LES CARTES POSTALES ANCIENNES NOUS PARLENT DE LA VILLE DE KAIROUAN EN TUNISIE

Поділитися
Вставка
  • Опубліковано 6 жов 2024
  • Kairouan date de la conquête musulmane. Ce fut l’établissement créé, dès sa première incursion en Afrique, par Okba Ben Nafi (50 de l’Hégire, 671 de J.-C.), à peu près au centre de la Tunisie, à mi-chemin du cap Blanc et des grands chotts, à égale distance de la côte et des massifs montagneux.
    Quand la légende se mêle à l’histoire, on apprend sous la plume de l’architecte Henri Saladin (1851-1923), auteur de « Tunis et Kairouan » Paris 1908, comment fut créée Kairouan : « L’emplacement de la ville, une fois choisi au milieu de marécages et de buissons pleins d’animaux sauvages et de bêtes venimeuses, Sidi Okba proféra les malédictions les plus graves contre ces hôtes malfaisants et aussitôt le pays en fut débarrassé. On disait aussi qu’une voix mystérieuse avait arrêté le conquérant à l’emplacement précis que devait occuper le mihrab de la mosquée de sa future capitale ».
    La première ville de Kairouan se forma par le groupement de nombreuses maisons et de quelques palais autour de la grande mosquée. Près de cette dernière s’était élevée aussi une mosquée de l’olivier, Djama Zitouna qu’un des Ansars compagnons du prophète Rouifa ben Tsabit el Ansari avait fondée dès que la ville avait commencé à s’élever, en 47 de l’Hégire.
    Ensuite, intervinrent les Berbères, sous le commandement de Koceila. Profitant de ce que les troupes d’Okba s’enfonçaient dans le Maghreb, ils chassèrent les Arabes de Kairouan et y établirent un royaume éphémère. Okba revenant vers l’Est fut surpris par ses ennemis aux environs de Biskra, et succomba après une défense héroïque à l’endroit même où s’éleva son tombeau. Ses compagnons voyant que la victoire était impossible, brisèrent les fourreaux de leurs épées ce qui revient à dire « ils avaient chèrement vendu leur vie.
    La période vraiment florissante de Kairouan est celle durant laquelle elle fut la capitale de la première dynastie indépendante qui s’établit dans l’Ifrikya, la Tunisie actuelle. Dépossédée ensuite par Tunis de la suprématie politique, Kairouan garda intacte la suprématie religieuse ; c’est la cité sainte du Maghreb oriental, visitée par de nombreux pèlerins. Son occupation fut effectuée par la France en octobre 1881.
    La ville française se développa près de la ville arabe et les cartes postales anciennes de ce diaporama nous en donnent la physionomie.
    Parmi les mosquées présentées, nous remarquerons celle dite « du Barbier ». L’origine de cette appellation vient du fait que le monument abrite le tombeau d'Abou Zamaa el-Balaoui, un compagnon et le barbier du Prophète Mahomet, mort au combat en l'an 34 de l'hégire (654 après J.-C.). Surnommé Sidi Sahab ou Sidi Sahbi, il est considéré comme le patron de la ville de Kairouan. Lors de son séjour à Kairouan, l’écrivain Guy de Maupassant (1850-1893) écrit : « Un escalier de faïences antiques, d’un dessin délicieux, une petite salle d’entrée pavée et lambrissée de faïences pareilles, une longue cour étroite entourée d’un cloître aux arcs en fers à cheval retombant sur des colonnes romaines et donnant, quand on y entre par un jour de soleil, l’éblouissement de la lumière coulant en nappe dorée sur d’autres faïences admirables dont tous les murs sont couverts, enfin une vaste cour carrée et cloîtrée encore, éclatante aussi de faïences superbes, d’un style différent, d’une diversité incroyable et décorée au-dessus d’arabesques délicates, conduisent dans le sanctuaire qui contient le tombeau de Sidi-Sahab, compagnon et barbier du Prophète, dont il garda trois poils de barbe sur sa poitrine jusqu’à sa mort. »
    L’accompagnement musical est un classique de la musique traditionnelle tunisienne : Nuba Al-Sika.
    Martine-Laurence Poinsot - 2022

КОМЕНТАРІ •