14/19 (Tome 2). Satprem. CARNETS D'UNE APOCALYPSE (1978-1982) pp. 218-233

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  • Опубліковано 15 вер 2024
  • 15 (?) mai 1981
    (Notation de Satprem à propos de ces crises cardiaques.)
    ... Puis quelque chose a répondu - pas sous forme de mots, mais dans les faits. Une expérience, puis une deuxième, saisissante : nous avons failli en mourir. C’est dans la mort qu’on touche le secret de la vie, il n’y a pas d’autre moyen, sinon c’est la vieille vie qui continue.
    La première expérience, c’était il y a deux mois, la deuxième, il y a vingt jours. Comme si Mère voulait tout de même nous donner une réponse - mais la réponse n’est jamais comme on l’attend, c’est pourquoi on n’y voit pas clair ; si c’était « clair », nous serions déjà de l’autre côté. L’autre côté n’est pas du tout clair pour celui-ci.
    Mère nous a donc mis dans la mort, deux fois, avec tous les signes de la « crise cardiaque » ; la deuxième fois, le corps était devenu glacé et nous commencions à filer... je ne sais où. Il n’y avait pas de peur en nous : c’était un « phénomène », et après tout il y avait cet amour dans notre cœur. Puis le « phénomène » s’est tassé - chaque « crise » avait duré une douzaine d’heures, assez pour se rendre compte, assez pour que ce soit « long ». C’était long. Dans ces cas-là, les minutes durent. Nous n’avons pas appelé de médecin, nous ne croyons pas à la médecine - Mère nous avait bien appris la leçon. Et pourtant, il y avait cette « menace de mort » sur notre tête - ça pouvait recommencer une troisième fois, et la troisième... Mourir, ce n’est pas difficile, mais attendre la mort, c’est pesant. Ça pesait.
    Puis nous nous sommes rendu aux instances des amis : nous avons fait faire un électrocardiogramme - PAS UNE TRACE. Alors, ou nous sommes fou, nous avons été halluciné, deux fois halluciné - mais une hallucination assez réelle pour laisser filer la corde -, ou bien la mort est une hallucination... que l’on prend au sérieux, et alors on meurt pour de bon. Et si toute la vie, tous ses malheurs, ses accidents, ses cancers étaient une hallucination... prise au sérieux, ou pas ? Si l’on y croit, on passe à gauche ; si l’on n’y croit pas, on passe à droite. La médecine et la science, et tout le saint-tremblement de notre civilisation mathématique est pour la gauche. Elle vit de cette gauche-là : c’est son théorème mortel. Et puis, juste un petit fil de rien - qui est la fin, ou je ne sais quoi, ou l’amour, un certain regard d’ailleurs qui ne prend pas tout cela très au sérieux - et puis... pfft ! on passe à droite. Mais la droite n’a l’air de rien, elle ressemble même tout à fait à la gauche : on a les deux pieds dedans, c’est la vie-de-tous-les-jours ; ce n’est pas miraculeux, ce n’est pas ahurissant ; on peut même dire le « hasard », la « chance », ou tout simplement une hallucination. Tout de même, on est passé à droite.
    Et si TOUTE la vie tenait à ce petit fil-là ? Si tout le passage tenait à ce petit rien-là ? Mais alors... mais alors. C’est le « miracle perpétuel » comme disait Mère, c’est la fin des « lois ». Il n’y a plus de lois ; il n’y a plus que ce petit fil miraculeux qui vous pousse à droite plutôt qu’à gauche, dans la vie perpétuelle et sans ombre - sans fantômes -, ou dans cette mort constante à n’importe quel tournant. C’est comme on veut. C’est si imperceptible que c’est comme rien, et pourtant ça fait une différence... colossale.
    La porte est là, seulement on ne la voit pas. Le passage, c’est peut-être simplement de s’apercevoir qu’elle est là, et de la pousser et d’entrer dans le monde des non-fantômes. Nous sommes dans le fantôme. Nous sommes dans la vie-fantôme : la vraie vie n’est pas encore née. La vraie vie, c’est de s’apercevoir qu’il n’y a pas de fantômes - une hallucination à l’envers. Une dés-hallucination du monde.
    Alors on y est, c’est « comme d’habitude », avec juste une petite différence... qui a l’air imbécile. Mère est passée « à gauche », selon toutes les apparences. Et pourquoi ?... Ce dernier Agenda nous le révélera peut-être. Mais il y a quelque chose à trouver, il n’y a pas de doute.
    17 mai 1981
    (Lettre à C.P.N Singh) [Extrait]
    De plus en plus l’Inde est isolée et encerclée. Je crois bien que, comme disait Mère, l’un des plus grands mensonges est l’« opinion publique » - c’est l’un des plus grands fantômes à extirper de la conscience d’Indiraji. Aucun de nos ennemis ne sera reconnaissant si nous essayons de les apaiser et de les calmer. Tout ce que nous faisons de façon « démocratique », ils s’en serviront pour gagner du terrain, jusqu’au jour où, avec une aide extérieure, ils se sentiront assez forts pour nous vaincre - ou bien nous vainquons ou nous sommes vaincus, c’est aussi simple que cela. Comme vous dites, l’heure la plus sombre frappe à nos portes - ou bien nous allons plus vite que nos ennemis, ou bien nous sommes fichus. Kâlo gachchati *, exactement.
    * En sanskrit : «le temps passe » (ou presse).
    18 mai 1981
    Je n’ai pas la prétention de faire un yoga de la transformation, j’ai un seul, unique désir, c’est de faire ce que Mère veut et le plus purement possible.

КОМЕНТАРІ • 1

  • @CM-M
    @CM-M Місяць тому +2

    Toute ma reconnaissance pour cette lecture partagée si vivante . Gratitude infinie 🕊️🩵