UNE CHAROGNE (Charles Baudelaire)
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- Опубліковано 15 лют 2018
- Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
" Une charogne ", très près d'être mon poème préféré de Baudelaire ! En début d'adolescence, j'ai été en admiration devant cette faculté du poète de mettre de la poésie et de la beauté dans la description d'une charogne ✨. Dès cette époque, Baudelaire a été un de mes poètes préférés, à côté de Prévert 💖. Sans oublier Hugo, et tant d'autres..
Et belle interprétation, c'est vrai ! (ce n'est pas toujours le cas pour les poèmes/audio)
Sublime!!!!
Belle interprétation de"la charogne"du livre "les fleurs du mal" mon poème préféré avec "les bijoux" bien qu'il soit merveilleusement horrible.
super interprétation du poéme toutes les idées sont la de plus la muique de fond se marie bien avec l'embience
Juste, ser une lecture magique!!!
incredible cinematography 🙏 truly based
magnifique
Un poème 'magnifique' de la part de notre immortel alchimiste qui de la boue faisait de l'or !
Le poème est superbement dit et le rythme parfait même si j'eusse aimé un plus profond respect encore de la prosodie à certains petits endroits. Bien entendu je chipote car je suis à cheval sur l'alexandrin dit dans les règles de manière académique et dans les parfaites règles de l'art. Après c'est un choix et on y gagne sans doute en naturel. Quoi qu'il en soit, la voix est nette, profonde et agréable, la diction parfaite et ce qui n'est pas des moindres, vous avez trouvé la note juste ! Sans aucun doute la meilleure déclamation que j'ai pu trouvé sur Y.T. Merci ! Un grand bravo à vous ! 👏
Merci pour le commentaire mais je dois spécifier que c'est bien Denis Lavant qui interprète le poème.
@@ChamiShaw Ah d'accord, très bien; alors simplement merci à lui et merci à vous pour l'upload du coup! 🙏😊
Merci.
La décomposition de la matière révèle L'Œuvre.
magnifique
L'illustration etais pas obligatoire
C'est magnifique
rapelle toi que seul les waf peuvent travailler ce cour, UWUWUWUWUWUWUWUWUWUWWUWUWUWUWUU
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés
La musique de fond, si belle, qu'est-ce ?
Ah! Mais il faut écouter la vidéo jusqu'à la fin pour connaître les musiques qui ont servies à illustrer tous les poèmes mis en ligne sur ma chaîne.
Ici, il s'agit d'une pièce musicale de Isabeau Corriveau, une québécoise très talentueuse, "Déchirée entre deux mondes".
Son site internet : www.isabeaucorriveau.com/fr/page-principale/
Merci pour votre commentaire.
J'avais presque les larmes aux yeux bravo !
Reprend un loukoum
Lavant est jusqu'ici celui qui a le mieux su interpréter les poèmes de Baudelaire.
J'aime bien Serge Reggiani. ua-cam.com/video/K1SvNc41nVo/v-deo.html
C’est le nom de la mélodie
les références aux musiques utilisées pour illustrer les poèmes sont indiquées à la toute fin des vidéos. Ici, il s'agit de "Déchirée entre deux mondes" de Isabeau Corriveau.
Merci mais tu peux envoyer le lient s’il te plaît sur UA-cam c’est introuvable 🙏
@@CACTUSa317 www.isabeaucorriveau.com/js_albums/pour-mieux-rever/
t’facon chuis une star j’apprends pas
Ça manque terriblement de puissance
la carcasse semble etre un photoshop...
La carcasse vient de ce site et a été copiée dans l'image.
www.google.com/imgres?imgurl=www.jpdugene.com/images/photos_rando_3/katiliko_harri/25_charogne.jpg&imgrefurl=www.jpdugene.com/fiches_rando/katiliko_harri.htm&h=408&w=567&tbnid=dyDFzbUMiy6NzM&tbnh=190&tbnw=265&usg=AI4_-kS54RZ_B_RdIVG6Xbpqfs7EfEFYaw&vet=1&docid=nKceiTZLnY8o6M&hl=fr
On est d'accord que Baudelaire est très moche
Uche cer pas trer gantill la non 😭😂😂
Son cul est plus propre que ta gueule
quelle illustration moche !
En effet, vous avez raison mais on parle ici de charogne. (!?!)
@@ChamiShaw Ma version, même musique, même récitant, mais signée "le Marquis" est bien meilleure visuellement !
ua-cam.com/video/L8nU0NtIbbg/v-deo.html&ab_channel=LeMarquisPapaSamedi%2Clachainedeouf%21