Le « problème » avec ce genre d’essais qui sort beaucoup ces dernières années c’est qu’il s’agit en fait d’une collection de tweets/posts que l’autrice aurait pu tout aussi bien publier en ligne. D’où le manque de rigueur intellectuelle et scientifique. Il s’agit plus de ressentis/d’analyses personnelles sur la pop culture. Le genre d’analyses qu’on poste sur les réseaux après avoir vu un film ou une série. Ceux qui sont habitués aux essais poussés étayés par diverses recherches/mythes/sources anthropologiques seront forcément déçus. Pour ma part, Sorcière et Réinventer l’amour m’ont déçus. On n’y apprend pas grand chose. Ce sont des réflexions qu’on voit passer en ligne.
Oui, je suis en train de le terminer, j'en parlais justement, ça manque de forme et de structure, (tant que je me demande pourquoi Sorcières s'appelle comme ça si ce n'est pas pour profiter du phénomène de mode d'il y a quelques années). Et je trouve aussi que contrairement à l'image que j'avais d'elle, ça va un peu dans un féminisme libéral (dans Sorcières, elle oppose quasi systématiquement maternité et carrière, niant le fait que la seconde puisse aussi être un lieu d'oppression et d'aliénation. Dans la vie de beaucoup de femmes, le boulot n'est pas le lieu de l'émancipation et elles ne parleraient même pas de "carrière", c'est vraiment un concept bourgeois, de privilégiés.
@@yasminabehagle je me rappelle aussi que l’opposition maternité et carrière m’avait beaucoup gênée. J’avais lu Sorcière dans le cadre de mon mémoire sur le mythe de la sorcière et il ne m’a été d’aucune utilité. Et je me suis rendue compte des gros manquements dans son essai. Dans réinventer l’amour elle critique fortement Belle du Seigneur. La vidéo que tu avais faite sur ce roman en réponse à quelqu’un d’autre est également une réponse à M.Chollet pour le coup 😁
Intéressant cette vidéo, en revanche je suis pas fan du côté "filmé à l'arrache", on sent que vous faîtes un peu exprès de laisser tous les couacs, je vois pas trop ce que ça apporte... Enfin, bonne analsye en tout cas !
Pour moi la question est moins : combien ça coûte à un homme d'être dominateur et macho (rien) et à une femme d'être jolie, apprètée et soumise (400 balles/an) dans un système patriarcal capitaliste, mais combien il en coûte à un homme ou à une femme de vouloir s'émanciper du rôle stéréotypé qu'exige de lui et d'elle qu'il/elle le joue à la perfection, le patriarcat triomphant.
La question est intéressante : il faudrait décorréler ce temps qu'on prend de ce que la société attend de nous. Est-ce que je le fais pour moi ou est-ce que je le fais parce que j'ai tellement intégré les règles dictées par le patriarcat que je pense que c'est pour moi ? Est-ce par plaisir ou est-ce le marketing qui me fait croire cela ? Faire le tri au cas par cas. Dans le mien, par exemple, je sais que certains produits que j'utilise sont contre l'acné dont j'ai souffert longtemps et que j'ai réussi seulement à atténuer depuis janvier. (Acné hormonale qui touche plus de trente pour cent des femmes adultes). Le confort est bien présent, mais est-ce que montrer un visage acnéique sans souffrir de l'image qu'on renvoie serait pas tout aussi bien ? (bon après l'acné, c'est de la merde, c'est douloureux, et dans tous les cas je suis contente d'en venir à bout). Mais après, je suppose que d'autres personnes diront que la couperose ou la rosacée ou n'importe quelle affection de peau les fait souffrir et qu'ils préfèreraient vivre sans. Et après, qu'en est-il des rides, qui sont naturelles et non une "maladie"? Etc, etc,...
être un homme me coûte un peu plus que rien. Financièrement du moins. Sinon obéir au regard inquisiteur de l'autre est une plaie. Combien de femmes (années 70) m'ont dit que je n'étais pas un homme parce que je n'aimais pas la guerre, l'armée, la provoc ou l'insulte, parce que j'étais trop gentil parce que je ne correspondais pas à ce qu'elles attendaient. Bien sûr, elles avaient intégré le patriarcat mais ça ne me consolait pas. // En ce moment les gens se font bouffer par la prolifération et la puissance des stéréotypes à base commerciale. Ce sont des extensions du regard qui juge qui analyse qui pèse qui sanctionne. le dilemme de l'individu face au groupe. Par contre il y a la réalité. un jour en vacances dans un camping, un type a appelé au secours, c'est moi qui y suis allé, mourant de trouille. Tous ces mâles qui ne dépensaient rien pour leur apparence n’étaient habillés que de vent et d'illusions et leurs femmes ont dû les consoler de la perte narcissique qu'ils ont subie. Celui qui dit qu'il est, n'est peut-être pas. Pareil pour les femmes, celles qui ne sont habillées que de vent et d'illusions sont comme des machos désarmés. Sinon , j'aime beaucoup votre analyse, elle m'éclaire sur les temps présents.
Intéressante ta vidéo !
Je ne sais pas si tu as vu mais Lilia Hassaine va presenter une émission littéraire à la rentrée
Ah oui ? Sur quelle chaine ? J'ai vu qu'elle avait écrit une chronique dans Marianne, j'avais eu un bon coup de flair sur son côté réac^^
Le « problème » avec ce genre d’essais qui sort beaucoup ces dernières années c’est qu’il s’agit en fait d’une collection de tweets/posts que l’autrice aurait pu tout aussi bien publier en ligne. D’où le manque de rigueur intellectuelle et scientifique. Il s’agit plus de ressentis/d’analyses personnelles sur la pop culture. Le genre d’analyses qu’on poste sur les réseaux après avoir vu un film ou une série. Ceux qui sont habitués aux essais poussés étayés par diverses recherches/mythes/sources anthropologiques seront forcément déçus. Pour ma part, Sorcière et Réinventer l’amour m’ont déçus. On n’y apprend pas grand chose. Ce sont des réflexions qu’on voit passer en ligne.
Oui, je suis en train de le terminer, j'en parlais justement, ça manque de forme et de structure, (tant que je me demande pourquoi Sorcières s'appelle comme ça si ce n'est pas pour profiter du phénomène de mode d'il y a quelques années). Et je trouve aussi que contrairement à l'image que j'avais d'elle, ça va un peu dans un féminisme libéral (dans Sorcières, elle oppose quasi systématiquement maternité et carrière, niant le fait que la seconde puisse aussi être un lieu d'oppression et d'aliénation. Dans la vie de beaucoup de femmes, le boulot n'est pas le lieu de l'émancipation et elles ne parleraient même pas de "carrière", c'est vraiment un concept bourgeois, de privilégiés.
@@yasminabehagle je me rappelle aussi que l’opposition maternité et carrière m’avait beaucoup gênée. J’avais lu Sorcière dans le cadre de mon mémoire sur le mythe de la sorcière et il ne m’a été d’aucune utilité. Et je me suis rendue compte des gros manquements dans son essai.
Dans réinventer l’amour elle critique fortement Belle du Seigneur. La vidéo que tu avais faite sur ce roman en réponse à quelqu’un d’autre est également une réponse à M.Chollet pour le coup 😁
@@sharonahnien Ah oui, je vois bien : prendre de manière littérale des représentations artistiques.
Intéressant cette vidéo, en revanche je suis pas fan du côté "filmé à l'arrache", on sent que vous faîtes un peu exprès de laisser tous les couacs, je vois pas trop ce que ça apporte... Enfin, bonne analsye en tout cas !
Merci !
Pour moi la question est moins : combien ça coûte à un homme d'être dominateur et macho (rien) et à une femme d'être jolie, apprètée et soumise (400 balles/an) dans un système patriarcal capitaliste, mais combien il en coûte à un homme ou à une femme de vouloir s'émanciper du rôle stéréotypé qu'exige de lui et d'elle qu'il/elle le joue à la perfection, le patriarcat triomphant.
La question est intéressante : il faudrait décorréler ce temps qu'on prend de ce que la société attend de nous. Est-ce que je le fais pour moi ou est-ce que je le fais parce que j'ai tellement intégré les règles dictées par le patriarcat que je pense que c'est pour moi ? Est-ce par plaisir ou est-ce le marketing qui me fait croire cela ? Faire le tri au cas par cas.
Dans le mien, par exemple, je sais que certains produits que j'utilise sont contre l'acné dont j'ai souffert longtemps et que j'ai réussi seulement à atténuer depuis janvier. (Acné hormonale qui touche plus de trente pour cent des femmes adultes). Le confort est bien présent, mais est-ce que montrer un visage acnéique sans souffrir de l'image qu'on renvoie serait pas tout aussi bien ? (bon après l'acné, c'est de la merde, c'est douloureux, et dans tous les cas je suis contente d'en venir à bout). Mais après, je suppose que d'autres personnes diront que la couperose ou la rosacée ou n'importe quelle affection de peau les fait souffrir et qu'ils préfèreraient vivre sans. Et après, qu'en est-il des rides, qui sont naturelles et non une "maladie"? Etc, etc,...
être un homme me coûte un peu plus que rien. Financièrement du moins. Sinon obéir au regard inquisiteur de l'autre est une plaie. Combien de femmes (années 70) m'ont dit que je n'étais pas un homme parce que je n'aimais pas la guerre, l'armée, la provoc ou l'insulte, parce que j'étais trop gentil parce que je ne correspondais pas à ce qu'elles attendaient. Bien sûr, elles avaient intégré le patriarcat mais ça ne me consolait pas. // En ce moment les gens se font bouffer par la prolifération et la puissance des stéréotypes à base commerciale. Ce sont des extensions du regard qui juge qui analyse qui pèse qui sanctionne. le dilemme de l'individu face au groupe. Par contre il y a la réalité. un jour en vacances dans un camping, un type a appelé au secours, c'est moi qui y suis allé, mourant de trouille. Tous ces mâles qui ne dépensaient rien pour leur apparence n’étaient habillés que de vent et d'illusions et leurs femmes ont dû les consoler de la perte narcissique qu'ils ont subie. Celui qui dit qu'il est, n'est peut-être pas. Pareil pour les femmes, celles qui ne sont habillées que de vent et d'illusions sont comme des machos désarmés. Sinon , j'aime beaucoup votre analyse, elle m'éclaire sur les temps présents.
Merci Arsène :)
C ' est rare , mais vous ne m ' avez donné aucune envie de lire ce livre ...
Socières est un peu mieux construit (enfin, les sources sont plus sérieuses) si vous voulez essayer Mona Chollet.