Le gaullisme : principes et praxis (entretien avec Roland Hureaux)

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  • Опубліковано 26 лют 2018
  • Entretien du Cercle Henri Lagrange avec Roland Hureaux (essayiste, haut fonctionnaire, ancien élève de l'Ens et de l'Ena, universitaire, ancien diplomate et membre de plusieurs cabinets ministériels, élu local et à la Cour des comptes.)
    00:00:31 - Contexte d’émergence du
    « gaullisme »
    00:06:12 - Le gaullisme est-il une "doctrine" ?
    00:11:02 - Piliers de la pensée gaulliste
    00:21:29 - Une « certaine idée de la France »
    00:29:02 - Où se situe la pensée gaulliste dans le paysage des doctrines nationalistes françaises ?
    00:34:36 - Rôle de l’Etat dans le gaullisme
    00:41:43 - Doctrine économique gaulliste
    00:46:08 - De Gaulle royaliste ?
    00:54:48 - « gaullisme de gauche », « gaullisme de droite », « anarcho-gaullisme », « gaullisme maurrassien » : que penser de ces catégories ?
    00:59:33 - La guerre d’Algérie
    01:08:34 - De Gaulle et la construction européenne
    01:13:12 - Le gaullisme : une « troisième voie » ?
    01:16:57 - Avortement, contraception : comment se positionnait le général de Gaulle ?
    01:19:22 - Mai 68
    01:26:32 - L'héritage gaulliste dilapidé
    01:30:13 - Peut-on être gaulliste et libéral ?
    01:32:40 - Peut-on être gaulliste et fédéraliste européen ?
    01:34:42 - Gaullisme et interventionnisme
    01:38:51 - OTAN
    01:41:18 - Quelle est la position gaulliste à propos du « Frexit » ?
    01:43:14 - Le gaullisme : une doctrine porteuse d’avenir ?

КОМЕНТАРІ • 12

  •  6 років тому +2

    Jacques Laurent dans "Année 40" :
    « Ce livre n’avait d’autre ambition que de traiter de la naissance du gaullisme, c’est-à-dire du désastre, de l’appel du 18 juin, de l’armistice et des six mois qui le suivirent. Parmi les critiques les plus lucides du gaullisme, il en est beaucoup pour épargner cette période, non seulement l’épargner mais la vénérer, même, la consacrer. Ils veulent distinguer l’homme historique et providentiel du 18 juin [1940] de l’homme du 13 mai [1958], insouciant de sa parole.
    Ce qui ressort d’abord de cette étude, c’est la ressemblance de l’homme du 13 mai avec l’homme du 18 juin. Et si tel candidat à la présidence de la République, qui met en doute le sérieux, la loyauté et la sincérité républicaines du chef de l’Etat, s’est tenu dans le même discours de célébrer le sérieux, la loyauté et la sincérité du « chef des Français Libres », c’est parce qu’il prend de Gaulle pour le fondateur de la résistance.
    Or s’il est une évidence qui surgit avec force des pages qui précèdent, c’est bien que la résistance a été fondée en France par des fonctionnaires, des hommes publics, des particuliers, les uns directement liés à Pétain ou à des membres de son gouvernement, les autres indépendants mais bénéficiant à l’occasion du soutien du pouvoir, certains hostiles à ce pouvoir mais également hostiles au gaullisme.
    Le bilan a d’ailleurs été esquissé par Passy qui, dans ses Mémoires, a rappelé que pendant l’hiver 40-41 le gaullisme n’en était encore « qu’à l’époque des balbutiements », que des missions organisées en France les résultats pratiques avaient été « presque nuls », que s’il existait en France des mouvements de résistance civile, aucun d’eux « n’avait envoyé d’agent de liaison auprès du général de Gaulle ». Encore Passy se garde-t-il d’exposer ce que le lecteur de ce livre aura pu constater, à savoir l’ampleur du mouvement de résistance qui avait pris sa source à Vichy en août 40 et dont les moyens avaient vite été considérables. Il est exact que, par la suite, après 1942, de Gaulle devait confisquer à son profit cette résistance. Mais il n’en a pas été l’inventeur, sauf dans l’acception juridique du terme, lorsqu’il est employé pour désigner celui qui, ayant trouvé un trésor, se l’approprie.
    Non seulement de Gaulle ne créa pas la résistance française, mais encore les opérations qu’il inspira (notamment Mers-el-Kébir et Dakar) provoquèrent dans l’opinion un ressentiment contre l’Angleterre qui, exploité par quelques pamphlétaires, Béraud, Mauriac, enfanta de futurs miliciens, poussa bien des marins, dont Darlan, vers des velléités de collaboration. Cela, les premiers résistants le sentirent si vivement qu’ils refusèrent les contacts avec de Gaulle et que Loustaunau-Lacau, lors même qu’il souhaitait recevoir pour nourrir sa lutte contre l’Allemagne de l’argent gaulliste, tenait à préciser dans un tract - et c’était une allusion voyante à Dakar - que ses camarades et lui « n’avaient pas de sang français sur les mains ». Quant à l’Empire, où se forgeaient les futures armes de la France, de Gaulle s’est efforcé de le précipiter dans un combat qui, prématuré, eût été mortel.
    On voit que la naissance du gaullisme et la naissance de la résistance n’ont guère de points communs.
    Il ne pouvait en être autrement. Ce n’est pas que la situation d’un officier qui choisit Londres le mît obligatoirement en lutte plutôt contre ses compatriotes que contre l’ennemi ; mais cet officier était de Gaulle. Il avait apporté à Londres son âge mur, la susceptibilité où l’avait mis son impuissance à s’élever au-dessus d’une carrière banale, la certitude de posséder des qualités qui jamais ne seraient assez appréciées. D’abord il ambitionna moins d’agir que de se ménager une place dans le gouvernement que Reynaud, Mandel, Herriot se préparent à former quelque part. Puis, avec un début de désarroi, il en vient à solliciter son avancement d’un Weygand, d’un Noguès. Enfin, il se retrouve seul, mais soutenu par le chef du plus grand empire du monde, inclus dans un système dont Paul Reynaud lui a donné les clés et où, nul ne venant le retrouver, il goûte enfin l’ivresse d’être sans rival.
    Maurras a soutenu que ni la société, ni la patrie ne paraissaient à la troisième République aussi précieuses que la République elle-même. Rien n’était plus précieux à de Gaulle que de Gaulle, il considéra le pays qu’il a quitté comme une pépinière de rivaux sous les coups desquels risque de tomber finalement sa fragile monarchie de Carlton Gardens. Hitler n’étant pas un rival, de Gaulle n’a que faire de l’abattre, prêt même à lui offrir l’Afrique du Nord en prime pour peu qu’il le débarrasse de Pétain et de Weygand. Le parallèle est facilement exemplaire entre l’accueil que fit Pétain à un Dungler qui ne se disait pas pétainiste, qui critiquait même Vichy avec colère, qui n’était qu’un Alsacien fidèlement anti-allemand, et l’accueil que Fourcaud reçut d’un de Gaulle, tout irrité qu’un de ses lieutenants osât lui offrir une association avec le Maréchal, c’est-à-dire le risque d’une subordination. Si de Gaulle avait été plus patriote que gaulliste, il aurait sauté sur la double occasion qui lui était offerte d’entreprendre, avec l’appui du gouvernement de Vichy, une véritable action anti-allemande et d’exercer sur le Maréchal la pression qui lui était nécessaire pour défendre le vieillard contre ses faiblesses.
    Les Français y auraient gagné de ne pas être obligés plus tard de se mentir à eux-mêmes. Parce qu’en 40 ils avaient, dans leur immense majorité, approuvé Pétain - et Guy Mollet soutient qu’en 44 ils étaient encore pétainistes à 80 % - il leur a fallu, dès qu’il fut entendu que le Maréchal était un vieux traître et Vichy une succursale nazie, refouler une part d’eux-mêmes, s’inventer un passé convenable, bref s’aliéner. Comment de Gaulle ne mépriserait-il pas un peuple à qui il fait admettre qu’en juin 40 un seul homme eut l’honneur et 40 millions d’hommes en manquèrent, à ce point que, pour retrouver l’estime d’eux-mêmes, ils sont obligés de feindre, même à leurs propres yeux, d’avoir été gaullistes dès la première heure - ce qui est faux, même pour ceux qui luttaient déjà contre l’occupant.
    […]
    Un peuple adulte a le droit de connaître vraiment son histoire et même si, dans son exactitude, elle contredit la fable qu’un homme croit utile à sa gloire. »

  • @XX-uz6oo
    @XX-uz6oo 3 роки тому

    Gaullien pleinement, maintenant que le Général de Gaulle continue de hanter le politique et d’orner notre imaginaire commun, ce français souverainiste happé par la France, biberonné au maurrassisme (et non au mot racisme), ce visionnaire, s’est exprimé d’une manière nette et percutante : « Maurras avait tellement raison qu’il en est devenu fou ».

    • @foietculture8748
      @foietculture8748 3 роки тому

      Le racisme implique de penser aux intérêts de son groupe national, pas forcément d'être dans l'agression des autres nations. C'est le racisme positif.
      Maurras était indiscutablement raciste mais on retrouve également des citations racistes chez De Gaulle, sur les Arabo-musulmans, certains Méditerranéens trop métissés.

  • @Socotri
    @Socotri 6 років тому +2

    Le cercle Henri la Grange qui renaît de ces cendres; youtube vient de prendre 10 points de QI!

  • @jean--luc5367
    @jean--luc5367 6 років тому

    Je serai heureux que vous invitiez François Asselineau, président de l'UPR, interdit de grands médias,
    car cela semble être le seul candidat des présidentielles 2017 gênant réellement la finance internationale.

  • @SCSMBNo6
    @SCSMBNo6 6 років тому +3

    Départ à Londres par refus de la défaite ?
    De Gaulle est parti pour Londres parce que son ministre, et seul appui au gouvernement, Paul Reynaud avait demissionné et qu'il n'était pas dans le nouveau gouvernement du maréchal Pétain.
    Il y était même très peu apprecié du fait de son comportement très orgueilleux.
    (Si certains ne sont pas convaincus du monument d'orgueil qu'était De Gaulle, lisez ses mémoires)
    Il a mené la guerre du coté des alliés ?
    Contre qui De Gaulle a-t-il mené la guerre ? Quels sont les fait d'armes de la France Libre contre l'Allemagne ?
    A part la micro-bataille de Bir-Hakeim, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
    De Gaulle s'est surtout battu contre le maréchal Pétain et son gouvernement pour prendre le pouvoir.
    Le maréchal Pétain d'ailleurs avait lui aussi parié sur la victoire des alliés notamment grâce aux US d'où l'armistice (qui n'était ni la paix, ni une capitulation) et le souci constant de préserver l'Afrique du Nord.
    "Un chef doit être libre, il ne peut pas être à la botte d'une puissance étrangère"
    C'est facile à dire une fois qu'on a fuit à l'étranger et que l'on a pas la charge d'un pays de 40 millions d'habitants à protéger.
    De Gaulle n'était pas aussi libre que le prétend Roland Hureaux, il était d'une certaine manière à la botte des anglais.
    Ce qui est apparu clairement lors de l'affaire syrienne.
    La seul liberté ou indépendance qu'avait De Gaulle en 40, c'était vis-à-vis du peuple français et c'est ce qui fait son illégitimité.
    Qui plus est, on est jamais complètement libre de ses actions lorsque l'on est à la tête d'un pays et Roland Hureaux nous en fait à demi-mot l'aveu lorsqu'il évoque l'affaire algérienne.
    "Les différents réseaux de résistance vont se ranger derrière De Gaulle parce qu'ils ont besoin d'un porte-étendard."
    Là encore c'est inexact, la résistance intérieure finira par se rallier à De Gaulle en 1943, donc bien tardivement et non sans mal, parce que les Anglais conditionneront la fourniture d'armes au ralliement à De Gaulle.
    Mais De Gaulle n'a créé aucun mouvement de résistance et il n'en était pas l'âme.
    Plus tard, il dit:
    "On ne pouvait avoir de la sympathie pour la collaboration et le régime de Vichy et se revendiquer gaulliste alors qu'il y a eu beaucoup de résistants partisans de l'Algérie Francaise."
    Cette phrase est très confuse. Effectivement on pouvait difficilement avoir de la sympathie pour le regime de Vichy et se revendiquer Gaulliste mais le clivage collabo/resistant, c'est autre chose.
    Il y eut beaucoup de résistants pétainistes et j'ai du mal à croire que Roland Hureaux puisse l'ignorer.
    Il est amusant de voir l'extrême indulgence dont il fait preuve au sujet de l'affaire algérienne.
    "Beaucoup de francais sous-estiment l'énorme pression internationale, orchestrée par les E.U mais aussi l'URSS pour pousser la France à quitter l'Algérie"
    Quelque soit la pression qui s'exerçait sur la France et sur De Gaulle à ce moment elle n'était certainement pas aussi forte que celle que subissait Pétain en 40 de la part de l'Allemagne.
    Quand De Gaulle revient en 58, il dit aux gens ce qu'ils veulent entendre, il joue sur plusieurs bateaux à la fois pour pouvoir se maintenir aux pouvoir.
    N'a-t'il pas dit aux partisans de l'Algérie Française,"moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur Alger!" ?
    Donner l'indépendance à l'Algérie, c'est une chose mais encore eut-il fallu le faire intelligemment, dans l'intérêt de la France.
    Objectivement, l'indépendance de l'Algérie fut la plus baclée de toutes.
    J'ai mis un pouce bleu parce que je trouve cette présentation très hagiographique de De Gaulle tout-à-fait révélatrice de ce qu'est la propagande gaulliste.
    J'avais déjè entendu Roland Hureaux parler de CDG dans un conférence du cercle Aristote et c'était du même acabit.

    •  6 років тому +1

      Je valide totalement ce commentaire qui remet l'histoire à l'endroit face à la propagande gaulliste insupportable qui sévit partout aujourd'hui et vise en arrière-fond à salir la France.

    •  6 років тому +1

      Jacques Laurent dans "Mauriac sous De Gaulle" :
      "(…) Si le général De Gaulle n’a pas changé l’Histoire, c’est qu’il a toujours limité son action à combattre ses collègues et ses cousins. Certes, aucun général au monde n’a vaincu, fait emprisonner ou fait périr autant de grands chefs militaires que lui. Sur ce point, Mauriac a raison de trouver que De Gaulle surpasse Napoléon. Mais il omet un détail : la nationalité des vaincus.
      Certes, c’est par ordre de De Gaulle ou selon l’esprit du gaullisme que l’amiral Gensoul fut vaincu à Mers el-Kebir, le gouverneur général Boisson assiégé à Dakar, le général Dentz écrasé en Syrie et réduit à périr sous les chaînes, que tomba l’amiral Darlan, que fut capturé l’amiral Decoux, que tant d’autres amiraux, Marquis, Laborde, Robert s’abîmèrent dans les bagnes, et tant d’autres généraux que leur énumération commence de m’ennuyer et jusqu’au maréchal que le Kronprintz n’avait pu vaincre à Verdun, ni Ludendorff dans l’Oise.
      C’est évidemment joli, et la seconde fournée des chefs d’armée défaits par De Gaulle est assez brillante aussi puisqu’elle va de Challe à Salan. Le maréchal Juin y coupa de justesse, de Lattre et Leclerc n’échappèrent au désastre que par une mort prématurée limitant la victoire de De Gaulle à quelques offensives heureuses contre leurs veuves. Parfait. Je consens bien volontiers à Mauriac que les généraux anglais vaincus par Jeanne d’Arc furent moins nombreux, mais j’appelle son attention sur la nationalité de ceux que terrassa De Gaulle."

    • @SCSMBNo6
      @SCSMBNo6 6 років тому

      Le niveau d'imposture qui entoure le personnage de Charles De Gaulle est effectivement insupportable.
      Il faut préciser, corrigez-moi si je me trompe, que les victoires en question dont parle Jacques Laurent sont des victoires politiques et non militaires.
      Il n'a pas participé directement à la campagne de Syrie en 1941, ni à la prise complètement injustifiée de Saint-Pierre et Miquelon, ni à la bataille de Bir-Hakeim.
      Il n'a pas participé non plus aux campagnes de Tunisie et d'Italie en 1943, ni au débarquement au Normandie.
      Et pour ce qui est de la seconde fournée, c'est même pas la peine d'en parler.
      Le Général De Gaulle n'a gagné aucune bataille et pour cause dès lors qu'il est devenu Général, il a cessé de faire la guerre pour faire de la politique.
      Aussi le fait qu'il soit appelé communément "Le Général" comme s'il fut une référence en matière de chef militaire est aussi insupportable.

    • @olivier6394
      @olivier6394 5 років тому

      Beaucoup de pétainistes qui ne sont pas tombés dans la collaboration ont aidé de Gaulle à prendre le pouvoir en 58. Pour l'Algérie, des accords menées comme Rocard pour la Nouvelle Calédonie aurait été meilleures ce qu'à fait de gaulle. Il fallait peut-être donner l'autonomie puis l'indépendance 20 ou 30 ans après, tout comme l'Afrique. La France a fait deux conneries dans sa vie: la colonisation et la décolonisation!

    • @missor3253
      @missor3253 4 роки тому

      Dégauchisez-vous ! Oui mais ont peut dire ce que l’on veut , CDG est de loin le meilleurs président que l’ont est disposée , certe il avait des mauvais cotée , mais au final j’aimerais avoir actuellement un de Gaulle plutôt qu’un Macron