Een van mijn all time favorite klavecimbelalbums. In de jaren 80 bij toeval gekocht en helemaal grijs gedraaid. Wat een dynamiek, temperament en frasering! En natuurlijk de repertoirekeuze. Hoe virtuoos speelt Elisabeth die ground 'Upon La Mi Ré' waar kant 2 mee opent. Een soort vuurwerk. Spetterende rechterhandimprovisaties over een paar donkere grondtonen. Later heeft ze zich gestort op de avant-garde van haar eigen tijd, maar die van het verleden vertolkte ze ook op onovertroffen wijze. Eigenlijk jammer dat ze maar in kleine kring wereldberoemd was/is.
Ik ben het met je eens. Ze was een grootheid en in de moderne muziek was ze wel heel geliefd onder componisten. Heb haar zelf één keer bij een optreden gezien in de Ysbreker in Amsterdam in 1994. Ze speelde toen o.a. Programme Commun pour clavecin et Bande van Luc Ferrari en dat was destijds en nog steeds één van mijn favoriete stukken. Het kon niet meer stuk. Ze speelt op UA-cam ook het klavecimbelconcert van Gorecki zo wonderschoon en ijzig kalm. Grappig is ook dat de beheerster van het archief van E.C. in Polen (ook een klaveciniste) me om wat filmpjes vroeg voor een symposium in Polen. Hopelijk krijgt ze meer aandacht in de toekomst.
What a unique performer Chojnacka was! Thank you for making all these amazing recordings available to listen. Everything you shared these last few days have been spectacular.
Yes, she is a favourite of mine too. Saw her in 1992 performing live here in Amsterdam and it was more than impressive in one of my all-time best harpsichord pieces Program Commun pour clavecin et bande magnetique and she played it exactly like the recording (only the bande magnetique was not like the recording, it was too soft or too loud I don';t know anymore)! Better thank Robert Tifft for the last recordings who provided many of these gems
So out of the ordinary and DEEE-LIGHT-FUL collection of pieces! She's not only pretty but uncommonly talented. Thank you for sharing this treasure of a recording.
Elisabeth Chojnacka (born Elżbieta Ukraińczyk 1939 - 2017 ... one of the world's foremost harpsichordists specializing in the performance of contemporary harpsichord music … She earned a degree from the Fryderyk Chopin Music Academy in Warsaw in 1962, after which she moved to Paris, where she studied with Aimée van de Wiele. She presented the premiere performances of many works for harpsichord, both solo as well as with ensemble and/or electronics. Over 80 composers dedicated works to her. While she was known particularly for her performance of new music, she also played early music … In performance, she generally performed with her harpsichord slightly amplified. She formerly taught at the Mozarteum University of Salzburg in Salzburg, Austria, beginning in 1995. She won the Grand Prix du Disque for Modern Music in 2003 … WIKI
*_Sleeve Notes by Pierre-Paul Lacas in the French language 1/1_* En tout temps, les authentiques créateurs ont bousculé les grilles stylistiques délimitant l'espace reconnu des joies esthétiques coutumières. Occupant la place que l'on sait dans la musique contemporaine, Elisabeth Chojnacka est partie à la recherche de ces éléments qui injectèrent un sang neuf dans l'univers sonore. C'est de cette place même que son regard sur l'histoire de la musique de clavecin trouve sa spécificité: rapport entre la modernité du passé et la musique d'aujourd'hui, en soulignant ce qui nous rapproche d'hier au lieu de l'éloigner de nous. Ce en quoi cette démarche est profondément originale, si appuyée soit-elle sur la connaissance des règles d'interprétation des musiques anciennes telles _ qu'elles donnent lieu aux reconstitutions historisques si prisées de nos jours; mais elle diffère d'elles (d'où le choix d'un superbe clavecin Anthony Sidey), car c'est à travers le regard moderne qui est le sien qu'elle porte attention à l'inouï contemporain en même temps qu'elle est sensible aux jaillissements qui préfigurent, dans le passé, l'avènement ultérieur de composantes du langage qui n'ont réellement pris corps qu'à partir de la fin du XIXème siècle. Ainsi se metelle à l'écoute de l'avant-garde du passé pour en recueillir comme la quintessence de la modernité caractéristique, à la mesure personnelle de sa sensibilité d'interprète. Le choix des oeuvres retenues ne prétend pas, bien sûr, à l'exhaustivité; il concerne essentiellement, à l'exception d'une page du XVIlIème siècle, une période allant de 1520 à 1650. Sommairement, nous dirons que ces nouveautés d'hier furent soit assimilées au langage ordinaire, soit isolées comme pour défier le temps. Toute modernité n'est donc pas passagère; c'est surtout le cas de la construction formelle libérée des entraves de cadres rigides préétablis. En revanche, ce qui concerne la dissonance ou la combinatoire rythmique peut plus facilement être intégré dans le langage. -Relativement peu connu, Jean de MACQUE (v. 1550- 1614) est un de ces innombrables franco-flamands qui gagnèrent l'Italie; il y fut un organiste de renom. Père du chromatisme, son influence fut déterminante sur Luzzaschi, Gesualdo et Frescobaldi, et à travers eux sur Monteverdi. Les deux Stravaganze témoignent de sa recherche rythmique: à côté de passages fermement charpentés, voisinent des sections de caractère intensément mélancolique et fort libres; de fréquentes modulations non préparées dans les gammes en mouvement contraire (première Stravaganza) illustrent sa manière si personnelle. En outre, son style préfigure une interprétation propre au Baroque, dont Frescobaldi indiquera ultérieurement les règles dans sa Préface au Fiori musicali (1635). Extravagances nobles, s'il en fut! De GESUALDO (v. 1560-1613?), une seule oeuvre pour clavier nous est connue, la Canzon francese dei Principe. Le grand madrigaliste propose ici une progression dynamique qui tranche sur les habitudes d'alors; de courts passfges en imitation (fugato) sont séparés par d\!s sections entièrement libres où se déploie une fantaisie débridée; on retrouve également le langage harmonique si personnel du compositeur tel qu'il l'utilise pour les voix. L'oeuvre de John BULL (v. 1562-1628), intitulée "Ut, ré, mi, fa, sol, la", mérite une présentation détaillée. Elle figure dans le Fitzwilliam Virginal Book. Sa structure la range dans ces nouveautés in- temporelles de l'avant-garde de toujours. Le compositeur expérimente une modulation enharmonique systématique qui semble prouver que, près d'un siècle · avant J .-S. Bach, une sorte de tempérament égal pouvait être connu. Les dernières variations exploitent des figures rythmiques inattendues, notamment la 15ème qui associe une ronde sur deux blanches, un triolet de blanches et les différentes présentations d'un triolet de blanches à quatre notes. Quelle préfiguration des manières d 'aujourd 'hui de combiner -les figures rythmiques! Exacerbation du chromatisme, dans un climat voisin du maniérisme, mélange tonal/modal (surtout dans la progression chromatique, dix-neuf mesures avant la . fin, qui sonne déjà comme du Wagner !), liberté harmonique, effractions dans le discours offrent un modelage de ruptures des moyens sonores dans la Toccata settima de Michelangelo ROSSI (mort en . 1656). Cet élève de Frescobaldi n'est pas si éloigné de Froberger (1616-1667) dont les deux oeuvres enregistrées figurent en bonne part au répertoire du clavecin : Lamentation sur la mort de Ferdinand III et Tombeau de Monsieur de Blancheroche. Du point de vue qui nous occupe, ne faut-il pas affirmer qu'elles font éclater tous les cadres formels, non seulement antérieurs, mais postérieurs? Hors du commun, par tout ce qui est à l'opposé du modéré, par la passion et l'élan dramatique, et ce à travers le langage d'incertitude tonale et de chromatisme. C'est avec des accents eux aussi passionnés, au moyen notamment d'un chromatisme lent, qu'Azzolino Bernardino DELLA CIAJA (1671-1755) nous touche, surtout dans ce passage médian de cette Toccata, empreinte d'un lyrisme à l'expression déjà romantique, si proche d'un Schumann. Dans le domaine de la danse, les nouveautés tant d'ordre expressif que dynamique jalonnent l'histoire de la musique de clavier, depuis le célèbre Hornepype de Hugh ASTON (mort après 1549) ; c'est la pièce la plus développée de son temps: 154 mesures. Tout à fait étonnante pour son époque, par l'intensification dynamique interne de son écriture, par opposition au caractère statique traditionnel de la variation. - A côté du Passamezzo de Giovanni PICCHI (début du XVIIème siècle), construit sur une basse mélodique couverte et traitant une variation à virtuosité variable, le Ground - basse obstinée - d'un anonyme anglais (environ moitié du XYlème siècle) : . Upon La Mi Ré se caractérise par une liberté harmonique surprenante à la limite de la polytonalité. La verdeur et l'allant du Ballo alla polacca (début du XVII siècle) - écoutez le tremolo initial - fera net contraste expressif avec la danse grave qu'est la célèbre Pavane "sur le vieil ton de la chèvre" - soit fa dièse mineur - de Louis COUPERIN (v. 1626-1661) aux harmonies audacieuses, aux frottements savoureux : ainsi ce sol dièse à la basse contre un sol naturel au sopraIlQ, qui a décidé un éditeur d'aujourd'hui à indiquer en note : "Ce sol dièse se trouve dans la source originale et l'éditeur le trouve non seulement correct, mais beau" ... L'éloquence persuade en empruntant des chemins parfois peu fréquentés, voire totalement délaissés du commun, et, comme le dit Flaubert: "chaque oeuvre d'art a sa poétique spéciale en vertu de laquelle elle est faite et subsiste" (Education sentimentale). Pierre-Paul LACAS.
*_Sleeve Notes by Pierre-Paul Lacas in an English translation by John Underwood 1/1_* The truly creative artist has ever displayed a certain disregard for the conventional boundaries his contemporaries have recognised as the appropriate terrain for aesthetic delight. In her turn, Elisabeth Chojnacka, well-known as one of the pioneers of modern music, has set out to seek those elements that would inject new blood into the world of sound. It is by virtue of this very stance that her approach to harpsichord music acquires its particular quality : the relation between what was modern in the past and what is modern today, with the emphasis on all that brings us closer to the past rather than on the distance that separates us from it. And in this her work is profoundly original, although it does not prevent her being familiar with the rules of interpretation of early music of the kind that give rise to the historical reconstitutions that are so highly valued today; but her approach differs from these (hence her choice of a superb harpsichord by Anthony Sidey), for she uses her own, modern, ear to seek out contemporary innovation at the same time as she reacts to those forms in the past that foreshadow the later appearance of elements of musical language that did not really take shape until after the turn of this century. In this way she listens for the avant-garde of the past so as to gather, as it were, the quintessence of what is characteristic of modernity in terms of her personal sensibility as a performer. There is, of course, no claim that the works chosen here are exhaustive. They come essentially, and with the one exception of an XVIIIth century work, from the period 1520 - 1650. Briefly, one might say that these innovations of the past were either absorbed into the common musical language of the time or remained in isQlation to defy the passage of time. All modernity is thus not necessarily ephemeral; this is particularly true of formal structures that are freed of pre-established and rigid form. On the other hand those elements that relate to dissonance or rhythmic combinations are more easily absorbed into musical practice. Jean de MACQUE (c. 1550-1614), a relatively littleknown name, is one of those innumerable FrancoFlemish composers who settled in Itaty, where he became a celebrated organist. As one of the foundingfathers of chromaticism, he exerted a determinating influence on Luzzaschi, Gesualdo and Frescobaldi, and, through them, on Monteverdi. The two Stravaganze show something of his search for rhythmic innovation: alongside square-cut passages we find some intensely melancholic and freely-structured sections ; his extremely personal style is illustrated by the frequent unprepared modulations in contrary-motion scales (first Stravaganza). Moreover, his style already suggests a manner of interpretation that came to be specific to the Baroque, and whose rules Frescobaldi was to outline in his Preface to the Fiori musicali (1635). De Macque's "extravagances" indeed founded a noble lineage. Only one keyboard work by GESUALDO (c. 1560- 1613?) is known today. It is his Canzon francese del Principe. The great madrigalist here proposes a dynamic progression that contrasts with the custom of his contemporaries; short passages in imitation (fugato) are separated by entirely free-form sections in which his imagination is given free rein ; the piece also displays the composer's very personal harmonic language, such as it is found in his vocal wo·rks. The work by John BULL (c. 1562-1628) entitled "Ut, re, mi, fa, sol, la", deserves detailed commentary. It is to be found in the Fitzwilliam Virginal Book. Its structure places it among those timeless innovations of the perennial avant-garde. The composer experiments with a systematic enharmonic modulation which would tend to prove that more than a century before J .-S. Bach there was already some knowledge of a kind of equal temperament. The last of the variations make use of some unexpected rhythmic figures, in particular the 15th, which places a semi-breve over two minims, a triplet of minims, and the various presentations of a triplet of minims on four notes. This looks very much like a foretaste of some modern combinations of rhythmic figures*. The Toccata settima by Michelangelo ROSSI (died 1656) provides a whole range of means by which the sound-process may be broken up, with its exacerbated chromaticism (in almost mannerist style), its mingling of tonal and modal harmony (especially in the chromatic progression, nineteen bars before the end, which already suggests Wagner), and its harmonic liberty, all being so many disruptions of the musical discourse. Rossi, a pupil of Frescobaldi, was not so far removed from Froberger (1616-1667), the two works by whom we have recorded here are well-placed in the harpsichord repertoire : Lamentation on the death of Ferdinand III and Tombeau de Monsieur de Blancheroche. From our present point of view, we might claim that they break out of all formal frameworks, both earlier and indeed later. They stand out in their opposition to all that is moderate, with their passion and dramatic thrust, working through a language of tonal and chromatic uncertainty. It is also with his passionate accents, expressed particularly by means of slow chromatic progressions, that Azzolino Bernardino DELLA CIAJA (1671-1755) affects us, above all in the middle passage of this Toccata, full of an Sllready Romantically expressive lyricism, so close to Schumann. In the field of the dance, the history of keyboard music is regularly marked by innovations, both expressive and dynamic - and as early as this famous Hornepype by Hugh ASTON (died post 1549), which was the most lengthily-developed piece of his time, amounting to 154 . bars. It is quite astonishing for the period, with the internal dynamic intensification of its writing, so strongly contrasted to the static traditional character of the theme and variation form. Then, alongside the Passamezzo by Giovanni PICCHI (early XVUth century), built on an underlying melodic bass and producing variations of differing degrees of virtuosity, there is this anonymous English Ground (repeated melodic pattern in the bass on which melodic variations are written) of the mid-XVIth century, entitled Upon La Mi Re, which shows surprising harmonic freedom, reaching the borders of polytonality. The youthful spirit and the vigour of the Ballo alia polacca (early XVIIth century) - listen for the initial tremolo - is in distinct expressive contrast to the grave dance of the famous Pavan Sur le vieil ton de la chevre (the "old key ·of the goat" being f sharp minor) by Louis COUPERIN (c. 1626-1661), with its bold harmonies and rich discords : for example, a G sharp in .the bass against a G natural in the treble, which has led a present-day editor to add a note to the effect . that "this G sharp is in the original, and the editor finds it not only correct, but beautiful". Eloquence is persuasive sometimes by taking unfrequented, or even totally untrodden paths, and, as Flaubert once wrote : "each work of art has its own special poetics, by virtue of which it is made and subsists" (Education sentimentale). Translated by John Underwood. "Translator's note: Or an aftertaste of the rhythmic complexities of late Mediaeval polyphony, as practised by those Thomas Morley, in 1597, described as "the great music masters who excelled in foretime".
Hé here we finally have a split ;-) I consider this one as one of the few I like best in my entire collection I heard the piece by Rossi in Brugge during the hpschd-competition last August I guess 40 times and every performance was different but with great tension and expectations for the listener. Elisabeth had teached me how to listen to such a weird piece.
I was kidding around. Actually I like both the composers and the performance. Music really seemed to take off during this Henry VIII period, and I find much more interesting that the pre-Monteverdi period. The style of theme and variations you hear in the Italian composers seems similar to the theme and variation style of the Fitzwilliam Virginal Book pieces.
Een van mijn all time favorite klavecimbelalbums. In de jaren 80 bij toeval gekocht en helemaal grijs gedraaid. Wat een dynamiek, temperament en frasering! En natuurlijk de repertoirekeuze. Hoe virtuoos speelt Elisabeth die ground 'Upon La Mi Ré' waar kant 2 mee opent. Een soort vuurwerk. Spetterende rechterhandimprovisaties over een paar donkere grondtonen. Later heeft ze zich gestort op de avant-garde van haar eigen tijd, maar die van het verleden vertolkte ze ook op onovertroffen wijze. Eigenlijk jammer dat ze maar in kleine kring wereldberoemd was/is.
Ik ben het met je eens. Ze was een grootheid en in de moderne muziek was ze wel heel geliefd onder componisten. Heb haar zelf één keer bij een optreden gezien in de Ysbreker in Amsterdam in 1994. Ze speelde toen o.a. Programme Commun pour clavecin et Bande van Luc Ferrari en dat was destijds en nog steeds één van mijn favoriete stukken. Het kon niet meer stuk. Ze speelt op UA-cam ook het klavecimbelconcert van Gorecki zo wonderschoon en ijzig kalm.
Grappig is ook dat de beheerster van het archief van E.C. in Polen (ook een klaveciniste) me om wat filmpjes vroeg voor een symposium in Polen.
Hopelijk krijgt ze meer aandacht in de toekomst.
What a unique performer Chojnacka was! Thank you for making all these amazing recordings available to listen. Everything you shared these last few days have been spectacular.
Yes, she is a favourite of mine too. Saw her in 1992 performing live here in Amsterdam and it was more than impressive in one of my all-time best harpsichord pieces Program Commun pour clavecin et bande magnetique and she played it exactly like the recording (only the bande magnetique was not like the recording, it was too soft or too loud I don';t know anymore)! Better thank Robert Tifft for the last recordings who provided many of these gems
So out of the ordinary and DEEE-LIGHT-FUL collection of pieces! She's not only pretty but uncommonly talented. Thank you for sharing this treasure of a recording.
She inspired many contemporary composer to write pieces for the instrument and so to keep the instrument and repertoire alive
Elisabeth Chojnacka (born Elżbieta Ukraińczyk 1939 - 2017 ... one of the world's foremost harpsichordists specializing in the performance of contemporary harpsichord music … She earned a degree from the Fryderyk Chopin Music Academy in Warsaw in 1962, after which she moved to Paris, where she studied with Aimée van de Wiele. She presented the premiere performances of many works for harpsichord, both solo as well as with ensemble and/or electronics. Over 80 composers dedicated works to her. While she was known particularly for her performance of new music, she also played early music … In performance, she generally performed with her harpsichord slightly amplified. She formerly taught at the Mozarteum University of Salzburg in Salzburg, Austria, beginning in 1995. She won the Grand Prix du Disque for Modern Music in 2003 … WIKI
Besides old favorites -- the Froberger and L. Couperin -- it's great to find so many wacky unknown gems! Some really amazing pieces on here!
I am glad you enjoy it
*_Sleeve Notes by Pierre-Paul Lacas in the French language 1/1_*
En tout temps, les authentiques créateurs ont
bousculé les grilles stylistiques délimitant
l'espace reconnu des joies esthétiques coutumières.
Occupant la place que l'on sait dans la musique
contemporaine, Elisabeth Chojnacka est partie à
la recherche de ces éléments qui injectèrent un sang
neuf dans l'univers sonore. C'est de cette place même
que son regard sur l'histoire de la musique de clavecin
trouve sa spécificité: rapport entre la modernité du
passé et la musique d'aujourd'hui, en soulignant ce
qui nous rapproche d'hier au lieu de l'éloigner de
nous. Ce en quoi cette démarche est profondément
originale, si appuyée soit-elle sur la connaissance des
règles d'interprétation des musiques anciennes telles
_ qu'elles donnent lieu aux reconstitutions historisques
si prisées de nos jours; mais elle diffère d'elles (d'où
le choix d'un superbe clavecin Anthony Sidey), car
c'est à travers le regard moderne qui est le sien qu'elle
porte attention à l'inouï contemporain en même
temps qu'elle est sensible aux jaillissements qui préfigurent,
dans le passé, l'avènement ultérieur de composantes
du langage qui n'ont réellement pris corps
qu'à partir de la fin du XIXème siècle. Ainsi se metelle
à l'écoute de l'avant-garde du passé pour en
recueillir comme la quintessence de la modernité
caractéristique, à la mesure personnelle de sa sensibilité
d'interprète. Le choix des oeuvres retenues ne prétend
pas, bien sûr, à l'exhaustivité; il concerne essentiellement,
à l'exception d'une page du XVIlIème siècle,
une période allant de 1520 à 1650. Sommairement,
nous dirons que ces nouveautés d'hier furent
soit assimilées au langage ordinaire, soit isolées
comme pour défier le temps. Toute modernité n'est
donc pas passagère; c'est surtout le cas de la construction
formelle libérée des entraves de cadres rigides
préétablis. En revanche, ce qui concerne la dissonance
ou la combinatoire rythmique peut plus facilement
être intégré dans le langage.
-Relativement peu connu, Jean de MACQUE (v. 1550-
1614) est un de ces innombrables franco-flamands qui
gagnèrent l'Italie; il y fut un organiste de renom.
Père du chromatisme, son influence fut déterminante
sur Luzzaschi, Gesualdo et Frescobaldi, et à travers
eux sur Monteverdi. Les deux Stravaganze témoignent
de sa recherche rythmique: à côté de passages
fermement charpentés, voisinent des sections de
caractère intensément mélancolique et fort libres; de
fréquentes modulations non préparées dans les gammes
en mouvement contraire (première Stravaganza)
illustrent sa manière si personnelle. En outre, son
style préfigure une interprétation propre au Baroque,
dont Frescobaldi indiquera ultérieurement les règles
dans sa Préface au Fiori musicali (1635). Extravagances
nobles, s'il en fut!
De GESUALDO (v. 1560-1613?), une seule oeuvre
pour clavier nous est connue, la Canzon francese dei
Principe. Le grand madrigaliste propose ici une progression
dynamique qui tranche sur les habitudes
d'alors; de courts passfges en imitation (fugato) sont
séparés par d\!s sections entièrement libres où se
déploie une fantaisie débridée; on retrouve également
le langage harmonique si personnel du compositeur
tel qu'il l'utilise pour les voix.
L'oeuvre de John BULL (v. 1562-1628), intitulée
"Ut, ré, mi, fa, sol, la", mérite une présentation
détaillée. Elle figure dans le Fitzwilliam Virginal
Book. Sa structure la range dans ces nouveautés in-
temporelles de l'avant-garde de toujours. Le compositeur
expérimente une modulation enharmonique
systématique qui semble prouver que, près d'un siècle ·
avant J .-S. Bach, une sorte de tempérament égal
pouvait être connu. Les dernières variations exploitent
des figures rythmiques inattendues, notamment
la 15ème qui associe une ronde sur deux blanches, un
triolet de blanches et les différentes présentations
d'un triolet de blanches à quatre notes. Quelle préfiguration
des manières d 'aujourd 'hui de combiner
-les figures rythmiques!
Exacerbation du chromatisme, dans un climat voisin
du maniérisme, mélange tonal/modal (surtout dans la
progression chromatique, dix-neuf mesures avant la
. fin, qui sonne déjà comme du Wagner !), liberté harmonique,
effractions dans le discours offrent un
modelage de ruptures des moyens sonores dans la
Toccata settima de Michelangelo ROSSI (mort en
. 1656). Cet élève de Frescobaldi n'est pas si éloigné de
Froberger (1616-1667) dont les deux oeuvres enregistrées
figurent en bonne part au répertoire du clavecin
: Lamentation sur la mort de Ferdinand III et
Tombeau de Monsieur de Blancheroche. Du point de
vue qui nous occupe, ne faut-il pas affirmer qu'elles
font éclater tous les cadres formels, non seulement
antérieurs, mais postérieurs? Hors du commun, par
tout ce qui est à l'opposé du modéré, par la passion
et l'élan dramatique, et ce à travers le langage d'incertitude
tonale et de chromatisme.
C'est avec des accents eux aussi passionnés, au moyen
notamment d'un chromatisme lent, qu'Azzolino Bernardino
DELLA CIAJA (1671-1755) nous touche,
surtout dans ce passage médian de cette Toccata,
empreinte d'un lyrisme à l'expression déjà romantique,
si proche d'un Schumann.
Dans le domaine de la danse, les nouveautés tant
d'ordre expressif que dynamique jalonnent l'histoire
de la musique de clavier, depuis le célèbre Hornepype
de Hugh ASTON (mort après 1549) ; c'est la pièce la
plus développée de son temps: 154 mesures. Tout à
fait étonnante pour son époque, par l'intensification
dynamique interne de son écriture, par opposition au
caractère statique traditionnel de la variation. - A
côté du Passamezzo de Giovanni PICCHI (début
du XVIIème siècle), construit sur une basse mélodique
couverte et traitant une variation à virtuosité
variable, le Ground - basse obstinée - d'un
anonyme anglais (environ moitié du XYlème siècle) :
. Upon La Mi Ré se caractérise par une liberté harmonique
surprenante à la limite de la polytonalité. La
verdeur et l'allant du Ballo alla polacca (début du
XVII siècle) - écoutez le tremolo initial - fera net
contraste expressif avec la danse grave qu'est la célèbre
Pavane "sur le vieil ton de la chèvre" - soit fa
dièse mineur - de Louis COUPERIN (v. 1626-1661)
aux harmonies audacieuses, aux frottements savoureux
: ainsi ce sol dièse à la basse contre un sol naturel
au sopraIlQ, qui a décidé un éditeur d'aujourd'hui à
indiquer en note : "Ce sol dièse se trouve dans la
source originale et l'éditeur le trouve non seulement
correct, mais beau" ...
L'éloquence persuade en empruntant des chemins
parfois peu fréquentés, voire totalement délaissés du
commun, et, comme le dit Flaubert: "chaque oeuvre
d'art a sa poétique spéciale en vertu de laquelle elle est
faite et subsiste" (Education sentimentale).
Pierre-Paul LACAS.
*_Sleeve Notes by Pierre-Paul Lacas in an English translation by John Underwood 1/1_*
The truly creative artist has ever displayed a
certain disregard for the conventional boundaries
his contemporaries have recognised as
the appropriate terrain for aesthetic delight. In her
turn, Elisabeth Chojnacka, well-known as one of the
pioneers of modern music, has set out to seek those
elements that would inject new blood into the world of
sound. It is by virtue of this very stance that her
approach to harpsichord music acquires its particular
quality : the relation between what was modern in the
past and what is modern today, with the emphasis on
all that brings us closer to the past rather than on the
distance that separates us from it. And in this her work
is profoundly original, although it does not prevent her
being familiar with the rules of interpretation of early
music of the kind that give rise to the historical reconstitutions
that are so highly valued today; but her
approach differs from these (hence her choice of a
superb harpsichord by Anthony Sidey), for she uses her
own, modern, ear to seek out contemporary innovation
at the same time as she reacts to those forms in the
past that foreshadow the later appearance of elements
of musical language that did not really take shape until
after the turn of this century. In this way she listens for
the avant-garde of the past so as to gather, as it were,
the quintessence of what is characteristic of modernity
in terms of her personal sensibility as a performer.
There is, of course, no claim that the works chosen
here are exhaustive. They come essentially, and with
the one exception of an XVIIIth century work, from
the period 1520 - 1650. Briefly, one might say that these
innovations of the past were either absorbed into the
common musical language of the time or remained in
isQlation to defy the passage of time. All modernity is
thus not necessarily ephemeral; this is particularly true
of formal structures that are freed of pre-established
and rigid form. On the other hand those elements that
relate to dissonance or rhythmic combinations are
more easily absorbed into musical practice.
Jean de MACQUE (c. 1550-1614), a relatively littleknown
name, is one of those innumerable FrancoFlemish
composers who settled in Itaty, where he
became a celebrated organist. As one of the foundingfathers
of chromaticism, he exerted a determinating
influence on Luzzaschi, Gesualdo and Frescobaldi, and,
through them, on Monteverdi. The two Stravaganze
show something of his search for rhythmic innovation:
alongside square-cut passages we find some intensely
melancholic and freely-structured sections ; his extremely
personal style is illustrated by the frequent
unprepared modulations in contrary-motion scales (first
Stravaganza). Moreover, his style already suggests a
manner of interpretation that came to be specific to the
Baroque, and whose rules Frescobaldi was to outline in
his Preface to the Fiori musicali (1635). De Macque's
"extravagances" indeed founded a noble lineage.
Only one keyboard work by GESUALDO (c. 1560-
1613?) is known today. It is his Canzon francese del
Principe. The great madrigalist here proposes a dynamic
progression that contrasts with the custom of his
contemporaries; short passages in imitation (fugato)
are separated by entirely free-form sections in which
his imagination is given free rein ; the piece also displays
the composer's very personal harmonic language,
such as it is found in his vocal wo·rks.
The work by John BULL (c. 1562-1628) entitled "Ut,
re, mi, fa, sol, la", deserves detailed commentary. It is
to be found in the Fitzwilliam Virginal Book. Its structure
places it among those timeless innovations of the
perennial avant-garde.
The composer experiments with a systematic
enharmonic modulation which would tend
to prove that more than a century before J .-S. Bach
there was already some knowledge of a kind of equal
temperament. The last of the variations make use of
some unexpected rhythmic figures, in particular the
15th, which places a semi-breve over two minims, a
triplet of minims, and the various presentations of a
triplet of minims on four notes. This looks very much
like a foretaste of some modern combinations of
rhythmic figures*.
The Toccata settima by Michelangelo ROSSI (died
1656) provides a whole range of means by which the
sound-process may be broken up, with its exacerbated
chromaticism (in almost mannerist style), its mingling
of tonal and modal harmony (especially in the
chromatic progression, nineteen bars before the end,
which already suggests Wagner), and its harmonic
liberty, all being so many disruptions of the musical
discourse. Rossi, a pupil of Frescobaldi, was not so far
removed from Froberger (1616-1667), the two works
by whom we have recorded here are well-placed in the
harpsichord repertoire : Lamentation on the death of
Ferdinand III and Tombeau de Monsieur de Blancheroche.
From our present point of view, we might claim
that they break out of all formal frameworks, both earlier
and indeed later. They stand out in their opposition
to all that is moderate, with their passion and dramatic
thrust, working through a language of tonal and chromatic
uncertainty.
It is also with his passionate accents, expressed particularly
by means of slow chromatic progressions, that
Azzolino Bernardino DELLA CIAJA (1671-1755)
affects us, above all in the middle passage of this
Toccata, full of an Sllready Romantically expressive
lyricism, so close to Schumann.
In the field of the dance, the history of keyboard music
is regularly marked by innovations, both expressive
and dynamic - and as early as this famous Hornepype
by Hugh ASTON (died post 1549), which was the most
lengthily-developed piece of his time, amounting to 154
. bars. It is quite astonishing for the period, with the
internal dynamic intensification of its writing, so
strongly contrasted to the static traditional character
of the theme and variation form. Then, alongside the
Passamezzo by Giovanni PICCHI (early XVUth
century), built on an underlying melodic bass and producing
variations of differing degrees of virtuosity, there
is this anonymous English Ground (repeated melodic
pattern in the bass on which melodic variations are written)
of the mid-XVIth century, entitled Upon La Mi Re,
which shows surprising harmonic freedom, reaching the
borders of polytonality. The youthful spirit and the
vigour of the Ballo alia polacca (early XVIIth century)
- listen for the initial tremolo - is in distinct expressive
contrast to the grave dance of the famous Pavan Sur le
vieil ton de la chevre (the "old key ·of the goat" being f
sharp minor) by Louis COUPERIN (c. 1626-1661), with
its bold harmonies and rich discords : for example, a G
sharp in .the bass against a G natural in the treble, which
has led a present-day editor to add a note to the effect
. that "this G sharp is in the original, and the editor finds
it not only correct, but beautiful".
Eloquence is persuasive sometimes by taking unfrequented,
or even totally untrodden paths, and, as
Flaubert once wrote : "each work of art has its own
special poetics, by virtue of which it is made and
subsists" (Education sentimentale).
Translated by John Underwood.
"Translator's note: Or an aftertaste of the rhythmic complexities
of late Mediaeval polyphony, as practised by those Thomas Morley, in
1597, described as "the great music masters who excelled in foretime".
Too far out and avant-garde for my tastes. I like the old composers much better..
Hé here we finally have a split ;-) I consider this one as one of the few I like best in my entire collection I heard the piece by Rossi in Brugge during the hpschd-competition last August I guess 40 times and every performance was different but with great tension and expectations for the listener. Elisabeth had teached me how to listen to such a weird piece.
I was kidding around. Actually I like both the composers and the performance. Music really seemed to take off during this Henry VIII period, and I find much more interesting that the pre-Monteverdi period. The style of theme and variations you hear in the Italian composers seems similar to the theme and variation style of the Fitzwilliam Virginal Book pieces.
I totally agree. although the early music from Italy is less accessible for me than the virginalists
Yes, Picchi and Rossi were excellent, but you will rarely hear them as compared to William Byrd.