Pierre Abélard est un cas un peu particulier. Même si son empreinte dans la scholastique est réelle, les raisons qu'il a eu de fonder l'école Sainte-Geneviève ne sont pas toutes louables (en résumé, il voulait se faire rapidement de l'argent pour d'autres projets) et il n'avait pas conçu cette école comme un établissement pérenne.
@@sousavirginie1085 La persistance du Paraclet est davantage à mettre au crédit d'Héloïse que d'Abélard au regard des institutions. Pour le contenu de "l'école", celui-ci différait grandement de l'établissement de Sainte-Geneviève ou de son "université aux champs" car l'accent était plutôt mis sur la liturgie, l'architecture, la musique, la poésie mais aussi l'hagiographie. Là aussi, des spécialistes y ont vu l'influence d'Héloïse, qui souhaitait ne pas revivre son éviction d'Argenteuil (ha les magouilles de Suger...) et qui cherchait plutôt l'appui des pouvoirs locaux et un blanc-seing moral (que lui donnera Bernard de Clairvaux, pourtant farouche adversaire d'Abélard, en 1139). La confirmation du monastère par le pape Innocent II le 28 novembre 1131 est donc entièrement à mettre au crédit d'Héloïse, de même que le maintien de son établissement. Abélard fut en revanche un très bon pourvoyeur de fonds pour l'entreprise d'Héloïse puisque nombre des bâtiments du Paraclet n'auraient pas pu se construire sans son Histoire de mes malheurs ou son retour à l'école Sainte-Geneviève.
@@notrelogisbreton5574 merci beaucoup ! Votre réponse est très instructive ! Je crois que je vais commencer à lire plus tôt que prévu"Héloïse, Abélard et Bernard". Merci pour ce très bel échange et bonne journée à vous.
Merci pour cette petite mise au point sur les universités. Ravie d'entendre mon maitre de conférence pour la prépa CAPES sur des vidéos youtube !
Bravo! Succint mais tres instructif!
Très bonne émission. Il est juste dommage de ne pas avoir parlé des universitaires comme Pierre Abélard,par exemple.
Pierre Abélard est un cas un peu particulier. Même si son empreinte dans la scholastique est réelle, les raisons qu'il a eu de fonder l'école Sainte-Geneviève ne sont pas toutes louables (en résumé, il voulait se faire rapidement de l'argent pour d'autres projets) et il n'avait pas conçu cette école comme un établissement pérenne.
@@notrelogisbreton5574 certes, mais vous oubliez le Paraclet
@@sousavirginie1085 La persistance du Paraclet est davantage à mettre au crédit d'Héloïse que d'Abélard au regard des institutions. Pour le contenu de "l'école", celui-ci différait grandement de l'établissement de Sainte-Geneviève ou de son "université aux champs" car l'accent était plutôt mis sur la liturgie, l'architecture, la musique, la poésie mais aussi l'hagiographie. Là aussi, des spécialistes y ont vu l'influence d'Héloïse, qui souhaitait ne pas revivre son éviction d'Argenteuil (ha les magouilles de Suger...) et qui cherchait plutôt l'appui des pouvoirs locaux et un blanc-seing moral (que lui donnera Bernard de Clairvaux, pourtant farouche adversaire d'Abélard, en 1139). La confirmation du monastère par le pape Innocent II le 28 novembre 1131 est donc entièrement à mettre au crédit d'Héloïse, de même que le maintien de son établissement.
Abélard fut en revanche un très bon pourvoyeur de fonds pour l'entreprise d'Héloïse puisque nombre des bâtiments du Paraclet n'auraient pas pu se construire sans son Histoire de mes malheurs ou son retour à l'école Sainte-Geneviève.
@@notrelogisbreton5574 merci beaucoup ! Votre réponse est très instructive ! Je crois que je vais commencer à lire plus tôt que prévu"Héloïse, Abélard et Bernard". Merci pour ce très bel échange et bonne journée à vous.
@@sousavirginie1085 ce fut un plaisir 😁.