SQP - Colloque spécial 2024. Promouvoir les phytotechnologies au Québec: l'apport des sciences...

Promouvoir les phytotechnologies au Québec: l'apport des sciences sociales.
Par Clémence Moreau.
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Au Québec, l’intérêt pour les techniques de génie végétal est croissant, mais il existe encore des freins quant à leur développement. L’objectif du projet FLAG (Freins et Leviers Au Génie végétal au Québec), mené par l’Université Laval, en partenariat avec la SQP, Pêche et Océan Canada et deux centres de recherche français, est de documenter ces freins et d’identifier des leviers d’action. Nous présentons ici les premiers résultats du projet, obtenus grâce à une revue de la littérature et à la restitution d’un atelier ayant réuni une trentaine de professionnel.les de la filière.
Les freins et leviers sont d’abord d’ordre biotechnique : d’un point de vue écologique, les avantages du génie végétal sont indéniables, mais encore faiblement documentés au Québec. Les contraintes géographiques sont nombreuses (glace et climat rigoureux, argiles sensibles, marées), mais des innovations existent pour les contourner. Enfin, d’un point de vue technique, des difficultés doivent encore être levées, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement des végétaux ou le calcul du dimensionnement des ouvrages. Toutefois, les freins sont également culturels et sociaux. Ainsi, si ces techniques sont généralement présentées comme peu coûteuses, leur coût reste mal évalué, et les opportunités de financement semblent peu incitatives. On note également des besoins en termes de connaissances et de formation initiale et continue (notamment pour dépasser le cloisonnement entre écologie et génie). L’acceptabilité sociale des projets est également un facteur important : ces techniques sont généralement jugées comme esthétiques, mais des doutes subsistent en ce qui concerne leur fiabilité. En termes de gouvernance, les principaux défis concernent la conciliation des différents calendriers (écologiques et administratifs), ainsi que des enjeux autour de la procédure d’appel d’offres et de la signature des plans. Enfin, il existe des freins réglementaires : manque de lisibilité et complexité de la réglementation, délai de traitement et enjeux autour de l’encadrement des techniques mixtes (associant génie végétal et génie civil). Si des leviers ont été identifiés pour chacun de ces freins, des leviers plus globaux ont également été identifiés, comme le développement d’une communauté de pratiques, ou l’écriture d’un guide technique et réglementaire.
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