Le travail en représentations - Journée d'étude - Après-midi 3/6

« Rien de plus commun et vulgaire que tels intérieurs d’usine » (Babelon, 1905)
Le travail, un sujet inapproprié à l’art de la médaille ? par Katia Schaal
Les conventions de la médaille participent longtemps de la survivance d’une représentation du travail sous l’unique forme allégorique. Dans les années 1900, il n’est donc pas si étonnant de lire sous la plume d’un numismate aussi réputé qu’Ernest Babelon que « le naturalisme est peut-être supportable en peinture, mais ne l’est pas du tout en médaille ». En cherchant les raisons d’une telle réprobation, nous verrons que d’autres critiques d’art, plus progressistes, se réjouissent de l’audace de certains sculpteurs. L’insertion qu’ils font de motifs industriels et du corps de véritables travailleurs dans le champ de la médaille modifie sensiblement sa destination. Elle passe enfin au rang d’art. Toutefois ces expérimentations ne conduisent pas à un abandon complet des normes et des usages en vigueur. Conditionné par la commande, l’objectif des médailleurs n’est pas tant à la transgression, qu’à l’adaptation de leur art aux nouveaux besoins, comme celui de satisfaire la commémoration de l’activité industrielle ou l’hommage aux grands capitaines d’industrie.