Collo, l' Antique

Collo située au nord-est de l'Algérie à 70 km à l'ouest de Skikda et 100 km au nord de Constantine s'est développée au fond de la baie éponyme, abritée à l'ouest par un promontoire semi-circulaire dont les sommets boisés dépassent 1 000 m d'altitude.
La ville est bâtie dans une vallée, à 20 m d'altitude, qui s'ouvre par une plage de sable fin sur une rade étroite limitée à l'est par la presqu'île d'El-Djarda et à l'ouest par le massif de Collo. Son port se niche au pied du versant est de la presqu'île d'El-Djarda et est protégé des vents de l'est par une jetée de 130 m.
Le cap Bougaroun est le point septentrional le plus avancé de toute la côte algérienne et se trouve à une vingtaine de kilomètres à l'ouest.
La région est réputée pour ses belles plages de sable fin qui s'étendent sur une cinquantaine de kilomètres .
Collo, l' Antique :
C'est toujours une tâche difficile que d'assigner à une ville une date ou l'époque à laquelle elle parait dans l'histoire. La difficulté augmente lorsque cette ville; détruite depuis des siècles, n'a pas conservé de traces certaines de son origine. C'est le cas pour Collo.
Renversée de fond en comble par quelque grand cataclysme ou par la main des hommes, elle ne présente à l'oeil de l'observateur que de faibles indices de son origine première. Mais les différents noms qu'elle a successivement portés et qui se trouvent chez tous les auteurs qui ont parlé de l'Afrique nous la font remonter à une origine fort lointaine, et la présence de différentes traces du passé le confirment
Chefs BerbèresAinsi, elle s'est successivement appelée Chullia, Chullu, Collops magnus, et enfin Collo. Cette épithète de Magnus accolé au nom de Collops indique tout à la fois l'époque romaine et l'importance de la ville.D'après Solin, l'antique Chullu occupait en effet le second rang après Cirta. D'après Pompinius Mela, on fabriquait autrefois à Collo des teintures de pourpre, à l'égal des pourpres Tyriennes. Cette industrie particulière, dont le souvenir n'existe plus chez les habitants de la localité, fait présumer que le Chulli municipium de l'Itinéraire d'Antonin, était une colonie phénicienne ou carthaginoise, un de ces comptoirs commerciaux ( Emporia ) que les Carthaginois avaient échelonné sur toute la côte septentrionale de l'Algérie, à Bône, Stora, Collo, Bougie, etc. jusqu'à Tanger.
" Au temps des romains " dit M. Elie de la Primorudrais, " Collo était renommée comme ville manufacturière, son petit port avait une grande célébrité et était le point principal du stationnement des galères impériales."
Il est du reste bien avéré que la ville était autrefois enfermée dans une enceinte très vaste et solidement bâtie, qui fut renversée par les Goths, on en retrouve plus guère de trace et il faudrait quelques recherches pour en suivre la configuration.
Les habitants de Collo étaient réputés pour leur douceur et leur bonne foi, en témoigne Léon l'Africain qui les décrit d'une manière très élogieuse, employant à leurs égards, les épithètes les plus gratifiantes. Il est de fait que le caractère des habitants de cette ville, encore de nos jours, reste marqué par cet héritage.
JughurtaMassinissa
Un fait remarquable de l'époque romaine se rattache, dit-on à l'histoire de Collo. C'est là que Jugurtha, roi de Numidie aurait été livré aux romains par son gendre Bocchus, roi de Maurétanie ( 106 ans avant J.C.)