vois un esprit de défi dans les "adeptes" de Maria Valtorta (et de Medjugorje aussi d'ailleurs) qui m'inquiète. Je sens comme un relent de "non serviam" qui monte. Il faut toujours avoir un esprit d'humilité, de respect et de soumission au Saint Père, même quand on n'aime pas ce qu'il dit, et même quand il a vraiment tort !
Une autre pensée personnelle puisque je me suis lancé. J'ai du mal à croire que Dieu nous révèle un autre Evangile aussi fouillé. Puisque si c'était vrai, il remplacerait pour beaucoup, voire la majorité, les évangiles canoniques. Il faudrait en toute logique l'inclure dans la Bible. Tout cela me paraît bien saugrenu.
@Jerome Encore une fois, le titre de vicaire du Christ apparaît toujours dans l'annuaire. Et quand bien même, quelle conclusion voudriez-vous en tirer ? Il ne faut plus suivre l'enseignement de l'Eglise ?
Vous ne me lisez pas bien ou vous êtes malhonnête. Je n'ai pas dit que Padre Pio a eu tort, j'ai même dit le contraire ! Il a le droit de recommander une lecture s'il l'estime bonne. Je crains simplement le fait que vous n'accordiez plus d'importance à sa parole qu'à celle de l'Eglise. Et je ne me place absolument pas au-dessus de lui. Je suis simplement ce qu'enseigne l'Eglise. Je pourrais retourner votre argument contre vous, vous vous placez au-dessus de l'Eglise et de la Congrégation pour la doctrine de la foi ! Je ne mets pas en doute les conseils de Padre Pio, l'Eglise le fait.
Je ne comprends pas votre dernier paragraphe, vous semblez croire que l'Evangile de M.V. est véritable mais vous dites là que ce n'est pas le cas ? La formulation n'est pas très claire en tout cas.
Quant à la fin, vous me prêtez une pensée qui n'est pas la mienne. Je n'ai jamais dit que tous ceux qui faisaient confiance à M.V. avaient mal tourné et étaient devenus hérétiques. Vous me demandez de prouver quelque chose que je n'ai jamais dit. D'ailleurs, ce n'est pas forcément le texte lui-même qui rend les gens hérétiques mais leur interprétation. La Bible, qui est bien au-dessus de tous les livres qui existent, en est une bonne preuve. Nombre d'hérésies se sont nourries de la Bible, cela ne fait pas de la Bible un mauvais texte. Donc je n'utiliserais pas un tel argument.
Face à tout ce que vous me dites, j'ai envie de vous rappeler en toute charité ce commandement :
Exode 20:16
16 Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
@Jerome Et bien, je prierai pour vous car vous semblez avoir l'âme bien agitée.
Il faut bien rétablir la vérité là où il y a erreur. C'est pour quoi j'ai commenté. Cela n'appelait pas forcément votre réponse, mais les gens qui liront à l'avenir le verront. Et si je suis apprenti-curé (je le prends comme un compliment, merci), vous l'êtes tout autant.
Et après tout, vous êtes aussi mon prochain.
Mais je vais suivre votre conseil car comme disait le Christ :
Matthieu 10:14
Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.
Merci pour tous vos enseignements
Merci, Mr L'abbé.
Merci !
Merci beaucoup pour votre enseignement
Passionnant ! Merci
Merci de cette interessante série qui éclaire bien des points. Pour son information, Ariston était évêque de smyrne à cette époque. Il avait été l'un des 72 apôtres et est supposé avoir connu le Christ.
merci
Je dois avoir loupé un truc mais je ne comprends même pas comment on peut douter que Saint Jean soit un apôtre. COmment est il possible de se poser la question? Par ailleurs comment St Jean qui avait 17 ans pourrait il être un grand prêtre de l'Ancien testament? J'ai du vraiment loupé un truc.
Idem là j'ai pas compris
D'ailleurs qui a décidé qui était apôtre ou simple disciple à l'époque de Jésus. Pourquoi Mathieu était il apôtre d'emblée et pas Jean ?
La démonstration de l'abbé Laguerie est intéressante, mais donc est-ce à dire que Saint Jean l'Evangéliste, disciple que Jésus aimait, aurait été présent à la sainte Cène mais ne serait pas apôtre?
Je croyais qu'il n'y avait que les apôtres à la Cène, soir du Jeudi Saint
Je me pose exactement la même question
Ecoutez la vidéo, l’abbé Laguérie donne l’explication : La Cène a été célébrée dans la demeure de Jean l’Evangéliste. Voilà pourquoi Jésus était assis à sa droite, comme son hôte d’honneur.
@@VirginieSaint-Flour D'accord mais cela signifie qu'ils étaient 13 a la table en plus de Jésus. Ce n'est quand même pas adéquate a l'enseignement de l'église catholique bien que l'existence de Saint-Jean l'évangéliste me ravie si elle est avérée
Mon père, Jean était le disciple que Jésus aimait non pas parce qu'il était le préféré, mais parce que Jean représente tous les Chrétiens (par notre baptême nous sommes tous disciples ) Nous sommes tous les disciples aimés de Jésus , en lui aucune préférence , il nous aime tous infiniment !!
Femme, voici ton Fils » et au disciple : « Voici ta mère
(nous sommes tous les enfants de Marie )
Bjr M. l'abbé
En Jean 21:2 je ne trouve pas la mention du disciple que Jésus aimait, ce qui fait que quelques versets plus loin, quand il est question du disciple que Jésus aimait, il peut s'agir de Jean de Zébédée, ou éventuellement d'un des deux disciples non-nommés.
Bien cordialement
Je viens de vérifier pareillement, et je rejoins entièrement votre remarque...
Cher Abbé Philippe Laguérie,
Je réecoute pour la deuxième fois votre Évangile à braa le corps. Un grand mercipour cet enseignement.
Où puis-je me procurer ce livre du P. lagrange : la présentation en shnopse ses. 4 Evangiles ?
Est-il en vente à l’Institut duBon Pasteur ? Un grand merci et que Notre Seigneur vous bénisse. C. Courtois
Saint Jean l'évangéliste a écrit son évangile dans un grec parfait, tandis que Saint Jean l'apôtre, comme son frère Jacques étaient de simples pécheurs et ne pouvaient connaître le grec.
👍🏻
27 décembre : fête de saint Jean, apôtre ET évangéliste. Vérifiable dans TOUS les missels. Il n'y a PAS d'autre saint Jean. Fin du débat. Il est absolument incroyable que l'abbé Laguérie, avec tout le respect que je lui dois, s'obstine à vouloir démontrer le contraire, et par conséquent contredit ce fait tout simple, constatable par tous en quelques secondes. La démonstration pourrait s’arrêter ici. L'Église a parlé et je fais confiance à l'Église, pas à quelques historiens exégètes modernes en herbe (dont des protestants) qui veulent détricoter ce qui a toujours été universellement admis. L'abbé Laguérie se pose en contradiction avec la Tradition sur ce point.
Collecte de la messe de saint Jean (27 décembre) : « Dans votre bonté, Seigneur, éclairez votre Eglise, afin qu'instruite par les enseignements de votre Apôtre et Evangéliste, le bienheureux Jean, elle parvienne à la possession des biens éternels. »
Mais je peux parler aussi du 6 mai : fête du martyr de saint Jean devant la Porte Latine, duquel il est sorti vivant. On parle bien de l'apôtre ET évangéliste. Dans TOUS les missels, dans TOUS les recueils de vies de saints.
Je peux citer aussi saint Irénée, élève de saint Polycarpe, lui-même élève direct de saint Jean, qui dit : « Après les autres disciples, Jean, le disciple du Seigneur qui reposa sur sa poitrine, donna lui aussi sa version de l'évangile comme il séjournait à Éphèse. »
Et puis Saint Jérôme (pour rappel, auteur de la Vulgate), parlant de Matthieu 20, 22-23 : « On se demande dans quel sens les deux enfants de Zébédée, Jacques et Jean, ont bu le calice du martyre puisque, d'après l'Écriture, Jacques seul fut décapité par Hérode, et que Jean mourut de mort naturelle. Mais puisque nous lisons dans l'histoire ecclésiastique que Jean fut plongé dans une chaudière d'huile bouillante, et qu'il fut exilé dans l'île de Pathmos, nous voyons qu'il eut vraiment l'esprit du martyre, et qu'il but le calice du confesseur de la foi [...] ». Saint Thomas d'Aquin mentionne cette citation dans sa Chaîne d'or.
Ce même saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Evangile selon saint Matthieu (20, 23), écrit : « Il dit donc : Vous boirez mon calice. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Il est vrai que Jacques l’a bu. Ainsi, en Ac 12, 2 : Mais il tua par le glaive Jacques, le frère de Jean. Mais Jean est mort sans [avoir bu] le calice de la passion. Mais il faut dire qu’il ne l’a pas bu jusqu’à la mort ; il fut cependant flagellé, plongé dans l’huile et exilé. De même a-t-il supporté bien des souffrances, et ainsi il ne lui fut pas épargné de boire le calice. »
Saint Thomas d’Aquin encore ne fait pas autre chose que confirmer l’identité de personne entre l’apôtre et l’évangéliste, dans son explication du prologue du commentaire de l’Evangile selon Saint Jean par saint Jérôme.
Je peux citer encore le manuel biblique à l’usage des séminaires des abbés Vigouroux et Bacuez (1888) qui dit en introduction de l’Evangile selon Saint Jean (introduction que je conseille de lire en entier tant elle annihile avec clarté la théorie des deux saint Jean, et que l’on peut trouver dans la traduction de la Bible selon la Vulgate par l’abbé Glaire) : « La Tradition est unanime à attribuer le quatrième évangile à l’apôtre saint Jean. Tous les pères qui parlent de cet évangile désignent saint Jean. Il en est de même des manuscrits et des canons, à commencer par celui de Muratori. Saint Théophile, septième évêque d’Antioche, saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien nomment sans hésitation l’Apôtre bien-aimé. Saint Irénée nous apprend qu’il composa ce livre à Ephèse, où il vécut jusqu’au règne de Trajan. Suivant saint Jérôme, il fut le dernier des écrivains sacrés, et il se mit à l’œuvre au retour de Patmos, à la prière des pasteurs et des fidèles de l’Asie-Mineure. Il avait 90 ans suivant saint Epiphane, et probablement davantage. »
Et le chanoine Crampon, dans son introduction à l’Apocalypse selon saint Jean, de battre lui aussi en brèche et avec brio la fable des deux saint Jean.
A tous ceux qui tombent sur ce commentaire, de grâce, allez vérifier tout cela, et vous verrez que la Tradition n’a eu que faire de ce vain débat. Pour finir, je me permets d'ajouter cette petite note personnelle : de toutes les homélies que j'ai pu entendre sur saint Jean ou le mentionnant, pas une seule n'a distingué entre l'apôtre et l'évangéliste. Tout simplement parce que c'est ce que l'Eglise enseigne à ses brebis, et l'Eglise ne s'est pas trompé, n'en déplaise à Monsieur l'abbé Laguérie.
Si Jean l’évangéliste n’est pas Jean l’apôtre, pourquoi alors l’apôtre Jean n’a-t-il pas de fête dans l’année liturgique? Tous les apôtres, à l’exception de Judas en ont une. Il faudrait qu’il y ait une fête pour Jean l’évangéliste et une autre pour Jean l’apôtre. Comment l’Église pourrait-elle s’être trompé sur un point si important?
Le problème de votre argumentation, c'est que toutes les références que vous citez sont largement postérieures au 3ème siècle (date à laquelle l'abbé Laguérie le début de cette tradition assimilant Jean l'évangéliste à Jean fils de Zébédée). Quand vous invoquez "tous les missels", par exemple, en un sens l'abbé est d'accord avec vous, ça ne le contredit en rien : à partir du moment où cette confusion est devenue communément admise, il est parfaitement logique que des missels édités des siècles plus tard incluent systématiquement une répercussion de cette confusion. Même chose pour les bibles (Glaire-Vigouroux effectivement, mais on aurait pu ajouter biblle Fillion, bible d'Alloli etc, elles aussi introduisent Jean l'évangéliste comme le fils de Zébédée).
L'abbé a bien expliqué aussi pourquoi la mention "apôtre et évangéliste", de tous ces missels, reste vraie dans l'absolu : sans avoir été l'un des douze, Jean a bien été apôtre au sens où l'ont été également St Paul et Barnabé.
Si vous teniez absolument à réfuter ce que dit l'abbé sur ce sujet, il faudrait pmlutôt trouver cette assimilation de l'évangéliste au fils de Zébédée dans des textes des deux premiers siècles, ou encore contester les conclusions qu'il tire des citations de Saint Irénée ou de l'archevêque Papias, etc, mais apparemment, ça semble difficile...
D'autre part je suis allé regarder la référence du décret du pape Damase de l'année 382 dans le Denzinger, au sujet du canon des écritures, et effectivement, on y lit :
"puis les épîtres canoniques, au nombre de sept : deux de l'apôtre Pierre ; une épître de l'apôtre Jacques ; une épître de l'apôtre Jean, deux épitres de L'AUTRE JEAN, IE PRESBYTRE, une épître de l'apôtre Jude, le zélote."
Le Denzinger ajoute la note suivante en bas de page : "Plus tard, dans la version du Decretum Gelasianum attribué au pape Hormisdas, on lit, dans la répétition du canon des Ecritures du Decretum Damasi à cet endroit :'trois lettres de l'apôtre Jean", comme l'avait déjà déterminé le concile de Carthage de 397".
Donc quand vous parlez de "ce qui a toujours été universellement admis", apparemment ce n'est pas vrai. Et dans tous le cas, quand bien même les arguments de l'abbé ne seraient pas convaincants, c'est une erreur d'assimiler cela à du "modernisme". Le caractère du mordernisme est d'altérer le sens des dogmes au nom de la "science" (ou de ce que l'on croit être la science). Là, cette question sur l'identité de l'évangéliste Jean ne change rien aux dogmes.
@@omniacreavitdeus9534 Jetez un oeil sur cette vidéo, elle vous intéressera sans doute, j'étais tombé dessus peu de temps après mon commentaire : ua-cam.com/video/xysEgwQMSxY/v-deo.html
Il est évident qu'il y a toujours eu, sur bien des points dans l'Eglise, des hésitations, des discussions, des débats, des positions différentes de la part des Pères, théologiens, docteurs, exégètes. Le cas de saint Jean est un exemple ; l'Immaculée Conception en est un autre, tout comme en est un autre l'établissement du canon (saint Jérôme se refusait à admettre certains livres que nous savons indubitablement canoniques aujourd'hui). On pourrait multiplier les exemples (je pense aux divers débats concernant les modalités des sacrements). C'est avec le temps des siècles que l'Eglise éclaircit, précise, développe son vocabulaire pour mieux comprendre la Révélation, pour justement sortir de cette "confusion" que vous mentionnez et qu'il peut y avoir sur bien des points notamment dans les premiers siècles. En assénant que mes sources sont postérieurs au IIIe siècle, vous malmenez l'idée même de Tradition, comme si l'Eglise, et avec elle son enseignement commun, peaufiné et stabilisé avec le temps, s'était trompée et avait induit en erreur son troupeau pendant plus d'un millénaire (c'est une idée en vogue chez les modernistes... sans vous accuser de l'être) et avait déviée de la tradition véritable sur ce point. Ce n'est pas parce que tel Père a dit tel chose que c'est inévitablement la Tradition, à fortiori quand d'autres Pères le contredisent en plus grand nombre. L'hypothèse du fameux Jean le Presbytre a eu ses partisans, mais le cours organique de la Tradition l'a délaissé et avec force raison. Il a fallu, au XIXe siècle, que des exégètes protestants (et par la suite les exégètes modernistes) fassent ressurgir cette thèse, dont on ne parlait plus dans l'Eglise tant l'idée, vraiment traditionnelle et embrassée universellement, d'un seul Jean qui est l'Apôtre et disciple bien-aimé du Christ, auteur du quatrième Evangile, de l'Apocalypse et des trois épîtres ne donnait plus lieu à aucun débat depuis belle lurette. Nombre d'auteurs sérieux se sont levés pour battre en brêche cette thèse renaissante parce qu'elle n'est tout simplement pas acceptable (l'abbé Fillion a fait une belle étude sur le sujet, pour ne citer que lui).
Personnellement, je la trouve profondément irrespectueuse envers la personne de saint Jean, quand il s'agit d'ôter sa signature du bas des chefs-d'oeuvre inspirés qu'il a légués à l'Eglise, puisés aux sources du Sacré-Coeur de Jésus et du Coeur Immaculé de Marie.
En outre, je n'ai pas cité la légende - au sens étymologique véritable du terme, c'est-à-dire "ce qu'il faut lire", ce qu'il faut considérer comme le récit authentique et officiel tamponné par l'Eglise, au sein de sa liturgie, "lex orandi lex credendi"... - la légende, dis-je, de saint Jean au bréviaire (voir les leçons de matines du 27 décembre) qui ne va pas tellement dans le sens des deux Jean, loin s'en faut...
Petite note finale au passage, sur un registre plus mystique, mais c'est toujours bon à prendre : je me rappelle avoir lu une vision de sainte Gertrude dans laquelle elle put s'entretenir avec saint Jean Apôtre, celui-là même, précise-t-elle, qui reposait sur le Coeur de Jésus lors de la dernière Cène, et Jean lui expliquait pourquoi il n'avait pas pu développer les suavités ineffables du Sacré-Coeur dans SON évangile... De là à dire que toute l'Eglise a affabulé pendant des siècles, il n'y a qu'un pas que certains osent franchir...
PS : allez lire ce que dit la Catholic Encyclopedia et le Dictionnaire de théologie catholique à ce sujet. Les arguments de l'abbé Laguérie y sont abordés.
Pour la CE :
www.newadvent.org/cathen/08492a.htm
www.newadvent.org/cathen/08438a.htm
www.newadvent.org/cathen/08435a.htm
Pour le DTC, il faut fouiller ici :
jesusmarie.free.fr/dictionnaire_de_theologie_catholique_lettre_J.html à "Jean (Saint)", puis "Origine et caractère du quatrième Evangile" et "Epîtres de Saint Jean".
@@thomasfappani8353 Merci pour votre réponse, et également pour ce lien que je suis en train de regarder.
Sur l'allusion à l'Immaculée Conception au sujet des choses qui ont pu être laissées en débat avant d'être tranchées, je suis tenté de vous faire remarquer qu'il y a tout de même une petite différence : ici, il s'agit d'un dogme défini par Pie IX. Dans le cas de "disciple bien aimé = Jean fils de Zébédée", je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de dogme au sens strict, de même pour cette l'affirmation - que je ne conteste pas du tout - que l'évangile de St Matthiieu est le premier des quatre, dans l'ordre historique de rédaction.
Néanmoins je comprends bien ce reproche de malmener la tradition, car il est vrai qu'une unanimité "depuis le IIIe siècle" reste une unanimité, et le sujet a son importance.
En ce qui concerne cette étude de l'abbé Fillion, que vous mentionnez, où la trouve-t-on exactement ? Dans son commentaire introductif au 4ème évangile, ou ailleurs ?
@@omniacreavitdeus9534 Oui, vous avez tout à fait raison sur le fait que l'Immaculée Conception soit un dogme, c'est différent, mais ce qu'il faut souligner, c'est que bien avant que ce dogme soit proclamé solennellement par Pie IX, il était déjà téméraire et même suspect d'en douter ; quelques faits parmi d'autres :
"En 1387 un théologien aragonais Johannes Montesono, ou Jean de Montson en français, était condamné, car il enseignait que la Vierge Marie était née avec le péché originel.
En 1477 le pape Sixte IV institue définitivement la fête de l’Immaculée Conception le 8 décembre et fit édifier la chapelle Sixtine en son honneur.
En 1483 le pape Sixte IV par la Constitution Grave Nimis, interdit, sous peine d’excommunication, de taxer de faute grave contre la foi la croyance en l’Immaculée Conception ou la célébration solennelle de l’office de la Conception de Marie." Etc.
Même chose pour l'Assomption : vous n'êtes pas sans savoir qu'on y croyait et qu'on la fêtait depuis fort longtemps, bien des siècles avant 1950. La proclamation a été en quelque sorte l'occasion de rendre un grand honneur public à Notre-Dame d'une façon singulière par un acte de magistère et d'autorité extraordinaire, et ce en plein milieu d'un siècle ô combien troublé et d'une Eglise déjà fort malmenée de l'intérieur.
En revanche, il est très intéressant de constater qu'avant les canons du Concile de Trente, par exemple, nombre de points doctrinaux fondamentaux de notre foi, et dont il n'est pas permis de douter, n'avaient pas été encore clairement définis solennellement par actes extraordinaires de l'Eglise. Ca ne veut absolument pas dire qu'on n'y croyait pas ou qu'on doutait dans les siècles précédents ; bien au contraire, l'assentiment universel était tel qu'il n'y avait même pas besoin de les définir solennellement, qui plus est par la négative à grand renfort d'anathèmes. C'est parce que le protestantisme et toutes ses erreurs ont déferlé sur le monde chrétien qu'il a fallu recadrer les choses avec autorité, la faute à un dépérissement de la foi chez un nombre alarmant d'individus au point d'en arriver à remettre en question ce qui avait toujours été clairement cru par les générations de fidèles.
Et vous devriez voir maintenant où je veux en venir : le jour où l'on devra proclamer solennellement qu'il n'y a qu'un Jean, c'est qu'il y aura un gros problème dans l'intelligence de la Tradition millénaire, au point qu'un grand nombre commençeront à douter de ce qui, depuis des siècles, était évident universellement et ne nécessitait nullement une intervention extraordinaire du magistère. Même chose, comme vous le faites remarquer, pour l'ordre des quatre Evangiles.
Dans le même ordre d'idées, la Commission biblique pontificale, instituée seulement en 1902, répondait à un nouveau besoin urgent de réfuter les attaques des exégètes turbulents modernistes et rationalistes qui surgissaient alors, faisant feu de tout bois pour salir la sainte Ecriture, et maltraitant ainsi la Tradition après des siècles de consensus. D'ailleurs... à ce sujet : laportelatine.org/formation/magistere/reponse-du-29-mai-1907-lauteur-et-la-verite-historique-du-quatrieme-evangile
Pour l'argumentation de l'abbé Fillion, vous la trouverez effectivement d'une part dans l'introduction du quatrième Evangile, et complétée d'autre part dans celles propres à chaque épître de saint Jean, ici : jesusmarie.free.fr/bible_fillion.html
Et je vous invite, si vous n'avez vu mon message qu'avant le postscriptum que j'y ai rajouté, d'aller jeter un oeil sur la Catholic Encyclopedia et le DTC. Le tout ensemble vous donnera quand même un beau panorama. Bien à vous.
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