Exceptionnelle présentation du ressentiment, avec ses fonctions individuelles et collectives! Et quel lien entre survie de la démocratie et le trio education-clinique-soin !Merci, Cynthia Fleuri !
Super conférence et tellement bien expliqué en toute simplicité. Moi qui découvre la philosophie à 44 ans et qui n' a pas fait de grande étude. Vous écouter est déjà on se sent grandi et on apprend tellement de choses. Une grande découverte dans ma vie Cynthia Fleury. Merci
Passionnant. Merci, Cynthia Fleury, de votre participation permanente et richement fournie pour accompagner nos élans d'individuation. De ce document, je retiens que la rumination est liée à la question du ressentiment et qu'elle n'est pas une conscience critique en éveil. Qu'elle est une forme de passivité qui prend les apparences d'une ingénierie intellectuelle, mais patine dans le vide. Que là où le travail du négatif (celui d'Hegel) fait synthèse et fait accéder l'individu à un nouveau seuil, ce négatif-là nous intoxique et traduit l'impossibilité de faire face à un réel qui fait effraction via la sublimation. La rumination ressentimiste est une forme d'auto-empoisonnement, indépendante de l'activité du Moi, produisant une ingénierie de la "non-issue". Vous la qualifiez de noyau dur de quantité de troubles psy (notamment narcissique) et l'intégrez dans la même famille que le délire paranoïaque. J'ai trouvé intéressant l'abord d'un nouveau syndrôme qualifié de "Tendance à la victimisation interpersonnelle", définissable selon 4 critères : - Le besoin pathologique de reconnaissance (distinct du besoin vital de reconnaissance, théorisé par Axel Honneth) - Une forme d'élitisme moral (Binarisation du monde, la personne se définissant comme garant de la morale, du juste/de l'injuste) que vous présentez comme une stratégie de défense contre les émotions douloureuses - émotions liées à la frustration, l'incapacité de la sublimer. La frustration est dans ce cas vécue comme une effraction. - Un manque d'empathie - La présence d'une rumination Là où un évènement fait trauma, c'est un non-évènement (ce qui n'a pas eu lieu) qui se trouve à l'origine du ressentiment. C'est un vécu d'injustice - attente non récompensée - qui produit le traumatisme. Cela piège l'individu dans un cercle infini de négativisme et l'empêche de produire une action créatrice d'issue. Vous expliquez à quel point il est difficile de faire admettre à ces personnes la réalité de la responsabilité du Sujet et qu'elles refusent de voir ou dénient le rôle du Sujet dans ce processus ressentimiste. Vous décrivez la victimisation comme un trouble narcissique et énoncez un lien établi entre le syndrôme de victimisation et le désir de vengeance. Puis, vous abordez l'aspect politique du ressentiment collectif en vous appuyant sur les travaux d' Adorno et Wilhelm Reich. "Pourquoi les phases ressentimistes collectives s'organisent ?" "On héberge le fascisme dans son propre Moi" W.Reich Vous parlez du moment fasciste comme d'un moment psychique (perversion psychique) avant même d'être un moment politique. L'avènement du fascisme ne serait pas la conséquence d'injustices socio-économiques, bien que pouvant en renforcer la potentialité. Paradoxalement, le ressentiment n'est pas le juste moteur social pour lutter contre les injustices, s'agissant même de ce qui produit des gouvernements autoritaires, amenant la victime à devenir bourreau. Le fascisme étant l'attitude émotionnelle fondamentale de l'homme qui "se sent" opprimé (la notion de ressenti étant ici primordiale). "Toute civilisation autoritaire, machiniste, masculiniste produit des structures caractérielles qui n'arrivent pas à produire une aptitude à la liberté" W.Reich Vous ajoutez que l'affaire de la démocratie, c'est le "comment on construit les conditions individuelles et collectives d'aptitude à la liberté" (définition de l'état social de droit). Enfin, vous affirmez que ce qui vient nous aider à sortir du ressentiment, c'est de relancer un régime qualitatif d'attention (protecteur contre troubles comportementaux et émotions tristes) et notre capacité à se nourrir de l'extérieur. Le ressentiment n'est pas opérateur de changement. Il est opérateur de mouvement autoritariste nouveau, qui certes changera le rapport de force, mais ne réussira qu'à remplacer une injustice par une autre. Je finirai avec la liste non-exhaustive des troubles liés à la pulsion ressentimiste : -Trouble oppositionnel envahissant avec provocation -Attitude systématique négativiste, hostile et vindicative -Ne jamais reconnaître ses tords -Mauvaise foi pathologique -Désavoue toute forme d'autorité, mais sans accès au sens de sa désobéissance -Susceptibilité exacerbée -Refus de l'issue -Impossibilité de concentration -Irritabilité etc... Voilà, j'espère que cela donnera envie à quelqu'un d'écouter cette conférence de Cynthia Fleury avec attention et gourmandise.
Merci ! Et de se rappeler que la différence entre le malade et le bien portant n'est pas une différence de nature mais de degré. Le degré qui fait basculer ou pas dans la difficulté à vivre et donc vers le pathologique.
Exceptionnelle présentation du ressentiment, avec ses fonctions individuelles et collectives! Et quel lien entre survie de la démocratie et le trio education-clinique-soin !Merci, Cynthia Fleuri !
Super conférence et tellement bien expliqué en toute simplicité. Moi qui découvre la philosophie à 44 ans et qui n' a pas fait de grande étude. Vous écouter est déjà on se sent grandi et on apprend tellement de choses. Une grande découverte dans ma vie Cynthia Fleury. Merci
Passionnant. Merci, Cynthia Fleury, de votre participation permanente et richement fournie pour accompagner nos élans d'individuation.
De ce document, je retiens que la rumination est liée à la question du ressentiment et qu'elle n'est pas une conscience critique en éveil.
Qu'elle est une forme de passivité qui prend les apparences d'une ingénierie intellectuelle, mais patine dans le vide.
Que là où le travail du négatif (celui d'Hegel) fait synthèse et fait accéder l'individu à un nouveau seuil, ce négatif-là nous intoxique et traduit l'impossibilité de faire face à un réel qui fait effraction via la sublimation.
La rumination ressentimiste est une forme d'auto-empoisonnement, indépendante de l'activité du Moi, produisant une ingénierie de la "non-issue". Vous la qualifiez de noyau dur de quantité de troubles psy (notamment narcissique) et l'intégrez dans la même famille que le délire paranoïaque.
J'ai trouvé intéressant l'abord d'un nouveau syndrôme qualifié de "Tendance à la victimisation interpersonnelle", définissable selon 4 critères :
- Le besoin pathologique de reconnaissance (distinct du besoin vital de reconnaissance, théorisé par Axel Honneth)
- Une forme d'élitisme moral (Binarisation du monde, la personne se définissant comme garant de la morale, du juste/de l'injuste) que vous présentez comme une stratégie de défense contre les émotions douloureuses - émotions liées à la frustration, l'incapacité de la sublimer. La frustration est dans ce cas vécue comme une effraction.
- Un manque d'empathie
- La présence d'une rumination
Là où un évènement fait trauma, c'est un non-évènement (ce qui n'a pas eu lieu) qui se trouve à l'origine du ressentiment. C'est un vécu d'injustice - attente non récompensée - qui produit le traumatisme.
Cela piège l'individu dans un cercle infini de négativisme et l'empêche de produire une action créatrice d'issue.
Vous expliquez à quel point il est difficile de faire admettre à ces personnes la réalité de la responsabilité du Sujet et qu'elles refusent de voir ou dénient le rôle du Sujet dans ce processus ressentimiste.
Vous décrivez la victimisation comme un trouble narcissique et énoncez un lien établi entre le syndrôme de victimisation et le désir de vengeance.
Puis, vous abordez l'aspect politique du ressentiment collectif en vous appuyant sur les travaux d' Adorno et Wilhelm Reich. "Pourquoi les phases ressentimistes collectives s'organisent ?"
"On héberge le fascisme dans son propre Moi" W.Reich
Vous parlez du moment fasciste comme d'un moment psychique (perversion psychique) avant même d'être un moment politique. L'avènement du fascisme ne serait pas la conséquence d'injustices socio-économiques, bien que pouvant en renforcer la potentialité.
Paradoxalement, le ressentiment n'est pas le juste moteur social pour lutter contre les injustices, s'agissant même de ce qui produit des gouvernements autoritaires, amenant la victime à devenir bourreau.
Le fascisme étant l'attitude émotionnelle fondamentale de l'homme qui "se sent" opprimé (la notion de ressenti étant ici primordiale).
"Toute civilisation autoritaire, machiniste, masculiniste produit des structures caractérielles qui n'arrivent pas à produire une aptitude à la liberté" W.Reich
Vous ajoutez que l'affaire de la démocratie, c'est le "comment on construit les conditions individuelles et collectives d'aptitude à la liberté" (définition de l'état social de droit).
Enfin, vous affirmez que ce qui vient nous aider à sortir du ressentiment, c'est de relancer un régime qualitatif d'attention (protecteur contre troubles comportementaux et émotions tristes) et notre capacité à se nourrir de l'extérieur.
Le ressentiment n'est pas opérateur de changement. Il est opérateur de mouvement autoritariste nouveau, qui certes changera le rapport de force, mais ne réussira qu'à remplacer une injustice par une autre.
Je finirai avec la liste non-exhaustive des troubles liés à la pulsion ressentimiste :
-Trouble oppositionnel envahissant avec provocation
-Attitude systématique négativiste, hostile et vindicative
-Ne jamais reconnaître ses tords
-Mauvaise foi pathologique
-Désavoue toute forme d'autorité, mais sans accès au sens de sa désobéissance
-Susceptibilité exacerbée
-Refus de l'issue
-Impossibilité de concentration
-Irritabilité etc...
Voilà, j'espère que cela donnera envie à quelqu'un d'écouter cette conférence de Cynthia Fleury avec attention et gourmandise.
A l'heure de l'impact négatif des réseaux sociaux sur les individus et les sociétés, cette analyse est d'utilité publique! Merci.
Merci ! Et de se rappeler que la différence entre le malade et le bien portant n'est pas une différence de nature mais de degré. Le degré qui fait basculer ou pas dans la difficulté à vivre et donc vers le pathologique.
Merci tellement
Cynthia Fleury, merci.