Si même moi ça me saoule de vivre dans le passé... Qu'en pensez-vous ? Mes propres vers sont lisibles ici : instagram.com/soif_dabsolu/?hl=fr Revue de l’Apocalypse : instagram.com/apocalypse_revue/
Je n'ai pas encore fini la vidéo (j'en suis à 5min) mais je ne peut être plus d'accord avec toi quant au fait qu'un art qui ne parle que de son processus perd la visée universelle qui fait son sens. Et comme tu le dis si bien, ça s'applique parfaitement à d'autres formes d'art et encore davantage à cet étrange art / industrie qu'est le cinéma. Son essence hybride à mi chemin entre l'art et la production mercantile le rend encore plus sujet à la formation de microcosmes qui sclérosent. Par cycles, hollywood ouvre ses portes à des générations de vrais artistes pour ensuite les enfermer jalousement dans un système qui fait tout pour les garder aussi loin que possible du monde réel jusqu'à assécher tout à fait leur rapport à la vie des autres (une bonne aculturation égocentrique à l'américaine en somme). On se retrouve alors à la fin de chaque cycle d'essorage avec une flopée de film d'auteurs qui ne savent plus parler que de cinéma plutôt que d'en faire (comment leur en vouloir maintenant qu'ils sont dans le système depuis trop longtemps, ils ne connaissent plus que la Californie). On se retrouve alors avec des films de croulants qui ne parlent qu'à ceux qui rêvent encore de l'eldorado dont les portes sont closes depuis longtemps (les cinéastes en herbe obsédés par les films et désintéressé par la vie, bref les faux artistes). Fablemans, Once Upon a time in Hollywood, Babylone, Cafe Society etc... ce sont les signes de l'effondrement à venir d'un art qui par nature, était voué à enchaîner les boucles à une vitesse inédite (le rythme industriel prendra toujours le pas sur le rythme de la création). Paradoxalement, c'est l'industrie et son exigence de profit qui assurera néanmoins sa pérennité car les majors en perte de vitesse, malgré leur inertie de tricératops, ont la force d'adaptation destructice et formidable des systèmes capitalistes. Puisqu'il faut faire de l'argent, il faudra bien réouvrir les portes aux artistes pour qu'ils réinventent la formule qui s'essouffle. Les businessmen comme les éditeurs n'ont jamais eu l'intelligence de créer. Leur domaine c'est la réplication et la survie mais quand refaire et prolonger ne suffit plus, leurs talents consiste à absorber ce qui leur manque. Une fois la digestion accomplie, la faim se fait sentir et le corps s'affaiblit. Alors il faut ouvrir la bouche et dévorer à nouveau. Les véritables perdants ce sont ceux qui, comme nous, ont le malheur d'être né dans les dernier jours de la sieste digestive. Avec un peu de chance nous aurons la chance d'assister au début du prochain banquet.
Dis donc c'est vachement intéressant comme ouverture ! Cependant, selon moi, nous arrivons précisément à un moment charnière qui a le potentiel de nous laisser une chance inouïe de nous exprimer. Certes, le système nous engluera sans doute un peu, mais il y a toujours eu un système, ne serait-ce que pour mettre en relation les écrivains et leur public. Maintenant, je me rends bien compte que le cinéma et la poésie diffèrent radicalement, du point de vue de la production et du circuit. La liberté de la poésie réside en partie dans le fait qu'elle ne fait pas, et ne peut pas faire, d'argent. Haut les cœurs ! Cela marchera, parce qu'il le faut.
Il y a des bonnes choses dans ce que tu dis, mais ( et en cela tu es bien un homme représentatif du 21eme siècle), ta frivolité et ta superficialité t'empêchent de saisir certaines choses... Les poètes du type Baudelaire, Nerval, Verlaine, Rimbaud ne cédaient pas à l'adoption d'une posture, ils étaient sincères. Si tu es poète de la tête aux pieds, tu ne peux pas t'adapter aux sociétés humaines. C'est impossible! On ne peut pas se vouer corps et âme à une chose: la poésie ( les rêves, la profondeur de la pensée, la beauté comme témoignage du génie de la nature, les sensations et sentiments subtils etc...) et son contraire: le monde des hommes tel qu'il est ( le matérialisme bête, le commerce, l'industrie, la médiocrité, la bourgeoisie, l'idéologie)!!! ... Tu sais-et tu as raison- que le 19 ème siècle marque l'apogée de l'Art mais tu oublies que le 21ème est syptomatique d'une effroyable décadence et d'une déliquescence artistique ( il n'y a plus de génies - Onfray passe pour un philosophe- Amélie Nothomb pour une romancière- les publicitaires pour des "créateurs"... ... ... )qui ne cessera qu'avec la disparition annoncée de l'Occident.
Je n'ai jamais dit que les poètes n'étaient pas sincères, attention, sinon la racine même de ma passion serait incohérente. Baudelaire, Nerval et toute la clique sont des grands poètes précisément parce qu'ils sont désespérément sincères ; ça ne les empêche pas d'être englués, eux et d'autres, dans une identité très sociale, qui empoisonne leurs successeurs. Ensuite, je ne dis pas qu'il faille s'adapter à la société, au contraire, puisque j'exalte la vie dans une société suicidaire et décadente ! D'ailleurs, le cul-de-sac dans lequel nous nous trouvons est largement imputable au XIXème, au libéralisme, à la Révolution Française. Sur les génies, je ne suis pas inquiet : jamais, ou presque, ont-ils été reconnu en leur temps. Nous ne pouvons pas juger absolument notre époque, ne serait-ce que parce qu'elle n'est pas terminée. Et quand bien même ! Qu'elle arrive à sa fin, qu'elle s'écroule, "tout continuera de vivoter", comme dirait Drieu la Rochelle. Au passage, l'avez-vous lu ? Son discours sur la décadence autant que la Beauté pourrait vous plaire beaucoup. Que des médiocres tiennent le haut du pavé n'est pas surprenant, et je crois même qu'au regard de la postérité, c'est une bonne nouvelle. Qu'ils détruisent la Beauté, elle reviendra toujours, parce que son expression est une nécessité première de l'espèce humaine. De mon côté, je suis jeune, et je ne veux pas laisser ma civilisation s'écrouler avant d'avoir donné de ma personne, par amour pour elle et pour mon Dieu. Peut-être est-ce irrémédiable ; eh bien, tant pis ! "C'est bien plus beau lorsque c'est inutile" dit l'autre... Moi, je me répète les mots de Job : "Nu, je suis sorti du sein de ma mère, nu, j'y retournerai. Le Seigneur avait donné, le Seigneur a repris, Que le Nom du Seigneur soit béni !" Merci pour votre commentaire, en dépit de cette accusation de "frivolité" et de "superficialité"; moi, j'appelle cela de la légèreté et de l'espérance.
@@soifdabsolu5991 Merci pour ta réponse et son développement. Je te dis franchement que je n'ai pas apprécié ton illustration: toi, représenté comme surpuissant, balayant les figures d'Hugo, Baudelaire et Rimbaud; Oui j'ai trouvé cela frivole et superficiel, comme notre temps. Moi, au contraire je montre de la reconnaissance et de l'amour pour les génies de la littérature, parce que ce sont les meilleurs, les plus forts, et que l'excellence, rare comme l'or, se respecte... J'écris mon second roman. Quoi que je vaille comme écrivain, je prends pour exemple à suivre les plus grands. Je ne perds pas mon temps à lire A. Nothomb, V. Despentes, et même Houelbeck; je lis Flaubert, Zola, Gary, Mishima, Céline ... Si je veux de la poésie, je préfère Baudelaire, Rimbaud, Garcia-Lorca, Cocteau à Christian Bobin... Je suis pianiste, agrégé de musique, j'ai un premier prix du conservatoire de Paris, mais je sais que je n'arrive pas à la cheville de Frédéric Chopin, et sur le plan de l'intelligence musicale, je me considère face à J.S. Bach ou Gustave Mahler comme un semi- crétin, incapable que je suis de composer une musique comparable à leurs oeuvres... J'ai infiniment plus d'estime pour Charles de Gaulle et Georges Pompidou que pour F. Hollande et E. Macron! Je préfère le peuple d'Israël au peuple palestinien. Je préfère Notre Dame de Paris aux horreurs de Le Corbusier... Je préfère Michel-ANge et Rodin à César Baldaccini... Je préfère 1001 fois le passé artistique glorieux à nos contemporains décadents... Je n'aime pas le narcissisme de mes contemporains dans lequel je vois un symptome d'un crétinisme assumé sans complexe par manque de conscoence et de discernement, je n'aime pas l'arrogance de la jeunesse, sachant pertinemment que la plupart des jeunes médiocres de 2024 deviendront les vieux avachis d'après demain- je ne suis ni jeune, ni vieux- je suis Moi avec mon histoire, mes valeurs et ma capacité à distinguer le génie de la médiocrité. .. Et je sais bien qu'il n'y a pas de "poètes maudits", il y a eu des hommes qui étaient trop poètes pour ne pas vomir les sociétés anti_poétiques de leur époque, et qui, les rejetant se sont fait rejeter par elles et en ont soufferts!... J'ai cliqué sur le lien pour lire tes vers mais cela n'a pas fonctionné... Mais, je ne connais pas de poète véritable qui n'ai vécu avant tout pour la poésie, de compositeur tout dévoué à la musique, de peintre qui vivait surtout pour peindre, de philosophe pour s'adonner à la pensée... ... ...
@@FranckFerrer-bu7hy Je vois ! Pour la miniature, elle était évidemment provocante, pour faire réagir et donc cliquer. A la vérité, Baudelaire est mon poète de chevet depuis des années, et je doute que j'en change ; je l'aime terriblement. Hugo, en revanche... Je partage votre admiration pour les figures du passé et votre dégoût pour celle du présent - je n'en ai pas parlé, mais si vous saviez comme je déteste Bobin ! Je pense simplement que l'irrévérence fait du bien, dans un monde où l'université toute puissante avance à petits pas, pour ne vexer personne, dans ses chaussons de relativisme. Non, tous le poètes ne se valent pas, et c'est peu de le dire ; j'ai énormément de poésie francophone sans trouver quelqu'un qui vaille Baudelaire à mes yeux. Pour autant, nous ne vivons pas eu XIXème ; moi, je suis né au XXIème, que je le veuille ou non, une époque certes percluse de défauts, mais qui nous donne l'opportunité d'accéder à presque n'importe quel bouquin, morceau, tableau (même si rien ne vaut l'oeuvre elle-même). Je ne vaudrais sans doute jamais Baudelaire et Rimbaud, c'est une chose ; mais j'ai envie d'écrire, et ce grâce à eux ! Si notre époque doit avoir, ou n'avoir pas de génies, on verra bien. En attendant, pourquoi ne pas essayer, au moins ? Merci de me signaler que le lien ne fonctionne pas. Etait-ce celui de l'Apocalypse ou de Soif d'Absolu ? Il faut peut-être que vous ayez Instagram sur l'appareil avec lequel vous avez cliqué. Le cas échéant, j'ai récité plusieurs de mes textes sur la chaîne, ainsi que ceux d'amis, nommément Paris-la-Vieille et Yorick Weil. Allez sur la chaîne, et regardez les playlists ! J'espère avoir votre avis.
Je viens de découvrir ta chaîne avec cette vidéo, coup de cœur, j'ai bu les paroles jusqu'au bout, abonnement direct. Tes propos font une excellente matière à disserter, et malencontreusement, en prépa bl, on disserte, alors je sens que ce genre de d'idées va finir en 3 de dissert un jour où l'autre (donc merci 🙏). C'est vrai qu'en lisant les poèmes de Victor Hugo du type : "le poète, ce grand chad" je me demandais à chaque fois si *ses poèmes uniquement* (et pas ses actions) ont eu des vrais effets sur la politique. C'est à coup sûr impossible de sortir des stats, mais quelle satisfaction ce serait de lire "il convaincu 2 personnes que Louis-Napoléon est pas si bien, voilà c'est tout 👍". Le pire aura été dans le poème final des feuilles d'Automne : la poésie fait encore plus fort qu'empêcher l’oppression partout en Europe, ELLE LA JUGE !!! Craignez quand Victor Hugo fait un poème sur vous, car il vous arrivera ... pas grand chose, mais les lecteurs dans le futurs désapprouveront vos acte !!!
@@noemiebrunetiere965 je vous déconseille de citer mes idées en dissertation, elles pourraient agacer parce qu'elles ne sont pas scolaires... Content que mes bavardages vous plaisent !
Banger absolu cette vidéo, aussi bien écrite que délivrée, et toujours aussi riche en punchlines. J'ai presque envide de me désabonner pour pouvoir me réabonner derrière
@@zenor740 j'ai du mal ; je ne trouve pas ça inintéressant, mais un peu sénile dans la façon de faire - ça me rappelle un peu Claude Simon qui m'endort... Mais je n'ai lu que Vies minuscules ; les autres bouquins, notamment celui sur Rimbaud, ne m'attirent pas du tout, parce que je déteste la glose.
J'avais déjà entendu parler de toi par le biais du Hussard, mais je ne te découvre qu'avec cette vidéo : je suis époustouflé de voir une multitude de mes intuitions personnelles saisies, clarifiées et poussées loin comme tu le fais. Tu conclus ta vidéo en parlant d'un "art proprement XXIème" : il me semble que tu as déjà saisi quelque chose de notre esprit contemporain qui donne à ton verbe et à ta pensée une cohérence et une puissance assez remarquables. Je m'abonne tout de suite, et vais découvrir avec plaisir le reste de tes vidéos. Merci pour ton travail, et vive les hommes de lettres d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Le titre est mensonger au possible, mais c'est de très loin la meilleure vidéo de la chaîne. J'ai la bouche ouverte et j'avale tout ce qui viendrait à moi. Merci camarade.
Dis donc, heureusement que tu n'es pas sur un site dévoué aux rencontres coquines... Quand tu dis: " j'ai la bouche ouverte et j'avale tout ce qui viendrait à moi", ça me donne plein d'idées salaces qui n'ont rien à voir avec l'amour de l'art...
J'ai pas cours de XIX-XXe aujourd'hui mais quel plaisir de trouver un moyen de critiquer Hugo et les surréalistes malgré tout lol Plus sérieusement, bravo pour cette vidéo, jaime beaucoup la réalisation du montage et l'organisation du propos. Bonne continuation ! Je me retrouve pas mal dans ce que tu dis et j'apprécie ta théorisation de l'humilité de la figure du poète. Par contre je me sens visée par ta critique du surinvestissement de la prose poétique de nos jours 🤡
Le poète fait ce qu’il peut. Il y a toujours eu ceux qui se regardent , ceux qui se regardent regarder ( les plus vicieux ) et ceux qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, avec ce qu’ils sont. La question de la reconnaissance est malheureusement un invariant anthropologique. Auquel même un poète dénué de vanité n’échappe pas. C’est un aliment psychique dont il a aussi besoin. Parce que nous ne créons pas tout seuls et encore moins à partir de rien . Cela reste et restera , n’en déplaise aux bardes bardés de tunes qui célèbrent la singularité de l’I.A, le privilège de Dieu. Ceux qui sont morts pour leur art ont au moins laissé quelque chose qui continue d’essaimer dans les esprits. Avec la Recherche, Proust a racheté sa vie faite du néant des mondanités. Un chef-d’œuvre est une opération alchimique. Créer à partir du rien, du néant , du vide de son existence tient assurément du prodige puisqu’il s’agit de remplir d’Etre ce qui en est dénué . C’est parfois l’alternative au suicide. Les bâtisseurs tous azimuts (qui rêvent d’une Trump tower sur l’Himalaya ou d’une flopée de Starbucks sur la mer de la tranquillité), les excités de Babylone, que font-ils ( bien sûr, tout n’est pas à jeter) sinon ravager la nature et nous priver de nombreux canaux vers la transcendance. Cela, il faut aussi le dire. La poésie, même si elle suppose de l’éducation, n’est pas un privilège de classe. Elle tient bien souvent du miracle tant elle naît là où on ne l’attend pas. L’Esprit ne souffle-t-il pas où il veut ? P.S: le saint est le seul révolutionnaire qui vaille . L’anticonformiste par excellence, l’ennemi du système à la puissance 10, le seul et véritable homme à abattre. Tous les rebelles en papier mâché qui ont tendu le bras pour avoir le droit d’aller au resto, qui ont voté Macron pour faire barrage à je ne quel extrême ( alors que tout l’arc politique s’accorde sur son allégeance au système et communie comme un seul cheval dans la perception des allocations bruxelloises ) et qui ne donnent à voir que leur médiocrité et leur confusion mentale, sont des petits bras à côté du seul danger qui vaille: Jésus. Quel plus grand danger pour un système où tout s’achète ( un téléphone, un bébé , un rein , une femme, un homme…etc) que celui qui fait l’apologie de la grâce , c’est-à-dire de la gratuité ? N’est-ce pas là le cœur nucléaire de la poésie ? La poésie rendue enfin à la puissance de sa genèse ?
Ce que vous dites est beau ; je plussoie. Je suis tout à fait d'accord avec le fait qu'on ne peut échapper à sa vanité, et que l'on écrit toujours avec le fol espoir de laisser sa marque ; je dis simplement que ça ne suffit pas, et qu'il faut se donner à la Beauté, parce qu'elle est transcendante et vaut infiniment plus que toute société. Au reste, vous avez absolument raison : que le Nom du Seigneur soit béni. Merci beaucoup pour votre commentaire !
@@soifdabsolu5991 Merci à vous. Je découvre tout juste votre chaîne et suis très emballé. Que Dieu vous bénisse et vous fortifie . Qu’il fasse fructifier vos talents pour Sa gloire, pour la France et pour l’édification de vos frères humains .
Parce que le poète était bien seul à penser au 19ème siècle. Tu n'as jamais entendu des discussions de paysans et de bourgeois de cette époque. Il faut faire de la sociologie du passé, avant de tout réinterpréter de manière biaisée.
Je ne comprends pas la remarque ; d'abord; les poètes étaient loin d'être les seuls à penser - quid des politiciens, intellectuels, autres écrivains ? Ensuite, quel rapport avec les discussions des paysans et des bourgeois ?
Je pense qu'au 19ème siècle l'immense majorité de la population était analphabète. Donc la richesse des conversations devait s'en ressentir. Quand on n'a pas de frigo ou de micro-ondes, ni de télé, faites le travail d'imagination, ça rend la vie autrement plus difficile qu'en 2024. Les superstructures n'étant pas les mêmes entre cette époque et aujourd'hui, l'expression artistique n'est pas comparable. Quand Musset parle du "poète" il désigne par là "l'homme délicat", qui a lu, qui est capable de sentiments amoureux, ce qui était je pense statistiquement une goutte d'eau dans l'océan de la population. D'où ce mot "poète" pour en caractériser la rareté et l'exceptionnelle valeur.
Plusieurs aphorismes complètent bien ta vidéo, notamment sur l'obscurité et l'engagement, deux extrêmes dans lesquels tombe souvent la poésie (l'expérimentation linguistique et la transcription prosaïque de l'ici-maintenant): 1) En poésie il est dommageable de finir seul et cloîtré: il n'y a pas de génie incompris; l'artiste doit être compréhensible, sinon c'est un autiste. 2) Aucune révolution n'est née d'une chanson; en revanche, beaucoup de chansons naissent des révolutions. La poésie engagée ne "sert" qu'à être "utilisée" comme ça.
Si aucune révolution ne naît d'une chanson, il est beaucoup plus audacieux de prétendre que ce n'est pas de l'existence de la musique que résonne en l'homme ce besoin d'un monde nouveau, pour continuer la métaphore.
Salut bg, je te conseille d'être un peu moins pédant et 'archetype' du connard de philo classique, une chaine youtube au-delà du sujet c'est avant tout un capital sympathie. Ne le prends pas mal, vrai conseil d'amie. Je te vois je te date direct, tu commences à parler je m'en vais tout de suite. Un peu plus naturel, moins faux Bourgeois intello et t'es bon, bises 🤍
@@soifdabsolu5991 Je ne sais pas si tu es ironique, mais si ce n'est pas le cas sache que tu es adorable et assez attirant. Le seul problème, et c'est quelque chose de très commun c'est pour ça que je te dis de ne pas le prendre mal c'est d'entrer dans ce persona d'intello (même le pull col roulé noir ça fait partie du kit) c'est quelque chose qu'on retrouve dans toutes les premières années de fac en sciences humaines surtout littéraire, histoire, philosophie. Dont parfois même certains étudiants ne se détachent jamais. Indirectement je te dis de te trouver toi-même, ton propre style, ta propre diction, ton propre rythme. On s'en rend difficilement compte parfois qu'on est influencé par des 'idées' de ce qu'est être quelqu'un ou quelque chose que l'on admire ou aspire à être. Et là c'est l'exemple parfait : je ne te parle pas du fond de la vidéo parce que je ne suis pas particulièrement touchée par le 19 ème siècle, mais si ton attitude et tout ce dont je t'ai parlé plus haut avaient été différentes, j'aurai tout écouté même si ça ne m'intéresse pas. Enfin bref désolée pour le pavé, et peut être même le jugement que tu trouveras intempestif et illégitime puisque je ne te connais pas, le fond du message c'est trouve toi ton petit style, ne pas avoir peur de s'affirmer en tant que soi-même et pas comme la continuité d'une ''tradition'' universitaire dépassée de l'intellectuel. En tout cas bravo déjà d'avoir lancé ta chaîne et de partager ce que tu aimes sur les internet, c'est courageux et bien venu. (N'hésite pas à supprimer ces commentaires s'ils sont gênants)
@@AbnegationTranscendental c'est très gentil tout ça ! J'étais plus ou moins ironique, dans la mesure où je ne voyais pas trop quoi répondre... Je vous suis assez sur l'intellectuel de fac - j'en sors justement - mais je veux préciser que je ne suis pas du tout philosophe, j'ai juste des diplômes en Histoire et en Lettres. Le col roulé, dont on ne voit pas les trous aux coudes, c'est parce que j'avais froid. Sincèrement, j'ai pris assez à cœur votre critique, mais dans le bon sens du terme ; je sais que j'ai l'air très pédant (et tout ce qui va avec dans votre commentaire) et que je suis très orgueilleux. En revanche, je ne compte pas du tout sur ma gueule pour faire passer mes idées, et mon pseudo dandysme n'est pas là pour le public mais pour moi. Du reste, si je commence tout juste les vidéos face cam, d'où l'aspect encore un peu lu, je crois qu'il s'agit de ma diction et de ma gestuelle naturelle... Là, je n'y peux pas grand-chose, malheureusement. Pour tout dire, je suis en train de regarder ma propre vidéo, insomnie oblige, pour déceler ce que je pourrais mieux faire ! Mais croyez-moi, je ne fais pas exprès. J'aimerais bien vous prouver que cette façon de parler et mon style vestimentaire ne sont pas forcés, mais là... En tout cas, sans ironie aucune, merci pour votre commentaire ! D'abord, parce que les compliments sont toujours bons à prendre, ensuite parce que j'ai cru au début que vous étiez un de ces quidams qui donnent de grands conseils sortis d'on se sait où. Ça a le mérite d'être honnête et gentil !
@@soifdabsolu5991 Ah non non, je pense sincèrement que c'est courageux de se lancer sur youtube donc loin de moi la volonté de blesser. Pour le reste (désolée j'ai commencé en tutoyant j'y reste par cohérence) si tu le dis c'est que c'est ainsi et dans ce cas libre au public effectivement d'accrocher ou non (petite objection sur le 'l'aspect un peu lu', je n'ai pas du tout trouvé que tu avais l'air de lire un texte, en tout cas c'était avec une aisance comparable au youtubeur Antoine Goya (Anal Génocide). Le compliment sur le physique c'était (déjà je le pense vraiment) d'abord aussi une façon de lever drapeau blanc avant de faire ma critique, et c'est normal de le prendre à cœur. Enfin, pas trop de tortures nocturnes, les repères et la bonne recette se prennent avec le temps et les futures vidéos. Je me suis abonnée (déjà juste pour cette réaction noble et beau jeu) et j'espère que d'autres en feront de même.
@@AbnegationTranscendental ahaha merci ! Je ne me torture pas, j'ai rallumé mon téléphone et suis tombé sur vos coms. Je sais que ma formule ressemble un peu à celle d'AG ou du philosef, ce dont je n'ai pas envie, mais bon, je n'y peux rien... Comme mon style, malheureusement, alors que je partage votre rejet de la faune universitaire - la prochaine vidéo en parle un peu. Merci pour votre politesse ; parfois, je me prends à croire que les gens comme vous et moi parviendront à faire d'internet un espace civil ahahahah
Bien vu le titre clickbait. Quant au fond, pas mal de choses intéressantes. La pose du « poète maudit » a en effet fait son temps (bien qu'elle se reverse désormais dans l'industrie musicale), elle a pu être salvatrice pour certains au XIXe-XXe, pour d'autres non, au fond la poésie restait quand mm le premier critère de jugement. Exemple avec les jeunes Romantiques suicidés Lebras et Escousse, dont la mort fit la Une des journaux, avant qu'ils ne soient rapidement oubliés. Malgré l'aspect un peu "edgy" de certains d'entre eux, force est d'admettre que les poètes du XIXe ont pour beaucoup payé le prix fort de leur vocation (Verlaine, Nerval, Corbière, Rimbaud, Valmore, etc.). A nous de les juger avant tout sur leurs vers, tout en leur reconnaissant une certaine abnégation dans l'effort (avec parfois une once de complaisance dans l'auto-destruction, faut avouer). Continue comme ça, c'est du bon.
Tu n'aimes pas le relativisme morale ? C'est amusant, j'aurais cru qu'un amateur de Baudelaire ne pouvait qu'être amené in fine à rompre avec nos systèmes moraux.
Alors justement, il y a un gros malentendu là-dedans ! Baudelaire préconise un art "amoral", c'est-à-dire détaché de la moralité, et non "immoral", c'est-à-dire allant à l'encontre de ladite moralité. C'est une conception qui se comprend avec son temps, où la morale est plus étouffante, parfois aidée de la justice, et surtout pas toujours cohérente. Or, Baudelaire lui-même a un système moral, qui varie au cours de sa vie, mais qu'il invoque à plusieurs reprises. Il s'accroche notamment à l'idée de Dieu (un Dieu assez janséniste, malheureusement), et en fait un argument d'autorité contre les gens qu'il critique, comme George Sand. C'est drôle, je relisais la notice de Baudelaire sur Hégésippe Moreau cette nuit, et il est très "moral" dans son approche. Plus généralement, il crée une véritable éthique de dandy, de chrétien, de poète - je vous renvoie à ses écrits posthumes, Fusées, Mon cœur mis à nu et autres textes, collection Folio - qui, quoiqu'en désaccord avec son époque, demeure une morale. D'ailleurs, il n'a jamais parlé de rompre avec les systèmes moraux ! Je gage, sans pouvoir le prouver, que Baudelaire aurait détesté le relativisme, parce que c'est un avocat de l'absolu. A titre personnel, et même si j'en vois les limites, je suis très sensible au dandysme qu'il préconise ; et, si Baudelaire est une de mes plus grandes influences, je suis capable de faire le tri dans ce qu'il raconte, déceler quand il est malhonnête, incohérent, imparfait - humain, quoi ! Enfin, je crois aussi que cette attitude doit s'adapter à l'époque, comme je l'ai dit dans la vidéo ; la nôtre n'a plus guère de colonne vertébrale morale, alors que ce n'est pas quelque chose dont peut se passer une société qui fonctionne. Merci pour votre commentaire ! J'espère n'être pas trop obscur.
@@soifdabsolu5991 De toute façon, on ne peut pas prendre ce qu'affirmait Baudelaire au pied de la lettre : rappelons qu'il y était question de procès, d'argent, de censure ; à partir de là, on ne peut pas considérer que les écrits de Charles sur l'amoralité poétique soient très sincères. Ses poèmes sont très moraux, parlent volontiers de dieux, d'anges et de démons, et la notion de Mal apparaît jusque dans le titre d'un certain recueil. Mais bon, on peut faire comme si Baudelaire n'était pas moral et n'avait pas de compte en Suisse parce qu'il a juré… :)
@@soifdabsolu5991 Merci pour ta réponse, que j'ai trouvée tout à fait à propos et approfondie. Malheureusement, je ne connais pas très bien Baudelaire. Mais il me semblait, d’après le peu que j'ai lu de lui, qu'il s’érigeait en pourfendeur de la morale bourgeoise de son temps, lui préférant une morale plus aristocratique, fondée sur la recherche de la transcendance, de la beauté, de l'élégance et du beau geste. Un peu comme le très amoral Nietzsche, qui, pourtant, est connu pour être un relativiste (la principale divergence avec Baudelaire résidant dans son rejet de tout absolu). Si je pensais qu’un lecteur de Baudelaire pouvait être amené à rejeter nos systèmes moraux, c’est parce que ceux-ci proviennent directement de la société de son époque, marquée par l’essor de la révolution industrielle et du productivisme. La rupture avec la morale, actuellement en vogue, est surtout caractérisée par la volonté de rompre avec un système "bourgeois" et son éthique. Le souhait d'un retour à la morale aristocratique est, de nos jours, franchement passé de mode. Mais bon, je ne le connais pas bien, alors n’hésite pas, si tu me lis, à contre-argumenter.
@@fideIion Je ne suis pas absolument certain qu'il s'érigeait en pourfendeur de la morale bourgeoise ; mais vous avez raison de noter qu'il préconise une morale aristocratique - donc une morale tout de même. Sauf erreur (parce qu'il se contredit beaucoup), pour Baudelaire, il y a l'art - amoral et tout le tralala - et l'éthique sur laquelle on va baser son comportement et sa vie de tous les jours. Je ne sais pas s'il les confond. Du reste, il faut prendre, ce me semble, la morale aristocratique dans une acceptation plus large que l'aristocratie de sang ; autrement dit, c'est une aristocratie intellectuelle et artistique, sinon simplement dandy. A mes yeux, elle n'est pas passée de mode ; disons simplement qu'elle change de modalités, en s'adaptant à ce qu'il y a à rejeter d'une société. Le lecteur de Baudelaire que je suis ne peut qu'apprécier ! Néanmoins, j'avoue ne pas connaître très bien Nietzsche... Notez aussi que si Baudelaire rejette la société de son temps, il le fait avec beaucoup de hauteur, de classe, davantage par le mépris que l'insulte, alors qu'il ne se prive pas d'insulter - c'est dire ! Mais je m'éloigne de la question de départ, je crois.
Si même moi ça me saoule de vivre dans le passé...
Qu'en pensez-vous ?
Mes propres vers sont lisibles ici :
instagram.com/soif_dabsolu/?hl=fr
Revue de l’Apocalypse :
instagram.com/apocalypse_revue/
Il y a un endroit hors Instagram pour lire tout ça ? (je n’ai pas de compte dessus donc accès très restreint)
@@stephanebonanno5458 pas encore, mais je voudrais essayer de faire un site ! Sinon il y a quelques-uns de mes textes sur cette chaîne.
Superbe vidéo ❤
Merci !
génial, merci +1abo.
@@antocatch simple, clair, efficace, merci !
Je n'ai pas encore fini la vidéo (j'en suis à 5min) mais je ne peut être plus d'accord avec toi quant au fait qu'un art qui ne parle que de son processus perd la visée universelle qui fait son sens. Et comme tu le dis si bien, ça s'applique parfaitement à d'autres formes d'art et encore davantage à cet étrange art / industrie qu'est le cinéma. Son essence hybride à mi chemin entre l'art et la production mercantile le rend encore plus sujet à la formation de microcosmes qui sclérosent. Par cycles, hollywood ouvre ses portes à des générations de vrais artistes pour ensuite les enfermer jalousement dans un système qui fait tout pour les garder aussi loin que possible du monde réel jusqu'à assécher tout à fait leur rapport à la vie des autres (une bonne aculturation égocentrique à l'américaine en somme). On se retrouve alors à la fin de chaque cycle d'essorage avec une flopée de film d'auteurs qui ne savent plus parler que de cinéma plutôt que d'en faire (comment leur en vouloir maintenant qu'ils sont dans le système depuis trop longtemps, ils ne connaissent plus que la Californie). On se retrouve alors avec des films de croulants qui ne parlent qu'à ceux qui rêvent encore de l'eldorado dont les portes sont closes depuis longtemps (les cinéastes en herbe obsédés par les films et désintéressé par la vie, bref les faux artistes). Fablemans, Once Upon a time in Hollywood, Babylone, Cafe Society etc... ce sont les signes de l'effondrement à venir d'un art qui par nature, était voué à enchaîner les boucles à une vitesse inédite (le rythme industriel prendra toujours le pas sur le rythme de la création). Paradoxalement, c'est l'industrie et son exigence de profit qui assurera néanmoins sa pérennité car les majors en perte de vitesse, malgré leur inertie de tricératops, ont la force d'adaptation destructice et formidable des systèmes capitalistes. Puisqu'il faut faire de l'argent, il faudra bien réouvrir les portes aux artistes pour qu'ils réinventent la formule qui s'essouffle. Les businessmen comme les éditeurs n'ont jamais eu l'intelligence de créer. Leur domaine c'est la réplication et la survie mais quand refaire et prolonger ne suffit plus, leurs talents consiste à absorber ce qui leur manque. Une fois la digestion accomplie, la faim se fait sentir et le corps s'affaiblit. Alors il faut ouvrir la bouche et dévorer à nouveau.
Les véritables perdants ce sont ceux qui, comme nous, ont le malheur d'être né dans les dernier jours de la sieste digestive. Avec un peu de chance nous aurons la chance d'assister au début du prochain banquet.
Dis donc c'est vachement intéressant comme ouverture ! Cependant, selon moi, nous arrivons précisément à un moment charnière qui a le potentiel de nous laisser une chance inouïe de nous exprimer. Certes, le système nous engluera sans doute un peu, mais il y a toujours eu un système, ne serait-ce que pour mettre en relation les écrivains et leur public.
Maintenant, je me rends bien compte que le cinéma et la poésie diffèrent radicalement, du point de vue de la production et du circuit. La liberté de la poésie réside en partie dans le fait qu'elle ne fait pas, et ne peut pas faire, d'argent.
Haut les cœurs ! Cela marchera, parce qu'il le faut.
Il y a des bonnes choses dans ce que tu dis, mais ( et en cela tu es bien un homme représentatif du 21eme siècle), ta frivolité et ta superficialité t'empêchent de saisir certaines choses... Les poètes du type Baudelaire, Nerval, Verlaine, Rimbaud ne cédaient pas à l'adoption d'une posture, ils étaient sincères. Si tu es poète de la tête aux pieds, tu ne peux pas t'adapter aux sociétés humaines. C'est impossible! On ne peut pas se vouer corps et âme à une chose: la poésie ( les rêves, la profondeur de la pensée, la beauté comme témoignage du génie de la nature, les sensations et sentiments subtils etc...) et son contraire: le monde des hommes tel qu'il est ( le matérialisme bête, le commerce, l'industrie, la médiocrité, la bourgeoisie, l'idéologie)!!! ... Tu sais-et tu as raison- que le 19 ème siècle marque l'apogée de l'Art mais tu oublies que le 21ème est syptomatique d'une effroyable décadence et d'une déliquescence artistique ( il n'y a plus de génies - Onfray passe pour un philosophe- Amélie Nothomb pour une romancière- les publicitaires pour des "créateurs"... ... ... )qui ne cessera qu'avec la disparition annoncée de l'Occident.
Je n'ai jamais dit que les poètes n'étaient pas sincères, attention, sinon la racine même de ma passion serait incohérente. Baudelaire, Nerval et toute la clique sont des grands poètes précisément parce qu'ils sont désespérément sincères ; ça ne les empêche pas d'être englués, eux et d'autres, dans une identité très sociale, qui empoisonne leurs successeurs. Ensuite, je ne dis pas qu'il faille s'adapter à la société, au contraire, puisque j'exalte la vie dans une société suicidaire et décadente ! D'ailleurs, le cul-de-sac dans lequel nous nous trouvons est largement imputable au XIXème, au libéralisme, à la Révolution Française.
Sur les génies, je ne suis pas inquiet : jamais, ou presque, ont-ils été reconnu en leur temps. Nous ne pouvons pas juger absolument notre époque, ne serait-ce que parce qu'elle n'est pas terminée. Et quand bien même ! Qu'elle arrive à sa fin, qu'elle s'écroule, "tout continuera de vivoter", comme dirait Drieu la Rochelle. Au passage, l'avez-vous lu ? Son discours sur la décadence autant que la Beauté pourrait vous plaire beaucoup.
Que des médiocres tiennent le haut du pavé n'est pas surprenant, et je crois même qu'au regard de la postérité, c'est une bonne nouvelle. Qu'ils détruisent la Beauté, elle reviendra toujours, parce que son expression est une nécessité première de l'espèce humaine. De mon côté, je suis jeune, et je ne veux pas laisser ma civilisation s'écrouler avant d'avoir donné de ma personne, par amour pour elle et pour mon Dieu. Peut-être est-ce irrémédiable ; eh bien, tant pis ! "C'est bien plus beau lorsque c'est inutile" dit l'autre...
Moi, je me répète les mots de Job :
"Nu, je suis sorti du sein de ma mère,
nu, j'y retournerai.
Le Seigneur avait donné,
le Seigneur a repris,
Que le Nom du Seigneur soit béni !"
Merci pour votre commentaire, en dépit de cette accusation de "frivolité" et de "superficialité"; moi, j'appelle cela de la légèreté et de l'espérance.
@@soifdabsolu5991 Merci pour ta réponse et son développement. Je te dis franchement que je n'ai pas apprécié ton illustration: toi, représenté comme surpuissant, balayant les figures d'Hugo, Baudelaire et Rimbaud; Oui j'ai trouvé cela frivole et superficiel, comme notre temps. Moi, au contraire je montre de la reconnaissance et de l'amour pour les génies de la littérature, parce que ce sont les meilleurs, les plus forts, et que l'excellence, rare comme l'or, se respecte... J'écris mon second roman. Quoi que je vaille comme écrivain, je prends pour exemple à suivre les plus grands. Je ne perds pas mon temps à lire A. Nothomb, V. Despentes, et même Houelbeck; je lis Flaubert, Zola, Gary, Mishima, Céline ... Si je veux de la poésie, je préfère Baudelaire, Rimbaud, Garcia-Lorca, Cocteau à Christian Bobin... Je suis pianiste, agrégé de musique, j'ai un premier prix du conservatoire de Paris, mais je sais que je n'arrive pas à la cheville de Frédéric Chopin, et sur le plan de l'intelligence musicale, je me considère face à J.S. Bach ou Gustave Mahler comme un semi- crétin, incapable que je suis de composer une musique comparable à leurs oeuvres... J'ai infiniment plus d'estime pour Charles de Gaulle et Georges Pompidou que pour F. Hollande et E. Macron! Je préfère le peuple d'Israël au peuple palestinien. Je préfère Notre Dame de Paris aux horreurs de Le Corbusier... Je préfère Michel-ANge et Rodin à César Baldaccini... Je préfère 1001 fois le passé artistique glorieux à nos contemporains décadents... Je n'aime pas le narcissisme de mes contemporains dans lequel je vois un symptome d'un crétinisme assumé sans complexe par manque de conscoence et de discernement, je n'aime pas l'arrogance de la jeunesse, sachant pertinemment que la plupart des jeunes médiocres de 2024 deviendront les vieux avachis d'après demain- je ne suis ni jeune, ni vieux- je suis Moi avec mon histoire, mes valeurs et ma capacité à distinguer le génie de la médiocrité. .. Et je sais bien qu'il n'y a pas de "poètes maudits", il y a eu des hommes qui étaient trop poètes pour ne pas vomir les sociétés anti_poétiques de leur époque, et qui, les rejetant se sont fait rejeter par elles et en ont soufferts!... J'ai cliqué sur le lien pour lire tes vers mais cela n'a pas fonctionné... Mais, je ne connais pas de poète véritable qui n'ai vécu avant tout pour la poésie, de compositeur tout dévoué à la musique, de peintre qui vivait surtout pour peindre, de philosophe pour s'adonner à la pensée... ... ...
@@FranckFerrer-bu7hy Je vois ! Pour la miniature, elle était évidemment provocante, pour faire réagir et donc cliquer. A la vérité, Baudelaire est mon poète de chevet depuis des années, et je doute que j'en change ; je l'aime terriblement. Hugo, en revanche...
Je partage votre admiration pour les figures du passé et votre dégoût pour celle du présent - je n'en ai pas parlé, mais si vous saviez comme je déteste Bobin ! Je pense simplement que l'irrévérence fait du bien, dans un monde où l'université toute puissante avance à petits pas, pour ne vexer personne, dans ses chaussons de relativisme. Non, tous le poètes ne se valent pas, et c'est peu de le dire ; j'ai énormément de poésie francophone sans trouver quelqu'un qui vaille Baudelaire à mes yeux. Pour autant, nous ne vivons pas eu XIXème ; moi, je suis né au XXIème, que je le veuille ou non, une époque certes percluse de défauts, mais qui nous donne l'opportunité d'accéder à presque n'importe quel bouquin, morceau, tableau (même si rien ne vaut l'oeuvre elle-même).
Je ne vaudrais sans doute jamais Baudelaire et Rimbaud, c'est une chose ; mais j'ai envie d'écrire, et ce grâce à eux ! Si notre époque doit avoir, ou n'avoir pas de génies, on verra bien. En attendant, pourquoi ne pas essayer, au moins ?
Merci de me signaler que le lien ne fonctionne pas. Etait-ce celui de l'Apocalypse ou de Soif d'Absolu ? Il faut peut-être que vous ayez Instagram sur l'appareil avec lequel vous avez cliqué. Le cas échéant, j'ai récité plusieurs de mes textes sur la chaîne, ainsi que ceux d'amis, nommément Paris-la-Vieille et Yorick Weil. Allez sur la chaîne, et regardez les playlists ! J'espère avoir votre avis.
@@soifdabsolu5991 Salut mon grand. En fait ton lien fonctionne. Certains de tes vers sont très beaux.
@@FranckFerrer-bu7hy Merci mon grand (?)!
Je viens de découvrir ta chaîne avec cette vidéo, coup de cœur, j'ai bu les paroles jusqu'au bout, abonnement direct. Tes propos font une excellente matière à disserter, et malencontreusement, en prépa bl, on disserte, alors je sens que ce genre de d'idées va finir en 3 de dissert un jour où l'autre (donc merci 🙏).
C'est vrai qu'en lisant les poèmes de Victor Hugo du type : "le poète, ce grand chad" je me demandais à chaque fois si *ses poèmes uniquement* (et pas ses actions) ont eu des vrais effets sur la politique. C'est à coup sûr impossible de sortir des stats, mais quelle satisfaction ce serait de lire "il convaincu 2 personnes que Louis-Napoléon est pas si bien, voilà c'est tout 👍".
Le pire aura été dans le poème final des feuilles d'Automne : la poésie fait encore plus fort qu'empêcher l’oppression partout en Europe, ELLE LA JUGE !!! Craignez quand Victor Hugo fait un poème sur vous, car il vous arrivera ... pas grand chose, mais les lecteurs dans le futurs désapprouveront vos acte !!!
@@noemiebrunetiere965 je vous déconseille de citer mes idées en dissertation, elles pourraient agacer parce qu'elles ne sont pas scolaires... Content que mes bavardages vous plaisent !
Banger absolu cette vidéo, aussi bien écrite que délivrée, et toujours aussi riche en punchlines. J'ai presque envide de me désabonner pour pouvoir me réabonner derrière
@@16edouchecomprise Venant de toi, en plus... Merci vieux frère !
Avoir une moustache ne fait pas de toi un penseur ni un fin critique . Tu es pompeux et très très lourd.
@@jeandeflorette4155 merde alors ! Tout mon plan tombe à l'eau !
@@soifdabsolu5991 il a raison
Ah ah, on dirait moi quand je parle de peinture 😅
@@didymelepalinode132 C'est-à-dire ? bon pour l'internement ?
Je découvre cette chaîne. J’adore. Bravo !
Bienvenu, et merci !
C'est très très bon, comme analyse. Vraiment remarquable.
@@fan2jnrc ça me touche sincèrement, merci ! Ça mijotait depuis vraiment longtemps, et parler tout seul forme un homme 🤭
tu penses quoi de pierre michon ?
@@zenor740 j'ai du mal ; je ne trouve pas ça inintéressant, mais un peu sénile dans la façon de faire - ça me rappelle un peu Claude Simon qui m'endort... Mais je n'ai lu que Vies minuscules ; les autres bouquins, notamment celui sur Rimbaud, ne m'attirent pas du tout, parce que je déteste la glose.
haha banger ! énorme flot !
Merci beaucoup !
J'avais déjà entendu parler de toi par le biais du Hussard, mais je ne te découvre qu'avec cette vidéo : je suis époustouflé de voir une multitude de mes intuitions personnelles saisies, clarifiées et poussées loin comme tu le fais. Tu conclus ta vidéo en parlant d'un "art proprement XXIème" : il me semble que tu as déjà saisi quelque chose de notre esprit contemporain qui donne à ton verbe et à ta pensée une cohérence et une puissance assez remarquables.
Je m'abonne tout de suite, et vais découvrir avec plaisir le reste de tes vidéos. Merci pour ton travail, et vive les hommes de lettres d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
@@bixentekazu7845 un grand merci !
Le titre est mensonger au possible, mais c'est de très loin la meilleure vidéo de la chaîne.
J'ai la bouche ouverte et j'avale tout ce qui viendrait à moi.
Merci camarade.
Pas mensonger, putaclik ! Il faut bien manger.
N'avalez pas tout, on ne sait pas où ça a trainé... Merci pour votre commentaire !
Dis donc, heureusement que tu n'es pas sur un site dévoué aux rencontres coquines... Quand tu dis: " j'ai la bouche ouverte et j'avale tout ce qui viendrait à moi", ça me donne plein d'idées salaces qui n'ont rien à voir avec l'amour de l'art...
Bavardages....
J'ai pas cours de XIX-XXe aujourd'hui mais quel plaisir de trouver un moyen de critiquer Hugo et les surréalistes malgré tout lol
Plus sérieusement, bravo pour cette vidéo, jaime beaucoup la réalisation du montage et l'organisation du propos. Bonne continuation !
Je me retrouve pas mal dans ce que tu dis et j'apprécie ta théorisation de l'humilité de la figure du poète.
Par contre je me sens visée par ta critique du surinvestissement de la prose poétique de nos jours 🤡
Le poète fait ce qu’il peut. Il y a toujours eu ceux qui se regardent , ceux qui se regardent regarder ( les plus vicieux ) et ceux qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, avec ce qu’ils sont. La question de la reconnaissance est malheureusement un invariant anthropologique. Auquel même un poète dénué de vanité n’échappe pas. C’est un aliment psychique dont il a aussi besoin. Parce que nous ne créons pas tout seuls et encore moins à partir de rien . Cela reste et restera , n’en déplaise aux bardes bardés de tunes qui célèbrent la singularité de l’I.A, le privilège de Dieu. Ceux qui sont morts pour leur art ont au moins laissé quelque chose qui continue d’essaimer dans les esprits. Avec la Recherche, Proust a racheté sa vie faite du néant des mondanités. Un chef-d’œuvre est une opération alchimique. Créer à partir du rien, du néant , du vide de son existence tient assurément du prodige puisqu’il s’agit de remplir d’Etre ce qui en est dénué . C’est parfois l’alternative au suicide. Les bâtisseurs tous azimuts (qui rêvent d’une Trump tower sur l’Himalaya ou d’une flopée de Starbucks sur la mer de la tranquillité), les excités de Babylone, que font-ils ( bien sûr, tout n’est pas à jeter) sinon ravager la nature et nous priver de nombreux canaux vers la transcendance. Cela, il faut aussi le dire. La poésie, même si elle suppose de l’éducation, n’est pas un privilège de classe. Elle tient bien souvent du miracle tant elle naît là où on ne l’attend pas. L’Esprit ne souffle-t-il pas où il veut ?
P.S: le saint est le seul révolutionnaire qui vaille . L’anticonformiste par excellence, l’ennemi du système à la puissance 10, le seul et véritable homme à abattre. Tous les rebelles en papier mâché qui ont tendu le bras pour avoir le droit d’aller au resto, qui ont voté Macron pour faire barrage à je ne quel extrême ( alors que tout l’arc politique s’accorde sur son allégeance au système et communie comme un seul cheval dans la perception des allocations bruxelloises ) et qui ne donnent à voir que leur médiocrité et leur confusion mentale, sont des petits bras à côté du seul danger qui vaille: Jésus.
Quel plus grand danger pour un système où tout s’achète ( un téléphone, un bébé , un rein , une femme, un homme…etc) que celui qui fait l’apologie de la grâce , c’est-à-dire de la gratuité ? N’est-ce pas là le cœur nucléaire de la poésie ? La poésie rendue enfin à la puissance de sa genèse ?
Ce que vous dites est beau ; je plussoie. Je suis tout à fait d'accord avec le fait qu'on ne peut échapper à sa vanité, et que l'on écrit toujours avec le fol espoir de laisser sa marque ; je dis simplement que ça ne suffit pas, et qu'il faut se donner à la Beauté, parce qu'elle est transcendante et vaut infiniment plus que toute société.
Au reste, vous avez absolument raison : que le Nom du Seigneur soit béni.
Merci beaucoup pour votre commentaire !
@@soifdabsolu5991 Merci à vous. Je découvre tout juste votre chaîne et suis très emballé. Que Dieu vous bénisse et vous fortifie . Qu’il fasse fructifier vos talents pour Sa gloire, pour la France et pour l’édification de vos frères humains .
Merci. J ai bien aimé la métaphore des grenouilles et des flaques d eau sur une terre aride.
Parce que le poète était bien seul à penser au 19ème siècle. Tu n'as jamais entendu des discussions de paysans et de bourgeois de cette époque. Il faut faire de la sociologie du passé, avant de tout réinterpréter de manière biaisée.
Je ne comprends pas la remarque ; d'abord; les poètes étaient loin d'être les seuls à penser - quid des politiciens, intellectuels, autres écrivains ? Ensuite, quel rapport avec les discussions des paysans et des bourgeois ?
Je pense qu'au 19ème siècle l'immense majorité de la population était analphabète. Donc la richesse des conversations devait s'en ressentir. Quand on n'a pas de frigo ou de micro-ondes, ni de télé, faites le travail d'imagination, ça rend la vie autrement plus difficile qu'en 2024. Les superstructures n'étant pas les mêmes entre cette époque et aujourd'hui, l'expression artistique n'est pas comparable. Quand Musset parle du "poète" il désigne par là "l'homme délicat", qui a lu, qui est capable de sentiments amoureux, ce qui était je pense statistiquement une goutte d'eau dans l'océan de la population. D'où ce mot "poète" pour en caractériser la rareté et l'exceptionnelle valeur.
@@NicolasGirard-Madoux En quoi ai-je dit le contraire ?
Plusieurs aphorismes complètent bien ta vidéo, notamment sur l'obscurité et l'engagement, deux extrêmes dans lesquels tombe souvent la poésie (l'expérimentation linguistique et la transcription prosaïque de l'ici-maintenant):
1) En poésie il est dommageable de finir seul et cloîtré: il n'y a pas de génie incompris; l'artiste doit être compréhensible, sinon c'est un autiste.
2) Aucune révolution n'est née d'une chanson; en revanche, beaucoup de chansons naissent des révolutions. La poésie engagée ne "sert" qu'à être "utilisée" comme ça.
Merde alors, j'aurais dû dire ça comme ça... merci beaucoup pour votre commentaire !
Si aucune révolution ne naît d'une chanson, il est beaucoup plus audacieux de prétendre que ce n'est pas de l'existence de la musique que résonne en l'homme ce besoin d'un monde nouveau, pour continuer la métaphore.
Abonné nouveau ici vous dit merci.
Et je vous rends vos remerciements !
Salut bg, je te conseille d'être un peu moins pédant et 'archetype' du connard de philo classique, une chaine youtube au-delà du sujet c'est avant tout un capital sympathie. Ne le prends pas mal, vrai conseil d'amie. Je te vois je te date direct, tu commences à parler je m'en vais tout de suite. Un peu plus naturel, moins faux Bourgeois intello et t'es bon, bises 🤍
@@AbnegationTranscendental merci du commentaire ! Je ne me daterais pas non plus, pas pour tout l'or du monde...
@@soifdabsolu5991 Je ne sais pas si tu es ironique, mais si ce n'est pas le cas sache que tu es adorable et assez attirant. Le seul problème, et c'est quelque chose de très commun c'est pour ça que je te dis de ne pas le prendre mal c'est d'entrer dans ce persona d'intello (même le pull col roulé noir ça fait partie du kit) c'est quelque chose qu'on retrouve dans toutes les premières années de fac en sciences humaines surtout littéraire, histoire, philosophie. Dont parfois même certains étudiants ne se détachent jamais. Indirectement je te dis de te trouver toi-même, ton propre style, ta propre diction, ton propre rythme. On s'en rend difficilement compte parfois qu'on est influencé par des 'idées' de ce qu'est être quelqu'un ou quelque chose que l'on admire ou aspire à être. Et là c'est l'exemple parfait : je ne te parle pas du fond de la vidéo parce que je ne suis pas particulièrement touchée par le 19 ème siècle, mais si ton attitude et tout ce dont je t'ai parlé plus haut avaient été différentes, j'aurai tout écouté même si ça ne m'intéresse pas. Enfin bref désolée pour le pavé, et peut être même le jugement que tu trouveras intempestif et illégitime puisque je ne te connais pas, le fond du message c'est trouve toi ton petit style, ne pas avoir peur de s'affirmer en tant que soi-même et pas comme la continuité d'une ''tradition'' universitaire dépassée de l'intellectuel. En tout cas bravo déjà d'avoir lancé ta chaîne et de partager ce que tu aimes sur les internet, c'est courageux et bien venu. (N'hésite pas à supprimer ces commentaires s'ils sont gênants)
@@AbnegationTranscendental c'est très gentil tout ça ! J'étais plus ou moins ironique, dans la mesure où je ne voyais pas trop quoi répondre... Je vous suis assez sur l'intellectuel de fac - j'en sors justement - mais je veux préciser que je ne suis pas du tout philosophe, j'ai juste des diplômes en Histoire et en Lettres. Le col roulé, dont on ne voit pas les trous aux coudes, c'est parce que j'avais froid. Sincèrement, j'ai pris assez à cœur votre critique, mais dans le bon sens du terme ; je sais que j'ai l'air très pédant (et tout ce qui va avec dans votre commentaire) et que je suis très orgueilleux. En revanche, je ne compte pas du tout sur ma gueule pour faire passer mes idées, et mon pseudo dandysme n'est pas là pour le public mais pour moi. Du reste, si je commence tout juste les vidéos face cam, d'où l'aspect encore un peu lu, je crois qu'il s'agit de ma diction et de ma gestuelle naturelle... Là, je n'y peux pas grand-chose, malheureusement. Pour tout dire, je suis en train de regarder ma propre vidéo, insomnie oblige, pour déceler ce que je pourrais mieux faire ! Mais croyez-moi, je ne fais pas exprès. J'aimerais bien vous prouver que cette façon de parler et mon style vestimentaire ne sont pas forcés, mais là...
En tout cas, sans ironie aucune, merci pour votre commentaire ! D'abord, parce que les compliments sont toujours bons à prendre, ensuite parce que j'ai cru au début que vous étiez un de ces quidams qui donnent de grands conseils sortis d'on se sait où. Ça a le mérite d'être honnête et gentil !
@@soifdabsolu5991 Ah non non, je pense sincèrement que c'est courageux de se lancer sur youtube donc loin de moi la volonté de blesser. Pour le reste (désolée j'ai commencé en tutoyant j'y reste par cohérence) si tu le dis c'est que c'est ainsi et dans ce cas libre au public effectivement d'accrocher ou non (petite objection sur le 'l'aspect un peu lu', je n'ai pas du tout trouvé que tu avais l'air de lire un texte, en tout cas c'était avec une aisance comparable au youtubeur Antoine Goya (Anal Génocide). Le compliment sur le physique c'était (déjà je le pense vraiment) d'abord aussi une façon de lever drapeau blanc avant de faire ma critique, et c'est normal de le prendre à cœur.
Enfin, pas trop de tortures nocturnes, les repères et la bonne recette se prennent avec le temps et les futures vidéos. Je me suis abonnée (déjà juste pour cette réaction noble et beau jeu) et j'espère que d'autres en feront de même.
@@AbnegationTranscendental ahaha merci ! Je ne me torture pas, j'ai rallumé mon téléphone et suis tombé sur vos coms. Je sais que ma formule ressemble un peu à celle d'AG ou du philosef, ce dont je n'ai pas envie, mais bon, je n'y peux rien... Comme mon style, malheureusement, alors que je partage votre rejet de la faune universitaire - la prochaine vidéo en parle un peu. Merci pour votre politesse ; parfois, je me prends à croire que les gens comme vous et moi parviendront à faire d'internet un espace civil ahahahah
Bien vu le titre clickbait. Quant au fond, pas mal de choses intéressantes. La pose du « poète maudit » a en effet fait son temps (bien qu'elle se reverse désormais dans l'industrie musicale), elle a pu être salvatrice pour certains au XIXe-XXe, pour d'autres non, au fond la poésie restait quand mm le premier critère de jugement. Exemple avec les jeunes Romantiques suicidés Lebras et Escousse, dont la mort fit la Une des journaux, avant qu'ils ne soient rapidement oubliés. Malgré l'aspect un peu "edgy" de certains d'entre eux, force est d'admettre que les poètes du XIXe ont pour beaucoup payé le prix fort de leur vocation (Verlaine, Nerval, Corbière, Rimbaud, Valmore, etc.).
A nous de les juger avant tout sur leurs vers, tout en leur reconnaissant une certaine abnégation dans l'effort (avec parfois une once de complaisance dans l'auto-destruction, faut avouer).
Continue comme ça, c'est du bon.
Merci beaucoup !
Tu n'aimes pas le relativisme morale ? C'est amusant, j'aurais cru qu'un amateur de Baudelaire ne pouvait qu'être amené in fine à rompre avec nos systèmes moraux.
Alors justement, il y a un gros malentendu là-dedans ! Baudelaire préconise un art "amoral", c'est-à-dire détaché de la moralité, et non "immoral", c'est-à-dire allant à l'encontre de ladite moralité. C'est une conception qui se comprend avec son temps, où la morale est plus étouffante, parfois aidée de la justice, et surtout pas toujours cohérente. Or, Baudelaire lui-même a un système moral, qui varie au cours de sa vie, mais qu'il invoque à plusieurs reprises. Il s'accroche notamment à l'idée de Dieu (un Dieu assez janséniste, malheureusement), et en fait un argument d'autorité contre les gens qu'il critique, comme George Sand. C'est drôle, je relisais la notice de Baudelaire sur Hégésippe Moreau cette nuit, et il est très "moral" dans son approche.
Plus généralement, il crée une véritable éthique de dandy, de chrétien, de poète - je vous renvoie à ses écrits posthumes, Fusées, Mon cœur mis à nu et autres textes, collection Folio - qui, quoiqu'en désaccord avec son époque, demeure une morale. D'ailleurs, il n'a jamais parlé de rompre avec les systèmes moraux !
Je gage, sans pouvoir le prouver, que Baudelaire aurait détesté le relativisme, parce que c'est un avocat de l'absolu.
A titre personnel, et même si j'en vois les limites, je suis très sensible au dandysme qu'il préconise ; et, si Baudelaire est une de mes plus grandes influences, je suis capable de faire le tri dans ce qu'il raconte, déceler quand il est malhonnête, incohérent, imparfait - humain, quoi !
Enfin, je crois aussi que cette attitude doit s'adapter à l'époque, comme je l'ai dit dans la vidéo ; la nôtre n'a plus guère de colonne vertébrale morale, alors que ce n'est pas quelque chose dont peut se passer une société qui fonctionne.
Merci pour votre commentaire ! J'espère n'être pas trop obscur.
@@soifdabsolu5991 De toute façon, on ne peut pas prendre ce qu'affirmait Baudelaire au pied de la lettre : rappelons qu'il y était question de procès, d'argent, de censure ; à partir de là, on ne peut pas considérer que les écrits de Charles sur l'amoralité poétique soient très sincères.
Ses poèmes sont très moraux, parlent volontiers de dieux, d'anges et de démons, et la notion de Mal apparaît jusque dans le titre d'un certain recueil.
Mais bon, on peut faire comme si Baudelaire n'était pas moral et n'avait pas de compte en Suisse parce qu'il a juré… :)
@@soifdabsolu5991 Merci pour ta réponse, que j'ai trouvée tout à fait à propos et approfondie.
Malheureusement, je ne connais pas très bien Baudelaire. Mais il me semblait, d’après le peu que j'ai lu de lui, qu'il s’érigeait en pourfendeur de la morale bourgeoise de son temps, lui préférant une morale plus aristocratique, fondée sur la recherche de la transcendance, de la beauté, de l'élégance et du beau geste. Un peu comme le très amoral Nietzsche, qui, pourtant, est connu pour être un relativiste (la principale divergence avec Baudelaire résidant dans son rejet de tout absolu).
Si je pensais qu’un lecteur de Baudelaire pouvait être amené à rejeter nos systèmes moraux, c’est parce que ceux-ci proviennent directement de la société de son époque, marquée par l’essor de la révolution industrielle et du productivisme. La rupture avec la morale, actuellement en vogue, est surtout caractérisée par la volonté de rompre avec un système "bourgeois" et son éthique. Le souhait d'un retour à la morale aristocratique est, de nos jours, franchement passé de mode.
Mais bon, je ne le connais pas bien, alors n’hésite pas, si tu me lis, à contre-argumenter.
@@fideIion Je ne suis pas absolument certain qu'il s'érigeait en pourfendeur de la morale bourgeoise ; mais vous avez raison de noter qu'il préconise une morale aristocratique - donc une morale tout de même. Sauf erreur (parce qu'il se contredit beaucoup), pour Baudelaire, il y a l'art - amoral et tout le tralala - et l'éthique sur laquelle on va baser son comportement et sa vie de tous les jours. Je ne sais pas s'il les confond.
Du reste, il faut prendre, ce me semble, la morale aristocratique dans une acceptation plus large que l'aristocratie de sang ; autrement dit, c'est une aristocratie intellectuelle et artistique, sinon simplement dandy. A mes yeux, elle n'est pas passée de mode ; disons simplement qu'elle change de modalités, en s'adaptant à ce qu'il y a à rejeter d'une société. Le lecteur de Baudelaire que je suis ne peut qu'apprécier !
Néanmoins, j'avoue ne pas connaître très bien Nietzsche...
Notez aussi que si Baudelaire rejette la société de son temps, il le fait avec beaucoup de hauteur, de classe, davantage par le mépris que l'insulte, alors qu'il ne se prive pas d'insulter - c'est dire ! Mais je m'éloigne de la question de départ, je crois.
@@soifdabsolu5991 Merci pour tes deux réponses. La chaine gagne un nouvel abonné.